Voici une sélection, ce 27 août 2025, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la République)
> Je viens de m’entretenir
avec l’Émir du Qatar. Nous avons échangé sur la situation dramatique à Gaza. La
réduction d’une population à la famine est un crime qui doit cesser
immédiatement. Ce matin, de nouvelles frappes israéliennes sur un hôpital à
Gaza ont causé la mort de nombreux civils et de journalistes. C’est intolérable
: les civils et les journalistes doivent être protégés en toute circonstance.
Les médias doivent pouvoir exercer leur mission de façon libre et indépendante
pour couvrir la réalité du conflit. L’aide humanitaire doit rentrer. Nous
appelons Israël à respecter le droit international. Cessez-le-feu permanent,
libération de tous les otages, acheminement massif d’aide humanitaire et
solution politique pérenne incluant le désarmement du Hamas et une mission de
stabilisation : nous travaillons étroitement avec le Qatar, pour que les
efforts des médiateurs aboutissent et dans la perspective de la conférence sur
la solution à deux États qui se tiendra à New York le 22 septembre prochain.
Nous avons également évoqué le soutien à la souveraineté du Liban et à la
stabilité de la Syrie ainsi que les efforts des E3 sur le programme nucléaire
iranien.
> Excellent entretien avec le Président sénégalais à Paris. Nous avons travaillé au renouvellement de notre partenariat, dans la continuité de nos différents entretiens. Questions économiques, mémorielles, internationales, de sécurité, préparation du sommet Afrique-France de 2026, autant de sujets sur lesquels nous travaillons étroitement avec le Sénégal au service du rapprochement entre nos deux pays. Nous voulons avancer ensemble, de façon concrète sur notre agenda commun, notamment économique. J’ai souhaité tous mes vœux de succès au Président Faye pour l’organisation des Jeux olympiques de la jeunesse à Dakar en 2026. Forte de l’expérience des Jeux de Paris, la France est fière de ce partenariat avec le Sénégal.
> [Lettre à
Netanyahu]
Cher Monsieur le premier ministre,
J’ai bien reçu votre lettre du 17 août que vous avez décidé de rendre
publique avant même que je ne la reçoive. C’est pourquoi ma réponse, par
parallélisme, sera, elle aussi, rendue publique pour la clarté de nos débats
mais pour ma part je tenais à vous le faire savoir et j’attendrai que vous en
ayez pris connaissance, c’est là l’élémentaire courtoisie.
La lutte contre l’antisémitisme ne saurait être un sujet d’instrumentalisation
et ne peut nourrir aucun désaccord entre Israël et la France.
Au titre des premières actions menées après mon élection, j’ai tenu, dans
l’enceinte tragique du Vel’ d’Hiv, le 16 juillet 2017, à
solennellement endosser – et vous aviez souhaité ce jour-là être à mes côtés –
la définition de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste
(IHRA) qui condamne l’antisionisme comme un antisémitisme. C’était la première
fois qu’un président de la République français allait aussi loin et je l’assume
parfaitement. La protection de nos compatriotes juifs contre la montée de
l’antisémitisme est, depuis le premier jour, une priorité absolue de mon
action. Cette responsabilité incombe à la France, et la totalité des services
de l’Etat y est engagée. Elle ne saurait faire l’objet d’aucune manipulation
dans un moment où nous faisons face à l’instrumentalisation d’un conflit qui
n’appartient pas à la France mais pèse sur sa cohésion nationale et la sécurité
de nos concitoyens. (…)
Je vous appelle solennellement à sortir de la fuite en avant meurtrière
et illégale d’une guerre permanente à Gaza qui expose votre pays à l’indignité
et votre peuple à une impasse, à cesser l’illégale et injustifiable
recolonisation de la Cisjordanie et à saisir la main tendue des partenaires
internationaux disposés à travailler à un avenir de paix, de sécurité et de
prospérité pour Israël et la région.
► Gouvernement
[Nota: Ce gouvernement est
dirigé par un centriste, François Bayrou ; nous avons donc décidé de
reprendre les propos de tous les ministres puisqu’ils agissent sous l’autorité
d’un Président de la République et d’un Premier ministre
centristes/centraux ; néanmoins nous avons fait une distinction avec d’un
côté les ministres centristes-centraux et les autres puisqu’il s’agit d’un
gouvernement de coalition du fait que le Président de la République et le
Premier ministre ne disposent pas d’une majorité à l’Assemblée nationale]
●
Ministres centristes/centraux
François Bayrou (Premier ministre)
> [Discours lors de la rentrée
syndicale de la CFDT]
Parmi les très nombreux défauts et très soulignés qui sont
les miens, il en est un dont je veux bien reconnaître l'étrangeté et la
gravité, c'est que je suis très sensible aux signes. Nous sommes en août 2025
et il y a exactement un siècle, en 1925, était élu ici à Boissy-la-Rivière un
nouveau maire. Et le nouveau maire de Boissy-la-Rivière, c'était un philosophe
engagé, militant engagé, qui va jouer un très grand rôle dans l'histoire de
France et un très grand rôle dans le courant d'idées, de convictions, qui fait
que nous partageons l’orange qui est votre bannière et la nôtre. Il s'appelait
Marc Sangnier et il avait acheté ce domaine en 1921, il a été élu maire en
1925, comme je le disais, et il a offert ce domaine à la CFTC, le grand
syndicat chrétien d'avant et d'après-guerre, d'où la CFDT, par la majorité de
ses adhérents, a été issue. Et vous m'accorderez, et Marylise Léon m'accordera,
et Yvan Ricordeau m'accordera, que ce n'est pas votre organisation, ni ma
demande, qui avait prémédité l'organisation de ce débat ici à Bierville. C'était
la Bourse du Travail qui devait nous accueillir et vous savez que si cette
rencontre n'a pas été possible là-bas, c'est en raison de l'évolution
contrastée des relations entre les organisations syndicales. Vous voyez par
quel détour le hasard, certains diront le destin, vous choisirez le mot que
vous préférez, a voulu que par votre décision, nous nous retrouvions ici à
Bierville. Permettez-moi d'y voir une manière pour la présence matérielle, mais
moi je crois réelle, d'un esprit comme celui de Marc Sangnier, de susciter une
rencontre inédite entre ses héritiers syndicaux, ses héritiers politiques, ses
co-héritiers en idéalisme et en responsabilité. Une phrase de Marc Sangnier a
inspiré toute ma vie, pardon pour ceux qui m'ont entendu la ressasser à longueur
d'événements, et je suis sûr qu'elle pourrait inspirer la vôtre. Marc Sangnier
dit : la démocratie, c'est l'organisation sociale qui porte à son plus
haut la conscience et la responsabilité des citoyens. C'est exactement
conscience et responsabilité, ce qui est pour moi l'essentiel des raisons pour
lesquelles, femmes et hommes, nous choisissons de nous engager dans le monde
comme il est, au moment où il se trouve, au service d'une certaine idée de la
société que nous construisons ensemble. Et j'ai été très heureux, très souvent
heureux, de partager avec vos responsables, permettez-moi de le dire à Marylise
Léon, dont j'admire la constance et la combativité, et à Yvan Ricordeau, parce
qu'on a beaucoup travaillé aussi ensemble, permettez-moi de vous dire que j'ai
à chaque moment vérifié que conscience et responsabilité étaient en effet les
deux exigences qui nous permettent d'aborder, parfois d'affronter, le monde
comme il est.
Vous voyez très bien dans quel moment nous sommes, et c'est un moment
extraordinairement inquiétant. C'est un moment précisément de bascule, alors
que nous imaginions révolu, ou en tout cas presque révolu le monde des rapports
de force, de la force militaire, de la force financière, de la force
commerciale, de la domination par les réseaux. Nous croyions que c'était un
monde d'avant et que la loi avait pris la place de la force. Et c'est le
contraire que nous constatons tous les jours. Partout, c'est la force qui
triomphe et non plus le respect du droit. Et ce monde, en particulier, nous
rend attentifs à une chose que nous avons en partage, c'est que l'esprit
européen, pour lequel Marc Sangnier a tant fait, depuis l'œuvre des auberges de
jeunesse jusqu'au lancement des amitiés franco-allemandes après la guerre,
lorsqu'il est à l'Assemblée nationale, député du groupe de notre courant de
pensée, député du MRP. Cette Europe-là, que nous avons voulu pour qu'elle parle
d'une seule voix, qu'elle porte la défense d'une société, de ses valeurs
fondatrices, cette Europe apparaît hélas inconsistante et soumise. Nous venons
de le vivre avec la décision unilatérale qui a été prise par les États-Unis de
M. Trump, imposant aux Européens des droits de douane de 15% sur toute leur
production sans même que nous ayons la velléité de nous défendre. Et cela peut
s'expliquer, sans doute, économiquement, pour des facilités, mais ça ne peut
assurément pas être défendu symboliquement.
Mario Draghi, qui est un autre des rejetons de ce courant de pensée, l'a dit la
semaine dernière dans un discours très important à Rimini, il a dit : «
cet été, le rêve d'une Europe qui compte dans le monde s'est évaporé ». Et nous
savons tous bien, vous syndicalistes et moi, militants engagés et responsables
publics, nous savons tous bien ce que cet effacement de l'Europe représente
pour nous. Et nous savons qu'à cet idéal de conscience et de responsabilité,
nous ne renoncerons jamais. Et nous savons, comme à chaque époque de notre
histoire, qu'il va falloir reconstruire à partir de nos idéaux.
Alors je voudrais vous dire le plus profond de ce que je pense. Je pense qu'un
nouveau monde est en gestation, en raison des impératifs qui devraient être
écologiques, qui devraient être pris en charge, de la survenue comme une vague,
comme un tsunami de l'intelligence artificielle, de la numérisation générale de
la société et de la logique de domination des empires que je décrivais un peu
plus tôt. Tout cela va bouleverser profondément la société dans laquelle nous
vivons.
Face à cette nécessité, le premier risque, celui dont nous ne nous relèverions
pas, c'est le déni. Alors je ne vais pas refaire devant vous la totalité des
arguments que j'ai développés depuis des mois, hier encore, sur la dette, mais
cette charge dont nous accablons aujourd'hui les Français qui sont au travail,
et dont nous acceptons que soient accablés dans l'avenir les plus jeunes
d'entre nous, cette charge-là, elle va écraser les initiatives, elle va
empêcher le déploiement des innovations. Associée à l'effondrement
démographique, elle va mettre en péril le contrat social du pays. Un pays
construit sur son contrat social. Et qui va se trouver tout d'un coup à voir
s'effondrer les piliers sur lesquels il y a 80 ans exactement, par exemple, la
sécurité sociale a été construite. Et donc, j'ai pris le risque de mettre
devant leur responsabilité les représentants des Français, notamment à
l'Assemblée nationale. C'est un moment de clarification et c'est un moment de
vérité. Alors je vois bien tous ceux qui, devant cette exigence de
clarification, choisissent d'être purement et simplement les artisans du chaos.
C'est le contraire de l'esprit de responsabilité et même de co-responsabilité
que défend le courant démocratique, social, lucide, réformiste, qui soude les
militants de la CFDT et qui est en partage avec les militants de la démocratie
sociale. Tout le contraire de ce que ceux-là veulent. Et donc, dans les 13
jours qui viennent, les Français vont choisir, vont influencer leurs
représentants pour qu'ils choisissent et disent s'ils se placent du côté du
chaos ou du côté de la conscience et de la responsabilité.
Une fois la réalité acceptée, comme un grand peuple, nous pouvons dire, nous ne
fuirons pas nos responsabilités. Nous avons la charge de nos enfants et on ne
va pas les laisser dans cette dérive. Alors il y a, précisément là, à inventer
le monde nouveau. Et cela passe autant, c'est ma conviction, par la démocratie
sociale que par la démocratie politique.
