jeudi 26 janvier 2023

Propos centristes. France – Réforme des retraites / Retraite des femmes / Violences familiales / Lutte contre le sexisme / Défense nationale / Transition écologique / Interdiction des néonicotinoïdes / Guerre de Poutine contre l’Ukraine…

Voici une sélection, ce 26 janvier 2023, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Emmanuel Macron (Président de la République)
> Depuis 6 ans, le Collectif Ensemble Contre le Sexisme organise chaque 25 janvier un évènement pour lutter contre le sexisme. Pour une société plus égalitaire et parce que ce combat est l'affaire de tous, le 25 janvier deviendra désormais la journée nationale contre le sexisme.

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Elisabeth Borne (Première ministre)
> [Réforme des retraites]  Je ne peux pas laisser dire que notre projet ne protégerait pas les femmes. Au contraire !  Au contraire, nous réduisons les inégalités inacceptables entre les femmes et les hommes au moment de la retraite.  Nous protégeons les femmes qui ont des carrières incomplètes et hachées, celles qui ont commencé à travailler tôt et celles qui ont des petites pensions.  Les femmes seront les premières bénéficiaires de la revalorisation des petites pensions. Elles sont aujourd’hui plus nombreuses à avoir cotisé avec des revenus modestes et, grâce à la revalorisation de la retraite minimale, près d’un tiers d’entre elles vont voir leur pension augmenter.
Pour les retraités actuels, notre projet bénéficie, là encore, davantage aux femmes. L’augmentation moyenne des petites pensions sera deux fois plus élevée pour elles que pour les hommes. Par ailleurs, nous prendrons désormais en compte, pour le calcul des droits, les trimestres en congé parental, à la fois pour la retraite minimale, mais aussi pour l’intégration dans le dispositif dit de carrières longues. Ainsi, les femmes qui ont commencé à travailler tôt seront mieux protégées.

Aujourd’hui, 20 % des femmes doivent travailler jusqu’à 67 ans pour bénéficier d’une retraite à taux plein. Malgré la hausse de l’âge légal, nous maintenons à 67 ans l’âge de départ à taux plein.

Pour des femmes qui ont connu des interruptions de carrière, souvent subies, l’âge de départ ne changera pas.
Notre projet est juste et porteur de progrès social.

Nous devons veiller à l’avenir de notre système de retraite. C’est pourquoi nous demandons à celles et ceux qui le peuvent de travailler progressivement plus longtemps, y compris aux femmes qui ont eu des carrières complètes. Cependant, les femmes continueront à partir plus tôt que les hommes. J’ajoute qu’elles bénéficieront de meilleures pensions. De fait, la réforme contribuera à réduire l’écart de pension entre les hommes et les femmes.
Je le redis : nous avons veillé, avec le ministre Olivier Dussopt, en construisant ce projet, à protéger les plus fragiles, les plus modestes, y compris les femmes.

Au-delà de ce faux procès, j’espère que les débats dans l’hémicycle nous permettrons de continuer à enrichir le projet.

> Lutter contre les violences sexistes, lutter pour l’égalité réelle et effective entre les femmes et les hommes, c’est un combat sur lequel nous ne céderons rien. Sous l’autorité du Président Emmanuel Macron, le gouvernement est pleinement mobilisé.

> Députés et sénateurs sont parvenus à un accord sur le projet de loi sur les énergies renouvelables. Je salue leur travail transpartisan sur un texte nécessaire pour accélérer le développement des énergies renouvelables dans nos territoires. Nous poursuivons le travail pour une France nation verte!

> La France peut gagner la bataille de l'ordinateur quantique ! Et cette bataille se joue maintenant.

> C’est évidemment essentiel pour nous, enfin c’est essentiel pour tous responsables politiques de répondre aux attentes, aux inquiétudes de la jeunesse, et c’est ce qu’on va s’efforcer de faire dans ce CNR jeunesse. L’objectif, on l’avait évoqué lors de la première réunion, c’est grâce à vos idées, à vos propositions, à vos réactions de bâtir une feuille de route pour la jeunesse qui doit rassembler des mesures très concrètes sur tous, enfin sur les sujets qui vous intéressent. Donc des mesures à la fois très concrètes et en même temps qui a un impact rapide sur votre vie quotidienne, sur vos choix professionnels, sur vos engagements. Donc c'est ça l'objectif de nos rencontres. L'objectif étant que cette feuille de route puisse être finalisée au printemps prochain. Donc un calendrier ambitieux qu'on va s'efforcer de tenir. Peut-être dire que j'ai souhaité mener moi-même ces travaux. D'abord parce que la jeunesse, c’est un sujet transversal et la présence de plusieurs ministres et la ministre de la Transition énergétique devraient nous rejoindre, l'illustre. Et puis, je le disais, parce que notre première responsabilité en tant que femme ou homme politique, c'est bien de préparer l'avenir de notre pays et de répondre aux attentes de la jeunesse. Lors de la première réunion, grâce aux échanges qu'on a pu avoir, on a identifié 4 thèmes sur lesquels on a décidé de continuer à échanger : l'écologie, la vie quotidienne, la façon dont vous pouvez construire votre avenir professionnel et puis l'engagement citoyen. Donc, on va démarrer sur l'écologie, d'abord parce que c'est un de vos premiers sujets de préoccupation. Je l'ai encore vu hier dans le forum des jeunesses avec les 200 jeunes qui ont accepté de passer 4 jours pour réfléchir avec nous sur notre stratégie énergétique. C'est aussi, vous savez, une priorité du président de la République et moi en tant que Première ministre, avec l'appui des ministres qui sont là notamment, je suis en charge de la planification écologique, donc c'est un des sujets majeurs pour nous. Donc on va pouvoir échanger aujourd'hui sur l'écologie, ce que sont vos priorités, vos craintes peut-être, vos propositions. Et à partir de là, on pourra bâtir le premier axe de notre feuille de route. Je souhaite qu'on ait des échanges très libres, comme on avait pu la voir lors de notre première rencontre. Et vraiment, on est là pour écouter vos propositions, je n'ai pas de doute que vous avez de nombreuses idées pour faire avancer la transition écologique. Donc maintenant, la parole est à vous. Merci.

> J'ai vraiment confiance sur le fait que cette société neutre en carbone, respectueuse du vivant et qui préserve notre modèle social, on peut la bâtir ensemble. Si on veut y arriver, je n'ai pas de doute qu'il faut absolument encourager des initiatives citoyennes et arriver à les démultiplier.
Tous ceux qui ont des idées sur la façon de faire ça sont les bienvenus parce que, voyez-vous, je pense qu'on a tous en tête des exemples absolument remarquables. Moi, je me souviens par exemple, en tant que ministre des Transports, le Parc naturel régional des Grands Causses, qui veut être un territoire neutre en carbone, on dit : «Mais c'est formidable. Comment font-ils ça et pourquoi tout le monde ne fait pas la même chose?» On a beaucoup de mal à passer à l'échelle quand on a des démarches assez exemplaires dans les territoires. Je suis vraiment très à l'écoute de tous ceux qui ont des bonnes idées sur la façon dont on fait grandir des initiatives, on donne à voir, on fait connaître et on permet effectivement de passer à l'échelle sur des très bonnes démarches.
Je n'ai pas de doute aussi que pour le faire, il faut absolument encourager toutes les entrepreneuses et entrepreneurs que vous êtes. Je comprends que nous ne sommes pas encore totalement au top, donc on est à l'écoute de vos conseils, de vos recommandations sur la façon dont on peut mieux soutenir les initiatives.
Je le dis souvent parce qu'on nous dit : «Les jeunes d'aujourd'hui ne s'engagent pas, ne veulent pas travailler.» Moi, j'ai eu la chance de porter ce plan Un jeune, une solution auquel le ministre faisait référence. En fait, on est totalement bluffés et pour ma génération, les jeunes que vous êtes ont beaucoup plus d'énergie, beaucoup plus d'audace qu'on avait dans ma jeunesse.
Donc, je n'ai pas de doute que vous aurez des bonnes solutions à nous proposer et qu'il faut, comme le disait la ministre de la Transition énergétique, qu'on arrive à les faire grandir avec vous, et en tout cas qu'on vous apporte le bon soutien. Je pense qu'on est tous d'accord sur le fait qu'il faut adapter les formations initiales, les formations continues, adapter nos systèmes éducatifs. C'est engagé. Il faut sans doute aller plus vite. Il ne faut pas oublier la formation continue, ça c'est clair, et je pense sur deux plans, c'est à la fois pour permettre à chacun de bien maîtriser les enjeux. Le sondage qu'on a vu au départ qui nous dit qu'aujourd'hui, on ne sait pas dire ce que c'est que des gaz à effet de serre ou on ne sait pas quels sont les bons comportements pour réduire ces émissions de gaz à effet de serre, donc je pense qu'il faut absolument qu'on puisse accélérer sur la façon dont on donne au moins à chacun les connaissances, les informations sur les enjeux et les solutions.
Moi, je retiens ce que vous avez évoqué sur l'idée d'un TOEFL ou on pourrait dire un PIX sur l'environnement aussi parce que je pense que c'est important de pouvoir mesurer où on en est, chacun, dans sa prise de conscience, dans sa connaissance de ces enjeux. Donc, moi, je pense que c'est une très bonne idée, et puis aussi, je pense que c'est très important qu'on permette de s'orienter vers les métiers de demain dont la ministre de la Transition énergétique disait à quel point on en a besoin. Les besoins sont considérables dans des métiers qui ont du sens et ces métiers ne sont pas suffisamment connus, et sans doute dans Parcoursup, on ne les tague pas suffisamment pour que les jeunes sachent qu'il faut aller vers ces métiers.
Sur les autres sujets que vous avez évoqués, je retiens aussi l'intérêt de développer des applis, vous l'avez dit, pédagogiques, à destination peut-être des enseignants, à destination de chacun pour pouvoir choisir les bons comportements, pour être guidés et peut-être, plus généralement, de pouvoir bien accompagner chacun dans son parcours de transition.
Donc, il y a des idées de service public de la transition écologique sur lequel je pense que c'est important qu'on puisse continuer à travailler. Dans les applis qui aident à apprendre les bons comportements, on ne l'a pas évoqué mais EcoWatt, la ministre aurait pu en parler. C'est quand même assez formidable, ce qu'on a fait avec notre plan de sobriété. Tous ensemble, on a pu baisser de 10 % quasiment nos consommations d'énergie par des choix très simples. Et moi, je crois beaucoup, au-delà des transformations fortes qu'il faut faire, que des choix, des petits choix, des petits gestes qu'on peut faire tous les jours peuvent aussi permettre de faire des bonds considérables, comme par exemple EcoWatt nous l'a montré. Ça donne confiance aussi sur notre sens collectif de la responsabilité face à ces enjeux, en l'occurrence, ne pas avoir de coupures d'énergie, mais ça, ça a l'intérêt aussi de nous donner le chemin sur la sobriété énergétique et donc la façon dont demain, on pourra aussi baisser nos émissions de gaz à effet de serre.
J'ai noté aussi une des préoccupations qu'on avait quand on a fait 1jeune1solution, l'intérêt d'avoir un endroit où chacun peut voir les aides dont il peut bénéficier, notamment pour aider par exemple à de la mobilité propre. Donc ça, on va continuer à y travailler et il faut en même temps qu'on renforce les réponses qu'on vous apporte pour avoir des solutions de mobilité durable.
Donc, évidemment, c'est ce que vous évoquiez sur comment on peut se déplacer en train sans que ça coûte trop cher. Vous avez vu que le président de la République a pu annoncer avec le chancelier allemand qu'on allait développer des billets gratuits pour voyager entre la France et l'Allemagne, mais ça doit être aussi utile entre Paris et Orléans, donc on va regarder comment on peut avancer sur ce sujet.
Chèques alimentaires durables, je veux bien qu'on y travaille. Honnêtement, on a beaucoup de mal avec ce sujet parce qu'on voit très vite comment on pourrait inventer une usine à gaz du chèque qui vous permet d'aller dans le magasin à côté de chez vous acheter certains produits.
En plus, on veut des produits bio, mais moi, je ne préfèrerais pas, sans stigmatiser aucune origine, acheter des fraises bio en hiver venant de l'autre bout de la planète. Donc, du coup, une fois qu'on a dit ça, c'est assez compliqué. Je veux bien qu'on creuse ensemble.
Je trouve que les initiatives dont vous faisiez état, madame la présidente d'université, où finalement, l'université met à disposition aussi des paniers de produits bio locaux, durables, c'est peut-être un chemin qui me paraît en tout cas plus rapidement praticable que d'avoir le chèque compliqué qui vaut pour certains produits, avec en plus potentiellement des doutes sur l'origine des produits. Rénovation thermique, vous avez compris qu'on veut se donner des nouveaux outils pour accélérer sur ce sujet, mais que pour avancer sur ces sujets de la rénovation énergétique des bâtiments, on aura besoin d'avoir les industries chez nous qui fabriquent les composants et on a besoin d'avoir beaucoup de jeunes qui s'orientent vers ces métiers, comme vous, par exemple. Donc, si vous pouvez propager la bonne parole et dire à quel point ces métiers sont passionnants, je crois que ça nous aiderait pour accélérer sur la rénovation thermique des bâtiments. J'ai sans doute oublié des tas de choses, mais il y a des gens qui ont certainement pris des notes de façon plus exhaustive que moi. En tout cas, à nouveau merci, et j'entends aussi votre demande de vous associer pas simplement ponctuellement mais de façon continue à la préparation des politiques sur tous ces sujets.

