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mardi 31 décembre 2024

L’année du Centrisme 2024. Echecs électoraux et réussites gouvernementales


En 2023, que ce soit en France, aux Etats-Unis, au Canada ou en Allemagne (dans le cadre d’une coalition), la démocratie était encore en vie grâce essentiellement à la présence à la barre de ces pays des centristes avec pour certains d’entre eux, des coalitions de l’axe central (France et Allemagne).

Il semblait possible alors qu’un front centriste/central parvienne à contenir la vague d’un populisme extrémisme et d’un extrémisme populiste, la victoire en 2020 de Joe Biden contre Donald Trump et celle d’Emmanuel Macron contre Marine Le Pen étant des signes plus qu’encourageants dans un environnement international peu favorable aux valeurs humanistes défendues par les centristes.

Mais il a fallu déchanter.

L’année 2024 qui s’achève est clairement une «annus horribilis» pour le Centre et les centristes en matière électorale avec, néanmoins, quelques petites raisons de croire encore que le pire n’est pas une fatalité.

Néanmoins le constat est là.

En 2020, le centriste Joe Biden avait heureusement mis fin à l’aventure de Donald Trump dont on pensait qu’elle était définitivement derrière nous.

Il l’avait emporté par plus de 7 millions de voix d’écart ce qui semblait démontrer un réveil salutaire du peuple américain.

Mais, patatras en 2024 avec la victoire sans appel du même Donald Trump devant la centriste Kamala Harris avec plus de deux millions de voix d’avance.

Notons que le populiste extrémiste n’avait jamais, jusqu’alors, remporté un scrutin puisqu’en 2016, il avait perdu le vote populaire, Hillary Clinton le devançant de trois millions de voix.

Ce qui est le plus inquiétant est qu’aucune justification n’est possible pour cette victoire autre que les électeurs américains ont majoritairement choisi, face à une centriste, un homme corrompu, condamné pénalement, admirateur des dictateurs, ayant tenté un coup d’Etat pour demeurer au pouvoir et dont le programme pour les quatre années à venir est de détricoter le plus possible la démocratie républicaine dont il est l’ennemi déclaré.

En 2017, le central Emmanuel Macron avait réussi à battre une deuxième fois l’héritière de la famille Le Pen et avait à nouveau empêché l’extrême-droite de s’installer à l’Elysée.

Même si les élections législatives n’avaient pas été un grand succès, il demeurait malgré tout que la coalition d’axe central qui le soutenait depuis 2017, avait le plus grand nombre d’élus à l’Assemblée sans pour autant avoir la majorité absolue.

Si cela rendait la tâche du Président de la République et du Gouvernement plus difficile, il leur était encore possible de diriger le pays.

Mais vinrent les élections européennes qui furent perdues par le camp présidentiel avec une victoire sans appel du RN.

En même temps, il semblait bien que la Droite avait décidé de faire tomber le gouvernement lors du vote du Budget en s’alliant à l’extrême-droite et à la Gauche.

Afin de clarifier la situation, Emmanuel Macron décida la dissolution de l’Assemblée nationale.

Les élections législatives anticipées virent la victoire de l’extrême-droite au premier tour mais un front républicain empêcha celle-ci de l’emporter au deuxième.

Reste que personne ne l’emporta.

Le RN a le plus grand nombre de députés mais n’a pas de majorité, tout comme le camp présidentiel et la Gauche.

Afin d’éviter que les extrêmes ne puissent gouverner, une entente appelée «socle commun» et réunissant les partis soutenant le Président de la République ainsi que ceux situés à droite (ceux de gauche refusèrent) soutint, sans avoir la majorité à l’Assemblée, le gouvernement de Michel Barnier.

Mais celui-ci a été censuré en décembre lors de la discussion du budget de la Sécurité sociale – empêchant l’adoption du Budget 2025 – ce qui a conduit Emmanuel Macron à nommer le centriste François Bayrou à Matignon.

Même s’il s’agit d’une consécration pour ce dernier, le Centre n’est pas en position de force pour mener une politique cohérente et l’on ne sait pas si le gouvernement qu’a formé le président-fondateur du MoDem possède des chances de durer en 2025.