Et c'est pourquoi je veux, avec vous, aborder un certain nombre des voies qui
existent de novation profonde. D'abord parce que nous devons regarder nos
faiblesses en ce qu'elles sont incompréhensibles, elles ne s'expliquent que par
la multiplication de choix erronés, de choix dilatoires, qui existent depuis
des années, depuis la dégradation de notre balance commerciale, jusqu'à
l'acceptation générale de la désindustrialisation, à commencer par l'Éducation
nationale où nous avons plongé dans tous les classements planétaires. Et donc,
de ce point de vue-là, et c'est vrai aussi pour ce qui concerne le chômage,
particulièrement le chômage des jeunes, dont le taux a crû de 2%, la dernière
année est passée à 19%, un jeune sur cinq au chômage alors que des centaines de
milliers de postes demeurent non pourvus dans l'industrie et dans le tertiaire,
alors même que les entreprises ne parviennent pas à recruter et à trouver des
jeunes pour s'engager et prendre des responsabilités.
Ces questions que je balaie devant vous, je veux affirmer une chose
essentielle, elles ne sont pas solubles si nous n'avons pas conscience du
caractère vital de la démocratie sociale dans leurs résolutions. Il n'est pas
possible de répondre aux problèmes aussi complexes d'une nation en ayant comme
référence unique la démocratie politique. La démocratie politique ne peut pas
prendre en charge la totalité de la complexité d'une société. Si on se laisse
aller à cette illusion, alors inévitablement tout remonte au sommet politique
et donc aux affrontements. Et donc il ne reste dans une telle société que deux
attitudes possibles, être pour ou être contre. Et évidemment c'est le contre
qu'on choisira le plus souvent.
Nous avons un besoin impératif de complémentarité entre la démocratie sociale
et la démocratie politique pour affronter les immenses défis qui se dressent
devant la France et devant l'Europe. Et c'est parce que nous sommes devant des
moments si difficiles, si inédits, que nous avons le devoir d'inventer un monde
plus juste. Et cela passera en particulier par la confiance dans les
organisations représentatives et dans les organisations syndicales en
particulier. Or, ces dernières décennies, c'est très précisément l'inverse qui
s'est passé. Le fonctionnement des régimes sociaux a été en grande partie
étatisé. Et il faut y voir selon moi la conséquence de ce mal français, au
fond : l'État ne fait pas confiance à la société. Sans confiance de
l'État, il n'y a pas de responsabilité collective. Et dans cet esprit de
responsabilité au regard des réussites, par exemple des partenaires sociaux
dans la gestion de certains régimes, notamment des complémentaires retraites,
je propose que nous changions de cap et que nous fassions pleinement et
entièrement confiance aux partenaires sociaux, en leur confiant la gestion des
principaux piliers du système de protection sociale, notamment les assurances
chômage et vieillesse. Et cela avec une règle d'or, que la condition d'équilibre
financier soit fixée dans la loi, afin de ne pas faire peser sur les
générations futures le poids du surendettement et des dérives financières. Ce
changement d'architecture, c'est un changement de monde et je voulais l'énoncer
devant vous.
S'engager, chère Marylise Léon, c'est un verbe qui vous intéresse et qu'on va
découvrir dans les jours qui viennent sur la couverture de votre livre.
S'engager, c'est faire preuve de combativité et d'un véritable esprit de
dialogue afin de faire vivre la démocratie et de combattre ensemble les
injustices. Je suis témoin que pour tout ce qui a concerné la concertation sur
les retraites, ce qu'on a appelé le conclave, entre guillemets, avec d'autres
organisations syndicales, vous avez pu proposer des améliorations du système et
notamment, j'y tiens, un meilleur calcul de la pension des retraites et un
accès facilité aux dispositifs de carrière longues pour les femmes qui ont
connu des périodes de maternité et une meilleure prise en compte, une vraie
prise en compte, de la pénibilité du travail. Comme je m'y suis engagé, le
gouvernement présentera des articles pour retranscrire dans la loi des avancées
sur ces points et le Parlement aura le dernier mot sur ces mesures avec les
procédures adaptées pour faire adopter ces véhicules législatifs.
C'est pourquoi j'ai proposé un plan d'ensemble pour retrouver une situation
économique et financière qui nous permette d'honorer la promesse française de
solidarité. Ce plan repose, et il n'est pas facile, je lis dans vos pensées, ce
plan repose sur deux piliers, le premier pour arrêter l'expansion incontrôlée
de notre dette et le second pour relancer la capacité de production de notre
pays. Dans la définition de ce plan, une conviction nous a guidés : on ne
peut refonder un modèle de justice sociale en bafouant la justice sociale. Mais
on ne peut assurer la justice sociale, la solidarité et la redistribution si
l'on sape la condition de son équilibre qui est la croissance de l'économie
française. Toutes les propositions que nous avons faites sont ouvertes au
dialogue, dans le cadre fixé par cette conviction. Lorsque vos moyens sont plus
importants, votre contribution au redressement des finances publiques doit
l'être aussi. C'est pourquoi un effort spécifique sera demandé aux plus hauts
revenus, à ceux qui optimisent leur fiscalité en particulier, et les niches
fiscales qui profitent d'abord aux ménages aisés et aux grandes entreprises
seront supprimées chaque fois qu'elles seront constatées comme injustes et
inutiles. À cette suppression, il faut ajouter la réduction, ou le
rééquilibrage de plusieurs aides aux entreprises. Vous savez que le Sénat a
publié un rapport indiquant que c'était 211 milliards. La vérité, c'est que ce
rapport additionne des sommes de nature très différentes, des subventions, des
prêts. Mais nous avons la conviction qu'un rééquilibrage peut se produire avec
une diminution des aides aux entreprises, équilibrée par un allègement des
normes, des complexités, de la bureaucratie qui vient alourdir. Comme vous le
savez, un rapport européen récent l'a montré. Dans les autres pays européens,
le poids de ces normes et de cette bureaucratie est de l'ordre de 0,5 à 0,8% de
la production par an. Or, en France, c'est estimé par le même rapport à plus de
4%. Parce que vous vous rendez compte de ce que représente le potentiel de
productivité et de production de ces 4%. Et donc nous identifions actuellement
ces normes superflues et nous allons les simplifier. Ce gain d'efficacité doit
permettre de revenir sur certaines aides que la puissance publique, par une
sorte de compensation, accorde aujourd'hui aux entreprises, il suffirait de
supprimer les raisons de la compensation.
Enfin, la lutte contre la fraude sociale et fiscale va être intensifiée grâce à
un projet de loi pour renforcer la lutte contre l'évasion fiscale, étendre la
responsabilité aux donneurs d'ordre en cas de travail dissimulé et mieux
contrôler les actions de formation financées sur fonds publics.
Si la justice sociale n'était pas notre souci, aucune de ces mesures n'aurait
été proposée. Elles peuvent toutes être ajustées, améliorées, rendues plus
intelligentes, elles ne le sont pas beaucoup sans doute au départ, grâce au
dialogue avec les organisations syndicales, mais sur la base du respect, y
compris pour les organisations, y compris pour le gouvernement, sur la base du
respect, de la bonne foi et de la recherche de justice de chacun. Personne
n'essaie de tromper personne.
Et cela vaut aussi pour le deuxième axe du plan, c'est-à-dire celui de la
relance de la production. Je me refuse, et pas depuis cette année, à admettre
qu'un pays comme le nôtre, grand pays de recherche, grand pays de technologie,
grand pays de compétences, d'inventivité et d'énergie, se résolve au
déclassement que nous subissons depuis des années. Le séisme commercial que
nous vivons appelle un ressaisissement européen, notamment en ce qui concerne
les mesures de défense commerciale et de préférence européenne. Elle appelle
aussi une action de l'État dans le soutien aux entreprises et filières en
difficulté. Je défends depuis des années, notamment quand j'étais commissaire
au plan avec un certain nombre d'entre vous, que nous devons définir des
stratégies de filières sur la base d'une analyse produit par produit des
chiffres du commerce extérieur, qui associera les pouvoirs publics et les
grandes entreprises pour apporter un soutien décisif à la création d'activités
nouvelles et à la volonté d'équilibrer les chapitres dans lesquels nous sommes
absents.
Mais nous devons également examiner les fondations de l'ensemble de l'activité
productive. Je veux en mentionner trois : l'investissement, les
compétences et les conditions de travail. Nous devons d'abord préserver et
favoriser l'investissement productif. Cela concerne la recherche. C'est
pourquoi la trajectoire prévue par la loi de programmation de la recherche en
2020 va être poursuivie. Cela concerne les filières d'avenir dans lesquelles
nous continuerons d'investir, notamment au travers de France 2030. Cela
concerne plus largement l'investissement dans l'outil de travail. Si nous
voulons que notre économie, que chaque entreprise, que chaque service public se
dotent des meilleures technologies, notamment numériques, de l'intelligence
artificielle partout où elle permet des avancées réelles et respectueuses du
travail, des meilleurs moyens de limiter le réchauffement climatique et de s'y
adapter, alors nous devons mieux flécher les aides aux entreprises et
notamment, je le disais, faire une revue des niches fiscales dès le prochain
budget avec les commissions parlementaires.
La relance de la production repose également, c'est un grand combat et la CFDT
y est engagée depuis longtemps, sur la mobilisation des compétences. Nous nous
privons bien plus que nos voisins européens des compétences des jeunes et des
compétences des travailleurs expérimentés. En ce qui concerne l'emploi des
jeunes, dont la première expérience sur le marché du travail reste marquée par
les difficultés, les contrats de courte durée et l'absence de perspective, les
ministres de l'Éducation nationale et du Travail ont présenté au mois de
juillet un plan d'urgence. Dès cette rentrée, et tout à l'heure Astrid vous en
parlera, nous allons également améliorer leur orientation et préparer
l'expérimentation d'une année de propédeutique commune au BTS des filières de
production et du tertiaire.
Pour les travailleurs expérimentés, l'accord interprofessionnel conclu le 14
novembre dernier a été transposé dans un projet de loi qu'il revient maintenant
à l'Assemblée nationale d'approuver définitivement. Si le taux d'emploi des
55-64 ans a progressé, nous ne pouvons accepter qu'il demeure de 5 points
inférieur à la moyenne européenne. Ce projet de loi comporte aussi pour
l'ensemble des actifs des mesures de simplification des transitions
professionnelles qui transposent l'accord interprofessionnel du 25 juin. Et je
veux saluer votre action et l'action générale des partenaires sociaux qui ont
permis ces avancées.
La relance de la production passe par une plus grande mobilisation des
compétences, mais notre situation ne nous permet pas d'ignorer d'autres moyens
possibles de les solliciter. Le temps de travail des actifs à temps complet est
inférieur de plus de 110 heures par an à la moyenne européenne et il est
impossible que cet accord n'ait pas une répercussion sur notre prospérité. Les
questions du travailler plus, du travailler plus nombreux, travailler dans une
meilleure organisation s'imposent, et je pense aussi à l'amélioration du retour
à l'emploi, et donc au fonctionnement de l'assurance chômage. Les causes du
paradoxe que nous connaissons, 7,5% de taux de chômage, mais 450 000 postes non
pourvus, ces causes sont multiples, et elles tiennent notamment aux conditions
de travail que j'évoquerai dans un instant. Mais nous pouvons certainement
rendre plus efficace le retour à l'emploi. Par exemple avec une adaptation de
la rupture conventionnelle trop souvent détournée de sa justification. Sur ces
sujets également, j'ai proposé aux partenaires sociaux d'ouvrir un dialogue et
je me suis engagé à ce que ce dialogue respecte les principes que vous avez
défendus dans l'accord interprofessionnel du 15 novembre, en particulier en ce
qui concerne les conditions d'indemnisation des jeunes et des seniors. Est-ce
que nous pouvons l'envisager différemment de ce qui a été prévu à l'ouverture
de ce dialogue ? Différemment la question de la durée pour ouvrir les droits au
chômage ? Je suis tout à fait prêt à y réfléchir.