 

Gérald Darmanin (ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> La protection des mineurs doit être une priorité du ministère. C’est pourquoi, à ma demande :
- multiplication par 5 du budget et des enquêteurs dédiés à ce sujet
- création d’un groupe d’enquêteurs spécialisé dans la lutte contre la prostitution des mineurs.

> En 2022, les expulsions d’étrangers en situation irrégulière ont augmenté de plus de 15%. Conformément à mes instructions, la priorité a été donnée aux étrangers délinquants : 3 615 étrangers délinquants ont été expulsés en 2022, contre 1834 en 2021, soit deux fois plus.

 

Catherine Colonna (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> [Propos sur l'Union européenne face au conflit en Ukraine et à la répression en Iran] Depuis le mois de décembre, un certain nombre de situations ont évolué et justifient que nous en parlions aujourd'hui. Je pense à la fois à l'Iran et à la Russie. La Russie poursuit sa guerre en Ukraine, avec son lot de crimes et d'exactions. Nous allons donc poursuivre notre aide à l'Ukraine qu'elle soit économique, financière, diplomatique, politique, humanitaire, mais aussi, bien sûr, militaire. Donc nous allons renforcer notre aide à ce titre. La France a livré les matériels de défense anti-aérienne qu'elle devait donner à l'Ukraine et le Président de la République a pris la décision de donner à l'Ukraine un certain nombre de chars AMX-10. Je crois que c'est le signe de notre détermination à soutenir l'Ukraine aussi longtemps qu'il le faudra et au niveau qu'il convient de le faire. A Bruxelles, nous allons discuter de la possibilité d'octroyer une nouvelle tranche de 500 millions d'euros dans ce que l'on appelle la facilité européenne de paix, et je n'ai pas de doute que c'est la décision que nous prendrons aujourd'hui.
Pour ce qui concerne l'Iran, la répression se poursuit, les droits des Iraniennes et des Iraniens à manifester pacifiquement ne sont pas reconnus, les exactions continuent, les arrestations arbitraires se poursuivent et même, vous l'avez vu, des exécutions. Face à cette escalade, nous allons sanctionner un certain nombre de responsables de la répression supplémentaires par rapport aux décisions qui ont déjà été prises. Je précise qu'il ne s'agit pas de mesures qui vont affecter le peuple iranien ou l'économie iranienne, mais les responsables de la répression qui sont incapables de répondre aux aspirations légitimes des Iraniens à jouir des libertés fondamentales.
Il est temps, je pense, qu'en Européens, nous réfléchissions aux réponses à apporter à cette politique d'otages d'Etat que pratique désormais l'Iran. Cela doit être pris en considération dans nos réflexions et dans les décisions que nous serons amenés à prendre à l'avenir.
Il y a aussi d'autres sujets, tels que la situation en Arménie avec, je l'espère, la prolongation de la mission européenne qui permet, en étant du côté arménien de la frontière, d'apaiser les tensions et d'éviter une reprise du conflit.
D'autres situations seront discutées et j'ai tenu à ce que nous évoquions aussi la question des ingérences étrangères, non pas seulement dans le contexte que vous connaissez, parce que j'ai saisi le Haut représentant, vice-président, Josep Borrell, dès cet été, sur cette question des ingérences étrangères. Nous devons protéger notre démocratie européenne et il est bon que l'on ait un débat sur les ingérences ou les influences que tentent d'exercer un certain nombre de groupes qui ne partagent pas, loin s'en faut, les valeurs de l'Union européenne.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Les choses doivent être rappelées de la façon la plus claire dans cette guerre que la Russie a choisi de mener en Ukraine. Il y a un agresseur et un agressé : l'agresseur est la Russie, l'agressé est l'Ukraine, et l'Ukraine a le droit de se défendre selon la Charte des Nations unies. Et nous devons l'aider à ce titre, aussi parce que c'est notre intérêt. Nous aidons l'Ukraine à assurer ses droits souverains à recouvrer sa souveraineté, son indépendance, l'intégrité de son territoire et nous ne confondons pas les choses - et ne les confondez pas s'il vous plaît, la situation est hélas aussi claire que ce que je viens de rappeler : il y a un agresseur et un agressé.

> [Irak] Nous faisons partie de la coalition anti-Daech qui maintient ses activités, parce qu'il est nécessaire de les maintenir. La lutte contre Daech n'est pas terminée.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Nous sortons d'un Conseil des ministres franco-allemands, suivi d'un Conseil de défense. Vous avez entendu le Chancelier Olaf Scholz s'exprimer hier, vous avez également entendu le Président de la République Emmanuel Macron s'exprimer. Pour ce qui nous concerne, toutes les options sont ouvertes, après une décision qui a consisté, d'ores et déjà, à proposer un certain nombre de chars légers du côté français, mais la suite se fera en concertation, entre alliés, en examinant collectivement quels sont les besoins et quelles sont les réponses à apporter. Le Chancelier s'est exprimé pour ce qui concerne l'Allemagne.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Il serait très important, si l'on veut aider l'Ukraine comme il le faut, de ne pas parler uniquement de cette question des chars. Aujourd'hui, les besoins de l'Ukraine, ce sont essentiellement, et nous sommes en dialogue constant avec eux sur ce point, des besoins en matière de défense anti-aérienne, de munitions, de maintenance aussi du matériel que nous avons livré, les uns et les autres. Et donc, nous devons aider l'Ukraine dans cet effort maintenant et réfléchir comme nous le faisons pour l'avenir à d'autres besoins qui pourraient être exprimés. Mais il serait important de se concentrer sur les besoins du terrain. C'est ce que nous faisons jour après jour avec les Ukrainiens, et donc n'anticipez pas trop vite et ne vous écartez pas de la réalité des besoins de l'Ukraine aujourd'hui.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Les besoins les plus pressants, tels que les autorités ukrainiennes, avec lesquelles nous sommes en contact constant, nous les présentent, ce sont d'abord des besoins de munitions, de défense anti-aérienne, de véhicules de l'avant blindés qui ont été donnés, de protection, de munitions et de maintenance du matériel qui, du fait de la guerre, a un taux d'usure qui est particulièrement important, comme c'est normal. Donc voilà la priorité du moment et nous les aidons dans tous ces volets.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Nous faisons partie du groupe de pays qui y réfléchit, sachant qu'il ne saurait y avoir d'impunité pour les crimes de guerre et peut-être les crimes contre l'humanité qui sont commis par la Russie en Ukraine, qu'au sommet de l'ordre international existant dans ces matières se situe la Cour pénale internationale que nous aidons concrètement, politiquement et financièrement.
En tout cas, nous aidons l'Ukraine concrètement et financièrement en donnant des laboratoires ADN, en ayant envoyé des équipes et en étant aux côtés des juridictions ukrainiennes. Et puis, par ailleurs, nous réfléchissons avec d'autres Etats à la possibilité de créer une juridiction ad hoc qui ne peut avoir d'intérêt, je veux le rappeler tout de même, que si elle a la légitimité nécessaire et si une valeur ajoutée peut se dégager par rapport à ce que peut faire la Cour pénale internationale. Et ce que peut faire la Cour pénale internationale, c'est aussi, gardez-le en tête s'il vous plaît, mettre en cause dans la chaîne de responsabilité, jusqu'au plus haut niveau, ceux qui ont décidé de cette guerre et décidé des atrocités qui sont commises jour après jour en Ukraine dont ils devront rendre compte.

 

Sébastien Lecornu (ministre des Armées)
> Les menaces qui pèsent sur la France sont de différentes natures et prennent de nouvelles formes. Cette prochaine loi de programmation militaire nous permettra notamment de nous protéger dans les nouveaux espaces de conflictualité : cyber, spatial, fonds sous-marins…

> [Hypocrisie de Marine Le Pen au sujet des livraisons d’armes à l’Ukraine] Elle dirait qu’elle ne souhaite pas qu’on aide l’Ukraine, elle aurait gagné en rapidité et en franchise. Je le redis: la Russie ne peut et ne doit gagner.

> Un débat global sur la livraison des armes pour bien redire à quel point il y a ceux qui veulent aider l’Ukraine et ceux qui sont un peu gênés aux entournures me semblerait transparent et démocratique pour notre opinion publique

> Les transformations vont être moins spectaculaires pour les territoires que par le passé : on ne ferme aucun régiment, aucune base militaire, aucun laboratoire de la Direction générale de l'armement.

> J’ai mandaté le Directeur général de l’armement pour consulter les entreprises de défense et définir des calendriers de livraison réalistes pour les équipements prévus dans la nouvelle loi de programmation militaire (LPM). Cette LPM nous permettra de faire des sauts technologiques importants.

> Si le gouvernement burkinabé ne souhaite plus de la présence française et dénonce les instruments internationaux qui permettaient de le faire, les troupes seront redéployées selon le calendrier qui sera précisé par le président

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Il y a une discussion sur les Leclerc mais il y a plus d’attentes de la part de nos amis ukrainiens sur la défense sol-air ou sur l’artillerie que sur ces chars.