Ces échecs électoraux sont d’autant plus étonnants que les politiques centristes menées tant aux Etats-Unis qu’en France ont donné de bons résultats, notamment en matière de croissance et de baisse du chômage ainsi que de réformes en matière sociétales.

Ce paradoxe montre que les peuples des démocraties ont cédé pour une majorité de leurs électeurs, aux sirènes des populismes et aux passions tristes qu’ils charrient afin de créer un mouvement de haine et de violence, cette fameuse «colère» que les médias mettent à toutes les sauces…

Il n’y a pas qu’en France et aux Etats-Unis que les centristes ont connu des revers.

C’est le cas, par exemple, aux Pays-Bas, les centristes ont également perdu les élections alors qu’ils étaient au pouvoir face à l’extrême-droite populiste.

En Espagne, la nouvelle défaite de Cuidadanos lors des européennes a quasiment fait disparaître le courant centriste du paysage politique alors que le parti était aux portes du pouvoir il y a encore peu...

En Inde, le parti du Congrès de centre-gauche a été à, nouveau laminé par le parti d’extrême-droite nationaliste, Le Bharatiya Janata du Premier ministre sortant, Narendra Modi.

Ajoutons à ces défaites, la chute de la coalition Gauche-Centre-écologiste en Allemagne avec des élections anticipées qui ne semblent guère favorables au courant centriste.

Petites consolations, alors que le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, est en difficulté, la renaissance au Royaume-Uni des Libéraux-démocrates.

Leur défaite lors des législatives peut être vue comme une victoire puisqu’au lieu de disparaître comme cela avait été prévu suite à leur débandade lors des précédentes législatives, les centristes ont réussi un rétablissement improbable en gagnant nombre de sièges aux Communes.

De même, en Belgique, le parti centriste Les Engagés a connu une même renaissance (même si l’autre parti centriste, DeFI a, lui, connu une défaite qui ne lui laisse plus qu’un seul député).

Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC

 

vendredi 31 décembre 2021

L’année du Centrisme dans le monde - Edition 2021. Etats-Unis, Allemagne, Canada, Italie gouvernés au centre

2021 a été une année plutôt bonne pour les centristes puisqu’ils ont conquis le pouvoir ou l’ont gardé, seuls ou dans des coalitions dans plusieurs pays comme les Etats-Unis, l’Allemagne, l’Italie, le Canada, les Pays-Bas, la Bulgarie, la République tchèque ou Israël, entre autres.

Ce qui contraste avec une année 2020 assez morne pour le Centre.

 

Etats-Unis

Joe Biden a pris ses fonctions le 20 janvier après que son prédécesseur et perdant de la présidentielle avec 7 millions de voix en moins que le démocrate, ait tenté un coup d’Etat le 6 janvier lors de la confirmation des résultats du scrutin de novembre 2020 par le Congrès.

Un début de présidence qui ne s’est donc pas faite dans les meilleures conditions possibles d’autant que le Parti républicain, loin de jouer le jeu de la démocratie et de l’Etat de droit demeure enfermé dans la logique populiste et extrémiste et prisonnier du personnage de Trump qui n’a pas renoncé à revenir au pouvoir par la force ou en 2024.

Malgré cela, Joe Biden a réussi à gouverner et faire adopter de nombreuses mesures très importantes notamment avec son plan sur les infrastructures même si son plan Reconstruire en mieux, lui, n’a pas encore été voté suite à des divergences entre élus démocrates.

Les quelques échecs et erreurs commises par le président lui ont valu une volée de bois vert dans les médias et une baisse de popularité.

Certains en ont même profité pour remettre en cause sa politique.

Mais ils oublient d’où viennent les Etats-Unis après quatre ans catastrophiques pendant lesquels Trump a déconstruit le pays et avec une partie de la population qui adhère aux thèses élucubrationistes (complotistes) et qui est prête à soutenir un pouvoir autocratique.

De même, il ne s’agit que de la première année de la présidence Biden et il est assez malhonnête de vouloir la juger sur un quart de celle-ci.

Et puis, il y a une réalité qui semble jouer contre le pouvoir exécutif: Joe Biden n’est pas Barack Obama et Kamala Harris – très critiquée – n’est pas Hillary Clinton.

