Voici une sélection, ce 6 octobre 2025, des propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France à propos de la nomination du gouvernement puis de la démission du premier ministre.
► Sébastien Lecornu (Premier ministre)
[Nota: Nous faisons figurer
Sébastien Lecornu dans cette liste alors qu’il n’est pas centriste mais
appartient à l’aile droite de Renaissance, parti centriste/central et qu’il
s’est toujours défini comme un homme de droite; c’est à ce titre que ses propos
sont retranscris ici et du fait qu’il a composé un gouvernement d’axe central
puis qu’il vient de démissionner]
> [Nomination du gouvernement] Un gouvernement vient d’être nommé.
Conformément à mes engagements, il rassemble et ressemble au socle commun qui
nous soutient au Parlement. Pas de surprise. Ces ministres auront la mission
difficile de donner un budget au pays avant le 31 décembre et de servir la
France. Ils l’ont accepté en sachant qu’ils devront trouver des compromis avec
nos oppositions. Sans 49-3, le Parlement aura le dernier mot : la vraie rupture
est celle-là.
> [Démission de
Sébastien Lecornu] Je suis heureux de m'adresser une nouvelle fois aux
françaises et aux Français avec quelques mots spontanés, au moment où j'ai
remis la démission du gouvernement. Être Premier ministre, c'est une tâche
difficile, sans doute encore un peu plus difficile en ce moment. Mais on ne
peut pas être Premier ministre lorsque les conditions ne sont pas remplies.
Depuis trois semaines pourtant, j'ai tenté de bâtir les conditions pour
lesquelles nous pourrions faire adopter un Budget pour la France, pour l'État,
mais aussi pour la sécurité sociale et répondre à quelques urgences importantes
qui ne peuvent pas attendre 2027, l'élection présidentielle.
Je ne veux pas toutes les citer, mais on le sait: sécurité du quotidien, les
questions liées au pouvoir d'achat et au travail, la Nouvelle-Calédonie, les
armées dans un contexte international difficile et tant d’autres sujets.
Depuis trois semaines, ma parole a été rare et j'ai tenté de construire un
cheminement avec les partenaires sociaux, forces patronales, force représentant
les syndicats salariés, notamment sur des sujets qui ont pu faire l'objet de
blocages depuis maintenant de nombreuses semaines, voire pour certains sujets,
je pense aux retraités, à la pénibilité, aux femmes, aux carrières longues.
Des sujets qui sont parfois bloqué depuis plus de 20 ans et sur lequel nous
étions en train d'avancer sur des solutions concrètes sur l'assurance-chômage,
sur le financement de notre sécurité sociale et permettre en réponse aux deux
manifestations qui s'étaient tenues dans le pays tout au long de ce mois de
septembre, d'être capable de refaire vivre le paritarisme et la démocratie
sociale.
Ce temps, je l'ai aussi consacré aux discussions avec les formations politiques
du socle commun pour bâtir une feuille de route, mais aussi évidemment avec
l'opposition puisque c'est elle qui décide en grande partie du sort et de
l'avenir, non seulement du gouvernement, mais aussi du pays, à travers
l'adoption ou non d'un Budget.
Consultations parfois plus discrètes, qui ont permis d'avancer sur un certain
nombre de sujets. Je l'avais dit vendredi matin dans le secret du bureau, les
langues se délient et les lignes rouges deviennent oranges et parfois vertes.
Avec parfois, évidemment, quelques lignes qui bougent sur l'assurance-chômage,
sur la question de la justice fiscale ou encore sur la question des retraites.
Avec néanmoins toujours ce sentiment que la ligne se recule à chaque fois que
nous avancions.
Et puis j'en suis arrivé à la conclusion vendredi dernier, qu'au fond, le
Parlement devait toujours avoir le dernier mot, que l'article 49 alinéa 3 de la
Constitution était un moyen de contraindre sa majorité en l'esprit du
constituant, notamment de Michel Debré et du général De Gaulle, et que cela ne
servait à rien. Donner l'impression que les débats n'iraient pas jusqu’au bout
En ce lundi matin, les conditions n'étaient plus remplies pour que je puisse
exercer ces fonctions de Premier ministre et permettre au gouvernement d'aller
devant l'Assemblée nationale demain, pour trouis raisons.
