vendredi 21 août 2020

Propos centristes. France – Covid19: rentrée scolaire, port du masque, reconfinement général exclu; Europe puissance; plan de relance européen; Mali; Biélorussie; Libye; Iran…

Voici une sélection, ce 21 août 2020, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

● Emmanuel Macron (Président de la République)

- On aura une rentrée scolaire qui se fera, on ne va pas mettre nos pays à l'arrêt, mais on va devoir vivre avec le virus, en veillant à ce qu'il ne se propage pas plus vite et à ce qu'il ne touche pas les personnes âgées qui sont les plus fragiles.

- Nous vivons des temps qui sont faits de défis, la crise du Covid19 étant le premier au moment où nous parlons.

- [Reconfinement général] On ne peut pas mettre le pays à l’arrêt, parce que les dommages collatéraux d’un confinement sont considérables. Le risque zéro n’existe jamais dans une société. Il faut répondre à cette anxiété sans tomber dans la doctrine du risque zéro.

- [Reconfinement] On ne s'interdit rien. Ce qu'on veut c'est éviter d'être débordé. Nous avons des stratégies très localisées, comme ce qui s'est passé en Mayenne, et allant jusqu'à un reconfinement ciblé qu'on pourrait instaurer si la situation l'imposait

- Les Français ont une anxiété légitime, liée au virus, que l'on doit accepter. (...) Il est difficile d'accepter qu'on ne sache pas tout, et que nous détenons des informations partielles et incertaines.

- Il faut donner un cadre [pour permettre aux scientifiques] d’accélérer sur les vaccins, garantir leur accès et apporter la meilleure réponse sanitaire compte tenu de ce que l'on sait, tester, tracer, isoler, organiser nos urgences, prévenir, généraliser le port du masque lorsque c'est nécessaire. (...).

- L'Europe doit prendre toute sa place dans les défis que nous vivons, défendre sa souveraineté stratégique, son indépendance. Tout en respectant les équilibres internationaux et le multilatéralisme, l'Europe doit porter son agenda. C'est notre conviction profonde avec l'Allemagne. Je me réjouis du niveau d’engagement commun exceptionnel entre nos pays, tant sur le plan bilatéral, que sur le plan européen et international. Ensemble, nous sommes plus forts.

- Il nous faut mettre en œuvre le plan de relance décidé en juillet au Conseil européen. Notre discussion avec la Chancelière Merkel a permis de continuer à élaborer notre stratégie, avec une volonté d'avoir des grands projets franco-allemands et des initiatives communes.

- Je pense à nos compatriotes qui ont donné leur vie, au Niger, en Afghanistan, au Guatemala et ailleurs pour aider les autres. En cette journée internationale de l’aide humanitaire, rendons hommage à ces héros du quotidien. Nous prendrons l’initiative à l’ONU dès septembre pour renforcer la protection des travailleurs humanitaires, le respect du droit international et la lutte contre l’impunité.

- Pour le Mali, il y a deux choses auxquelles nous veillons : la stabilité et la poursuite de la lutte contre le terrorisme qui est avant tout le fléau des Maliennes, des Maliens, mais aussi de l'ensemble des Sahéliens.

- La France et ses partenaires sont engagés au Mali et dans la région pour la sécurité des populations sahéliennes et à la demande des États sahéliens. C’est le sens de la Coalition pour le Sahel qui a été mise en place au sommet de Pau. La France et l’Union européenne sont aux côtés de la CEDEAO et de l’Union africaine pour trouver une issue à la crise malienne. La paix, la stabilité et la démocratie sont notre priorité. Nous sommes extrêmement attentifs à la sécurité de nos ressortissants au Mali. J’ai demandé en Conseil de défense ce matin de tout mettre en œuvre dans ce sens.

- En Biélorussie, le peuple aspire à faire entendre sa voix par la démocratie et sans violences. En Conseil européen ce matin, j’ai réaffirmé notre soutien aux Biélorusses.

- En Libye, nous ne pouvons laisser des puissances étrangères s'ingérer dans le conflit et violer l'embargo sur les armes. Notre priorité : obtenir un cessez le feu, puis enclencher une dynamique vers une résolution politique du conflit.

