lundi 10 mai 2021

Propos centristes. France – Esclavage; renaissance européenne devant nous; référendum constitutionnel sur l’environnement; 5% de croissance en 2021; jeunesse, priorité gouvernementale; lutte contre la covid19; égalité et diversité; macronisme, idée qui fait son chemin…

Voici une sélection, ce 10 mai 2021, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.


► Emmanuel Macron (Président de la République)

- C’est ici, à Strasbourg, que bat le cœur de la démocratie européenne, du Conseil de l’Europe au Parlement européen : nos valeurs sont notre force et notre identité. Merci à toutes celles et à tous ceux qui les font vivre. Vive l'Europe !

- L’Europe était déchirée. Avec d’autres courageux, Robert Schuman a rassemblé, il a uni pour que la paix s'enracine. 71 ans après, le chemin parcouru est immense. L’unité et la solidarité sont notre moteur. Il nous reste beaucoup à faire. La Renaissance européenne est devant nous.

- Européennes, Européens, envisageons notre avenir ! Partagez vos attentes, vos aspirations, vos idées sur http://futureu.europa.eu. La France prendra en janvier 2022 la Présidence de l’Union européenne : je m’engage à tout faire pour changer les choses avec vous !

- À tous les jeunes de France, ne laissez pas les autres décider en votre nom : votre avenir vous appartient ! Participez à la Conférence pour l’avenir de l’Europe. Faites entendre vos priorités pour l’Europe. Dès maintenant, sur http://paroleauxjeunes.make.org. Je compte sur vous.

- Notre Union européenne a besoin d'une nouvelle respiration démocratique et c'est tout le sens de la Conférence sur l'avenir de l'Europe que nous lançons aujourd'hui, ensemble.

- La démocratie. Elle appartient à notre identité [européenne] et elle est malgré tout, insidieusement, de plus en plus contestée, contestée au nom d'une prétendue efficacité. J'entends comme vous, les voix de toutes celles et ceux qui nous expliquent qu’au fond des régimes autoritaires seraient plus efficaces face aux crises, que ça irait plus vite. Ce serait sans doute, au fond, ce que nos concitoyens attendent. C'est sûr : si nous oublions les véritables conséquences des régimes autoritaires, les privations de liberté, les séquestrations d'opposants politiques, l'enfermement des journalistes ou des universitaires, on peut penser que c'est agréable quand ça n'est que théorique. Ils ont oublié la morsure du temps et de l'Histoire, ceux-là qui défendent cette voie. Mais nous devons nous féliciter d'avoir continué à débattre, à mener dans toutes nos démocraties, partout en Europe, le débat démocratique, la critique, la contestation, les querelles, le contrôle parlementaire et judiciaire, c'est ce qui nous définit et c'est ce qui aussi nous rend plus efficaces, car c'est ce qui permet la critique démocratique et sereine. 

- Je souhaite que cette Conférence sur l’avenir de l’Europe sonne l'heure du retour des grands projets, des grandes ambitions, des grands rêves. Quelle Europe voulons-nous dans 10 ans ? Dans 15 ans ? Quelles frontières pour celle-ci ? Quelles nouvelles institutions ? Quels grands projets culturels lancer en commun ? Comment faire de notre Europe le leader de la réduction des émissions et, je l'espère, d'une neutralité carbone obtenue encore plus vite ? Comment bâtir cette Europe de l'éducation, de la recherche encore plus forte ? Des nouvelles frontières dans l'espace comme dans nos océans ? Comment réussir, au fond, à écrire nos nouvelles légendes ? Un poète français qui a été un peu oublié ces dernières années, Patrice de La Tour du Pin avait cette phrase : « Tous les pays qui n'ont plus de légendes seront condamnés à mourir de froid. » Il en est de même pour notre Europe. Si nous n'avons plus de légendes, nous mourrons de froid. Nous avons une légende. Nous venons de la parcourir rapidement. Il nous faut en écrire de nouvelles. C'est à nous de le faire (…).

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Jean Castex (Premier ministre)

À tous nos concitoyens âgés de plus de 50 ans qui liront ce message : la vaccination vous est désormais ouverte. Partout en France, des doses sont disponibles. N'attendez pas pour vous protéger et protéger les autres.

 

Jean-Yves Le Drian (ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)

Cette nouvelle Fête de l’Europe marque l’anniversaire d’une fierté, plus de 70 ans après la Déclaration Schuman qui a placé nos solidarités européennes au cœur d’un projet audacieux qui nous rassemble encore aujourd’hui.

 

Barbara Pompili (ministre de la Transition écologique)

- « Le nouvel ordre international sera celui qui saura combiner le désarmement, la sécurité, le développement et le respect de l’environnement ». François Mitterrand, Sommet de la terre, Rio 1992.

- [Référendum pour inscrire la protection du climat dans la Constitution] On n’enterre pas l’écologie. Le président de la République s’est engagé, il tient à ce référendum. (…) il s’est engagé à faire en sorte qu’on puisse le faire en proposant à l’Assemblée nationale un texte de réforme de la Constitution. Maintenant c’est à l’Assemblée nationale, puis au Sénat de faire en sorte que ce referendum puisse avoir lieu

- Poser des conteneurs directement sur des trains plutôt que sur des camions : c’est ce que permet le port sec de Dunkerque. Je pose la 1ère pierre de son extension grâce à 8m€ de France relance, pour multiplier par 5 sa capacité et réduire les émissions de la filière logistique.

 

Jean-Michel Blanquer (ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)

Faisons de l'Europe, une puissance éducative!

 

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance)

- Nous maintenons nos objectifs de 5% de croissance en 2021 et d’un retour au même niveau d’activité qu'en 2019 dès le premier semestre 2022. La croissance au premier trimestre 2021 en France est la plus forte des grands pays européens. C'est un motif d'espoir.

- Je crois profondément en la France. C'est ce qui me sépare fondamentalement du Rassemblement national. Nous sortirons plus forts et plus solidaires de cette crise avec un modèle économique plus efficace, plus juste et plus décarboné.

- Notre objectif est d’accompagner dans la reprise les restaurants, cafés, bars qui rouvriront le 19 mai. Nous maintiendrons le fonds de la solidarité à l’identique pour le mois de mai. Pour juin, juillet, aout, nous prendrons en compte les éventuelles pertes de chiffre d'affaires.

- Les chiffres sanitaires vont dans la bonne direction et nous permettent de confirmer la date du 19 mai pour la réouverture des terrasses des bars et des restaurants.

 

Gérald Darmanin (ministre de l'Intérieur)

- C’est un message envoyé à ceux qui s’en prennent à nos policiers et nos gendarmes : on ne vous laissera jamais tranquille.

- Plusieurs suspects liés au meurtre du policier Eric Masson ont été interpellés. Il aurait été insupportable pour les policiers, pour tous les Français, que ces personnes puissent continuer à vivre en liberté. Je suis très fier du travail de la police nationale.

- La lutte contre les trafics de stupéfiants est la mère de toutes les batailles (...), les trafiquants ne vont pas gagner.