La première, c'est que précisément, ces formations politiques ont fait mine
parfois de ne pas voir le changement, la rupture profonde que représentait le
fait de ne pas se servir de l'article 49 alinéa 3 de la Constitution, c'est à
dire que, au fond. Il n'y avait plus de prétexte pour une censure préalable, en
tout cas, il n'y avait plus de prétexte pour faire que les parlementaires
refusent de faire leur métier de parlementaire, c'est-à-dire de discuter la
loi, de l'amender et le cas échéant, de voter ou non un texte.
Et cette rupture, elle a été soulignée par un certain nombre d'observateurs,
d'acteurs de la vie politique, certains opposants d'ailleurs, qui le
demandaient historiquement mais elle n'a pas permis cette ce choc de se dire, «on
peut faire différemment et on peut construire les choses différemment».
La deuxième des choses, c'est que les partis politiques continuent d'adopter
une posture comme s'ils avaient tous la majorité absolue à l'Assemblée
nationale! Et au fond, je me suis retrouvé dans une situation dans laquelle
j'étais prêt à des compromis. Mais chaque parti politique veut que l'autre
parti politique adopte l'intégralité de son programme. C'est vrai parfois des
formations du socle commun, c'est vrai aussi des oppositions. Or, nous l'avons
dit, pas de coalition large. C'est un choix qui a été fait par les différentes
formations politiques de l'opposition de ne pas venir avec le socle commun au
gouvernement, mais de permettre les débats et d'organiser ensuite les
compromis, sachant que les compromis ne sont pas la compromission. Mais pour
cela, évidemment, il faut changer d'état d'esprit et ne pas vouloir appliquer
l'intégralité de son projet. Et de son programme.
La 3e des choses, c'est que la composition du gouvernement au sein du socle
commun n'a pas été fluide et a donné lieu au réveil de quelques appétits
partisans, parfois non sans lien, c'est d'ailleurs très légitime, avec la
future élection présidentielle.
Je le dis. Je leur ai dit. Si ce moment est le moment le plus parlementaire de
la 5e République, en aucun cas. Il faut revoir vivre ici les mauvais moments de
la 4e République. Et que donc, par définition, la construction d'un
gouvernement se fait en fonction de la Constitution, sur proposition du Premier
ministre nommé par le président de la République.
Le dernier message que je veux dire aux Français, c'est qu’au fond, et c'est un
message véritablement d'espoir et d'optimisme – de caractère, je ne le suis pas
toujours – il suffirait de peu pour que ça fonctionne.
J'avais dit ici-même, on va y arriver. Et je veux le redire, dans le secret des
échanges que j'ai pu avoir, il suffirait de peu pour que l'on puisse y arriver.
En étant plus désintéressés pour beaucoup. En sachant aussi faire preuve
d'humilité. Peut-être aussi un peu parfois d'effacement de certains égos.
Et je me suis employé, en tout cas je l'espère, à le faire ensuite et à avoir toujours
le sens de l'intérêt général. Ce qui compte, c'est ce qu'on va faire en ayant
l'humilité de considérer que certaines choses peuvent être faites avant 2027,
d'autres choses seront faites ensuite pendant le débat de l'élection
présidentielle.
Il y a beaucoup de lignes rouges dans la bouche de beaucoup. En tout cas de
certains, pas de tous. Il y a rarement des lignes vertes. Or, le principe même
de bâtir un compromis entre les formations politiques, c'est d'être capable
justement de conjuguer des lignes vertes et de tenir compte d'un certain nombre
de lignes rouges. Mais on ne peut pas être dans les deux extrêmes. Et certaines
formations politiques de l'opposition l'ont compris et je tiens à la remercier.