Enfin, troisième grand combat sur lequel je veux insister devant vous, la
relance passera aussi par l'amélioration des conditions de travail. Il y a
quatre ans, au sortir de l'épidémie de Covid, la France, comme d'autres pays, a
été touchée par une grande remise en question du travail. Je n'ai jamais vu
dans ce mouvement une crise de paresse. J'ai voulu, notamment dans mes
fonctions de haut-commissaire au plan, en analyser les ressorts profonds. Et il
est apparu que ces ressorts profonds tenaient en France à un sentiment de perte
de sens et de perte de reconnaissance du travail, nourris par des causes
multiples, allant de la pression croissante dans notre société sur le
court-termisme, notamment financier, à l'irruption non contrôlée de certaines
technologies, en passant, je ne veux pas l'ignorer, je ne veux pas l'oublier,
par la difficulté de plus en plus grande à se loger grâce à son travail. Mais
une cause est apparue plus immédiate que les autres, le caractère
particulièrement vertical dans l'organisation de nos façons de travailler. Or,
la CFDT a depuis longtemps réfléchi aux moyens de combler ce handicap en
renforçant notamment le dialogue professionnel et en l'articulant avec le
dialogue social. C'est le dialogue professionnel qui souvent permet d'alerter
quand la charge du travail dérape. Nous ne pouvons pas accepter que 49% des
salariés français disent vivre en état d'anxiété au travail, quand ils sont 30%
en moyenne dans l'Union européenne et 12% en Allemagne.
J'aurai l'occasion ce jeudi, devant vos partenaires du MEDEF, dans la rencontre
dite des entrepreneurs de France, de demander et de proposer les moyens de les
impliquer davantage sur ce sujet. Mais c'est l'ensemble de nos conditions de
travail que nous pouvons et devons améliorer. Personne ne le sait mieux que les
organisations syndicales. Je serai votre porte-parole, voyez. C'est pourquoi
j'ai souhaité identifier avec elles les sujets sur lesquels une grande
négociation sur le travail, les conditions de son exercice, et la levée des
freins identifiés au recrutement devait être ouverte. La ministre du Travail
mène depuis hier des concertations pour en définir les objets et il est
inutile, mais je vais le faire quand même, de lui dire ma confiance sur ce sujet.
Je crois que cette négociation pourra notamment faire de la prévention des
risques professionnels une priorité quotidienne. La France a un taux d'accident
du travail deux fois plus élevé que la moyenne européenne, avec un nombre
inacceptable d'accidents graves et mortels, et je ne dis pas ça en l'air parce
que mon père s'est tué dans un accident du travail.
La négociation pourra également améliorer la condition des salariés en temps
partiel contraint, qui pour 80% d'entre eux sont des femmes, en ce qui concerne
leur salaire, la prise en compte de leur temps de trajet, la réduction des
coupures horaires qui asservissent le temps libre. Elle pourra enfin renforcer
le dialogue social dans les très petites, petites et moyennes entreprises et
accroître un jour, combat ancien, et qu'il faut faire aboutir, la place des
salariés dans les conseils d'administration. En parallèle, le gouvernement va
continuer à inciter les branches professionnelles à revaloriser leurs grilles
et à négocier pour améliorer les conditions de travail.
Ni dans sa finalité, ni dans ses modalités, cette négociation que nous ouvrons
n'est une dérégulation sauvage, comme il m'est arrivé de l'entendre dire. Elle
entend les demandes de simplification portées par les employeurs et partagées
par nombre de salariés. Mais elle entend aussi les demandes d'amélioration des
conditions de travail portées par les salariés et les organisations syndicales.
Elle est donc tout sauf une vision unilatérale. Mais elle peut certainement
être enrichie par le dialogue social. Certaines propositions du gouvernement
ont suscité de vives interrogations, par exemple en ce qui concerne
l'indemnisation des arrêts de travail. Mais ici non plus, le constat ne peut
être éludé. En dehors des maladies professionnelles et des accidents du travail,
l'indemnisation des arrêts de travail a crû de plus de 10 milliards d'euros
entre 2017 et 2022. Et un tiers au moins de cette hausse ne s'explique ni par
le vieillissement de la population active, ni par la progression des salaires.
Les moyens de lutte contre cette augmentation immaîtrisée, en mettant tant les
entreprises que les salariés face à leurs responsabilités, doivent aussi
figurer dans la négociation.
D'autres négociations devront être ouvertes, essentielles, fondamentales,
structurelles notamment sur le financement de notre protection sociale, qui
aujourd'hui pèse, on en est nombreux à en être d'accord, trop lourdement sur le
travail et donc sur la rémunération des salariés. C'est un chantier
d'importance primordiale qu'il nous faudra ouvrir. C'est encore le nouveau
monde que j'évoquais devant vous.
Le discours que je tiens devant vous n'est pas facile à tenir et pas aisé à
entendre, parce que la réalité est dure. Je sais que pour beaucoup de Français,
la vie quotidienne l'est aussi. Je ne nierai rien de tout cela. Et j'aurais, je
vous assure, préféré que la réalité soit plus favorable et que nous ayons
davantage de moyens pour laisser la place à des améliorations toutes
souhaitables. Mais la lucidité et la franchise sont pour moi les conditions
premières de la démocratie. Cela m'oblige à indiquer devant vous les problèmes
que je vois et les moyens de les résoudre de la façon la plus acceptable par le
grand nombre. C'est mon rôle à la tête du gouvernement. Si d'autres vous
affirment en vous regardant dans les yeux que ces problèmes n'existent pas, ou qu'on
les exagère, ou qu'il suffit de s'en prendre à telle ou telle catégorie pour
les résoudre, aux étrangers disent les uns, aux riches disent les autres. Alors
soyez sûrs que ceux-là, s'ils exercent le pouvoir un jour, non seulement ne
résoudront pas la situation, mais saperont un peu plus encore notre cohésion
sociale et républicaine et l'efficacité de la République.
C'est ce souci de clarification du débat public qui m'a conduit à annoncer hier
l'engagement de la responsabilité du gouvernement le 8 septembre prochain. La
question centrale, vous la connaissez : y a-t-il ou pas urgence nationale
à rééquilibrer les comptes du pays, à échapper parce que c'est encore possible
au surendettement, en choisissant de réduire nos déficits et de produire
davantage ? Voilà la question centrale. La discussion sur les mesures est
une étape différente qui va être menée avec les partenaires sociaux, quand ils
l'accepteront, et avec le Parlement dans la discussion budgétaire.
La France, j'en suis sûr, est pleinement capable d'affronter ces problèmes, à
une condition certaine : que la logique du tout ou rien cède devant la
conscience partagée et l'exercice de la responsabilité dans l'intérêt commun
que nous avons à discuter.
> [Discours lors de la conférence de presse sur la dette
de la France] J'ai souhaité cette
communication de rentrée à un moment préoccupant, et donc décisif de l'histoire
de notre pays.
C'est un moment d'hésitation et de trouble qui impose une clarification.
La planète tourne mal. La loi internationale qui imposait que soient
respectés tous les pays du monde, avec des droits égaux, au moins dans les
principes, est bafouée. Les grands empires ont choisi désormais d'imposer leur
loi par la force. Force militaire avec l'assaut jamais interrompu de la Russie
contre l'héroïque Ukraine ; tragédie du Moyen-Orient depuis le pogrom du 7
octobre, jusqu'au Liban, à l'Iran et à Gaza ; épreuve de force commerciale,
avec une concurrence déséquilibrée et déloyale sur des centaines de productions
de la part de la puissante Chine ; domination
avec les politiques de droits de douane unilatéralement imposés par les
États-Unis de M. Trump ; force monétaire avec des dévaluations qui faussent la
concurrence. Indifférence au réchauffement climatique et à ses causes,
industrielle, énergétique.
L'Europe ne tourne pas bien. Elle devrait parler d'une seule voix, or
elle est trop souvent divisée, chacun essayant de rechercher d'abord ses
propres avantages.
450 millions d'habitants, un immense marché, une puissance scientifique,
technologique, industrielle, mais, en dépit de l'effort constant de la France
et du président de la République, une impuissance politique qui selon les mots
de Mario Draghi cette semaine dans son discours à Rimini fait que « cet été
s'est effacé le rêve d'une Europe qui compte dans le monde ».
Et notre France est un dangereux paradoxe. Un pays incroyablement doué
dans tout ce qui est au sommet de la pyramide de l'œuvre humaine, sciences,
mathématiques, chimie, génétique, algorithmique, quantique, technologie et
productions de pointe, depuis les fusées et les satellites, depuis la
production d'électricité nucléaire, les armements les plus sophistiqués, les
meilleurs avions du monde, des hélicoptères, des navires et des sous-marins, y
compris nucléaires, des automobiles de qualité, la pharmacie et la chimie, la
culture et le luxe, l'agriculture et l'agro-alimentaire. Et cependant un
commerce extérieur en berne, parce que nous sommes dépassés dans tout ce qui
est la base de la pyramide de la consommation, de l'équipement de la maison, de
l'électroménager, de ce qui fait la vie de tous les jours.
C'est ce paradoxe qui devrait mobiliser notre énergie et notre volonté
tous les jours : préserver et conforter nos forces et corriger nos faiblesses.
En premier, l'Éducation nationale, effondrée dans les classements
internationaux, d'abord et surtout pour ce qui concerne les fondamentaux, la
lecture, l'écrit, les mathématiques les plus élémentaires; et puis la formation
des jeunes dans un pays qui a 19% de chômage des jeunes, un jeune sur cinq sans
emploi, et où les entreprises ne trouvent pas de jeunes pour s'engager, pour
progresser, pour prendre des responsabilités, construire des situations,
prendre la succession des artisans et des commerçants. Et nous devrions nous
battre avec acharnement pour la réindustrialisation du pays dans toutes les
filières que nous avons à portée de la main, et autour desquelles nous devrions
rassembler les pouvoirs publics et les grandes entreprises.
Bien des efforts ont été déployés ces dernières années pour créer les
conditions d'un redressement de tous ces secteurs, pour l'école, pour l'emploi,
pour la création d'activité. Je le sais et je sais en même temps qu'un nouveau
cap reste à franchir.
Voilà ce qui devrait mobiliser la volonté de notre nation : protéger et
cultiver nos incroyables atouts, et corriger d'urgence nos faiblesses.
Nous aurions tout pour cela.
Mais un danger immédiat pèse sur nous, auquel nous devons faire face,
non pas demain ou après-demain, mais aujourd'hui même sans retard d'aucune
sorte, sans quoi l'avenir nous sera interdit et le présent durement et
lourdement aggravé.
Notre pays est en danger parce que nous sommes au risque du
surendettement.
Sur les deux dernières décennies, malgré la succession de gouvernements
de tendances différentes, la dette de notre pays s'est accrue de 2000 milliards
d'euros. 1000 milliards entre 2005 et 2015, 1000 milliards entre 2015 et 2025. Ce sont des chiffres qu'il est
impossible de se représenter pour un esprit humain, mais on peut les rendre
plus compréhensibles : chaque heure de chaque jour depuis 20 ans, 12 millions
d'euros de dettes supplémentaires, par heure, toutes les heures de jour et de
nuit, toutes les heures depuis vingt ans !
Je sais que nous avons eu des crises à traverser : les subprimes, la
crise financière de 2008 - 2009. Les gilets jaunes, le terrible Covid qui a mis
la planète entière à l'arrêt, et aussitôt la guerre d'annexion déclenchée par
la Russie contre l'Ukraine, et la crise énergétique qui s'en est suivie, et
l'inflation, et le tsunami des droits de douane de M. Trump. Ce recours à
l'emprunt est normal en période de crise pour passer la vague, mais nous ne
sommes jamais revenus en arrière. La dépendance à la dette est devenue
chronique. Et cet argent emprunté par centaines de milliards n'a pas été
utilisé comme cela aurait été souhaitable et nécessaire pour investir, pour
doter notre pays des meilleurs équipements, des meilleures universités, des
meilleurs hôpitaux, des meilleurs laboratoires pour nos chercheurs. li a été
utilisé pour les dépenses courantes, celles qu'aucune famille n'envisagerait de
laisser à la charge de ses enfants.
