mardi 28 décembre 2021

L’année du Centrisme en France – Edition 2021. Le Centre face aux montées extrémiste et populiste à droite et à gauche

D’un côté l’extrême-gauche et la gauche radicale qui marginalise la gauche socialiste.

De l’autre, l’extrême-droite et la droite radicale qui vampirise la droite conservatrice.

Et au centre de ce grignotage qui semble inéluctable, l’axe central dont le noyau est constitué par les centristes.

Ce schéma n’est pas propre à la France mais il s’est traduit dans notre pays par une alliance centrale depuis 2017 qui gouverne le pays et qui s’apprête à aller aux élections présidentielle et législatives de 2022 unie sous la bannière «Ensemble citoyens», à la fois pour faire réélire Emmanuel Macron et pour lui donner ensuite une majorité à l’Assemblée nationale.

2021 a donc été une année pré-électorale mais ce n’est pas la caractéristique première pour le Centre.

Il a fallu gérer la crise sanitaire due à la covid19 et aux crises qui en ont découlé, notamment en matière économique et sociale.

Et si le pays a été dans le peloton de tête pour les résultats obtenus, le rebond de la pandémie en cette fin d’année avec l’arrivée du variant omicron les met en danger, comme cette croissance de 6,7% et cette baisse significative du chômage.

Si omicron est moins dangereux, il est plus contagieux donc plus à même de perturber la vie quotidienne.

«Bonne» nouvelle pour la santé – pas pour le système qui doit faire face à un afflux de patients, notamment dans les hôpitaux – mais très mauvaise pour l’activité productive à laquelle doit faire face le gouvernement sans que l’on sache quel sera son impact en 2022.

Il a fallu également gérer la montée des extrémismes et des populismes car le Centre et l’axe central sont devenus les lieux politiques où la résistance s’organise le plus et le mieux pendant que la Gauche et la Droite classiques sont contaminées par les idées de leurs extrêmes et peinent à prendre des positions claires et nettes contre les adversaires de la démocratie.

On le voit avec Eric Zemmour et la Droite mais aussi avec Jean-Luc Mélenchon et la Gauche puisqu’un sondage de fin d’année indique qu’il est le meilleure candidat à la présidentielle pour les sympathisants de cette dernière.

Les leaders du Centre et de l’axe central n’ont pas ménagé leurs interventions dans cette lutte pour la démocratie républicaine avec une mobilisation autour de certains thèmes majeurs comme la laïcité ou l’égalité femme-homme et le combat contre toutes les intolérances.

Durant toute cette année 2021, la coalition qui constitue la majorité présidentielle centrale est restée unie et peu de couacs se sont faits jour.

Alors que des défections avaient eu lieu les années précédentes chez LaREM et que le MoDem s’était montré parfois turbulent, ce n’a pas été le cas pour 2021.

Si l’on peut considérer que la majorité de l’axe central est unie dans cette majorité présidentielle que vient de rejoindre formellement le Parti radical, une seule formation centriste demeure dans l’opposition, l’UDI, même s’il convient de s’interroger sur son véritable positionnement politique tant une dérive droitière s’est manifestée cette année.

Nous rappellerons, une fois de plus, que la formation Les centristes n’est pas du Centre mais bien à droite et constitue un simple appendice de LR.

Quant à cette dernière formation, plus aucun centriste n’en fait partie ce qui rend encore plus inacceptable ses déclarations électoralistes quand elle prétend représenter «la Droite et le Centre», ce qu’elle a tenté de faire lors de sa primaire pour désigner son candidat à la présidentielle avant d’opter pour un vote uniquement de ses militants.

 

Emmanuel Macron ne dévie pas de sa centralité
Qualifié de président de droite par la Gauche et de gauche par la Droite, Emmanuel Macron continue donc son chemin central avec de forts accents centristes.

Au-delà de la gouvernance du pays, au cours de l’année, il a multiplié les interventions pour préciser quel était son projet politique.

Celui-ci est lié directement à la démocratie républicaine libérale où sont promues les valeurs de travail, de respect, de responsabilité mais aussi de solidarité et d’une véritable méritocratie qui donne à tous la même chance de réussir sa vie.

En matière international, le macronisme est pour une forte intégration européenne ainsi que pour un front commun des démocraties face à un monde instable où montent les régimes autoritaires et totalitaires.

 

Ensemble citoyens!, simple cartel électoral
L’étendard de la majorité présidentielle pour les élections de 2022 sera donc «Ensemble citoyens».

Alors que l’on parlait un moment de parti unique regroupant les différentes forces politiques qui soutiennent l’action d’Emmanuel Macron et de son gouvernement ou d’une structure confédérale qui les chapeauterait d’une manière assez libérale, les négociations entre les différents leaders de ces formations ont abouti à un simple cartel électoral où personne n’est contraint à autre chose que de soutenir la réélection du président de la république et de tenter de présenter des candidatures communes lors des législatives.

