mardi 16 janvier 2018

Actualités du Centre. Immigration: Bayrou se définit en humaniste face au pouvoir exécutif

François Bayrou
François Bayrou, au micro de RTL, à propos de la future loi sur l’immigration et de la distinction entre les demandeurs du droit d’asile et l’immigration économique, a défendu, le 14 janvier dernier le point de vue du gouvernement.
«Quelle est la question? La France doit respecter un droit d'asile et moi je dis qu’elle a un devoir d'asile. Le mot de devoir d'asile pour un pays comme le nôtre, avec son histoire, et pour un pays qui, dans le concert des Nations, joue un rôle très important (…) est pour moi impératif, une chose essentielle (…) lorsque des femmes ou des hommes des êtres humains se trouvent en danger en raison de la guerre, de persécutions, de dictature, lorsque leur vie est menacée. Pour moi, c'est le premier impératif. Deuxièmement, il y a pour l’État un impératif qui est le même de celui que j'exprimais à propos de Notre-Dame-des-Landes qui est de faire respecter ou d’établir, dans la société dont il a la charge, le respect d'un certain nombre de règles. Cela, c'est un deuxième impératif et ce sont ces deux impératifs-là qui inspirent l'action du gouvernement. Ce que dit le Ministre de l'Intérieur et ce que dit, au fond, l'administration et l’État c'est: Il y a des examens au cas par cas. Il y a des situations dans lesquelles on regarde si oui ou non l'asile peut être accordé mais s'agissant des grands nombres, alors, c'est tout à fait légitime de vérifier qu'il y a le moins possible d'illégaux sur notre sol Pourquoi? Pas seulement par respect fétichiste de l’ordre que l'on établirait, pas du tout. La raison principale c'est que, si vous ne faites rien, alors se développent dans l'opinion publique un sentiment de l'impuissance de l’État et le sentiment du caractère irrémédiable d'un envahissement, c'est comme cela qu'ils disent. Le développement de ce sentiment-là s'accompagne évidemment du développement de la xénophobie, s'accompagne évidemment d'un sentiment de rejet et qui en est victime? Il y a deux victimes. Il y a la société qui devient une société de tension et de haine et de ciblage d'une partie de la population et également les migrants eux-mêmes. Les migrants eux-mêmes se trouvent les victimes du développement de ce sentiment de rejet.»
Et de poursuivre:
«Je témoigne ici qu'il peut y avoir une sensibilité politique qui dit d’abord, oui, ces femmes et ces hommes-là méritent qu'on les respecte, qu'on parle avec eux, c'est l'écoute que vous évoquiez à l'instant et, ensuite, oui, les règles qui sont établies par l’État, elles doivent être respectées et c'est la mission de l’État de le faire.»
Et même s’il ne pense pas être, dans ce domaine comme dans d’autres, «l’Antigone d’Emmanuel Macron», François Bayrou s’est permis une analogie entre sa position face au pouvoir exécutif et la sienne par rapport aux personnages de la pièce de Sophocle: «Vous me permettez une référence littéraire ou philosophique très vite parce que ce n'est pas souvent qu'on a l'occasion de le faire c'est un vieux débat, c'est un débat qui a vingt-cinq siècles. Dans Sophocle, dans l'immense pièce de théâtre dont je considère qu'elle est à l'origine de la civilisation qui est la nôtre ou une des origines, qui s'appelle Antigone, il y a deux positions: la position de celui qui a la charge de la loi qui s'appelle Créon c'est le roi et la position d'Antigone qui regarde, elle, l’être humain qui est touché par la loi.»


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