De sorte que les sommes que nous devons rembourser chaque année ont
augmenté, année après année, dans l'indifférence générale, inexorablement. La
charge de la dette va devenir cette année le budget le plus important de la
nation, plus que l'éducation nationale, plus que les armées. Écoutez bien :
cette année, la charge de la dette représentera à elle seule plus que
l'addition des budgets de l'enseignement supérieur, de la recherche, du
logement et de la justice. Tous ces budgets additionnés !
C'était 60 milliards l'an dernier, 66 cette année, 75 en 2026, 85
l'année suivante, et si nous ne corrigeons pas la trajectoire 107 milliards en
2029.
Notre pays, à notre rythme de croissance, crée chaque année environ 50
milliards de richesses de plus que l'année précédente. Or, sur ces 50 milliards
créés par le travail et l'initiative des Français, 10 milliards chaque année
sont captés par le seul alourdissement des intérêts de la dette, c'est 20% du
progrès de la France qui est ainsi confisqué chaque année !
C'est exactement ce que trop de familles connaissent hélas, ce que trop
d'entreprises et d'associations connaissent. Le plus terrible, c'est de devoir
aller à la banque pour emprunter de quoi rembourser les mensualités des
emprunts précédents. Et comme vous êtes de moins en moins solvable, vous devez
emprunter de plus en plus cher !
Je sais bien qu'il est tellement plus facile d'ignorer ce risque, de
faire comme si on pouvait continuer sans rien changer à nos habitudes.
Si le chemin que nous choisissons est de feindre que le problème
n'existe pas, nous ne nous en sortirons pas.
Comme État et comme société, si nous ne faisons rien, ou peu pour faire
semblant, pour ne déranger personne, nous courons à la catastrophe.
C'est notre liberté qui est en jeu, notre souveraineté, notre
indépendance. Dépendants financièrement, c'est comme être soumis militairement.
Dépendre des prêteurs, c'est comme pour une famille dépendre de sa banque,
menacée de saisie, pour une entreprise, menacée de redressement judiciaire.
Autant que je le pourrai, je ne laisserai pas notre pays s'enfoncer dans
ce risque. C'est notre liberté qui est en jeu.
Je ne referai pas la liste des pays qui nous entourent, lorsqu'ils ont
été rattrapés par ce cauchemar et des sacrifices qu'ils ont dû consentir, le
Canada, la Suède dans les années 90, la Grèce, l'Italie, l'Espagne, le Portugal
dans les années 2000. On coupe dans les retraites, parfois jusqu'à 30% de leur
montant, on coupe dans les salaires de la fonction publique, on licencie des
fonctionnaires, on augmente massivement les impôts.
Et ce sont des menaces auxquelles personne ne peut échapper ! Il y a
trois ans à peine, au Royaume-Uni, un gouvernement pourtant conservateur,
conduit par Liz Truss, a sauté en 42 jours, six semaines, parce que les
marchés, c'est-à-dire les prêteurs ont considéré que les décisions de baisses
d'impôts pour les plus riches et le recours massif à de nouveaux emprunts
n'étaient financièrement pas viables. La Grande-Bretagne, notre voisin, un des
plus influents des grands pays, membre comme nous du Conseil de sécurité des
Nations-Unies, et la place-forte privilégiée des financiers et des boursiers,
gouvernement renversé en six semaines !
La France ne peut pas ignorer ce danger ! Elle ne peut pas ne rien faire
! Elle court à l'accident si elle ne prend pas les décisions courageuses, mais
encore possibles, et supportables, qui s'imposent.
Alors j'entends ceux, nombreux, qui disent: « il n'y a aucune raison que
ce soit à nous qu'on demande des efforts. La dette, ce n'est pas nous, ce sont
les gouvernements qui se sont succédé ! C'est à eux qu'il faut demander des
comptes, pas à nous ! »
Il se trouve que pendant ces vingt dernières années, je me suis battu,
presque toujours seul, pour convaincre de ce risque politiques et citoyens,
qui, tous, je dois l'avouer, s'en moquaient comme de leur premier biberon.
Cela me permet de rappeler à tous que la dette, ce ne sont pas les
gouvernements qui l'ont consommée. Cette dette colossale, elle a été, année
après année, épuisée en dépenses courantes, distribuée aux Français, aux
retraités pour quelque 600 milliards, aux familles en baisses d'impôt, aux
consommateurs en TVA réduite, aux fonctionnaires en salaires de la fonction
publique, aux assurés sociaux massivement, aux entreprises en crédit impôt
recherche, aux salariés en baisses de charges pour augmenter le nombre de
Français au travail. La dette, c'est chacun d'entre nous. Et les interventions
parlementaires, pendant la crise, pendant les discussions budgétaires même
après les crises, étaient pour demander non pas moins, mais davantage de
dépenses dans le domaine particulier qui les intéressait !
Il y aurait eu une dette utile, profitable, si nous avions emprunté pour
investir. Mais nous avons choisi non pas l'investissement, sauf ces dernières
années à l'initiative du président de la République avec France 2030, mais pour
l'essentiel pendant des décennies, les dépenses courantes. Et comme on dit
depuis longtemps, la mauvaise dette chasse la bonne !
Donc la menace est là : l'explosion des taux d'intérêt, pas seulement
pour l'État, mais pour chacun d'entre nous, cela signifie qu'il devient trop
cher de construire, impossible d'acheter un appartement, que le secteur du
bâtiment est bloqué, impossible d'acquérir des voitures, d'équiper la maison.
Les taux modérés, c'est l'oxygène pour l'économie, l’explosion des taux
c’est l’asphyxie générale.
Voilà ce que le gouvernement ne veut pas laisser faire ! Et je me
battrai, bec et ongles, en prenant tous les risques, pour que ce danger soit
évité par le seul moyen disponible, la prise de conscience des Français.
Or ce débat, vital pour notre pays, a sombré dans la confusion. Et c'est
pourquoi il faut une clarification.
Le débat devrait être centré autour de la nécessité, je le répète,
vitale, de dépenser moins et produire plus, pour placer le pays dans la
trajectoire nécessaire pour retrouver l'équilibre.
Or ce débat a été dévoyé et déplacé. Il n'a plus été question de
l'impérieuse nécessité à laquelle nous devons répondre, mais seulement des
mesures, par exemple des jours fériés pour produire plus, mesures dont j'ai
indiqué qu'elles étaient toutes discutables, amendables, améliorables, avec les
partenaires sociaux et avec le Parlement, dont c'est la mission.
Ne débattre que des mesures, c'est oublier la nécessité du plan
d'ensemble. Or c'est le plan d'ensemble, sa nécessité et son urgence, qui est
la vraie question! Tous les débats exacerbés sur les mesures, débats qui
conduisent à renoncer et à ne rien faire, sont une impasse pour le pays.
Sur ce débat s'est greffé un mouvement de contestation radicale, dont
LFI et M. Mélenchon ont maintenant pris la tête, qui vise selon leurs propres
termes à « bloquer tout », et à la grève générale.
Il y a quelques années, M. Mélenchon avait défini sa stratégie : pour
obtenir à terme la révolution, « tout conflictualiser », faire de tous les
sujets une guerre, un affrontement, parce que le conflit systématique mène au
désordre, et le désordre abat la société. Il a revendiqué cette semaine devant
ses troupes « nous sommes des spécialistes dans l'organisation du bordel ».
Sans jamais s'interroger sur le mal que va faire aux entreprises et aux
familles cette « organisation du bordel » qu'il revendique pour le 10
septembre. Et il n'est pas étonnant qu'il ait été rejoint par celle qui a
prononcé publiquement une des phrases les plus scandaleuses de l'été, Mme
Sandrine Rousseau : « la rentabilité de l'agriculture, je n'en ai rien à péter
! », phrase qui a été prise comme un crachat au visage par tous les paysans et
par tous ceux qui aiment et respectent les paysans, et considèrent qu'ils sont,
par leur travail et leur courage, une élite de la nation !
Rien à faire de ceux qui vont trinquer, tout pour abattre ceux qui
essaient de s'en sortir, et l'enfermement dans le communautarisme, voilà où
ceux-là veulent conduire notre pays en cette rentrée si difficile.
Cela, je le dis avec certitude, ce n'est pas cela la France !
La France, ce n'est pas ceux qui veulent l'abattre par le désordre,
c'est ceux qui veulent la construire par le courage et la générosité.
C'est pourquoi il faut, dès cette rentrée, une clarification.
Y a-t-il ou pas urgence nationale à rééquilibrer les comptes du pays et
à échapper, parce que c'est encore possible, au surendettement, en choisissant
une trajectoire de retour à la maîtrise de la dette en quatre ans, en dépensant
moins et en produisant plus ?
Voilà la question centrale.
La discussion sur les mesures est une étape différente. Elle viendra
après, avec les partenaires sociaux, et pendant les débats budgétaires à
l'Assemblée nationale et au Sénat.
Se recentrer sur le problème essentiel, voilà la clarification.
Clarification urgente et, pour cette clarification, il y a un lieu, une
institution, c'est le Parlement. Dans un débat ordonné, suivi d'un vote, et non
pas dans le désordre des affrontements de rue et des injures.
J'ai demandé au président de la République qui l'a accepté de convoquer
le Parlement en session extraordinaire le lundi 8 septembre. J'engagerai ce
jour-là la responsabilité du gouvernement sur une déclaration de politique
générale, conformément à l'article 49 premier alinéa de notre constitution.
Cette déclaration de politique générale aura pour objet de poser
explicitement la question centrale : savoir s'il y a bien gravité du danger
pour la nation, urgence ou pas, et choisir la route qui permettra d'échapper à
la malédiction du surendettement, en retrouvant la maîtrise de nos finances, en
choisissant de réduire nos déficits et de produire plus.
Ce choix consacrera la dimension de l'effort à consentir, celui-là seul
qui ne peut être éludé, quelque 44 milliards de réduction du déficit, sur une
prévision de dépenses de plus de 1720 milliards pour l'année prochaine, quelque
2 % d'effort. Ce choix confirmera aussi les principes, et notamment le principe
de justice dans la répartition de l'effort : tout le monde participe, l'État le
premier, tout le monde participera et les plus favorisés seront appelés à
prendre leur juste part de l'effort national.
Et la discussion sur chacune des décisions, sur chacune des mesures de
ce plan d'urgence, aura lieu ensuite, en pleine lumière, sous le regard des
Français, au cours de la négociation avec les partenaires sociaux, au sein des
deux chambres du Parlement.
J'ai la conviction que les Français auront conscience de la gravité de
la situation. J'ai la conviction qu'ils accepteront de participer à l'effort
pourvu que l'effort soit juste.
Mesdames et Messieurs les ministres, Mesdames et Messieurs, cette
clarification est la condition même du ressaisissement de notre pays. La France
échappera aux deux écueils qui seraient mortels pour notre pays, l'impuissance
à retrouver l'équilibre, et le désordre qui détruit tout.
C'est l'essentiel qui se joue pour ceux dont on ne parle jamais. Ceux
qu'on oublie tout au long de ces débats, et ceux, en fait, au nom de qui je
m'exprime aujourd'hui, les enfants. Je ne veux pas que nous leur laissions un
monde écrasé de dettes, un monde découragé et décourageant.
C'est en pensant à eux que nous devons prendre nos décisions, en adultes
responsables et affectueux, qui savent que protéger les enfants, c'est le plus
important pour construire l'avenir.
Chacun est placé devant ses responsabilités, le gouvernement prend les
siennes pour clarifier les choses, le Parlement aura le 8 septembre la décision
entre les mains, chacun s'engage devant les Français, c'est là que la
démocratie prend tout son sens.
