mercredi 15 septembre 2021

Propos centristes. France – 40e anniversaire de l’abolition de la peine de mort; Sécurité et forces de l’ordre; feuille de route du gouvernement; augmentation du pouvoir d’achat; union de la majorité présidentielle…

Voici une sélection, ce 15 septembre 2021, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

► Emmanuel Macron (Président de la République)
[Discours en clôture du Beauvau de la sécurité.]
Qu'un tel évènement sur la sécurité réunissent policiers, gendarmes, magistrats, élus, citoyens n'est pas si habituel. Et pourtant, ça devrait être une évidence. Une évidence, car la sécurité, je veux ici le dire très clairement pour chacune et chacun à travers la nation, n'est pas simplement le sujet de nos forces de sécurité intérieure. En effet, la sécurité est le devoir, la cause même de notre nation qui doit faire bloc. La sécurité est l'affaire de tous, une co-construction, un bien commun parce que la sécurité est la première de nos libertés, celle sans laquelle les autres sont mises à mal, fragilisées, parce que les Français attendent de nous collectivement, où que nous soyons, l'efficacité, la proximité, la réactivité, la responsabilité. 
C'est pour cela que j'ai décidé, en février dernier, de lancer le Beauvau de la sécurité. Vous en connaissez l’origine : l'intolérable combat que certains ont décidé de mener contre les forces de l'ordre comme s'il s'agissait d'un camp, oubliant ce faisant les principes mêmes de la République. Nos forces de l'ordre servent la loi, la République elle-même ; la confiance fragilisée entre une partie de nos concitoyens et ceux qui les protègent, les polémiques et attaques multiples, comme ces derniers jours ont encore pu l'illustrer, le sentiment aussi d'une perte de sens qui existe pour vous, policiers, gendarmes, vous qui gardez la paix. Nous avons voulu, avec ce travail en profondeur qui s'est déployé sur plusieurs mois et dans tout le pays, tout remettre à plat, associer les hauts gradés comme les jeunes recrues, les femmes et les hommes de terrain comme les administratifs, les élus comme les experts, les syndicats comme les journalistes, les citoyens, pour d'abord poser un diagnostic et ensuite élaborer des solutions nouvelles. (…)
Nous avons commencé dès 2017 par renforcer l'arsenal de lutte contre le terrorisme avec l'augmentation des moyens des services de renseignement, renseignement territorial comme DGSI, qui ont vu leurs effectifs augmenter de 1 900 agents et leur budget doubler par rapport à 2015. Le directeur général ici présent le sait, ô combien, la direction n'a pas ménagé sa peine et à ses côtés, toutes les directions du ministère qui sont engagées dans cette lutte contre le terrorisme. Nous avons procédé à un engagement massif de la nation. Il est assumé, car il était nécessaire. En même temps, nous avons créé la coordination nationale du renseignement et de la lutte contre le terrorisme. Nous posions le principe du « chef de filat » de la DGSI et promulguions la loi Sécurité intérieure et lutte contre le terrorisme qui a permis de sortir de l'état d'urgence sans désarmer nos services et la protection de nos concitoyens. Nous sommes aujourd'hui mieux armés juridiquement, techniquement, humainement, mais il nous faut continuer inlassablement ce travail, car la menace est là, qui s'adapte, se transforme constamment et c'est bien cette société de vigilance qu'il nous faut continuer de bâtir. Je veux, en cet instant aussi, avoir une pensée pour les victimes et les familles des attentats que la France a eu à subir en novembre 2015 et dont nous vivons aujourd'hui les procès. 
Nous avons aussi, dès 2017, engagé un effort sans précédent pour lutter contre le crime et garantir la sécurité au quotidien. Le budget de la mission sécurité du ministère a ainsi progressé depuis le début du quinquennat de 1,7 milliard d'euros. La création de 10 000 postes a été actée et achève de se déployer avec les sorties d'école actuelles, de même que des investissements historiques dans l'équipement et l'immobilier. Défendre la sécurité et les forces de sécurité intérieure, ça ne doit plus être des mots, mais bien des actes. Les actes, ce sont des choix budgétaires, ce sont des décisions, ce sont des actions, c'est ce qui s'est passé. France Relance a aussi permis d'accélérer encore ce mouvement. Fin 2021, plus de 700 casernes et commissariats auront été modernisés et 30 000 véhicules achetés. D'ici le printemps prochain, les deux tiers du parc automobile auront été changés, 11 000 véhicules encore dans les prochains mois grâce aux choix budgétaires que je confirmerai aujourd'hui, avec des véhicules qui, je crois, correspondent tout simplement aux besoins sur le terrain et aussi à la dignité attendue pour chacune et chacun. 
Les ministres, - je dis bien les ministres, car c'est le travail conjoint du ministre de l'Intérieur et du garde des Sceaux, sous l'autorité du Premier ministre, ont aussi agi pour répondre à la situation de violence subie par nos forces de l'ordre. Là aussi, des décisions claires et historiques ont été prises. La fin des remises de peine, pour les auteurs de tels actes. L'incrimination spécifique pour les auteurs d’actes contre nos forces de l’ordre qui vient d'être adoptée et promulguée il y a quelques semaines. Et enfin, l'Observatoire pénal de suivi de ces violences, qui était demandé depuis tant et tant d'années et qui a été confirmé et se met en place. C'est une réponse claire à une situation inadmissible. 
Nous avons enfin pris à bras le corps les fléaux des temps présents, la lutte contre la drogue avec la création de l’OFAST, une organisation nationale structurée, une coopération de tous les services, des déclinaisons locales et un travail à l'international pour démanteler les réseaux les plus profondément établis. Le combat contre la cybercriminalité, qui ne touche pas seulement les infrastructures les plus critiques, les institutions, les grandes entreprises, mais aussi les très petites entreprises, les simples citoyens. Un plan a été annoncé dès le printemps 2018 qui continue de se déployer. Tous ces moyens, toutes ces actions permettent d'abord de rappeler que nous n'avons pas simplement attendu la réflexion du Beauvau pour agir, ou les débats qui se nouent légitimement au gré de l'actualité, mais ont aussi conduit à des résultats qu'il convient de rappeler, car ils sont le fruit de votre travail. 
Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Sur le front de la lutte antiterroriste, 36 attentats ont été déjoués par nos services de renseignement depuis 2017. En matière de délinquance, si les violences contre les personnes restent trop élevées, chacun constate les résultats obtenus par la police et la gendarmerie dans le champ de la protection des biens ; baisse d'un quart des cambriolages depuis 2017, soit 46 300 habitations cambriolées en moins ; baisse de 20 % de vols de véhicules en moins, soit 28 000 victimes de moins. Sur le front de la lutte contre la drogue que j'évoquais il y a un instant, nous progressons aussi de manière significative. Rien que pour le premier semestre de cette année, 37 % de saisies de cannabis, 91 % de saisies de cocaïne et 60 % de saisies d'héroïne en plus par rapport à 2020. 7 837 trafics démantelés, ce qui correspond à une hausse de 34 % ; 52 millions d’euros d'avoir criminels saisis. Ces résultats, c'est le fruit de votre travail et ils sont incontestables, factuels. Et vous les avez menés dans un contexte inédit où l'ensemble de nos forces de l'ordre ont été largement mobilisées. D'abord, dans un contexte de maintien de l'ordre inédit qui a demandé énormément de mobilisation, et ce depuis 2016. Ensuite, dans un contexte aussi de lutte contre l’immigration clandestine et les réseaux, inédite. Au moment où je vous parle, il y a en plus des moyens spécifiques qui sont déployés, du travail que fait la PAF chaque jour, de la mobilisation exceptionnelle que nous avons sur certains territoires ultramarins, il y a aujourd’hui 4 000 policiers et gendarmes aux frontières hexagonales pour lutter contre l'immigration clandestine. Il n'y en a jamais eu autant. Malgré tout cela, il y a les résultats que je viens d’évoquer. 
Ces résultats, ce sont les vôtres. Ce sont des victimes en moins, des vies qui s'améliorent. Et je sais combien, être policier et gendarme est un métier difficile, fait de risques, mais que vous avez choisi pour cela, pour avoir ces résultats, pour bâtir la vie tranquille. Et vous pouvez être fiers de cette action menée que je rappelle à l’instant parce que la République est fière de vous et de cela. Simplement, tout ne va pas bien non plus. Et donc, aussi vrai qu'il ne faut pas céder à la tyrannie des faits divers qui consisterait à dire que nos forces de l'ordre ne font rien, et que nous soyons constamment débordés - c'est faux ; et les chiffres que je viens de rappeler le montrent, il ne faut pas non plus considérer que tout va bien et que nous pourrions en rester là.
Ce que les échanges de Beauvau ont confirmé, ce que vous dites, ce que vous relatez chaque jour, c'est que ces statistiques ne disent pas tout de la violence latente qui, ces dernières années, s'est emparée de notre société. Vous êtes les premières et les premiers à la vivre. Nos concitoyens qui vivent dans les zones les plus difficiles et les plus exposées le disent avec vous. Les associations engagées le disent aussi, nos élus qui sont au front avec vous sur ces sujets le relaient. Ces statistiques ne disent pas tout, non, de ces faits divers de plus en plus sordides, parfois barbares même, qui endeuillent trop souvent l'actualité, ne disent pas tout, des coups et blessures, de violences intrafamiliales qui sont en croissance forte, de la délinquance numérique qui explosent. Et je n'évoque pas les quartiers qui, comme à Montpellier, Marseille où je me suis rendu récemment, voient des groupes chercher à prendre le pouvoir, à imposer leurs règles sans que jamais nous n'y cédions, mais qui reprennent parfois le terrain dès le lendemain ou le surlendemain. 
Face à ce retour de la violence, à cette transformation de la violence que nous voyons dans nos sociétés depuis plusieurs années et qui ne touche pas que la France, nous n'avons le droit à aucune complaisance. Nous ne devons céder ni au déni, ni à la facilité. Ne pas céder au déni parce qu'il serait évidemment inadmissible de dire qu’en quelque sorte, cette situation que je décris, ce serait simplement un sentiment, parce qu'il y aurait à côté de ça la réalité des chiffres. Les gens qui le vivent, vivent ces réalités. Il ne faudrait pas non plus considérer que c'est par une mesure miracle, un gadget et toujours des moyens supplémentaires - nous avons, je crois, fait ce qu'il convenait de faire et qui correspondait à des évaluations établies, mais que telle ou telle mesure permettrait de tout régler et de faire reculer la violence. La transformation est si profonde, cette violence qui prend de plus en plus de place dans nos sociétés du fait du numérique, de la montée, de l'habitude, de l'anonymat, d'une libération de la parole, de la structuration de certains réseaux, de la conjugaison parfois de phénomènes multiples, appellent au contraire de savoir prendre des décisions profondes, peut-être radicales, de changer nos habitudes, parfois, l'ordre établi, de répondre en quelque sorte, pas simplement à vos attentes, mais à vos propositions. 
Et donc ce que je suis venu vous annoncez ce matin, c’est une stratégie complète inspirée de vos travaux, préparée par votre ministre en coopération avec plusieurs membres du Gouvernement, en particulier le garde des Sceaux, mais qui cherche à répondre en profondeur à cette évolution. Avec d'abord, et ce sera le premier pilier, une réponse radicale sur deux sujets : la procédure pénale et le temps long. 
Réponse profonde et radicale parce que ce sont des sujets dont on parle depuis longtemps. Et mon souhait est de vous en parler pour que cela change. Nous avons commencé là aussi des progrès, mais nous devons, nous nous devons des changements radicaux. La procédure pénale d’abord. J’étais, je l’évoquais, à Marseille il y a une quinzaine de jours. Que voit-on quand on va dans un commissariat, une brigade de gendarmerie ? Des piles de papiers. A plusieurs reprises, je me suis rendu dans des tribunaux. Que voit-on ? Des piles de papiers. Le combat est le même. Le formalisme, la lourdeur des procédures est l’ennemi commun de nos forces de sécurité et de nos magistrats. Il prend du temps, du temps d’action, du temps de présence, du temps d’intelligence à déployer ailleurs. Et on croirait peut-être que c'est un détail, c'est tout l'inverse. Derrière ces piles de papiers, il y a du temps excessif qui est passé, des procès qui prennent trop de temps, des victimes qui sont menacées, parfois des délinquants en liberté. Derrière ces piles de papier, il y a trop souvent, pour vous les premiers, mais pour nous tous, les symptômes d'une impuissance que nos concitoyens voient. Alors là aussi, nous avons commencé d'agir avec des choses très concrètes qui sont en train de se déployer, ont commencé à être déployées. Les fameux rappels à la loi qui prenaient tant de temps pour une utilité que j'aurais la pudeur de ne pas rappeler ici. Nous bougeons. 180 000 rappels la loi que nos policiers chaque année avaient à faire sont ainsi supprimés. Simplification pour plus d'efficacité, en faisant un choix simple qui a été construit : pour certains faits, il faut lancer une procédure qui est plus qu’un rappel à la loi. Pour d'autres, il faut acter que c'est le de mininum, mais au moins aller au bout de la logique et ne pas rester dans cette hypocrisie qui vous prend du temps sans avoir quelque efficacité. 
La deuxième chose qui a commencé il y a maintenant un peu plus d'un an, et c'est un travail qui a commencé il y a trois ans, ce sont les amendes pénales forfaitaires. Ces fameuses amendes qui ont permis d'évoluer là aussi, de mettre fin à des procédures qui étaient trop longues et donc inefficaces. Et en matière de lutte contre les stups que j'évoquais, depuis septembre 2020, l'amende forfaitaire a permis d'avancer, je reviendrai sur les chiffres tout à l'heure, de simplifier les choses, mais de mener une vraie politique de pilonnage sur les points de stups établis, avec là aussi des résultats, en Seine-Saint-Denis, à Marseille et ailleurs. Quand cet instrument a été utilisé, et votre département en est également l'illustration, il produit des résultats. Dès ce mois d'octobre, nous procéderons à la même transformation pour répondre à deux phénomènes très concrets que nos élus connaissent bien : d'abord, l'occupation illicite par les gens du voyage de certains terrains. Il suffit de lire la presse quotidienne régionale pour savoir que nos procédures sont trop longues, que quand on arrive avec la procédure, requérir le concours de la force publique c'est parfois déjà trop tard. Mais qu’on ne fait pas mal là où ça fait vraiment mal, c'est le porte-monnaie, pardon d'être trivial et direct. Et donc on va faire gagner du temps à beaucoup de monde, on va alléger la procédure, mais on va permettre aussi de répondre à des situations inacceptables sur le terrain en ayant la même approche par les amendes pénales forfaitaires pour l'occupation illicite par les gens du voyage des terrains. Et nous allons faire la même chose pour un autre sujet qui hante la vie de nos concitoyens, de beaucoup d'associations et de beaucoup d'élus, les occupations illicites de halls d'immeuble. Sur ces sujets, nous allons là aussi procéder à la mise en place de cette même amende. Ça ne veut pas dire que nous changeons les garanties apportées par notre droit, cette amende est pénale, mais nous simplifions la procédure et nous permettons d'avancer et de répondre aux besoins de sécurité, et au besoin qui est le vôtre aussi, c'est-à-dire d'avoir un résultat tangible aux décisions que vous prenez sur le terrain et à la situation que vous pouvez constater. 
Nous avons engagé également la mise en place de la procédure pénale numérique, qui est une véritable révolution en termes d'organisation et de simplification et que nous continuerons de parachever. Ce travail a donc bien commencé avec des premiers résultats. Mais il est insuffisant. Nous devons aller beaucoup plus loin. Policiers, gendarmes, magistrats, vous continuez à vous épuiser à respecter des procédures, il faut bien le dire, qui sont quand même souvent hors d'âge où on multiplie les PV, où il y a un formalisme des auditions qui ne tient compte d'aucun moyen technologique actuel, d'aucune des formes de garanties qu'on utilise par ailleurs pour tout le reste de la vie publique et des sécurités qu'on sait maintenant apporter pour tant et tant d'actes, avec des textes qui sont aussi parfois contradictoires, et pendant ce temps, des délinquants qui, eux, jouent de nos lourdeurs et avancent. Nous ne pouvons plus laisser prospérer une telle situation. Le droit doit protéger les citoyens. 