- [Tribune: «Les sous-préfets et préfets sont la colonne vertébrale de l’Etat dans les territoires. Ils le resteront»]
Des voix diverses s’expriment ces derniers jours pour expliquer le rôle fondamental que jouent les Préfets et les Sous-préfets dans nos territoires.
Comme ministre de l’Intérieur, qui a l’honneur d’être à la tête de ces femmes et ces hommes grands serviteurs de l’État, je veux par ces quelques lignes rappeler ce que sont les Préfets et Sous-préfets et ce qu’ils représentent pour l’Etat, mais aussi redonner le sens et dire l’importance de la réforme qu’engage le Gouvernement.
Préfets et les Sous-préfets accompagnent depuis plus de deux siècles l’Histoire de notre pays. Ils sont la colonne vertébrale de l’Etat projetée dans nos territoires urbains comme ruraux. Ils sont une référence pour la haute-administration, un lieu de mémoire et de confiance pour nos concitoyens, un appui incontournable pour nos élus. Ils sont l’Histoire : chacun sait ce qu’a réalisé le baron Haussmann, ce qu’a incarné Jean Moulin et ce que représente Claude Erignac. Ils sont ceux qui sont toujours là : dans les instants essentiels et dans les moments difficiles que traversent nos concitoyens et nos institutions. Etre Préfet ou Sous-préfet c’est une grande, belle et opiniâtre mission au service des Français, de l’intérêt général, de l’Etat.
Comment imaginer que le Gouvernement touche à un tel symbole ? C’est évidemment hors de propos.
Quel est le sens de la réforme souhaitée par le Président de la République et engagée par le Gouvernement ? C’est justement de conforter cette fonction en répondant à deux nécessités :

La première est de continuer d’assurer la diversité et la qualité des membres qui remplissent ces missions. Le fait est que le métier se révèle année après année – par sa difficulté et ses contraintes - moins attractif pour les meilleurs d’une génération. « Fonctionnaliser » cette mission ne veut pas dire supprimer mais s’assurer d’une base de recrutement plus large, plus diverse et d’encore meilleure qualité. « Fonctionnaliser » ne veut pas dire recruter des fonctionnaires insuffisamment formés ou encore asservis à on ne sait quel pouvoir. C’est là encore l’inverse : le Gouvernement veillera à ce que la sélection de ces talents et la gestion de ces métiers demeure au ministère de l’Intérieur et que le recrutement soit fondé sur un parcours de carrière répondant aux besoin de la fonction.
La seconde c’est de renforcer le positionnement du Préfet à l’échelon départemental et régional. En assurant à ces hauts-fonctionnaires bien formés, nommés exclusivement pour leurs compétences, une autorité complète sur l’ensemble des services de l’Etat, comme le fixe l’article 72 de notre Constitution. Ces dernières années ont montré par les bouleversements de la décentralisation et la réorganisation majeure de l’Etat territorial qu’un nouveau geste de déconcentration – ce mot presque oublié – était nécessaire. C’est précisément cet acte nouveau, dont les Préfets seront le fer de lance que nous posons.
Il est enfin évident que Préfets et Sous-préfets garderont les moyens d’agir attachés à leurs fonctions, ils seront même renforcés.
Le métier préfectoral pour ceux qui l’assument est un sacerdoce, particulièrement dans les temps perturbés. Personne ne saurait l’oublier.
C’est le devoir du Gouvernement de permettre, par la réforme, d’assurer la continuité de leurs actions et de leurs rôles en adéquation avec notre monde.
Eux qui, depuis deux cents ans, accompagnent les transformations de la France, le savent mieux que personne.
Les Préfets et les Sous-préfets sont faits de ces bois qui ornent leur uniforme : l’autorité du chêne et l’esprit de concorde de l’olivier. La France pourra toujours compter sur eux.

 

Elisabeth Borne (ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion)

[Tribune coécrite avec et Clément Beaune: «L’heure est venue de renforcer l’Europe sociale»]

Disons-le d’emblée, l’Europe a été au rendez-vous de la crise économique et sociale. En dépit des critiques qui lui sont adressées, elle a montré sa capacité à se mobiliser vite et fort. Les règles budgétaires ont été assouplies. Pour protéger les emplois et les salariés, un instrument européen de refinancement du chômage partiel a été créé. Surtout, les Etats membres se sont accordés sur un plan de relance inédit. Quarante milliards d’euros bénéficieront directement à la France, dont sept milliards pour financer le soutien à l’emploi, à la formation et à l’apprentissage. En d’autres termes, l’Europe protège.
Dans ce domaine, la proclamation du socle européen des droits sociaux, à Göteborg (Suède), en 2017, a constitué un tournant important. Elle a permis à l’Europe de réaffirmer son ambition sociale et de se saisir de questions essentielles telles que l’égalité des chances, l’accès à l’emploi ou la protection sociale. Et, depuis trois ans et demi, nous avons avancé : protection des travailleurs précaires, création d’un congé paternité de dix jours pour tous les Européens, directive sur le travail détaché avec application du principe « à travail égal, salaire égal sur un même lieu de travail ». Dans tous ces domaines, l’Europe a agi, sous l’impulsion de la France et du président de la République.
Notre Union n’est en effet pas uniquement une Europe des marchés et des capitaux, mais aussi – et d’abord – une Europe au service de ses citoyennes et de ses citoyens, qui place la protection et la solidarité au cœur de ses valeurs. Alors que la crise va laisser des traces profondes dans nos sociétés, il est plus que jamais de notre responsabilité de montrer aux Européens que l’Europe est un espace qui les protège et les aide à se projeter vers l’avenir. L’heure est venue de renforcer concrètement l’Europe sociale.
Le plan d’action proposé par la Commission pour mettre en œuvre le socle des droits sociaux et le Sommet social de Porto sera déterminant. Alors que la France prendra la présidence de l’Union européenne en janvier 2022, un certain nombre de chantiers nous semblent essentiels à la construction de l’Europe sociale de demain.
Il nous faut d’abord assurer un socle de protection à tous les travailleurs. En veillant, d’une part, à ce que chaque salarié européen bénéficie d’un salaire qui lui permette de vivre dignement. C’est tout l’enjeu du projet de directive sur les salaires minimaux en Europe que nous défendons, et qui nous permettra de lutter contre les distorsions de concurrence en travaillant à une convergence sociale vers le haut. En veillant d’autre part à ce que l’Europe protège tous ses travailleurs, sans exception. Cela veut dire mieux protéger les travailleurs des plates-formes numériques en leur garantissant des droits individuels et collectifs, une réelle autonomie et une protection sociale adaptée à la spécificité de leur activité. La France montre la voie : en application de la loi d’orientation des mobilités, nous avons structuré un dialogue social entre plates-formes et travailleurs indépendants pour créer un cadre plus juste et sécurisant à ces travailleurs.
L’Europe sociale de demain, c’est aussi une Europe qui contribue à la création de nouveaux droits pour les Européens, notamment en matière de formation. Comme en France, nous voulons que chaque citoyen de l’Union puisse bénéficier tout au long de sa vie d’un droit individuel à la formation, essentiel pour remporter la bataille de l’emploi face à la crise et celle de la souveraineté européenne en matière technologique. Félicitons-nous de ce que la Commission européenne envisage aujourd’hui une initiative semblable au « compte personnel de formation » créé en France, et qui compte aujourd’hui seize millions d’utilisateurs.
Nous devons également mettre fin aux inégalités qui perdurent dans le monde du travail. En Europe, l’écart de rémunération entre femmes et hommes pour un travail équivalent reste de 14 %. Comment continuer à accepter cela ? Il s’agit là encore d’un enjeu qui touche au cœur même de nos valeurs européennes, et de ce qui fonde notre modèle social. Pour parvenir à une égalité réelle, il nous faut des moyens de mesurer et de piloter la réduction des écarts, comme nous l’avons fait en France en créant l’Index de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.
Enfin, la jeunesse doit être la priorité de l’Europe. L’Union doit devenir pour tous les jeunes l’horizon de nouvelles possibilités. C’est pourquoi nous souhaitons promouvoir la mobilité européenne pour tous les jeunes, avec l’objectif fixé par le président de la République que la moitié d’une classe d’âge ait passé au moins six mois dans un autre pays de l’Union avant ses 25 ans. C’est un enjeu majeur pour forger la nouvelle génération des Européens de demain.
Depuis quatre ans, la France, sous l’impulsion d’Emmanuel Macron, est motrice dans l’ambition sociale de l’Europe. En janvier 2022, c’est à la France que reviendra la responsabilité majeure de faire avancer l’ensemble de ces sujets, conformément aux engagements pris à Porto. Et de transformer l’ambition d’une Europe sociale plus forte en droits concrets pour les citoyens et les citoyennes de l’Union.

