samedi 19 mars 2022

Présidentielle 2022. Propos de campagne de Macron du 19 mars – Bâtir l’unité / Laïcité / Guerre de Poutine contre l’Ukraine / Transition énergétique / Egalité femmes-hommes / Pouvoir d’achat…

Retrouvez ici les derniers propos tenus pas le candidat représentant le Centre et l’axe central, Emmanuel Macron, lors de la campagne présidentielle.

> Pour moi, tout le défi des cinq ans qui viennent c’est de bâtir cette unité, c’est de construire ces accords, c’est de réconcilier partout mais sans éteindre les différences, sans les nier, sans nier les problèmes, sans mentir. C’est d’essayer à chaque instant d’unir en agissant, d’unir en continuant à rendre notre pays plus fort. Voilà l’objectif que je me suis assigné. Je pense que c’est possible mais cela suppose ce débat de vérité, cela suppose du respect, cela suppose beaucoup d’engagement de ma part pour bâtir ce que j’appelle cette concorde active dont la nation a besoin. Voilà ce qu’il nous faut.

> Je crois à la république laïque, généreuse et exigeante. Etre citoyen de la république, c’est respecter toutes ses règles quelle que soit sa religion. Je ne connais pas de citoyens catholiques, musulmans ou autres, je ne connais que des citoyennes et des citoyens. Après, chaque française et français a sa religion et l’exprime librement dans la sphère privée mais il y a une neutralité du service public et une séparation de l’église et de l’Etat. C’est la clé pour vivre ensemble. Citoyennes et citoyens est la plus belle des égalités. C’est de dire: «tu peux penser ce que tu veux, tu peux venir d’où tu veux et d’où tu viens, peu m’importe, ce que je veux de toi c’est que tu aimes la France et que tu respectes absolument tous les principes de la république».

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] La guerre est revenue en Europe et c’est évidemment une angoisse pour beaucoup de Françaises et de Français. C’est extrêmement tragique et grave. C’est une profonde crise humanitaire. Quel est le rôle de la France dans ce contexte. D’abord, il faut être lucide que c’est notre continent qui est touché mais aussi nos valeurs et notre démocratie par un pouvoir autoritaire qui jusqu’à présent restait dans les règles de la vie commune des nations, qui est un pouvoir doté de l’arme nucléaire et qui se comportait de manière prévisible. Il a changeait ce comportement et donc notre rôle est, premièrement, d’être au soutien de l’Ukraine, d’être aux côtés du peuple ukrainien pour le soutenir, ce que nous faisons avec l’aide humanitaire, en livrant des équipements, des armes. Ensuite, il y a le problème des réfugiés qui sont pour beaucoup des femmes et des enfants. Les jeunes et les adultes étant restés combattre. C’est le plus grand défi humanitaire, c’est la plus grande situation humaine de cette hauteur que nous avons à vivre depuis la Seconde guerre mondiale. Il y a déjà plus de trois millions d’Ukrainiennes et d’Ukrainiens qui ont quitté leur sol et il y en aura encore. Nous aurons notre part à prendre et nous devons les accueillir dans de bonnes conditions pour, à la fois, les protéger, les soigner, les éduquer et leur permettre de trouver un travail. Nous saurons le faire et nous sommes tous engagés pour être à la hauteur de ce que sont nos valeurs, notre responsabilité et notre devoir. A côté de cela, nous sanctionnons la Russie et nous allons continuer de le faire pour stopper cette guerre. La difficulté, et je la mesure quand vous voyez les images, c’est que nous voulons tout faire par ces sanctions, par la mobilisation de notre Europe unie, par notre travail avec les Américains, par notre travail diplomatique avec les Nations Unies de stopper ce conflit sans être nous-mêmes des belligérants. Parce nous ne voulons pas participer à cette guerre, nous ne pouvons pas entrer dans cette guerre compte tenu de l’escalade que cela produirait. C’est aussi pour ça que je continue à parler au président Poutine, pour le convaincre de revenir à une négociation et de stopper cette attaque. Je ne suis pas naïf mais je pense, grâce à la résistance des Ukrainiens,  qu’en ayant le levier des sanctions et la pression que cela exerce, la pression diplomatique et, à côté de cela, en ayant la voie du dialogue exigeant, il y a un chemin, très ténu, un chemin de crête mais il est là. Il faut donc tout faire pour le trouver, je suis sûr qu’il existe. C’est à cela que je m’emploie pour qu’à un moment donné que le conflit cesse et que nous puissions rebâtir la paix parce qu’il y aura, de toute façon, un jour d’après, il y aura notre Europe et nous n’en changerons, ni la géographie, ni l’histoire. La Russie sera toujours un immense voisin dont le peuple est un grand peuple qui a une histoire, dont le peuple ukrainien est un peuple frère pour que vous mesuriez le drame profond, civilisationnel qui se joue dans cette partie de notre continent. Il nous faut tout faire pour stopper la guerre et d’ores et déjà penser à la paix de demain. Je partage avec vous évidemment la tristesse et l’émotion quand on voit le drame humanitaire que vit aujourd’hui l’Ukraine, le courage qu’elle a et la situation inexcusable que les Ukrainiens ont vécu ces derniers jours à Marioupol et dans d’autres villes. Vous pouvez compter sur moi, sur mon énergie.