Évidemment, tous les citoyens doivent être protégés. Il ne s'agit pas de sacrifier ce que sont les fondements de nos procédures parce qu'elles permettent de garantir aussi le droit des victimes comme ceux des inculpés. Mais pour autant, nul ne saurait accepter de rendre l'État impuissant. Le droit doit être au service de nos principes, jamais de l'inefficacité. C'est pourquoi, à court terme, fort de vos travaux et de ce qui a été mis en place, je demande au garde des Sceaux d'élaborer sous un mois un bilan des mesures de simplification engagées depuis le début du quinquennat et de faire des propositions pour améliorer rapidement le travail des enquêteurs, magistrats, et de l'ensemble des forces ; d'ici 3 mois, de proposer un complément de mesures très concrètes de simplification de nos procédures pénales. Mais le chantier est plus vaste, nous le savons bien, et il ne peut pas se faire en 3 ou 4 mois. Il faut être lucide et là, je vous dois l'honnêteté, on vous l'a tant promis. Et il faut bien aussi constater que les évolutions de la société conduisent parfois à alourdir ce qu'on voudrait même alléger. Et il se peut même que les dernières lois aient parfois contribué à alourdir certaines de ces procédures. Je l'ai bien en tête et je le vois comme vous. Donc c'est une remise à plat plus large qu'il nous faut faire au-delà de ces premiers travaux. C'est pourquoi, dans le cadre des États généraux de la justice qui vont s'ouvrir dans quelques semaines et qui sont intimement liés à ce Beauvau de la sécurité, car la mission régalienne a quelque chose d'inséparable, même si nos principes peuvent respecter chacun leur logique. Dans le cadre de ces États généraux de la justice, je souhaite que le garde puisse réunir parlementaires, magistrats, professeurs de droit, avocats, forces de l'ordre, pour repenser les grands équilibres de la procédure pénale et proposer une nouvelle écriture du Code. Je ne vais pas ici préempter les débats, mais il y a quelques éléments simples sur lesquels je demande que nous puissions avancer dans ce cadre. Une simplification drastique des cadres d'enquête. Qui peut encore comprendre la multiplication de ces cadres, entre la flagrance, l'enquête préliminaire et la multiplication des formalismes et parfois des répétitions. La généralisation des PV de synthèse pour les petits délits et le débat nécessaire sur l'utilisation aussi des nouveaux moyens qui sont offerts aux enquêteurs dans le cadre des procédures pour permettre d'éviter les saisines parfois longues, de longs entretiens qui ont pu être filmés ou suivis. Ces sujets sont tous extrêmement lourds, je ne le sous-estime pas, mais ils méritent mieux que des débats d'estrades parce que la cause est commune, parce que c'est du temps de policiers et de gendarmes, c'est du temps de magistrat, c'est du temps de personnels administratifs qui pourraient être beaucoup mieux utilisés si nous savions prendre chacun de ces sujets comme on doit les prendre. C'est ce que je demande donc dans le cadre de ces États généraux de faire pour compléter les mesures de court terme sur lesquelles je viens d'ores et déjà de m'engager. En quelque sorte, poursuivre sur la voie du pragmatisme parce que c'est ce qu'on doit, mieux que de la démagogie, des propos d'estrades ou des mesures magiques. Parce que j'ai la faiblesse de penser que s'il y avait une mesure magique, depuis tant d'années, elle aurait déjà été décidée. 
Le second changement radical que je veux ici engager concerne le temps dans lequel s'inscrit votre action. On dit souvent du ministère de l'Intérieur qu'il est le ministère de l’urgence. Monsieur le ministre, messieurs les directeurs et préfets, vous ne me démentirez pas. Vous répondez toujours présents quand l'imprévu est là avec force, quand tout semble s'effondrer, vous êtes les vigiles de la République. Mais le ministère de l'Intérieur a aussi besoin de temps long, de durée, d’inscription justement dans le temps et d'anticipation. Et je vous le dis avec beaucoup d'humilité, parce que j'ai vu aussi le temps que prennent les décisions. Quand je me suis engagé, au printemps 2017, à déployer 10 000 forces de police supplémentaires, beaucoup de gens, il y a encore 18 ou 24 mois, me disaient : « Ils sont où vos 10 000 policiers et gendarmes ? » Il faut les former, il faut les recruter, il faut faire passer les concours, les former. Cela prend du temps donc. Et donc on ne peut pas piloter une politique de sécurité à l'embardée, au volant, à l'émotion. Vous valez mieux que ça ; notre Nation vaut mieux que ça. Et il faut donc que nous ancrions nos stratégies dans le temps long en matière de moyens, de formations et d'engagement. 
Voilà pourquoi j'ai décidé que nous porterons une loi de programmation pour la sécurité intérieure et même pour les sécurités intérieures, car il s'agit de tout le champ d'action de la place Beauvau. Le but est de penser la police et la gendarmerie de 2030. Une police qui doit faire face aux nouvelles formes de délinquance qui pullulent dans l'espace numérique : le deal par messageries cryptées et les escroqueries digitales, la cybercriminalité. Une police qui doit se saisir des technologies numériques pour aller plus vite, enquêter plus efficacement. Une police qui doit être formée, équipée en fonction des nouvelles menaces qui pèsent sur la société : le terrorisme, mais aussi la violence débridée et les manifestations sporadiques, l'internationalisation du crime. Le champ n'a jamais été si vaste. Nous devons y répondre en regardant le temps long et en prenant des choix qui dureront et l'assumons. C'est pourquoi je demande au ministre de l'Intérieur de préparer l'élaboration de cette loi de programmation qui sera assortie des moyens nécessaires, que je souhaite voir présentée en Conseil des ministres au début de l'année 2022. Cette loi devra être la loi de modernisation numérique du ministère de l’Intérieur. Là aussi, nous avons besoin d'une véritable révolution des pratiques du quotidien, du suivi de l'action. Le ministre a montré ses compétences en la matière, lui qui a réussi la réforme de l'impôt à la source. Je compte donc sur vous, Monsieur le ministre, pour réussir le même virage au ministère de l'Intérieur, c’est-à-dire restructurer en profondeur cette action numérique ; elle est nécessaire. Par cette réécriture de la procédure pénale, par cette loi de programmation qui sera assortie de moyens, la Nation est donc aux côtés de sa police et de sa gendarmerie. Pas en mots, pas en bricolage, en profondeur, avec des choix clairs, des engagements concrets de court terme, de moyen terme, de long terme. Parce que la Nation est à vos côtés, et je vous le dis avec à la fois solennité, respect et affection. Écoutez toujours les critiques. Chacune et chacun d'entre nous doit le faire pour nous améliorer constamment. N'écoutez jamais les cris de haine, ils sont indignes. Les Français vous aiment. La Nation vous aime. En retour de l'effort historique que nous avons consenti et que nous engageons ce jour, je veux aussi, c'est pour moi le deuxième pilier de cette stratégie d'ensemble : fixer deux ambitions claires qui ne sont pas celles du ministère, mais qui sont les ambitions des Français. Les exigences, au fond, qui ont pu être exprimées dans le cadre des consultations largement menées. 
La première exigence est ambition, je l'ai parfois d'ailleurs dit en ces termes, je vous le répète, plus de bleus sur le terrain. Ce qu'attendent nos compatriotes, c'est en effet une présence accrue de policiers et de gendarmes sur la voie publique parce que c'est rassurant pour eux et dissuasif pour les délinquants. Alors nous avons déjà beaucoup fait en la matière. Nous avons créé des postes de policiers et de gendarmes. Nous avons embauché des personnels administratifs. Nous avons mis en place des terminaux numériques qui diminuent le temps au bureau, l'allégement aussi de certaines tâches. La fameuse création d'amendes forfaitaires qui, sur la seule consommation de stupéfiants où elle est en place depuis maintenant un an, a permis 100 000 amendes dressées 100 000 depuis le 1er septembre 2020. Tout cela a permis de déployer plus de temps utile. Et la logique engagée dès le début de mon mandat : police de sécurité du quotidien, dégager des fonctions inutiles, embaucher. Nous en avons les résultats d'ores et déjà aujourd'hui. Mais nous devons aller plus loin en sachant là aussi bousculer quelques tabous, quelques habitudes prises. Et je veux nous fixer un horizon : augmenter significativement, c'est-à-dire doubler sous 10 ans la présence des policiers et gendarmes sur la voie publique. 
Cet objectif, nous pouvons le tenir. Il faudra peut-être créer des postes ici ou là en fonction de ce que les travaux qui présideront à la LOPPSI permettront d'identifier. Mais nous avons la possibilité de dégager des marges de manœuvre par des réformes en profondeur et des exigences. Il faut dégager pour cela les policiers des tâches administratives en développant les missions des personnels administratifs. Il faut aussi réexaminer le temps de travail pour renforcer la capacité des unités de terrain. Les cycles horaires sont devenus illisibles. Je demande en la matière qu'un travail de fond soit engagé en lien avec les représentants des personnels pour que l'équilibre de vie des agents et la présence sur le terrain se conjuguent. Mais les cycles horaires ne correspondent plus aux besoins du terrain, à ce que vivent nos concitoyens et même à ce pourquoi vous vous êtes engagés, soyons clairs. C'est le fruit de discussions où il n'y avait pas assez de moyens, pas assez d'ambition, et où il fallait passer des mauvais compromis. Fini le temps des mauvais compromis. Il y a une ambition, on a commencé à mettre les moyens, on va aller au bout de cette logique. Avec les moyens, il doit aussi y avoir de l'exigence. Je demande que le ministre puisse conduire ces discussions sur les nouveaux cycles horaires pour que, d'ici au 1er janvier prochain, elles soient finalisées. Nous allons aussi revoir le système de mouvements de nomination. Là aussi, ça ne correspond plus aux besoins du terrain. Je vous parle en toute franchise. Je crois que nous le savons tous au fond. On ne peut plus, en effet, faire venir 100 personnels en renfort pendant une année, et l'année suivante, les laisser partir. C'est ce qui se passe aujourd'hui avec les mouvements tels qu’ils sont organisés. Les nominations doivent s'inscrire d'abord dans la durée, les mutations doivent se faire en fonction des besoins du terrain, tels qu’ils sont évalués par la hiérarchie, par l'analyse, en lien avec les élus, de ces besoins. Là aussi, je demande que le ministre puisse mener les discussions et qu'elles soient finalisées au 1er janvier prochain. J'ai conscience de l'exigence qu’il y a derrière ces réformes, mais elles sont nécessaires. 
La deuxième ambition et exigence, c'est de mieux prendre en charge les victimes. Nous avons là encore fait beaucoup, notamment pour mieux prendre en charge les femmes victimes de violences : la création du 3919, aujourd'hui accessible 24 heures sur 24 - et j'en remercie les équipes -, la formation de près de 90 000 policiers et gendarmes, la mise en place de guichets dédiés, le déploiement de 2 300 téléphones grave danger pour les victimes, la création de 123 postes d'intervenants sociaux supplémentaires. Nous devons nous inspirer de cette méthode pour mieux accompagner l’ensemble des victimes. Mais aujourd'hui, nous devons encore faire mieux pour, en quelque sorte, nous mettre au plus près des victimes et leur permettre d'avoir accès aux services du quotidien que d'autres services publics savent leur rendre. La police et la gendarmerie françaises doivent prendre le virage du service rendu aux citoyens. Pour ce faire, je souhaite que la plainte en ligne soit mise en œuvre dès 2023, et pas seulement la pré-plainte comme c'est le cas aujourd'hui. Je souhaite que dans ce cadre, un suivi soit possible pour les victimes, avec des référents à qui s'adresser au sein des forces de l'ordre et des applications numériques dédiées. C'est important pour les victimes, mais c'est important aussi pour les forces sur le terrain, pour vous tous et toutes, de pouvoir suivre les affaires et leur progression. Je souhaite qu'au-delà des femmes victimes de violences, toutes celles et tous ceux qui veulent porter plainte soient mieux accueillis, ce qui suppose tout à la fois de mieux former et continuer à mieux aménager nos commissariats et nos brigades. Voilà les deux exigences indispensables que nous devons aussi ensemble travailler et pour lesquelles nous devons avoir des résultats dans les prochains mois. 
Alors, s'il faut penser loin et si nous souhaitons ensemble avancer avec ces deux ambitions, je n'oublie pas pour autant les urgences que vous avez exprimées durant ce Beauvau. Je n'oublie pas votre quotidien fait de manque de moyens, d'agressions répétées, de défiance parfois insupportable. J'ai rappelé il y a quelques instants ce qui a déjà été fait pour répondre à ces violences, pour répondre aussi aux besoins sur le terrain. Mais au-delà, nous devons aller plus loin, prendre à bras le corps cette situation et continuer de nous engager. En 2022, le ministère de l'Intérieur verra ainsi son budget augmenter de près de 1,5 milliard d'euros, dont 500 millions d'euros pour la mise en œuvre des premières mesures du Beauvau de la sécurité. C'est sans précédent. 95% de ces mesures qui ressortent du Beauvau sont pour du matériel, de l'investissement, les conditions de travail. Je le dis, ça n'est que, extrêmement, marginalement, du catégoriel, une fois encore, parce que bien souvent ce qui avait été le parent pauvre pour vous, c'était cela : les conditions de travail, les voitures, la situation des bâtiments, tout ce qui faisait le quotidien. La performance, la dignité, le sens du métier. Et ça permettra d'abord d'investir dans l'humain à court terme qui, en matière de sécurité, est la base de tout. Nous le savons, nous sommes ici dans une école, merci de nous accueillir, Madame la directrice, mais ça commence à l'école et c'est tout au long de la carrière. La sécurité, c'est d'abord le travail de femmes et d'hommes. On donne plus de moyens, il y a plus de technique, il y a des technologies qui s'installent de plus en plus et ça continuera. Mais ce sont des femmes et des hommes qui s’engagent et qui croient dans cela, qui croient dans cette fonction. C'est ce que vous faites. Et donc, je dirais que trop longtemps, nous n'avons pas investi dans l'humain. 
J'ai d'abord entendu votre souhait légitime de bénéficier d'un temps plus long de formation et d'avoir une réponse plus adaptée en termes de formation. D'abord, et je dois dire que j'ai découvert cela à la lecture des travaux du Beauvau - je confesse, on apprend toujours - quand on passe un concours on attend 2 ans en moyenne pour rentrer dans l'école. Bon courage ! Les jeunes les plus motivés sont évidemment du coup ceux qui hésitent, parfois quand ils ont plusieurs concours, ils rejoignent d'autres administrations ou d'autres services. Tout le monde est perdant à ce jeu. Il nous faut nous fixer un objectif : six mois maximum entre l'obtention du concours et l’entrée dans l'école. C'est le maximum. C'est ce qui peut être accepté par un jeune et sa famille. Plus, on perd le sens, et surtout on tue toute attractivité. C'est aussi pour cela que nous avons décidé de mettre des moyens : l'Académie de police, je l'ai annoncée à Montpellier, dans laquelle passeront l'ensemble de nos forces de police en France, mais également des centres régionaux et centres spécialisés pour nos policiers et nos gendarmes pour compléter l'offre d'ores et déjà existante et répondre à la formation initiale dans les temps nécessaires et à la formation continue. 
Je pense aussi qu'il est nécessaire d'entendre ce qui ressort de vos travaux. La formation n'est pas assez longue et qualifiante. J'ai donc décidé, dès l'année prochaine, d'augmenter de 4 mois le temps de formation initiale des gardiens de la paix et de hausser de 50% la durée de la formation continue pour les gendarmes et les policiers. C'est indispensable. Ces temps de formation seront considérés comme du temps de travail à part entière, sanctuarisés par votre hiérarchie et valorisés financièrement comme tels. À chaque fois que nous avons eu des difficultés sur le terrain, nous le savons bien, c'est qu'il manquait du monde et c'est qu'il y avait des manques de formation face à telle ou telle situation. Est-ce qu'on peut reprocher à nos forces de l'ordre de ne pas avoir été formées sur telle ou telle situation ou d'avoir déployé des jeunes ou moins jeunes sur des situations auxquelles ils n'avaient pas été dûment préparés ? Nous y répondrons par cet engagement et ces moyens mis sur la formation. 