 

Olivier Dussopt (ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion)
> [Réforme des retraites] Nous avons un système structurellement déficitaire dès 2023. Le déficit se creuse en 2025, 2030, 2040… Nous considérons qu’équilibrer le système est une responsabilité qui nous incombe. Nous considérons que l’améliorer est aussi de notre responsabilité.

> [Réforme des retraites] Nous avons la conviction qu’il faut mener cette réforme des retraites à la fois pour équilibrer le système et pour l’améliorer. La représentation nationale aura le temps d’être éclairée par les débats ici, en commission et par le débat public.

> [Réforme des retraites] Les deux-tiers des bénéficiaires de la retraite minimum - que nous allons augmenter - sont des femmes. Cette réforme s’adresse justement à celles qui n’ont pas de carrières complètes pour protéger les plus fragiles.

> [Réforme des retraites] La réforme que nous menons porte des protections pour les femmes, vous avez du mal à l'entendre. Le fait de revaloriser le minimum contributif de base permet justement de cibler les plus fragiles. C'est notre priorité.

> [Réforme des retraites] Dire que nous demanderions aux femmes de travailler plus longtemps est mensonger et n’a qu’un objectif : c’est d’inquiéter !

> [Réforme des retraites] Dire que les femmes vont devoir travailler plus longtemps que les hommes, c’est une affirmation lapidaire et mensongère. L’âge de départ légal des femmes, comme des hommes est évidemment le même tout comme la durée de cotisation requise.

> [Réforme des retraites] Notre priorité est de protéger les plus fragiles, protéger celles et ceux qui sont exposés à la précarité et aux difficultés de carrière. C’est avec ces dispositions que nous allons y arriver.

> [Réforme des retraites] Ceux qui ont cotisé cinq trimestres avant leur 18 ans peuvent partir à la retraite à 60 ans, donc avec 4 années d’avance sur le nouvel âge légal

> [Réforme des retraites] Le cumul emploi-retraite sera créateur de droits. On en tiendra compte pour revoir à la hausse les pensions de retraite des retraités qui travaillent

> [Réforme des retraites] Nous souhaitons que les débats autour de la réforme des retraites soient constructifs et ouverts. Nous avons le soucis permanent de veiller qu’aucun acte inacceptable ne se produise. Menacer les élus n’est pas acceptable.

> [Réforme des retraites] Nous prenons des mesures pour à la fois améliorer ce système et permettre sa pérennité pour nos enfants, pour nos petits-enfants. Il s’agit de permettre de garantir le système par répartition qui est l’un des joyaux de la solidarité intergénérationnelle.

> [Réforme des retraites] L’impact de la réforme des retraites sur les territoires d’outre-mer est double. L’appliquer de manière similaire à ce qu’il se passera dans l’hexagone permet de prolonger les carrières mais aussi de réévaluer le niveau de la pension minimale à 85% du SMIC.

> [Réforme des retraites] Les conditions de rachat de stage sont particulièrement avantageuses puisque le trimestre peut être racheté à hauteur de 440€. Le délai de 2 ans est trop court. Le Gouvernement est totalement ouvert à aménager et améliorer ces conditions de rachat de stage.

> [Réforme des retraites] Nous prenons en compte la situation des soignants. Nous créons un fonds de prévention de la pénibilité et de l’usure : 100 millions d’euros par an qui vont permettre de financer la prévention, la lutte contre la pénibilité et la reconversion.

> Le nombre de demandeurs d'emploi sans aucune activité baisse de 112.000 personnes au T4 2022. Une baisse qui s'accompagne d'une proportion record des CDI dans les embauches à 52%. Le plein emploi c’est aussi le bon emploi. Nous poursuivons notre mobilisation.

 

Pap Ndiaye (ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse)
> Avec la part collective du Pass Culture à partir de la 4ème, les professeurs disposent de nouveaux outils pour l’éducation artistique et culturelle, afin de donner à voir le monde à toutes et tous sous un autre regard.

> C'est aujourd'hui [24 janvier] la journée mondiale de l'Education, organisée par l'UNESCO. Réaffirmons notre objectif universel : que chaque enfant, d'où qu'il vienne, ait accès à une éducation de qualité, qui lui permette de s'épanouir en tant que personne et en tant que citoyen.

> Du côté de l'école, on est engagé actuellement dans un très grand mouvement en fait de transformation de l'école autour du développement durable. Ça passe par les programmes d'abord, il y a une instance qui s'appelle le Conseil supérieur des programmes, qui s'occupe de tous les programmes scolaires de l'école maternelle jusqu'à la terminale. Et elle travaille actuellement, cette instance, pour d'abord évaluer et voir comment on va globalement envisager les programmes du point de vue du développement durable, il y a beaucoup de choses qui sont faites déjà, et il suffit d'écouter les collégiens et les lycéens qui parlent de tout ce qui est fait. On a besoin d'une vision un peu plus globale et un peu plus structurée de l'enseignement au primaire et dans le secondaire. Ensuite, on a besoin de former les professeurs et là, on a des efforts à faire en matière de formation initiale et de formation continue, pas seulement les professeurs de SVT ou de physique chimie, mais aussi les professeurs de lettres, les professeurs d'histoire géographie. Bref, toutes les matières en fait peuvent être concernées par le développement durable. Ça, c'est le premier bloc, c'est la formation et c’est les programmes, c'est très important. Et puis un deuxième bloc qui est très présent dans vos interventions, c'est la mobilisation des communautés éducatives, c’est-à-dire qu'on ne fera rien si les élèves eux-mêmes ne sont pas mobilisés, s'ils ne proposent pas, s'ils ne sont pas des sources d'inspiration et d'incitation dans les établissements scolaires. Alors ça, on le fait via les éco délégués qui existent depuis 2020. Il y en a maintenant plus de 250 000, ce n'est pas rien et c'est une force  et c'est une force de proposition… Par exemple sur le gaspillage alimentaire, j'ai entendu beaucoup de propositions d'éco-délégués sur le gaspillage alimentaire dans les cantines et toutes sortes d'autres choses que les éco-délégués proposent. On va en réunir une partie à Paris pour faire un grand événement et pour peut-être mieux valoriser cette fonction d'éco-délégués dans les collèges et dans les lycées. Et puis, au-delà des éco-délégués, il y a ce qu'on appelle la certification des établissements E3D. Les établissements scolaires peuvent entrer dans une certification avec 3 niveaux qui obligent à un certain nombre de démarches qui sont à l'échelle des établissements. Il y en a 10 000 actuellement, des établissements qui sont certifiés sur les 60 000. Donc on a encore des progrès à faire. Mais on s'aperçoit que dans les labellisations 3D, ça fait une différence qu’il y a une mobilisation des gens, qu’il y a des demandes à propos du bâti scolaire, par exemple pour l'amélioration du bâti scolaire. Toutes sortes de propositions qui nous semblent également de nature à mobiliser au-delà des programmes scolaires stricto-sensu. Puis je voulais vous mentionner quelque chose d'intéressant, c'est ce qu'on appelle les aires éducatives. Alors, il y a les aires éducatives maritimes, les aires éducatives terrestres. Et puis on crée bientôt avec Erik ORSENNA, les aires éducatives fluviales. Ça consiste à donner, par exemple, entre guillemets, à confier à une classe un petit bout de littoral, par exemple un kilomètre, en disant à la classe : Eh bien voilà, vous êtes responsable de ce kilomètres de littoral. J'en ai vu par exemple… il y en a beaucoup dans l'ouest de la France ou même dans les outre-mer. Et donc, la classe, elle va être chargée à la fois des questions un peu pratiques de, par exemple, comment on organise le ramassage des déchets, mais aussi comment on réfléchit sur le recul du littoral, sur différents phénomènes qui montrent la montée des eaux, l'acidification des océans. Enfin, ça dépend des endroits. Et comment la classe se mobilise, va voir les élus, fait toutes sortes de choses autour de son petit kilomètre de littoral. Donc on va le faire pour les fleuves. Donc les fleuves vont être en quelque sorte adoptés ou des bouts de fleuves vont être adoptés par des classes qui vont ensuite travailler sur la faune, la flore. Enfin tout ce qui… Ça permet de mobiliser toutes les disciplines et de faire des choses très, très concrètes. Et donc on est à la fois dans la classe, mais on est aussi dehors. On va voir ce qui se passe, on va voir les élus, on va voir les forces économiques, on organise des CNR, des réunions de concertation pour imaginer des projets pédagogiques, notamment sur les questions de développement durable. Je crois que cette transformation du système scolaire, on ne la fera pas simplement par le haut avec les professeurs, et c’est central, mais on la fera aussi en mobilisant les élèves et en faisant de telle sorte qu'on leur dise : vous n'êtes pas simplement les récepteurs du savoir — ça reste important, je ne veux pas dire le contraire — mais vous êtes aussi des acteurs. Vous avez une responsabilité. Et on voit bien à quel point la jeunesse, elle est mobilisée sur ces questions, et donc la transformation du système scolaire, on la fera aussi en mobilisant les jeunes.

 

Sylvie Retailleau (ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Notre action environnementale passe par le développement de l'industrie verte.

 

Marc Fesneau (ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> [Réforme des retraites] Moi je crois que l'on a une réforme équilibrée (...), cela n'empêche pas de préciser les choses.

> [Réforme des retraites] Cette réforme va viser à faire rentrer ceux qui ne peuvent pas travailler en fin de carrière, dans le système, pour qu'ils aient le droit à une retraite à taux plein.

> L'agriculture fait face à de nombreux défis. Et je suis déterminé, aux côtés de tous ses acteurs à les relever. Plus que jamais, mobilisé, malgré les crises pour assurer la pérennité de notre agriculture et à travers elle notre souveraineté alimentaire.

> La situation dans la filière viticole est grave. Nous travaillons sur plusieurs dispositifs : la poursuite du PGE, l'aide au stockage ou à la distillation, et l'arrachage, pour réguler la surproduction.

> [Farine d'insectes] Il n'est pas nouveau que l'on puisse se nourrir d'insectes. Il faut que l'on soit vigilant en mentionnant le produit allergène. Mais cette bataille est d'abord européenne.

> [Interdiction des néonicotinoïdes] La décision de la CJUE s'impose à tous, elle a contrecarré notre plan sur 3 ans. On a très peu de temps pour agir et rassurer l'ensemble de la filière. Il faut garantir aux agriculteurs qu'ils seront couverts sur les pertes dues à la jaunisse [de la betterave].

 

Christophe Béchu (ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> [Zones à faible émission] Les décès par pollution de l'air sont un sujet secondaire ? Non. Peut-on nier le besoin de s'engager pour le climat ? Non. Peut-on faire confiance aux élus locaux pour déployer les politiques ? Oui ! Santé, écologie, territoires : voici notre feuille de route.

> Moins gaspiller, pour mieux consommer ! C’est la conséquence du réchauffement climatique face auquel tous les Français doivent s’adapter. Il faut s’habituer, comme l’a dit le président, à la fin de l’abondance, y compris pour l’eau.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> Face à l’envolée des prix de l’énergie, nous protégeons le pouvoir d’achat des Français. Sans l’action du Gouvernement, les prix de l’électricité auraient augmenté de 100% en 2023.

