samedi 29 juillet 2023

Une Semaine en Centrisme. Après six ans de présidence Macron, où en est l’axe central?

Au bout de six ans de présidence d’Emmanuel Macron, président emblématique de l’axe central, où en est ce dernier qui est né dans les années 2015-2016 en réponse à la montée des extrémismes populistes et antidémocratiques, qui sont, en France, essentiellement le FN/.RN et LFI.

Cet axe central, rappelons-le, s’est constitué «naturellement» face à la montée des extrémismes, des populismes et de la démagogie qui menacent l’existence même de la démocratie républicaine.

Néanmoins, il n’a jamais été uni c’est-à-dire qu’il n’y a pas encore eu de constitution structurée autour de lui soit d’une alliance, d’une confédération ou d’une coalition quelconque en bonne et due forme.

Ce terme regroupe en réalité tout ce que le monde politique compte de partis et de personnalités attachées à la démocratie républicaine libérale, qui se définissent largement comme des humanistes réformistes progressistes.

De ce point de vue, il est la «découverte» par ceux-ci de tout ce qui rapproche des forces politiques démocratiques et républicaines attachées à l’humanisme et au progressisme pour faire face à la réaction, au clientélisme, au corporatisme et à la xénophobie qui connaissent un renouveau inquiétant et dangereux depuis le début du 21e siècle, le plus important depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale dans les démocraties (notamment les démocraties occidentales), et face à des régimes autocratiques et dictatoriaux qui ont entrepris une attaque en règle contre les valeurs de la démocratie républicaine libérale, comme ceux de Chine ou de Russie mais aussi du Venezuela, de Turquie, etc.

On peut se féliciter de l’émergence d’un axe central même s’il n’est pas uni, où se trouvent regroupées toutes le forces démocratiques et républicaines.

Mais on peut aussi voir cet axe comme un camp retranché face à la montée des périls contre l’humanisme et la liberté et donc comme un rétrécissement de l’espace politique démocratique et des forces qui le défendent.

Car l’axe central n’est pas un rapprochement politique voulu et souhaité (même si les forces politiques qui le constituent partagent des valeurs et des buts identiques) mais subi et imposé (dans le sens où il n’est, au départ, pas offensif mais défensif), ce qui en dit long sur les menaces existantes et montantes dont il veut préserver la démocratie républicaine en les détruisant.

En France, l’axe central est représenté par les humanistes progressistes de droite, de gauche et du centre, c’est-à-dire qui va l’aile libérale et progressiste de la Droite (qui comprend une partie de LR), à l’aile social-libéral et réformiste de la Gauche (qui comprend une partie du PS) en passant par de l’ensemble du Centre composé de libéraux sociaux (MoDem surtout) et où l’on trouve également La convention, Terre de progrès, Horizons, Agir, Les centristes, l’UDI, le Parti radical, Terre de progrès et bien sûr Renaissance qui est la formation d’axe central par excellence.

Si l’on veut parler de personnalités, on peut citer un arc qui va, en cette année 2023 d’Edouard Philippe (Horizons, ex-LR et ex-premier ministre d’Emmanuel Macron) à Bernard Cazeneuve (La Convention, ex-PS et ex-premier ministre de François Hollande) en passant par Franck Riester (Agir), François Bayrou (MoDem) et, bien entendu, du président de la république actuel, Emmanuel Macron (Renaissance) qui est central avant d’être centriste.

Actuellement, une partie de cet axe central gouverne la France avec, on l’a dit, Emmanuel Macron, le Président de la république, et un Gouvernement où l’on retrouve des membres d’Horizons, d’Agir, de Renaissance (et de ses partis affiliés), du Parti radical et du MoDem.

Mais ni la frange libérale de LR, ni la frange réformiste du PS ne s’y trouvent ainsi que les micro-partis tels Les centristes et UDI.

Or, face à la montée des extrémismes populistes dont les candidats, au premier tour de la présidentielle, ont obtenu 60,97% des voix – mais encore que 44,18% des électeurs inscrits – il est sans doute urgent qu’une vraie coalition de tout l’axe central se fasse.

Pour autant, les six années de présidence d’Emmanuel Macron n’ont pas permis à celle-ci de voir le jour.

La majorité relative des partis soutenant celui-ci à l’Assemblée a, certes, permis des votes avec des socialistes et des LR mais comme l’a dit le Président de la république, il s’agit seulement de «majorités d’échange» tout en ajoutant qu’il ne croyait pas «aux coalitions de gouvernement formelles» avec la Gauche ou la Droite.

Dès lors, l’axe central est éparpillé face à la menace extrémiste, ce qui est la situation la plus dangereuse même si cette offre politique large permet de retenir quelques électeurs tentés par les partis populistes.

Pour autant, cela n’envoie pas ce signal d’une importance capitale pour la démocratie républicaine libérale que seule une union formelle pourrait signifier: l’ordre démocratique et républicain est en danger et la mise en place d’une résistance humaniste est indispensable.

Est-ce un échec de l’axe central?

Sans doute mais malheureusement les enjeux politiciens ont pris le pas sur la défense de la démocratie républicaine.

Est-ce la faute d’Emmanuel Macron?

Il est sûr qu’il n’a pas réussi dans cette tâche qu’il s’était pourtant assigné de former un grand rassemblement de tout l’axe central.

Mais il ne pouvait pas aller beaucoup plus loin qu’il a été en parlant à la Gauche et à la Droite sans dénaturer son projet politique et sans apparaitre aux yeux des Français comme magouillant une sorte de cartel électoral.

Les différentes crises qu’ont connu ses deux quinquennats ont également rendu ce rassemblement plus difficile alors que l’on aurait pu penser le contraire.

Cela tend à prouver que la prise de conscience des acteurs l’axe central que l’on pourrait aussi qualifier d’axe démocratique républicain, n’est pas encore totalement là.

Or, le temps presse.

Jean-Louis Pommery et Alexandre Vatimbella

 

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