Cela permettra ensuite d'accéder aux demandes légitimes formulées durant ce Beauvau par les différents corps de métiers de la police et de la gendarmerie nationale. Ceux d’entre vous qui appartiennent aux forces de sécurité publique ont souligné durant les tables-rondes l'utilité des caméras piétons qui permettent en opération d'éviter tout dérapage des interpellés et qui, lorsqu'une interpellation se passe mal, sont des outils de levée de doutes. J'en suis profondément convaincu. C'est un outil qui dissuade et c'est un outil qui protège tout le monde. Nous n'avons rien à perdre avec la transparence en permanence, et c'est un outil qui permet aussi de recontextualiser les choses. Combien de fois, avons-nous vu des vidéos volées, sorties de tout contexte qui étaient mises par tel ou tel en ligne et qui devenaient soudainement un matériau journalistique, le fruit de tous les commentaires, sans qu'il y ait la possibilité de remettre dans ce contexte, dans son contexte, ce qui s'était passé ? Les caméras sont bonnes pour l'action, pour prévenir des violences, mais aussi dans la suite judiciaire qui sera donnée. Alors il faut déployer et là aussi, il faut former, parce qu'il faut bien encadrer l'utilisation de ces caméras pour qu'elles puissent ensuite être utilisées dans les procédures et nous connaissons toutes les contraintes. C'est pourquoi je vous confirme d'abord la finalisation du déploiement d'une caméra piéton par patrouille. Vous le savez, j'y crois. 15 000 ont déjà été déployées, 15 000 restent à déployer, elles le seront d'ailleurs dans les prochaines semaines, d'ici à octobre, l'ensemble des engagements pris en la matière de ces 30 000 caméras seront toutes déployées. C'est une véritable révolution. Je rassure aussi pour les plus experts que nous avons changé les contrats jadis passés et que pour ceux qui n'en ont pas encore bénéficié, il ne s'agit plus des formidables caméras qui marchaient 4 heures par jour. J'ai pu voir dans d'autres pays qu'il y avait des caméras qui marchaient tout le temps du service. C'est bien celles-ci qui sont déployées. Le contrat passé a été cassé. Nous avons passé de nouveaux marchés, et c’est bien une caméra qui correspond à vos besoins, qui est ainsi déployée. Mais ce vers quoi nous devons aller, d'ici à la fin 2022, c'est de permettre à ce que chaque fonctionnaire sur le terrain soit doté d'une caméra individuelle. Cet objectif, nous pouvons l’atteindre, nous allons l'atteindre, c'est l'engagement que nous devons nous donner à nous-mêmes. Je vous confirme également que nous allons engager le déploiement des caméras embarquées pour les véhicules, ce qui supposait un changement législatif. Celui-ci est en train de se parachever et la mesure pourrait être effective dès 2023. Le déploiement de ces caméras, d'ores et déjà pour les patrouilles, ensuite pour chacune et chacun d'entre vous, puis pour les véhicules, c'est une stratégie de dissuasion. C'est une stratégie de transparence. C'est une stratégie d'efficacité et de protection pour vous toutes et tous. Celle-ci est complétée par l'engagement aussi de nos élus. Je veux ici les remercier. Les collectivités territoriales se mobilisent aussi et continueront de le faire, en particulier pour les réseaux de vidéoprotection. Je tiens à saluer les contributions de l’AMF, des associations d’élus au Beauvau de la sécurité. Nos élus sont en première ligne et avec le déploiement des vidéoprotections, qui a continué de se renforcer, avec aussi le travail qui a été fait pour renforcer la coopération entre nos polices municipales et la police nationale, la Gendarmerie nationale et le travail de notre justice est indispensable et c'est là aussi un continuum auquel nous tenons. 
Vous avez aussi souvent fait part du manque d'attractivité des métiers pour la police judiciaire. Si je continue à parcourir et à cheminer à travers les différents métiers de la police et de la gendarmerie. Ce manque d'attractivité, nous le ressentons avec cruauté sur le terrain. Plusieurs départements, où la criminalité ne manque pas, où la délinquance est forte, ont un problème, c’est souvent le manque d’OPJ et donc la difficulté pour que les procédures avancent comme il se devrait. Je souhaite, comme l’a proposé le ministre, qu'un plan pour l'investigation soit lancé dès la fin de cette année. La formation d’OPJ sera intégrée à la formation initiale de tout policier et tout gendarme, ce qui permettra de participer aux premiers actes d'enquête et de fiabiliser ainsi les procédures. C'est un changement profond qui suppose un changement de notre code de procédure pénale qui, je le rappelle, faisait - et je parle sous le contrôle de nos directeurs - attendre au moins 3 ans tout jeune fonctionnaire pour pouvoir prétendre devenir OPJ. Chacun sera formé, ça ne veut pas dire que tout le monde réussira l'examen. Ça après, ça dépend de chacune et chacun. Mais ce sera dans la base de formation de tous, tous sans condition. Ce qui permettra une bien plus grande efficacité, une acculturation de tous, mais surtout, évidemment, une démultiplication de nos OPJ sur le terrain. C'est indispensable. Là aussi, ce travail sera poursuivi dans le cadre des Etats généraux de la justice, par aussi, tout le rapprochement entre la formation de nos forces de sécurité intérieure et des magistrats qui, je crois, est un axe important dont le Garde des Sceaux se saisira en lien avec le ministre de l'Intérieur. Une partie du personnel administratif agira par ailleurs comme des greffiers de police et de gendarmerie, ce qui permettra de dégager du temps aux enquêteurs spécialisés. C'est pour nos personnels administratifs et techniques la possibilité d'une évolution importante qui vient s'ajouter au plan de revalorisation d'ores et déjà annoncé. Je pense que c'est important et cela a du sens. Je le dis pour l'ensemble de nos personnels administratifs et techniques qui font partie de la famille police et de la famille gendarmerie à part entière, eux qui d’ailleurs, à Magnanville, à la préfecture de police ou à Rambouillet, ont payé ces dernières années un si lourd tribut.
Dans le domaine de l'ordre public, que les phénomènes nouveaux de ces dernières années que j'évoquais tout à l'heure, rapidement - Black-blocs, gilets jaunes, manifestations sporadiques -ont profondément bousculé et n'ont pas ménagé, les défis que le Beauvau a mis en avant sont nombreux. Là aussi, nous y répondrons. Après avoir repensé le schéma national de maintien de l'ordre, après avoir renforcé de 600 effectifs nos unités de forces mobiles - travail qui a permis de reconstituer 4 unités - nous allons créer en région parisienne un centre de formation dédié aux policiers comme aux gendarmes. Ce nouveau centre permettra de constituer un vivier pour créer de nouvelles compagnies de CRS et escadrons de gendarmerie mobile pour répondre aux besoins. 
Sur le sujet des relations entre forces de l'ordre et presse qui, là aussi, a été en particulier l'hiver dernier, fortement commenté, qui a été aussi discuté durant les tables rondes, et qui est un point important de la confiance entre la Nation et ses forces de sécurité : je souhaite que les propositions du rapport Delarue retenues par le Premier ministre soient mises en œuvre dans les plus brefs délais. Ce rapport a fait un travail exhaustif, impartial. La nouvelle version du schéma national du maintien de l'ordre, qui sera présentée avant novembre, permettra ainsi de décliner les conclusions de ce rapport. Elle permettra de consacrer la place et le rôle des journalistes, mais d'imposer aussi à toutes les parties prenantes présentes dans une manifestation, ou à l'issue d'une manifestation, des règles qui vont avec ces situations exceptionnelles comme il se doit. Pas d'hypocrisie, pour personne. 
Dans le secteur de la police technique et scientifique, nos experts, qui indispensables à la résolution des enquêtes, sont reconnus comme les tous meilleurs du monde, verront leurs équipements être mis à niveau pour améliorer leur visibilité sur les lieux d'enquête et leur protection. L'ensemble des agents de la PTS, comme on l'appelle, bénéficiera par ailleurs d'un nouveau statut. C'est là aussi le fruit du travail et des concertations menés ces derniers mois. Enfin, par-delà les spécialités, durant ce Beauvau, beaucoup de choses très concrètes remontant du terrain ont été dites sur lesquelles nous allons agir. D'abord, la présence aussi sur le terrain de la hiérarchie. Beaucoup ont dit et partagé le fait qu’il fallait encourager davantage les promotions internes, mais il fallait qu'il y ait beaucoup plus de hiérarchie sur le terrain ; ce qui va avec le « plus de bleu » aussi dans nos rues. L'organisation des forces sera donc revue pour rehausser le taux d'encadrement et permettre un commandement 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. C’est indispensable. Je sais d'ailleurs l'engagement de tout le commandement, de la hiérarchie qui prônent pour aller en ce sens. C'est un travail de réorganisation collectif du travail. C'est aussi un engagement pour plus de promotion interne. Sur le modèle de ce qui a été expérimenté Outre-mer et dans 3 départements, des directions départementales de la police nationale seront créées dans chaque département. Ceci permettra de lutter contre la logique des silos et d'organiser pour que, là aussi, entre toutes les composantes, le travail se fasse de manière beaucoup plus simple.
J'ai entendu aussi les préoccupations qui remontaient sur l'image, sur l'uniforme désuet, inapproprié. Ceci, je ne le sous-estime pas, parce que c’est une question de fierté, de respect, ça va avec les locaux, la situation des conditions de travail au quotidien, avec le véhicule. J'ai vu la fierté dans les regards quand on a déployé les premiers véhicules et que vos directeurs départementaux, le directeur général ou le ministre étaient là. Ils changent, ils vont plus vite, ils sont plus confortables, mais surtout ils sont reconnus en ville, respectés. Il en est de même pour l'uniforme. Toutes les écoles de design et bac professionnel métiers de la mode de France ont été invitées au printemps 2021, à l'initiative de votre ministre, à proposer une modernisation de la tenue des policiers. Deux propositions ont été retenues et ont débouché après échange avec vos représentants, à un prototype de polo modernisé, d'un calot qui remplacera la casquette. Ces nouvelles pièces fabriquées en France seront mises en production et distribuées au premier trimestre 2022. Le ministre aura l'occasion, avec l’IGPN, de vous le présenter en détails et de déployer cela, mais cela participe de ce renouveau de la police française et de la considération qui vous est due. 
J'ai entendu aussi, lorsqu’il était dit chez nos policiers, nos gendarmes, que pour beaucoup de choses, bien souvent, il manquait de bras dans des situations d'urgence où l'engagement pourrait être peut-être mieux sollicité. C'est pourquoi, pour vous épauler dans vos missions, une réserve opérationnelle de la police sera créée, dotée de 30 000 réservistes. Quant à la réserve de la Gendarmerie nationale, qui, elle, existe déjà, elle accueillera 20 000 personnes supplémentaires. Création d'une réserve, donc, pour notre police, doublement dans le cadre de la LOPPSI de la réserve pour la gendarmerie. 
Je vous ai aussi entendu souligner que vous préfériez un contrôle plus strict et plus transparent de votre activité plutôt qu'une défiance généralisée et qu'un soupçon permanent. Soyons clairs, et là-dessus je tiens à le redire : quand on aime les forces de l'ordre, on ne leur passe pas tout. Ce n'est pas vrai. Ce n'est pas vrai. Il n’y aurait pas d'un côté ceux qui défendent les forces de l'ordre en disant « dès qu'il y a un problème, on est du côté des forces de l'ordre », et de l'autre côté, dès qu’il y a un problème, ceux qui disent « moi, je suis du côté des citoyens, ce sont forcément les policiers et les gendarmes qui ont tort, il faut les massacrer médiatiquement ». C'est le débat auquel on assiste depuis tant d'années. Non. Dans la République, il y a des forces de l'ordre qui sont là pour servir la loi républicaine et elles méritent le soutien et la confiance, plus que ça, l'engagement de la Nation, ce que je vous dis depuis tout à l'heure. Avec la confiance, il y a l'exigence et je sais que c'est ce que vous portez. Quand il y a des fautes, elles doivent être sanctionnées. Quand il y a des problèmes, ils ont une réponse. Comme nous n'avons pas de sujet avec la transparence et le sens des responsabilités, on doit aller au bout. Mais sortons de cette espèce de fracas dans lesquels le débat médiatique nous enferme et qui en vient à affaiblir tout le monde et surtout la confiance légitime. Alors, je le dis d'abord pour celles et ceux qui l'ignorent : quand je regarde l’ensemble des agents publics, il n'y en a pas autant que vous qui font l'objet de sanctions, c'est que ça fonctionne. Quand je regarde la concentration des sanctions qu'il y a, dans la sphère des agents publics, on parle plutôt de votre ministère. Que la responsabilité s'exerce, avec la même efficacité partout, c'est ce à quoi je veillerai et je continuerai de veiller. Mais surtout, nous n'avons rien à craindre d'une transparence accrue et d'une plus grande vigilance dans le suivi de ce qui émerge. C'est pourquoi j'avais demandé, certains l'avaient mal pris, feignant de ne pas le comprendre. Vous nous dites qu'il y a des problèmes, mettons en place une plateforme qui permette de voir s'il y a des problèmes et où il se passe. Et s'il y en a, nous procéderons à des sanctions. C'est pourquoi la Défenseure des droits, que je remercie pour son engagement et son travail, a mis en place une plateforme de signalement des discriminations. Le 12 février dernier, elle a été créée, permettant de signaler toutes les discriminations et de répondre à des polémiques qui montaient sur le terrain. Cela a permis de faire remonter d’ailleurs toutes les discriminations. Ce dont on s’aperçoit, c’est qu’il y en a beaucoup trop : 7 564 appels recensés entre le 12 février et le 31 août. Il y en a beaucoup, beaucoup, beaucoup trop. Mais il y en a beaucoup en matière d’emploi, en matière de logement. Mais il y a 4% des appels qui concernent les forces de l’ordre et leur déontologie. 4%. Alors sur chacun de ces appels, j’ai demandé au ministre de veiller à ce qu’il y ait un travail qui soit fait pour comprendre ce qu’il y a derrière, mener les enquêtes internes et, si besoin était, les procédures. Mais ce chiffre permet d’objectiver une chose : il n’y a pas non plus des dizaines de milliers de problèmes sur ce sujet, ou alors il faut qu’on continue à appeler la plateforme. Mais au moins, nous avons un chiffre objectif qui est explicité par une autorité administrative indépendante. Cela démontre que les forces de l'ordre, dans leur immense majorité, font preuve de déontologie et de discernement. 
Comme je le disais, nous devons tendre à l'irréprochabilité et il y a parfois des problèmes. C'est vrai. Voilà pourquoi, pour répondre à cela, à l'exigence de nos concitoyens, je souhaite que nous avancions sur plusieurs sujets qui correspondent d'ailleurs à la maturité sur ces questions de déontologie et de contrôle interne, et qui est le pendant d'un plus grand investissement dans la formation que j'évoquais. C'est pourquoi les rapports de l’IGPN et de l’IGGN seront désormais rendus publics — transparence, toujours — et que les directeurs généraux chargés de prendre systématiquement une décision suite aux propositions de sanctions seront mobilisés. Sanctions qui peuvent aussi donner lieu à des réorganisations de service, et de le faire dans le mois qui suit leur publication. Sur ce sujet, je veux être clair : une inspection générale n'est pas une autorité administrative indépendante. J'y ai beaucoup réfléchi. Je pense que les inspections doivent avoir un statut à part au sein des directions, c'est légitime et cela va avec les personnes qui les dirigent. Mais elles doivent être un instrument pour les directeurs et directrices et pour les ministres pour œuvrer. Sinon, il n'y a plus de commandement. Je crois au commandement et à la responsabilité. Il doit y avoir du commandement donc il y a quelqu'un qui décide et qui nomme. Simplement, transparence des rapports et transparence sur le suivi de ces rapports qui devront donner lieu à des décisions claires, personnelles ou organisationnelles. Voilà pourquoi aussi je proposerai aux présidents des chambres parlementaires que, sur le modèle de la délégation parlementaire au renseignement, soit créée une instance de contrôle parlementaire des forces de l'ordre qui pourra procéder à l'évaluation de leurs actions. 
Soutien, investissements, exigence et transparence : je crois que c'est ce vers quoi nous devons continuer d'avancer sans crainte, mais pour réconforter, bâtir plus avant ce socle de confiance avec la Nation qui est indispensable. Mesdames et Messieurs, cette transformation d'ampleur que nous menons est bien sûr une transformation qui vise avant tout à améliorer la vie de nos compatriotes. C'est un mouvement profond qui doit permettre de reconquérir partout ces espaces de vie tranquille, ce droit à la vie tranquille. C'est ce que chaque Française et chaque Français souhaite. Je ne mésestime aucune difficulté, aucun problème, aucun coup du quotidien. Vous les connaissez comme moi, nous y faisons face. Mais nous devons continuer d'avancer vers cet horizon, à leur service. Mais c'est aussi une transformation et une ambition, je dirais, au service de votre engagement. Quand on décide d'être policier ou gendarme, on n’embrasse pas simplement une fonction ou un métier, on embrasse un engagement de vie. Je le dis encore une fois dans une école et en regardant nos plus jeunes. On le fait en sachant les risques qu’on prend sur le terrain. On le fait en engageant une famille qui va vivre avec ce risque toute la vie. On le fait avec des contraintes et des servitudes de chaque jour. Mais parce qu'on y croit. Pour moi, cette ambition, ce travail qui sort du Beauvau de la sécurité, c'est pour que nous soyons aussi collectivement à la hauteur des rêves et de l'engagement qui ont été et doivent rester les vôtres. Parce qu'une Nation a besoin de femmes et d'hommes qui croient dans cet engagement pour la vie calme et tranquille. Ne cédez rien à ce besoin de sens que vous avez de considération parce que c'est ce qui tient la République et ce qui est plus grand que nous. Chacune et chacun, vous servez quelque chose de plus grand que nous, qui est justement la force de la loi, sa force sans brutalité, au service de nos principes, de notre histoire, de ce que nous sommes, cet engagement et ce sens auquel vous tenez tant. C'est ce pourquoi nous nous battons parce que votre dévouement à la patrie nous oblige. C'est pourquoi, vous l'avez compris, aujourd'hui, en sortant de ce Beauvau de la sécurité, je voulais avec vous embrasser une ambition nouvelle, des chantiers nouveaux, mais aussi des exigences légitimes et le faire avec vous au service de nos concitoyens. 
« Pro Patria Vigilant ». « Pour la patrie, ils veillent ». C'est la force des policiers. Pour la patrie, l'honneur et le droit. C'est l'engagement des gendarmes. Au nom du peuple français. C'est la légitimité des magistrats. Parce que tous ensemble, nous sommes au service du peuple français. Parce que chacune et chacun d'entre vous porte une part de cette responsabilité. Je crois comme vous, dans un État qui protège et qui libère. Je crois comme vous, à une autorité qui n'a pas de qualificatif, parce qu'au fond, elle doit toujours être républicaine. 

