L’Humeur du Centriste. Monsieur Attal, la haine n’est jamais bonne conseillère

On savait, monsieur Gabriel Attal, que vous ressassiez sans cesse votre ressentiment vis-à-vis d’Emmanuel Macron depuis que celui-ci avait décidé de dissoudre l’Assemblée nationale après la défaite de la majorité présidentielle lors des élections européennes.

Vous présentant comme une victime qui n’aurait pas été au courant de sa mise à mort, vous oubliez, un, qu’en tant que premier ministre, vous aviez été nommé par le Président de la République et, deux, que cette défaite était aussi la vôtre, à la fois, celle de votre gouvernance mais aussi de votre campagne ratée des Européennes où vous vous étiez largement investi.

Les médias se faisaient l’écho à périodes répétées de vos critiques et de votre désamour à l’encontre de Macron mais vous évitiez les propos trop acerbes contre celui qui vous avait nommé.

Voilà qui n’est plus de mise.

Après la démission surprise de Sébastien Lecornu, vous vous êtes enfin lâché lors du 20heures de TF1 où vous avez osé déclarer que «comme beaucoup de Français, je ne comprends plus les décisions du président de la République: il y a eu la dissolution et depuis il y a des décisions qui donnent le sentiment d’une forme d’acharnement à vouloir garder la main».

Et vous avez ajouté que ce dernier doit comprendre que «le pouvoir est au Parlement», tout en précisant que «le président a essayé trois fois la même chose depuis un an» et que «l’on peut essayer autre chose».

Des propos qui oublie qu’Emmanuel Macron a été élu démocratiquement à son poste et qu’il possède une légitimité qui ne saurait être remise en question de gouverner et de prendre des décisions en tant que premier personnage politique du pays.

Des proposes qui acte, par ailleurs, votre séparation définitive avec le chef de l’Etat qui en rappelle une autre sur la forme mais aussi sur les ambitions qu’elle sous-tend, celle de Nicolas Sarkozy face à Jacques Chirac.

Bien, monsieur Attal, vous avez des ambitions que vous boostez avec votre ressentiment et avec le sentiment d’injustice à votre encontre.

Mais vous oubliez une chose, c’est que vous dirigez le parti créé par celui que vous critiquez désormais ouvertement, ce qui semble une incongruité.

Et votre comportement est un handicap pour le camp que vous représentez mais aussi une aubaine pour tous ses adversaires aux premiers rangs desquels on trouve LFI et le RN que vous affirmez combattre.

Attention, monsieur Attal, la haine est toujours mauvaise conseillère et est souvent porteuse de défaites douloureuses.

Centristement votre.

Le Centriste