Voici une sélection, ce 6 novembre 2025, des propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France à propos de la nomination du gouvernement puis de la démission du premier ministre.
► Emmanuel Macron (Président de la République)
> Nous sommes tous frappés
par l’attaque survenue à Oléron. J’adresse toute ma compassion aux blessés et
aux familles touchées. La solidarité de la Nation les accompagne. Gratitude
envers nos forces de sécurité et de secours mobilisées pour protéger les Françaises
et les Français. Pleine confiance en la justice pour établir la vérité et
répondre à cette violence avec la plus grande fermeté.
> [Discours à
l’occasion des Assises de l’économie de la mer]
Je ne vais pas ici répéter
beaucoup de choses que j'ai pu dire les années précédentes, mais nous
connaissons au fond la situation. Les défis sont là et ils se sont encore
accrus. On a les conséquences du changement climatique et ces dérèglements qui
touchent dans beaucoup d'endroits nos réserves abiotiques, qui, avec
l'acidification des milieux, vient déséquilibrer très clairement la
biodiversité de nos mers. Nous avons les pirateries, le terrorisme, l'écho des
rivalités des tensions géopolitiques. J'y reviendrai dans un instant. Des
tensions sur nos chaînes logistiques, l'inversion de la logique de
mondialisation mise en branle avec l'épidémie et qu'on revoit aujourd'hui à
travers les conflits tarifaires de bloc à bloc. On le voit bien, la mer est au
cœur de tous ces défis. Quand on parle de changement climatique, de tensions
géopolitiques, de transformation technologique, le monde de la mer est au cœur
de ces défis.
Et la France, comme deuxième espace maritime international, mais comme
puissance maritime qui s'assume, l'Europe avec elle, ont un rôle évidemment
essentiel à jouer pour relever ces défis dans un monde où nos mers sont
redevenues des espaces de prédation. Et ça, on le voit du Panama au Groenland,
en passant par l'Indopacifique. Et donc, si nous voulons que la liberté de
navigation, la liberté de la mer, si nous voulons que nos intérêts aussi soient
préservés, il nous faut agir avec beaucoup de force. Alors, dans ce
contexte-là, fort de ce que nous nous sommes déjà dit ces dernières années et
de tout ce qu'on a bâti ensemble, je voudrais commencer par une note
d'optimisme. C'est qu'en effet, malgré ce monde qui devient de plus en plus
compliqué, le durcissement des choses, nous avons réussi ces dernières années
de grandes avancées qui n'étaient pas écrites. Et ça, on l'a fait grâce à la
mobilisation de l'équipe de France que vous représentez, et c'est aussi pour ça
que je tenais à être là à vos côtés.
Monsieur l'ambassadeur, son présentant personnel, Olivier Poivre d'Arvor, avec
lui, toute l'équipe diplomatique française, mais c’est un effort diplomatique,
scientifique de défense, mobilisant le cluster maritime et toutes et tous, qui
a permis, en quelque sorte, en juin dernier à Nice, de marquer une étape
décisive des avancées qu'on a su bâtir. Et je veux commencer par là mon propos,
parce qu'il porte aussi un optimisme qui est que, quand on se mobilise, on peut
réussir de grandes choses qui n'étaient pas écrites. En effet, avec l'UNOC, qui
s'est tenue à Nice en juin dernier, la France a tenu son rôle de puissance
maritime et de gardienne de l'esprit français universel. L'UNOC a été un
véritable succès diplomatique, et nous vous le devons collectivement, d'abord
par l'appel de Nice pour un traité ambitieux contre la pollution plastique,
signé par 96 pays. Et alors que les discussions diplomatiques avaient achoppé
en Corée et qu'elles ont été difficiles l'été dernier en Suisse, l'étape de
Nice est une étape décisive pour constituer la base de ce qui sera à coup sûr
le prochain traité de lutte contre le plastique.
On le sait, le plastique étouffe nos mers. J'ai eu la chance, avec quelques-uns
présents dans la salle, d'être pleinement éduqués sur ce sujet, y compris le
microplastique. Quand le plastique, sous quelque forme que ce soit, arrive en
mer, c'est déjà trop tard. Et donc, c'est une initiative en profondeur qui, non
seulement, est une initiative de protection des écosystèmes marins, mais de
prévention, comme on a su le faire ces dernières années pour lutter contre le
plastique jetable à usage unique, etc. Mais c'est un travail holistique. Il a
été commencé. Et je crois que cette étape de Nice, cet appel de Nice, est
décisive à cet égard. Ensuite, à Nice, par cette mobilisation, nous avons
franchi une étape décisive quand on parle de nos mers, c'est la
confirmation des ratifications de l'accord dit BBNJ, Biodiversity Beyond
National Jurisdiction, qui, grâce à cela, en janvier prochain, entrera en
vigueur.
Tout ça a commencé à Brest même, comme
diraient les Bretons de la salle. C'est à Brest, ensemble, qu'on a lancé cet
appel. Et rappelez-vous, pendant des années et des années, on avait essayé de
se battre pour faire avancer le droit international - puisque, je vous le
rappelle, les deux tiers de nos mers n'étaient pas régulés. C'était le Far
West, tout ce qui était au-delà des zones économiques exclusives. On a lancé
l'appel. Il y a eu un très gros travail qui a été fait, qui a mobilisé les
forces diplomatiques, signature de cet accord qui a été consolidé sur la route
entre Montréal et Kunming. Cet accord fait, on s'en félicitait ensemble en
2023. C'était une formidable avancée. On était à Nantes. Mais si je prends le
dernier grand accord qui avait marqué nos mers, Montego Bay, on avait mis 12
ans à le ratifier, 12 années. Par la mobilisation française et Nice, on a su le
faire ratifier en quelques mois et il va pouvoir rentrer en vigueur. Il va donc
permettre de protéger la biodiversité marine au-delà des juridictions
nationales, ce qui est un pas de géant pour la protection de nos océans. Et
j'ai pu l'évoquer aussi, il y a quelques semaines, maintenant aussi, faire en
sorte que nous allons devoir le faire entrer en vigueur, ce qui sera un travail
pour les marines du monde entier absolument essentiel. Il y a toute une
question maintenant de mise en œuvre.
Nous avons aussi beaucoup avancé à Nice sur la décarbonation, le ralentissement
du transport maritime international. Et je le redis ici aussi pour convoquer la
mobilisation française, parce que c'est un travail du cluster maritime
français. C'est le cluster qui est le premier à commencer aux côtés du
Gouvernement français pour le G7 de 2019 à Biarritz et on a lancé la première
coalition d'acteurs pour ralentir le transport maritime et donc réduire les
émissions. Vous vous y êtes tous engagés de manière exemplaire et on a pu
entraîner bien au-delà. Évidemment, en ayant ce souvenir, je ne peux pas ici
rendre un hommage tout particulier à Philippe-Louis Dreyfus, qui a mené ce
combat avec beaucoup de courage, qui l'a porté, qui en était l'ardent défenseur
et qui nous a quittés en juin dernier. J'ai une pensée à vos côtés aujourd'hui
toute singulière pour lui.
Au-delà de ça, à Nice, nous avons
évidemment avancé aussi sur la science. Et je le dis ici avec beaucoup
d'humilité devant les grands chercheurs qui sont aussi dans cette salle, mais
rien ne peut se construire sans le travail scientifique. C'est pour ça qu'on a
commencé Nice par une semaine scientifique, qu'on a su mobiliser les meilleurs
chercheurs du GIEC, de l'IPES, les meilleurs spécialistes, nos
chercheurs : l’'Ifremer au premier chef mais évidemment le CNRS et
l'ensemble de nos grands organismes et de nos grandes universités. Et nous
avons lancé le programme d'exploration scientifique baptisé Mission Neptune, un
programme ambitieux qui vise à mieux comprendre et protéger les profondeurs
océaniques ; un domaine encore largement inexploré. On a mobilisé les
financements européens sur ce projet et on a pu lancer une stratégie européenne
et internationale, et nous en avons ô combien besoin dans un moment où les
États-Unis d'Amérique retirent leur crédit sur beaucoup de ces recherches. Et
dans un moment où, on le sait, on ne peut pas comprendre nos océans sans aussi
un investissement sur le spatial, l'observation et le suivi. C'est exactement
cette stratégie que nous avons portée.
Et puis, c'est aussi à Nice que nous
avons consolidé le moratoire sur l'exploration des grands fonds marins, les
protéger, ne pas lancer d'activités déstabilisatrices. D'abord les comprendre
et privilégier les missions scientifiques. Et puis, grâce à l'effort collectif,
nous avons aussi continué à renforcer la protection de nos eaux. Dès fin 2026,
78 % de la surface maritime française totale sera protégée, dont 14,8 % sous
protection forte, un résultat qui sera notamment atteint grâce à la création de
la plus grande aire marine protégée au monde en Polynésie française -4,8
millions de kilomètres carrés-, et la présence stratégique de la France dans
nos Outre-mer. C'est un immense acquis. Et là aussi, c'est tout le travail que
nous avons commencé avec la Haute coalition pour la nature, le 30x30, qui a été
consolidé lors des COP biodiversité de Montréal et Kunming. La France est au
rendez-vous de ses objectifs, de ce qu'elle s'est assigné à elle-même, et Nice
a permis ces avancées, et nous sommes, au fond, fidèles à notre histoire. La
protection de nos paysages, la protection de nos mers, de nos littoraux. Je
serai cet après-midi aux côtés du Conservatoire du littoral, qui avait en
quelque sorte été, par la volonté du Général de Gaulle, aux avant-postes de cette
ambition française. Nous continuons à être au rendez-vous.
Voilà, je pourrais citer encore bien
d'autres achèvements et bien d'autres réussites du sommet de Nice. Mais je veux
vous dire ici que c'est d'abord une source d'espoir. La France s'est mobilisée.
Elle a mobilisé autour d'elle la communauté internationale, et nous avons su
faire avancer beaucoup de choses qui touchent à nos mers et à nos océans.