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Jean Castex (Premier ministre)
[Discours à l'issue du séminaire gouvernemental]
Comme vous le savez, avec le Président de la République, nous avons réuni ce matin l'ensemble du Gouvernement pour un séminaire de rentrée sur les priorités de l'action gouvernementale. Ce fut un séminaire dense qui a permis de fixer la feuille de route pour les mois à venir.
Je veux d'emblée vous dire, sans surprise évidemment, que mon Gouvernement travaillera jusqu'à la dernière minute avec sérieux, humilité, dans l'écoute de nos concitoyens et de nos territoires, avec détermination et une mobilisation permanente. Transparence et efficacité, c'est ce que nous devons aux Français avec, je crois, toujours la même ligne que je m'efforce de suivre depuis mon entrée en fonction : protéger les Français, renforcer la France.
Cette rentrée reste évidemment marquée par les effets de la crise sanitaire. Chacun l’a compris : l’épidémie n’est pas encore derrière nous, et les variants en particulier, doivent nous inviter à conserver la plus grande des prudences. Mais si nous ne sommes pas encore revenus à une vie tout à fait normale, cette rentrée se présente, malgré tout, sous un jour nouveau. Les progrès spectaculaires de la vaccination au cours de l’été nous ont permis d’affronter cette quatrième vague sans mesures de fermeture, de couvre-feu ou de confinement, en tout cas sur le territoire métropolitain. Deuxième élément nouveau et très positif, notre pays, connaît un rebond de l’activité économique et de l’emploi beaucoup plus rapide que ce qui était attendu. Ces deux bonnes nouvelles ne doivent certainement pas nous amener à je ne sais quelle auto-satisfaction, et encore moins à relâcher notre vigilance. Les deux priorités du Gouvernement au cours des prochains mois seront donc très simples : prendre les mesures nécessaires encore et toujours pour nous protéger contre toute résurgence possible du risque épidémique, consolider et amplifier la reprise économique au service de l'emploi et du développement de notre potentiel productif.
Sur le plan sanitaire, je veux évoquer devant vous la situation particulièrement critique qu’ont traversée depuis plusieurs semaines, nos territoires d'Outre-mer : en Guadeloupe, Martinique et en Polynésie française, le Covid a fait des ravages, au cours de l'été. Si la situation épidémique est en voie d'amélioration depuis quelques jours, nos compatriotes ont été et demeurent durement frappés. Et je veux leur redire que la République reste plus que jamais à leurs côtés. La solidarité nationale a joué au maximum. Plus de 1 500 volontaires se sont déjà rendus sur place avec le matériel nécessaire pour prêter main forte à leurs collègues soignants. D'autres prendront leur relève dans les prochaines semaines, et je voudrais une nouvelle fois ici remercier très sincèrement tous ces professionnels qui ont répondu présents, parfois au milieu de leurs propres congés.
Cette épidémie, on le sait, n'a pu prospérer qu'en raison de la faiblesse de la couverture vaccinale dans la plupart de ces territoires. J'en appelle donc une fois encore à nos concitoyens, à l’Outre-mer mais en métropole aussi : faites-vous vacciner. Mais nous savons que ce vaccin protège face à un virus qui lui tue toujours ou provoque des effets très graves de long terme, des effets de long terme sur lesquels on nous dit que nous avons bien moins de recul que sur le vaccin lui-même, qui a déjà été, je vous le rappelle, utilisé par des milliards d'individus dans le monde et qui fait l'objet, j'y insiste une nouvelle fois devant vous, d'une surveillance sans précédent dans l'histoire de la médecine moderne.
Aujourd'hui en France, 88 % de la population (majeure) en âge d'être vaccinée a reçu sa première injection. Et ce résultat nous place parmi les pays affichant la plus forte couverture vaccinale du monde. Mais je l'ai dit, nous ne sommes pas au bout du chemin. Il faut continuer et ne pas relâcher notre vigilance. Avec deux priorités dans les toutes prochaines semaines, dans les tout prochains jours, au-delà bien entendu du suivi très attentif des conditions et des effets de la rentrée scolaire et de la rentrée universitaire. La rentrée scolaire se déroule bien jusqu’à présent. Je le dis devant vous : j’y veille personnellement. Mais nous restons extrêmement attentifs. Au-delà donc, nous devons continuer à convaincre celles et ceux de nos concitoyens qui doutent encore et aller vers celles et ceux, souvent âgés, précaires, isolés, qui sont à l’écart du système de soin. Ce sont des personnes plus fragiles parfois avec des profils à risque de formes graves et nous devons tout faire pour les amener à la vaccination ou plus exactement, que la vaccination aille vers elles.
Deuxièmement, nous nous préparons comme vous le savez à une grande campagne de rappel vaccinal qui a déjà commencé pour les personnes de plus de 65 ans. Déjà 300 000 ont pris rendez-vous pour recevoir une nouvelle injection alors que nous allons démarrer dès la semaine prochaine les opérations de vaccination systématique des résidents dans les EHPAD. L’enjeu est majeur : maintenir à haut niveau leur protection contre le virus. Cette campagne, je le dis, cette campagne complémentaire sera fondamentale si nous voulons que le bouclier vaccinal que nous avons déjà très largement déployé soit durablement efficace.
Je veux enfin rappeler à nos concitoyens 3 échéances importantes :
- Le 15 septembre, l'obligation vaccinale prévue par la loi pour les soignants sera effective. Et je me réjouis que d’ores et déjà à peu près 90 %, un petit peu plus même, des soignants soient vaccinés. Deuxième échéance ;
- Le 30 septembre, le « pass sanitaire » sera étendu aux 1217 ans dont là aussi, je me plais à rappeler que le taux de vaccination a beaucoup progressé au cours de l’été au-delà même de ce que nous avions prévu et progressera encore, je l’espère, dans les prochaines semaines grâce aux opérations qui ont déjà débutés dans tous les établissements scolaires de France.
- Enfin, troisième échéance, très importante, parce que je pense qu’il faut que nos concitoyens l’aient bien en tête, y compris pour en tirer toutes les conséquences. Je vous rappelle que le 15 octobre prochain, les tests PCR et antigéniques ne seront plus systématiquement remboursés par la Sécurité sociale, mais simplement ou seulement sur des critères médicaux.
Mes chers concitoyens, grâce à vos efforts, nous sommes donc sur la bonne voie, celle, je l'espère, d'un retour progressif à la normale, mais rien ne serait plus dangereux que de nous croire définitivement tirés d'affaires. Restons mobilisés et en particulier respectueux des gestes barrières.
Je pourrais faire la même observation en ce qui concerne le rebond spectaculaire dont notre économie bénéficie. La reprise est là et elle est incontestablement forte, avec désormais un peu plus de 6 % de croissance attendue cette année au terme des prévisions officielles, nous retrouverons, je l'espère, d'ici la fin de cette année notre niveau de richesse d'avant crise et l'objectif est de viser au moins 4 % de croissance supplémentaire l'année prochaine. Notre taux de chômage dont nous avions tous craint qu'il explose, n'a jamais été aussi bas depuis 2008. Le pouvoir d'achat que nous avons réussi à protéger l'année dernière devrait également progresser de manière significative cette année. Au total, je rappelle que les mesures prises depuis 2017 : la prime d'activité, la suppression de la taxe d'habitation, la prime exceptionnelle défiscalisée, l'exonération des heures supplémentaires auront permis d'accroître le pouvoir d'achat d'un salarié au SMIC de plus de 170 euros par mois. Pour le dire autrement, ça veut dire que plus de 2 000 euros sur 12 mois, soit l’équivalent de 1,7 mois de salaire en plus.
Tout ça est vérifiable, contrôlable par chacun d’entre vous. Si nous produisons plus et si le travail paie davantage, ce n’est pas le fruit du hasard. Cela tient d’abord aux efforts de redressement engagé au cours de ces 4 années sous les différents Gouvernements pour libérer et renforcer nos capacités d’initiative et de production et baisser les impôts de manière inédite. Cela tient évidemment aussi aux mesures massives décidées dès le début de la crise pour sauvegarder nos entreprises et nos emplois. Je le rappelle, 78 milliards d'aides directes et 160 milliards de prêts garantis. Ces résultats sont enfin le résultat du plan de relance. Je l'avais lancé, vous vous en souvenez, il y a quasiment un an, à hauteur de 100 milliards, dont la moitié sont déjà engagés, et notre objectif, rappelé ce matin à la faveur du Séminaire, est d'avoir engagé 70 % de ce plan d'ici la fin de l'année. Ce plan est un véritable succès. Il est puissant. Il se déploie rapidement et j'y suis particulièrement attaché. Il concerne tous les territoires de la République.
Ces indicateurs, vous les connaissez. Les Français les voient, les ressentent. Mais là aussi, l'erreur serait de se satisfaire de ces résultats et de ce constat. Ces réussites nous obligent en effet à aller plus loin, car nous devons amplifier cette dynamique. D'abord, pour répondre au problème numéro 1 que rencontrent aujourd'hui quasiment tous les secteurs économiques, et j'étais encore lundi en déplacement sur le sujet de l'industrie, ce problème numéro un, vous le savez, ce sont les difficultés de recrutement. Nos entreprises veulent embaucher. Il n’y a un niveau inédit de création d'emplois et elles ne trouvent pas toujours les salariés pour les occuper. En tout cas, pas assez de salariés disponibles et qualifiés pour prendre ces emplois.
Selon la Banque de France, on parle d'environ 300 000 emplois à pourvoir. Ce n'est pas un sujet tout à fait nouveau en France, mais il n'a jamais pris une telle acuité. C'est un gâchis. Il renvoie à plusieurs causes. Et l'une des priorités de la rentrée, c'est bien collectivement d'y faire face. Alors, quelles dispositions avons-nous prises ou envisagées ?
D'abord, je commence par ça et c'est toujours en cohérence avec ce que nous avons fait investir davantage et plus et mieux dans la formation des salariés et des demandeurs d'emploi. Car nous voyons bien que parmi les causes de cette situation, il y a la transformation de l'économie et des métiers que la crise sanitaire et économique a accéléré. Elle était déjà à l'œuvre cette transformation. On voit qu'elle s'accélère. Alors, on doit nous y adapter. Nous avons, je le disais, commencé de le faire avec deux grands succès: l'apprentissage et le compte personnel de formation. Mais face aux tensions que nous constatons aujourd'hui, nous devons impérativement renforcer la formation des demandeurs d'emploi. Je pense en particulier aux demandeurs d'emploi de longue durée qui risquent d'être à nouveau les grands oubliés de la sortie de crise, mais aussi la formation des salariés en entreprise. J’ai, vous le savez, abordé ce sujet très longuement avec les partenaires sociaux que j'ai reçus la semaine dernière. Et dans ce que nous préparons en lien avec eux, nous voulons privilégier les formations qualifiantes le plus possible en entreprise. Je parlais des partenaires sociaux.
S'agissant des demandeurs d'emploi, j'évoquerai également ce sujet avec les présidents de région, compte tenu des compétences de ces collectivités, présidents de région, que vous le savez, sans doute, je recevrai lundi. Et nous présenterons, forts de ces concertations et de ces travaux techniques avec Élisabeth Borne, au plus tard à la fin de ce mois, un plan ambitieux d’investissement dans les compétences appelé à s’échelonner sur plusieurs mois. En particulier, j’insiste auprès de vous, nous devons faire plus encore pour les jeunes qui ont particulièrement souffert de la crise. Et je le dis alors même que le plan Un jeune, une solution a été un succès qui a permis de donner un emploi ou une formation à plus de 2 millions de jeunes. Les chiffres, vous les connaissez : pendant la précédente crise 2008-2010, le chômage des jeunes avait explosé, plus 31% ; il a légèrement régressé par rapport à ce qu’il était au début de 2020. Mais il y a encore trop de jeunes dans ce pays qui ne sont ni en emploi ni en formation et, vous le savez, plus en termes relatifs que dans la plupart des pays qui nous entourent. Nous devons donc pour eux, déployer un accompagnement renforcé pour aller les chercher et leur permettre d'accéder à une formation, à un parcours d'insertion ou à une activité professionnelle. Il doit s'agir d'un accompagnement exigeant sur la base d'un contrat donnant-donnant et pour une durée limitée dans le temps, un vrai contrat d'engagement. Je le dis de la façon la plus claire : il ne s'agira pas d'un RSA jeunes. Il ne s'agira pas d'un RSA jeunes. L'objectif, l’objectif, c'est de valoriser, d'encourager l'insertion professionnelle et l'activité. C'est comme cela que se prépare le mieux l'entrée dans la vie active. Sur ce sujet aussi, la ministre Élisabeth BORNE va poursuivre ses concertations de façon à ce que, en lien avec nos partenaires, nous puissions dans les prochaines semaines vous présenter ce dispositif.
Deuxième réponse aux problèmes de recrutement, nous devons impérativement travailler de manière renforcée sur l'attractivité des métiers, ou en tout cas de certains d'entre eux. Et ça c'est précisément, je vous le rappelle, le rôle des branches et des partenaires sociaux. Il s'agit de travailler sur les conditions de travail, sur la valorisation des métiers, sur le temps partiel, sur la promotion professionnelle, mais aussi sur les salaires, notamment sur ce qu'on appelle les minima de branche, a fortiori lorsque ceux-ci sont inférieurs au SMIC. Avec les conférences sur le dialogue social que j'avais initiées en juillet dernier dès ma prise de fonction, de telles discussions ou négociations ont déjà été engagées, je vous le rappelle, dans 7 branches : Prévention et sécurité, Transports routiers, Fédération du commerce, Déchets, Propreté, Commerces de détail fruits et légumes et enfin emplois aides à domicile. Des accords ont déjà été conclus, ça veut dire que les négociations progressent, portent leurs fruits. Je pense en particulier, mais pas seulement, à la Fédération du commerce. A l'occasion de mes échanges avec les syndicats et les organisations patronales la semaine dernière, j'ai demandé l'ouverture de négociations dans d'autres branches, en particulier l'hôtellerie-cafés-restauration qui, vous le savez, est confrontée à des problèmes de recrutement, ou encore les industries agro-alimentaires.
Troisième réponse aux difficultés de recrutement, la réforme de l'assurance chômage. Elle vise à remettre de l'ordre dans un régime fondamentalement utile, bien sûr, mais dont les règles avaient progressivement dérivé dans un sens qui conduisait à installer de nombreux salariés dans une forme de précarité de l'emploi et où les périodes chômées finissaient parfois par être autant rémunérées que les périodes travaillées. Nous devons, nous devions sortir de ce système, mieux valoriser le travail et les entreprises doivent être incitées à privilégier les CDI plutôt que les contrats courts ou itératifs. Plus globalement, tout doit être mise en œuvre pour encourager le travail et inciter à la reprise d’activité. Nous avions suspendu cette réforme et nous avons bien fait de la faire en lien avec les partenaires sociaux parce que nous sommes des gens pragmatiques. Elle n’était pas adaptée à l’explosion du chômage qui menaçait à la faveur de la survenue de la crise. Comme je l’ai indiqué, tout à l’heure, les conditions sont aujourd’hui différentes. Et nous avons présenté aux partenaires sociaux un dispositif de mise en œuvre, d’entrée en application progressive entre le 1er octobre et le 1er décembre de cette réforme que nous tenons pour absolument indispensable. J'ai également, face aux craintes exprimées par les syndicats et que vous connaissez, indiqué que nous mettrions en place un dispositif de suivi et d'évaluation de la mise en œuvre de cette réforme pour en mesurer les effets. Après l'emploi, notre deuxième priorité, mesdames et messieurs, sera de prolonger la transformation de notre modèle de croissance, de corriger les faiblesses qui ont été révélées par la crise et de refaire de la France une économie innovante, industrielle et conquérante.
Transformer notre économie, c'est d'abord simplifier la vie de celles et ceux qui entreprennent. Dans quelques semaines, au-delà de ce que nous avons fait, le Président de la République présentera un plan pour les travailleurs indépendants dont l'objectif sera de faciliter la conduite de leurs activités et d'améliorer leur protection sociale. Nous avons, je vous le rappelle, aujourd'hui 3,6 millions de travailleurs indépendants en France. Ils ont beaucoup souffert de la crise, eux aussi. Et ce plan leur permettra de dynamiser leur activité. Nous avons besoin d’eux. Il se concrétisera dans un projet de loi qui sera présenté en Conseil des ministres dès la fin de ce mois.
