mardi 9 octobre 2012

USA élection 2012 vue du Centre. La dernière ligne droite au centre


Il reste un peu moins d‘un mois avant l’élection présidentielle américaine qui se déroulera le mardi 6 novembre et les dernières grandes manœuvres pour la victoire finale se mettent en place.
Et, ce que l’on savait depuis longtemps, c’est, qu’une nouvelle fois, ce sont les voix des électeurs modérés et centristes qui feront la différence.
Les deux candidats le savent bien.
Du coup, l’on assiste depuis peu à la multiplication des engagements centristes de Barack Obama et, surtout, au recentrage fulgurant de Mitt Romney qui tente un retournement à 360 degrés sur nombre de ses positions et de ses déclarations.
Le fait que les observateurs politiques l’ait déclaré vainqueur du premier débat qui l’a opposé au président sortant, a boosté sa campagne qui était en véritable déliquescence il y a encore une dizaine de jours.
Peu importe qu’il ait menti tout au long du débat (Obama a aussi dit quelques mensonges…), peu importe qu’il est retourné une nouvelle fois sa veste et que l’on ne sache toujours pas, dans le détail, ce qu’il fera une fois à la Maison blanche, sa stratégie a l’air de donner des résultats.
Les sondages récents sont là pour le démontrer. Le voilà au coude à coude avec Obama, parfois même devant.
L’effet «débat» est réel alors que celui de la convention républicaine n’avait pas eu lieu. Durera-t-il? C’est toute la question et pas un politologue ne se risque désormais à donner une réponse définitive.
Pour autant, même si l’on croit la nouvelle conversion centriste de Romney (ou, pour certains, si son retour au centre de l’échiquier politique, son positionnement d’origine, est réel), le problème est que, s’il est élu, il se retrouvera face à un Parti républicain très à droite qui l’empêchera, sans doute, d’agir comme un modéré, si tenté qu’il en ait l’envie.
Du côté de Barack Obama, l’incompréhension et le doute sont de mise.
Pour ce qui est de l’incompréhension, elle est double.
Comment les médias ont-ils pu faire l’éloge de la performance de Mitt Romney lors du débat alors qu’il a menti sur bien des questions et qu’il a retourné sa veste sur d’autres? Mais, comment se fait-il aussi, que Barack Obama l’ait laissé faire sans réagir et sans reprendre la main, ce qui paraissait, sinon facile, tout au moins faisable?
Le doute est qu’il y ait, désormais, un «momentum» Romney, c’est-à-dire une dynamique que personne ne pourra arrêter.
Bien évidemment, il reste deux débats présidentiels (plus un débat entre les deux candidats à la vice-présidence). Le match reste donc ouvert.
Et il va se dérouler essentiellement au centre pour deux raisons.
Le première est que Mitt Romney tout comme Barack Obama se sont assurés du soutien des franges plus clivées, à droite pour le candidat républicain et à gauche pour le démocrate, de leur électorat.
Peu importe que Mitt Romney soit considéré comme un faux ultraconservateur par les républicains de la droite-extrême, notamment ceux du Tea Party, l’essentiel pour eux est de battre celui qui représente le diable (et pas seulement au figuré!), Barack Obama.
Même chose pour ce dernier avec les électeurs de gauche qui sont terrifiés à l’idée de voir revenir les républicains devenus encore plus à droite et belliqueux depuis l’ère George W Bush et qui ne critiquent plus les «dérives droitières» de l’hôte de la Maison blanche.
La deuxième est que l’électorat qui est encore capable de changer d’avis pour un côté ou l’autre est celui composé des modérés et des centristes.
La pêche aux voix ne peut donc se faire qu’en le ciblant, d’où le recentrage de Romney, d’où la focalisation d’Obama pour ses attentes.
On ne devrait donc plus entendre – à moins de quelques gaffes toujours possibles – de discours ultras, diviseurs et idéologiques jusqu’au 6 novembre.
En revanche, les spots politiques attaquant durement l’autre camp ne sont pas prêts d’être rangés au placard.
Alexandre Vatimbella