> [Loi sur les énergies renouvelables] Accord entre députés et sénateurs ! C'est le fruit de mois de dialogue pour lutter contre le dérèglement climatique, construire notre indépendance énergétique et protéger le pouvoir d'achat des Je salue l'esprit de responsabilité. En route vers le vote définitif !

> Adoption de la lois suer le nucléaire au Sénat. Ce texte nous permet d’accélérer la construction de nouveaux réacteurs, en simplifiant les procédures. Une nouvelle étape pour concrétiser la relance d'une politique nucléaire ambitieuse et durable.

 

Jean-Christophe Combe (ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées)
> [Ehpad] Je vais lancer les états généraux de la maltraitance. On lance le recrutement des 50 000 soignants dès cette année, la difficulté c'est l'attractivité des métiers.

> [Ehpad] Le secteur est très régulé, mais pas piloté. Je veux que le secteur prenne des engagements clairs et l’inciter à utiliser tous les leviers de transformation. Nous aborderons également le sujet du financement.

> [Ehpad] On a besoin d’un secteur privé mais on ne peut pas laisser des acteurs rémunérer des actionnaires en captant de l’argent public qui devrait aller aux soins des personnes accueillies dans les établissements.

> [Ehpad] Le sujet de la maltraitance et du profit m’ont profondément choqué. On ne peut pas faire de l’argent avec n’importe quoi sans régulation, détourner de l’argent public ou ne pas l’utiliser à bon escient.

 

Olivier Véran (ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, porte-parole du Gouvernement)
> Taxer, taxer et encore taxer : pour chaque problème, la Nupes a trouvé sa solution miracle. Notre pays est déjà l'un des plus imposés au monde. Si nous voulons favoriser la réindustrialisation, l'investissement et l'emploi en France, ce n'est pas tenable.

> Depuis 5 ans, nous sommes fiers de défendre le travail. En 2017, nous luttions contre le chômage de masse. En 2022, nous tutoyons le plein emploi. Travailler un peu plus longtemps, c’est pérenniser un système des retraites que le monde entier nous envie.

Non, le Conseil d'orientation des retraites n'a jamais remis en cause le déficit à venir de notre système des retraites.

 

Isabelle Rome (ministre déléguée chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l'Egalité des chances)
> Le gouvernement publie un guide pour le respect des droits des familles et futures familles LGBT. Pour faire valoir ses droits il faut les connaître. Tout est dans cet outil : accès à la PMA, adoption, congé parental,…

> Le Président de la République a réaffirmé sa détermination à lutter contre les violences sexistes et sexuelles. Une mission sera lancée pour enrayer ces violences lorsqu’elles sont commises par des personnes exerçant un lien d’autorité, notamment dans le travail ou en politique.

> Femmes puissantes et puissance des femmes. J’ai reçu une délégation de femmes œuvrant en Afrique pour la défense des droits des filles et des femmes. La France se tient à leurs côtés via le Fonds de soutien annoncé en 2019 par le Président de la République.

 

Roland Lescure (ministre délégué chargé de l’Industrie)
> En entretien d’embauche, en réunion, sur les fiches de paye, le sexisme reste encore trop présent. C’est un des freins à la féminisation de l’industrie, et je m’engage quotidiennement pour lutter les violences sexistes et sexuelles. (…)
C’est ensemble que nous réussirons à bannir les biais inconscients sexistes, et à mieux prévenir et punir les violences, dans l’entreprise comme dans la société.

 

Olivia Grégoire (ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme)
> Pour faire face au changement climatique, qui impacte leur activité hivernale, les acteurs de la montagne vont tout schuss vers la diversification de leur offre touristique. Les initiatives ne manquent pas. L’Etat continuera de les accompagner vers un tourisme 4 saisons.

> Si la fréquentation de nos massifs est importante (et même en hausse), c’est grâce à la résistance et à l’adaptation constante de ses acteurs. Au salon Destination Montagnes, j’ai salué leur grande créativité pour proposer de nouvelles offres et attirer une nouvelle clientèle.

 

Charlotte Caubel (secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> C’est vrai, les violences commises au sein de la famille provoquent des dommages extrêmement importants sur les enfants. C’est vrai, nous ne parvenons pas à casser les chaînes de violence au sein des familles ; elles se reproduisent et nous devons tous être mobilisés pour les briser.
Isabelle Rome, ministre déléguée chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances, est mobilisée pour poursuivre, avec l’ensemble des parlementaires, les travaux engagés lors du Grenelle des violences conjugales ; c’est essentiel. Le vote, la semaine dernière, d’une aide d’urgence est fondamental pour les femmes et les enfants qui les accompagnent.
C’est vrai, il faut améliorer encore la chaîne de traitement : police, gendarmerie et justice. Les ministres de la justice et de l’intérieur s’y attellent, non seulement pour prendre en compte la parole des femmes, mais aussi pour encore mieux prendre en compte celle des enfants. Le garde des sceaux a déjà pris des mesures concernant la place de l’enfant dans le dispositif judiciaire et il entend en prendre d’autres. La première a consisté à reconnaître systématiquement ces enfants comme victimes.

Une autre consiste à donner une place au parrain judiciaire, administrateur ad hoc qui accompagne l’enfant dans le processus pénal.
Enfin, il est nécessaire de prendre en considération le préjudice des enfants et d’entendre leur parole dans les Uaped – unités d’accueil pédiatrique des enfants en danger. Il faut les accompagner dans les départements, qui s’y attellent autant qu’ils le peuvent, avec des associations. Des moyens existent, mais ils doivent être renforcés. Il faut surtout coordonner les actions.
Nous ferons tout cela, mais nous devons le faire avec les adultes et les familles : tout le monde doit prendre conscience de cette violence et y mettre fin. Merci, madame la députée, de nous alerter une fois encore sur cette urgence sociétale.

> [Enfants de djihadistes] Nous avons toujours indiqué que ces mineurs ne sont pas responsables de la radicalité de leurs parents. Ils n’ont pas choisi d’aller là-bas, ils sont français, ils sont mineurs, ils ont droit à une protection. Je n’ai aucun état d’âme là-dessus. Je le dis d’autant plus facilement que les associations de victimes de terrorisme le disent aussi. (…)
Les impératifs de sécurité restent les mêmes. Il faut être attentif aux conditions de rapatriement, sur place, qui sont de plus en plus complexes, parce que la situation se dégrade. D’autant qu’il y a un processus nécessaire d’identification des ressortissants français dans les camps. J’insiste aussi sur le fait que nous ne pouvons pas ramener des enfants sans l’accord de la mère. Et enfin, nous ne sommes pas dans le cadre de procédures d’extradition.
Nous travaillons en amont pour permettre le meilleur accueil possible. Nous sommes dans une bonne dynamique désormais. Notre expérience est très regardée par nos voisins. (…)
Il était important de rassurer et de sécuriser nos concitoyens. Il est de la responsabilité de l’Etat d’être attentif aux familles accueillantes : il faut écarter tout risque possible de radicalisation ultérieure des enfants. Je suis aussi très attentive à ce que les retours ne suscitent pas de stigmatisation de ces enfants, qui les mettrait au ban de notre société.
De fait, nous n’avons pas eu de réaction négative sur ce sujet. C’est dû au fait que les retours ont été très préparés par les services de l’Etat, en parfaite interdisciplinarité autour des préfets. Nous devons être extrêmement attentifs à la façon dont s’écrit l’histoire de ces enfants parce qu’ils vont grandir, devenir des adultes et un jour avoir leurs propres enfants devant lesquels ils devront répondre de leur histoire. (…)
A partir du moment où le choix a été fait de rapatrier tous les enfants, nous avons décidé de saisir les parquets des départements d’origine. Il y a une dispersion du dispositif de suivi. Donc, il a fallu former et coordonner l’action. Tous les départements doivent être préparés, car tous peuvent être concernés. Les enfants restent cinq ou six jours maximum dans le département d’atterrissage du vol de rapatriement, puis ils partent pour leur département d’accueil. (…)
Aujourd’hui, nous avons 295 mineurs qui sont sur notre territoire et sont considérés comme de retour de zone. Deux tiers de ces enfants sont rentrés âgés de moins de 10 ans et certains sont très petits. Mais d’autres qui viennent de rentrer sont nettement plus grands. (…)
L’état de ces enfants à leur arrivée peut être très dégradé. Nous sommes extrêmement attentifs, mais il s’avère qu’au bout d’un an ou deux on peut obtenir des résultats spectaculaires grâce aux protocoles mis en place et aux centres de psychotrauma.
Le dispositif est très riche et balisé. Nous avons une approche pluridisciplinaire : médicale, éducative, psychiatrique, psychologique, d’accompagnement à la parentalité. Les plus petits ont a priori une meilleure capacité de résilience et de reconstruction. Il est vraisemblable que ceux qui sont plus grands ou ont passé plus de temps dans les camps auront besoin d’encore plus d’attention. Ils ont vécu là-bas des traumatismes quasi identiques à ceux des enfants-soldats. Ce sont des enfants de la guerre.

> La CEDH n’a pas condamné l’Etat français pour le fait de ne pas avoir fait rentrer les enfants de Syrie ni même pour leurs conditions de vie dans les camps. Ce qu’elle dit, c’est que le processus, quand il y a des demandes de retour formalisées, est à revoir. Désormais, il y a un seul guichet qui est le ministère des affaires étrangères. A charge pour lui d’apporter une réponse aux familles et aux avocats.

 

Sonia Backès (secrétaire d’Etat chargée de la Citoyenneté)
> Nous voulons alerter l'opinion publique des dangers liés aux dérives sectaires. Mieux communiquer et mieux prévenir, c'est s'assurer que les Français ne cèdent pas à ces pratiques.

 

Laurence Boone (secrétaire d’Etat chargée de l'Europe)
> La liberté de la presse et le fait de bénéficier d’informations fiables est fondamental pour la démocratie. J’ai échangé ce matin sur la lutte contre la désinformation avec les responsables de la cellule de fast checking de l’AFP et des journalistes de plusieurs pays européens.

 

Bérangère Couillard (secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie)
> Adoption définitive de la PPL pour limiter l'engrillagement. Une avancée pour la préservation de notre biodiversité. Avec le gouvernement, je serai vigilante à son application dans nos territoires afin de mettre fin à des années de dégradation de la nature.

> Mettre la protection de la biodiversité au même niveau que celle du climat : c'est mon objectif !