Ce que l’on retiendra, pourtant, c’est que le président actuel conduit le pays comme un vrai démocrate républicain et que son attachement aux valeurs humanistes et à la liberté sont sans faille, ce qui est un bouleversement des années Trump.

Lire aussi

- Une Semaine en Centrisme. Etats-Unis – Le Parti démocrate centriste ou gauchiste?

- Une Semaine en Centrisme. Le centrisme de Biden correspond-il à l’Amérique d’aujourd’hui?

- Une Semaine en Centrisme. Etats-Unis – Réconcilier autour de l’idée Amérique, obsession de Biden mais pas à n’importe quel prix

- Actualités du Centre. Etats-Unis – Biden présente son projet centriste et progressiste pour revitaliser la démocratie américaine

- Une Semaine en Centrisme. American centrism is back!

 

Union européenne

- En Allemagne, la fin de l’ère Merkel, s’est traduite par un changement de majorité.

Le SPD (sociaux-démocrates) qui faisait partie de la «grande coalition» avec la CDU (conservateurs) est arrivé en tête des législatives de septembre et a réussi à former un gouvernement central et centriste avec deux partenaires, les Verts et les libéraux (du FDP) dans ce qui est une grande première car réunissant trois partis.

Ce nouveau gouvernement devrait insuffler un peu de dynamique dans un paysage politique assez sclérosé par le conservatisme d’Angela Merkel même si le nouveau chancelier n’est autre que son ancien ministre de l’Economie, Olaf Schulz.

- Autre pays à être gouverné de manière centrale et centriste est l’Italie où Mario Draghi est devenu premier ministre en février 2021 remplaçant Giuseppe Conte du mouvement populiste 5 étoiles.

Le gouvernement dirigé par l’ancien gouverneur de la banque centrale européenne est soutenu par plusieurs formations politiques dont le parti centriste de Matteo Renzi, Italie Viva.

- C’est aussi le cas aux Pays-Bas où le premier ministre sortant, le libéral Mark Rutte, est à la tête d’une coalition centrale et centriste depuis sa victoire aux législatives de mars.

Lire aussi
- Actualités du Centre. Allemagne – Formation d’un gouvernement à l’orientation centrale et au tropisme centriste
- Actualités du Centre. Pays-Bas – Après les législatives, une coalition centriste sera aux commandes

- Actualités du Centre. Bulgarie – Les centristes au pouvoir
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Monde

- Au Canada, Justin Trudeau a gagné de justesse les élections législatives qu’il avait lui-même provoquées et qui se sont tenues en septembre, bien avant la fin de son mandat, car il escomptait profiter de sa popularité due à la gestion de la covid19 et de la crise économique qui en a été la résultante.

Mais les très bons sondages qui avaient participé de sa décision se sont peu à peu transformés et dans les derniers jours avant le scrutin son Parti libéral semblait devoir être battu par le Parti conservateur.

In fine, sans majorité absolue au Parlement – ce qui était déjà le cas auparavant et qui était une des motivations de ce scrutin anticipé – il continuera à diriger le pays.

- En Israël, le centriste Yaïr Lapid et son parti Yesh Atid ont enfin réussi à débarrasser le pays de l’extrémiste populiste et véreux Benjamin Netanyahou en formant, après les énièmes législatives organisées en deux ans, en mars, une coalition improbable allant de l’extrême-droite au centre qui a pris ses fonctions en juin et possède une voix de majorité à la Knesset (parlement)…

Nommé ministre des Affaires étrangères, il devrait néanmoins succéder à la tête de cette coalition dirigée actuellement par l’extrémiste Naftali Bennett si celle-ci tient la route.

Quoiqu’il en soit, il faut saluer sa victoire face au gouvernement corrompu de Netanyahou, même si ce dernier n’a certainement pas dit son dernier mot.