Désormais il faut que l'on puisse avancer en tout cas. Que celles et ceux qui
veulent trouver un chemin pour le pays puissent avancer. Et dernier point, je
le dis avec respect, moi qui suis un militant qui au fond a gravi les marches
de la méritocratie républicaine grâce à l'élection, comme maire, comme
président de département, comme sénateur, je suis un militant et j'ai du
respect pour celles et ceux qui s'engagent. Il faut toujours préférer son pays
à son parti et s’il faut savoir écouter ses militants, il faut toujours penser
aux françaises et aux Français.
► Gouvernement nommé puis démissionnaire
[Nota: Ce gouvernement nommé
et démissionnaire comportait un certain nombre de centristes et de membres de
Renaissance qui sont situés au centre-droit voire à droite; étant donné sa
courte existence nous reproduisons leurs propos concernant la nomination de ce
gouvernement et la démission du premier ministre]
●
Ministres centristes/centraux
Elisabeth Borne (ministre d’Etat, ministre de l’Education
nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)
> [Nomination du
gouvernement] En tant que ministre de l’Éducation nationale, de
l’Enseignement supérieur et de la Recherche, je poursuivrai mon action au
service des élèves, des étudiants, des enseignants, des chercheurs, des
personnels et des parents. Ensemble, nous continuerons le travail engagé pour
faire de l’école, de l’université et de la recherche des leviers
d’émancipation, d’excellence et d’égalité pour toutes et tous. Je remercie le
Président de la République et le Premier ministre pour leur confiance.
Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires
étrangères)
> [Nomination du gouvernement] Honoré
de poursuivre la mission qui m'a été confiée par le président de la République à
la tête de notre diplomatie, au sein du gouvernement de Sébastien Lecornu que
je remercie pour sa confiance.
Roland Lescure (ministre de l'Economie, des Finances et
de la Souveraineté industrielle et énergétique)
> [Nomination du gouvernement] Je
remercie le président de la République Emmanuel Macron et le Premier ministre
Sébastien Lecornu pour leur confiance en me nommant ministre de l'Économie, des
Finances et de la Souveraineté industrielle et énergétique.
> [Nomination du gouvernement] Je salue l'action d'Éric Lombard qui a su conduire le dialogue avec engagement et exigence. Nos défis économiques, écologiques, sociaux, industriels et énergétiques sont immenses. Je retrouverai dès demain les équipes de Bercy pour les affronter, tous ensemble. Au travail !
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la
Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche)
> [Nomination du gouvernement] Honorée
de la confiance renouvelée du Président de la République et du Premier
ministre. Au regard de l’urgence climatique et des attentes des Français, c’est
avec lucidité, gravité et détermination que j’aborde la poursuite de ma mission
en tant que ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la
Forêt, de la Mer et de la Pêche.
> [Démission de Sébastien Lecornu] Comme beaucoup d’entre vous, je désespère de ce cirque où chacun joue son rôle, mais où personne ne prend ses responsabilités. Je n’oublie pas que j’ai été élue députée du Pas-de-Calais grâce au front républicain en juillet 2024. Ce choix n’était pas un renoncement, mais un acte de lucidité : face à l’extrême droite, face à la tentation du repli, il faut savoir rassembler au-delà des chapelles. Je n’oublie pas que je viens de la société civile et que j’ai été de ces citoyens qui attendaient des politiques de savoir dépasser les clivages et construire des compromis au service du pays. Aujourd’hui, j’appelle chacun à se ressaisir. On ne sortira pas de l’ornière en cultivant les divisions. À ceux qui pensent encore que l’on pourrait gouverner en faisant l’économie de la gauche, je dis : vous vous trompez. On ne peut pas avancer sans envoyer des signaux forts, sans tendre la main à ceux qui, malgré nos différences, partagent une même exigence : celle de servir la France et les Français. Il faut aussi inclure des partis ou des groupes qui sont une partie de la solution comme l’UDI ou LIOT. Cela ne signifie pas renoncer à ses convictions. Il existe un chemin entre le renoncement et l’entêtement. Un chemin qui passe par la volonté de construire des solutions plutôt que de brandir des totems.