 

Haut-commissariat au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate)
> [Vœux à la presse] Je défendrai tout au long de ce propos l'idée que nous ne nous appelons pas Mouvement Démocrate par hasard.
Ce courant politique a été fondé - l'année prochaine, on fêtera le 100ᵉ anniversaire - a été fondé en 1924, et à toutes les étapes de son histoire, il y a toujours eu le mot démocrate ou républicain dans son nom, parce que la démocratie ce n'est pas seulement un mode de fonctionnement. La démocratie, c'est aussi un idéal.
Ce n'est pas le mécanisme qui fait que les citoyens choisissent leurs dirigeants. Ça en fait partie. C'est une étape indispensable et il y a beaucoup de pays dans le monde comme vous savez, qui n'ont pas cette chance.
Mais la démocratie, c'est plus encore que ça, c'est l'idée qu'on peut partager la responsabilité des décisions avec les citoyens, pas seulement l'apanage des dirigeants, pas seulement leur pouvoir, mais que toutes les décisions qui commandent l'orientation d'un pays, on puisse les partager avec les citoyens, avec l'opinion que j'appelle non pas publique mais civique.
C'est un mode de fonctionnement complètement différent, y compris complètement différent de ce qu'on a l'habitude de faire depuis des décennies. Je pense qu'une des raisons des difficultés que nous avons, c'est que précisément, on n'a pas appliqué cette méthode ou cet idéal que je considère comme essentiel. On en parlera naturellement dans la question des retraites.
Mes vœux (...) dans un monde dont chacun d'entre nous vérifie tous les jours à quel point il est soumis à des ébranlements, à des remises en cause qui étaient totalement inattendus il y a encore un an. Je rappelle qu'il y a un an, la guerre en Ukraine n'était pas déclarée. On entendait parler de l'installation de troupes, mais la guerre n'était pas déclarée il y a un an. Mesurez tout ce que ça a, au travers du temps, créé comme remise en cause politique et géopolitique.
L'idée que désormais on était revenu au temps où un État pouvait en attaquer un autre pour en prendre le contrôle, ce qu'on n'avait pas connu en Europe depuis la Deuxième Guerre mondiale.
Ce que ça comme conséquences sur la crise de l'énergie. Ce que ça a comme conséquences, Monsieur le ministre Marc Fesneau, sur les risques de crise alimentaire. Ce que ça a eu comme conséquence dans le déclenchement de la vague inflationniste. Et ça, c'est pour l'Europe, c'est à dire la partie du monde qui apparaissait la plus stable, la plus paisible, porteuse - au fond - d'une civilisation que personne ne remettait en question.
C'était il y a moins d'un an. Mais on regarde aussi ce qui se passe en Chine, et qui est naturellement, là encore, un sujet de préoccupation incroyable lié. On en reparlera de la démographie. La Chine est devant la perspective, qui est une certitude, qu'elle va perdre des centaines de millions d'habitants, je répète des centaines de millions d'habitants, dans les 30 ans qui viennent, une population presque égale à la population de l'Europe actuelle.
Et puis avec un modèle économique et social, qui lui aussi est en cause, on voit ce qui se passe du côté des Etats-Unis avec l'immense effort d'investissement que les Etats-Unis consentent pour leur économie, pour leur industrie et en même temps les crispations sociales qui, tous les jours ou presque, avec des massacres d'innocents, traduisent le mal être d'une société dans laquelle reviennent les plus anciennes détestations et les plus anciens complexes, avec ce que nous vivons en Afrique, avec la question du climat très présente dans nos débats.
Nous qui sommes émetteurs de 1 % des gaz à effet de serre. C'est très bien qu'on s'en occupe et c'est très bien qu'on se mobilise, et c'est très bien qu'on innove. Mais la question, c'est les 99 autres pourcents. Si vous regardez les émissions la courbe des émissions de la Chine ces dernières décennies, elle est presque verticale et les investissements qu'il faudrait consentir, et je ne parle même pas de l'Afrique qui est le continent tout entier qui se trouve devant une explosion démographique et la perspective de participer à ces émissions de manière évidemment très considérable puisqu'ils sortent de la situation pour entrer vers le développement et le développement c'est naturellement de l'activité et de l'activité émettrice.
Alors nous nous faisons des efforts.
La décision qui a été prise sur les néonicotinoïdes est une décision incroyablement courageuse de la part d'un pays comme le nôtre, mais qui va entraîner naturellement des soucis, des prises de responsabilité que tu as annoncées, mais qui sont considérables.
C'est dans ce cadre que nous réfléchissons. Et naturellement, ce cadre, c'est la question des retraites. L'acte dans lequel nous sommes entrés, et l'acte parlementaire qui va s'ouvrir est naturellement très important.
Alors, nous sommes dans une situation où nous, notre mouvement, nos groupes parlementaires, dans une situation très claire, un, nous savons qu'il faut une réforme.
On entend des interventions diverses, variées, parfois surprenantes, qui, au fond, laissent entendre qu'on pourrait se passer de faire une réforme. Notre certitude documentée, ce n'est pas une opinion, c'est une certitude assise sur des analyses, et je vous renvoie à la note que j'ai signé pour le plan sur ce sujet. Contrairement à ce qu'un certain nombre d'interventions semblent laisser entendre, la responsabilité qui est la nôtre ne peut pas être éludée dans le sens de la réforme des retraites.
Je répète les chiffres pour que tout le monde les ai en tête. Nous vivons avec l'idée que nous sommes dans un système par répartition, un système par répartition comme vous le savez, c'est le principe selon lequel ce sont les actifs qui, en cotisant, assument les pensions des retraités. Et ce n'est plus du tout la situation du pays, la somme des pensions des retraités l'année dernière, c'était 345 milliards. Et sur ces 345 milliards, l'Etat, le contribuable en donne 143, c'est à dire plus de 40% des recettes de notre système de retraite est fourni par l'Etat, à trois titres.
Le premier titre, qui est absolument normal, c'est celui d'employeur : Les fonctionnaires, les contractuels de l'Etat, des collectivités locales et des hôpitaux fournissent l'équivalent de 25 milliards. 
Et puis il y a un deuxième titre qui est tout à fait normal : chaque fois que l'Etat délibère sur des avantages, des facilités, des allègements de charges par exemple, les années supplémentaires pour familles pour enfants par exemple, l'allègement des charges des bas salaires par exemple, les incitations à l'emploi... Chaque fois qu'il délibère sur ses facilités ou sur ses exigences, il compense auprès des caisses. C'est absolument normal. C'est sa décision et il l'assume.
Ça  fait 90 milliards. Et puis il reste 30 milliards qui sont la participation de l'Etat au régime de retraite, à l'équilibre des régimes de retraite. Et permettez-moi de rappeler que 30 milliards, le chiffre passe comme ça, c'est 30 000 millions d'euros par an, 30 000 millions d'euros à apporter tous les ans.
Ces 30 000 millions d'euros si nous les avions, ce serait une décision soutenable. Mais nous ne les avons pas, donc nous les empruntons tous les ans, ce qui fait qu'on est dans la situation, Madame la ministre de la Jeunesse, on est dans une situation à mes yeux, absolument insupportable, On met à la charge des plus jeunes, de ceux qui travailleront dans les années qui viennent, les pensions des retraités d'aujourd'hui.
On fait payer non pas par les actifs mais par les futurs actifs, les pensions de retraite des retraités d'aujourd'hui. Et une société qui met à la charge de ses enfants les retraites des seniors est une société à mon sens irresponsable. C'est une société qui ne fait pas face aux responsabilités, que des parents, des mères, des pères, des éducateurs doivent assumer.
C'est d'ailleurs vrai en partie pour les feuilles de sécu aussi. Et donc vous voyez bien qu'il y a là une source de déficit et d'endettement incroyable pour le pays. Et à mon sens, si nous sommes des citoyens conscients et responsables, nous ne pouvons pas ne pas poser cette question. Alors je vous indique au passage qu'il y a une petite finesse : nous parlons, quand nous établissons ces bilans, des déficits actuels, alors que le débat se concentre sur les déficits futurs. Si on ne pose pas la question de l'ensemble des déficits, alors évidemment l'irresponsabilité de génération, la rupture générationnelle qui fait que ce sont les jeunes qui vont assumer ces charges, sont évidentes, patentes et insupportables.
Voilà pourquoi nous, nous pensons qu'il faut une réforme des retraites, et même nous souhaiterions, je l'ai dit à plusieurs reprises, que cette réforme des retraites prenne en compte non pas seulement les déficits futurs, mais les déficits actuels aussi, pour aller progressivement avec le temps, avec un plan - j'aime beaucoup l'idée de plan - pour la nation, pour aller progressivement vers une recherche de l'équilibre et qui soit les yeux ouverts.
Première certitude pour nous, si nous sommes responsables, si nous ne voulons pas mettre les plus jeunes d'entre nous et ceux qui vont naître, en situation d'avoir à assumer des charges indues, alors il faut une réforme des retraites.
Est-ce que cette réforme des retraites est, pour aucun des intervenants, y compris pour le gouvernement, y compris, j'en suis sûr, pour le président de la République, est-ce que c'est l'idéal?
Nous avions, pendant la législature précédente, bâti un système beaucoup plus large, beaucoup plus ambitieux, à mon sens juste, qui était, comme vous le savez, le système de retraite universel par points que dans cette salle même j'ai défendu devant vous depuis 20 ans, depuis l'élection présidentielle de 2002, pour ceux qui ont de la mémoire de notre vie politique, et nous étions les premiers à l'époque à proposer ce système.
Les événements ont fait que le gouvernement a choisi une réforme qui porte davantage sur l'urgence, et qu'on dit, comme vous le savez, paramétriques, c'est-à-dire qu'on fait bouger les critères du système actuel. Nous nous inscrivons dans cette perspective de l'urgence. Nous savons qu'il faut agir. Et si le gouvernement a décidé, nous sommes présents à ce rendez-vous en voyant toutes les difficultés et avec la certitude que je voudrais exprimer devant vous que naturellement, il faut que le débat qui vient soit utile parce que nous pensons que c'est améliorable.
Il y a des sujets, des questions, je vais en citer quelques-unes, la question de l'équilibre financier, la question - je voudrais insister particulièrement - de la situation des femmes dans cette réforme et la question de l'équité hommes-femmes étant donné que, comme vous le savez, les femmes ont souvent à assumer des carrières hachées, des interruptions, et donc cette question des femmes mérite d'être précisée et d'être améliorée.
Nous sommes particulièrement attachés à la perspective d'options dans les dernières années, de carrières sur le temps partiel, l'équilibre entre «On va travailler seulement une partie du temps pour préparer la transition, et on acquerra des droits», ce qui est une nouveauté positive du texte qui n'est soulignée par personne, mais qui pour nous est très importante. Et puis les scénarios sont ce qu'ils sont, mais vous voyez bien que ces scénarios - je l'ai d'ailleurs souligné dans la note du plan - la première arme pour rééquilibrer le système de retraite, c'est le plein emploi et la progression de la productivité.
Ce qui veut dire que tout se tient, et ce qui veut dire aussi, comme il y a des questions à préciser, que nous souhaitons que le débat parlementaire ait lieu, pas qu'il soit court-circuité par ce que l'on appelle en anglais du flibustering, c'est-à-dire toutes les manœuvres et tactiques qui sont faites non pas pour examiner le texte mais pour empêcher que le texte soit examiné.
Nous nous inscrivons dans l'idée qu'il n'y a pas de fatalité au blocage parlementaire. Nous pensons qu'on peut améliorer, préciser, travailler le texte, et donc nos groupes parlementaires, Monsieur le Président et chacun et chacune des députés qui sont là, Monsieur Vanlerenberghe au Sénat et les sénatrices et sénateurs qui sont là, nous voulons que cette période et que ce débat soit utile, et nous ferons tout ce que nous pouvons à la mesure de nos forces pour y participer et pour le tenir équilibré.
Mais nous savons très bien que cette question des retraites, en réalité dissimule d'autres débats, et c'est le troisième point que je voudrais traiter devant vous, il y a un débat qui apparaît aujourd'hui particulièrement fort. C'est la question du rapport des Français au travail et la question du rapport des plus jeunes au travail. Et la question, Monsieur le Ministre, des évolutions du travail : le numérique et la question de l'accès de tous, Madame la Ministre, notamment de ceux qui sont en situation de handicap au travail.
Vous savez quelle est l'étymologie du mot travail ? Le mot travail c'est vient d'un mot latin qui est tripalium, qui a été conservé presque intégralement en béarnais, ce qu'on s'appelle le tribay. Tripalium, c'est le supplice, et donc l'idée que le travail soit à classer dans la catégorie de ce qui, au fond, est difficile à assumer, alourdit la vie, cette idée est au fond assez présente.
J'écoutais les jeunes étudiants qui étaient interviewés, avec toutes les limites de l'exercice, mais leur appréhension du travail, c'était que c'était quelque chose que si on pouvait en éviter le maximum, ce serait mieux. Et ceci est en contradiction profonde avec la société que nous avons construite et avec un idéal que nous défendons, qui est le travail comme épanouissement, le travail comme prise de contrôle de sa vie et prise de contrôle du monde.