Maintenant, tout ça ne doit pas nous faire oublier que nous sommes dans un
monde avec de plus en plus de prédateurs. Et quand on parle de nos mers, on
parle de géopolitique, et qu'au fond, le message que je suis venu vous porter
aujourd'hui, c'est que nous devons continuer d'agir concrètement, non pas
simplement comme un espace maritime, mais comme une puissance maritime. Et
j'avais eu l'occasion de le dire il y a quelques mois, dans ce monde de
carnivores, nous ne pouvons pas rester, nous, Européens, les derniers
herbivores au monde. Et qu'il faut accepter d'assumer ce discours de la
puissance, c'est-à-dire de dire ce que nous voulons, de défendre nos intérêts,
et de regarder nos mers, nos océans, comme des espaces qui peuvent être soumis
à la prédation ; et donc qui supposent un réengagement de la nation,
ambitieux, universaliste, généreux, mais conscient de ses intérêts.
C'est d'ailleurs tout ce qui était au
cœur aussi des objectifs du Fontenoy du maritime, que vous avez largement
porté, poussé, et au rendez-vous aussi du dynamisme de notre École Nationale
Supérieure Maritime. Vous êtes au rendez-vous de ses ambitions. Former les
prochaines générations de marins et d'officiers, ce qui est le socle de notre
souveraineté future, et le socle en fond de cette alliance scellée entre l'État
et les armateurs. Et donc nous devons assumer, oui, un discours, une volonté,
une ambition de souveraineté. Souveraineté alimentaire d'abord quand on parle
de nos mers, de nos océans. Nous vivons, nous le savons, toujours trop
dépendants de nos importations. Nous avançons pourtant, puisque nous avons
adopté, en février dernier, le premier contrat de filière pour la pêche, le
premier de notre histoire, ce qui est fou. Mais on s'était habitué, décennie
après décennie, au fond, à avoir une dépendance alimentaire quand on parle de
nos produits de la mer. C'est ce contrat de filière qui marque une volonté
nouvelle de structurer notre filière pêche, de garantir des débouchés stables
et durables pour nos pêcheurs. Et nous devons, point à point, le mettre en
œuvre avec des financements, avec des simplifications, avec aussi des
engagements de l'amont jusqu'à la transformation, évidemment, à nos tables et à
l'ensemble de la filière.
Nous avons aussi mis en œuvre une
meilleure protection de nos eaux contre la pêche illégale, ce qui est essentiel
pour protéger nos pêcheurs, notamment en Guyane, avec un réengagement de la
marine française, et en facilitant la destruction aussi par immersion des
navires de pêche sans pavillon et sans propriétaire, qui sont un véritable
fléau pour nos pêcheurs et notre souveraineté. S’agissant de nos Outre-mer et
de notre pêche, laissez-moi vous dire un mot. Nous avons le sujet, et les
experts ou ceux qui sont concernés ici en savent l’importance, celui du
renouvellement de nos flottes Outre-mer. Je me suis engagé personnellement aux
côtés de nos pêcheurs auprès de la Commission européenne. C’est un combat qu’on
mène depuis des années ensemble et dont la lenteur n’a aucune justification, si
ce n’est au fond une volonté bureaucratique de quelques-uns de nous bloquer
partout. Alors, on a obtenu une première victoire en Guyane, où le
renouvellement a pu commencer. J’en suis très heureux, et c’est un combat qu’on
mène depuis des années. Je vous le dis très clairement, on ne va pas s’arrêter
là. Et donc, on va continuer de se battre pour avoir tous nos renouvellements.
On est en train de nous les accorder sur les moins de 12 m. On va continuer de
se battre sur le segment 12-18 m, parce qu’il est décisif, en particulier, pour
nos amis réunionnais qui en ont un besoin vital. Mais je ne lâcherai pas ce
combat pour le renouvellement des flottes. Il est décisif.
Nos pêcheurs le savent, cher président.
Je vous le dis, je vous le répète et vous le savez, je serai à vos côtés. J’ai
encore écrit ces derniers jours à la présidente de la Commission. On ne lâchera
pas ce combat et on obtiendra les résultats. Je veux ici également être clair
sur la question des budgets européens. J’ai entendu la crainte de l’ensemble de
la filière concernant les propositions de la Commission européenne pour le
prochain cadre financier pluriannuel. Il faut que l’Union européenne s’affirme,
elle aussi, comme puissance maritime et défende, elle aussi, sa souveraineté
alimentaire. On ne peut pas, d’un côté, demander toujours plus à la filière
européenne, demander de se décarboner et de s’adapter, d’accepter des
contraintes, qui, pour développer, j’y reviendrai, de l’éolien en mer, qui,
pour accepter de la protection d’espace, et ne pas lui donner la visibilité
pour se transformer, innover, s’équiper et investir. La France va donc se
battre dans les prochains mois pour maintenir, sous des modalités à définir,
l’enveloppe de la politique commune de la pêche dans le prochain budget
européen. Nous y veillerons, et nous veillerons à protéger le FEAMPA en
particulier, mais nous ne lâcherons rien de ces combats.
Nous ne lâcherons rien aussi de la
mobilisation européenne dans la mise en œuvre des accords que nous avons
obtenus juste après Nice à l’Organisation mondiale du commerce pour couper tous
les financements à ceux qui acceptent les yeux fermés la pêche illicite.
Aberration qui existait dans nos systèmes, mais aberration qui donnait lieu
aussi à des financements où on allait aider des pays qui donnaient des
pavillons à des gens qui ne luttaient pas contre la pêche illicite. Et donc, ça
aussi, on va s’attacher à ce que ce soit mis en œuvre. Vous l’avez compris,
volonté, donc, de défendre notre souveraineté alimentaire. Je m’arrêterai là
sur ce sujet, mais il est décisif, et notre ambition pour la pêche, pour nos
pêcheurs, est française et européenne. Elle est hexagonale et ultramarine, mais
nous n’y céderons rien.
Le deuxième combat, c’est celui de notre
souveraineté énergétique et commerciale, parce que c’est aussi ce qu’est,
évidemment, notre mer. Et en m’adressant à vous aujourd’hui, je sais, là
encore, beaucoup d’inquiétudes et de doutes qui sont nés, notamment pour les
acteurs de l’éolien en mer. Je veux ici redire l’importance stratégique de
cette filière pour notre indépendance énergétique. L’éolien en mer, c’est une
énergie renouvelable, abondante, et qui participe de notre stratégie de
décarbonation. Et je le dis ici parce que j’ai vu beaucoup de combats que je
pensais avoir réussi à écarter, ces derniers temps ressurgir. Vous savez, quand
j’ai été élu pour la première fois, on était en train de sortir du nucléaire,
rappelez-vous. Le ministre Hulot, dont ce n’était pas la conviction première,
mais qui a regardé la copie en bonne foi à mes côtés, a été le premier à
décaler les objectifs de sortie du nucléaire, 10 ans. Puis, nous avons bâti un
consensus dans notre pays, inédit, un rapport de toutes les autorités qui font
foi et qui m’a permis début 2022 à Belfort de prononcer un discours sur notre
stratégie énergétique. J’ai dit : on ne peut pas tenir nos engagements
climatiques, garder notre souveraineté énergétique et rester compétitif si on
n'agit pas sur trois piliers en France : l'économie d'énergie, le
nucléaire – qui est une force et qui suppose de réengagement, et c'est pour ça
qu'on a lancé une nouvelle génération de nucléaire et qu'on vient de finir
l'année dernière enfin la rénovation de notre parc existant, et que nous sommes
très compétitifs – et le renouvelable.
C'est un très mauvais combat que
d'opposer le renouvelable au nucléaire. Le tout renouvelable ne marche pas,
pour des tas de sujets de réseau sur lesquels je ne vais pas vous embêter
aujourd'hui, mais ça ne fonctionne pas. Et on l'a vu dans les épisodes qu'ont
connus plusieurs de nos voisins, malheureusement pour eux. Le tout nucléaire
n'est pas soutenable et il est plus cher. Et il faut donc là aussi, pardon de
défendre une vieille conviction, mais un « en même temps » qui
marche. Et donc ne revenons pas sur des combats du passé. Mais assumons de
mettre en œuvre cet agenda. Et sur l'éolien flottant, nous sommes en retard. Et
je le dis parce que c'est une des filières qui est essentielle pour notre
souveraineté énergétique, notre compétitivité et nos résultats climatiques. Et
c'est une filière qui permet de créer des emplois en France, partout sur notre
littoral, parce que c'est une filière industrielle où, là aussi, on crée des
éléments, on innove et on a de l'emploi. Et donc, nous devons avancer.
On doit aussi mieux adapter nos
infrastructures portuaires pour la construction, la maintenance des capacités
d'éoliennes en mer, indispensables à l'industrialisation. Alors, je sais,
certains appels d'offres ont été infructueux, le gouvernement est en train d'y
travailler pour qu'on puisse remettre la copie sur la table. Je pense qu'il est
maintenant essentiel de redonner de la visibilité avec une programmation
pluriannuelle qui permettra de redonner des capes intermédiaires à celui qu'on
s'était fixé, l'horizon 2050 avec 45 gigawatts, et de permettre à la façade
sud-atlantique d'être un des acteurs par tout le travail de concertation, de
planification, mais de cette ambition légitime. Au-delà de cela, il faut
continuer de simplifier le déploiement, la mutualisation des procédures de mise
en concurrence, conduisant par le biais d'un appel d'offres attribuant
plusieurs projets, permet d'accélérer la durée des premières étapes de
développement, et elle est essentielle. Et il faut redonner très vite, j'espère
cela du Gouvernement et du Parlement, de la visibilité aux industriels et aux
territoires sur les volumes et les calendriers attendus. Mais nous ne devons
pas lâcher cette ambition énergétique.
De la même manière, nous devons garder,
et c'est le cas, nos ambitions commerciales. C'est tout le travail qui a été au
cœur, d'abord, des grands acteurs du fret que vous êtes. On est très fiers
d'avoir des champions comme CMA CGM, mais on est très fiers aussi d'avoir des
ports qui se sont équipés, qui se sont modernisés, et on les défend partout à
travers le monde avec beaucoup de fierté. Et là aussi, je le dis, dans un
moment où on voit ressurgir des discours qui m'étonnent, mais on ne grandit pas
un pays en attaquant ces champions. On peut avoir des débats, ils sont toujours
légitimes, ils sont nécessaires dans la vie d'un pays pour avoir une croissance
juste, trouver les bons équilibres. Mais on ne rend pas les gens plus petits
quand on empêche les plus grands d'avancer. On ne rend pas un pays plus heureux
quand on empêche ses champions d'aller conquérir de nouveaux marchés. Et vous
le savez, ici, vous qui avez des champions dans le nautisme, des champions dans
le vélique, des champions dans le fret, etc. Et donc, on va continuer d'avancer
sur cette même ambition.
