Il serait incompréhensible et un aveu de faiblesse – sur lequel compte évidemment le Kremlin – s’il n’y avait pas de réponse ferme de l’Union européenne et de l’OTAN face à la provocation de Vladimir Poutine.
Celui-ci a envoyé des drones au-dessus de la Pologne qui ont dû être abattus par son armée de l’air.
Et cette fois-ci, pas d’excuses d’un vol juste à la frontière, avec la pénétration de quelques kilomètres dans l’espace aérien.
Non, les drones ont été abattus alors qu’ils se trouvaient à 300 kilomètres de la frontière et l’un d’eux à seulement 130 kilomètres de Varsovie.
Le gouvernement polonais a immédiatement dénoncé cette intrusion, la considérant comme une atteinte à son intégrité territoriale avec la volonté de créer une tension entre les deux pays et avec l’UE.
Ce genre de provocation sont communes de la part de pays totalitaires qui veulent en découdre.
La Corée du Nord, par exemple, est coutumière du fait avec sa voisine la Corée du Sud et la Chine n’hésite pas à le faire vis-à-vis de Taïwan.
Il n’est évidemment pas question de provoquer un conflit, ce que souhaiterait sans doute Poutine dans sa fuite en avant criminelle et qui lui permettrait d’internationaliser à l’extrême son agression de l’Ukraine et d’embarquer à ses côtés ses alliés et soutiens comme la Chine.
Cependant, ne rien faire n’est pas, non plus, une option parce que cette inaction démontrerait l’incapacité du camp occidental à réagir afin de bien signifier à Poutine qu’il est prêt à toutes les éventualités.
Emmanuel Macron a affirmé:
«L’incursion de drones russes dans l’espace aérien polonais au cours d’une
attaque conduite par la Russie contre l’Ukraine est tout simplement
inacceptable. Je la condamne avec la plus grande fermeté. J’appelle la Russie à
mettre fin à cette fuite en avant. Je réitère au peuple polonais et à son
gouvernement notre pleine solidarité. Je m'entretiendrai prochainement avec le
Secrétaire général de l'OTAN Mark Rutte. Nous ne transigerons pas avec la
sécurité des Alliés.»
De son côté, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a déclaré que:
«Aujourd’hui, nous avons assisté à une violation irresponsable et sans précédent de l’espace aérien de la Pologne et de l’Europe par plus de 10 drones russes Shahed. L’Europe est en pleine solidarité avec la Pologne.»
Et d’ajouter :
«L’Europe est en lutte. Un combat pour notre liberté et notre capacité à
déterminer notre destin pour nous-mêmes.»
Le premier ministre polonais, Donald Tusk a estimé, lui, que:
«Nous avons affaire à une provocation à grande échelle. La situation est grave,
et personne ne doute que nous devons nous préparer à divers scénarios.»
Pour le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte s’est
adressé directement à Vladimir Poutine:
«Arrêtez la guerre en Ukraine. Arrêtez l’escalade de la guerre, qui
s’intensifie maintenant essentiellement sur des civils innocents et des
infrastructures civiles. Arrêtez de violer l’espace aérien allié. Et sachez que
nous sommes prêts, que nous sommes vigilants et que nous défendrons chaque
centimètre du territoire de l’OTAN.»
En revanche, la réaction de Donald Trump a été assez
énigmatique:
«Pourquoi la Russie viole-t-elle l’espace aérien de la Pologne avec des drones?
C’est parti!»
[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]
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