Amélie de Montchalin (ministre délégué auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique,
chargée des Comptes publics)
> [Nomination du gouvernement] Merci
au Président de la République et au Premier ministre pour leur confiance
renouvelée. Avec l’ensemble du Gouvernement, je mettrai toute mon énergie à
trouver de nouveau un compromis avec l’ensemble des forces politiques, dans
l’intérêt des Français, pour retrouver de la stabilité et doter la France d’un
budget.
Marina Ferrari (ministre des Sports, de la Jeunesse et de
la Vie associative)
> [Nomination du gouvernement] Je
mesure avec humilité la confiance que m’accordent le Président de la République
et le Premier ministre en me nommant ministre des Sports, de la Jeunesse et de
la Vie associative. Dans une période politique exigeante, je serai dès demain
pleinement mobilisée au service de tous ceux qui font vivre le sport, nos
associations et qui œuvrent pour la jeunesse. Ils sont les forces vives de
notre pays et pourront compter sur mon engagement total à leurs côtés.
Aurore Bergé (ministre déléguée auprès du Premier
ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte
contre les discriminations)
> [Nomination du gouvernement] Je
remercie le Président de la République et le Premier ministre pour leur
confiance. C'est une grande fierté de continuer à œuvrer pour l'égalité et
l'universalisme. C'est une grande responsabilité de porter la parole du
Gouvernement dans un moment clé pour notre pays.
> [Nomination du gouvernement] Je crois au sens de l'Etat, je crois au sens des responsabilités. Ce n'est pas le nombre de places dans un gouvernement qui remplit le caddie des Français, qui leur garantit leur sécurité, leur protection face aux crises. Nous ne pouvons pas prendre le risque d'ajouter de l'instabilité.
Mathieu Lefèvre (ministre délégué chargé des Relations
avec le Parlement)
> [Nomination du gouvernement] Immense
honneur de rejoindre le Gouvernement de Sébastien Lecornu. Merci au Premier
ministre et au Président Emmanuel Macron pour leur confiance. Plus que jamais,
je crois au dialogue parlementaire et en sa capacité à bâtir les compromis dont
notre pays a tant besoin. Au travail !
● Autres
ministres
Gérald Darmanin (ministre d’Etat, Garde des sceaux, ministre de la Justice)
> [Nomination du gouvernement] Le
Président de la République et le Premier ministre m’ont proposé d’être, à
nouveau, ministre de la Justice. Conscient des enjeux pour notre pays, avec
détermination et humilité, j’ai accepté afin de poursuivre les réformes
importantes lancées dès mon arrivée à la Chancellerie. Dès ce lundi matin, je
me rendrai à Condé-sur-Sarthe pour inaugurer la deuxième prison de haute
sécurité (après Vendin-le-Viel) dont les travaux s’achèvent. J'annoncerai les
40 premières arrivées de narcotraficants dans cette prison, dans les quelques
jours qui vont suivre. En défendant tous les agents du ministère de la Justice
(magistrats et leurs équipes, greffiers, agents pénitentiaires, agents de la
PJJ) et en étant le porte-parole des victimes qui doivent retrouver une place centrale
dans notre système judiciaire, je lancerai une révolution pénale avec le projet
de loi SURE, pour beaucoup plus de fermeté et de rapidité des décisions de
justice. Je continuerai de simplifier le contentieux civil et de porter
l’ordonnance de protection des enfants. Le désir de Justice et de fermeté est
immense. L’indépendance des magistrats est à défendre absolument. La
construction et la rénovation de nos prisons sont primordiales pour mettre fin
au laissez-faire, lutter contre la surpopulation carcérale, améliorer les
conditions de détention et le cadre de travail des personnels
pénitentiaires. Nous avons encore tant à faire pour la France et les
Français.
Bruno Le Maire (ministre d’Etat, ministre des Armées et
des Anciens combattants)
> [Nomination du gouvernement] Dans
les circonstances exceptionnelles que traverse la France, on ne se dérobe pas.
J’ai donc accepté la proposition du président de la République et du Premier
ministre de diriger le ministère des Armées et des Anciens Combattants. Je
viens pour servir les Français. Je viens pour servir nos soldats. Je le ferai
avec la passion et la détermination qui m’ont toujours guidé dans mon
engagement public, notamment dans mes fonctions de conseiller aux affaires
stratégiques et de secrétaire d’Etat aux Affaires européennes.