La France doit rester une grande
puissance du commerce maritime avec des grands acteurs du commerce, de
l'export, du fret, avec aussi des ports qui se sont équipés, et je veux redire
ici ma conviction de continuer à accompagner les ports dans leur électrification,
dans leurs aménagements. Et, au-delà de ce qui a été fait, de continuer aussi
une stratégie maritime et fluviale. Si on veut développer nos ports, on doit
développer la multimodalité dans nos ports, c'est-à-dire la capacité à aller
tout de suite sur du ferroviaire et à aller tout de suite sur du fluvial. Et ce
qu'on a su faire ces dernières années, derrière le port du Havre, sur Haropa,
et donc la réunification de toute la vallée de la Seine jusqu'à Paris, donne de
la compétitivité. Ce qu'on est en train de faire à Marseille avec MeRS, c'est
la réunification de MeRS à Lyon et donc de tout le sillon rhodanien derrière le
port de Marseille, est nécessaire aussi à sa compétitivité, à sa capacité
ensuite à alimenter l'hinterland productif européen et à aller jusqu'au sud de
l'Allemagne et autres. C'est comme ça que nous aurons encore plus de
souveraineté commerciale en la matière.
Le troisième combat de souveraineté, de
puissance maritime, c'est celui qui consiste à renforcer la coopération
internationale, moderniser les flottes et avoir une meilleure régulation des
flux maritimes, c'est une nécessité. La France a la chance de disposer de
capacités industrielles maritimes, de savoir-faire exceptionnels, à même de
soutenir la puissance navale, indispensable à la défense de nos
approvisionnements et à la protection de nos intérêts, notamment d’outre-mer.
Ces capacités industrielles nous permettent de disposer d'une marine dotée de
navires de combat d'une exceptionnelle complexité, nos porte-avions, nos
sous-marins nucléaires, toute la gamme de navires permettant d'assurer notre
souveraineté sur toutes les mers. Là aussi, je veux redire ma confiance, notre
volonté. Avec la Loi de programmation militaire, nous mettons en œuvre les
engagements pris et nous continuons d'innover, de construire, de produire et
d'exporter. Et les victoires comme au Pays-Bas ou dans d'autres géographies
récentes sont une fierté.
Mais nous avons une capacité à produire,
ce qui fait de notre marine et de notre sous-marinade une force internationale
pleinement reconnue, et parfois ceux qui ont pu nous tourner le dos s’en
mordent les doigts, croyez-moi. Parce que nous avons cette capacité unique
d'innovation, de furtivité, de juste adaptation à nos besoins, de
compétitivité. Et c'est là aussi la grande fierté pour moi de notre industrie
et de nos armées, car là encore, nous jouons main dans la main. Et donc, nous
mettrons en œuvre, non seulement ce qui est prévu dans la Loi de programmation
militaire, mais ce qui a été prévu et ce que j'ai pu annoncer à Brienne avec
les surmarches, et donc, là aussi, en adaptant par des moyens supplémentaires,
avec en particulier la transformation, de la dronisation qui participent aussi
de ces changements absolument essentiels. Mais au-delà de ça, nos filières
industrielles, navales et nautiques continuent d'être compétitives et sont
cette force. Elles avaient pris un temps d'avance en publiant dès 2023 une
première feuille de route de décarbonation, exercice unique en son genre,
piloté par le cluster maritime. Et je veux aujourd'hui saluer le monde maritime
français, qui a conduit un travail extrêmement sérieux d'identification des
technologies et des secteurs d'excellence français, permettant de parvenir à la
neutralité carbone et de développer des filières d'avenir. Là aussi, nous ne
céderons pas, et je veux le dire très clairement, je souhaite que les budgets
prévus soient bien dégagés, car nous ne pouvons pas laisser nos industriels
sans soutien financier. Et ce qui avait été acté au CIMer, il est important que
cela puisse être pleinement décliné.
Enfin, la mer doit demeurer un espace où
nous faisons valoir notre souveraineté stratégique et militaire. De la place
qui est la mienne, je serai toujours et encore le garant de notre indépendance.
Je salue le travail accompli par toutes les forces armées, nos marins, nos
industriels, nos élus, de La Rochelle à Brest, en passant par Toulon et nos
Outre-mer, pour que la France demeure cette grande puissance capable de
défendre ses intérêts et ses valeurs. Nous le faisons évidemment dans nos mers
hexagonales, nous le faisons aussi, je le disais, dans nos Outre-mer, mais nous
l'avons fait et nous continuons de le faire partout où l'espace maritime est
contesté. Je l'ai vu il y a quelques mois à Djibouti, en croisant marins qui
ont travaillé sans relâche pour protéger nos bâtiments de commerce en mer
Rouge. Et vous pouvez être fiers de ce que nos armées ont su faire, escortant
évidemment nos propres bâtiments, mais souvent les bâtiments de beaucoup
d'autres, et étant l'une des seules marines du monde à pouvoir le faire. Comme
nous avons dégagé les efforts pour lutter contre la flotte fantôme qui aide la
Russie dans son effort de guerre, et l'engagement de notre marine, de nos
services d'intelligence et de renseignement a permis de donner un coup de
boutoir, mais de lancer aussi dans la coalition des volontaires que nous avons
bâtie il y a quelques mois, une action nouvelle pour empêcher ce financement,
au fond, de l'effort de guerre russe et permettre de faire respecter le droit
international.
Je pourrais également citer
l'Indopacifique, espace de jeu et de conflictualité inédit où nous avons lancé,
dès 2018, une stratégie qui nous est propre, avant de lancer deux ans plus tard
une stratégie européenne. Indopacifique, où la France est devenue, en étant
consciente de sa taille, par la présence de ces territoires ultramarins, par la
présence aussi de ces forces armées sur nos territoires ultramarins, comme chez
nos partenaires en Inde ou aux EAU, est devenue un acteur incontournable. Nous
sommes aujourd'hui un des acteurs de cette troisième voie en Indopacifique, qui
permet de défendre nos intérêts, mais d'être aussi, depuis quelques années, des
partenaires inédits de l'Inde, de l'Indonésie et de tant d'autres territoires
de cette région.
Au-delà de cela, l'année prochaine, notre
Marine fêtera ses 400 ans. Ce n'est pas un anniversaire comme les autres. Et à
cette occasion, j'y reviendrai, mais je voudrais que tout particulièrement,
au-delà de ces engagements propres, légitimes, de ces combats premiers, de ce
qu'elle porte, de la défense de nos intérêts et de la France dans ces
conflictualités nouvelles, c'est que nous portions à l'échelle nationale,
européenne et internationale des stratégies nouvelles de coopération alliant la
défense et le climat. Nous avons une capacité, par les partenariats qui sont et
seront les nôtres, à défendre le droit international que nous avons mis en
œuvre, à bâtir des coalitions pour lutter contre les trafics, la pollution
marine en Méditerranée et ailleurs, et à mobiliser aussi l'ensemble de ce
qu'est le monde maritime français autour de notre marine, nos industriels, nos
scientifiques, nos territoires, nos jeunes dans les classes défense. Et ce
rendez-vous, ces 400 ans ne doivent pas être un anniversaire comme les autres.
Et je voudrais qu'autour de ce rendez-vous, nous puissions mobiliser les plus
jeunes pour leur montrer toute l'importance, justement, de ces combats, et
l'importance de cet engagement, en particulier par cette alliance inédite entre
la défense et le climat.
Je voulais, par ces quelques mots, vous
redire ma conviction que la France est et doit continuer d'être, et avec elle
l'Europe, une véritable puissance maritime, de l'alimentaire à l'énergie
éthique, au commercial, en passant par l'industriel et, évidemment, en matière
de défense et de sécurité. Que nous avons pour cela les moyens, que nous avons
pour cela les forces vives, elles sont dans cette salle et au-delà, et que nous
en avons la volonté. Je suis très heureux de le faire ici, à La Rochelle,
devant vous, avant de continuer à cheminer sur le territoire, d'être à
Rochefort, à la Corderie-Royale, auprès du Conservatoire du Littoral, puis
auprès de Pierre Loti, qui s'était promis de ne pas faire long feu dans la
marine française et y passa pourtant 4 décennies, et fut ce mélange inédit de
ce qu'est notre pays, l'enracinement et l'aspiration à l'universel. Et là
aussi, qu'on ne nous demande pas de choisir.
Mais à chaque fois qu'on a voulu
expliquer à la France que le bon enracinement, c'était de tourner le dos à la
mer, on s'est trompé. Et à chaque fois qu'on a voulu que l'enracinement
français soit un enracinement qui ne regarde plus le grand large, on s'est
trompé. Et à chaque fois qu'on a voulu expliquer à nos compatriotes qu'il
fallait regarder, qu'il fallait se replier et plus vouloir le grand large, on
s'est trompé. L'histoire de notre pays, c'est un peu ce ressac permanent. Mais
regardez bien ces grandes pages, nous avons bâti l'avenir à chaque fois que
nous avons su nous regarder nous-mêmes comme une grande puissance maritime,
exploratrice de conquêtes, parfois avec des pages sombres, mais de conquêtes,
d'ambition, de commerce, d'aspiration au grand large. Mais toujours revenant au
port, et sachant cultiver son jardin. Nous sommes ceux-là. C'est pourquoi j'ai
beaucoup de gratitude à votre endroit et qu'en m'adressant à nouveau à vous
aujourd'hui, je veux vous dire ma très grande fierté, mon soutien inconditionnel
et ma volonté à vos côtés de continuer à faire de la France la grande puissance
maritime qu'elle doit être.
Vive la mer, vive la République et vive
la France !
> Fierté française et européenne : depuis la Guyane, Ariane 6 s’élève à nouveau vers l’espace, emportant le meilleur de notre savoir-faire et un satellite pour mieux observer l’environnement et protéger notre planète. Bravo aux équipes !