Lire aussi
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- Actualités du Centre. Israël – Les centristes permettent de chasse Nétanyahou mais, avant tout, de sauver la démocratie
- Actualités du Centre. Grande-Bretagne – Les centristes infligent un revers cinglant à Boris Johnson
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Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC

 

Lire aussi:
- Centriste de l’année – Edition 2021. Barack Obama
- L’année du Centrisme en France – Edition 2021. Le Centre face aux montées extrémiste et populiste à droite et à gauche

 

Bientôt
- Le Centrisme en France en 2022
- Le Centrisme en dans le monde en 2022

 

 

mercredi 22 décembre 2021

Centriste de l’année – Edition 2021. Barack Obama

Il peut paraitre fortement incongru de nommer Barack Obama «Centriste de l’année 2021» alors que son mandat de président des Etats-Unis s’est terminé en 2016!

Mais le centriste américain mérite à plus d’un titre de le recevoir.

- Il demeure un des principaux leaders qui défend la démocratie aux Etats-Unis – notamment le droit de vote – face à l’offensive des extrémistes de droite du Parti républicain derrière Trump mais il se démarque aussi des extrémistes de gauche du Parti démocrate, demeurant une voix centriste et équilibrée très écoutée dans le pays.

- Les plans de relance français et européen adoptés à l’initiative d’Emmanuel Macron ainsi que les plans de relance étasuniens de Joe Biden pour faire face à la crise générale provoquée par la pandémie de la covid19, sont directement inspirés de son action ferme et volontariste en 2008-2009 lors de la grave crise économique et sociale due aux subprimes (prêts hypothécaires) qui avait débuté en juillet 2007 sous le mandant de George W Bush, et qui a permis à l’Amérique de rebondir ensuite sur une forte croissance pendant que l’Europe et la France, incapables de prendre les décisions de relance adaptées voyaient leurs économies à la peine.

- l’héritage de sa présidence demeure important malgré toutes les attaques des républicains, en particulier celles pour abroger sa fameuse loi historique sur les soins de santé abordables qui permet aujourd’hui à une grande partie des Américains d’avoir désormais une assurance maladie.

- Dans ces temps troublés, il  n’a pas ménagé ses efforts pour lutter contre la covid19 et convaincre ses concitoyens de se protéger et de se faire vacciner.

- Ses prises de position en faveur d’une action énergique face au réchauffement climatique montrent sa volonté de peser sur les défis environnementaux que l’Humanité doit affronter.

- Débarrassé des habits parfois trop encombrants de président pour le premier africain-américain à occuper la Maison blanche, il est devenu un des principaux leaders contre toutes les inégalités notamment celles qui touchent la communauté noire et celles qui touchent les femmes.

- Sa mobilisation en faveur des droits de l’humain partout où ils sont en périls sur la planète fait de lui une des icônes mondiales de la liberté.

Sa stature d’homme d’Etat charismatique se constate également dans la comparaison positive que l’on peut faire avec celles de ses successeurs, celle d’un Donald Trump évidemment mais aussi d’un Joe Biden même si ce n’est pas pour les mêmes raisons…

Dès lors, le choix d’Obama est logique pour nous.

Ajoutons qu’aucun autre centriste n’a connu une année remarquable qui nous permettait de le remarquer de le distinguer, ni en France, ni l’étranger.

Nous avons bien sûr pensé à Justin Trudeau qui a été reconduit comme premier ministre du Canada mais sa victoire a été étriquée et il n’a pas réalisé d’actions particulièrement singulières selon nous.

Il y avait aussi Christian Lindner, le président du FDP – et désormais ministre des Finances –, le parti libéral allemand qu’il a conduit aux dernières législatives et qui a réalisé un score notable derrière le FDP, la CDU et les Grûnen qui lui a permis de faire partie de la coalition centrale qui gouverne le pays, appelée «tricolore» et «jamaïcaine» suite aux couleurs officielles du SPD, des Grünen et du FDP.

Reste que si ce dernier fait bien partie du groupe centrale et centriste au Parlement européen, Renew Europe, nombre de ses positionnements relèvent plutôt du centre-droit voire de la droite, ce qui nous empêchait de le désigner.

Concernant Renew Europe, une de ses membres, la française Nathalie Loiseau, a mené un combat de tous les instants en faveur des valeurs humanistes et contre tous les régimes autocratiques et totalitaires tout en contrant constamment toutes les fake news et les théories élucubrationistes (complotistes).

Mais, avant d’être centrale, Nathalie Loiseau vient de la droite libérale et non du Centre.

 

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