lundi 9 avril 2007

Actualités du Centre. Présidentielles 2007 - 52 % de ceux qui ont l’intention de voter François Bayrou peuvent encore changer d’avis

A deux semaines jour pour jour du premier tour de l'élection présidentielle plus de quatre Français sur dix, selon plusieurs sondages, n'ont pas encore arrêté leur choix définitif, un taux très élevé qui maintient un fort suspense sur l'issue du scrutin. Selon un sondage CSA publié dimanche pour Le Parisien, 42% des électeurs, soit quelque 18 millions de personnes, déclarent pouvoir encore changer d'avis sur le choix de leur candidat le 22 avril, 58% seulement se disant "tout à fait sûres" de leur choix. « C'est dix points d'indécision en plus qu'à la même époque en 2002 », souligne Stéphane Rozès de CSA. Un constat que dresse également Frédéric Dabi, de l'institut Ifop, qui lui aussi situe le taux d'indécis à 42% contre 30 à 35% il y a cinq ans. Les deux sondeurs rappellent toutefois que le taux actuel d'indécis se rapproche de celui constaté en 1995 où le nombre d'électeurs n'ayant pas encore arrêté leur choix à deux semaines du scrutin atteignait presque 40%. Et qu'en 2002, entre 15 et 20% des électeurs s'étaient décidé le jour même du scrutin. « En 1995, l'indécision était également forte car, comme aujourd'hui, il s'agissait d'une élection de renouvellement » après les deux mandats de François Mitterrand, souligne M. Dabi. Pour cette élection, « les électeurs se demandent si les principaux candidats vont être à la hauteur de la tâche et ils en doutent un peu », analyse Stéphane Rozès. « Chacun jauge les candidats, non pas en fonction d'une analyse du contenu de leurs projets mais de la cohérence entre la personne, ses valeurs et son projet. » C'est cet « enjeu d'incarnation » qui explique, selon lui, la très forte « élasticité électorale au moindre événement de campagne » constatée aujourd'hui par les sondeurs. « Il y a une incertitude sur l'offre », renchérit Frédéric Dabi. Si elle touche particulièrement Ségolène Royal qui peine à rassembler à gauche, elle n'épargne pas non plus Nicolas Sarkozy dont la stratégie électorale, très ancrée à droite, et la personnalité inquiètent une partie des électeurs, selon les analystes politiques. Ce sont ces interrogations sur la capacité des candidats PS et UMP à incarner la fonction présidentielle qui ont favorisé l'émergence, dans les sondages, de François Bayrou dans le peloton de tête des candidats. Mais en même temps, son ascension a renforcé l'impression d'indécision qui se dégage de cette campagne. C'est en effet son électorat potentiel, dans lequel on retrouve de nombreux déçus de l'UMP et du PS, qui se montre aujourd'hui le plus volatil, 52% de ceux qui le choisissent pouvant encore changer d'avis d'ici au 22 avril. En comparaison, les électeurs de Jean-Marie Le Pen se disent sûrs à 68%, ceux de Nicolas Sarkozy à 65% et ceux de Ségolène Royal à 62%. Si les électeurs actuellement tentés par François Bayrou détiennent une des clés du scrutin, c'est le cas aussi d'autres catégories particulièrement indécises: les jeunes de moins de 30 ans, chez qui ont retrouve 56% d'indécis, mais aussi les femmes (51%) et les ouvriers et employés dont la moitié hésite encore. Un phénomène qui n'empêche pas un très fort intérêt pour la campagne. De l'avis des sondeurs, rarement campagne aura autant mobilisé les esprits et les conversations, ni été aussi suivie dans les différents média. Selon l'institut CSA, le seul à en donner une mesure à ce jour, 21% des électeurs auraient l'intention de s'abstenir le 22 avril. Ils étaient 28,4% au premier tour de 2002.

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