> [Pré-COP30] A Belém, au cœur de l'Amazonie où nous devons collectivement être au rendez-vous et tenir nos promesses climatiques. D'un continent à l'autre, nous écrivons une même histoire : celle des peuples qui se répondent, construisent, agissent pour notre bien commun le plus précieux, la planète.
► Gouvernement
● Ministres
centristes/centraux
Laurent Nunez (ministre de l’Intérieur)
> [Propos violents des gendarmes
lors des manifestations de Sainte-Soline] Je rappelle toujours, moi, le
contexte : on était dans une manifestation interdite, où il y a eu
énormément de violences graves contre les forces de l'ordre. Les propos qui
sont tenus ne sont pas acceptables, et il y a des gestes qui manifestement ne
sont pas réglementaires. Évidemment
que je ne suis pas du tout content des propos que j'ai pu entendre, des gestes
qu'on a pu voir... C'est des propos que je condamne et pour lesquels j'ai
demandé une enquête administrative. Mais je ne laisserai jamais critiquer les
forces de sécurité intérieure, et vous savez très bien que ce genre de faits,
qui sont graves, j'en conviens, permettent à certains de critiquer d'une
manière générale l'institution policière ou la gendarmerie. (…)
Gérald Darmanin n'était pas dans le déni, il avait parfaitement raison.
L'action de la gendarmerie a été menée face à des actions extrêmement
violentes, y compris contre des véhicules, contre des personnes, contre nos
militaires de la gendarmerie, et la riposte avait été proportionnée. Il y a des
actes qui sont révélés par ces vidéos qui ne le sont manifestement pas.
Mais il y avait eu un niveau de violence qui avait atteint un niveau
inégalé ce jour-là, et il y a eu une riposte qui a été très majoritairement proportionnée.
(…)
Vous ne m'entendrez jamais reprendre ce terme de violence policière. Si,
au cas d'espèce, il y a effectivement eu un usage de la force qui est pour
partie disproportionné, il y a une enquête qui l'établira, et il y aura des
sanctions évidemment. (…)
Ces caméras piétons sont remisées au service, elles ne sont pas
regardées, sauf quand il y a des enquêtes judiciaires, et c'était le cas en
l'espèce, ou sauf quand il y a des actions de formation. Ce sont les seules
exceptions qui sont autorisées pour regarder ces caméras, qui captent l'image
des gens, on est quand même dans un état de droit, il y a des protections quant
à l'utilisation de ces images.
> J’ai reçu hier à Beauvau le groupe de liaison du Conseil de la fonction militaire de la Gendarmerie, aux côtés du général Hubert Bonneau, Directeur général de la gendarmerie nationale. J’ai réaffirmé ma détermination à soutenir nos gendarmes : nouvelles brigades, lutte contre la criminalité organisée, sécurité du quotidien, engagement outre-mer, équipements et conditions de travail. Des échanges francs, pour une gendarmerie toujours plus forte au service des Français.
Catherine Vautrin (ministre
des Armées et des Anciens combattants)
> J’ai échangé ce jour avec le secrétaire général de l’OTAN. Nous avons
réaffirmé notre détermination à soutenir l’Ukraine et à assurer la défense
collective du continent européen. J’ai évoqué l’engagement des forces
françaises en Roumanie, particulièrement mobilisées dans le cadre de l’exercice
DACIANFALL 2025. J’étais cette semaine à leurs côtés. Avec ses partenaires, la
France prend toute sa part dans le renforcement de la posture sur le flanc Est
de l’Europe.
> La relation franco-britannique de défense se renforce dans tous les domaines de coopération. J’ai reçu hier John Healey, avec lequel nous avons signé une feuille de route qui vient concrétiser une interopérabilité toujours plus forte entre nos deux armées, dans le cadre des traités de Lancaster House. Cadre de notre coopération opérationnelle, la Combined Joint Force doit nous permettre de conduire ensemble des opérations binationales de haute intensité, ou au service de l’OTAN.
Roland Lescure (ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle, énergétique et
numérique)
> [Poupées pédocriminelles de Shein] Face aux agissements répétés et sur
instruction du Premier ministre, le Gouvernement engage la procédure de
suspension de SHEIN le temps nécéssaire pour que la plateforme démontre aux
pouvoirs publics que l’ensemble de ses contenus soient enfin en conformité avec
nos lois et règlements.
> [Poupées pédocriminelles de Shein / Intervention à l’Assemblée]
S’il y a un sujet sur lequel on peut éviter les polémiques, c’est bien
celui-là. Il est en effet très grave. Ce sont des agents de l’État qui ont
identifié la fraude vendredi dernier et c’est le ministre Papin qui a
immédiatement saisi la justice.
Évitons les polémiques, car qu’a fait le gouvernement ? En 2024, une loi a
été adoptée au sein de cet hémicycle. La0 majorité, elle, a voté pour.
Cette loi a complété le dispositif juridique qui me permet de tenir les propos
par lesquels j’ai répondu à une précédente question : si ces comportements
étaient répétés, notre main ne tremblerait pas et nous appliquerions la loi.
Nous ne tremblerons pas et nous respecterons, contrairement à ces acteurs de
vente en ligne, la loi que vous avez votée.
Si ces comportements venaient à se reproduire et que de tels produits n’étaient
pas retirés dans les vingt-quatre heures, nous serions en droit de demander aux
fournisseurs d’accès de couper l’accès de ces plateformes à la France.
Nous avons saisi l’Arcom, le gendarme du numérique. Le rôle de l’Arcom est très
important. Ne vous en déplaise, c’est une autorité indépendante qui a
pour mission de protéger les consommateurs. Vous pouvez bien en rire !
Nous disposons d’un arsenal précis, complet, et nous nous en servirons.
J’espère que ni les juges ni l’Arcom n’auront la main qui tremble ; en
tout cas, celle du gouvernement ne tremblera pas.
> [Découverts bancaires / Intervention à l’Assemblée] Je dément
fermement, strictement et, je l’espère, définitivement l’immense amas de fausses nouvelles qui circulent à propos de cette directive. Je
rappelle que ce texte a été voté au Parlement européen
par tous les représentants de
tous les groupes présents ici. Sur
700 députés européens, sept ont voté contre. Si un seul d’entre eux est
français, montrez-le moi! Pour être précis, il y en a un: M. Bardella, qui
a ensuite corrigé son vote, ayant sans doute commis une erreur au moment
d’appuyer sur le bouton. Il n’y a pas sujet d’approbation plus unanime
que cette directive, car elle protège les consommateurs et impose au reste de
l’Europe des règles qui existaient déjà en France. Vous devriez être fiers que
le droit français protège bien les consommateurs et que l’Union européenne
veuille s’inspirer de nos bonnes pratiques.
En réponse à la première fake news, sachez que le découvert n’était ni automatiquement
accordé, ni interdit avant cette directive, et qu’il ne le sera pas davantage
une fois la directive entrée en vigueur. Vous pouvez retirer votre fameuse
pétition.
En réponse à une deuxième fake news, je précise que la demande de découvert ne sera
examinée – et
ce, dans l’intérêt du consommateur –
qu’une seule fois. Il ne sera
pas nécessaire de demander une
autorisation de découvert à chaque fois que la machine à laver tombe en panne ou à chaque rentrée scolaire. La demande sera examinée une fois pour
toutes.
En réponse à une troisième fake news, j’affirme qu’il n’y a aucune
surtransposition. Cette directive votée par le Parlement européen s’impose au
droit national et doit y être transcrite, avec quelques options.
> [Poupées pédocriminelles de Shein] On peut tous vouloir
lutter contre la fast Fashion. Donc, ces plateformes qui vendent, tous les
jours, des collections différentes à des prix qui défient toute concurrence. On
est contre, on commence à lutter contre. On a mis en place une taxe sur les petits
colis, mais là, on a dépassé les bornes. Vous l'avez dit, ces objets horribles
y sont illégaux. Merci à Serge Papin, mon collègue, d'avoir dénoncé ça très
vite grâce à des enquêteurs de la répression des fraudes qui ont identifié ces
produits. Et donc, on a dénoncé ça, on a fait un signalement au procureur,
donc, il y aura une enquête judiciaire. On a aussi saisi l'ARCOM parce que
c'est une plateforme numérique régulée par l'ARCOM. Et je vais être très clair
là-dessus, si ces comportements sont répétés, nous serons en droit et je le
demanderai, qu'on interdise l'accès de la plateforme SHEIN au marché français,
c'est dans la loi, cette loi, nous l'avons votée. (…)
Pour des actes terroristes, pour le trafic de stupéfiants et pour des objets
pédopornographiques, le Gouvernement est en droit de demander l'interdiction de
l'accès au marché français.
> [Poupées pédocriminelles de Shein] Ce n'est pas Ok. Donc, il y aura une enquête judiciaire qui devra identifier les raisons pour lesquelles ce genre de produit s'est trouvé sur cette plateforme. Mais la loi est très claire, si on a des comportements répétés ou si les objets en question ne sont pas retirés dans les 24 heures, le Gouvernement peut le demander.
> [Affiches du patron du BHV qui pose aux côtés du patron de Shein, avec marqué l'affiche que nous n'aurions jamais dû faire] Bien sûr que c'est de la provoque. Donc nous, on répond à la provoque par la loi. Si les objets vendus par Shein, que ce soit d'ailleurs dans des magasins ou sur des plateformes, sont illégaux, et ce n'est pas seulement évidemment un sujet de la pédagogie pornographique, qui est très grave, mais aussi des objets qui ne correspondent pas, par exemple, aux normes de santé françaises, on agira. Donc, on répond à la provocation par la loi.
> [Taxe sur les petits colis venus de Chine] On fait deux choses. Un, les 2 euros, ça va permettre de financer des inspecteurs qui vont vérifier tous ces colis, et ça va rajouter, je dirais, un grain de sable dans la machine. Mais deux, on agit au niveau européen pour que les taxes soient plus élevées. Et pourquoi on le fait au niveau européen ? Parce que si vous mettez 50 euros à Roissy, les colis arriveront par Bruxelles, ou par Munich, ou par Milan. Donc l'objet, c'est effectivement de dire qu'en Europe, quand on vend des produits qui sont sans doute produits selon des normes inacceptables, et à des prix défiants de toute concurrence, on paye pour ça. En attendant, en France, c'est le premier pays au monde à le faire, on va avoir une taxe sur ces petits colis qui va permettre de financer des inspecteurs qui vont vérifier tout ça.