- La jeunesse est la priorité du président de la République. Nous sommes et resterons à leurs côtés pour les aider à surmonter la crise. Dès le mois de juillet dernier, nous avons présenté le plan «1 jeune, 1 solution» d’un montant inédit de 9 milliards d’euros pour apporter à chaque jeune une solution adaptée à ses besoins face à la crise : un accompagnement vers l’emploi, un apprentissage, une formation – notamment vers les métiers d’avenir qui recrutent, que ce soit les métiers du soin, de la transition écologique ou numérique – ou des parcours d’insertion pour ceux qui sont les plus en difficulté. Ce plan porte ses fruits : 1,5 million de jeunes de moins de 26 ans ont été embauchés en CDI ou en CDD de plus de 3 mois entre août et mars, quasiment autant qu’avant la crise. Nous avons aussi battu tous les records dans l’apprentissage avec plus de 516 000 contrats signés en 2020. Depuis le début de l’année, déjà 300 000 jeunes en difficulté ont intégré un parcours d’insertion. Notre objectif est d’en accompagner 1 million en 2021. Nous sommes déterminés à ne laisser aucun jeune sur le bord de la route.

- L’année 2020 a été l’année de tous les records pour l’apprentissage : 516 000 contrats signés dans le privé et le public, c’est tout simplement historique et inespéré en ces temps de crise ! Cela montre que les aides que nous avons mises en place pour inciter les entreprises à recruter des alternants fonctionnent - une prime allant de 5 000 à 8 000 € pour le recrutement de tout alternant. Mais ces chiffres historiques, nous les devons surtout aux entreprises qui se sont massivement engagées pour la jeunesse. Pour que la mobilisation se poursuive et que le record de 2020 devienne la norme, nous avons décidé de prolonger les aides jusqu’à la fin de l’année."

- Il n’y a pas « un jeune » mais « des jeunes » avec chacun un parcours, des besoins et des projets qui leur sont propres. C’est précisément l’objectif du plan « 1 jeune, 1 solution » que d’apporter une solution adaptée à chacun d’entre eux. D’où la diversité des dispositifs que nous proposons : aide à l’embauche et à l’apprentissage pour inciter les entreprises à recruter des jeunes, formations vers les métiers qui recrutent, accompagnement vers l’emploi pour les jeunes les plus en difficulté… Toutes ces solutions se retrouvent sur le site 1jeune1solution.gouv.fr que nous avons mis en place et sur lequel plus de 5 000 entreprises sont déjà engagées pour leur venir en aide. 200 000 offres d’emploi sont déjà disponibles en ligne. Ils y trouveront également les évènements de recrutement organisés près de chez eux, ils pourront demander à être contactés par leur mission locale s’ils ont besoin d’un accompagnement renforcé ou même demander à suivre le programme de mentorat que nous lancerons prochainement pour mettre en contact des jeunes avec des personnes plus expérimentées et les accompagner dans leur orientation ou les guider dans leurs premiers pas dans le monde du travail."

- [Simulateur d’aides en ligne] C’est effectivement un nouvel outil que nous mettons à disposition des jeunes sur le site 1jeune1solution.gouv.fr. Beaucoup de jeunes ne connaissent pas l’ensemble des aides auxquelles ils ont droit. L’objectif de ce simulateur est donc de lutter contre le taux de non recours en leur permettant de connaître l’ensemble des aides dont ils peuvent bénéficier, que ce soit pour l’emploi, leurs études, l’accès au logement, le permis de conduire, etc. Le site recense plus de 30 aides. Il leur suffit de répondre à des questions sur leur situation personnelle et professionnelle et l’ensemble des aides auxquelles ils ont droit leur sont présentées, avec les liens leur permettant de formuler directement leur demande. A date, déjà plus de 240 000 jeunes ont testé ce simulateur.

- Les offres de stage ne se sont pas effondrées sur l’ensemble de l’année 2020. C’est lors du premier confinement qu’elles ont diminué d’environ 20 %. On a heureusement très vite retrouvé les niveaux d’avant crise. Mais il est vrai que certains ont pu avoir plus de difficultés à trouver des stages du fait de la crise et de la généralisation du télétravail. Pour leur venir en aide, plus de 20 000 offres de stage sont d’ores et déjà disponibles en ligne sur la plateforme 1jeune1solution.gouv.fr.

- La situation des étudiants nous préoccupe énormément. Nous sommes pleinement mobilisés pour leur venir en aide et leur permettre de poursuivre leurs études dans les meilleures conditions possibles. Pour cela, nous avons mis en place des mesures d’urgence exceptionnelles comme les repas du CROUS à 1€ par jour pour l’ensemble des étudiants ou encore le doublement du budget des aides d’urgence du CROUS pour aider 45 000 jeunes supplémentaires à se nourrir ou à se loger. Nous avons également mis en place une aide d’urgence pour les jeunes diplômés inscrits à Pôle emploi qui étaient boursiers lors de l’année universitaire 2019-2020. Ils peuvent bénéficier d’une aide pendant 4 mois équivalent à 70 % du montant net de leur bourse, plus 100€ s’ils ne vivent pas chez leurs parents.

 

Eric Dupond-Moretti (Garde des Sceaux, ministre de la Justice)

En ce 9 mai, rappeler que l’Europe protège. Avec une justice plus rapide pour lutter contre la criminalité, un contrôle de nos données personnelles renforcé et plus solidarité. Et surtout, qu’il s’agit du plus beau projet de paix de notre génération.

 

Olivier Véran (ministre des Solidarités et de la Santé)

- Nous avons réalisé plus de 3,2 millions de vaccinations au cours de la semaine écoulée, dont plus de 450.000 rien que ce week-end. C’est un nouveau record. Notre rythme de vaccination est le bon, et nous continuerons pour protéger tous les Français.

- Le seul projet des Le Pen, depuis des décennies, c'est la prise du pouvoir. Le prix pour les Français ? Le recul de leurs droits, la division, l'appauvrissement, c’est ce que l’on constate partout où l'extrême droite gouverne dans le monde.

- Grâce à la mobilisation des Français, la pression sanitaire diminue et nous sommes passés en dessous des 5000 malades COVID en réanimation. Cela nous permet aujourd’hui de lever progressivement les mesures de freinage en continuant de vacciner massivement.

 

Julien Denormandie (ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)

- L'Europe nous protège. Elle protège nos agriculteurs. Elle protège notre alimentation. Elle protège notre santé. En cette Journée de l’Europe, célébrons les avancées que l'Union nous apporte chaque jour et continuons à la faire évoluer ! Notre prochain défi: les clauses miroir. Nous ne pouvons pas accepter de laisser entrer sur le territoire européens des produits issus de modes de production non autorisés sur ce même territoire. Ce sera une priorité de la politique agricole de la présidence française de l’UE début 2022.

 

Amélie de Montchalin (ministre de la Transformation et de la fonction publique)

- 4 ans que nous travaillons à transformer la France. Et ça continue.

- Démocratiser l'accès à l'enseignement supérieur et permettre à notre jeunesse de trouver sa voie est notre priorité depuis 2017.

- Notre écologie, c'est l'écologie du quotidien. Celle qui change la vie sans punir.

 

Marc Fesneau (ministre chargé des relations avec le Parlement et de la participation citoyenne)

En cette Journée de l’Europe, rappelons la place de l'Europe dans le financement des politiques publiques régionales grâce aux fonds de cohésion, de formation, de développement rural.

