mardi 16 avril 2024

Regards Centristes 27. Pourquoi le Centrisme du 21e siècle est un humanisme


Regards Centristes est une série d’études du CREC qui se penchent sur une question politique, économique, sociale ou sociétale sous le prisme d’une vision centriste. Vingt-septième numéro consacré à la conception de l’humanisme du Centrisme qui est au cœur de sa pensée.

Quand on dit que le Centrisme du 21e siècle est un humanisme et même un humanisme intégral, cela signifie qu’il se réfère aux valeurs humanistes et que l’objectif du Centre est de faire en sorte qu’elles soient mises en œuvre effectivement.

Cela ne veut pas dire que le Centrisme estime qu’il y a eu forcément un progrès humaniste ou que l’humain est forcément bon par nature mais que les valeurs humanistes sont un but qui, en étant poursuivi, amènerait l’Humanité à devenir meilleure et à pouvoir inventer la meilleure société possible (à ne pas confondre avec l’utopie de la société parfaite).

D’ailleurs, le projet de la démocratie républicaine du 21e siècle défendu par les centristes se caractérise d’abord par la défense de valeurs humanistes plutôt que par le pouvoir du peuple, pour le peuple par le peuple

Ainsi, les valeurs humanistes (liberté, égalité, fraternité, respect) sont d’un degré supérieur au pouvoir du peuple, signifiant que ce dernier n’a aucune légitimité à les supprimer car elles font partie des droits «naturels» de l’individu, c’est-à-dire qui sont attachés à sa personne dès sa naissance.

Et le Centrisme adhère à l’idée que la démocratie républicaine en ce qu’elle est le régime basée sur le respect de la dignité humaine qui implique un individu libre égal à l’autre, est le véhicule des valeurs humanistes.

C’est dans ce cadre que le Centrisme estime que la société créée par des humains doit être au service des humains, que ceux-ci sont évidemment la cause suprême de celle-ci.

Il fait sienne l’affirmation de Diderot, «L'homme est le terme unique d'où il faut partir et auquel il faut tout ramener».

Ainsi, à l’inverse des antihumanistes, le Centrisme refuse de faire en sorte que pour la société créée par des humains pour des humains, l’humain soit un être comme un autre.

Cette société est au service de l’humain sinon elle n’aurait pas grande légitimité.

En revanche, le Centrisme du 21e siècle n’est pas un anthropomorphisme qui estimerait comme certaines religions que le monde a été créé pour l’humain et que celui-ci en serait en quelque sort le maître suprême et ultime qui pourrait décider de tout sans prendre en compte le bien être des autres espèces vivantes.

L’humanité n’a pas de prééminence par rapport aux autres espèces vivant sur terre qui ne sont pas à son service mais qui cohabitent avec elle.

En revanche, l’humain a bien une prééminence dans la société humaine, il est bien le centre de tout.

Ce qui n’est pas antagoniste au fait que sa capacité de raisonnement et d’organisation lui impose des devoirs envers l’environnement qui l’entoure (et des espèces vivantes qui y vivent), des devoirs que l’on peut également considérés comme faisant partie de sa responsabilité globale d’individu, à la fois, pour respecter l’autre humain mais aussi l’autre animal différent.

Dans ce combat en faveur de l’humanisme, le Centrisme n’est par ailleurs pas béat mais bien ancré dans la réalité, dans cette obligation vigilante de ne jamais prendre pour définitive toute avancée de l’Humanité dans ce domaine.

Les tragédies du 20e siècle et celles qui sont nées au 21e rappellent constamment que l’humanisme est un objectif mais aussi un constat désabusé à la Camus de sa sans cesse remise en question par les agirs humains et les scélératesses de certains d’entre eux.

Reste que, malgré la fragilité et la possible réversibilité des progrès de l’humanisme, l’établissement d’une société régit réellement par ses valeurs demeure l’objectif du Centrisme.

Il puise pour cela ses sources, notamment, dans le libéralisme, une grande partie du message de Jésus (qui, à l’inverse, du christianisme ne nécessite pas l’existence d’un dieu transcendant), dans le personnalisme et dans le solidarisme.