> [Budget 2026]. Ça fait trois semaines qu'on a déposé ce budget, moi, j'ai parlé d'une course de haies, on a passé les trois premières, il en reste sept. Le Premier ministre, quand il a choisi de ne pas faire à peine à l'article 49 alinéa 3 de la Constitution, il a mis tout le monde devant ses responsabilités. Ça veut dire que toute la liste que vous venez de faire, si elles sont votées, elles risquent de se retrouver in fine dans le texte. Je dis, elles risquent, parce qu'après l'Assemblée, on passera au Sénat, ensuite, il y aura ce qu'on appelle une commission mixte paritaire qui permettra d'assembler les deux, ensuite on retournera à l'Assemblée. Donc, on est à la troisième haie, il en reste sept. Mais, moi j'ai parlé de sorcellerie fiscale, vous le savez, je considère qu'il y a un certain nombre de choses qui ont été votées, qui sont inopérantes. Je vais vous donner un exemple très concret. On essaye d'exporter notre problème. On dit, on va taxer les multinationales dans le monde entier qui font des affaires en France. On va à l'encontre de 125 conventions fiscales qu'on a signées avec 125 pays différents. En gros, on taxe deux fois les entreprises, y compris les entreprises françaises, qui gagnent de l'argent ailleurs.
> [Budget 2026] On est face à nos responsabilités. On n'est pas dans une cour d'école, on est à l'Assemblée nationale. Chaque vote compte. Et j'allais dire, heureusement, on s'est suffisamment plaint de la déresponsabilisation du Parlement pour qu'aujourd'hui, chacun joue ses responsabilités. Après, juste un point important quand même. Le Premier ministre l'a dit vendredi, on est prêts à prendre des dépenses supplémentaires. L'année blanche sur les retraites, l'année blanche sur les minima sociaux. Donc face à ces dépenses, il va falloir des recettes. Devant chaque plus, il faudra un moins.
> [Budget 2026] Un budget de compromis, au fond, il n'appartient à personne et chacun devra faire des concessions. (...) On a une majorité de parlementaires aujourd'hui de la droite républicaine aux socialistes, voire même, j'espère, les communistes et les écologistes qui sont responsables au sens où ils souhaitent faire voter un budget. La suspension de la réforme des retraites... Vous savez, moi, j'ai déposé un amendement. Le ministre de l'Économie qui dépose un amendement pour rajouter 2 milliards d'impôts sur les sociétés.
> [Budget 2026] Je pense que dans le budget final, il faudra un geste, ce qu'on appelle de justice fiscale. La justice fiscale, ce n'est ni le matraquage ni l'usine à gaz. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, il y a, à ce stade, dans le budget, déjà 3 ou 4 mesures différentes sur le haut patrimoine. Il y a ce qu'on appelle la contribution différentielle sur le revenu. Il y a, vous l'avez dit, un nouvel ISF dit improductif sur les actifs, dit improductif. Il y a une taxe sur les holdings. En commission, on a voté une hausse de la CSG sur le patrimoine. Essayons de simplifier tout ça. Évitons les usines à gaz. Je pense que la justice sociale, fiscale, les deux d'ailleurs, il y a une demande réelle de la part de nos concitoyens.
> [Budget 2026] La majorité de l'Assemblée nationale qui peut être amenée à voter ce budget, ce n'est pas les 66 députés ou 67 députés socialistes. C'est plus de 289 députés qui vont du Parti socialiste, voire même écologiste ou communiste aux députés de la droite républicaine. Les députés du Bloc central, ceux avec qui j'ai siégé pendant sept ans, vous pensez qu'ils sont heureux de tout ce qu'on vote ? Non. Donc eux aussi, ils ont leurs limites. Il faut qu'on arrive à converger vers un budget qui, au fond, ne satisfera personne, vraiment, mais permettra de se dire: Bon, ça fait mal mais on a trouvé un compromis. Il faudra que tout le monde fasse des efforts.
> Pendant les travaux budgétaires, la vente continue. On a eu une croissance exceptionnelle au troisième trimestre, robuste, exemplaire. Merci les entreprises qui ont investi. Merci les entreprises qui ont exporté. Merci les consommateurs qui ont consommé. La France continue à croître malgré les vicissitudes de la vie politique. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que les incertitudes politiques, on doit les lever. Parce que le risque, évidemment, c'est que cette machine qui tourne, qui tourne mieux qu'en Allemagne, mieux qu'en Italie, mieux qu'en Espagne, elle s'arrête. Donc moi, vraiment, les chefs d'entreprise nous le disent, je le dis, allons jusqu'au vote de ce budget, levons les incertitudes.
> Les transformations dans l’industrie sont de réelles
opportunités à saisir, à condition d’en maîtriser les leviers. Nous ne
laisserons pas nos filières stratégiques exposées aux distorsions de
concurrence.
La flexibilité, oui, mais pour servir notre industrie européenne, pas pour
favoriser des acteurs étrangers qui ne jouent pas selon les mêmes règles.
J’étais aux côtés des patrons de la filière automobile française et européenne
à l’occasion de la 4e édition de la Journée de la filière automobile.
Un moment essentiel pour échanger sur les défis majeurs que nous devons relever
ensemble : la mutation technologique, l'électrification des véhicules et la
nécessité de protéger notre souveraineté européenne.
La préférence européenne n’est pas un slogan, c’est une condition de notre
succès. C’est pourquoi nous travaillons à des mesures de protection commerciale
ciblées, pour sécuriser nos emplois, nos savoir-faire et notre avenir
industriel.
Ces mesures ont permis aux véhicules électriques européens de représenter 80%
de la flotte électrique en Europe en 2025 contre 50% en 2022. Notre acier
européen est aussi protégé avec le nouveau mécanisme de protection annoncé par
la Commission européenne en octobre dernier.
Les défis sont nombreux, mais je reste persuadé que nous pourrons assurer la
transition vers une industrie automobile décarbonée, compétitive et souveraine.
> L’énergie nucléaire est essentielle dans notre mix énergétique pour décarboner nos modes de vie et notre économie. La filière nucléaire française est centrale pour sécuriser notre production d’énergie, assurer notre souveraineté et renforcer notre attractivité. Et la technologie française s’exporte !
> Non, les découverts bancaires ne seront pas interdits. Non, vous ne devrez pas demander une autorisation à votre banque à chaque utilisation de votre découvert bancaire. Par ailleurs, nous baissons les frais forfaitaires des découverts bancaires.
Jean-Noël Barrot (ministre
de l’Europe et des Affaires étrangères)
> [Soudan / Intervention à l’Assemblée] C’est dans une grande
indifférence que se déroule au Soudan l’une des guerres les plus meurtrières du
monde, la crise humanitaire la plus grave du monde, un calvaire sans fin depuis
deux ans et demi pour les Soudanaises et les Soudanais. Deux tiers de la population
sont en situation d’urgence alimentaire ; il y a 13 millions de
personnes déplacées, dont 4 millions d’enfants.
La France ne détourne pas le regard. Un an après le début de la guerre civile,
c’est à Paris que la communauté internationale s’est réunie pour lever
2 milliards d’euros d’aide humanitaire au profit des populations
soudanaises. Je me suis moi-même rendu l’année dernière dans les camps d’Adré,
à la frontière entre le Soudan et le Tchad, où près de
300 000 réfugiés soudanais, dans des camps surpeuplés, tentent de
trouver de l’aide et du soutien auprès des ONG et des agences des Nations unies
que je suis allé encourager ; j’ai également vérifié le décaissement des
sommes que nous avions levées. Cette année encore, pour le deuxième triste anniversaire
de cette guerre, la France coprésidait à Londres une conférence humanitaire sur
le Soudan.
Vous l’avez dit, depuis quelques jours, la situation s’est dégradée plus encore
avec la prise par les Forces de soutien rapide de la ville d’El-Fasher. De
nombreuses exactions ont été commises depuis : 2 000 personnes
auraient été froidement exécutées ; 460 ont été tuées dans l’assaut mené
par les Forces de soutien rapide contre une maternité il y a quelques jours.
Nous condamnons les atrocités à caractère ethnique menées par les Forces de
soutien rapide ; nous les exhortons à mettre fin à leur offensive
militaire dans le nord du pays ; nous appelons toutes les parties à cesser
tout soutien militaire à l’égard à l’égard des belligérants et nous exigeons le
respect du droit international et du droit international humanitaire.
> [Soudan / Intervention à l’Assemblée] Je me suis rendu
il y a quelques mois à la frontière entre le Soudan et le Tchad, à Adré, où
300 000 Soudanais sont accueillis par les agences des Nations unies
après avoir fui les atrocités, la persécution et la guerre. J’ai pu lire dans
les yeux noirs des femmes qui arrivaient au Tchad la terreur et les stigmates
de la guerre atroce qui ravage le Soudan depuis deux ans et demi.
Je partage aussi votre indignation devant une forme d’indifférence de la
communauté internationale. Je suis également indigné que, désormais, des forces
politiques protestent lorsque la France se mobilise pour apporter des réponses
humanitaires et politiques aux crises africaines, comme elle l’a fait jeudi
dernier. Ce qui se passe en Afrique, au Soudan ou dans la région des Grands
Lacs, engage une part de notre humanité. À ceux qu’un tel argument ne mobilise
pas, je dis que l’instabilité et l’insécurité provoquées par les guerres qui
déchirent l’Afrique auront à un moment ou à un autre, si nous n’en prenons pas
la mesure, des conséquences lourdes et concrètes pour l’Europe et pour la vie
quotidienne de nos concitoyens.
Cela nous donne deux raisons – deux obligations, même ! – d’agir en
réponse à ces crises. Nous l’avons
fait l’année dernière en accueillant à
Paris la première conférence internationale humanitaire sur
le Soudan et cette année en en
coprésidant avec le Royaume-Uni
la deuxième édition. Nous espérons qu’il n’y aura pas
de troisième édition, pas de troisième anniversaire de cette guerre. Sur
le plan politique, nous avons pris, à l’échelle européenne comme à l’échelle
onusienne, des sanctions à l’encontre des belligérants et des responsables des
atrocités. Nous soutenons les récentes médiations menées par les États-Unis
pour que les belligérants cessent le feu et pour que les parties externes au
conflit cessent d’alimenter le désastre humanitaire et sécuritaire au Soudan en
armant les combattants.