 

Elisabeth Moreno (ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances)

- Le devoir de mémoire est essentiel dans la vie d’une nation. Il nous permet de lutter contre l’amnésie voire l’hystérie que l’immédiateté de notre société contemporaine a tendance à engendrer. Il sert aussi à raviver la mémoire des morts et des rescapés pour les passages tragiques de notre histoire ainsi qu’à traduire leur héritage et leur offrir une place dans notre présent. Au surplus, je considère que le devoir de mémoire n’a pas vocation à suturer les plaies d’hier pour les esprits d’aujourd’hui, mais plutôt à rappeler l’histoire, pour éviter que ses pages sombres ne se répètent. Autrement dit, une politique mémorielle est un devoir commun contre la tentation de l’oubli qui dilue parfois les souffrances. Notre XXIème siècle n’échappe malheureusement pas aux discours et aux actes de haine. L’actualité nous le rappelle sans cesse, en France comme aux quatre coins de la planète et c’est la raison pour laquelle je crois en l’importance des actions mémorielles. Et je considère qu’il est par conséquent extrêmement important d’évoquer l’histoire de l’esclavage, en particulier pour les jeunes générations de notre pays. Parce que comme l’a si bien écrit l’historien Bogumil Jewsiewicki, « le refus de savoir est un refus de reconnaissance ».

- J’ai appris l’histoire de l’esclavage étant écolière effectivement. Et je m’y suis toujours intéressée une fois adulte, à travers des lectures et la visite de musées ou de lieux de commémoration.  Parce qu’elle est un creuset de notre communauté nationale et un vecteur du « récit français », l’école joue un rôle fondamental. Elle façonne les esprits des écoliers et leur apprend à avoir un esprit critique pour en faire des citoyennes et des citoyens responsables. La transmission de l’histoire est donc extrêmement importante parce qu’elle touche parfois à ce que nous avons en nous de plus sensible, notre identité. Et c’est pourquoi nous devons poser un regard lucide sur notre passé ; si riche et complexe, avec ses heures glorieuses et ses pages sombres. Car, comme l’écrivit Alexis de Tocqueville, « dans les démocraties, chaque génération est un peuple nouveau ». Cette nécessité de transmission prend une dimension redoublée dans notre époque troublée en ce qui concerne les sujets relatifs à l’esclavage ou la colonisation. Aujourd’hui, nombre de nos jeunes concitoyens, d’Outre-mer ou d’Hexagone, ont des racines qui plongent dans cette histoire douloureuse. En gardant la lucidité du présent, nous devons absolument enseigner ce passé, avec ses meurtrissures et ses plaies qui sont parfois encore à vif.

- J’ai visité le mémorial de l’abolition de l’esclavage à Nantes, la Savane des esclaves aux Trois ilets en Martinique, ainsi que le musée de Villèle à la Réunion et Cidade Velha au Cap-Vert. A chaque fois, j’en ressortais avec un double sentiment profond de tristesse mais aussi de détermination. La tristesse de constater combien des êtres humains peuvent déshumaniser d’autres êtres humains au point de les tuer socialement, d’en faire des objets de commerce et de les condamner à la servitude. Et la détermination à faire tout ce qui est en mon pouvoir pour que cela ne se reproduise jamais. C’est pourquoi je considère qu’un monument dédié à la Mémoire est une bonne initiative. Parce que nous l’observons ces dernières années avec acuité en France comme dans d’autres pays occidentaux : le passé peut constituer un facteur de discorde. L’écriture de notre histoire dans sa globalité peut nous aider à retrouver le chemin de la concorde en nous rassemblant autour d’un récit commun. Ce narratif commun doit toujours chercher à nous rassembler plutôt qu’à nous diviser. Certaines figures importantes de notre histoire demeurent trop peu connues et trop peu reconnues. Je pense par exemple à Joséphine Baker, à Toussaint Louverture, à Félix Éboué, à Aimé Césaire, aux sœurs Nardal, à Gaston Monnerville, à Manon Tardon, et bien d’autres.  Plutôt que de déboulonner, plutôt que d’effacer, nous devons au contraire enrichir nos musées, nos manuels scolaires, nos rues, et ainsi nos mémoires. En embrassant notre Histoire dans son entièreté, avec ses aspérités et ses parts d’ombre, c’est la République et, par effet domino, toute la société qui en ressortiront grandies.

- L’histoire est, je le crois, une passion française. Et notre histoire en particulier est à la fois infiniment riche et complexe. Pour la lire, la comprendre et en faire les exégèses, nous avons besoin d’historiens, d’anthropologues, de philosophes, d’ethnologues.  Les racines de l’histoire de notre « France plurielle » plongent aussi dans l’histoire de l’esclavage et de la colonisation. Et nous savons que chaque produit ses haines et ses atrocités, avec leur lot de bourreaux et de zélateurs. Ces pages sombres, nous ne devons ni les occulter ni les instrumentaliser. Nous devons les regarder en face, les expliquer, en débattre, et en faire la pédagogie auprès des jeunes générations en particulier. Comme l’a affirmé le Président de la République au Panthéon, « on ne choisit pas une part de France, on choisit la France ». Et comme l’Histoire est un bloc, nous ne devons ni la morceler, ni la magnifier, ni la diaboliser. Ce travail mémoriel ne peut se faire sans l’apport indispensable des chercheurs qui nous permet d’élargir son horizon et, par conséquent, d’élargir nos esprits. Parce que comme le disait Marc Bloch, « l’incompréhension du présent naît fatalement de l’ignorance du passé ». Les chercheurs sont pour moi les artisans les artisans de ce qui fait le ciment de notre pays. Ils sont les sculpteurs de notre mémoire collective et tissent le fil de ce qui nous relie tous les uns aux autres ; notre passé commun. Ils sont ainsi des remparts contre la confiscation de l’histoire par des idéologies politiques. Car comme l’écrivit Édouard Glissant, « si nous voulons partager la beauté du monde, si nous voulons être solidaires de ses souffrances, nous devons apprendre à nous souvenir ensemble ».

- Si l’égalité est au cœur de nos principes républicains, la diversité est l’ADN de notre pays ; depuis toujours. Je viens du monde de l’entreprise et j’ai vu la force et la richesse de la diversité pour réussir et performer. La diversité constitue aussi un atout compétitif ainsi qu’un levier d’attractivité pour les entreprises comme pour nos fonctions publiques. Car, comme le disait Romain Gary, « nous sommes tous des additionnés ».  La « diversité » n’a pas de définition juridique, c’est davantage une conception philosophique puisqu’elle recouvre autant les questions liées aux origines sociales ou ethniques, le genre, le handicap, le lieu de résidence, etc. En toile de fond, c’est l’enjeu du sentiment d’appartenance à un collectif qui se joue ; qu’il s’agisse de notre communauté nationale ou d’une organisation professionnelle. La diversité ne doit être ni un slogan, ni un talisman. C’est bien plus que ça parce que le talent n’a ni genre, ni origine, ni couleur de peau et qu’il est le carburant de la performance. Nous devons travailler à faire de notre « France plurielle » une République unie. Pour atteindre cet objectif, il nous faut déployer une myriade de politiques publiques et mener des actions concrètes et pragmatiques. Le plan « Talents du service public » porté par Amélie de Montchalin va dans cette direction, ainsi que l’agenda rural porté par Joël Giraud ou les mesures en faveur du handicap déployées par Sophie Cluzel. Pour ma part, je compte lancer un Index de la diversité, l’objectif étant d’aider les organisations publiques ou privées à jauger leur niveau d’inclusion et de diversité au travers d’une enquête collaborateur, anonyme et volontaire. Les dirigeants et les DRH pourront utiliser cet outil pour adapter leurs méthodes de recrutement et de management de leurs équipes.