> [Démission de Sébastien Lecornu] Ma décision de rejoindre le gouvernement a été prise uniquement par esprit de mission, dans des circonstances géopolitiques graves, pour servir la France et les Français. Je constate que ma décision provoque chez certains des réactions incompréhensibles, fausses et disproportionnées. Aucune situation individuelle ne doit bloquer le bon fonctionnement du pays et de nos institutions. Dans ces conditions, j’ai proposé en fin de matinée au président de la République de me retirer du gouvernement sans délai et de transférer mes responsabilités de ministre des Armées au Premier ministre. Le président de la République a accepté ma proposition. Je souhaite que cette décision permette la reprise des discussions en vue de former un nouveau gouvernement, dont la France a besoin. Mon engagement au service de la France et des Français restera toujours animé par le souci de l’intérêt général et de l’Etat.
Catherine Vautrin (ministre du Travail, de la Santé, des
Solidarités et des Familles)
> [Nomination du gouvernement] Je
remercie le Président de la République et le Premier ministre pour leur
confiance renouvelée. Comme ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités,
des Familles, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, je continuerai à
agir au service des Français avec la même exigence et la même détermination.
Notre priorité est de poursuivre le dialogue avec les parlementaires et les
partenaires sociaux afin de permettre l’adoption d’un budget pour la Sécurité
sociale. Nous poursuivrons nos actions pour un meilleur accès aux soins, une
lutte résolue contre toutes les formes de fraude, une protection de l’enfance
renforcée, ainsi qu’un débat parlementaire apaisé et responsable sur la fin de
vie. Ce mois d’octobre marque les 80 ans de la Sécurité sociale. Notre modèle,
fondé sur la solidarité entre les actifs et les retraités, fait face à un défi
majeur lié au virage démographique que traverse notre pays. Je resterai
pleinement mobilisée pour que notre modèle social soit mieux reconnu par chaque
Français et qu’il se renouvelle afin d’en assurer la pérennité.
► Assemblée
nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> [Démission de Sébastien Lecornu]
La voie du dialogue est encore possible. Nos concitoyens attendent que
nous nous mettions autour de la table. Il est urgent de définir un pacte de
stabilité et de responsabilité pour répondre à leurs attentes. Cela doit être
notre seul guide. C’est notre responsabilité à tous, maintenant.
► Partis
politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Jean-René Cazeneuve (député)
> [Démission de Sébastien Lecornu]
«Il faut toujours préférer son pays à son parti.»
Merci à Sébastien Lecornu pour son discours plein d'émotion et de dignité.
Prisca Thevenot (députée)
> [Nomination du gouvernement] Ce
n’est pas sérieux. L’horloge tourne, nous avons besoin d’un budget et j’entends
encore trop de politiques négocier des postes plutôt que de travailler à un
compromis. Les LR sont exigeants pour entrer au gouvernement, j’espère qu’ils
seront là pour travailler au Parlement.
> [Nomination du
gouvernement] Il y avait le soutien sans participation…
Bruno Retailleau invente la participation sans soutien.
Pieyre-Alexandre Anglade (député)
> [Démission de Sébastien Lecornu]
Il est urgent que les responsables politiques qui ont la France au cœur
et non leurs petits partis, retrouvent leur calme, se rassemblent et
travaillent enfin ensemble. Ne cédons pas la République aux vautours de la vie
politique française qui se nourrissent du chaos.
● MoDem
Marc Fesneau (député, président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale)
> [Lettre à Sébastien Lecornu
avant l’annonce du nouveau gouvernement]
Monsieur le Premier ministre,
Le président de la République vous
a chargé de mener un dialogue avec les forces politiques parlementaires en vue
notamment de l’adoption d’un budget pour la Nation. Votre nomination comme
Premier ministre intervient alors que nous connaissons une instabilité inédite
liée à l’absence de toute majorité dans notre Assemblée, équation qui a conduit
à la chute de deux gouvernements successifs. Nous devons absolument éviter de
prolonger ce chaos.