Transformer notre économie, c'est aussi faire en sorte qu'elle soit plus résiliente. Les événements climatiques extrêmes se multiplient et, vous le voyez bien, engendrent un nombre croissant de catastrophes en intensité de plus en plus forte que nos agriculteurs subissent au premier chef, et je ne vais pas là non plus faire l'injure de vous rappeler les événements récents auxquels notre pays et cette profession ont été confrontés. Ainsi que je m'y suis engagé devant vous, nous présenterons, dans les prochains jours, un nouveau dispositif d'assurance récolte soutenu par les pouvoirs publics qui garantira aux agriculteurs une meilleure couverture des pertes occasionnées par les calamités naturelles. Nous avons, vous le savez, également l'intention de mieux les protéger dans le partage de la valeur de leur travail. On va le dire plus simplement, qu'ils puissent vivre des revenus tirés de leurs activités. C'est l'objet, nous avions pris une première loi dite EGalim 1 dont nous avons constaté, soyons clairs, qu'elle n'avait pas, qu'elle n'a pas complètement atteint son objectif. D'où la proposition de loi EGalim 2, qui a déjà été votée à l'unanimité à l'Assemblée nationale, qui sera bientôt examiné au Sénat et dont l'objectif est de mieux équilibrer les relations commerciales entre agriculteurs et industriels, puis entre industriels et distributeurs, notamment sur la juste prise en compte du coût des matières premières. Nous sommes opiniâtres. Il faut y arriver. Nous avons besoin d'une agriculture forte, d'une agriculture qui puisse s'adapter aux changements climatiques et qui puisse pleinement respecter les exigences environnementales. Cette exigence d'équilibre, elle doit être portée plus largement et nous l’apporterons, vous le savez, nous l’apportons sur les enjeux climatiques. Je vous rappelle que la loi climat et résilience a été promulguée au cours de l'été, qu'elle nous fixe une feuille de route et nous donne les moyens pour agir de manière extrêmement concrète sur les énergies propres, sur les économies d'énergie, sur la réduction de la pollution. La priorité des mois à venir que j'ai rappelé ce matin au Gouvernement c’est de faire entrer cette loi dans le quotidien des Français en les accompagnant dans sa mise en œuvre, et vous le savez, je pense à MaPrimeRénov’ ou à d’autres dispositifs, combien le plan de relance prévoit de son côté, avec plus d’un tiers des crédits consacrés à la transition écologique, des moyens à cet effet. Nous ne céderons jamais à la tentation d’opposer progrès économique et progrès écologique.
Transformer notre économie, enfin, c’est nous doter de nouvelles capacités industrielles, c’est réarmer notre indépendance économique et faire de la France un pays mieux préparé au défi technologique de demain. Je vous l'ai dit, j'étais, lundi, à Lyon puis à Grenoble sur cette thématique industrielle. Le plan de relance y consacre des moyens inédits, avec des résultats que j'ai pu constater sur place. Quel symbole, notamment dans l'Isère, que celui de la relocalisation de la production du Paracétamol. Mais il nous faut multiplier ces exemples. Nous lancerons donc, à la demande du Président de la République dans les prochaines semaines, un nouveau plan d'investissement pour bâtir la France de 2030, et faire émerger dans notre pays et en Europe les grands champions de demain dans les domaines du numérique, de l'énergie verte, de l'industrie décarbonée, des biotechnologies ou encore de l'agriculture et de la forêt. Ce ne sont là que des premiers exemples. Il ne s'agira pas, j'ai déjà eu l'occasion de le dire, d'un plan de relance bis, mais bien d'un travail sur un temps plus long visant à porter des investissements de rupture concernant les secteurs industriels et économiques d'avenir. Nous présenterons ce plan France 2030 au cours de la première quinzaine d'octobre, avec une traduction dès 2022. C'est un enjeu majeur d'emplois, d'aménagement du territoire, mais surtout et peut-être surtout, d'indépendance nationale. C'est ce que nos concitoyens, je le crois profondément, attendent de nous : gérer au mieux cette crise de la façon la plus sérieuse, la crise sanitaire, la crise économique, mais aussi savoir très vite tirer les conséquences plus structurelles de cette crise. Quelle faiblesse a-t-elle révélé ? Quelles difficultés structurelles a-t-elle mis en relief ? C'est la responsabilité des pouvoirs publics d'analyser ça et de façon évidemment partagée, concertée, de savoir le plus vite possible en tirer toutes les conséquences. Tout faire pour éviter une reprise de l'épidémie, amplifier la reprise économique, voilà les deux grands impératifs de cette rentrée.
Mais évidemment, l'action du Gouvernement ne s'arrêtera pas et ne s'arrête pas là. Ce matin, nous avons passé en revue l'ensemble des chantiers engagés, il y en a beaucoup. Mais je souhaite, devant vous, insister sur 3 d'entre eux qui vont nous mobiliser plus particulièrement.
Le premier, c'est encore et toujours la protection de nos concitoyens contre les violences et l'action contre l'insécurité et la délinquance sous toutes leurs formes. Le procès des terroristes du 13 novembre s'est ouvert, nous rappelant évidemment les attaques lâches et monstrueuses que notre pays a subies au cours des dernières années, et y compris depuis que je suis chef du Gouvernement. Je veux d'abord avoir une pensée pour toutes les familles des très nombreuses victimes qui attendent à l'occasion de ce procès que justice soit rendue. Mais je veux surtout réaffirmer notre détermination à tout faire pour juguler la menace terroriste. Les moyens humains et techniques de nos services ont été considérablement renforcés. Notre arsenal n'a d'ailleurs jamais cessé de s’enrichir depuis la sortie de l’état d’urgence en 2017. Il fallait sortir de l’état d’urgence et pour autant bien entendu, continuer à accroître nos moyens de surveillance et d’intervention. Vous le savez, le Parlement a encore adopté cet été une nouvelle loi dit SILT qui pérennise et renforce nos outils contre le terrorisme. Nous nous attacherons dans les prochains mois à décliner toutes les dispositions de ce texte pour accroître encore notre capacité à agir. Il en sera de même de la loi sur la protection et le renforcement des principes de la République, validés, vous le savez, par le Conseil constitutionnel il y a quelques semaines et qui, elle aussi, nous dote de leviers juridiques nouveaux pour agir contre toutes les formes de radicalisation. Et je voulais vous dire qu'avec l'ensemble des ministres concernés, je préside très régulièrement des réunions visant à nous assurer du déploiement effectif de l'ensemble de ces nouvelles dispositions. Protéger nos concitoyens, c'est aussi déployer des moyens inédits pour faire reculer l'insécurité et la délinquance. Alors que les effectifs de policiers et de gendarmes avaient baissé depuis plusieurs années, nous aurons créé, je peux le dire aujourd'hui, alors que le projet de loi de finances pour 2022 est bouclé, nous aurons créé sur ce quinquennat 10 000 nouveaux postes. J'entends beaucoup de gens parler de ces sujets. Nous avons agi et notre bilan soutient toute comparaison. Concrètement, cela signifie que chaque circonscription de police ou de gendarmerie comptera plus d'effectifs en 2022 qu'en 2017. Au-delà des moyens, ce sont aussi des méthodes, de l'organisation, des outils pour la police et la gendarmerie que nous devons amplifier et moderniser. C'est l'objet du Beauvau de la sécurité que j'ai ouvert au début de l'année et que le Président de la République va conclure la semaine prochaine et dont les suites très concrètes, très opérationnelles, auront vocation à se traduire dès le budget 2022, mais aussi à donner de la visibilité sur les années suivantes. Agir contre la criminalité et la délinquance, c'est aussi peut-être, me permettrez-vous de vous dire, surtout renforcer la capacité de la justice pour apporter des réponses judiciaires proportionnées à la hauteur de ce qu'elles doivent être. Cela a été l'un des axes forts de mon engagement pris à la faveur de ma déclaration de politique générale prononcée devant le Parlement il y a un peu plus d'un an. Tous nos concitoyens, je dis bien, tous, voient bien qu'il est nécessaire sans doute de renforcer, comme nous le faisons, les forces de sécurité, qu'il est indispensable d'agir sur la prévention et l'éducation. Et je veux vous répéter ici qu'en dédoublant des classes dès le plus jeune âge, nous concourons à l'amélioration de l'éducation et nous agissons in fine contre l'insécurité. Mais tout cela, mesdames et messieurs, ne serait pas suffisant s'il n'y a pas de suites judiciaires aux faits de violence et de délinquance. Et pendant trop d'années, là encore, notre pays, les comparaisons internationales nous sont très défavorables a délaissé le service public de la justice. Il n'a pas assez de moyens. Il n'y a pas de secret. Il est insuffisamment numérisé et informatisé. Nous devons aider, nous devons conforter ce qu'est le cœur de l'État régalien. J'en ai fait une marque de mon action à la tête de ce Gouvernement. Cette marque s'est traduite, vous le savez, par une augmentation inédite depuis des décennies de 8 % du budget de la justice en 2021. Je vous annonce ou vous confirme que le projet de loi de finances pour 2022, qui sera présenté dans quelques jours en conseil des ministres, renouvellera cet effort de +8 % en 2022. C’est absolument inédit et cela va commencer à produire ses résultats. Grâce à ces moyens, nous pourrons, avec le Garde des Sceaux, aller plus loin pour rénover et renforcer le lien entre les citoyens et la justice au service d’une plus grande confiance. A cet effet, le Président de la République va lancer au début du mois prochain, un autre rendez-vous, les états-généraux de la justice annoncé au mois de juin dernier. Et voyez, nous avons doublement changé nos habitudes. La première, c’est que nous avons d’abord dégagé des moyens.  Et dans la durée, pour éviter de penser que ces états généraux pourraient se limiter à une simple discussion. Non. Ils pourront s'appuyer sur des moyens budgétaires nouveaux et considérablement renforcés. Et la deuxième innovation, c'est que nous allons, cela vous sera présenté le moment venu faire participer très largement nos concitoyens, la population à ces états généraux de la justice. La justice, c'est l'affaire de tous. C'est une des grandes causes de l'action gouvernementale.
Autre enjeu de protection sur lequel nos concitoyens attendent que nous agissions jusqu'au dernier jour leur protection sociale. Tout en le mettant à rude épreuve, la crise a démontré combien notre système était précieux. Elle a aussi, là encore, révélé ses limites ou ses faiblesses. Il nous faut donc le consolider, le renforcer et l'améliorer, à commencer, bien évidemment, par notre système de santé qui a besoin d'un investissement massif. Nous avons commencé l'an dernier avec les accords de Ségur, signés dès mon arrivée à Matignon, par les partenaires sociaux majoritaires et qui ont permis d'augmenter à hauteur d'environ un peu plus qu'un treizième mois, les salaires de plus de 1 million et demi de soignants dans les hôpitaux et les EHPAD. Après les revalorisations salariales, nous sommes maintenant engagés dans la phase 2 du Ségur, celle de l'investissement pour la modernisation de nos établissements de santé et de notre offre de soins. Nous allons y consacrer 19 milliards d'euros; c'est une somme colossale et inédite ; et nous allons dévoiler dans les prochaines semaines, avec évidemment le ministre des Solidarités et de la Santé, la carte des sites retenus pour ces investissements. Autre enseignement de la crise sanitaire et en particulier des périodes de confinement, les Assises nationales de la santé mentale qui se tiendront très prochainement, permettront d'annoncer de nouvelles initiatives en matière d'organisation et de prise en charge des soins psychiatriques et psychologiques. Au rang des avancées sociales, la loi bioéthique promulguée cet été, élargie comme le Président de la République, s'y était engagée, la procréation médicalement assistée aux couples de femmes et aux femmes célibataires. Ce droit entrera en vigueur à compter d'octobre prochain. Toutes ces priorités d'action se traduiront dans le dernier PLFSS, pardon, projet de loi de financement pour la Sécurité sociale que nous présenterons en Conseil des ministres le 6 octobre. Ce texte portera également des mesures nouvelles en vue de renforcer la cinquième branche de la Sécurité sociale que, je vous le rappelle, nous avons créée l'année dernière dans le champ de l'autonomie des personnes âgées et de la prise en charge de la dépendance. Ce défi du vieillissement, cette meilleure prise en compte du handicap, nous devons continuer de nous y préparer, même s'il ne prendra toute son ampleur que de manière progressive.
S'agissant des retraites, le séminaire a permis de réaffirmer la position du Gouvernement fixée par le président de la République pendant son allocution du 12 juillet dernier. La réforme des retraites est une nécessité absolue, d’abord pour en assurer la sauvegarde à long terme. Tous régimes confondus, le déficit attendu devrait atteindre cette année selon le COR 8 milliards d’euros et très vraisemblablement 11 milliards à l’horizon 2030. Mais aussi pour restaurer l’équité entre les cotisants dans un régime universel. La crise sanitaire a interrompu le processus de réforme et, comme je l’ai redit aux partenaires sociaux lorsque je les ai reçus la semaine dernière, ce processus, du reste modifié compte-tenu des conditions nouvelles, ne pourra reprendre que lorsque la pandémie sera sous contrôle et que la reprise économique sera suffisamment solide. C’est une question de bon sens, j’allais dire, c’est un préalable à la réussite de cette réforme très importante. A ce jour, ces conditions ne sont toujours pas réunies. Nous avons plus que jamais l’impérieux devoir de favoriser au maximum l’unité du pays. Enfin, dernière grande priorité débattue ce matin, le Gouvernement entend poursuivre dans les prochains mois le chantier de la réforme de l’État et des pouvoirs publics. Un projet de loi déjà examiné par le Sénat avant l’été sera soumis à l’Assemblée nationale au mois, au début du mois de décembre. Il comprendra des dispositions sur le fonctionnement de l’État et des collectivités locales dans les territoires et permettra aussi d’accompagner la mise en œuvre des chantiers ouverts, par exemple la semaine dernière à Marseille par le Président de la République pour porter une nouvelle ambition dans cette métropole. Nous voulons sans cesse et toujours davantage faire confiance aux territoires, c’est aussi là encore l’une de mes marques de fabrique. Nous allons continuer à réformer l’État pour qu’il soit plus proche de nos concitoyens et davantage présent dans les territoires. L’État dont l’utilité a été clairement rappelée pendant cette crise sanitaire et je veux encore saluer tous ses serviteurs qui, à côté de ceux des collectivités territoriales, des organismes de protection sociale et des associations n’ont cessé d’être sur le pont depuis de longs mois. Pour cela, les pouvoirs et les moyens des services de l’État dans les départements centraux, ça aussi c'est un enseignement de la crise, le nécessaire renforcement de la proximité, ses pouvoirs et ses moyens seront renforcés autour du fameux couple maire-préfet dont j'ai depuis longtemps fait l'apologie. Conformément à ce que j'avais annoncé au moment de ma prise de fonction, toutes les créations d'emplois qui seront autorisées dans le budget 2022 seront affectées, sauf exceptions justifiées, dans les services départementaux de l'Etat et pas dans les administrations centrales.
S'agissant de la haute fonction publique, nous mènerons, comme nous l'avons annoncé en avril dernier une refonte profonde et indispensable des modalités de recrutement, de formation, de gestion, des carrières des cadres supérieurs et d’accès aux grands corps de l’État. Le nouvel institut national du service public remplacera l’ENA le 1er janvier prochain. Nous devons conduire davantage de hauts fonctionnaires sur le terrain, nous devons là encore rapprocher la décision des territoires de la République.
Enfin, ai-je besoin de vous rappeler que le 12 décembre prochain se tiendra la troisième consultation référendaire en Nouvelle-Calédonie. Nous sommes à cet effet pleinement mobilisés avec le ministre des Outre-mer qui se rendra sur place en octobre pour que la consultation se conduise dans de très bonnes conditions et pour que l'information des électeurs soit la plus complète et la plus objective possible.
Vous le voyez, l'agenda des premières semaines et des prochains mois sera finalement aussi intense que si nous étions au début d'un quinquennat et s'y ajoutera à compter du 1er janvier prochain, un rendez-vous majeur.
La France prendra la présidence de l'Union européenne, et ce, pour les six premiers mois de 2022. Nous avons consacré un long temps séminaire de ce matin à cette échéance. Car cela se prépare sur le plan matériel et sur le plan politique. Et j'ai moi-même, depuis plusieurs mois, animé plusieurs réunions de ministres pour préparer cette présidence.
La France présentera à ses partenaires avant la fin de la présente année les priorités d'action que nous entendons porter pendant ces six mois. Elles viseront notamment à renforcer l'Europe sociale via, nous l'espérons, la mise en place d'un salaire minimum européen, à faire avancer la nouvelle ambition européenne en matière de réchauffement climatique, avec notamment la mise en place d'une taxe carbone aux frontières de l'Union et à engager enfin une indispensable réforme de la politique migratoire européenne.
Mesdames et messieurs, vous l'avez compris, le Gouvernement est à la tâche, pleinement et totalement à la tâche, avec une seule boussole : le service du pays, la protection de nos concitoyens, la préparation de notre avenir. 200 jours nous séparent des prochaines échéances démocratiques, rendez-vous évidemment essentiel pour notre pays. 200 jours pour agir jusqu'au bout, car c'est non seulement l'intérêt du pays, mais c'est évidemment la conception que nous nous faisons de notre responsabilité.