> [FB direct / épisode 8] Si l'on vous dit que la vie politique est un long fleuve tranquille dans les temps que nous vivons, ne les croyez pas. Je voudrais vous remercier pour les très nombreux messages que vous m'avez adressés d'encouragement et de solidarité dans la situation nouvelle que j'ai créé par l'annonce de l'engagement de responsabilité du gouvernement. Et je voudrais en quelques mots, vous qui êtes d'une certaine manière par votre attention des partenaires de tous les jours, je voudrais vous dire ce que la raison principale pour laquelle j'ai fait ce choix. La raison est très simple. J'ai acquis au cours de l'été l'idée que si l'on ne réussissait pas à créer un accord de base, un accord minimal sur la gravité de la situation et sur l'urgence de l'action, si cet accord de base ne pouvait pas se constituer, alors il n'y avait aucune chance que l'action et les décisions courageuses qu'il faut prendre réussissent et soient accepté. Je pense depuis très longtemps que dans une démocratie comme la nôtre euh on peut prendre des décisions qui ne recueillent pas la sentiment général, mais on ne peut pas se trouver dans une situation d'affrontement, surtout dans un moment comme celui où nous sommes. C'est-à-dire il n'y a pas de majorité absolue bien sûr, il n'y a pas de majorité relative et où l'explosion du paysage politique avec un très grand nombre de forces hostiles, surtout à la poche à l'approche d'une élection locale. Cela va directement à l'encontre du courage nécessaire qu'il faut avoir pour affronter les événements qui nous menacent et qui pèsent sur nous. C'est pourquoi j'ai voulu, j'ai choisi et le président de la République a accepté que nous puissions avoir une session extraordinaire du Parlement pour trancher de cette question. Session extraordinaire du Parlement parce que c'est au Parlement que ça doit se jouer. La responsabilité qui est la nôtre, elle est très importante. C'est la responsabilité pour les générations qui viennent. C'est la responsabilité, je l'ai dit dans l'intervention, c'est la responsabilité pour nos enfants. Si nous ne sommes pas capables d'ouvrir les yeux lucidement de dire notre pays ne peut pas se laisser aller comme il se laisse aller et on ne peut pas surcharger les enfants qui viennent et les travailleurs d'aujourd'hui d'un poids qu'il serait impossible porter parce qu’une dette milliers de milliards c'est impossible à porter et si on ne voit pas la gravité du risque et du danger qui nous menace. Si on ne voit pas ce que les pays qui nous entourent ont été obligés de faire, alors on trahit la mission qui est la nôtre, qui est une mission d'intérêt général et de protection des plus faibles. Parce que quand il y a crise, c'est toujours les plus faibles qui paient. Il y a des responsables qui veulent construire de toutes opinions et vous voyez que s'entendre sur le ce constat minimal que on ne peut pas continuer comme ça, qu'il faut faire quelque chose et que ce quelque chose doit nous conduire à un rééquilibrage qui fera que nous serons respectés parmi les pays. Si on ne peut pas s'entendre là-dessus, alors il est impossible d'agir. Le choix tout le monde croit qu'il appartient au parti politique et il appartient à vous. Il appartient à ceux celles qui disent quand même il faut qu'on convainque les responsables politiques de ne pas aller dans ce sens. Il faut que on fasse de toutes les manières entendre la conviction que la responsabilité ce n'est pas un reniment. La responsabilité, c'est de dire tous ensemble, même si nous sommes en désaccord politique, tous ensemble nous allons relever le pays. Voilà l'explication du choix et du moment que nous sommes en train de vivre et qui est tout à fait passionnant parce que la question c'est la prise de conscience et sans prise de conscience, il n’y a pas de démocratie, il n’y a pas d'intérêt national et il n’y a pas de défis relevés pour l'avenir.
Elisabeth Borne (ministre d’Etat, ministre de l’Education
nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Partout en France, dans chaque classe, dans chaque école, dans
chaque établissement, l’École reprend vie. Douze millions d’élèves s’apprêtent
à franchir à nouveau les portes de l’école, du collège et du lycée. Pour près
de 780 000 d’entre eux, ce sera le tout premier jour d’école, ce moment
fondateur où s’ouvre un chemin de savoirs et d’émancipation.
Chaque rentrée rappelle une vérité simple : quand l’École élève, c’est la
société tout entière qui grandit. L’École est une société à taille d’enfant et
d’adolescent. Elle reflète les défis de la Nation : ses tensions sociales, ses
fractures territoriales, ses bouleversements technologiques, mais aussi
l’espérance de progrès et de justice. Elle est le lieu où se construit, jour
après jour, l’avenir de notre pays.
L’avenir de la France s’écrit dans les cahiers de ses élèves. Face aux défis de
notre temps, nos priorités sont claires.
D’abord, protéger l’École. Protéger, c’est lutter sans relâche contre la
prolifération des armes blanches, c’est agir résolument contre le harcèlement
scolaire.
C’est aussi veiller à la santé mentale de nos élèves et les protéger de la
surexposition aux écrans, en mettant le « portable en pause » au collège. Cette
mesure attendue sera appliquée dès cette rentrée.
Protéger l’École, ses élèves et ses personnels, c’est offrir un cadre
d’apprentissage sûr et exigeant. C’est la condition pour que chaque élève
puisse réussir et s’élever. Mieux préparer nos professeurs est à cet égard
essentiel.
C’est pourquoi, la réforme du recrutement et de la formation initiale se met en
œuvre dès cette rentrée. Préparer, c’est ensuite consolider les savoirs
fondamentaux, car ce sont eux qui permettent tout le reste. Cette année, cette
priorité s’illustre notamment par l’entrée en vigueur des nouveaux programmes
de français et de mathématiques. Les enseignements des nouveaux programmes d’éducation
à la vie affective, relationnelle, et à la sexualité débuteront également.
Préparer, c’est aussi assumer de dire la vérité sur le baccalauréat, pour en
faire un examen d’exigence et de justice. C’est lancer une véritable révolution
de l’orientation, afin que chaque jeune, tout particulièrement les jeunes
filles, ne subisse pas son avenir mais puisse le choisir.
Reconnaître les talents de chacun, valoriser les potentiels, c’est assurer
demain la souveraineté de notre pays. C’est pourquoi l’École prend à
bras-le-corps la révolution de l’intelligence artificielle, qui transforme en
profondeur notre société et bouleverse nos façons d’enseigner et d’apprendre. Elle
le fait en formant à la fois les élèves et les professeurs, et en fixant un
cadre d’usage clair. Enfin, rien de ce que l’École entreprend ne peut réussir
sans les parents. Leur implication est essentielle pour faire vivre la
coéducation. Leur rôle doit être reconnu, accompagné et valorisé.
Depuis 2017, sous l’autorité du Président de la République, notre boussole est
restée la même : l’émancipation de notre jeunesse. Elle seule donne à notre
société les moyens de se réinventer. Elle seule nous permet de tenir ensemble
la promesse républicaine. C’est en faisant confiance à notre jeunesse et en
investissant dans l’éducation que nous construisons un avenir collectif choisi,
et non subi. Continuons, ensemble, d’écrire l’avenir de la France.
> Ce matin, j’étais avec les recteurs et leurs équipes
pour préparer la rentrée. Face aux défis auxquels notre École et notre
République font face, nos priorités sont claires :
- Protéger l’École, nos élèves et nos personnels
- Élever le niveau, en consolidant les savoirs fondamentaux et en donnant à
chacun les moyens de réussir
- Mobiliser toute la Nation, parce que l’École est notre bien commun
C'est en faisant confiance à notre jeunesse et en investissant dans l'éducation
que nous construisons un avenir choisi, et non subi. Continuons d'écrire
l'avenir de la France, ensemble.
> On va proposer aux professeurs une intelligence artificielle pour les accompagner dans leurs métiers, et notamment qui peut à la fois leur permettre de préparer les cours. Évidemment, à la fin, c’est le professeur qui doit finaliser son cours, mai lui débroussailler le travail, si je peux dire, et puis aussi permettre, et il y a des outils qui vont dans ce sens, de mieux comprendre ce qu’un élève a compris et ce qu’il n’a pas compris et ce que sont ses blocages. Donc je pense qu’on peut en faire un vrai levier pour faciliter l’apprentissage. Après il faut que chacun soit conscient que c’est un peu comme un cerveau auxiliaire, ça ne dispense pas de faire marcher son cerveau, ça dispense pas d’apprendre à raisonner, d’apprendre à réfléchir et pour ça, il faut aussi avoir des connaissances, donc c’est simplement un outil qu’on doit savoir bien utiliser.
> On va recruter désormais les professeurs à la fin de la
licence, donc la troisième année de licence. On met en place à partir de la
rentrée 2026 une licence pluridisciplinaire, ça veut dire qu’on va enseigner
les maths, le français, l’histoire-géo, les SVT, tout ce qu’un professeur des
écoles doit enseigner à ses élèves, et ensuite, il y aura deux années de
formation en master, les élèves fonctionnaires, qui deviennent ensuite des
fonctionnaires stagiaires, étant rémunérés.
Je suis frappée par le nombre de jeunes, important, qui peuvent, après le bac,
avoir envie de devenir professeur, et il n’y a pas de parcours
aujourd’hui. Si vous voulez devenir professeur des écoles, vous cherchez à
l’université, aujourd’hui, il n’y a pas de parcours pour devenir professeur.
Vous commencez à faire une année de licence, puis après, vous pouvez passer
effectivement le concours à la fin de votre deuxième année de master.
Et là, je pense que c’est important de dire à tous ces jeunes qui ont envie de
s’engager dans un métier qui est formidable, où on prépare l’avenir de notre
jeunesse, et donc l’avenir de notre pays : voilà le cursus que vous pouvez
suivre à partir de la licence et ensuite, vous êtes rémunérés, 1400 euros net
par mois, la première année de master, 1800 euros net la deuxième année de
master. Et donc je pense qu’on va faciliter l’engagement des jeunes vers ce
beau métier de professeur.
> Sur ma déclaration qu’il faut se préparer très jeune, presque depuis la maternelle, je suis contente d’avoir fait rire tout le monde. Ce que j’évoquais, c’est le fait que, finalement, on peut casser l’envie d’un jeune très tôt. Et c’est notamment parce qu’on fait le constat que les jeunes, les élèves rentrent en CP, il y a le même appétit pour les maths chez les filles et les garçons, et au bout d’un trimestre, sans doute parce qu’on doit porter davantage d’attention à bien interroger les filles comme les garçons, les filles qui lèvent moins la main que les garçons, qu’on envoie souvent les garçons au tableau plus que les filles, que les commentaires, quand vous regardez les commentaires sur les commentaires sur les copies, on voit que les garçons sont brillants et les filles sont travailleuses, que très tôt, on peut, finalement, couper l’envie d’un jeune d’aller vers un métier dans lequel il aurait pu s’épanouir ou une formation dans laquelle il aurait pu s’épanouir. Donc c’était le sens de mon propos.
> Le président de la République a souhaité qu’il y ait
une convention citoyenne sur la question des temps de l’enfant, donc c’est le
sujet plus global des différents temps de vie de l’enfant, le temps qu’on passe
à l’école, au collège, au lycée, le temps qu’on passe dans des activités
extrascolaires. Qu’est-ce qu’on fait de ce temps aussi ? Le temps qu’on passe
sur les écrans… On sait que les jeunes passent en moyenne 5 heures par jour sur
les écrans, donc il y a des citoyens qui s’emparent de tous ces sujets, ils ont
défini des thématiques et on aura les propositions de ces citoyens au cours du
mois de novembre.
Ensuite, il y aura naturellement des concertations en fonction des propositions
qui seront faites. Mais moi, j’en suis très consciente, et notamment chaque
fois que je vais dans un collège, j’entends des collégiens qui me disent : les
journées, elles sont très longues. On sait que les collégiens, en plus, ils se
couchent tard. Ils passent du temps sur leur smartphone le soir. Je pense que
ça mérite qu’on parle de ce sujet et c’est l’objet de la convention citoyenne.
> [Santé mentale à l’école] Ce que j'ai constaté, c'est
que, bien souvent, les autres élèves voient des choses que les adultes ne
voient pas. Et du coup, on va mettre en place des formations pour les jeunes
eux-mêmes, évidemment, les jeunes qui sont volontaires, mais comme on a les
ambassadeurs de la lutte contre le harcèlement, je pense que c'est important
qu'on puisse permettre aux jeunes qui le souhaitent de s'impliquer, donc qu’ils
aient des formations pour repérer ces signaux faibles et ensuite qu'ils sachent
comment aller en parler au personnel de vie scolaire, au personnel de santé de
l'établissement.
