dimanche 5 mai 2019

Européennes 2019. La liste Renaissance (LREM-MoDem) propose un «Pacte Simone Veil» pour une réelle égalité hommes-femmes

Affiche de campagne de la liste Renaissance
Dans le JDD de ce dimanche, Nathalie Loiseau, tête de la liste Renaissance (LREM-MoDem) publie avec l’ensemble de ses colistiers, une tribune pour la mise en place d’un «Pacte Simone Veil» qui consacrerait une égalité homme-femmes à l’intérieur de l’Union européenne.
Simone Veil, ancienne ministre mais première président du Parlement européen élu au suffrage universel était, non seulement, une militante convaincu de l’Europe unie, mais une militante tout aussi impliquée du droit des femmes.
A noter que cette tribune est également signée par  Marlène Schiappa, la secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations.

Voici le texte de la tribune:

Depuis sa création, l’Union européenne est l’espace au monde où les droits des femmes sont les mieux protégés. Ailleurs sur la planète, les femmes sont les premières à souffrir des conflits armés, des inégalités économiques et sociales, de l’obscurantisme et même du dérèglement climatique. Les valeurs fondamentales de l’Europe, de la protection des libertés à la lutte contre les discriminations en passant par la justice sociale, ont vocation à servir la promotion des droits des femmes.
Et pourtant…
Et pourtant en Europe le taux d’emploi des femmes est inférieur de 11% à celui des hommes. L’écart de rémunération avoisine 16%. Les mères isolées sont surreprésentées parmi les travailleurs pauvres. Les violences, notamment conjugales, ne reculent pas. Leur orientation vers les métiers d’avenir n’est toujours pas garantie, en particulier dans l’économie digitale.
Dans certains cas, les acquis des droits des femmes en Europe sont même menacés
Entre pays européens, les disparités restent fortes. L’IVG demeure totalement interdite à Malte, proscrite sauf dans certains cas en Pologne ou à Chypre, fortement restreinte au Royaume-Uni ou en Finlande. Tous les États européens n’ont pas encore ratifié la convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique! C’est pourquoi la France mène une campagne pour son universalisation, dans le cadre du G7 qu’elle préside cette année.
Seul un tiers des commissaires européens sont des femmes, 36% des députés européens sont des femmes, alors même que des pays comme le nôtre ont imposé une règle de parité stricte sur les listes de candidats. Malgré tout, dès 1979, le premier président du Parlement européen élu au suffrage universel était une présidente – et quelle présidente, s’agissant de Simone Veil.
Dans certains cas, les acquis des droits des femmes en Europe sont même menacés. Comment ne pas être inquiètes quand le parti d’extrême droite espagnol Vox met en cause la lutte contre les violences sexistes et sexuelles ou quand son équivalent estonien EKRE affirme qu’une femme de plus de 27 ans qui n’a pas eu d’enfant est un «déchet pour la société»?
Aucun pays dans le monde n’a atteint l’égalité parfaite entre les femmes et les hommes
L’Europe doit mieux protéger les femmes, c’est un enjeu majeur pour nous toutes: pour nos sœurs espagnoles qui ont manifesté massivement contre le machisme, pour nos sœurs polonaises qui militent pour l’accès à l’IVG et partout où l’obscurantisme ressurgit et menace les droits des femmes.
Exemplaire, l’Europe? Loin de là. Qui peut se satisfaire d’un tel constat? Certainement pas nous. Aucun pays dans le monde n’a atteint l’égalité parfaite entre les femmes et les hommes. C’est pourquoi la liste Renaissance, composée de femmes et d’hommes réunis par leur engagement en faveur d’une Europe de liberté, de protection et de progrès, veut aller plus loin et propose pour cela une véritable politique féministe européenne.
Nous proposons d’harmoniser par le haut les droits des femmes en Europe en incitant les Etats membres à introduire dans leur législation les mesures les plus avancées ayant fait leurs preuves ailleurs en Europe, comme le voulait Gisèle Halimi. C’est ce que nous appelons le Pacte Simone Veil.
Ce Pacte inclura les droits sexuels et reproductifs, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles ou les progrès en direction de l’égalité salariale.
Les femmes sont majoritaires en Europe, mais elles participent moins que les hommes aux élections européennes.
Sur ces derniers aspects, la France a choisi une voie déterminée en devenant le premier pays au monde à verbaliser le harcèlement de rue, en exigeant la transparence et en instaurant des pénalités sur les écarts de salaires. Sur d’autres sujets, d’autres pays sont plus avancés que nous et nous avons à apprendre de leur expérience. Le Pacte Simone Veil engagera ses signataires à aller de l’avant et à évaluer régulièrement ensemble les progrès réalisés.
Cette démarche est aussi portée par la présidence française du G7: les lois les plus novatrices en faveur des femmes dans le monde seront proposées aux chefs d’Etat afin de les mettre en œuvre dans leur pays, dans le cadre du G7 français. Ce «partenariat de Biarritz», construit en lien étroit avec les activistes de la société civile au Conseil consultatif pour l’égalité entre les femmes et les hommes, permettra un véritable partage efficace entre les pays, au service des femmes partout dans le monde. Parce que ce qui est intolérable pour une Européenne – excision, mariage forcé... – l’est tout autant pour une Africaine!
Nous veillerons en outre à la parité entre les femmes et les hommes au sein de toutes les institutions et agences européennes, en inscrivant son principe dans les traités et en veillant à son application dans les nominations sur lesquelles le Parlement européen a à se prononcer.
Un dernier point – et ce n’est pas la moindre des anomalies: les femmes sont majoritaires en Europe, mais elles participent moins que les hommes aux élections européennes. Beaucoup moins, devrions-nous dire, puisque seules 36,8% des Françaises en âge de voter ont pris part au dernier scrutin européen de 2014, contre 48,5% des Français. Pourtant, elles ont tout à gagner d’une action européenne résolue pour prendre en main leur destin et bénéficier d’une Europe d’égalité, de liberté, de sororité, de protection et de progrès. Cette Europe ne changera pas sans elles.
Alors, à vous toutes, Européennes, Françaises, nous disons : n’attendez pas une meilleure Europe pour les femmes, changez-la!


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