Comme il l’a toujours fait depuis
2017, le groupe Les Démocrates facilitera un dialogue constructif avec des
propositions concrètes et équilibrées permettant à notre Assemblée de trouver
les compromis et les solutions dont le pays a tant besoin pour avancer. Vous
avez évoqué une rupture, y compris sur la méthode, ce qui est absolument
nécessaire. Il ne s’agit pas seulement de prendre acte de la configuration
politique actuelle mais aussi de défendre le pluralisme comme principe et le
compromis comme méthode, ce que notre groupe fait et porte depuis toujours.
En décidant de ne pas recourir à
l’article 49, alinéa 3, de la Constitution, vous avez envoyé un signal au
Parlement, et singulièrement à l’Assemblée nationale, en lui laissant la
capacité de démontrer qu’elle pouvait œuvrer dans un esprit de responsabilité.
Notre groupe se reconnaît dans ce choix d’une Assemblée nationale davantage
respectée et pouvant sortir enfin de l’impuissance dans laquelle – il faut le
dire sans détour – elle s’est souvent elle-même enfermée.
Surtout, sans recours à l’article
49, alinéa 3, de la Constitution, notre responsabilité collective dans ce débat
parlementaire est grande. Il appartient tout d’abord aux groupes politiques qui
soutiendront le futur gouvernement comme à ceux qui s’y opposeront de dialoguer
afin de nouer des compromis. Il s’agit aussi de votre responsabilité, comme
Premier ministre, de faciliter, dans le cadre d’une méthode partagée et d’une
coordination étroite de toutes les forces politiques, la sincérité de ce
dialogue, d’en assurer la transparence et d’éviter ainsi que l’enlisement ou
les surenchères populistes et démagogiques ne viennent rendre impossible
l’adoption par le Parlement de tout budget.
Cela ne ferait finalement que
démontrer notre irresponsabilité et notre impuissance pour mieux nourrir le
discours anti-parlementaire. Cela conduirait aussi, vous le savez, à l’adoption
d’un budget par voie d’ordonnances ou par une loi spéciale, qui, de fait, ne
peuvent être que des expédients. Ce serait un échec que, tous, nous devons
conjurer sincèrement.
Afin d’y parvenir, au-delà de la
méthode, une clarification est nécessaire sur le fond. Pour notre groupe, il ne
serait pas acceptable que le pacte que nous formons avec les forces du bloc
central depuis 2017 ne soit désormais plus que la variable d’ajustement de
négociations avec la Droite Républicaine ou le Parti Socialiste. Il nous faut
nous dire clairement ce que nous avons envie de préserver, de continuer à
construire ensemble et quelles sont nos spécificités. Il s’agit d’une condition
sine qua non pour assurer notre cohésion tout d’abord, mais aussi pour pouvoir
librement assumer nos accords et nos désaccords avec la droite et la gauche de
gouvernement, seul gage d’un compromis solide.
Rien ne serait plus
incompréhensible que de voir les forces qui ont soutenu loyalement le président
de la République depuis 2017 être mises en marge d’un accord sur le budget ou
sur d’autres orientations ou textes portés par le Gouvernement. Ce n’est qu’en
défendant notre identité commune, en identifiant nos réussites et en tirant les
leçons de nos échecs, que nous pourrons dialoguer sincèrement et efficacement
avec nos oppositions, et ne pas finir otages des extrêmes.
Il vous appartient, monsieur le
Premier ministre, de proposer à nos mouvements du bloc central une méthode qui
le permette. Il s’agit de connaître les intentions des groupes avec lesquels
vous discutez actuellement, de savoir en transparence quelles demandes de leur
part vous entendez satisfaire, et quelle sera la cohérence avec la politique
que vous entendez mener ainsi qu’avec les positions des groupes du bloc
central. De cette transparence dépend votre réussite. Sinon, personne ne se
sentira lié et personne ne se sentira engagé.