> [Boualem Sansal et Christophe Gleizes détenus en Algérie] Nous poursuivons le travail pour obtenir leur libération inconditionnelle et immédiate.
>
[Discours lors de la Conférence « Sauvegarder le droit international
humanitaire »]
Je veux renforcer ce que vient de dire Mirjana Spoljaric-Egger à l’instant. Ce
que les chiffres nous disent, c’est que nous sommes entrés dans une période où
le droit international humanitaire est foulé au pied, où les guerres deviennent
beaucoup plus sales qu’elles ne l’étaient auparavant. Ce sont les Nations unies
qui nous disent qu’avec 150 millions de personnes déplacées, au travers des
120-130 conflits qu’évoquait Mirjana, nous atteignons aujourd’hui un niveau
record en matière de violation de la dignité de la personne humaine et des
droits humains.
Penchez-vous, puisque le cas du Soudan a été évoqué avec la chute d’El-Fasher
qui nous fait craindre le pire, penchez-vous sur la situation à l’est de la
République démocratique du Congo et plus particulièrement sur la situation
humanitaire qui sera au cœur de la conférence que nous accueillerons cet
après-midi à Paris pour apporter des réponses. Ce sont près de 28 millions de
personnes qui sont en situation de crise alimentaire, dont cinq millions en
situation de crise aiguë. C’est sept millions de personnes déplacées. C’est une
femme violée toutes les quatre minutes et c’est le risque majeur de voir
ressurgir des épidémies dévastatrices comme le VIH ou encore Ebola.
Ce dont nous nous apercevons au Soudan, à l’est de la République démocratique
du Congo, à Gaza, c’est que le droit de la guerre, le droit international
humanitaire est foulé au pied et que non seulement le nombre de conflits
augmente, mais la manière de faire la guerre se dégrade. Et chaque fois qu’elle
se dégrade, comme l’a dit Mirjana, c’est une nouvelle jurisprudence qui
s’installe avec une carte blanche donnée aux belligérants dans d’autres
théâtres pour se comporter de la même manière. Il faut évidemment que cela
s’arrête. Et je veux qu’on distingue dans ce panel ce qui relève du droit
international, de la résolution du conflit, de ce qui relève du droit de la
guerre et du droit international humanitaire. N’ayons pas la prétention dans ce
panel de mettre fin à tous les conflits, mais travaillons de concert à ce que
lorsque des conflits éclatent, ils préservent les civils, ils préservent les
travailleurs humanitaires, ils préservent la dignité de la personne humaine.
Pour ça, la France s’engage de différentes manières. Et c’est sa
responsabilité, son devoir en tant que membre permanent du Conseil de sécurité.
D’abord en plaidant activement pour débloquer le Conseil de sécurité dans sa
capacité et dans sa responsabilité de veiller à ce que le droit international
humanitaire puisse être respecté. Pourquoi nous appelons à ce que deux sièges
de membres permanents puissent être attribués à l’Afrique ? Que le Japon,
l’Inde, le Brésil, l’Allemagne puissent siéger également au Conseil de
sécurité ? De manière à ce qu’il soit plus représentatif et que ses
décisions soient plus légitimes. Premier élément.
Deuxième élément, nous portons avec le Mexique, depuis des années maintenant,
une initiative qui vise à limiter le droit de veto en cas d’atrocité de masse.
Plus d’une centaine de pays soutiennent cette approche. Ça peut paraître un peu
éloigné du sujet qui nous rassemble ce matin, mais au fond, c’est un sujet qui
est directement lié au respect du droit international humanitaire, puisque dès
lors que le droit de veto ne s’appliquerait pas en cas d’atrocité de masse,
alors le Conseil de sécurité pourrait agir beaucoup plus résolument pour mettre
fin à des catastrophes humanitaires telles que celles que nous avons pu
observer ces dernières années.
Et puis, troisième initiative, celle que le CICR [Comité international de la
Croix-Rouge] a lancée en nous proposant avec le Kazakhstan, la Jordanie, le
Brésil, l’Afrique du Sud et la Chine de la porter ensemble. Je me réjouis que
cette initiative soit soutenue par un grand nombre de pays, dont l’Espagne, qui
porte une voix singulière et forte sur ces questions. Et je remercie beaucoup
mon collègue Ministre des affaires étrangères, avec lequel nous échangeons
beaucoup de ces sujets, d’être présent aujourd’hui au Forum de Paris sur la
paix et d’avoir choisi parmi les nombreux segments auxquels il aurait pu
participer, ce segment consacré à la défense et au respect du droit
international humanitaire. Et à travers lui, je veux remercier l’Espagne, qui
est un soutien de longue date du Forum de Paris sur la paix, ce qui témoigne de
son attachement au multilatéralisme et aux logiques de coopération pour la
résolution des enjeux mondiaux.
Donc cette initiative, je vais vous parler très librement et en toute
transparence, c’est à la fois pour porter un message politique de soutien de la
part d’un grand nombre de pays au respect du droit international humanitaire et
c’est la mise en commun de bonnes pratiques pour le respect du droit
international humanitaire parce que les questions humanitaires sont parfois
instrumentalisées à des fins politiques, mais parfois on manque tout
simplement, les armées, les belligérants, manquent tout simplement de
savoir-faire pour que le droit international humanitaire soit respecté. À ce
stade, même si je me félicite que cette initiative portée par le Comité
international de la Croix-Rouge ait recueilli un grand nombre de soutiens, je
dois dire que j’ai été un peu déçu, puisque lorsque nous nous sommes rassemblés
à New York pour formellement acter la création de ce groupe et nous projeter
toutes et tous vers la conférence internationale de 2026 qui sera consacrée à
ce sujet, j’avais proposé que nous puissions, avec les membres fondateurs,
prendre une première déclaration sur la situation humanitaire, notamment à
Gaza, qui me paraissait être consensuelle, en faisant abstraction des
considérations politiques et en se concentrant sur le respect du droit
international humanitaire. Nous ne sommes pas parvenus à l’époque à prendre une
telle déclaration.
Alors ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas travailler dur à ce que cette
conférence internationale en 2026 ne soit pas un grand succès. Elle doit être
un grand succès, c’est un impératif pour montrer la pression politique
internationale sur ces sujets et puis pour développer au maximum les bonnes
pratiques. Que dans tous nos pays et dans tous les pays qui sont amenés à être
engagés sur ces questions de respect du droit international humanitaire, les
armées puissent être formées au respect de ce droit, que les diplomates
puissent l’être également et que les bonnes pratiques des uns deviennent les
bonnes pratiques des autres et pour qu’on puisse progressivement relever le
niveau de la jurisprudence plutôt que de la laisser, comme nous le voyons
malheureusement autour de nous, s’abaisser avec des standards qui deviennent
inacceptables et qui trahissent en quelque sorte la promesse qui était celle
des Nations unies il y a 80 ans.
>
[Nucléaire iranien] Il y a un mois, on a réappliqué l'ensemble des sanctions
des embargos mondiaux des Nations unies qui avaient été levées il y a 10 ans et
qui ciblent l'Iran et en particulier pour les armes, pour les équipements
nucléaires et pour les banques et les assurances. Donc on a pris des décisions.
(…)
On ne peut pas rétropédaler sur la ré-application de ces sanctions. Il faudrait
un accord, une unanimité des pays membres du Conseil de sécurité des Nations
unies pour obtenir la levée de ces sanctions. Ceci étant dit, nous avons
toujours dit que nous nous tenions prêts à des négociations nous emmenant,
pouvant conduire à un encadrement strict du programme nucléaire iranien qui
représente pour la région mais aussi pour nous-mêmes une menace.
> Il faut, comme l'a dit le Premier ministre hier, que nous cessions de faire de l'Algérie un sujet de politique intérieure et que nous nous focalisions sur nos intérêts : la coopération en matière de sécurité, puisqu'au sud de l'Algérie se reconstitue un foyer du terrorisme islamiste, la coopération migratoire pour que nous puissions reconduire, expulser en Algérie les Algériens en situation irrégulière en France, la libération de nos compatriotes et puis la coopération économique pour certaines entreprises françaises qui trouvent en Algérie des débouchés pour leurs produits.
>
Nous allons entrer de plein pied avec la diplomatie française dans la lutte
contre le narcotrafic et la criminalité organisée, en traitant le mal à la
racine, en coopérant avec les pays, les pays producteurs, les pays d'où
viennent, d'où proviennent ces quantités astronomiques de stupéfiants qui
viennent envahir nos villes et nos villas. (…)
La méthode Trump lui appartient. Nous sommes préoccupés parce qu'il s'est
affranchi du droit international. Nous sommes préoccupés aussi parce que ce
fléau est en train de prendre des proportions qui mettent en cause la sécurité
du territoire national, mais aussi évidemment de nos outre-mer qui sont en
première ligne.
Stéphanie Rist (ministre
de la Santé, des Familles, de l’Autonomie et des Personnes handicapées)
> [Budget de la Sécurité sociale / Intervention à l’Assemblée] «Ce que
j’ai envie de dire aux jeunes générations, c’est: ne perdez pas le sens de la
sécurité sociale». « Le sens peut être perdu de plusieurs façons. Par
l’accoutumance. (…) Par l’abus. (…) Par la contamination du repli
individualiste. (…) Par le rejet. (…)» Ces mots sont ceux que Simone Veil
adressait à la jeunesse, il y a vingt ans. Alors que nous célébrons les
80 ans des ordonnances de 1945, ces risques sont toujours d’actualité, car
2025 n’est pas 1945.
Nous le savons : nous vivons dans une compétition internationale ouverte,
où bien des modèles sociaux se sont construits à rebours du nôtre. Dans un
monde où la moitié de la population ne bénéficie d’aucune protection sociale,
notre système peut vite apparaître non comme un atout, mais comme un
coût ; à nous de prouver qu’il est une force. Nous savons que le repli
individualiste menace la fraternité, que les riches sont opposés aux pauvres,
les jeunes opposés aux vieux, les actifs opposés aux non-actifs, qu’il ne
faudrait qu’un pas pour que les bien-portants ne consentent plus à cotiser pour
ceux qui affrontent la maladie. Nous savons enfin, 2025 n’étant pas 1945, que
la natalité est en chute libre, que notre population vieillit, que les
pathologies chroniques explosent et que notre croissance n’est plus celle des
Trente Glorieuses.