- Le racisme à l’encontre des personnes noires est malheureusement une réalité. Il découle aussi de notre histoire, de l’esclavage, de la colonisation et de la déshumanisation des personnes noires. Une réalité dont nous devons tous prendre conscience et face à laquelle nous devons collectivement nous dresser et nous indigner avec détermination. Vous savez l’humanisme veut aussi que nous évitions de hiérarchiser les discriminations car toutes les formes de haine des atteintes insupportables à la dignité humaine. Il existe 25 critères de discriminations prohibés dans la loi, que vous soyez discriminé parce que vous êtes une femme, parce que vous êtes une personne en situation de handicap, parce que vous êtes seniors, parce que vous êtes asiatique, noir, maghrébin ou tsigane, vous êtes blessé et vous sentez humilié. C’est pourquoi nous devons combattre chacune de ces discriminations avec la même intensité. C’est je le crois l’idéal universaliste de notre République. Battons-nous à chaque instant pour faire vivre nos valeurs d’égalité et de fraternité.

- Nous travaillons à l’élaboration du futur plan de lutte contre le racisme. C’est, pour moi, une priorité particulièrement en cette période de triple crise sanitaire, économique et sociale où les inégalités s’accroissent et les tensions sont exacerbées. Nous souhaitons donner à ce futur plan une grande dimension qui doit s’inscrire dans un « continuum républicain. Par ailleurs, nous souhaitons aborder de nouveaux thèmes tels que le combat contre les théories complotistes ainsi que la haine en ligne, etc. Pour élaborer ce plan important, nous allons nous inspirer du très bon rapport réalisé par les députés Caroline Abadie et Robin Reda, mais aussi sur le rapport mené sur les discriminations dans les Outre-mer par les députées Cécile Rilhac, Maud Petit et Josette Manin, ainsi que des résultats qui émaneront de notre consultation citoyenne sur les discriminations qui est actuellement en cours. Pour sa construction, la DILCRAH s’appuiera sur ses partenaires ainsi que sur les associations et les think tanks. Je serai attentive à toutes les idées intéressantes qui nous permettront de lutter collectivement contre ce fléau.

- Chaque discrimination est une blessure et une humiliation. Parce qu’elles assignent et parce qu’elles brisent des destins, ces discriminations constituent des injustices individuelles qui, par ricochet, portent atteinte à notre communauté nationale. Ces discriminations, dont nous pouvons tous être un jour victimes, témoins ou acteurs conscients ou inconscients, ignorent les frontières géographiques, culturelles ou sociales et se manifestent – de manière visible ou insidieuse – dans toutes les sphères de notre société : dans l’emploi, dans l’accès au logement, aux soins, au service public ou au financement bancaire, etc. Et ces discriminations s’opèrent en raison du handicap, de l’origine, du genre, de l’orientation sexuelle, de l’âge ou encore de l’identité de genre ou des croyances. Selon le Défenseur des droits, la discrimination fondée sur l’origine, vraie ou supposée, et la nationalité représentait 21,4% des saisines l’an passé. Plus de 80% des personnes déclarant avoir subi des discriminations lors de la recherche d’un logement invoquent leur origine ou leur couleur de peau comme motif. Et l’origine ou la couleur de peau constituent le premier critère des discriminations dans l’emploi. Nous sommes donc confrontés à une véritable réalité, face à laquelle nous ne pouvions demeurer silencieux. C’est dans ce contexte, que nous avons lancé la plateforme de lutte contre les discriminations que nous avons confiée au Défenseur des droits. Le Président de la République s’y était engagé suite à l’affaire Michel Zecler en décembre 2020. Depuis son lancement, 4 500 appels et 1 500 tchats ont été passés via le 39 28, soit une moyenne de 150 appels par jour. Le critère de l’origine vraie ou supposée est en tête des critères invoqués tandis que l’emploi se hisse au premier rang des domaines où se manifestent les discriminations, devant le logement. Cette plateforme est accessible sur tout le territoire national, aussi bien dans l’Hexagone que dans les Outre-mer.

- Les politiques de lutte contre les discriminations concernent tout le territoire, les zones urbaines, rurales, dans l’Hexagone comme dans les territoires ultra-marins. Notre pays dispose déjà d’un arsenal juridique solide ainsi que d’une délégation interministérielle dédiée (la DILCRAH) qui agit également aux côtés du Défenseur des droits. Nous sommes donc déjà bien outillés sur ces questions. Néanmoins, pour aller plus loin et pour répondre aux fortes attentes de nos concitoyens face à l’ampleur de cet enjeu, nous avons lancé une plateforme de lutte contre les discriminations ainsi qu’une consultation citoyenne afin d’évaluer les dispositifs existants et de trouver de nouvelles solutions innovantes. Cette consultation inédite est l’occasion d’échanger, de partager et de contribuer concrètement à ce débat. A ces outils pour réprimer toutes les formes de discrimination s’additionne l’enjeu de la promotion de la diversité que j’ai évoqué tout à l’heure. Et je crois beaucoup au triptyque vertueux – politiques publiques associées aux collectivités locales, associations et entreprises – pour enrayer ce fléau. Il s’agit d’une priorité du Président de la République que je suis chargée de mettre en œuvre avec l’ensemble de mes collègues du Gouvernement.

- Qu’il s’agisse de la lutte contre les violences faites aux femmes, contre les discriminations largo sensu ou, plus précisément, de la lutte contre les LGBTphobies, je travaille en étroite synergie avec mes collègues du Gouvernement. Le Grenelle des violences conjugales a mobilisé quinze ministres autour du Premier ministre le 3 septembre 2019. La consultation citoyenne sur les discriminations que nous avons lancée a mobilisée onze ministères. Sur ces enjeux qui touchent au quotidien de nos concitoyens, nous travaillons de manière collective. Si l’égalité entre les femmes et les hommes est la Grande cause du quinquennat, l’égalité des chances est le fil rouge du quinquennat et ce travail concerne tous les domaines de la société et, par conséquent, tous les ministères.  

- Nos compatriotes d’Outre-mer sont des Françaises et des Français à part entière. Nous devons nous assurer qu’il n’y ait aucun débat à ce sujet. La France est une et indivisible et notre Gouvernement se bat, partout, pour lutter contre le racisme et toutes les discriminations. Il ne devrait pas y avoir d’égalité à géométrie variable. Avec Sébastien Lecornu, nous sommes résolument déterminés face à cet enjeu et nous veillons à ce que nos politiques publiques prennent en considération les spécificités des territoires ultra-marins, dans tous leurs aspects. Par ailleurs, avec son ministère et avec la DILCRAH, nous mettons en avant des talents, nous soutenons des associations, etc.  Dans ma vie passée de cheffe d’entreprise, j’ai eu la chance de me rendre fréquemment dans nos territoires ultramarins ; d’en appréhender les histoires plurielles et les spécificités. Les apports des Outre-mer, qu’ils soient par exemple dans les domaines culturel ou économique, sont extrêmement importants et nous enrichissent. Et je le répète : la diversité est une force.

 

Clément Beaune (secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)

- «L’Europe, c’est d’abord la paix», rappelait Simone Veil. Pour cette Journée de l’Europe, soyons fiers du chemin parcouru et engageons-nous pour l'Europe de demain!

- Cette semaine, tous les élèves de France auront une heure de cours par jour sur l’Europe ! Parler d’Europe, la connaître, c’est une nécessité civique.

- En 4 ans, l’Europe sociale est devenue autre chose qu’un slogan. Nous en ferons une priorité de la Présidence française de l’Union européenne: salaire minimum, formation, égalité femmes-hommes, mobilité des jeunes…

- La Conférence sur l’avenir de l’Europe, ce n’est pas pour « les professionnels de la profession » ! C’est pour tous, c’est pour vous.