 

Jean-Yves Le Drian (ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
Face à l’urgence humanitaire en Afghanistan, la France a décidé de débloquer 100millions€ qui financeront des programmes humanitaires mis en place par les agences ONU ou par des acteurs humanitaires. En Afghanistan, près de la moitié de la population est en danger, dont plus de 4 millions de femmes et près de 10 millions d’enfants. Notre responsabilité est d’être à leurs côtés dans cette épreuve.

 

Barbara Pompili (ministre de la Transition écologique)
- Chaque année nous produisons 350M de tonnes de déchets, dont 120 ne sont pas recyclées. Pour faire de l’économie circulaire la norme, j’annonce aujourd’hui 370 M€ pour innover et changer d’échelle, de la conception des produits, jusqu’à l’intégration de matériaux recyclés.

- Le plan vélo du Gouvernement a été lancé il y a 3 ans. Depuis les déplacements à vélo et les kilomètres de pistes cyclables ont augmenté de 30%. 850 millions d'euros auront été investis à l'échelle du quinquennat pour donner naissance à une Nation du vélo.

 

Jean-Michel Blanquer (ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)
- [Covid19 & vaccinaton] 67 % des 12-17 ans ont eu une dose, et 54 % sont complètement vaccinés. D’ici la fin du mois, tous les élèves auront eu une proposition via leur établissement, et l’on espère dépasser les trois quarts de vaccinés très vite ;

- [Uniforme à l’école] Moi, je n’ai jamais eu de problème avec le principe de l’uniforme pour plusieurs raisons. La première, c’est qu’on a un problème (...), celui des marques ou de l’allocation de rentrée, c’est-à-dire le fait qu’il y a une concurrence à l’achat de biens de consommation très chers entre les enfants, et puis on leur met dans la tête des objectifs de se procurer tel vêtement de marque ou tel objet de marque, et ça c’est une très mauvaise chose. Donc une vertu d’un habit commun, c’est celle-là.
Je suis pour que les établissements soient libres de pouvoir le faire. On ne peut pas faire ça s’il n’y a pas une adhésion de la communauté, c’est-à-dire des parents d’élèves, des élèves, des adultes. J’ai moi-même contribué à ce qu’un établissement, dont j’ai contribué à la fondation, qui est l’internat d’excellence de Sourdun ait l’uniforme. Aujourd’hui, ils l’ont et c’est très bien. Et si demain on décidait l’uniforme pour tous, tout de suite, je pense qu’il y aurait beaucoup d’effets contreproductifs. Ça aurait un coût, mais qu’on pourrait assumer (....). Je suis pour que ça soit basé sur le volontariat et que ça se développe parce que ça permet de lutter contre un certain nombre de phénomènes.

 

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance)
- Les oppositions sont à contretemps en proposant des dépenses de fonctionnement à tous les étages qui ne préparent pas l'avenir de notre pays. Nous, nous avons dépensé de l'argent pour protéger notre économie et nous investissons dans les technologies et les emplois de demain.

- Le pouvoir d’achat des Français a été maintenu. En 2021, il a augmenté de plus de 2% alors même que nous sommes confrontés à une crise économique historique. C’est la preuve que l’État a protégé le pouvoir d’achat des Français.

- Depuis 2020, la France ne soutient plus financièrement les projets d'exportation pour le secteur du charbon. Soyons à la hauteur du défi climatique ! Nous voulons que tous les pays de l'OCDE s'y engagent aussi.

- Avec la Dgccrf [Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes], nous protégeons les consommateurs des pratiques douteuses de certains influenceurs sur la publicité déguisée.

 

Gérald Darmanin (ministre de l'Intérieur)
- Jamais un Président de la République n’aura donné autant de moyens et autant investi dans la sécurité de nos concitoyens : d'ici la fin du quinquennat, il y aura 10 000 policiers et gendarmes supplémentaires par rapport à 2017.

- Plus 1,5 milliard € pour le budget du ministère de l'Intérieur : c'est historique et c'est du concret ! Ce budget fera une place centrale au matériel du quotidien. Sur le quinquennat, deux-tiers des véhicules de la police et de la gendarmerie auront ainsi été renouvelés.

- La menace terroriste reste élevée en France. Face au danger permanent, nos forces de sécurité sont pleinement mobilisées : 36 attentats ont été déjoués depuis 2017.

- J’ai engagé la procédure de dissolution à l’encontre de la ligue de défense noire africaine. Le Gouvernement n'a jamais eu la main qui tremble pour dissoudre les associations ou groupements de fait qui appellent à la haine et à la discrimination.