En second lieu, notre groupe
souhaite donc connaître beaucoup plus précisément vos propres priorités et
orientations en vue du budget, pour que nous puissions connaître le cadre dans
lequel construire un compromis et ce sur quoi nous serions engagés. Les
Démocrates portent des convictions claires et constantes :
- L’impératif de maîtrise de
l’emballement de la dette et la nécessité de faire passer le déficit public
sous les 5 % du Produit Intérieur Brut en 2026, avec un effort portant
majoritairement sur la réduction de la dépense publique. Nous souhaitons
connaître plus précisément ce sur quoi vous entendez faire porter les efforts
pour que chacun puisse, avant l’entrée dans le débat budgétaire, se positionner
et donc s’engager ;
- Un recours mesuré à l’impôt qui
puisse conjuguer attractivité, compétitivité et pouvoir d’achat, en étant
juste, ce qui signifie avant tout lutter contre la rente et l’optimisation
fiscale. Pour être compris et acceptés par les Français, les efforts demandés
doivent être équitables, ce qui signifie que chacun doit contribuer à la
hauteur de ses moyens. Nous faisons depuis 2017 une proposition qui répond à
tous ces impératifs : la mise en place d’un impôt sur la fortune improductive ;
- Enfin, la valorisation du
travail à travers la défense du pouvoir d’achat, en rapprochant le salaire net
du brut, par exemple au moyen d’une bascule sensible de la Contribution Sociale
Généralisée.
D’autres solutions peuvent et
doivent être explorées, mais notre groupe estime que la clarté sur ces
orientations tant attendues par les Français peut constituer l’un des
fondements du compromis à venir.
Au-delà du compromis parlementaire
sur le budget, notre groupe propose plusieurs orientations pour poursuivre les
efforts entamés avec les forces qui se sont rassemblées derrière le président
de la République en 2017 : améliorer l’accès aux soins, poursuivre la bataille
de l’emploi et la réindustrialisation du pays, consolider notre souveraineté
alimentaire, assurer la sécurité du quotidien, améliorer notre justice, mettre
en place une vraie politique d’intégration, investir puissamment dans la
transition écologique et énergétique pour lutter contre le changement
climatique.
Nous devrons par ailleurs répondre
à l’exigence de simplification de l’action publique, un impératif autant
budgétaire que démocratique, pour lutter contre les dépenses inutiles et la
défiance à l’égard des pouvoirs publics que génère la complexité. Nous devrons
également traduire concrètement les résultats des négociations menées par les
partenaires sociaux en conclave sans revenir sur l’équilibre des comptes
sociaux, notamment par la réduction de l’âge de la décote et les avancées en
faveur des femmes, et continuer au Parlement les échanges pour trouver une
réponse aux questions de la pénibilité et de l’usure professionnelle.
Enfin, dans un contexte de
tensions géopolitiques et face aux ingérences étrangères, il nous faut
consolider des fondamentaux de notre démocratie en protégeant l’expression du
pluralisme, les contre-pouvoirs, et en premier lieu l’indépendance et la liberté
de la presse. Dans ces domaines, nous croyons possible de trouver des accords y
compris avec les forces d’opposition, et notre groupe y œuvrera. Et nous
souhaitons connaître, y compris par le calendrier parlementaire que vous
imaginez, vos priorités.
Au-delà de nos divergences, il
existe une majorité de parlementaires qui peut partager avec nous la volonté de
sortir le pays de l’immobilisme et d’éviter son effacement, une majorité qui
puisse avoir conscience des urgences climatiques, géopolitiques et
commerciales, budgétaires et sociales. Une majorité qui se soucie de l’avenir
des générations futures.
Notre groupe ne fixe aucune ligne
rouge mais propose des réponses qui semblent s’imposer au pays et faire
largement consensus dans l’opinion et à l’Assemblée. Vous pourrez réussir avec
une méthode et des orientations claires. Vous connaissez les interrogations,
les attentes, les propositions et surtout l’état d’esprit et la loyauté de
notre groupe. Plus largement, vous savez que les interrogations du groupe que
j’ai l’honneur de présider sont partagées par celles et ceux qui souhaitent que
nous réussissions et soyons à la hauteur des enjeux.