C’est à partir du mois de janvier prochain qu’elles se mettront en place.
Donc, on est en train de préparer ces modules de formation pour aider les
jeunes à repérer la difficulté des autres jeunes, aider à repérer les jeunes
qui sont en souffrance psychique et puis, bien sûr, pouvoir aller en parler
avec les personnels de l'établissement.
L'idée, c'est de former tous ceux qui le souhaitent. Moi, je vous dis, je pense
qu'évidemment, souvent, ce sont plus les autres jeunes qui se rendent compte
que l'un de leurs camarades est en difficulté, en souffrance, voire en
détresse, et donc c'est important qu'on aide les élèves à détecter ces
situations. Naturellement, ça n'engage pas leur responsabilité. Naturellement,
ce sont bien aux adultes de prendre en charge le jeune en difficulté.
Vous savez qu'on a par ailleurs noué des partenariats avec les centres
médico-psychiques et psychologiques et avec les maisons des adolescents pour,
une fois qu'on a repéré qu'un jeune a des problèmes de souffrance psychique,
psychologique, qu’il puisse avoir une forme de coupe-file pour pouvoir accéder
à ces centres médico-psychologiques et puis que par ailleurs, il puisse, le cas
échéant, si on a un risque de passage à l'acte, à l'acte, être pris en charge
dans les 24-48 heures.
> Quand j'ai été nommée, j'ai dit : je ne suis pas une
spécialiste de l'éducation nationale. Bon, je pense que j'ai été Première
ministre, que quand on me donne des dossiers, j'essaie de les comprendre.
Je ne suis pas sûre que le PDG d'une entreprise, ce soit lui qui va être le
spécialiste de la technologie que propose son entreprise.
Vous voyez, je pense que quand on avait, par exemple, Sylvie Retailleau,
ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, c'est une femme qui
est universitaire, chercheuse, qui est très reconnue, qui a été présidente de
l'université de Paris-Saclay. Donc, évidemment, j'ai cherché des profils qui
connaissaient les sujets. Et par ailleurs, quand on a une certaine expérience
en politique, on… Il y a aussi à savoir discuter avec le Parlement. Et puis on
est là pour s'emparer des dossiers et pour les travailler et s'appuyer sur ses
services.
Manuel Valls (ministre d’Etat, ministre des Outre-mer)
> [Nouvelle-Calédonie] Le comité de rédaction a terminé sa première
phase de travaux.
Je me félicite de l'aboutissement des travaux du comité de rédaction qui ont
notamment permis, après trois séances et onze heures de débats au
Haut-Commissariat à Nouméa d’associer les partenaires politiques ainsi que le
CESE ou le Sénat coutumier.
Les travaux ont été dominés par un grand esprit de responsabilité de la part
des signataires de l’accord du 12 juillet 2025 signé à Bougival et de la
volonté de le mettre en œuvre.
Place maintenant aux derniers arbitrages ministériels, puis à l’avis du Conseil
d'État et enfin à l’adoption en Conseil des ministres le 17 septembre. Puis le
constituant se saisira du texte.
L'Accord sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie franchit donc une étape décisive
vers sa mise en œuvre.
Le comité de rédaction poursuivra ses travaux, notamment pour examiner les
premières versions de la loi organique spéciale. Il continuera à associer les
responsables politiques, les maires, les autorités coutumières et la société
civile.
Par ailleurs, ma porte reste ouverte et je me félicite de pouvoir rencontrer
demain la nouvelle délégation du FLNKS.
Partout où je me suis rendu au cours de la semaine - à Voh, à Koné, à Bourail
ou à Nouméa - j'ai ressenti cette même aspiration : aller de l'avant ensemble.
C'est cette énergie qui nourrit ma détermination, pour que la
Nouvelle-Calédonie retrouve enfin son chemin vers la tranquillité et
l'épanouissement.
Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires
étrangères)
> La question qui sera posée le 8 septembre est simple : voulons-nous
transmettre à nos enfants un pays écrasé par la dette, aux griffes des marchés
financiers ? Je salue le courage et la lucidité du Premier ministre.
Patrick Mignola (ministre délégué auprès du Premier
ministre chargé des Relations avec le Parlement)
> Les oppositions essayent d'échapper au débat et ne veulent pas rentrer
dans la négociation en transformant une priorité donnée à la question
budgétaire en « vote de confiance ».
> L'initiative du 8 septembre n'est pas « vote de confiance ». François Bayrou va engager la responsabilité de son gouvernement en posant ces questions simples : la situation budgétaire est-elle grave et appelle-t-elle des mesures urgentes ?
> Je suis sûr d’une chose, c’est que si, le 8 septembre, l’Assemblée nationale vote sur cet engagement de responsabilité du gouvernement à faire un budget équilibré, la situation financière et budgétaire sera meilleure.
> Avant de faire de la politique, il faut qu’on ait un préalable, c’est qu’enfin on se remette la tête à l’endroit sur le plan financier.
> Le sujet n’est pas François Bayrou, le sujet est
budgétaire. Il ne s’agit pas de la personne de François Bayrou, il ne s’agit
même pas de la composition de ce gouvernement ! il ne s’agit pas de sauver un
Premier ministre, mais de créer les conditions d’un consensus minimal autour de
la réalité budgétaire du pays.
Tout le monde veut transformer ça en une question politique, alors qu'au fond
on a posé une question budgétaire, une question économique. Le sujet, ce n'est
pas notre sort.
> Le 49-1, c'est le gouvernement qui engage sa responsabilité sur une politique, et en l'occurrence sur la politique budgétaire. Et on ne dit pas : vous devez adhérer à ce gouvernement. On dit : nous devons partager les contraintes.
> Si nous sommes d'accord sur le fait que la situation
est grave et qu'elle est urgente, alors il est d'autant plus urgent de rentrer
dans la négociation.
> Nous avons besoin d'un effort comme nous n'en avons jamais fait depuis 30
ans. Aujourd'hui, les Français sont amputés d'une partie du budget, de l'argent
public qui pourrait leur bénéficier, simplement pour payer les intérêts de la
dette. (…)
Si nous ne faisons pas ça, demain ce sera les agents du FMI qui le feront.
Comme ça s'est passé en Italie, en Espagne et au Portugal.
Les agences de notation décotent la France, les taux d'intérêt augmentent, ce
sont donc les plus fragiles qui en souffrent, parce que ce sont d'abord les
découvertes bancaires qui vont être payées extrêmement cher.
> C'est un effort qui porte sur tous. On n'a pas ciblé telle ou telle catégorie. > Tout est discutable et tout est négociable, car ce budget doit être équitable et négociable. L’équité se discute avec les partenaires sociaux et les parlementaires, mais il y a une condition préalable : qu’on soit d’accord sur l’orientation
> On peut baisser la dépense publique, mais on peut aussi considérer qu'il faut faire plus de richesses dans le pays. (…) Moi je crois que ça vaut le coup qu'on travaille tous un peu plus dans la semaine, et un peu plus dans la vie, si c’est pour sauver ce modèle de protection sociale unique au monde.
> Est-ce que vous êtes capables d’entendre que la France a besoin d’un immense effort budgétaire ? Est-ce que vous en êtes capables ? La seule instabilité que je vois et qui est dangereuse pour les Français, c’est l’instabilité économique dans laquelle on est.
Aurore Bergé (ministre déléguée auprès du Premier
ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte
contre les discriminations)
> Les Français sont lucides : sur le mur budgétaire qui se dresse face à
nous, sur le redressement de nos comptes, sur la dette. Est-ce que nous savons
ensemble trouver un chemin pour y répondre ? C'est ça le sens de l'Etat et de
nos responsabilités.
> Le 8 septembre n'est pas un vote de confiance. C'est un vote de responsabilité. La question n'est pas notre avenir personnel mais celui de notre pays.
Amélie de Montchalin (ministre délégué auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique,
chargée des Comptes publics)
> Produire plus et faire augmenter notre PIB c'est non négociable.
> [Budget 2026] Il faut qu'on maintienne les entreprises dynamiques pour qu'elles puissent investir.
> [Budget 2026] L'équité fiscale, c'est que tout le monde contribue à hauteur de ses moyens.
> [Vote de confiance du 8 septembre] Pour avoir un budget il faut deux choses, il faut un texte et il faut une négociation.
Marc Ferracci (ministre délégué auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique,
chargé de l’Industrie et de l’Energie)
> Le rebond industriel est en marche. Le Coq Sportif écrit une nouvelle
page de son histoire : une entreprise qui repart à la conquête, qui incarne la
confiance et la fierté de notre industrie textile. Avec le ministre de
l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, et la
ministre déléguée chargée du Commerce, de l'Artisanat, des Petites et Moyennes
entreprises et de l'Économie sociale et solidaire, nous étions à
Romilly-sur-Seine pour saluer ce redémarrage. Le plan industriel que nous
mettons en œuvre est un signal fort :
- plus de 200 emplois directs confortés sur le site de Romilly-sur-Seine ;
-un savoir-faire textile français qui se projette vers l’avenir ;
- une stratégie de montée en gamme et d’innovation pour reconquérir des
marchés.
Cette semaine, j’ai souhaité dédier mes déplacements à la semaine des rebonds
industriels. Partout sur le territoire, à chaque fois qu’une solution est
possible, il faut aller l’arracher avec énergie et conviction. Je n’ai qu’un
seul objectif : créer le cadre pour que l’industrie française prospère — par
l’innovation, la défense commerciale et la compétitivité. Créer les conditions
du rebond industriel au travers de chacune des difficultés. C’est tout le sens
de notre combat collectif : donner à l’industrie française les moyens de
devenir un moteur de confiance, de croissance et de souveraineté pour le pays.
> La France peut et doit préserver ses savoir-faire industriels. (…) L’État ne lâche rien : partout où un rebond est possible, nous allons l’arracher.
Nathalie Delattre (ministre déléguée auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique,
chargée du Tourisme)
> La France fait face à une équation budgétaire grave. François Bayrou le
courage de l’affirmer et d’engager la responsabilité du gouvernement à l’issue
d’un débat parlementaire. Le vote du 8 septembre mettra chaque député face à
ses responsabilités dans l’avenir de notre pays.
Patricia Mirallès (ministre déléguée auprès du ministre
des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants)
> Profaner la mémoire des 44 enfants juifs d’Izieu, c’est profaner notre
histoire commune. Ces enfants, arrachés à leur refuge en 1944 sur ordre de
Klaus Barbie, déportés et assassinés parce qu’ils étaient juifs, incarnent
l’innocence brisée par la barbarie. Hier, leur plaque commémorative à Paris a
été souillée. Ce n’est pas seulement du métal qu’on vandalise : c’est la
mémoire des enfants martyrs, c’est la dignité de notre Nation. Je condamne avec
la plus grande force cet acte antisémite. Les auteurs de cette profanation
doivent être retrouvés et répondre de leurs actes avec toute la sévérité
qu’impose un tel acte antisémite. À la haine, nous devons répondre par des
sanctions exemplaires. À l’oubli, nous devons opposer une vigilance sans
faille. La mémoire des enfants d’Izieu ne se discute pas, ne s’efface pas, ne
se salit pas. Elle nous oblige, aujourd’hui et pour toujours.
> « Paris ! Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé
! Mais Paris libéré ! » Le 25 août 1944, après quatre années d’occupation,
Paris retrouvait sa liberté. Résistants, Parisiens insurgés, soldats de la 2e
décision blindée du général Leclerc et Alliés ont porté ensemble l’espérance
d’un peuple et la victoire de la République. 81 ans plus tard, leur combat
résonne toujours : il nous rappelle que la liberté ne se reçoit pas, elle se
conquiert, se défend et se protège.
Notre Nation leur doit fidélité. Ce qu’ils ont voulu pour nous nous oblige :
demeurer libres.
Juliette Méadel (ministre déléguée auprès du ministre
de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation chargée de la Ville)
> Je dis aux appareils politiques de tous bords : il est temps d’en
finir avec les faux débats des antichambres politiques parisiennes. Nous n’en
avons plus les moyens. Il est temps de se mettre autour de la table et de
reconnaître le 8 septembre l’évidence de la nécessité de rétablir la
trajectoire de notre budget à l’équilibre. C’est une question de souveraineté
et de liberté pour la France en Europe et dans le monde.