Cette question-là est ouverte et elle était à ouvrir. Alors vous voyez bien qu'elle se pose de manière différente, en fin de carrière, le rapport au travail et l'articulation sur la retraite, et en début de carrière et même avant la carrière, comment on peut dire, l'appétence du travail ? En tout cas, c'est une société qui est profondément en rupture avec l'idéal qu'elle a cultivé pendant longtemps.
Cette question doit être traitée et prise en compte par notre démocratie. Vous voyez que nous avons constamment cherché, et nos parlementaires ont constamment cherché, à donner plus de liberté aux salariés et aux non-salariés aussi, dans l'articulation avec la retraite. C'est pourquoi nous aimions beaucoup l'idée de la retraite par points, qui est aussi une retraite à la carte : je choisis quand je pars en fonction du montant de pension que je peux espérer.
Mais ce n'est pas la seule question qui se pose à propos des retraites. Il y a une immense question qui est la question de la démographie, que j'ai traité comme vous le savez dans ce rapport du plan l'an dernier, en faisant observer qu'il y a deux sortes de sociétés dans le monde développé : il y a les sociétés dans lesquelles on considère que les services, chacun les gagne pour lui-même : l'école, on la paye, la santé, on la paye, vous voyez à quelle société je fais allusion ? Toute société qui nous entoure, y compris en Europe et dans le monde.
Et puis nous sommes dans la minorité des sociétés qui considère que les services publics, c'est le contrat social qui les fournit aux familles et aux individus : l'École gratuite quasiment de la maternelle à l'université, la santé assurée à tous gratuitement, les assurances contre les difficultés de la vie, le chômage par exemple assuré à tous, la retraite assurée à tous.
Toutes ces services-là, l'organisation de la société française, en réalité, les traitent de la même manière, c'est à dire par la répartition. C'est le prélèvement sur l'activité de tous qui garantit les droits de chacun. C'est tous pour un, et il faut aussi un pour tous. Nous sommes un modèle de société absolument unique qui est originale de ce point de vue.
Il y a des pays scandinaves qui ne sont pas loin de notre modèle, mais le reste de l'Europe et le reste du monde est à mille lieues de tout ça. Et permettez-moi de dire que si chacun est en charge au fond de garantir ses services, alors la question qui se pose, c'est combien sommes-nous pour assurer les services pour tous ?
C'est pourquoi la démographie est la garantie, pas seulement des retraites comme on le dit, bien sûr il faut des générations nouvelles pour payer les pensions, et les contribuables pour équilibrer le système, mais la vérité est que pour tous nos services publics, il faut une démographie vivante. Et si la France a pu développer ça, c'est parce qu'elle a eu pendant longtemps, la meilleure démographie de toute l'Europe.
À telle enseigne que j'avais souligné ça dans un livre qui a déjà sept ou huit ans, d'ici 30 ans, la France peut être le pays le plus peuplé de l'Union européenne parce que les Allemands ont le même problème démographique accentué que je décrivais en Chine. C'est une immense question et c'est une question qui est évidemment reliée à la politique familiale parce qu'on a observé - alors là vraiment c'est pas la peine de prendre une loupe - on a observé que le jour où les gouvernements ont décidé d'amputer la politique familiale d'une partie de son action, à l'instant la démographie s'est effondrée.
Reconstruire une politique familiale, c'est plus vite dit que fait, et donc, là encore, on est devant un immense défi. Puis-je dire au passage que ce défi est un défi global ? Parce que si on a une certitude, la Chine s'effondre démographiquement, l'Europe est en situation critique démographiquement, mais il y a d'autres parties du monde qui, elles, sont en explosion démographique, et l'Afrique en particulier.
L'idée qu'on peut, qui ne s'est jamais produit dans l'Histoire, qu'ayant des déséquilibres démographiques, on a réussi à empêcher les vases communicants, cette idée là il n'y a aucun livre qui s'est intéressé à l'Histoire qui pourrait la défendre. Parce que c'est les grandes invasions, l'effondrement de l'Empire romain, tout cela, c'est absolument lié à des questions démographiques, et donc nous sommes devant un immense défi de ce point de vue, et la nécessité de rebâtir ce que nous avons perdu, que nous avons laissé s'effacer, et donc une question absolument essentielle.
Ces questions ouvertes par le débat sur les retraites, elle s'accompagne d'une autre question, c'est est-ce qu'en France nous pouvons trouver une méthode de réforme qui ne soit pas une méthode d'affrontement, de confrontation, d'explosion entre le mouvement de réforme et la société ?
Ceci est la question que j'évoquais dans mon introduction, de la démocratie. Nous, nous croyons à une démocratie de co-responsabilité. Nous pensons que quel que soit notre rôle dans la société, si on est dans la politique, majorité comme opposition, si on est dans le domaine social, syndicats comme patronat, et pouvoir comme citoyens, nous sommes tous coresponsables de l'avenir du pays.
Cette idée de coresponsabilité est une idée qui n'est jamais ou presque jamais défendue en France.
En France, la démocratie dans l'esprit de nos concitoyens, ça consiste à élire quelqu'un, une équipe mais rarement, et à s'en remettre totalement à lui pour prendre des décisions ou proposer des décisions, et à se révolter contre lui dès l'instant que les décisions ne plaisent pas. Quelqu'un que nous avons bien connu disait «T'as voulu y être et maintenant occupe-toi de tout».
Ceci n'est pas notre conception et nous considérons que cette vision réductrice à laquelle la France est habituée est une des raisons pour lesquelles nous sommes en situation de blocage dans la démocratie française. Face à la réforme, nous pensons, nous, au contraire, que l'on peut partager avec les citoyens l'ensemble des raisons qui font qu'on est obligé de changer, de proposer des mouvements, d'aller de l'avant, de reconstruire à intervalles réguliers.
Et ceci est très difficile à conduire, et il est parfois assez difficile d'en convaincre les dirigeants. C'est pourquoi j'ai, au nom de mes amis, si souvent insisté sur le mot n'est pas bon, mais sur la pédagogie. Parce que la pédagogie, ça s'adresse plutôt à des à des enfants, et nous, nous voulons nous adresser à des citoyens. Mais si on voulait reprendre l'étymologie, ça donnerait démagogie et je ne souhaite pas qu'on aille dans ce sens-là.
Le travail d'élaboration civique, de réflexion partagée, d'information sincère et complète, mise à la disposition des citoyens, on a un exemple parfait avec le financement des retraites, on en vient à la situation où une large part des citoyens croient que ce n'est pas nécessaire et qu'en tout cas, ce n'est pas urgent, qu'on pourrait faire autrement,  simplement parce qu'on n'a pas donné l'information et que même les organismes spécialisés hésitent, si j'ai bien compris, à donner l'information.
Encore une fois, les chiffres que j'ai donné il y a un instant et qui sont établis dans la note du Plan, n'ont été contredits par personne. Ce sont les chiffres mêmes extraits de la note du COR. Pour nous, la construction de cette méthode de coresponsabilité, d'association des citoyens aux décisions majeures, bien sûr, nous pensons que c'est un idéal mais j'ai jamais récusé qu'il y ait une part d'idéalisme dans notre engagement, je pense que c'est nécessaire.
Je pense qu'il n'y a pas d'engagement civique sans un certain idéalisme, mais nous pensons aussi que c'est la seule possible, que toutes les autres aboutissent à des blocages et à des reculs, et que donc nous sommes devant une confrontation de méthode, et nous comptons défendre cette démarche, parce que ce sera mon dernier point, parce que la société française tout entière, dans tous ses piliers, se trouve aujourd'hui devant les mêmes difficultés.
L'ensemble des mutations qui sont devant nous impose une méthode démocratique différente.
Je vais citer l'Éducation nationale, avec l'inquiétude si profonde suscitée chez les parents d'élèves, chez les enseignants et chez tous les acteurs conscients de la société par les effondrements que nous connaissons depuis 25 ans, c'est à dire depuis la date où j'ai quitté le Ministère de l'éducation nationale - c'est une plaisanterie stupide - mais enfin il est évident que le dernier quart de siècle a été un échec généralisé, contre lequel des ministres, des responsables ont essayé de bâtir des politiques mais pour l'instant on n'y est pas.
Et même s'agissant du niveau scientifique de la nation, s'agissant du niveau de maîtrise de la langue, une maîtrise de la lecture et de maîtrise de l'équilibre, on en est très très loin. Alors c'est dans les grandes mutations dans la société, la société des écrans à laquelle vous participez pour beaucoup d'entre vous, joue évidemment un rôle qui participe à ce déséquilibre.
Mais les questions de l'Éducation nationale ne sont pas des questions qui pourront être traitées dans la confrontation entre le sommet et la base. Elles ne pourront être traitées que par une démarche de coresponsabilité.
La question de la santé. La France a été le pays du monde qui a eu le système de la santé le plus performant, le plus reconnu, le plus le plus ouvert. Puis des décisions tragiques ont été prises au sommet. Je vais simplement évoquer le numerus clausus, il y a longtemps, il y a 40 ans, 35 ans, et ces questions ont apporté aujourd'hui des conséquences tragiques.
Tout le monde sent bien qu'il y a à rebâtir dans le monde de la santé. Et cette reconstruction, elle ne pourra se faire que par la méthode de coresponsabilité que je défends devant vous. L'action publique, l'Etat, les collectivités locales, les superpositions, les questions de la dépense publique, les finances publiques, la confrontation n'ouvrirait rien.
La question de la production, l'affaiblissement de la production dans notre pays, agricole, industriel, intellectuel et artistique, je ne veux pas dire que tous ces domaines sont sinistrés, mais il y a beaucoup de questions qui se posent, et dans le domaine du numérique en particulier. Et puis naturellement, les questions sociétales, et même je finirai sur ce sujet, la question de l'engagement.
Je ne me réjouis pas de la crise des partis politiques que nous vivons aujourd'hui et dont nous vivons aujourd'hui des épisodes profondément déstabilisants. J'ai milité parfois assez seul, et pendant longtemps, contre le monopole qui était exercé par les deux partis politiques du Parti socialiste et de l'UMP de l'époque.
Je me réjouis pas de la situation à laquelle on est arrivé. Je l'avais analysée, prédite, parce que je voyais bien qu'il n'y a pas de mouvement politique qui puisse survivre s'il n'a pas, certains disent une idéologie je dirai plus facilement une philosophie, une vision du monde, quelque chose qui inspire et qui est qui donne une cohérence à l'action, et pendant très longtemps, j'ai vu avec un regard navré que tout ceci était en train de s'échapper, ça se perdait dans le sable.
Ne nous dissimulons pas les choses, il y a une crise générale de l'engagement. C'est vrai pour les partis politiques, c'est vrai pour les syndicats, c'est vrai pour les associations. Il y a une crise du bénévolat, encore que les associations soient ceux qui tiennent le mieux le pays. C'est là qu'on s'engage, parce qu'on a le sentiment, ou dans les ONG, qu'on va faire des choses utiles, non enrégimentées.
Et la question pour les mouvements politiques, c'est construire une volonté de changer les choses sans enrégimenter les citoyens, ceux qui viennent, celles qui viennent, pour bâtir quelque chose. C'est un sujet que nous traiterons.
Voilà pourquoi j'étais heureux de vous présenter ces vœux. Parce que le chantier est très important. Vous avez compris ce que nous avions comme ligne de conduite, je vais les résumer en quatre mots : 
- optimisme : on ne fait rien si on ne croit pas qu'on peut, selon les expressions, sauver le monde, reconstruire le monde, réconcilier le monde. Pour ça, il faut une dose d'optimisme profonde. Il faut croire un peu qu'on n'y arrivera. Et donc optimisme.
- lucidité : je déteste qu'on mette la poussière sous le tapis. On l'a fait en France pendant 30 ans, 40 ans. Il y a eu une stratégie générale d'évitement des problèmes, de refus de les nommer, et de refus de les voir. Pour moi, c'est très important que cette lucidité soit une de nos lignes de conduite.
- créativité : j'ai entendu des responsables très importants nous taxer de créativité. Je ne suis pas sûr que c'était un compliment, et d'ailleurs, je ne suis pas sûr que le compliment eût été mérité. Mais bien sûr, il faut que nous soyons, si nous pouvons modestement, les imaginatifs du système, ceux qui ont une capacité d'ouvrir des chemins nouveaux.
- et enfin vision à long terme. C'est un des combats de ma vie, comme vous le savez, j'ai souvent répété que la Chine mettait au point des politiques à 30 ans, et nous, je ne suis pas sûr que ce soit à 30 jours, parce que la pression de l'actualité, des sondages, des événements est telle qu'on pallie au plus pressé. Si on n'a pas de vision à long terme, si on ne sait pas quelle société on veut construire, si on ne sait pas pourquoi on se bat et vers où on va, on n'a aucune chance d'y arriver.
Ces quatre noms, optimisme, lucidité, créativité, vision à long terme, c'est ce qui nous définira, je l'espère, dans l'année qui vient.