- La situation d’Alexeï Navalny est préoccupante. Nous en avons discuté avec la Chancelière. Nous sommes prêts à lui apporter toute l’assistance nécessaire, ainsi qu’à ses proches, sur le plan sanitaire, sur le plan de l’asile et de la protection. Toute la clarté devra être faite.

- [Le président turc, Recep Tayyip Erdogan] mène une politique expansionniste qui mêle nationalisme et islamisme, qui n’est pas compatible avec les intérêts européens et est facteur de déstabilisation.

 

● Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

 

Jean-Yves Le Drian (ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)

[Communiqué des ministres des affaires étrangères de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni du 20.08.20]

Le 20 août 2020, les États-Unis d’Amérique ont adressé une lettre au Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU) demandant à lancer le mécanisme de « snapback », qui permet à un participant au Plan d’action global commun (JCPoA) de rechercher le rétablissement des sanctions multilatérales contre l’Iran qui avaient été levées en 2015 conformément à la résolution 2231 adoptée par le CSNU.

La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni (« les E3 ») notent que les États-Unis d’Amérique ont cessé d’être un participant au JCPoA à la suite de leur retrait de l’accord le 8 mai 2018.

Notre position concernant la validité de la notification américaine au titre de la résolution 2231 a de ce fait été communiquée très clairement à la présidence et à tous les membres du CSNU.

Nous ne pouvons donc pas soutenir cette initiative, qui est incompatible avec nos efforts actuels de soutien au JCPoA.

L’Allemagne, la France et le Royaume-Uni (« les E3 ») sont déterminés à préserver les processus et les institutions qui constituent les fondements du multilatéralisme. Notre objectif demeure de préserver l’autorité et l’intégrité du CSNU. Nous appelons tous les membres du CSNU à s’abstenir de toute action qui accentuerait les divisions en son sein ou qui aurait des conséquences graves sur ses travaux.

Nous demeurons engagés en faveur du JCPoA en dépit des défis majeurs engendrés par le retrait des États-Unis. Nous sommes convaincus que nous devons traiter la question du non-respect systématique par les Iraniens de leurs engagements en vertu du JCPoA dans le cadre d’un dialogue entre les participants à l’accord, notamment au sein de la Commission conjointe, et dans le cadre du mécanisme de règlement des différends. Afin de préserver l’accord, nous appelons instamment l’Iran à revenir sur toutes ses actions incompatibles avec ses engagements nucléaires et à revenir sans délai à leur plein respect.

Comme nous l’avons déjà souligné, notamment dans notre déclaration du 19 juin, nous sommes vivement préoccupés par les conséquences pour la sécurité régionale de l’expiration programmée de l’embargo des Nations Unies sur les armes classiques, compte tenu en particulier des activités déstabilisatrices de l’Iran, qui se poursuivent sans relâche. Nous sommes déterminés à apporter des réponses adéquates à ces défis et continuerons de travailler avec tous les membres du CSNU et toutes les parties prenantes afin de trouver des solutions qui préservent les possibilités d’action diplomatique. Nos efforts resteront guidés par la volonté de préserver l’autorité et l’intégrité du CSNU et d’œuvrer en faveur de la sécurité et de la stabilité régionales.

 

Jean-Michel Blanquer (ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)

- C'est ma responsabilité que d'assurer que l'éducation se réalise au maximum et qu'elle se réalise évidemment dans des conditions de protection. Et, comme je vous le disais, ces conditions de protection sont rassemblées.

- Protéger les élèves et les adultes & assurer l’éducation pour tous avec la rentrée au 1er septembre. Tels sont les deux objectifs de la rentrée en s’appuyant sur notre protocole sanitaire. L’éducation n’est pas une variable d’ajustement. Elle est essentielle pour tous nos enfants.

- Le principe, c'est le port par tous les élèves dès lors qu'on est dans un espace clos. S'agissant du port du masque pour les enfants de moins de 11 ans, il nous a souvent été dit, par les scientifiques, que c'était plutôt contre-productif parce que les enfants auraient tendance à les enlever aussi vite.

- Le masque pour les élèves est une fourniture comme une autre, comme on vient avec sa trousse ou ses cahiers à l'école, avec désormais les masques lavables. Evidemment, dans les cas les plus extrêmes, on sera capable de fournir des masques aux enfants si nécessaire.