> [Pouvoir d’achat] Il faut permettre qu’en travaillent plus, on gagne davantage. Ce que j’ai fait durant ce quinquennat, c’est, un, la suppression de la fiscalité sur les heures supplémentaires parce qu’elle permet de ne pas payer d’impôts sur ces heures, deux, intéressement et participation, d’un côté, et, de l’autre, la prime au pouvoir d’achat que je souhaite tripler parce que c’est ce qui permet aux entreprises lorsqu’elle ont de la marge de manœuvre de mieux rémunérer leurs salariés. Le risque, si l’on augmentait encore davantage le SMIC qui est déjà élevé par rapport aux autres pays européens, c’est que l’on va détruire des emplois peu qualifiés et que l’on va détruire de la compétitivité. Il faut donner la possibilité aux entreprises, sans que cela ne leur coûte, de mieux rémunérer leurs salariés en fonction du cycle économique. (…) On a simplifié l’intéressement et la participation en l’étendant aux petites entreprises. (…) L’entreprise, quand elle va verser des dividendes, soit elle doit avoir une prime de pouvoir d’achat, soit avoir un contrat d’intéressement parce qu’il n’y a pas de raisons que seuls les actionnaires soient payés mieux quand ça va bien, les salariés aussi doivent être payés mieux.

> [Egalité femmes-hommes] Ce n’est pas vrai qu’il y a un métier, une fonction, une compétence qui est interdite et impossible dans notre pays. Il faut absolument que l’on éduque et que l’on enseigne, que l’on inculque ces valeurs à toutes nos enfants, nos adolescentes, nos jeunes femmes. Ensuite, comment on corrige la situation actuelle? Beaucoup de valorisations que j’ai pu faire au cours de ces quinquennats concernent des métiers de femmes. Les métiers du soin, de l’accompagnement, à l’hôpital, en Ephad, dans le médico-social, d’auxiliaire de vie sont accomplis pour une écrasante majorité par des femmes. (…) Il faut permettre que la carrière et la rémunération soient plus justes. (…) On rentre dans une logique de transparence et de sanctions pour les entreprises qui ne respectent pas l’égalité salariale femmes-hommes. A côté de cela, il faut donner les moyens aux femmes de mener les mêmes carrières que les hommes. C’est pourquoi on fait en sorte qu’aux différents âges de la vie, on puisse gérer les carrières de manière plus égale comme la réforme du congé paternité.