 

Elisabeth Borne (ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion)
- À l'heure de la reprise, nous devons redoubler d'efforts pour répondre aux besoins de recrutement des entreprises et lutter contre le chômage de longue durée.

- Grâce à 1jeune1solution, à la mobilisation des entreprises et des acteurs de l'emploi et de l'insertion, nous avons préservé l'emploi des jeunes.

- Nous avons réuni les plateformes de livraison qui nous ont présenté leur plan d'actions pour lutter contre la sous-traitance irrégulière observée dans leur secteur et améliorer les conditions de travail des livreurs. Nous veillerons à sa bonne application.

 

Eric Dupond-Moretti (Garde des Sceaux, ministre de la Justice)
Le régime d'irresponsabilité pénale appelle des ajustements. L'arrêt rendu par la Cour de cassation dans l’affaire  Sarah Halimi a nourri un sentiment d'injustice.

 

Olivier Véran (ministre des Solidarités et de la Santé)
- Aux établissements habilités à pratiquer la PMA, j’ai annoncé ce jour que 8 millions d’euros supplémentaires leur seront alloués. Une condition : réduire les délais d’attente à moins de 6 mois.

- Avec la PMA pour toutes, de nouvelles familles vont voir le jour.

 

Annick Girardin (ministre de la Mer)
- Lors des Assises de l'économie de la mer, le président Emmanuel Macron a annoncé l'augmentation du plan France relance en faveur de la pêche et de l'aquaculture de 50 millions d'euros. Avec le Brexit et la crise sanitaire, les professionnels de la pêche n'ont pas été épargnés. Une nouvelle preuve que le gouvernement est à leurs côtés !

- La mer retrouvée au Gouvernement, tant d’années après sa disparition, traduit la volonté présidentielle de donner une pleine dimension politique à des enjeux stratégiques. Les prémices de ma feuille de route ont été très clairement énoncées par le Président de la République à Montpellier, lors des Assises de l’économie de la mer le 3 décembre 2019. Bientôt deux ans après, un premier bilan permet de montrer le chemin parcouru dans six domaines : l’environnement marin et sa biodiversité, la transition éco-énergétique du monde maritime, la recherche et l’acquisition de connaissances, le renforcement des ports français, le soutien aux composantes de l’économie maritime et le renforcement de la sécurité dans les espaces maritimes.
Le ministère de la Mer est celui du 14e objectif de développement durable des Nations-Unies : Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable. L’action de mon ministère s’ancre autour de trois axes résolument interdépendants : l’environnement, l’économie bleue et le rayonnement maritime de la France. Nos politiques maritimes sont résolument orientées vers la recherche constante de l’équilibre des usages et des usagers de la mer. Nous voulons agir à travers la planification, sur le long terme, des activités en mer et sur le littoral. Avec un point d’orgue : la concertation avec l’ensemble des usagers de la mer. C’est ainsi que nous parviendrons
à trouver un terrain d’entente pour satisfaire l’intérêt général tout en redonnant à la France sa dimension de puissance maritime dans le monde. Pour ce faire, il est notamment nécessaire d’en faire un pays avec plus de marins expérimentés et avec une flotte de commerce encore mieux tournée vers le monde. C’est pourquoi le Gouvernement a lancé le Fontenoy du maritime. Ce large exercice participatif, associant l’ensemble des acteurs de l’écosystème maritime, a une vocation : redynamiser et améliorer la compétitivité du pavillon français.

 

Frédérique Vidal (ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation)
- L'Etat a débloqué des financements considérables pour maintenir la R&D en cette période de crise. Dans le cadre de France relance, plus de 2 000 emplois seront ainsi préservés.

- La France était 6e au classement de Shanghai en 2017. Aujourd'hui, elle se positionne au 3ème rang mondial, elle est 1ère en mathématiques. C’est un élément majeur de reconnaissance internationale pour nos universités.

 

Amélie de Montchalin (ministre de la Transformation et de la fonction publique)
- Numériser pour simplifier le service rendu au citoyen, c’est notre engagement : la plainte en ligne sera mise en œuvre dès 2023.

- Les salaires des professeurs ont plus augmenté sous notre quinquennat que sous le précédent. Emmanuel Macron a fait plus pour le salaire des enseignants que son prédécesseur !

- Zemmour pense que la politique est un jeu de dupe. La politique c’est de s’occuper de la vie quotidienne, d’avoir des résultats, pas de lancer des anathèmes, des polémiques, des sujets clivants et se dire qu’on existe.

- Les discriminations anti-LGBT+ n’ont pas leur place dans la fonction publique. Nous lançons un plan national de 3 ans qui met le paquet sur la formation des agents et les outils de signalement dans chaque administration.

- Démagogie. C’est le gouvernement qui a augmenté les fonctionnaires de catégorie C, décidé la prise en charge de la mutuelle par l’employeur, relevé les agents au-dessus du SMIC. Anne Hidalgo ne l’a pas fait à Paris. Avant de donner des leçons, mieux vaut balayer devant sa porte.

 

Elisabeth Moreno (ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances)
- Bâtir une société égalitaire passe par insuffler la culture de l'égalité dès le plus jeune âge en déconstruisant les stéréotypes qui assignent et qui enferment. L'éducation est le premier pilier de l'égalité.

- L’accès à la contraception, à l’IVG et l’éducation à la sexualité dès le plus jeune âge sont fondamentaux. Merci au planning familial de garantir le droit des femmes à disposer librement et sans contrainte de leur corps. La contraception sera désormais gratuite jusqu’à 25 ans. C’est une avancée pour les droits des femmes et un acte de solidarité pour notre jeunesse.

- La PMA pour toutes les femmes est un acte d'égalité.

- S’il porte en lui des valeurs universelles d’égalité, le sport demeure malheureusement un univers où les LGBTphobies sont légion sur les terrains comme en dehors, dans le sport amateur comme professionnel. Trop souvent, les discriminations liées à l’homophobie, la lesbophobie, la biphobie ou encore la transphobie y sont banalisées. L’insulte «PD» reste par exemple très répandue dans les enceintes sportives. Il reste difficile encore aujourd’hui de vivre sa pratique sereinement, que l’on soit athlète, simple pratiquant ou supporter. Moqueries, insultes, menaces ou rejets demeurent, trop souvent, le quotidien des personnes LGBT+ dans le sport. Je me réjouis que de plus en plus de sportifs se saisissent de cette question en témoignant de leur parcours, qu’ils soient encore en activité ou pas.

- Avec Roxana Maracineanu, ministre des Sports, nous œuvrons pour que le sport soit vecteur de mixité, de citoyenneté et de respect. Sensibiliser et former constituent ainsi les deux piliers que nous avons édictés dans le Plan national d’actions pour l’égalité, contre la haine et les discriminations anti-LGBT+ 2020-2023 que j’ai lancé le 14 octobre 2020. Ce combat pour un «sport inclusif» nécessite aussi l’engagement des associations, chevilles ouvrières indispensables, qui font un travail remarquable sur le terrain et dans les écoles. Nous avons entre autres lancé le label FIER qui vise à évaluer les fédérations sportives sur leurs politiques et actions pour lutter contre les LGBTphobies. La Ligue nationale de rugby est par exemple force motrice en la matière. Par ailleurs, la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT finance des associations sportives pour favoriser l’inclusion. Dimanche, je me suis rendue pour la deuxième année consécutive au Forum de rentrée de la Fédération Sportive Gaie et Lesbienne, où j’ai notamment rencontré les réalisateurs et les sportifs du magnifique documentaire «Faut qu’on parle». Astrid Guyart, Céline Dumerc, Amandine Buchard, Kevin Aymoz, Jeremy Stravius et Jeremy Clamy sont des sources d’inspiration pour de nombreux jeunes LGBT+.

- Il est plus difficile de s’épanouir dans le sport et d’y réussir lorsque l’on est lesbienne, gay, bisexuel ou transgenre. L’ancien footballeur Ouissem Belgacem décrit cette réalité dans son livre dont le titre, «Adieu ma honte», sonne à la fois comme une libération pour lui et un signal d’alarme pour nous tous. Son histoire n’est pas isolée. Elle est révélatrice de notre société, d’une homosexualité difficile à assumer, d’une homophobie difficile à dénoncer et d’une omerta depuis trop longtemps éludée, mise sous le tapis. La semaine dernière, je me rendue avec lui dans un lycée à Paris où nous avons échangé avec les jeunes de l’association AGIS. Ouissem a témoigné auprès d’eux de son histoire de manière très pédagogique. C’est aussi de cette façon que l’on fait évoluer notre société, par la transmission.

- Les Jeux de Tokyo ont été les Jeux Olympiques et Paralympiques les plus inclusifs par le nombre d’athlètes gays, lesbiennes, transgenres et même non-binaires qui y ont participé. Ceux de Paris 2024 seront l’occasion de décupler les valeurs d’inclusion véhiculées par le sport. Le 26 juillet 2018, Tony Estanguet, président du Comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, a signé une charte d’engagement LGBT+ avec l’association l’Autre Cercle. J’ai aussi rencontré récemment Michel Cadot, délégué aux Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 qui, aux côtés de Tony Estanguet, prépare les JO les plus inclusifs de l’histoire. Cet immense évènement nous permettra de continuer à faire évoluer les mentalités et accepter chacun pour ce qu’il est tout simplement.

 

Franck Riester (ministre chargé du commerce extérieur et de l'attractivité)
Nos producteurs de champagne doivent pouvoir retrouver des débouchés pérennes. Nous restons extrêmement vigilants et totalement déterminés à défendre les intérêts à l’export de cette filière, porte étendard de l’excellence française.

 

Jean-Baptiste Djebbari (ministre chargé des Transports)
- Dans les mois à venir, chacun ira de son couplet sur le besoin de «ré-enchanter la France». Rares sont ceux qui vous diront comment ils comptent s’y prendre. Plus rares encore sont ceux qui évoqueront les transports, la logistique. Pourtant on ne peut transformer le pays sans eux.

- Le fret, c’est moins de bouchons, moins d’accidents, moins de pollution. Je veux que nous lui redonnions la place qu’il mérite.

- C’est historique : l’Etat investira 170 millions d’euros par an, jusqu’en 2024, pour soutenir les trains de marchandises.

- Quand il y a concurrence entre le TGV et l’avion, c’est en général le TGV qui gagne. Et c’est très bien. Paris-Strasbourg ? Depuis le TGV, presque plus de ligne aérienne. Paris-Bordeaux ? Le TGV a capté 60% de la clientèle avion en moins de 6 mois

- Je n’ai pas proposé de nationaliser nos autoroutes ; elles reviendront à l’Etat en 2031, quoi qu’il en soit. Ce que propose Arnaud Montebourg [et Marine Le Pen], à l’inverse, c’est de rompre les contrats avant leur date de fin. Et donc de devoir verser 45 à 50 milliards d’euros aux sociétés d’autoroutes. On finance comment ?

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)
- Lorsque l'on parle de l'industrie, il faut avoir en tête que l'industrie, ce sont plus de 70.000 postes ouverts, que les industriels recrutent, et que ce sont des métiers indispensables à la transition écologique.

- Une économie plus circulaire, c'est une économie plus compétitive, plus protectrice du climat et plus résiliente : c'est pour cela que nous annonçons l'accélération de la stratégie dédiée au recyclage. Elle permettra d'accompagner fortement nos industriels.

- Fournitures dans les industries de réseaux : nous devons faire de la commande publique un outil stratégique de politique économique.

- On entend tout et n’importe quoi sur le nucléaire, énergie qui permet à la France d’être un des pays les moins carbonés d’Europe. Enfin surtout n’importe quoi… Opposer énergies renouvelables et nucléaire est un non-sens. C’est grâce au nucléaire et à l’électricité toujours disponible que nous pourrons augmenter les énergies renouvelables sans renoncer à notre sécurité d’approvisionnement. Sans fourniture stable, on fait cmt avec la voiture électrique Anne Hidalgo? La filière nucléaire compte 220 000 professionnels dans 2 600 entreprises, qui œuvrent chaque jour pour notre sécurité d’approvisionnement en électricité. Que peuvent-ils ressentir, face à tant d’approximations ? Et quelles perspectives leur proposez-vous, Anne Hidalgo?

 

Marlène Schiappa (ministre chargée de la Citoyenneté)
- Très heureuse que la proposition de loi contre les thérapies de conversions soit enfin inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée! Combat que nous menons avec des collectifs et associations de longue date. Cette dérive sectaire doit enfin être interdite !

- Marine Le Pen, je me réjouis de voir que vous vous intéressez à la lutte contre le harcèlement de rue, que nous avons fait voter en 2018. Vous êtes parlementaire. Pourquoi n’avez vous proposé aucun amendement à ce moment-là ? Pourquoi ne même pas avoir voté cette loi ?
L’«outrage sexiste» est la définition juridique du harcèlement de rue. Conformément à l’article 621-1 du code pénal, c’est une infraction qui peut être punie d'une amende pouvant aller jusqu'à 750 €, voire 1500 € en cas de récidive. Vous proposez de faire du harcèlement de rue un délit passible de prison, or ce que vous décrivez comme harcèlement de rue est en réalité déjà considéré comme agression sexuelle et donc passible de prison. Vous confondez les deux.
Si une personne va au-delà de l’outrage sexiste et agresse sexuellement une autre personne (« frotteurs » dans les métros par exemple) ou bien si elle se rend coupable d’exhibition sexuelle, elle est passible de peines plus graves. On sort alors du champ de la contravention – et du tribunal de police - pour entrer dans celui du délit – et donc tribunal correctionnel. L’auteur peut encourir la prison et se trouve ipso facto sur les fichiers recensant les actes délictueux.
Vous parlez d’outils « efficaces et applicables ». Pourquoi avons-nous fait une verbalisation ? Car cela est immédiat et opérationnel ! Imaginez si demain les infractions étaient portées devant les tribunaux correctionnels. Ça alourdirait et allongerait la procédure, sans avoir la certitude que derrière il y aurait une peine privative de liberté : auquel cas il pourrait y avoir une amende. Or c’est déjà le cas !
Vous n’êtes même pas venue voter la loi de 2018 qui fait de la France le premier pays à verbaliser le harcèlement de rue !
Enfin, une fois la loi votée, le ministère de l’Interieur a lancé un grand plan de cartographie et formation des forces de l’ordre sur le harcèlement de rue. Nous poursuivrons ces efforts.
Je m’étonne que depuis 2017 (et avant !) on ne vous a jamais entendue rien proposer pour défendre les femmes face au harcèlement de rue et que cela vous vienne subitement en entrée de campagne…

 

Sarah El Hairy (secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de l’Engagement)
- Notre jeunesse est diverse, elle est engagée, elle est volontaire. Elle est notre avenir. Du concret : 9 Milliards d’€ pour la jeunesse afin d’aider chaque jeune à trouver sa solution. Le combat continue, pour chacun d’entre eux.