- Je rappelle que nous avons augmenté l'allocation de rentrée scolaire de 100 euros à l'occasion de cette rentrée. Cette augmentation est considérable et exceptionnelle pour chaque enfant. C'est déjà un très fort coup de pouce, 100 euros par enfant et par famille, donc c'est quand même à noter. C'est aussi fait pour accompagner les familles dans une situation difficile sur le plan sanitaire, mais aussi sur le plan social.

- Je rappelle que les décisions qu'on a prises dépendent de différentes modalités. Autrement dit, les modalités à circulation faible du virus et les modalités en cas de forte circulation du virus. Les hypothèses ne valent pas que pour la rentrée scolaire, elles peuvent valoir pour après. S'il y avait une plus grande circulation du virus dans les temps à venir dans un territoire donné, alors nous pourrions prendre d'autres mesures, comme l'enseignement à distance, ou avec peu de présence avec des plus petits groupes d'élèves. Nous y sommes prêts sur le plan pédagogique.

- Les cantines ont vocation à être ouvertes, notre protocole sanitaire prévoit aussi cela. (…) Nous travaillons avec les collectivités locales, qui sont responsables de ce sujet, pour arriver à ce qu'il y ait des cohortes bien espacées qui viennent à la cantine. Mais là aussi, c'est pareil, la cantine a un enjeu d'alimentation de nos enfants, il n'y a pas que le sujet Covid. La cantine, c'est très important, d'un point de vue de la santé et d'un point de vue social pour nos enfants.

- Si nous fermons des écoles, ou si nous sommes en situation d'avoir une partie d'enseignement à distance et une partie d'enseignement physique dans certaines écoles, alors on serait capable de donner l'équipement informatique.

 

Florence Parly (ministre des Armées)

L’opération Barkhane, demandée par les Maliens et autorisée par le Conseil de Sécurité de l'ONU, se poursuit. Les militaires français en lien avec les partenaires européens et sahéliens, continuent d'assurer leur mission avec professionnalisme, au bénéfice de la sécurité de tous.

 

Gérald Darmanin (ministre de l'Intérieur)

- À partir du 1er septembre, tout consommateur de stupéfiants sera sanctionné par une amende importante, que ce soit pour une barrette de shit ou un gramme de cocaïne. Et ce sera vrai partout en France, dans les quartiers de Créteil comme dans le 16ème arrondissement de Paris.

- Je suis venu hier soir dans le Val-de-Marne soutenir les policiers. Je renouvellerai ces opérations pour montrer que ce sont les trafiquants de drogue qui vont arrêter de dormir, et qui vont laisser vivre tranquillement les honnêtes gens.

- Fier d’être aux côtés des militaires du peloton de gendarmerie de haute montagne. Toute l’année, dans des conditions parfois extrêmes, ils font preuve d’un engagement sans faille pour porter assistance aux personnes en détresse. Respect. Les conditions d’interventions sont parfois très difficiles et parfois dramatiques.

 

Sébastien Lecornu (ministre des Outre-mer)

Diversification, adaptation à des nouveaux comportements, transition écologique... Derrière les enjeux de l’agriculture, c’est notre alimentation qui est en jeu. Nous devons viser l’autosuffisance alimentaire d’ici à 2030, notamment en milieu insulaire.

 

Julien Denormandie (ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)

- Face à la situation dans l'élevage de canards de Lichos dans les Pyrénées-Atlantiques, l’interdiction immédiate d’exploiter ce bâtiment jusqu’à sa remise aux normes est prononcée aujourd'hui par les services de la Préfecture. La situation continue à être suivie de près.

- Dès que j’ai eu connaissance de la situation dans l'élevage en Pyrénées-Atlantiques, j’ai immédiatement diligenté une enquête, complétée par une visite vétérinaire. Une mise en demeure de l’exploitation va être prononcée pouvant conduire à la suspension. Nous menons les contrôles et prenons des mesures strictes pour que ces dérives inacceptables, mais isolées et individuelles, ne jettent pas le discrédit sur toute une profession à laquelle j’assure mon soutien et ma confiance. Il est également nécessaire de rappeler que seules les autorités compétentes sont habilitées par le droit à effectuer des contrôles au sein de propriétés et exploitation privées.