> [Réforme des retraites] J'ai participé à ce débat depuis le début, en essayant ou en demandant qu’on mette entre les mains des citoyens, de l'opinion publique, tous les éléments pour que chacun puisse se forger une opinion. Parce que ma conviction, c'est que la démocratie, c'est ça. La plupart des gens croient que la démocratie, ça consiste seulement à élire des responsables. Et je pense au surplus, que ça consiste à considérer les citoyens comme des partenaires de la décision, comme coresponsables de la décision. Et ça porte sur plusieurs sujets. Le premier sujet, le plus important de tous, c'est qu'on nous dit que les systèmes des retraites est équilibré et même excédentaire et que c'est une présentation au minimum biaisée.

> Pour moi, la démocratie, c'est une société de coresponsabilité générale. Que vous soyez dans l'opposition ou dans la majorité, vous êtes coresponsable. Que vous soyez syndicaliste ou politique, vous êtes coresponsable.

> [Réforme des retraites] Je donne les chiffres : les pensions, en France, il faut chaque année, il fallait, au niveau de l'an dernier, verser 345 milliards pour payer les pensions. Et sur ces 345 milliards, l'Etat en assure 143 milliards, c'est à dire plus de 40 %, alors qu'il n'emploie que 20 % des salariés comme fonctionnaires ou contractuels - l'Etat, les collectivités locales, les hôpitaux. Et vous voyez bien qu'il y a une disparité incroyable. Alors je vous donne les chiffres encore une fois précis : dans ces 143 milliards, les cotisations patronales que l'Etat devrait comme tout patron, ça représente 25 milliards. 
Les obligations que l'Etat crée aux caisses de retraite : par exemple, les années dont on a parlées, les années d'avantages familiaux, ou bien l'allègement des charges pour les petits salaires, ça représente 90 milliards. L'Etat compense. 
Reste 30 milliards qui ne sont pas autre chose que la subvention de l'Etat pour équilibrer les régimes de retraite, pas seulement les régimes spéciaux - les régimes spéciaux, c'est 7 ou 8 milliards - mais pour équilibrer les régimes de retraite. Or, le COR a choisi de dire ces 30 milliards de déficit, ils ne comptent pas. Nous n'allons parler que des déficits possibles - possibles ou certains - dans l'avenir. Et c'est ainsi qu'on ramène les déficits à des chiffres de genre 10, 12, 15 milliards. Et accumulés tous les ans, ça fait de très grosses sommes. Mais enfin, on ne peut pas ignorer cette situation insupportable que nous faisons payer nos retraites par des subventions d'Etat qui ne sont pas autre chose que de la dette.
Ça veut dire que nous faisons payer les pensions de retraites par les générations qui viennent. Nous faisons payer les pensions des retraités d'aujourd'hui par les salariés de demain et qui auront aussi à payer les retraites de demain. 
Tout ceci fait une accumulation : 30 milliards - et parfois quand je dis ça, ça crée des éclairs d'incompréhension ou d'interrogation dans le regard de ceux à qui je parle - 30 milliards, c'est 30 000 millions d'euros tous les ans. 

> [Réforme des retraites] Je ne dirais pas un vent mauvais. Il y a le mécanisme habituel de la mobilisation contre un projet qui est en effet troublant pour les carrières personnelles de chacun des Français, mais qui surtout n'est pas relié dans le débat public à cette impossibilité ou quelque chose d'insupportable dans le rapport entre les générations. Et si on le faisait, je suis persuadé que beaucoup de Français se diraient : « Bon au bout du compte, il faut bien faire quelque chose. » Ça, c'est la première question. 
Mais j'avais dit qu'il y avait deux sujets de préoccupation. J'ai dit aussi que ce texte était améliorable parce qu'il y a forcément des zones d'incertitudes et des zones d'ombres dans la compréhension immédiate de cette réforme. Et on l’a vu avec la question des retraites des femmes.

> [Réforme des retraites] Je suis absolument persuadé que la question des retraites reviendra forcément parce que qu'un pays ne peut pas accepter cette injustice qui consiste à charger les plus jeunes pour payer au jour le jour les pensions des plus âgés. C'est impossible. C'est inacceptable dans nos propres familles. Si nous regardons chacun d'entre - nous avons tous dans nos familles des enfants, des neveux - on ne peut pas accepter ça ! Et donc je trouve que forcément, ce débat devrait être ouvert.

> [Réforme des retraites] Je trouve que nous sommes dans une situation qui exige de la responsabilité, un sentiment d'urgence et que la réforme qui aurait permis l'équilibre durable, adapté en temps réel, on en a un exemple parfait sous les yeux. Comme vous le savez, ce sont les retraites du privé du secteur privé Agirc-Arrco. Elles sont entre les mains des partenaires sociaux. C'est eux qui en ont la responsabilité et ils ont pris toutes les décisions nécessaires pour qu'elles soient équilibrées. Les sacrifices demandés, ils les ont faits, et c'est ce régime du privé aujourd'hui, il est équilibré. Il a dans l'épaisseur du trait des déficits, mais qui sont infiniment moins importants que les déficits que nous observons dans l'ensemble du système de retraites et dans le secteur public.

> [Réforme des retraites] Là, pour l'instant, nous sommes dans le schéma le plus classique. On propose une réforme qui ne règle pas tous les problèmes, loin s'en faut, mais qui est améliorable. Et évidemment, ça suscite une levée de boucliers importante. On a déjà vécu ça.

> [Réforme des retraites] Il y a le débat parlementaire classique dans lequel nous allons entrer. Peut-être le débat parlementaire classique va permettre d'avoir un vrai débat. Je l'espère. Je n'en suis pas sûr, mais je ne suis pas sûr du contraire. Il y a quelques jours encore, on annonçait que les oppositions allaient déposer des dizaines de milliers d'amendements, ce qui est une manière d'interdire le débat.
On entend une petite musique qui dit que finalement, ce n'est pas comme ça que ça va se passer. Donc on va peut-être avoir un vrai débat. On va pouvoir répondre à toutes ces questions et notamment aux questions de justice : les carrières longues, les métiers pénibles, la situation particulière des femmes qui, en raison de leur vie de famille, ont des vies professionnelles hachées, comme on dit. Peut-être, on va pouvoir avancer.
Et puis il y a le Sénat parce que derrière la complémentarité des deux assemblées, le Sénat est en moins. Comment je peux dire, moi, sous la pression des débats, des groupes de pression et des choses explosives ?

> [Réforme des retraites] Ce qui est en question dans cette affaire, c'est le regard qu'on porte sur le travail et sur l'organisation des carrières et sur le fait que, en réalité, la retraite apparaît comme une issue pour ceux qui n'en peuvent plus de la manière dont leur travail est organisé. Et en France, on a cultivé ça parce que l'imaginaire construit autour de la retraite à 60 ans, qui était un des sujets de l'élection de François Mitterrand en 1981, cet imaginaire-là a présenté le 60 ans comme un âge dans lequel on changeait de vie, on allait trouver et il y a des gens pour qui c'est absolument vital, parce qu'il y a des épuisement personnels, psychologiques, physiologiques et en même temps, il y a des gens qui prolongeraient bien. Simplement une partie de ces gens qui prolongeraient bien, ils n'ont pas d'emploi.

> [Réforme des retraites] La question de la justice, de la perception de la réforme comme juste est la clé de l'acceptation de la réforme. Et c'est la raison pour laquelle vous avez raison de le dire. Notre groupe à l'Assemblée nationale a proposé plusieurs idées.
Je sais depuis longtemps qu'avant d'être majoritaire, il faut être minoritaire. Je suis très fier que en effet, la créativité soit un élément d'identité du parti politique. Qu'est-ce qu'il y a dans la tête de ceux qui réfléchissent à ces questions ? On demande tous les efforts au travail : participation, cotisation, travailler plus longtemps et on ne demande aucun effort à d'autres aspects. Par exemple, l'imposition du capital en France. Mes amis ont constamment cette réalité à l'esprit. L'imposition du capital en France est quand même beaucoup plus avantageuse, les revenus du capital que les revenus du travail.
Et ils avaient pensé en effet de mettre une participation. C'est Jean-Paul Mattéi qui avait proposé ça, comme vous savez, et ça fait l'actualité. Je suis persuadé que maintenant ou plus tard, cette question de justice dans l'équilibre social du pays sera une question dominante, prégnante, comme on dit.