- L’Europe c’est l’ADN d’En marche!, depuis le 1er jour. Nous continuerons avec vous chaque jour. Belle journée de l’Europe.

- La mobilité est une opportunité pour tous les jeunes, pour se former et mûrir, un atout que l’on garde toute sa vie. Notre objectif : que tous les jeunes puissent partir en Europe!

- Il y a 40 ans, son élection fut un immense moment d’espoir et de changement. Comme de nombreuses familles, la mienne a vibré avec lui. Le Président Mitterrand a fait respirer la France et avancer l’Europe. L’esprit du 10 mai souffle encore.

 

Sarah El Hairy (secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de l’Engagement)

[Tribune coécrite avec Juliane Seifert, secrétaire auprès du Ministère fédéral de la famille, des personnes âgées, de la femme et de la jeunesse en Allemagne: «Il faut relancer la mobilité des jeunes en Europe»]
Chaque année, la journée de l’Europe, au lendemain de la commémoration de la fin de la Seconde Guerre mondiale nous rappelle le choix collectif du « plus jamais ça ».
Nos grands-parents et nos parents ont bâti cette Europe de la paix. Qu’ils en soient toujours remerciés. À nous de la faire vivre.
Pour nos jeunesses, l’Europe va de soi. Non qu’elle réponde encore à toutes leurs problématiques mais, tout simplement, parce qu’elle leur préexiste. Leur monde est un monde ouvert. Leur espace, physique et numérique, est plus vaste que celui des générations antérieures. Ils n’ont pas idée de l’Europe avant les accords de Maastricht et Schengen. L’euro a toujours été leur monnaie. Les échanges universitaires intra-européens avec Erasmus font partie de la normalité de leur parcours étudiant.
Mais depuis plus d’un an, un virus est venu mettre à mal ces acquis, cette normalité. Jamais par le passé nous n’avions connu le confinement généralisé, la quasi-fermeture de toutes nos frontières. Cette mesure, nécessaire, sans doute aucun, a permis de sauver des vies. Par dizaines de milliers.
Toutes deux, responsables des jeunesses au sein des gouvernements allemand et français, nous considérons comme étant notre devoir de rendre leur Europe à la jeunesse.
Dès que nous le pourrons, aussi vite que nous le pourrons, nous soutiendrons les jeunes qui veulent de nouveau traverser les frontières. Il est de notre responsabilité de ne pas brûler les étapes mais, grâce aux efforts combinés des gouvernements européens, la vaccination progresse. Bientôt, cet été nous l’espérons, les jeunes européens pourront se retrouver, se rencontrer, se parler, s’aimer, étudier ensemble, vibrer ensemble, dans les mêmes festivals et les mêmes stades.

Quand la situation le permettra, les jeunes européens, les jeunes Français et les jeunes Allemands en particulier, n’accepteront pas d’attendre un jour de plus pour recouvrer leur liberté de mouvement.
Nous y travaillons activement, en particulier avec le programme d’échange européen Erasmus+ et, entre nos deux pays, avec l’Office franco-allemand pour la jeunesse et le Fonds citoyen franco-allemand. Et nous serons prêts.
Nous avons demandé à l’Office franco-allemand pour la jeunesse, qui organise des programmes de mobilité et d’échanges pour les enfants et les jeunes, de mettre à profit la période de ralentissement imposée par la crise pour inventer de nouvelles formes de liens à distance et imaginer l’après. Nous sommes fières et reconnaissantes du travail accompli. Pour son 60e anniversaire en 2023, nos gouvernements s’étaient fixés comme ambition le cap symbolique de 10 millions de jeunes bénéficiaires : nous faisons tout pour rattraper les mois perdus.
C’est notre souhait et c’est la demande que nous expriment les jeunes. Malgré l’isolement, malgré la fermeture des frontières, le nouveau Fonds citoyen franco-allemand, lancé début 2020, en est la preuve. Cet appel à projets citoyens a été plébiscité par les jeunes : en tout juste trois mois, les demandes de soutiens ont représenté l’objectif que nous nous étions fixé pour l’année.
Le pire de la crise sanitaire, espérons-le, est dernière nous. Mais ses dégâts en termes sociaux et économiques sont malheureusement là. Ils appellent bien sûr des réponses massives, au niveau national comme au niveau européen. Ils exigent de nous que nous approfondissions notre réflexion : sur l’organisation du monde, sur la construction européenne et sur le modèle social, économique et environnemental, que nous souhaitons pour nous-mêmes et les générations à venir. Avec responsabilité et audace. Car une autre crise peut se profiler, celle du nationalisme et son cortège de périls.

 

Adrien Taquet (secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles)

- L’Europe célébrée ce 9 mai: au-delà d’un idéal commun, ce sont des réalisations concrètes. Protéger les plus fragiles, accompagner ceux qui en ont besoin, l’Union européenne le fait déjà  Avec la Garantie Enfance un projet soutenu par la France nous aurons l’occasion d’aller encore plus loin

- Je rencontrais ce matin à Châteauroux des enfants bénéficiant de petits-déjeuners à l’école, une mesure qui permet de lutter contre la précarité alimentaire, former les élèves à une éducation alimentaire, lutter contre les difficultés d’apprentissage.

 

Assemblée nationale

Richard Ferrand (président)

- [Tribune: «Le macronisme, une idée qui fait son chemin»]
Député socialiste, je remets, en octobre 2014, un rapport au nouveau ministre de l’économie, travail dans lequel je me suis profondément engagé. Il y est question des professions réglementées du droit et de la santé, dans la perspective de nourrir le projet de loi que prépare le ministre. Ce rapport, je l’ai intitulé « Pour une nouvelle jeunesse », loin pourtant d’imaginer alors que le ministre devant moi deviendrait, deux ans et demi plus tard, le 7 mai 2017, le plus jeune président de la Ve République.
Dès mon premier échange avec Emmanuel Macron, nous nous efforcions en somme de résoudre une tension générale dans notre pays. D’un côté, le projet de loi faisait souffler un air de liberté dans des secteurs économiques, que les corporatismes et les rentes tenaient hors de l’accès de la plupart de nos concitoyens. De l’autre, il fallait renouveler certaines protections, sans lesquelles des territoires pourraient se trouver en difficulté, en termes d’accès aux services par exemple.
Nous esquissions le principe d’action triple de ce qu’on appellerait ensuite le macronisme : libérer, protéger, unir. Nous cherchions le meilleur équilibre, propre à notre société française, pour conjuguer le besoin d’être protégé et le désir de se développer, quel que soit le lieu où l’on habite.
Le macronisme est donc né comme dépassement des dogmatismes antérieurs. De la même manière que la social-démocratie sort de l’antagonisme stérile entre salariés et patronat, considérant que le rapport de force n’exclut pas de trouver un point d’accord, le macronisme émerge du constat que l’émancipation de chacun, comme notre sécurité collective, appelle aujourd’hui à tourner le dos aux réflexes anciens.
L’abandon des postures a d’ailleurs permis deux inflexions historiques depuis 2017. La première concerne la coopération européenne. Quel changement par rapport à la crise de 2008 ! La France a inspiré suffisamment confiance à ses voisins pour les convaincre, cette fois-ci, de déployer des réponses communes et à l’échelle de l’ampleur des conséquences de la pandémie. Depuis un an, l’Europe a su s’ébrouer de sa paralysie passée — sans encore trouver une complète agilité. Un nouvel internationalisme s’invente tandis que la mondialisation est bouleversée par la pandémie. L’Europe y a sa place, et la France va l’y aider.
La seconde inflexion tient en peu de mots : « Quoi qu’il en coûte. » Cette formule, prononcée par le Président de la République, a rappelé cette vérité première : ce qui compte pour la France, c’est la vie de ses habitants, et les mesures qui sont prises pour la sauvegarder relèvent de la solidarité nationale. Repensons un instant aux quinquennats précédents et mesurons à quel point cette évidence était en fait contraire à la plupart des dogmatismes, notamment budgétaire ! Le plan de relance a évité d’ajouter la crise sociale à la crise sanitaire, et stimule nos entreprises dans l’anticipation des enjeux climatiques et géopolitiques.
La pandémie a transformé notre société en profondeur. Nous avons, toutes et tous, été conduits à réévaluer ce qui fait que la vie vaut d’être vécue, et ce qu’est le véritable progrès humain. L’éducation, par exemple, en ce qu’elle promeut un égal accès aux connaissances et au développement des capacités de chaque élève, s’est vue confirmée comme bien commun central de la nation. C’est bien en dehors des sentiers battus que nous trouverons, dans les années qui viennent, un nouvel équilibre entre les trois verbes : libérer, protéger, unir. Je ne doute pas que nous y parviendrons : le macronisme est une idée qui fait son chemin.