> En tant que ministre de la Ville, ma mission est de soutenir les mairies et les habitants des quartiers les plus fragiles. Suite à la dernière censure du gouvernement, je n’ai pas pu investir ni financer des actions pour permettre aux enfants de partir en vacances, pour les soigner, ou encore pour accompagner les familles face à la précarité sociale. Pourquoi ? Parce que notre pays a été paralysé pendant 4 mois. Aujourd’hui, nous ne pouvons pas nous permettre un nouveau blocage.
> Chaque seconde, la dette grimpe de 5 000 €. Nous sommes
dans une situation compliquée inouï.
Le constat est clair. La priorité :
agir, pas s’enfermer dans les querelles partisanes.
> « Les hommes passent, les nécessités nationales demeurent. » Pierre Mendes France. Les nécessités nationales demeureront. Et chacun, en son âme et conscience, sera responsable. Face à l’histoire, et dans le regard de ses enfants.
> Les élus locaux ont besoin d’un budget pour agir. Sans vote, pas de financement pour les associations, le sport, la culture, la santé ou la prévention. Sans budget, pas d’action de l’État.
> La méthode du gouvernement, notre méthode : la
discussion. Partenaires sociaux, parlementaires : les échanges se poursuivent.
Saisissons ensemble l’opportunité de la co-construction pour nos concitoyens.
> Les jeux ne sont pas faits. La porte reste ouverte, tout est possible, le gouvernement n’a jamais tourné le dos aux discussions. Nous avançons, pas à pas, sans jamais fermer la porte.
> [Vote de confiance du 8 septembre] La méthode du gouvernement Bayrou, c'est la discussion.
> [Vote de confiance du 8 septembre] Nous avons perdu notre liberté et notre indépendance.
Laurent Saint-Martin (ministre délégué auprès du ministre
de l’Europe et des Affaires étrangères chargé du Commerce extérieur et des
Français de l’étranger)
> La question principale posée par François Bayrou est la bonne :
voulons-nous seulement avoir ce débat de société sur les finances publiques ?
Que les partis responsables, comme le PS, aient le courage du compromis, sans
quoi rien n’est possible, aujourd’hui comme demain. Faire tomber François
Bayrou n’y changera rien.
> La vraie question n’est pas de savoir si vous êtes pour ou contre la majorité, ce gouvernement ou François Bayrou, premier ministre, mais bien si vous êtes prêts à affronter sérieusement le débat sur la dette. Nous, nous le sommes. Aux oppositions de répondre sans réflexe pavlovien.
> Dissolution, destitution, démission, LFI et le RN n’ont que cela à proposer. Ce n’est ni répondre à la question de la dette, ni proposer de solution aux problèmes des Français. Ce n’est que servir leurs propres petits intérêts personnels et politiciens.
> Ce vote de confiance ne sera pas seulement Pour ou Contre ce Gouvernement. Mais aussi un vote Pour ou Contre relever les défis que le Premier ministre a lucidement rappelés dans sa conférence de presse. Chacun devra prendre ses responsabilités devant les Français.
Thani Mohamed Soilihi (ministre délégué auprès du ministre
de l’Europe et des Affaires étrangères chargé de la Francophonie et des Partenariats
internationaux)
> Courage et détermination du Premier ministre François Bayrou en
sollicitant un vote de confiance du Parlement. Nous nous devons d’être à la
hauteur des défis nationaux et internationaux posés à la France. Tous
mobilisés.
> Aujourd’hui, la France et Madagascar ont écrit une page
importante de notre histoire commune : la restitution de 3 crânes sakalavas,
dont celui présumé du roi Toera, conservés depuis plus d’un siècle au musée de
l’Homme.
Il s’agit de la première application de la loi française de 2023 sur la
restitution des restes humains
Cette restitution est l’aboutissement d’un important travail de recherche
historique mené par un comité scientifique franco-malgache. Elle est notamment
la résultante d’une ambition politique portée par le Président de la République,
qui place la politique mémorielle au cœur de notre partenariat exigeant avec
les pays d’Afrique. Cette restitution est aussi le point de départ d’une
coopération culturelle renouvelée essentielle avec Madagascar.
La restitution des crânes sakalavas incarne la volonté de reconnaître
l’Histoire dans toute sa complexité : c’est un important levier de
réconciliation et de transmission. Une étape importante dont on peut se
féliciter.
● Autres
ministres
Gérald Darmanin (ministre d’Etat, Garde des sceaux, ministre de la Justice)
> Il faut défendre un bilan qui nous a permis de baisser le chômage et
de faire de grandes modernisations comme l’impôt à la source. Il faut aussi
porter un projet politique fondé sur le retour de l’autorité et l’écoute des
aspirations du peuple, être attentif à la dimension sociale.
> Il ne faut pas avoir peur des émotions populaires, il faut y être sensible. Nous devons entendre la colère des Français.
> Partout, les Français demandent que l’État lutte avec fermeté contre le narcobanditisme. C’est ce que nous avons fait au ministère de la Justice avec le vote d’une loi très ferme contre le narcotrafic et la création d’une prison de haute sécurité pour mettre hors d’état de nuire les narcocriminels.
Catherine Vautrin (ministre du Travail, de la Santé, des
Solidarités et des Familles)
> La France ne peut pas se permettre une crise de plus. Si nous voulons
préserver notre modèle social, nous devons être lucides : il faut contenir la
dépense publique et chacun doit prendre sa juste part. Ma ligne est simple :
dire les choses telles qu’elles sont, ouvrir le dialogue, examiner chaque
proposition d’économies avec sérieux. Faire tomber le gouvernement n'effacera
pas notre dette et l’indispensable effort de redressement. Si les oppositions
partagent ce constat, les discussions sur le budget pourront s'ouvrir
sereinement et en responsabilité.
> La France est à la limite du surendettement.
Eric Lombard (ministre de l’Economie, des Finances et de
la Souveraineté industrielle et numérique)
> La situation de nos finances publiques réclame du calme et de la
lucidité. Le calme, c’est de constater que l’économie française est solide, que
la signature de la France sur les marchés est reconnue et que nous finançons
notre dette sans difficulté. Nous ne sommes, aujourd’hui, sous la menace
d’aucune intervention, ni du FMI, ni de la BCE, ni d’aucune organisation
internationale. La lucidité, maintenant, nous impose d’agir pour rétablir nos
finances publiques, dont le déséquilibre compromet durablement notre liberté en
tant que nation. Penser que la France serait, par nature, exemptée de maîtriser
sa dette et à l’abri de tout risque est une fable. C’est cet équilibre qui
guide mon action en tant que ministre de l’Économie et des Finances. Le
Parlement aura un choix en conscience à faire. Il ne doit être présidé ni par
la légèreté ni par la peur, mais par l’intérêt du pays.
> Il y a une marge de négociation sur le partage de l'effort, il y a une marge de négociation sur les mesures mais sur les 44 milliards, je suis très ferme. Nous avons un engagement pris devant l'Union européenne et devant les marchés financiers de faire un ajustement. Donc, sur les 44 milliards, là, je suis très, très ferme, nous devrons tenir. Mais sur leur répartition, on peut travailler.
> Il y a une condition pour que ce budget soit accepté par les Français, c'est qu'il y ait de l'équité. Les Français le demandent et c'est normal. Nous devons assurer que l'effort soit équitablement partagé. Donc, la part des plus fortunés, de ceux qui sont favorisés par la fortune ou l'héritage, doit être évidemment plus forte
> La vie politique est pleine de surprises. C'est une bataille depuis le début, donc nous sommes à la bataille, dans un travail de conviction, pour avoir cette majorité le 8 septembre. Je vais mener des discussions avec toutes et tous afin de trouver le meilleur chemin pour le pays.
> Le Premier ministre a voulu éviter que dans les mois
qui viennent, il y ait cette menace permanente de blocage, il a voulu clarifier
les choses pour qu'ensuite, on puisse travailler pour préparer le budget dans
les délais.
> Notre responsabilité, celle du gouvernement, est d'éviter une crise mais
je refuse de faire la politique de la peur ou de la menace. Notre sujet n'est
pas de trouver un accord pour éviter une crise financière. Notre sujet est de
trouver un accord parce que le pays a besoin d'un budget. Nous avons besoin de
redresser nos comptes publics.
> Nous finançons notre dette sans difficulté. La France n'est aujourd’hui, sous la menace d'aucune intervention, ni du FMI, ni de la BCE, ni d'aucune organisation internationale.
Marie Barsacq (ministre des Sports, de la Jeunesse et de
la Vie associative)
> Je me suis adressée aux rectrices et aux recteurs. L’occasion de
réaffirmer nos engagements pour former une jeunesse sportive, engagée, et
informée.
Aujourd’hui, 2 jeunes sur 3 sont en risque sanitaire à cause du manque
d'activité physique et d'un temps d'écran parfois supérieur à 2 heures par
jour.
En nous appuyant sur l’héritage des Jeux de Paris 2024, et dans le prolongement
de la Grande Cause Nationale, nous voulons améliorer le bien-être physique et
mental des élèves et des étudiants.
Cela passe par la lutte contre la sédentarité :
- 𝐚𝐯𝐞𝐜
𝐥𝐞𝐬
𝟑𝟎
𝐦𝐢𝐧𝐮𝐭𝐞𝐬
𝐝’𝐚𝐜𝐭𝐢𝐯𝐢𝐭𝐞́
𝐩𝐡𝐲𝐬𝐢𝐪𝐮𝐞
𝐪𝐮𝐨𝐭𝐢𝐝𝐢𝐞𝐧𝐧𝐞
qui demeurent une priorité à l’école,
- le développement des 𝐭𝐞𝐬𝐭𝐬
𝐝’𝐚𝐩𝐭𝐢𝐭𝐮𝐝𝐞
𝐩𝐡𝐲𝐬𝐢𝐪𝐮𝐞
dans les collèges volontaires,
- l’acquisition dès le plus jeune âge des savoirs sportifs fondamentaux comme
le Savoir Nager ou le Savoir Rouler à Vélo,
- dans l’enseignement supérieur, nous souhaitons également rendre les campus
plus actifs.
Mais notre jeunesse a aussi envie de s'engager : l’engagement développe les
compétences, favorise l’émancipation et permet de lutter contre le décrochage
et contre le harcèlement. C’est pourquoi nous travaillons à rendre les
dispositifs existants (réserves, service civique, volontariats) 𝐩𝐥𝐮𝐬
𝐥𝐢𝐬𝐢𝐛𝐥𝐞𝐬
et à structurer un véritable parcours de l’engagement, de l’école jusqu'à
l’université.
Enfin, pour que cette jeunesse soit pleinement autonome, il faut qu’elle soit
informée. Les personnels des Centres d'Informations et d'Orientation, les
professeurs principaux via la plateforme ONISEP, et le réseau des 𝟏
𝟑𝟎𝟎
𝐬𝐭𝐫𝐮𝐜𝐭𝐮𝐫𝐞𝐬
𝐝’𝐢𝐧𝐟𝐨𝐫𝐦𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧
𝐣𝐞𝐮𝐧𝐞𝐬𝐬𝐞
jouent un rôle essentiel.
Nous devons aller plus loin en renforçant les liens entre l'engagement et
l'insertion professionnelle. Avec le ministère du Travail, nous avons élaboré
une feuille de route commune pour valoriser les compétences acquises lors de
ces expériences.
Notre objectif : faciliter l'insertion professionnelle des jeunes qui
s'engagent. Ces travaux ouvrent des perspectives concrètes pour aider les
jeunes, notamment en décrochage, à trouver leur voie.
Je tiens à remercier le travail quotidien des services de l'Etat, des DRAJES,
de tout le personnel engagé, des professeurs et notamment des enseignants
d'EPS.