> Ce qu'on est en train de vivre, c’est un effacement ou en tout cas une fragilisation de la plupart des liens qui font une société et ceci dans tous les pays du monde, même sous les régimes autoritaires. C'est dire que c'est historique ce qu'on est en train de vivre, c'est profond. Et alors chaque pays le voit à sa propre lucarne. Mais en réalité, c'est quelque chose d'extrêmement vaste et puissant. Les pouvoirs partout ont cette difficulté. L'idée, le temps où les pouvoirs décidaient, où les gens obéissaient est un temps fini. Et heureusement, parce qu'on ne peut pas s'affirmer du côté de la démocratie, du côté d’un changement des rapports entre le sommet et la base de la société, le prétendu sommet parce qu'il ne vole pas très haut et la base de la société. On ne peut pas prétendre que ça ne va pas et accepter cette idée qu'au fond, l'idéal serait qu'une décision du haut s'impose en bas. Et ça, j'atteste que Emmanuel Macron l'a senti depuis le premier jour.
Quant à l'idée que, parce qu'il ne pourra pas constitutionnellement se représenter dans quatre ans, ça le priverait de tout pouvoir. C'est une sornette, ça n'existe pas. D'abord parce que, s'il ne peut pas se représenter dans quatre ans, il peut se représenter dans neuf ans.
Donc je veux dire, la Constitution ne l'oblige pas à disparaître du débat politique. Et comme je crois qu'il est un des visages d'un des courants principaux de la vie politique française, qu'on a essayé d'effacer plusieurs fois et qu'on a réussi à soulever constamment, je pense qu'il a ce visage, cette puissance et ce rôle et tout le reste et bien va entraîner des mutations profondes et qui sont bienvenues.
Je ne suis pas d'accord avec l'idée qu'on serait condamné perpétuellement à avoir une vie parlementaire dérisoire et insultante, avec la perpétuelle explosion de gens qui s'insultent, s'envoient à la figure, pas seulement des épithètes, mais quasiment des bagarres dans lesquelles les médias, vous avez une responsabilité parce qu'il suffirait que vous ne coupiez pas les micros pendant les débats à l'Assemblée nationale et qu'on entende réellement ce qui se passe dans l'hémicycle. Ils ne pourraient pas continuer. Ces gens diraient mais rentrez chez vous, vous ne pouvez pas. Donc vous avez une petite responsabilité.

> La vie politique française, elle tourne - et c'est heureux - autour de l'élection présidentielle. La chance que nous avons, c'est que le général de Gaulle a donné cet instrument. Autrement, c'est les manœuvres parlementaires. Et quand de Gaulle a créé sa Constitution et qu'il a annoncé douze ans à l'avance à Bayeux, il a dit : « Nous allons arracher le pouvoir exécutif aux manœuvres parlementaires. » Et il a raison. Il y a besoin de ce lien direct - j'allais dire charnel - entre les citoyens et celui à qui il confie la responsabilité la plus importante. Et ça fait qu'il n'y a pas de personnalité médiocre ou très peu. Il y a des personnalités dont on n'est pas sûr qu'on les aurait choisies soi-même. Mais en tout cas, ce n'est jamais des débats médiocres. Jamais. Et ce sont des débats qui sont orientés par des questions profondes de la société. La question de la justice est une question profonde et la question de la confiance est une question profonde.

 

Partis politiques

● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Violette Spillebout (députée)
En politique, il faut du courage. Qd, on veut réformer, on sait qu'on peut se heurter à des difficultés, surtout qd une réforme est impopulaire mais nécessaire. C'est à ce moment-là qu'il faut tenir bon, tout en prenant en compte les considérations de chacun.

 

Jean-René Cazeneuve (député)
> Bonne nouvelle : le chômage est au plus bas depuis 2011 ! -9,3% en 2022 -9,8% chez les moins de 25 ans -13,5% de chômeurs longues durées L'illustration de la résilience de l'économie française et de l'efficacité de notre politique de l'emploi

 

● Parti radical

> Après le Mali, le Burkina Faso demande le départ des troupes françaises du territoire alors que plane l'ombre de Wagner. Le Parti radical s'inquiète de l'influence accrue de la Russie au Sahel et rend hommage aux 58 militaires français tués dans notre lutte contre les djihadistes.

> Communiqué : Journée nationale contre le sexisme : Les stéréotypes ont la vie dure !]
« Qui va s’occuper des enfants ? ». Tout le monde se souvient de cette phrase d’un homme politique à l’égard d’une candidate souhaitant l’investiture de son parti pour l’élection présidentielle. La provocation avait choqué à l’époque, mais pas davantage.
Cette attaque serait-elle possible aujourd’hui sans susciter la colère d’une large part des citoyennes et des citoyens et entraîner la démission de l’offenseur ? Rien n’est moins sûr car les stéréotypes ont la vie dure, en politique comme ailleurs.
Pour preuve la difficulté qu’ont les formations politiques à trouver des femmes candidates aux élections, en dépit des lourdes amendes pour non-respect de la parité. Si les hommes ne s’inquiètent pas – la plupart du temps – de savoir comment s’organisera la vie familiale s’ils sont élus, les femmes se sentent souvent coupables de laisser conjoint et enfants assumer les tâches ménagères.
L’égalité femmes-hommes et la lutte contre le sexisme sont parmi les grands combats des Radicaux. D’ailleurs, pour qui souhaite entrer au Parti Radical, il lui faudra au préalable signer une Charte pour l’égalité des femmes et des hommes qui engage chacune et chacun à faire en sorte qu’aucune femme ne se sente rabaissée ou discriminée dans l’exercice de son militantisme (…).
« Chaque action qui peut permettre de faire avancer les femmes sur le chemin de l’égalité doit être encouragée, c’est pourquoi le Parti Radical salue l’initiative de cette Journée nationale » conclut le Président du Parti Radical, Laurent Hénart.

> [Communiqué] Journée internationale de l’Éducation « L’éducation est l’arme la plus puissante que l’on puisse utiliser pour changer le monde »]
Dans un monde en crise, en mutation, en quête de repères, l’éducation est le socle nécessaire pour innover, pour aller de l’avant et trouver les voix avec lesquelles chacun et chacune dans le monde pourra s’épanouir. Nelson Mandela l’a exprimé très simplement et clairement : « L’éducation est l’arme la plus puissante que l’on puisse utiliser pour changer le monde » dans Un long chemin vers la liberté en 1996.
Le Parti radical s’associe à cette Journée internationale de l’Éducation en rappelant toute l’attention qu’il porte à cette valeur fondatrice, vecteur d’émancipation et d’épanouissement. La mobilisation doit être grande, car le monde perturbé dans lequel nous vivons a fait reculer les progrès passés. En 2023, 244 millions d’enfants et de jeunes ne vont toujours pas à l’école et 771 millions d’adultes ne maîtrisent pas les compétences de base en alphabétisation1. En même temps, le nombre d’enfants travaillant dans le monde a augmenté pour atteindre les 8,4 millions.
L’éducation doit être un droit pour toutes et tous.
Les jeunes filles et femmes afghanes qui en sont privées, nous manifestent combien il est essentiel pour elles de pouvoir étudier. Elles veulent choisir leur avenir et pour cela, elles doivent aller dans les écoles et université avec les hommes. L’Unesco s’appuie sur les radios pour donner un enseignement à distance en Afghanistan, c’est un moindre mal. Dans un grand nombre de pays, des associations ou des ONG mettent en place des actions pour apporter un soutien aux populations rurales afin de permettre aux enfants d’accéder à un système d’éducation et bien souvent aux femmes qui n’ont pu y avoir accès jusque-là.
Laurent Hénart, Président du Parti Radical conclut : « Nous devons être attentifs à la qualité de l’éducation qui nous est dispensée. Elle est la clé pour avancer ensemble. C’est pour cela que les Radicaux ont placé l’éducation et la formation au cœur de la République dans leur Manifeste 2022. »

 

Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> On entend de plus en plus que le militant d’extrême-droite suédois qui, en brûlant un Coran, a donné un prétexte au Président turc pour bloquer l’adhésion de la Suède à l’OTAN, aurait été incité à agir par la Russie. Une fois encore, l’extrême-droite européenne au service de Moscou.

> [Enfants de djihadistes rapatriés de Syrie] De quoi les enfants sont-ils coupables ? Des crimes de leurs parents ? Comment pouvons-nous abandonner des enfants français qui ont déjà traversé l’horreur ? La France n’a besoin de la pression de personne pour remplir ses responsabilités avec dignité.

> On ne mesure pas assez l’évolution spectaculaire de l’Allemagne que l’agression russe en Ukraine a déclenchée: il y a 1 an, Berlin envoyait 5000 casques. Aujourd’hui une annonce sur des chars est attendue. On dira que ce fut lent, mais c’est spectaculaire.

 

Pascal Canfin
> [Opinion: Interdiction des dérogations aux néonicotinoides : une bonne nouvelle qui se met en œuvre en assurant une concurrence équitable pour les agriculteurs]
Le gouvernement a pris la décision de ne pas ré-autoriser en 2023 deux néonicotinoïdes, le clothianidine et le thiamethoxame, qui étaient interdit en Europe depuis 2018 mais bénéficiaient d’une autorisation exceptionnelle depuis deux ans pour le secteur de la betterave en raison des nombreux cas de jaunisses. La France respecte ainsi les dernières interprétations du droit européen établies par la Cour de justice de l’Union européenne, tout en prévoyant un soutien financier aux agriculteurs qui en auraient besoin.
Cette décision de justice a le mérite de créer une obligation qui s’impose à tous les agriculteurs européens et donc de préserver une concurrence équitable. Bien sûr il faut maintenant veiller à ce que tous les pays qui utilisaient jusqu’à présent la dérogation, comme la Belgique, la Roumanie, l’Italie, la République Tchèque, la Slovaquie... cessent de le faire en application de la jurisprudence européenne. Dès aujourd’hui en commission Environnement du Parlement européen nous avons décidé d’auditionner dans les meilleurs délais la Commission européenne pour qu’elle partage l’analyse des réponses des différents pays concernés.
Les agriculteurs européens concernés par cette interdiction demandent également à juste titre que les importations utilisant ces mêmes néonicotinoides soient interdites en Europe. C’est ce que l’on appelle “les clauses miroirs”. Or, justement l’Europe vient de se doter des moyens d’assurer une concurrence équitable pour les agriculteurs européens utilisant ces pesticides. Depuis janvier 2023 les limites de résidus de ces deux pesticides autorisés sur les denrées importées en Europe ont été ramenées au minimum détectable. En d’autres termes, si au moment du contrôle aux douanes une trace de néonicotinoide est détectée, le produit n’entre pas sur le marché européen. C’était un combat que nous portions avec la délégation l’Europe Ensemble depuis le début de ce mandat et avec le gouvernement français depuis 2019.
Au final, cette interdiction des dérogations est une bonne nouvelle pour la biodiversité et notamment pour les abeilles. Et nous veillerons depuis le Parlement européen à ce qu’elle soit appliquée partout en Europe et partout sur le marché européen grâce à la clause miroir entrée en vigueur en janvier. Et nous soutiendrons aussi le fait de faciliter l'accès aux alternatives pour les agriculteurs concernés, y compris bien sûr en utilisant les fonds de la nouvelle Politique agricole commune qui le prévoit explicitement.

 

 

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