- Le 40e anniversaire de l’élection de François Mitterrand nous rappelle combien son action a marqué l’histoire française et européenne.

- Pour que la transition numérique soit au service de la démocratie, la responsabilité et la transparence des plateformes doivent être accrues.

- Nous somme le seul pays qui a maintenu le pouvoir d’achat de millions de travailleurs et de retraités, sauvé des centaines d’entreprises et d’emplois par les mesures prises. Le seul pays où le test PCR est gratuit. Protéger les Français a été et reste la priorité pour nous tous ! Qui a revalorisé la prime d’activité, l’AAH et supprimé la taxe d’habitation ? Qui a fait la chasse à la fraude fiscale ? Qui a créé la 5ème branche de la sécurité sociale pour la perte d’autonomie ? Qui a créé le bonus malus pour les entreprises ? Tout ça c’est notre majorité !

- Les partis de gauche n’ont pas le monopole de la gauche ! Une partie de la gauche est au Gouvernement dans le cadre du processus de dépassement des postures. Cette gauche là ne fait pas l’impasse sur les enjeux de la république et de la sécurité.

 

► Partis politiques

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

Stanislas Guerini (délégué général)

- Le 9 mai, c’est la journée de l’Europe. L’Europe, c’est un socle de notre engagement commun depuis 2017, déjà lorsque personne ne la défendait. Aujourd’hui encore, nous poursuivons cet engagement.

- Pour nous, l’Europe c'est la solution. C'est pour cela que nous sommes exigeants vis-à-vis du projet européen.

 

Christophe Castaner (président du groupe à l’Assemblée nationale)

En cette Journée de l’Europe, nous ne faisons pas que célébrer notre Union : nous continuons, ensemble, à la construire ! Avec la Conférence pour l'avenir de l'Europe, c'est à chacun de nous de décider de son avenir, de notre avenir. Participons, engageons nous !

 

● MoDem

Géraldine Bannier (députée)

- Loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire (EGALIM)] Il faut aller plus loin puisqu’on constate la nécessité d’un renforcement de la transparence et de la sécurisation de l’indicateur des coûts de production, mais aussi un étiquetage de l’origine des produits plus effectif, un contrôle et des sanctions en cas de non-respect de la législation plus efficace. La montée en gamme est une demande de l’État, des consommateurs, à laquelle répondent les producteurs. Ils demandent simplement à ce que le surcoût engendré soit répercuté équitablement sur l’ensemble de la chaîne et pas supporté uniquement par eux, comme souvent. 

- L’enjeu de souveraineté alimentaire est crucial pour notre pays dans un contexte de très forte diminution, ces quarante dernières années, du nombre d’agriculteurs. L’État doit imposer aux acteurs la meilleure rémunération du producteur pour assurer le renouvellement des générations et garantir l’avenir. Ça veut dire sortir du jeu de dupes qu’on connaît si bien quand on vient de ce milieu et qui fait que, pendant des années, les industriels et la grande distribution ont passé leur temps à se renvoyer la balle de la moindre rémunération des producteurs. C’est à l’État, en imposant le respect du coût de production, en mettant en place les contrôles et sanctions nécessaires, en aidant l’amont – les producteurs – à peser davantage via la structuration des filières, d’assurer l’autonomie alimentaire de demain. Il y a urgence. 

- Le budget actuel de la Politique Agricole Commune sera maintenu pour la période 2021-2027, ce qui a constitué une première victoire importante pour apporter la sécurité nécessaire aux exploitants agricoles et répondre à l’enjeu européen de souveraineté alimentaire. Pour ce qui est de la définition de la PAC 2023, on sait que l’enjeu majeur se situe autour du renforcement des ambitions environnementales, avec l’introduction des éco-régimes, primes accordées contre participation à des programmes environnementaux. L’enjeu sociétal et territorial est important et il faudra que la très grande majorité des agriculteurs – le ministre a avancé le chiffre de 70% – puissent entrer dans ce cadre.  Les producteurs souhaitent d’abord vivre du revenu de leur production plutôt que de vivre de primes... Mais pour le moins, ces primes PAC, instaurées depuis 1962, doivent protéger les agriculteurs, favoriser leur maintien et la préservation des milieux, sans relever d’un casse-tête administratif souvent dénoncé. L’objectif de simplification, porté par le ministre de l’Agriculture, est majeur aussi.

- Les producteurs attendent une consolidation de la contractualisation, la transparence et la sécurisation du prix de la matière première agricole, un dispositif pour trancher les litiges, un encadrement de toutes les formes de braderies de produits alimentaires.

- Toutes les filières n’ont pas profité également de la loi Egalim. Pour la filière laitière, on constate quelques avancées, à renforcer. La filière bovine est particulièrement en difficulté avec des prix pour les races à viande qui n’ont quasiment pas évolué en 30 ans et sont trop peu valorisés par rapport au prix pour la « vache de réforme », de race laitière. On craint chez moi, vu le prix des céréales à la hausse, qu’on ne voie bientôt plus de troupeaux allaitants...  C’est bien dommage, en termes d’animation de nos terroirs aussi. Les producteurs subissent aussi des injonctions sociétales – fin de la castration à vif des porcs, castration pour éviter l’odeur de la viande de certaines carcasses mâles – qui les mettent en difficulté concrète : comment trouver des vétérinaires pour anesthésier et qui paiera le surcoût ? Ils sont des acteurs bien sûr volontaires pour améliorer le bien-être animal, base de leur réussite, mais l’ensemble de la chaîne doit en supporter les conséquences et accepter que le coût de production en soit impacté. Pour terminer, je dirai que la grande inquiétude, chez moi, est celle du renouvellement des générations... Nombre d’agriculteurs ont plus de 55 ans et la relève peine parfois à se lancer dans un métier où les investissements sont très lourds, les journées longues – même si le progrès technique, la possibilité de remplacement, a amélioré le quotidien – et surtout la reconnaissance des concitoyens pas toujours là... Ils ouvrent régulièrement leurs portes pour faire découvrir ce métier de passion qui est le leur et la réalité de ce qui fait notre alimentation. Ils vivent ce décrochage d’une partie de la population qui ne sait pas ce qu’est leur métier et juge sans savoir. 

 

● Mouvement radical

Laurent Hénart (président)

[9 mai, Journée de l’Europe] Jamais la motivation profonde de cet acte fondateur [de la déclaration Schuman] d’une Europe de la paix n’a paru aussi vivante, face à la nécessité absolue d’une Europe de la solidarité.