- Face au paradoxe d’une jeunesse très engagée mais qui ne vote plus, l’enjeu est clair : stop à l’abstention. L’apprentissage de la démocratie s’accompagne dès le plus jeune âge à l’école, et sur le terrain, dans nos villes. Les engagements se complètent et ne se substituent pas.

- J'ai toujours considéré que l'engagement politique et l'engagement citoyen doivent se compléter. Il ne faut pas voir d'un meilleur œil l'un ou l'autre, ils se renforcent. C'est pour cela que l'on accompagne la citoyenneté dès le plus jeune âge.

- Nos associations vivent pour et par leurs adhérents. Si nous avons réussi à tenir pendant la crise, c’est sa sortie qui est maintenant en jeu. Leur relance est l’affaire de tous.

 

Cédric O (secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques)
Le principe du pays d’origine est le fondement du marché unique. Cela nécessite que chacun assume ses responsabilités collectives. Sinon, c’est le collectif qui est en risque.

 

Adrien Taquet (secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles)
Je signe aujourd’hui un partenariat avec le département de la Côte d’Or. L’État se mobilise a hauteur de 3M€ sur deux ans pour la mise en place de projets concrets en faveur de la prévention et de protection de l’enfance.
Une contractualisation fondée sur 3 engagements forts:
agir le plus précocement pour répondre aux besoins des enfants et de leurs familles, sécuriser les parcours des enfants protégés et prévenir les ruptures. Renforcer la gouvernance et la formation des professionnels.
Cette démarche concernera tous les départements de France d’ici 2022 à travers la généralisation de ces partenariats L’État, comme les départements, sont au rendez-vous: aucun enfant ne doit être laissé de côté

 

Gabriel Attal (porte-parole du gouvernement)
- La Droite c’est un peu comme le serpent dans Le Livre de la jungle, quand ils s’adressent à la police c’est “ayez confiance, ayez confiance” puis quand ils sont élus, ils suppriment des effectifs.

- Le fait d’avoir des jeunes policiers qui arrivent sur le terrain, qu’on envoie tout de suite dans des quartiers difficiles, qui n’ont pas été suffisamment formés pour faire face à certaines situations, c’est un problème.

- La liberté chérie de Marine Le Pen est une liberté égoïste, revancharde, qui bafoue l'égalité et méprise la fraternité.

- Si Marine Le Pen pouvait ne pas être au 2nd tour de l'élection présidentielle, ce serait une excellente nouvelle pour le pays.

- Je viens de la gauche, mais je me retrouve totalement dans la politique qui est menée par ce gouvernement.

- Il n'y aura pas de réforme [des retraites] tant que la situation épidémique n'est pas maîtrisée.

 

Assemblée nationale
Richard Ferrand (président)
40 ans d’abolition de la peine de mort célébrés aujourd’hui. C’est avec émotion et respect que j’accueille Robert Badinter, qui nous honore de sa présence. Il s’exprimera pour commémorer cette loi historique et porter son combat en faveur de l’abolition universelle.

 

► Partis politiques

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stanislas Guerini (délégué général)
Réserve opérationnelle, centre de formation, transparence de l’IGPN, augmentation de moyens, plainte en ligne pour tous etc. Depuis 2017 nous agissons parce que « la sécurité est l’affaire de tous, c’est un bien commun».

 

Christophe Castaner (président du groupe à l’Assemblée nationale)
- La maison commune, nous la construisons et nous la pratiquons tous les jours depuis quatre ans avec le Modem, puis avec Agir à l'Assemblée. Bien sûr, elle peut être un outil important, mais elle reste un outil et pas une fin en soi. Ceux qui l'appellent de leurs voeux, à commencer par François Bayrou, se fixent un double objectif que je partage. A court terme, il s'agit de fluidifier notre schéma d'organisation, de le rendre plus visible, plus cohérent. 
Mais dans l'immédiat, ce sera d'abord et avant tout la campagne présidentielle qui constituera le coeur de la Maison commune. Nous verrons si le président de la République est candidat et s’il est, nous serons collectivement derrière lui. 
Il y a ensuite un objectif de moyen terme : la constitution du pôle démocrate dont notre pays a besoin. Même si nous sommes la première force politique du pays, nous sommes toujours enfermés par la lecture persistante du seul clivage gauche/droite. Nous n'avons pas réussi à installer dans le champ politique l'évidence d'une force démocrate. Cet objectif justifie la création d'une maison commune, pour construire à 10 ans. 
Si la maison commune vise à un enfermement et à un rétrécissement sur ses bases actuelles, elle n'a pas d'intérêt. En revanche, elle a un intérêt si son but est d'élargir encore la majorité présidentielle. 
Je prône un mouvement fait de souplesse, de cohérence et de liberté. Maison commune ne signifie pas parti unique et je ne suis d'ailleurs pas favorable à l'existence d'un seul groupe parlementaire. Mais il faut qu'il y ait des règles communes. Ni les uns ni les autres n'ont vocation à disparaître. Nous avons des histoires, des cultures, des approches à préserver. L'uniformité est parfois la conséquence de l'unicité. Je n'aime pas l'uniformité, l'altérité tient éveillé.  

- L'élargissement (de la majorité actuelle] doit se faire à la fois avec les sociaux-démocrates - de gauche - mais aussi avec les démocrates de centre-droit et les Républicains qui ne peuvent aujourd'hui se retrouver au sein des LR qui ont perdu leur boussole.   Mais le vrai enjeu de cet élargissement politique réside aussi dans le fait de dépasser les partis politiques traditionnels. Il faut trouver des formes démocratiques inédites. 

- Je ne veux nier ni la droite ni la gauche, je veux qu'existe une force : celle de l'approche progressiste et démocrate. Raison pour laquelle je ne suis pas favorable à la bunkerisation. Edouard Philippe et le parti qu'il souhaite créer auront un rôle à jouer dans ce dispositif. Comme délégué général de LaREM, quand nous avons préparé la campagne européenne, nous avons réussi un premier élargissement : nous sommes allés chercher Agir, mais aussi une partie de la droite organisée autour d'Alain Juppé. A l'époque, dans le même esprit, j'ai également échangé avec François Rebsamen ou Johanna Rolland par exemple, mais aucun n'a franchi le Rubicon - contrairement aux personnalités de droite. 

- Edouard Philippe est un homme à la fois fidèle et libre. Nous aurons besoin de lui. Il est dans notre majorité, il est dans cette maison commune, de fait. Je sais que nous pourrons compter sur lui.  

- Anne Hidlago est prête à passer le périphérique pour découvrir la «province» et ça l'inspire. J'en suis ravi. Mais avant d'aller en province, il faudrait déjà qu'elle s'arrête de l'autre côté du périphérique et qu'elle parle avec les habitants d'Ile-de-France. Finalement, quelle est la différence entre Benoît Hamon et elle ? Et puis quelle est sa ligne politique ? Je l'ignore. C'est le problème du Parti socialiste depuis quatre ans : il n'a pas pris le temps de réfléchir ni à ce qui s'était passé ni au projet politique qu'il souhaite désormais porter. Ils n'ont pas eu d'idées nouvelles. 
C'est la même chose à droite. En ce début de campagne, on voit une foule de candidats qui se lancent pour des raisons personnelles, collectives, d'égo ou de marketing. Pour certains, ce sera même un exercice de thérapie, certes plus onéreux qu'un rendez-vous avec un professionnel. Tous nous ressortent les mêmes thèmes et les mêmes solutions de campagne d'il y a cinq ou dix ans. Aucun des partis d'opposition n'a pris le temps de réfléchir. Sur le régalien, la droite nous ressort du Nicolas Sarkozy d'il y a quinze ans mais je suis convaincu que même lui a évolué en la matière - puisque la société aussi. Nous vivons une répétition de campagnes déjà vues et déjà perdues. 
Ceux qui se revendiquent de la famille politique de Nicolas Sarkozy ont une vision très classique de la sécurité par exemple. Personne ne parle des nouveaux risques, à commencer par la cybercriminalité, les ingérences étrangères, le cyberharcèlement ou la criminalité environnementale. 
Plus globalement, nous devons porter dans la campagne ces sujets perçus par les citoyens mais pas encore formalisés par les politiques, alors nous aurons un temps d'avance. La campagne telle qu'elle démarre en ce moment nous rabaisse politiquement parce qu'elle est soit revancharde, soit nostalgique. La pauvreté des sujets de fond abordés dans cette précampagne me désespère. 

- Je considère encore que Marine Le Pen est notre première adversaire. Je ne fais pas partie de ceux qui l'ont enterrée. Notre capacité de zapping permanent est étonnante. Avant les régionales, tous disaient qu'elle pouvait gagner le second tour. Elle a perdu les régionales et on dit alors «ne parlons plus d'elle». Nous aussi, nous avons perdu les régionales mais nous pouvons gagner l'élection présidentielle. Tout ce discours n'est pas très cohérent. J'observe qu'elle vient de publier une affiche de campagne au nom des «Libertés» mais je n'oublie pas qu'elle s'aligne sur Vladimir Poutine, Viktor Orban ou les pangermanistes avec qui elle dansait il y a quelques années. Nous n'avons définitivement pas la même définition de la liberté. 

- Politiquement, Eric Zemmour n'est rien. Il se cache derrière une non-campagne et des idées nauséabondes. S'il est candidat, il devra se présenter avec un projet autre que celui de la peur. Avez-vous déjà entendu une proposition, en dehors de son constat hystérisé ? Il n'en a aucune. C'est un objet médiatique avant d'être un objet de campagne, qui porte une vision rance de la France. 

- Notre pays sort d'une crise profonde. Il est encore convalescent et on ne connaît pas l'évolution future du virus. Cette réforme (des retraites] sera nécessaire pour sauver notre régime de retraite mais les conditions posées en juillet par le président ne sont pas réunies. S'il a besoin d'être soigné, notre pays a aussi besoin d'être apaisé. Cela ne veut pas dire que nous arrêtons de réformer. Nous devons consacrer les derniers mois de ce quinquennat à des réformes à hauteur d'hommes et de femmes. La proposition de loi sur la sécurité civile et les pompiers par exemple - qui est issue de mon groupe - me paraît en ce sens très importante. On a vu leur engagement lors des incendies cet été, peut-être faut-il en tirer des enseignements et réarmer notre sécurité civile. En un mot : on continue. 

- Si l'augmentation du Smic est un des éléments qui permet de partager les fruits de la croissance, évidemment j'y suis favorable. Mais il faut aussi regarder ce que nous avons fait : les bas salaires ont augmenté de plus de cent euros nets par mois depuis le début du quinquennat grâce à l'effet de la prime d'activité et de la suppression des cotisations salariales chômage et maladie. Le niveau de vie de ceux qui sont au Smic a aussi augmenté grâce à la fin de la taxe d'habitation ou la prise en charge à 100 % par la Sécurité sociale des lunettes, prothèses dentaires et appareils auditifs. C'est essentiel de le rappeler parce que ce qui compte à la fin du mois n'est pas tant de savoir si le Smic augmente mais si l'on a plus de pouvoir d'achat ou non. 

- Notre message est clair : les thérapies de conversion sont inacceptables, et doivent être condamnées systématiquement. (…) Mettre définitivement fin aux thérapies de conversion, mieux identifier et condamner les auteurs, c'est le but du texte qui sera examiné à l'Assemblée en octobre.

- Face à ceux qui comme Zemmour agitent les haines et les rancoeurs pour tenter d'exister, il y a les mots de Robert Badinter : «l'abolition de la peine de mort est l'un des rares progrès que l'humanité puisse accomplir sur elle-même».

- Est-ce que Zemmour porte un programme ? Non, à part l'hystérisation du pays. Est-il utile au débat public ? Non plus. Zéro proposition sérieuse, que de la provocation. Il ne mérite pas toute cette attention autour d'une pseudo-campagne.

- Parlons vrai aux enseignants ! Revaloriser la rémunération des enseignants, nous le faisons. Bien plus que sous le quinquennat socialiste. Proposer un doublement des salaires, c'est de la démagogie de la part d'une gauche clientéliste qui a perdu tout sens des réalités.

- Nous sommes déjà la majorité du pouvoir d'achat : nous avons revalorisé la prime d'activité, supprimé la taxe d'habitation, augmenté le chèque énergie et baissé les impôts. Avec l'économie qui repart, il faudra aussi s'interroger sur la revalorisation des salaires.

- A défaut d'avoir des idées, Xavier Bertrand tente de donner des leçons. Mais qui a supprimé 12 500 postes de policiers ? Qui a été Ministre du Travail quand le chômage augmentait de 30% ? Face à un tel bilan il vaut mieux espérer l'amnésie collective !

 

Aurore Bergé (présidente déléguée du groupe à l’Assemblée nationale)
- Le mariage n'est pas une mise sous tutelle. Et le droit à l'IVG est un droit fondamental qui appartient à celle qui le vit dans son corps et dans sa chair. Après le débat sur les prénoms, celui sur la peine de mort, c'est donc celui sur l'IVG qui nous attend ?!

- Tenir ensemble pour revivre ensemble. La vaccination, c'est la liberté retrouvée.

 

● MoDem
Patrick Mignola (président du groupe à l’Assemblée nationale)
On reconnaît les hommes d’État au courage dont ils font preuve pour montrer la voie. Honneur à Robert Badinter, qui malgré l’opinion publique a permis que notre justice ne décide plus jamais de mettre un homme à mort.

 

► Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
- Devant le Parlement européen Ursula von der Leyen plaide avec insistance pour bâtir une Union européenne de la défense et appelle à un sursaut de volonté politique. Renaissanc européenne et Renew Europe ne disent pas autre chose. La présidence française de l’Union européen sera l’occasion d’avancer.

- Le seul chef d’Etat cité par Ursula von der Leyen ce matin devant le Parlement européen? Emmanuel Macron. Le sujet sur lequel elle souhaite avancer grâce à la France? La défense européenne. Il reste énormément de travail mais nos idées avancent et nous sommes attendus.

- L’OTAN a échoué en Afghanistan dans sa mission la plus ambitieuse ; les États-Unis sont fatigués d’être les gendarmes du monde : il nous faut bâtir sans délai une véritable défense européenne.

- Notre naïveté laisse sans voix : nous n’avons pas prêté assez d’attention aux secteurs stratégiques, souvent dans la zone grise entre le civil et le militaire, dans lesquels la coopération scientifique avec la Chine foisonne. (…) Et si on ouvrait les yeux ? Captation des savoirs, contrôle de la recherche, la coopération scientifique avec la Chine n’est pas anodine mais elle reste opaque et incontrôlée, au Royaume-Uni mais aussi dans le reste de l’Europe. Jusqu’à quand ?

 

Valérie Hayer
Ce fonds Brexit aura pour objectif de venir en aide aux plus touchés. À ceux pour qui les échanges avec le Royaume-Uni sont si essentiels. À nos pêcheurs en première ligne face au Brexit. À nos PME qui abondaient le marché britannique.

 

 

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