Nous savons bien tout cela. Il nous appartient, collectivement, de démontrer
aux générations qui viennent que nous nous battons pour que la sécurité sociale
ne soit pas un anachronisme, pour qu’elle reste une avant-garde, la preuve que
dans le monde la solidarité constitue une force économique et morale. Il nous
appartient de démontrer que la sécurité sociale n’est pas juste un ensemble
d’administrations, juste un guichet, juste des prestations, mais un projet de
société mobilisateur, synonyme d’espoir et d’unité. Lorsque, sur TikTok, les
jeunes Français brandissent leur carte Vitale face aux influenceurs américains
qui critiquent notre pays, j’y vois une belle déclaration d’amour et
d’appartenance à notre protection sociale ; je me dis que rien n’est tout
à fait perdu.
Garder les yeux ouverts sur les défis, les risques, puis rechercher l’unité en
vue d’un effort partagé et investir dans la promesse d’une sécurité sociale
pour les générations futures, c’est tout l’objet du débat que nous devons avoir
sur ce projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS).
Bien sûr, le texte initial n’est pas parfait ; bien sûr, le premier
ministre l’a rappelé, c’est une copie de départ, qu’il vous appartient de faire
évoluer. Mais rien ne serait pire que le refus du dialogue, la politique du
veto, des lignes rouges, tout le temps et sur tous les sujets. C’est pourquoi,
dès le jour de notre nomination, Charlotte Parmentier-Lecocq, Jean-Pierre
Farandou, Amélie de Montchalin et moi avons tenu à investir pleinement le
dialogue avec les différents groupes politiques. Je veux saluer ici l’esprit de
responsabilité et d’ouverture qui a animé les échanges avec chacun d’eux, ainsi
qu’avec le président de la commission des affaires sociales et le rapporteur
général, que je remercie. Cet esprit de dialogue doit désormais trouver sa
traduction concrète dans le débat qui s’ouvre : nous continuerons de
consacrer toute notre énergie à ce qu’il reste fécond.
Nous avons eu l’occasion de le rappeler hier, lors du déjeuner organisé avec
les groupes politiques : plus que jamais, la cohérence budgétaire doit se
construire in itinere, au fil de l’examen. Pour ce faire, la méthode change,
reposant sur un accompagnement, un appui, de la part des ministres chargés du
budget – chiffrage
des propositions, faisabilité
juridique et technique –,
pour une visibilité continue en
matière de cohérence budgétaire globale.
Protéger notre héritage commun, c’est d’abord envisager la situation avec lucidité. En deux ans, notamment du fait des évolutions structurelles que j’ai citées, le déficit aura plus que doublé, passant
de 10,8 milliards d’euros en 2023 à 23 milliards en 2025 ; en
2026, si aucune mesure n’était prise, il atteindrait 29 milliards, ce qui
est d’ailleurs son niveau prévu à l’issue des débats en commission des affaires
sociales. Ces chiffres abstraits doivent nous rappeler une réalité
concrète : nous ne pouvons nous permettre de repousser l’échéance.
Protéger notre héritage requiert donc en premier lieu de maîtriser nos
dépenses. Dans le champ de la santé, elles augmenteront l’an prochain de
5 milliards d’euros : nous sommes loin de la cure d’austérité que
certains veulent nous vendre.
Ce PLFSS demande un partage de l’effort entre tous les acteurs du système de
santé. L’effort, nous le demandons aux organismes complémentaires, qui devront,
en 2026, s’acquitter d’une contribution exceptionnelle ; nous le demandons
aux acteurs industriels du médicament et du dispositif médical, avec un niveau
important de baisse des prix ; nous le demandons à certains secteurs de la
santé dont la rentabilité est excessive. Enfin, il est vrai que l’effort, nous
le demandons aux assurés. Les forfaits de responsabilité doivent évoluer, mais
ils seront plafonnés et 18 millions de Français, les plus vulnérables,
continueront de n’avoir pas à les acquitter. Nous assumons cet appel à un
effort collectif, car sans maîtrise, le système finirait par se consumer de
lui-même ; sans maîtrise, c’est la solidarité qui est menacée.
Le texte n’en reste pas là : les mesures de freinage ne constituent pas
une fin en soi, mais la condition requise pour que nous puissions continuer de
faire des choix et d’investir dans l’amélioration du quotidien des Français.
C’est pourquoi, afin de faire prospérer notre héritage commun, ce PLFSS
comporte également des réformes structurelles et d’investissement.
Je pense aux mesures de revalorisation des professionnels, à l’investissement
dans la formation et l’attractivité des métiers hospitaliers, au déploiement du
service public de la petite enfance, au développement de l’habitat
intermédiaire, à la continuité de nos grandes stratégies en matière de lutte
contre le cancer, de soins palliatifs ou encore de santé mentale. Dès lors que
nous maîtrisons nos comptes sociaux, tout cela est possible. Je m’arrêterai, au
sein de ce texte, sur trois exemples de chantiers dans lesquels nous pouvons
faire le choix d’investir.
Premièrement, la prévention : ce PLFSS est celui qui permettra de ne pas
entrer dans la catégorie des patients atteints d’une affection de longue durée
(ALD), ou d’y entrer le plus tard possible, grâce aux nouveaux parcours de
prévention incluant des prestations jusque-là non remboursées, comme
l’accompagnement à l’activité physique et les consultations de diététique.
Deuxièmement, l’accès aux soins : ce PLFSS prévoit l’entrée en vigueur du
pacte de lutte contre les déserts médicaux, avec le nouveau statut de praticien
territorial de médecine ambulatoire pour les jeunes médecins s’engageant en
zone tendue, ou la concrétisation, à la date prévue, de la quatrième année de
médecine générale. Plus encore, il permettra la labellisation de
2 000 maisons France santé d’ici à l’été 2026 et 5 000 en 2027,
avec un budget de 130 millions d’euros l’an prochain. Chaque Français
pourra accéder à une solution de santé en moins de trente minutes et obtenir un
rendez-vous médical dans les quarante-huit heures. Nos agences régionales de
santé (ARS) sont d’ores et déjà en train de se mobiliser avec les
professionnels, au sein de vos territoires, pour identifier et labelliser d’ici
à la fin de l’année quinze premières maisons France santé dans chaque
département.
Troisièmement, le congé de naissance : très attendu, il pourra aller jusqu’à
deux mois pour chacun des parents, soit quatre mois supplémentaires s’ils le
prennent en alternance. En s’ajoutant aux congés paternité et maternité
existants, il permettra d’atteindre les 6 mois de l’enfant, ce qui
correspond non seulement à ce que veulent les parents mais aussi aux
recommandations issues des travaux consacrés aux 1 000 premiers
jours.
En outre, un débat de fond doit s’engager autour de notre modèle social afin
d’aboutir à des réformes structurelles. Ainsi, je souhaite que puisse être
lancée dans les prochains jours une réflexion approfondie au sujet de
l’articulation entre assurance maladie et organismes complémentaires. Cette
mission sera confiée à quatre personnalités qualifiées, respectivement
économiste, spécialistes de la sécurité sociale, représentant du secteur des
complémentaires et du monde de la santé.
Pour finir, faire prospérer notre héritage commun qu’est la sécurité sociale
nécessite de lutter résolument contre les abus. Vous aurez à examiner
prochainement un texte visant à renforcer, à adapter les leviers de la lutte
contre les fraudes sociales et fiscales. Dans la continuité des engagements,
ces dernières années, des précédents gouvernements, il permettra d’améliorer le
passage de la détection au résultat et de la suspicion à la sanction. Ce sera
un pas important vers une sécurité sociale plus juste, plus crédible, plus
respectée, que j’appelle de mes vœux.
En 1945, mesdames et messieurs les députés, qu’avaient en commun les
gaullistes, les socialistes et les communistes ? Qu’avaient en commun
Ambroise Croizat et Pierre Laroque ? Sur le papier, pas grand-chose ;
mais au fond, ils ont su dépasser leurs divergences pour s’accorder sur le plus
important – la
nécessité de s’unir dans
le souci de l’intérêt général et des générations
suivantes. Que cet état d’esprit inspire nos débats !
> [Budget de la Sécurité sociale / Intervention à l’Assemblée]
Les débats sur le budget de la sécurité sociale commenceront cet après-midi,
alors que notre sécurité sociale fête, cette année, ses 80 ans. L’enjeu
est de pérenniser le haut niveau de protection sociale dont bénéficient les
Français.
En 2025, le déficit s’élève à 23 milliards d’euros. Nous avons pris
l’engagement de le diminuer. Dans la copie qui vous est proposée et dont vous
débattrez, le déficit est prévu à 17 milliards en 2026. Malgré ce contexte
difficile et des mesures de freinage qui nécessitent l’effort de tous, nous
avons aussi prévu une hausse de 5 milliards des dépenses de santé. Ces
dépenses sont destinées à financer des réformes structurelles pour la
prévention et la labellisation des maisons France santé qui renforceront
l’accès aux soins – un médecin à moins de trente minutes et un
rendez-vous dans les quarante-huit heures. C’est également
cela qu’attendent nos
concitoyens.
Nous devons faire preuve d’une
volonté commune au bénéfice de notre sécurité sociale. Cela passe par une
visibilité pluriannuelle, comme vous l’avez dit. Je vous rejoins sur ce
point : d’ici à la fin de l’année, je présenterai l’investissement
consacré au cours des dix prochaines années aux établissements de santé, qui
ont besoin de projets et de perspectives. C’est, là aussi, notre
responsabilité.
Amélie de Montchalin (ministre
de l’Action et des Comptes publics)
> [Budget de la Sécurité sociale / Intervention à l’Assemblée] Depuis
plusieurs mois, notre pays traverse une période d’incertitude dont nous
constatons chaque jour les dommages sur la confiance de nos concitoyens, sur la
confiance des entreprises et des investisseurs, sur la force de notre économie
et sur l’unité de la nation.