- [Nord: des centaines d'invendus de Carrefour et Leclerc découverts dans une forêt] C’est inacceptable! Toute la lumière doit être faite sur cet acte inadmissible, et les sanctions prises.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)

- Aujourd'hui c'est l'ensemble de l'industrie qu'il faut accompagner pour être décarbonée et moins polluante.

- On n'augmente pas les impôts, ce serait écorner la confiance. En 2008, la croissance française a été cassée par l'augmentation des impôts : on ne fera pas cette faute-là.

- Cette crise a montré des fragilités, des vulnérabilités de l'économie européenne, ça a été une prise de conscience collective.

- Avec les nouvelles technologies, la modernisation de l'appareil de production, vous avez des gains de coût de revient de l'ordre de 30 % : c'est l'écart entre le coût moyen d'une pièce en France et dans des économies low cost.

- C'est une crise qui n'est pas économique à la base, les fondamentaux de notre économie étaient excellents au moment de l'entrée dans la crise [sanitaire].

 

Brigitte Bourguignon (ministre chargée de l'Autonomie)

- Il faut porter un masque, respecter les gestes barrières et ne pas hésiter à se faire tester lorsqu'on rend visite à la personne que l'on aime en EHPAD. Faisons de la protection des plus fragiles, notamment des personnes âgées, un réflexe collectif.

- Bien plus qu’une grande avancée sociale, le chantier de l'Autonomie tout au long de la vie est un véritable projet de société, pour la préservation de la dignité et de la liberté de choix des Français. C’est le sens de la République qui protège à tous les âges de la vie.

- Une réforme 'grand âge' ne peut pas être envisagée que sous l'angle financier : elle vise aussi à revoir le phénomène démographique, qui va s'inverser.

 

Jean-Baptiste Lemoyne (secrétaire d’Etat chargé du Tourisme, des Français de l’étranger et de la Francophonie)

Le Liban est le cœur battant de la francophonie au Moyen-Orient. La France soutient l’enseignement français et francophone au Liban.

 

Clément Beaune (secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)

- En matière d'écologie, 30% de chaque plan de relance qui va être soutenu par l'Europe dans chaque État membre doit être consacré à des dépenses climatiques et écologiques.

- Une priorité : mettre en œuvre au plus vite le plan de relance européen, pour financer des projets concrets dans la vie des Français.

- Il est nécessaire d'avoir une position de soutien au peuple biélorusse et de sanctionner.

- L'Europe c'est un sport collectif. C'est dans cet esprit que la France avance. Notre coordination franco-allemande est essentielle dans des périodes de crise et sur tous les sujets d'actualité

- Il y a un message évidemment symbolique sur la relation franco-allemande et sur la nécessité d'un véritable alignement entre les deux pays. C'est le résultat d'un travail de fond, dans lequel Emmanuel Macron s'est investi avant même d'être président, en rencontrant, quand il était à Bercy ou candidat, des syndicalistes, des ministres, des présidents de Länder, des responsables de partis. (…) Des avancées importantes ont déjà eu lieu avant le plan de relance, y compris sur des sujets sensibles, notamment sur la coopération européenne de défense ou les travailleurs détachés. Il y a eu des hauts et des bas. Le président a parfois dit son impatience, y compris devant la Chancelière. A Aix-la-Chapelle en mai 2018, par exemple, en incitant l'Allemagne à changer de regard sur la France, à prendre ses responsabilités et à accélérer. Il a toujours combiné interpellation et coopération.

- [Le duo franco-allemand] est un socle. Sans les fondations, vous ne bâtissez pas la maison. Vous ne construisez jamais sans l'Allemagne, c'est la base. Il n'y a jamais de grande avancée, sans elle. Mais cela ne suffit pas, a fortiori dans une Europe à 27. Il ne faut pas avoir qu'un seul interlocuteur. Il faut être influent au Parlement européen, à la Commission, en contact avec les pays de l'Est, les méditerranéens, avec les «frugaux»…

- La relation franco-allemande, c'est un miracle historique qui n'avait aucune raison d'exister. On s'est fait la guerre trois fois en 100 ans. Avec Angela Merkel et Emmanuel Macron, il y a un peu de cela. L'un arrive au pouvoir pour la première fois avec un nouveau mouvement, l'autre en est à son quatrième mandat, mais cela fonctionne. Aujourd'hui, le lien Macron-Merkel est devenu très fort. Quand le président et la chancelière se voient, ils ont des entretiens de trois, quatre, cinq heures, en tête à tête, et ils balaient tous les sujets.