Travailler ensemble, étroitement, au service de cette jeunesse est notre
responsabilité commune. 𝐏𝐨𝐮𝐫
𝐮𝐧𝐞
𝐣𝐞𝐮𝐧𝐞𝐬𝐬𝐞
𝐬𝐩𝐨𝐫𝐭𝐢𝐯𝐞,
𝐞𝐧𝐠𝐚𝐠𝐞́𝐞,
𝐞𝐭
𝐢𝐧𝐟𝐨𝐫𝐦𝐞́𝐞.
Philippe Baptiste (ministre délégué auprès de la ministre
d’Etat, ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la
Recherche, chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Le Premier ministre a eu le courage de mettre sur la table, de manière
extrêmement claire, la situation du pays.
> [Budget 2026] Chaque personne en France a une dette de 50 000 euros.
> [Vote de confiance] Il y a des forces qui veulent le chaos, c'est le cas de LFI (...), mais derrière, la question va se poser à chaque député individuellement.
Véronique Louwagie (ministre déléguée auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique,
chargée du Commerce, de l’Artisanat, des Petites et moyennes entreprises et de
l’Economie sociale et solidaire)
> La simplification est ma priorité : redonner du temps aux
entrepreneurs pour qu’ils se consacrent pleinement à leur métier. Transmission,
facturation électronique, titre-restaurant, commerce de proximité, délais de
paiement…
> Ma feuille de route au service des entreprises :
- Protéger les filières du textile et de l’habillement face à la concurrence
déloyale, notamment de l’ultra fast fashion ;
- Accompagner les entreprises en difficulté, en réformant le droit des
entreprises en difficulté et en luttant contre les retards de paiement ;
- Simplifier la vie économique en libérant nos entreprises du trop plein de
normes qui pèse sur elles et bride leur croissance.
Cette mobilisation s’inscrit dans la politique industrielle du Gouvernement :
renforcer nos savoir-faire, soutenir les relocalisations et moderniser notre
tissu productif.
Ancienne cheffe d’entreprise, je veux que chaque entrepreneur et chaque salarié
puisse être fier de contribuer à la vitalité économique et industrielle de
notre pays.
► Assemblée
nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> François Bayrou pose une unique question : sommes-nous d’accord pour
que le budget ait pour cap le désendettement de la France ? Un budget, ça trace
une direction, ça ne règle pas des comptes.
> Nous devons nous mettre autour de la table. Tout parti qui aspire à gouverner la France doit assumer la réduction de la dette. Refuser, c’est être irresponsable.
► Partis
politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Gabriel Attal (député, secrétaire
général de Renaissance, président du groupe Ensemble pour la république à
l’Assemblée nationale)
> De manière unanime et sans ambiguïté, évidemment que nous voterons la
confiance au gouvernement le 8 septembre prochain.
> Je ferai tout pour aider le gouvernement à tenir et
François Bayrou à rester premier ministre.
Ce qui ne veut pas dire qu’on est d’accord avec l’ensemble de la copie.
On proposera des alternatives. Mais pour ça, encore faut-il qu’il y ait un
gouvernement.
> La seule clé de lecture à avoir dans le moment, c’est de savoir ce qui va apporter de la stabilité ou pas. Je ne suis pas pour une «dissolution de clarification». C’est ce qui a été dit il y a un an, et je n’ai pas le sentiment que la situation politique ait été particulièrement clarifiée.
Ludovic Mendes (député)
> [Stratégie de François Bayrou] On va dire que c'est courageux.
Courageux dans la situation actuelle où on n'a pas de majorité à l'Assemblée
nationale. Du moins, le bloc central, malgré nos alliés, on n'est pas en
capacité de pouvoir gouverner tout seul. Donc, il faut trouver des nouvelles
alternatives. Donc, en l'état, il sait qu'il part avec une défaite. Il a dû
calculer ça et nous, on va le soutenir. On va soutenir sa démarche. Parce que
ce qu'il a dit hier, ce n'est pas moi et mon plan. C'est est-ce qu'on partage
le constat ? Et il fait ça sur le constat. Il veut mettre les députés face
à leur responsabilité. Ce n'est pas une motion de censure, du moins une motion
contre mon gouvernement ou contre mon plan, c'est une proposition, on se met
d'accord ou pas sur le constat que nous faisons de l'état des situations des
finances françaises. (…)
Je ne crois pas qu'il dramatise, ce n'est pas son objectif de dramatiser, il
est franc, direct et honnête avec les Français. La réalité, c'est que oui, sur
pas mal d'années, on a fait pas mal de dépenses sur les dépenses courantes,
avec l'emprunt, parce qu'il fallait payer les retraites, parce qu'il fallait
payer un ensemble de sujets dont notre niveau social, mais il y a aussi eu des
réalités sur des besoins que nous avions, comme remettre l'hôpital en état,
investir fortement dans le ferroviaire, dans nos routes donc il y a eu aussi de
l'investissement et il l'a dit hier mais la plus grande majorité aujourd'hui de
la dette sert à financer notre système social.
> La censure, la dernière fois, du gouvernement Barnier, ça a coûté 12
milliards d'euros au budget de l'État. 12 milliards, donc imaginons qu'on
recensure à nouveau le gouvernement Bayrou, ça c'est à nouveau 12 milliards
d'euros, sachant qu'on doit faire une économie de 40 milliards. Donc on doit
aussi prendre nos responsabilités. Là, ce qu'il dit c'est comment trouver une
solution, un chemin, tous ensemble. Et il l'a dit hier, ses propositions ne
sont pas figées, il est prêt à discuter, il est même ouvert à la discussion et
à la négociation. Je ne suis pas étonné que la France Insoumise et le
Rassemblement National ne veulent pas travailler, par contre pour les autres
partis on peut espérer qu'il y ait un pas fait vers lui.
> Je ne souhaite pas une dissolution. Beaucoup de partis ont demandé à ce qu'il y ait un vote à la proportionnelle aux législatives. Ils ne montrent pas aux Français qu'ils sont en capacité de pouvoir le tenir, ce vote à la proportionnelle. Parce que demain, il est possible que s'il y a un vote à la proportionnelle, on revienne dans la même situation. Donc il faut le prendre en considération. Moi, je pense qu'on peut tenir si on accepte juste de faire les pas les uns vers les autres. Je crois qu'il y a une voie de passage avec le Parti socialiste. Il faut savoir discuter et avancer avec eux. Et le fameux groupe Liot est en capacité de pouvoir discuter et avancer. Donc oui, il y a une possibilité d'avancer tous ensemble. La seule chose, c'est se dire que la boussole c'est la France, les Français et pas simplement la présidentielle de 2027."
● MoDem
Marc Fesneau (député, président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale)
> La justice fiscale est un combat continu des Démocrates. François Bayrou
l’a redit : les plus fortunés doivent consentir à cet effort équitable. Ce
constat qu'il propose de partager est une priorité des oppositions. Ils ont
pourtant refusé le dialogue. D'ici le 8/09, l'entendront-ils ?
Nicolas Turquois (député)
> [Crise de Gaza] J'exprime mon profond soutien au peuple palestinien,
éprouvé depuis des mois et qui paye le lourd tribut des actions terroristes du
Hamas. Le blocus et la destruction envisagée de la ville de Gaza sont des
violences collectives qui privent des êtres humains de dignité, de sécurité et
d'avenir. Nous ne pouvons rester indifférents face à cette réalité ! Mon
opposition à ce blocus est avant tout l'expression d'un attachement à la
justice, à la paix et au respect de la vie humaine. Une paix juste et durable
ne naîtra que dans la reconnaissance réciproque, la fin des humiliations et le
respect des droits fondamentaux de chaque peuple. C'est ce difficile chemin de
réconciliation et d'humanité que j'appelle de mes vœux !
Inlassablement !
● Parti radical
> Vote de confiance : le Parti radical en appelle à la
responsabilité des forces politiques
Le Parti radical, défenseur historique du bicamérisme, salue l’annonce du
Premier Ministre de recourir à un vote de confiance sur l’état des finances
publiques de la France à l’issue d’un débat parlementaire.
Face à la gravité de l’endettement de notre pays, les députés et sénateurs
doivent prendre leurs responsabilités et clarifier leurs positions vis à vis
des Français et dans l’avenir de notre pays.
Les radicaux ne peuvent qu’approuver la nécessité de faire urgemment des
économies et soutiennent le Gouvernement dans cette orientation.
« Le Parti radical appelle donc les forces politiques représentées au
Parlement à reconnaître l’urgence de mettre fin à la dérive de notre dette et à
se prononcer en conscience pour l’avenir de nos enfants et la crédibilité de
notre pays. À partir de ce constat partagé le 8 septembre, à l’Assemblée
Nationale et au Sénat, le débat devra se poursuivre au Parlement sur le choix
des mesures budgétaires à prendre au regard de la situation grave de nos
finances publiques et les parlementaires Radicaux y contribueront de façon
constructive dans un souci d’efficacité et de justice sociale », précise
Nathalie Delattre, présidente du Parti radical.
► Autres
● Commission européenne
Stéphane Séjourné (Vice-président exécutif à la Prospérité et à la Stratégie
industrielle)
> [Guerre commerciale de Trump] Éviter
l’escalade et écarter un no-deal : la Commission a respecté le mandat qui lui a
été confié par les pays européens et les milieux économiques dans la
négociation avec les US. Cet accord est loin d’être parfait, mais il est
meilleur que de nombreux pays.
● Organisations centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)
Valérie Hayer (députée, présidente)
> [Guerre commerciale de Trump] Trump menace de nouveaux droits de
douane l'Union européenne parce qu'elle fait respecter ses lois sur les géants
du numérique, notamment américains. Nous ne devons pas nous montrer faibles. Il
est hors de question que l'Europe revoie ses législations sous la menace. Nous
connaissons les dérives liées au numérique, nous en avons encore eu la preuve
récente : Internet doit être régulé. Les règlements européens que sont le DSA
(sur les contenus numériques) et le DMA (sur les marchés) sont des acquis fondamentaux
de notre précédente législature. Portés par le président de la République et
nous-mêmes au Parlement européen, adoptés sous Présidence française du Conseil
de l’UE, ils préservent la liberté d’expression, protègent les consommateurs
européens et assurent un marché en ligne équitable. Renew Europe s'opposera à
tout affaiblissement des règles qui veulent mettre fin à loi de la jungle sur
Internet. Les menaces douanières ou le chantage ne changeront pas notre droit :
notre législation est élaborée selon le processus démocratique européen, et non
sous la pression étrangère. Si Washington prend des mesures illégales, Renew
Europe s'assurera que l'UE réagisse fermement et de manière proportionnée, en
utilisant les outils de l'OMC et de lutte contre la coercition.
> [Guerre commerciale de Trump] Le corpus de règles
européenne sur le numérique protège les consommateurs et les marchés ouverts.
Il ne vise aucun pays ni aucune entreprise. Les menaces de tarifs punitifs ou
de chantage à l’exportation ne modifieront pas la législation européenne. Nous
sommes prêts au dialogue avec les États-Unis — mais nous ne négocierons jamais
la législation européenne sous la menace. Nos lois sont le fruit de notre
processus démocratique européen, pas des menaces étrangères. Les alliés ne
harcèlent pas leurs alliés.
Sandro Gozi (député)
> [Guerre commerciale de Trump] Si la Commission cédait aux pressions, nous
pourrions bloquer, par la voie législative ordinaire ou par des actes
secondaires, tout affaiblissement du DSA ou du DMA. Nous pouvons également
recourir aux auditions, résolutions, leviers budgétaires et, si nécessaire, à
des actions en justice devant la Cour pour défendre leS règles européennes en
matière de numérique. Ces règles ne seront pas réécrites sous la menace. C’est
une question de souveraineté et de liberté que nous devons tous défendre.
Marie-Pierre Vedrenne (députée)
> [Guerre commerciale de Trump] Nous ne pouvons plus rester spectateurs face
au chantage de Donald Trump. Qu’il remette en cause un accord déséquilibré qui
était en sa faveur et s’attaque à nos règles numériques relève d’une agression
économique. L’Europe ne doit ni subir ni céder : il est temps d’activer sans
délai l’instrument anti-coercition.
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