C’est peu mais c’était sans doute le mieux qui pouvait survenir tant les divergences étaient grandes sur les pouvoirs que devaient avoir cette organisation et qui devait la diriger.

Les envies de François Bayrou d’en être le chef ont vite étaient refroidies par les responsables de LaREM qui ont rappelé que s’il devait y avoir un leadership, il reviendrait évidemment au plus puissant, donc au parti présidentiel, donc à eux.

Dès lors, le MoDem a opéré un rétropédalage, abandonnant son projet de «grand parti démocrate à la française» pour une simple association d’intérêt politique et électoral, Ensemble citoyens…

 

LaREM prépare 2022
Pendant que le gouvernement gouverne, le parti présidentiel a globalement soutenu son action au Parlement tout en préparant la candidature d’Emmanuel Macron ainsi que les élections législatives.

Tout au long de l’année, LaREM a rappelé tout ce qui avait été réalisé au cours de ce quinquennat encore en cours tout en expliquant tout ce qu’il restait à faire pour les cinq prochaines années.

L’ensemble des dirigeants du parti mais aussi nombre de ministres ont multiplié les bilans évidemment positifs et ont dressé une feuille de route pour la suite en attendant que Macron se déclare et dévoile son programme.

Même s’il y a eu encore quelques désaccords au sein de la formation, notamment à propos de la gestion de l’épidémie de la covid19, il n’y a pas eu de fronde, ni de départs ou exclusions fracassants comme les années précédentes.

 

Le MoDem et les ambitions de Bayrou
François Bayrou l’a répété sans cesse.

A la question de savoir s’il avait tiré un trait sur son ambition présidentielle, il a répondu qu’il ne s’interdisait rien et ne renonçait à rien.

Il pense bien sûr à l’élection présidentielle de 2027, où il aura 78 ans, l’âge auquel Joe Biden a accédé à la Maison blanche comme il aime le rappelait.

La vie du MoDem a encore une fois été rythmée, en 2021, par les interventions de son chef même si l’on a noté qu’il pouvait y avoir une vie en dehors de celui qui l’a créé pour l’ambition que nous venons de rappeler.

L’action de Bayrou en tant que haut-commissaire au plan est demeurée assez anecdotique médiatiquement parlant mais un travail a réellement été effectué sur quelques questions comme la réindustrialisation du pays ou le secteur agricole mais qui ont trouvé peu d’écho au gouvernement.

Quant au poids du MoDem dans la majorité et notamment au Parlement, il reste mineur en témoigne son incapacité, concernant l’instauration d’une dose de proportionnelle pour les prochaines législatives, non seulement à la faire voter mais même à la faire discuter à l’Assemblée.

 

L’UDI, globalement non-centriste
A l’adresse de la majorité présidentielle, le président de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde ne communique plus que par l’agressivité et l’invective.

Drôle de comportement pour un homme qui ne parvient pas à concrétiser les énormes ambitions qui l’habitent et en rend responsable les autres, en l’occurrence le pouvoir centriste qui ne lui aurait pas fait la place qu’il mérite oubliant qu’en 2017 il a soutenu jusqu’au bout et sans sourciller François Fillion.

Comme l’UDI n’est qu’un simple cartel électoral sans autre objectif que celui de faire réélire ses élus, Lagarde en est, à la fois, le leader et le porte-parole.

Dès lors, ses multiples interventions, relayées parfois par ses lieutenants fidèles, montrent une dérive droitière du parti qui n’a plus rien à voir avec le projet de Jean-Louis Borloo lorsqu’il le créa en 2012.

D’ailleurs la question concernant l’UDI dans une rétrospective sur le Centre en 2021 est de savoir si l’on doit encore la compter comme en faisant partie.

Et la tendance est plutôt négative que positive.

2022 nous donnera sans doute la réponse définitive.

 

Le Parti radical dans la majorité présidentielle
A l’inverse de l’UDI, dont il fut pourtant l’élément fondateur, le Parti radical, lui, a choisi de se rapprocher de la majorité présidentielle en adhérant à Ensemble citoyens et en soutenant la candidature d’Emmanuel Macron.

Ce rapprochement est logique dans le sens où des formations comme Agir et Horizons – le nouveau parti d’Edouard Philippe – plus à droite que les radicaux, sont dans la majorité.

Et l’on comprend que la drotitisation de LR où les thèses radicales ne sont plus le fait d’éléments isolés, a conduit les responsables du Parti radical sous la houlette de son président, Laurent Hénart, à choisir cette option.

 

Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC

 

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