- [Plan de relance européen] L'Allemagne a bougé vers nos positions. Mais on n'est pas passé de l'ombre à lumière. Depuis deux ans, ils en parlent à chacun de leurs rendez-vous. La France, au début de la crise du Covid-19, a assumé un désaccord avec l'Allemagne sur la solidarité budgétaire. Il fallait passer par ce moment de vérité et de tension. (…) La Chancelière a profité de son capital politique pour faire un geste européen. Je pense qu'elle a aussi apprécié qu'Emmanuel Macron ait été là, dans des moments où elle avait moins de marges de manœuvre. Comme à l'été 2018, par exemple, quand il y avait de fortes tensions sur les migrations au sein de sa coalition. On s'est réuni un dimanche à Bruxelles, lors d'un sommet extraordinaire sur l'immigration, afin de trouver une solution pour appuyer la Chancelière. Dans la relation personnelle entre deux leaders européens, ça compte.

- Concrètement des réalisations du plan de relance national vont être cofinancées par l'Europe. C'est parfois votre ligne de chemin de fer ou votre train de nuit, la rénovation énergétique de votre logement ou la batterie électrique de votre voiture. Il faudra l'expliquer, le montrer. Y compris très concrètement, avec un drapeau européen, par exemple.

- Un texte est en discussion au Conseil et au Parlement européen, qui permet en cas de violation de l'Etat de droit grave, de suspendre ou de couper les fonds [à un Etat membre]. J'espère que cela aboutira l'année prochaine. Ce sera un combat politique dur mais indispensable.

- [Taxes GAFA et carbone] Il faut que la Commission propose un texte d'ici la fin de l'année et que l'on ait un accord législatif d'ici à la présidence française de l'UE en janvier 2022. C'est la logique même : on s'est endettés ensemble, on finance notre relance ensemble. Il faut qu'on ait des ressources communes. Et que nous puissions faire payer des impôts aux passagers clandestins de la mondialisation que sont les géants du numérique ou ceux qui ne sont pas à la hauteur de nos exigences environnementales.

- [Biélorussie] Les mesures de sanctions individuelles, pour frapper personnellement des responsables, peuvent avoir une efficacité. C'est ce que vient de décider le Conseil européen. Ce qui est très important, c'est de cibler et de ne pas mettre à mal le peuple biélorusse lui-même.

- Il faut faire attention, il y a beaucoup d'intox dans ces périodes. Il est donc très important que les grands leaders européens, comme l'a fait le président de la République, interviennent directement auprès du président Poutine pour dire : On veut travailler avec la Russie, ne faites pas le mauvais choix. L'Europe ne doit pas être lente, ni faible. C'est parfois un mal européen… Or, il faut défendre la souveraineté européenne et répondre à ceux, parfois la Turquie ou la Russie, qui testent l'unité, la fermeté, la capacité de réaction de l'Union européenne.

- [Engagement des européens au Sahel] L'Europe doit faire plus. C'est encore insuffisant, mais regardez l'aggiornamento de l'Allemagne sur ses interventions extérieures. Ou le renfort de pays plus petits qui ont envoyé des forces combattantes ou des équipements. C'est parfois trop lent, on en a conscience. Mais beaucoup de pays européens ont désormais compris que notre sécurité, au sens large, se joue aussi là-bas et que cela ne relève pas uniquement d'une responsabilité française.

 

Cédric O (secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques)

- Le numérique contribue déjà à la protection de notre environnement. Par exemple, il permet de limiter certains déplacements (télétravail) ou encore d’optimiser certaines consommations énergétiques. La manière d’utiliser ces nouveaux outils et services numériques doit également être repensée. Tous les contenus de Netflix n’ont probablement pas besoin d’être regardés en 4K. Je ne plaide pour autant pas pour la limitation des forfaits télécoms. Je ne suis pas pour une approche coercitive. Je préfère miser sur la prise de conscience pour favoriser les comportements vertueux. Aujourd’hui, la part du numérique dans les émissions de gaz à effet de serre est encore limitée, même si nous devons prendre garde à sa dynamique de croissance importante. La transition écologique a besoin du numérique. Ce que je souhaite, c’est réconcilier les deux.