 

Quelle est la définition de l’humanisme?
«Attitude philosophique qui tient l'homme pour la valeur suprême et revendique pour chaque homme la possibilité d'épanouir librement son humanité, ses facultés proprement humaines.» (selon le CNRTL)
«Doctrine, attitude philosophique, mouvement de pensée qui prend l'homme pour fin et valeur suprême, qui vise à l'épanouissement de la personne humaine et au respect de sa dignité.» (selon l’Académie française)
Le Centrisme adhère à ces définitions parce qu’il considère qu’une société fait par les humains pour les humains ne peut avoir que comme valeur suprême l’humain, sa protection, sa dignité et son émancipation.
En revanche, le Centrisme demande à l’humain de remplir ses devoirs envers son environnement et envers tous les êtres vivants qui peuplent la planète.
En ce sens, il prône un humanisme «décentré», c’est-à-dire qu’il doit s’appliquer le plus possible à tout le vivant.
Donc, en globalisant l’approche humaniste, le Centrisme demande que la valeur suprême qui préside aux actions des humains soit la protection le plus possible de la vie.
Et dans cette optique, le Centrisme du 21e siècle privilégie l’être à l’avoir.

 

Quelles sont les valeurs de l’humanisme?
Liberté, égalité, fraternité (solidarité), respect sont les quatre valeurs suprême de l’humanisme selon le Centrisme en tant que celui-ci organise la vie en société.
Celles-ci sont les valeurs qui assure la dignité de l’humain et le respect de son individualité tout en lui permettant d’être un citoyen responsable.
Certains y ajoutent d’autres valeurs qui peuvent se fondre dans les principales que l’on vient de citer, soit leur donner des prolongements utiles comme la gentillesse,

l'acceptation, la considération, la bienveillance, l'empathie, etc.

 

Quels sont les objectifs de l’humanisme?
Permettre à l’individu d’être une personne autonome (un citoyen) libre et égale à toutes les autres, capable de prendre son destin en main et d’être responsable de son existence et de son projet de vie, respectueux de l’autre, de ses différences, de son individualité, donc de sa dignité comme ces qualités et ces états sont respectés chez lui.

Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC

 

Dans la même collection:

- 1 Présidentielle: où sont les Obama et Trump français?

- 2 Le libéralisme n’est pas monolithique mais son point d’équilibre est au centre

- 3 Le Centre dans le monde: mêmes mots pour des réalités différentes

- 4 Centrisme, civilisation, terrorisme et guerre

- 5 Centrisme et écologie: l’humanisme centriste au défi de la protection de l’environnement

- 6 «Extrême-centre» et «centrisme révolutionnaire», fâcheux oxymores

- 7 Le Centrisme, l’égalité et la justice

- 8 La mondialisation humaniste du Centrisme

- 9 A la recherche de la proportionnelle juste et efficace

- 10 Pour le Centrisme, personnalisme et individualisme sont complémentaires

- 11 Centrisme, macronisme, progrès et progressisme

- 12 Le «macronisme» est un centrisme

- 13 Pour le Centrisme, l’humanisme intégral doit régir les règles de bioéthique

- 14 De l’axe central, de son présent et son avenir

- 15 Centrisme et immigration: pragmatisme entre principes humanistes et principe de réalité

- 16 Centrisme, peuple, populace, populisme

- 17 Pour le Centrisme, c’est la démocratie et la république

- 18 Pour le Centrisme, la sécurité est au cœur d’une société libre

- 19 Pour le Centrisme, la seule légitimité de l’intelligence artificielle est le bien-être des individus

- 20 Centrisme, respect et droits de l’enfant

- 21 Le Centrisme face à l’équation entre santé et économie

- 22 Pourquoi et comment le Centrisme est devenu la pensée de la démocratie républicaine libérale du XXI° siècle

- 23 Le Centrisme du juste équilibre est le seul à concilier démocratie économique et sociale en une vraie démocratie politique

- 24 Pour le Centrisme, la méritocratie est nécessaire et un moteur du progrès

- 25 Le Centrisme est-il pragmatiste?

- 26 Centre, Centrisme et réforme

 

 

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