> [Réforme des retraites] Ce que l’on fera, c’est décaler progressivement l’âge de la retraite à 65 ans, on supprime les régimes spéciaux qui sont une vraie injustice où il y a des vrais décalages et on les met en extinction comme on l’a fait pour la SNCF durant le quinquennat c’est-à-dire que l’on embauche plus des gens à ces conditions parce que cela ne correspond plus à une réalité. On travaille sur l’universalité mais on se donne le temps parce que ce ne sera pas dans la loi tout de suite. Mais l’objectif est d’aller vers un système où il y a une période de référence qui est la même pour tout le monde. En parallèle de ça, on crée des mesures de justice pour celles et ceux qui arrivent à la retraite en permettant de passer la retraite minimale à 1100 euros par mois. Un des points qui est ressorti de nos débats c’est que beaucoup de nos compatriotes qui ont cotisé toute leur vie arrive à la retraite et disent qu’ils ne peuvent pas s’en sortir avec moins de 1000 euros. Grâce à la réforme, on augmente la retraite minimale à 1100 euros par mois ce qui est un véritable gain de pouvoir d’achat. Enfin, on prend en compte les spécificités de la vie professionnelle pour être totalement juste, ce que l’on appelle les carrières longues, les gens qui ont commencé à travailler très tôt – qui ne peuvent pas avoir le même âge légal de départ à la retraite parce qu’ils ont déjà cotisé avant même d’atteindre cet âge –, les invalides et les personnes en situation de handicap et il faut pouvoir réussir à être plus intelligent sur le suivi des métiers. Aller jusqu’à 65 ans impose d’adapter les fins de carrière, d’avoir une vraie réflexion dans la société, branches professionnelles par branches professionnelles parce que ce n’est pas vrai que l’on peut travailler jusqu’à 65 ans dans tous les métiers de la même manière. On doit avoir accumulé des droits de manière un peu différente quand on a exercé des métiers particulièrement difficiles, soit sur le plan physique parce que l’on était dans métiers de maintenance, on était dans des métiers postés à la chaîne, transporteurs routiers, ouvriers agricoles, travailleurs dans les abattoirs ou de nuit, soit dans des métiers où il y a une sollicitation toute particulière. Voilà l’équilibre de cette réforme, qui est différente de celle de 2020. Elle est moins «chamboule-tout». Je continue à dire qu’il faut aller vers un système universel mais il faut prendre le temps du consensus. (…) Je pense que cette réforme est réaliste, juste et qu’elle va vers l’universalité.

> [Santé] On doit se donner un objectif: en finir avec les déserts médicaux, ceux que l’on connait et ceux qui vont arriver dans les années qui viennent. (…) On va donner aux territoires qui en ont le plus besoin avec un travail de concertation de plusieurs mois dès le début du mandat avec les élus, les médecins hospitaliers, les médecins libéraux, l’ensemble de leurs représentants, les patients, les associations. (…) C’est un travail de santé publique où les maires auront un rôle essentiel à jouer. (…) L’idée c’est faire émerger les outils dont j’ai besoin, les moyens qu’il me faut pour pouvoir répondre aux besoins de la population. Les moyens ne seront pas les mêmes d’un territoire à l’autre.

> [Ernergie] Comment on réduit notre dépendance au fossile? En ayant une politique cohérente pour, au maximum, aller vers le transport collectif, réduire les déplacements inutiles, aller vers le changement de véhicule et accompagner les plus modestes ‘entre nous qui ne peuvent pas changer de véhicule tous seuls pour quitter les vieux véhicules polluants et aller vers des véhicules de dernière génération, si possible des hybrides et des électriques. Sortir pour tout le transport collectif du fossile et aller vers l’hydrogène et l’électrique. Aller vers l’électrification de nos pratiques. Rénover nos bâtiments pour moins consommer d’énergie, c’est hyper-efficace. Derrière, produire de l’électricité moins carbonée. C’est le nucléaire et le renouvelable. Il faut les deux et je peux vous expliquer pourquoi. Ceci vous permettra d’avoir moins de gaz et moins de charbon. Il faut faire tout cela en même temps. Cela nécessite des investissements parce que l’on demande aux entreprises de changer leurs pratiques. Et il faut aider les ménages à changer de pratique. La grande difficulté c’est que l’on a une urgence mais face à celle-ci il n’y a pas un bouton qui permet de tout allumer. La transition doit être faite le plus vite possible avec un énorme investissement public et un accompagnement. Cette transition, elle ne peut se faire que si elle est aussi sociale.

 

 

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