- Le numérique est indispensable si nous voulons aller vers plus de sobriété. Pour diminuer la consommation de nos ressources, créer des réseaux d’énergies distribuées et économes, optimiser nos déplacements ou réduire les embouteillages, nous avons besoin de connecter les machines entre elles. Cela concerne tous les secteurs d’activité. Dans l’agriculture, par exemple, le numérique est nécessaire pour mieux gérer les déplacements des tracteurs, gagner en efficacité pour l’arrosage ou réduire l’utilisation de produits phytosanitaires au juste besoin. La logistique et les transports sont d’autres secteurs où les gains potentiels sont considérables. Plus largement, le numérique permet d’éviter le gaspillage des ressources énergétiques. Dans d’autres domaines, des applications populaires comme Yuka ou les sites qui revendent des smartphones reconditionnés et favorisent leur recyclage n’existeraient pas sans le numérique.

- Certaines interrogations soulevées par nos concitoyens sont légitimes et nous devons y répondre. Pour autant, je souhaite que nous puissions avoir une approche raisonnée et dépassionnée du sujet, car la politisation du déploiement de la 5G par certains à des visées purement électoralistes va contre l’intérêt général et probablement même contre la transition écologique. Il ne faut pas oublier qu’une antenne 5G consomme jusqu’à dix fois moins d’électricité qu’une antenne 4G, pour un même volume de données échangées. Et, sans 5G, impossible d’optimiser notre consommation énergétique comme je l’évoquais. Enfin, cette technologie est indispensable à la compétitivité économique de notre pays. Elle est un élément important de la relance et du renouveau industriel français, de la modernisation de l’agriculture ou encore du développement de la télémédecine. Nos principaux partenaires européens ont déjà commencé à déployer la 5G et la France ne peut pas plus longtemps rester à l’écart des innovations et opportunités qu’elle permet au service des usagers.

- J’alerte sur le danger représenté par la décorrélation de l’écologie et de la science. L’écologie a besoin de rationalité et de faits scientifiques. Couper le lien avec la science, c’est ouvrir la porte à toutes les dérives, y compris à ceux qui ne croient pas au changement climatique.

- Le numérique est une force de l’économie française qui doit nous aider à rebondir. Il nous faut construire les champions du numérique de demain, capables de se mesurer aux Gafa dans cinq ou dix ans. Après avoir soutenu les entreprises du numérique dans la crise, nous allons apporter, avec Bruno Le Maire, une dimension plus offensive dans le plan de relance. La France compte désormais neuf licornes, nous n’allons pas nous arrêter en si bon chemin. C’est une question d’emplois - je rappelle que le numérique a été le premier secteur créateur net d’emplois en 2019 - et d’indépendance de la France dans un secteur dominé par la Chine et les États-Unis. Le plan de relance permettra d’accélérer fortement dans la lutte contre la fracture numérique, que ce soit en matière d’accompagnement des 20 % de Français qui maîtrisent mal les outils informatiques ou de déploiement de la fibre. C’est d’autant plus utile que, sur 100 euros dépensés pour déployer la fibre, 90 euros vont à des entreprises françaises et à leurs salariés locaux.

 

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

 

Pieyre-Alexandre Anglade (député)

Au moment le plus aigu de la crise, quand la tentation du repli national était forte, que les doutes étaient nombreux, la France et l’Allemagne ont agi ensemble pour y répondre et préparer l’avenir avec nos partenaires européens.

 

● Autres
(Personnalités ou organisations centristes)

Jean-Pierre Raffarin (ancien premier ministre)

- La conscience de la gravité de la situation que les Français vont devoir affronter, doit guider le gouvernement dans cette rentrée. Tout ce qui nuit à la cohésion sociale nous fragilise. Non à l’extrémisme, à la radicalisation, au manichéisme. La violence, c’est l’échec.

- "La Voie" c’est l’équilibre entre la précaution et l’initiative. C’est "la complexité".

 

 

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