Nous n’avons pas fait tout cela
pour abandonner l’idée de dépassement, plus que jamais nécessaire, ou pour être
otages des extrêmes et abandonner nos valeurs. Nous devons donc, en réponse,
connaître votre méthode, votre approche sur le fond et l’architecture
gouvernementale envisagée qui, ensemble, doivent exprimer cette volonté
d’équilibre. Et c’est sur cette base que nous vous indiquerons les modalités du
soutien que notre groupe pourra apporter.
Pour s’engager sincèrement, il
faut savoir ce sur quoi, sincèrement, on nous demande de nous engager. Tel est
le sens de ce courrier.
Dans l’attente rapide – puisque le
temps presse – de vos réponses, je vous prie d'agréer, monsieur le Premier
ministre, l'expression de ma très haute considération.
> [Démission de Sébastien Lecornu] J’ai honte de notre vie politique. Je veux, ici, dire les choses telles qu'elles sont. L'irresponsabilité individuelle, les ambitions présidentielles et les petits calculs mesquins sont en train de faire sombrer le pays dans le chaos. Au bout, les seules victimes seront les Français. J'ai honte de voir tout cela étalé devant les yeux de nos concitoyens qui peuvent légitimement être en colère. J'ai honte devant les conséquences à venir, s'il n'y a pas de sursaut, car elles frapperont d'abord les plus modestes et les plus fragiles. Maintenant, que ceux qui refusent ce chaos, qui ne se résolvent pas à l'impuissance, qui aiment notre pays par-dessus toute autre considération, se parlent enfin et vraiment. Sinon nous porterons tous la responsabilité, devant les Français qui n'en peuvent plus, d'avoir été complices du pire. Je prendrai personnellement toute ma part pour faire vivre ce dialogue indispensable pour parvenir à des solutions pour le pays. Nous, au MoDem et au groupe parlementaire Les Démocrates, nous ne dévierons pas de nos responsabilités. Nous ne renoncerons pas et nous jetterons toutes nos forces dans cette bataille pour trouver un compromis historique pour la France.
● Parti radical
> [Démission de
Sébastien Lecornu] Le Parti Radical appelle à la réunion
des formations politiques de gouvernement pour bâtir la feuille de route d’un
gouvernement de continuité républicaine
Le Parti radical prend acte de la démission du
Premier ministre, Sébastien Lecornu, saluant son ouverture constante au
dialogue.
Depuis la dissolution de l’Assemblée nationale, et les élections législatives
des 30 juin et 7 juillet 2024, « les radicaux ont toujours œuvré à la
stabilité parlementaire et gouvernementale au bénéfice des Français, du pouvoir
d’achat, du redressement des comptes publics, de l’ordre républicain et de la
force de la France sur la scène internationale », rappelle Nathalie Delattre,
présidente du Parti radical. C’est dans cette démarche que le Parti radical a
été un acteur et un partenaire loyal du «socle commun ».
Face à une situation de blocage institutionnel inédit sous la Vème République,
et aux menaces intérieures comme internationales, le Parti radical exercera
librement ses responsabilités. Dès maintenant, les Radicaux appellent à la
réunion des formations politiques de gouvernement pour bâtir la feuille de
route d’un gouvernement de continuité républicaine.
► Autres
● Organisations centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)
Valérie Hayer (députée, présidente)
> [Démission de Sébastien Lecornu]
Je déplore vraiment les jeux pathétiques (…) et les postures qui ne sont
pas à la hauteur de l'enjeu pour pour la France. Ça fait des mois que j'appelle
à aux compromis, aux responsabilités, comme on sait le faire au Parlement
européen. Maintenant, l'enjeu ce n'est pas le casting du gouvernement, c'est pas
qui, c'est quoi et comment. (…)
Il y a eu des postures de part et d'autre, ça c'est clair. Maintenant, c'est
comment on sort de de l'ornière et comment les responsables des partis qui sont
modérés dans cette Assemblée, ont un intérêt partagé pour l'avenir du pays
aussi et pour eux-mêmes. Parce que cette crise, elle ne sert personne à
l'exception des extrêmes.
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