mercredi 7 septembre 2022

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. La parfaite égalité ne peut être que politique

Même s’il faut être formé et informé pour être capable de bien utiliser pour soi et pour la communauté ses droits d’humain, le seul domaine où la parfaite égalité est atteignable est le politique.

Pourquoi?

D’abord parce que le monde n’est pas injuste, il est ajuste.

Ensuite parce que la liberté, fondement même de la dignité humaine requiert le droit à la différence donc à une individualité irréductible à celle d’un autre donc à une ipséité qui se traduit dans des projets de vie où chacun d’entre eux est unique et où certains individus privilégient d’entreprendre et en attendent des gratifications en cas de réussite de la part d’une société qui profite de leur volonté de s’accomplir.

Donc, par nature et par nécessité, une inégalité sociale et/ou économique est très souvent une réalité positive parce qu’elle est la conséquence du degré d’implication dans les différents projets de vie.

Ce qui ne veut pas dire que l’on ne doit pas faire en sorte que la société soit la moins injuste possible notamment en matière sociale, c’est-à-dire qu’elle ne crée pas des inégalités qui sont issues de situations acquises où l’implication de l’individu est absente.

Car si les ajustices du monde ne sont pas réparables par leurs caractéristiques immuables, beaucoup d’injustices de la société peuvent être atténuées voire supprimées quand elles n’ont pas pour assise la capacité individuelle à créer de l’activité et du progrès.

Reste que l’injustice fait partie de la condition humaine et qu’elle est souvent une des conséquences du progrès.

Ainsi, sans entrepreneurs, sans individu qui ont l’esprit d’entreprise, pas de création d’activité donc de richesse donc d’emploi donc de revenus pour l’Etat, donc pas de vie en société possible.

La faillite du collectivisme atteste bien de cette réalité où l’individu est le moteur principal du progrès et qu’il en attend une reconnaissance de la société, une récompense qui est le plus souvent matérielle.

Ici, il ne s’agit pas de dire que cette situation est bonne ou mauvaise, morale ou immorale, elle est qu’on l’apprécie ou non.

Pour sortir de son sous-développement, la Chine, par exemple, a été obligée d’adopter les règles de la liberté économique et du marché, même si cette conversion est largement imparfaite et toujours sous la menace d’un régime totalitaire.

Le résultat a été un nombre conséquent de millionnaires et de milliardaires dans un pays où le régime se dit fièrement communiste, ce qui atteste de ce lien entre inégalités sociales et croissance économique, donc progrès social, in fine.

Mais, aujourd’hui, l’égalité politique est souvent imparfaite quand elle n’existe tout simplement pas.

Parce que cette égalité doit être de fait et ensuite être cultivée.

De fait, c’est-à-dire qu’elle est garantie par la loi.

Cultivée, c’est-à-dire quelle puisse être effectivement pratiquée.

Or, des limitations existent un peu partout, même dans les démocraties républicaines, sur l’égalité politique de fait et elle sont largement répandues dans sa pratique qui nécessite un citoyen éveillé, c’est-à-dire bien formé et informé, capable de comprendre les enjeux pour lui et la communauté dans laquelle il vit.

Si les démocraties étaient capables de réaliser réellement cette égalité politique, une grande partie du chemin vers une émancipation de l’individu dans une société où il serait un acteur responsable, à la fois, de son projet de vie, du respect de la dignité de l’autre, du bien vivre ensemble et gardien des biens communs, nous aurions réussi à mettre en place un système où nombre des problématiques sur les inégalités sociales, économiques et culturelles trouveraient «naturellement» leur résolution.

Car cette réelle égalité politique permettrait au plus grand nombre de réaliser effectivement leur projet de vie.

 

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