 

► Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)

 

Nathalie Loiseau

- 9 mai: En cette journée de l’Europe, la Conférence sur l’Avenir de l’Europe s’ouvre. Chaque Européen pourra dire lui aussi ce que l’Europe veut dire pour lui ou pour elle. N’attendez-pas une meilleure Europe, changez-la !

- Invité au Parlement européen, Mikhaïl Khodorkovsky liste les ingérences russes en Europe et cite entre autres les 50 voyages en Russie et en Crimée de Thierry Mariani. Un député RN perd ses nerfs et demande pourquoi notre Parlement et l’Union européenne s’intéresseraient à cela. Étonnant, non?

- On nous parle tous les jours de « dédiabolisation », de « normalisation » du RN. Mais ça ne s’oublie pas comme ça, les vieux réflexes et l’admiration pour les régimes autoritaires, les violations des droits de l’homme et du droit des peuples...

 

Stéphane Séjourné

- L'avenir de l'Europe nous appartient. La mobilisation de tous compte plus que jamais. Partout en France, engagez-vous et rejoignez l'association pour une Renaissance Européenne.

- La conférence sur l'avenir de l'Europe doit sonner l'heure du retour des grands projets, des grandes ambitions, des grands rêves. Écrivons nos nouvelles légendes européennes ensemble ! Participez à cette consultation citoyenne.

 

● Personnalités centristes
Philippe Folliot (président de l’Alliance centriste)

[Tribune: "Pourquoi je voterai contre le projet de loi constitutionnelle"]
Afin de répondre aux aspirations, légitimes j'en conviens, d'une partie de l'opinion publique, en particulier de nos jeunes concitoyens, sur les questions liées à l'environnement, le Président de la République a jugé bon d'inventer le concept de Convention citoyenne, qui donne à des citoyens 'tirés au sort' la possibilité de faire des propositions 'jugées égales' à des propositions de loi émises par la voie parlementaire.
Lors de la Convention citoyenne sur le climat, première du genre, ce procédé, aux motivations certes louables et sympathiques, a toutefois pris une tournure qui risque de faire de ce dernier un dangereux précédent. Deux de ses aspects fondamentaux me semblent même constituer un risque éminent pour notre démocratie.
Tout d'abord, dans notre démocratie représentative, le fait que des citoyens 'tirés au sort'  soient susceptibles de prendre à leur charge le rôle de leurs représentants élus aux deux chambres du Parlement, Assemblée nationale et Sénat, participe à renforcer la défiance, déjà présente, de nos concitoyens envers leurs élus. Comment ne pas s'interroger, en effet, sur la légitimité des commissions parlementaires chargées de l'environnement, si l'image qui est donnée de ce travail, mené en profondeur, avec la conscience des nombreux enjeux qui sous-tendent chaque proposition, peut être 'concurrencée' par des comités informels?
Il ne s'agit pas de blesser personnellement les membres de cette Convention, qui ont fourni un important travail compte tenu du temps qui leur était imparti et de l'ampleur de la tâche. Néanmoins, nous touchons là à l'un des piliers de notre démocratie qu'est la représentation : 'un tirage au sort' ne répond en aucun cas aux exigences de cette dernière. Nous, élus de la République, comment pouvons-nous permettre de laisser fouler aux pieds de la sorte notre représentativité et notre responsabilité, par le biais d'un tel procédé, qui plus est au profit d'une assemblée éphémère qui ne prend en considération qu'une partie des conséquences de ses décisions?
L'autre aspect de cette Convention qui m'a consterné a ainsi été l'injonction de la part de ses membres de voir l'ensemble de ses propositions reprises telles quelles, et surtout que cette injonction ait été, en grande partie, acceptée par notre premier représentant, le Président de la République. Il s'agit là d'une véritable forme de braquage législatif! Là encore, comment peut-on protéger notre démocratie si de tels courts-circuits peuvent être soutenus par ses propres représentants? Sans débat, sans accès à un degré de nuance supérieur, où est la recherche de la vérité, du bien commun, de l'unité de la nation, ou encore du progrès humain dans son ensemble?
Exiger ainsi une acceptation 'aveugle' d'un ensemble de propositions, au prétexte qu'elles ont déjà été 'débattues et mûries' par d'autres, ce n'est pas cela, participer au processus démocratique. Et de la part de ses représentants, aller jusqu'au bout de cette acceptation, pour céder à la 'tendance' et à la pression de l'opinion publique, ce n'est pas gouverner dans l'intérêt général, qui dépasse bien souvent les préconçus de cette opinion.
Tout ajout ou modification de la Constitution entraîne de facto un bouleversement de tous les autres droits
La proposition clef de modification de la Constitution, qui s'est traduite par un projet de loi constitutionnelle, tel qu'adopté le 16 mars dernier par l'Assemblée nationale, contient à elle seule une véritable 'bombe à retardement', et ce sera le juge, non pas le législateur, encore moins le citoyen, qui en détiendra le bouton déclencheur.
'Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage' disait Boileau. Et Montesquieu d'ajouter que toute loi doit être votée 'la main tremblante', autrement dit le doute vissé au corps. Aucun débat n'est inutile, aucun compromis n'est vain s'il permet de se rapprocher au plus près de toutes les réalités qui composent un sujet. En effet, ce qui est vrai pour la loi ordinaire l'est encore plus pour une loi constitutionnelle. Tout ajout ou modification de la Constitution entraîne de facto un bouleversement de tous les autres droits.
Inscrire le droit de l'environnement dans celle-ci, avec une notion de garantie assortie à ce droit, implique qu'il prend le pas sur l'ensemble des autres droits de notre pays. Le droit social, les libertés économiques, les projets locaux d'aménagement et de développement et tous les acquis économiques et sociaux devraient ainsi être relus à l'aune du droit de l'environnement, or les enjeux de l'un et ceux de l'autre sont encore, dans notre société telle qu'elle est - et non dans celle qu'elle devrait être dans le fantasme de l'opinion - contradictoires ou sujets à des arbitrages.
De plus, comment ne pas redouter les retombées juridiques et judiciaires d'un tel précédent, qu'aucun de nous n'est capable de mesurer?
Devoir renoncer à la construction d'une école, d'un hôpital, d'une crèche, d'une route, d'une entreprise avec ses emplois, d'un logement, social ou non, à cause de cette 'garantie' accordée à l'environnement, voilà ce qui risque d'advenir. Tout élu prendra également le risque de voir sa politique et ses projets systématiquement attaqués en justice au nom de l'environnement, ce qui aboutira à la victoire du 'principe de précaution', c'est-à-dire à une non-assumation généralisée du risque.
Je n'avais pas voté pour la constitutionnalisation de ce principe en 2005, craignant déjà à l'époque et plus encore aujourd'hui, qu'il n'entraîne une judiciarisation à outrance et, à terme, l'immobilisme de notre pays au détriment de ceux qui essaieront de continuer à prendre des risques mesurés, pesés et arbitrés.
Ce lundi, je voterai contre ce projet de loi de modification constitutionnelle, sans céder à l'argument du 'c'était un engagement du Président', ou encore à la folie du tendance et du politiquement correct.
Notre démocratie mérite mieux qu'un procès permanent entre ses citoyens, même au nom d'un principe environnemental 'supérieur'. Pour moi, la défense de l'environnement, de la biodiversité et la lutte contre les changements climatiques est quelque chose d'essentiel. Mais la supériorité va à l'humain, à l'humanisme, aux humanités. L'environnement est une composante de cette supériorité, un élément qui nous impose de grandir en son sein, non la supériorité elle-même. Nous devons agir pour notre environnement pour améliorer notre humanité, travailler pour elle et pour son avenir, non contre elle et contre ceux qui ne pourront ou ne voudront pas suivre une telle injonction.

 

 

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