Face à ce constat, je crois sincèrement qu’il existe dans cet hémicycle une
majorité déterminée à rechercher un compromis sur les textes financiers pour
que cette incertitude cesse, et ce, dans l’intérêt des Français, de notre
système de santé et, plus largement, de tous les acquis sociaux qui les
protègent depuis 1945. Il existe une majorité déterminée à rechercher un
compromis pour préserver la République sociale dont nous sommes les garants,
près de 80 ans après sa création par le Conseil national de la Résistance.
C’est bien la possibilité d’un compromis que vous avez entre les mains
aujourd’hui, un compromis sur ces textes qui réponde plus largement à la
nécessité de protéger le modèle social français et permette de prendre des
décisions importantes et urgentes pour le pérenniser pour nos enfants et
petits-enfants. Je parle bien de décisions importantes, car à dix-huit mois
d’une élection présidentielle qui verra s’opposer des projets sans doute très
différents pour notre modèle social, il ne peut y avoir de majorité pour une
transformation complète.
Ce qu’attendent de nous les Français aujourd’hui, avant qu’ils ne prennent
eux-mêmes des décisions structurelles par leur vote, c’est que nous nous
mettions d’accord entre nous – forces politiques représentées au
Parlement et gouvernement –
pour que 2026 ne soit pas un saut dans l’inconnu
sur ce qu’ils ont de plus
important : leur santé, leur protection, leur retraite.
C’est tout le sens du texte présenté aujourd’hui. Le PLFSS pour 2026 ne vous
propose pas de renverser le système, mais il comporte des choix clairs pour le
préserver et permettre aux différentes forces politiques d’en débattre
sérieusement à l’occasion des élections nationales de 2027.
Il en appelle donc à la responsabilité du gouvernement qui le présente, comme à
celle du Parlement qui a le pouvoir d’en débattre, de l’amender, puis de le
voter.
Nous sommes à un moment crucial : nos comptes sociaux sont dans le rouge,
avec près de 23 milliards d’euros de déficit attendu en 2025. C’est un
niveau préoccupant alors que la crise du covid et le pic inflationniste sont
désormais derrière nous.
Notre modèle social est financé de plus en plus structurellement par la dette.
Ce n’est ni souhaitable, ni soutenable.
Alors que nous célébrons les 80 ans de la sécurité sociale, il nous faut
retrouver le chemin de l’équilibre des comptes sociaux. C’est donc bien un
sursaut dont nous avons besoin.
Pour ce faire, la méthode que je souhaite employer avec vous, aux côtés de mes
collègues Jean-Pierre Farandou et Stéphanie Rist, est celle que le premier
ministre nous rappelle souvent : plus que jamais, ce gouvernement est au
service du Parlement. C’est pourquoi le premier ministre a choisi d’abandonner
la possibilité pour le gouvernement de recourir à l’article 49,
alinéa 3 de la Constitution. Les débats ne seront pas entravés, et le
Parlement aura le dernier mot.
Ce PLFSS ouvre une nouvelle étape du processus budgétaire : celle du
débat, du compromis et du travail collectif. Je tiens à saluer à ce titre les
travaux menés par tous les commissaires autour de M. le président de la
commission des affaires sociales et de M. le rapporteur général, parce que
c’est bien ensemble que vous construirez ce compromis.
Notre méthode, c’est le dialogue et la recherche d’un accord, un accord qui
doit être fondé sur la réalité. Notre responsabilité collective est trop grande
pour que nous nous bercions d’illusions et que nous fassions abstraction du
cadre de plus en plus contraint dans lequel nous devons construire un texte de
compromis.
La réalité, c’est celle de la situation de nos finances publiques. Vous la
connaissez toutes et tous ; elle est préoccupante, et elle appelle à
l’action. Dans le champ de la sécurité sociale, le déficit pour 2025 est prévu
à 23 milliards d’euros, après 15 milliards en 2024 et
11 milliards en 2023. Nous avons, moins de deux ans après la reprise des
déficits par la Caisse d’amortissement de la dette sociale (Cades), totalement
reconstitué la dette sociale. L’encours de court terme de l’Acoss atteindra
65 milliards d’euros fin 2025 et pourrait, selon notre propre proposition,
atteindre près de 83 milliards d’euros fin 2026, quand bien même
l’ambition du projet du gouvernement serait le redressement de la sécurité
sociale.
Ces chiffres ne sont pas là pour nourrir le fatalisme. Ils ne sont pas là pour
entraver l’action, mais pour rappeler l’exigence du moment : il nous faut
nous engager dans un chemin de redressement. Et je crois que ce redressement
est à notre portée.
Cette année en est la preuve. En février dernier, vous vous êtes mis d’accord
pour que l’objectif de déficit public de la nation soit ramené à 5,4 % du
PIB. Cet engagement va être tenu et, je tiens à le dire, la sécurité sociale y
contribue pleinement. Pour la première fois depuis la crise sanitaire, les
recettes comme les dépenses sont maîtrisées, et l’objectif national de dépenses
d’assurance maladie (Ondam) est respecté en 2025.
Mais sans nouvelles actions, le déficit de la sécurité sociale pourrait
pourtant atteindre 29 milliards en 2026, puis 34 milliards en 2029.
Autant vous dire qu’il n’existe aucun scénario de finances publiques où le
déficit reviendrait sous la barre des 3 % en 2029 sans que la sécurité
sociale ne retrouve elle-même un équilibre. Nos dépenses sociales augmentent
plus vite que la richesse nationale et donc plus vite que nos recettes. Quant à
l’Ondam, il représentait 8,2 % du PIB en 2019 ; il atteint désormais
8,9 % du PIB. Ce rythme n’est pas soutenable parce que l’augmentation
perpétuelle des recettes qu’il rendrait nécessaire n’est pas possible ! Ce
serait une impasse. Et dans les deux cas, les générations futures sont celles
qui paieraient nos factures. Le gouvernement propose donc de changer
collectivement notre mode de fonctionnement dès aujourd’hui pour préserver les
générations futures d’efforts insoutenables. J’ai conscience néanmoins que la
trajectoire que le gouvernement a proposée initialement suscite des réserves,
pour ne pas dire des débats, voire un rejet. J’ai suivi vos débats en
commission, et j’ai observé que de nombreuses mesures d’économie avaient en
effet été repoussées. Je veux néanmoins rappeler, après plusieurs semaines de
débats qui ont pu rendre les objectifs moins lisibles et favoriser la
circulation de fausses informations, ce que contient la proposition initiale du
gouvernement. Notre projet n’est pas, comme j’ai pu l’entendre, une purge.
Dans ce projet, les dépenses sociales continueraient d’augmenter de 1,6 %
en 2026, ce qui représente 11 milliards de plus pour la protection sociale
des Français, répartis entre la branche maladie pour 5 milliards, la
branche accidents du travail et maladies professionnelles pour
0,5 milliard, la branche vieillesse pour 4 milliards et la branche
autonomie pour 1,5 milliard. Le gouvernement a bel et bien proposé une
hausse de 11 milliards des dépenses sociales après avoir prévu que les
recettes augmentent de plus de 16 milliards grâce à de nouvelles mesures.
Dans le champ de la santé, les moyens de l’hôpital continueront à croître,
contrairement à ce que l’on entend dire, de 2,6 milliards d’euros, sans
parler du milliard supplémentaire que nous prévoyons pour le secteur
médico-social. Dans ce projet, et j’insiste sur le mot « projet », le
gouvernement veut également préserver les dépenses qui améliorent la qualité de
la prise en charge, l’accès aux soins et les conditions de travail des
soignants. Nous vous proposons par ailleurs de réguler les dépenses les moins
efficaces en baissant le prix de certains médicaments à faible intérêt
thérapeutique, en encadrant les dépassements d’honoraire excessifs, en
renforçant la lutte contre la fraude et contre les arrêts maladie injustifiés,
et en responsabilisant davantage les professionnels pour améliorer la
pertinence des parcours.
Nous voulons que l’effort soit partagé et que chacun contribue selon ses
moyens. C’est pourquoi les assurés qui le peuvent contribueraient davantage,
par le rehaussement des franchises médicales et des participations forfaitaires
– mais
rappelons-le, un quart des Français
les plus modestes en seraient évidemment
exonérés. Une contribution exceptionnelle serait demandée aux organismes complémentaires et le secteur du médicament, en forte croissance,
participerait, lui aussi, à l’effort collectif à hauteur de 3 milliards d’euros.
Notre objectif est de ramener l’Ondam
à 8,8 % de notre richesse nationale, c’est-à-dire à son niveau de 2024. Nous avons à cœur de stabiliser la dépense
de santé dans le PIB à son niveau de l’année dernière.
Ces quelques choix que nous vous proposons sont évidemment à débattre mais ils
témoignent de notre ambition de préserver la protection sociale autour des
trois principes que sont le travail, l’équité et la prévention.
Le travail d’abord, parce que le financement de nos droits sociaux repose
depuis 1945 sur les cotisations.
Si le nombre de travailleurs baisse, nous devons adapter les droits ouverts,
notamment dans le champ des retraites, conformément au principe même de la
retraite par répartition.
Le deuxième principe, c’est l’équité parce que chaque euro de la protection
sociale doit aller à celles et ceux qui en ont le plus besoin. Nous agissons
également pour renforcer la solidarité intergénérationnelle et corriger les
inégalités entre les hommes et les femmes.
La prévention enfin : ce PLFSS 2026 la renforce en associant mieux les
acteurs aux politiques de vaccination, à la lutte contre les maladies
chroniques et au développement de l’habitat intermédiaire pour les personnes
âgées, ainsi qu’en prévenant plus efficacement les risques professionnels. Je
sais que c’est une fierté pour vous, mesdames les ministres Stéphanie Rist et
Charlotte Parmentier-Lecocq.
Avant de conclure, j’évoquerai le projet de loi de lutte contre les fraudes
sociales et fiscales car c’est un complément indispensable à ce PLFSS.
Le premier ministre a choisi d’y consacrer un texte spécifique pour que soient
abordées ensemble, de manière décloisonnée, la fraude fiscale et la fraude
sociale. C’est une question de justice et de confiance dans notre modèle. Les
travaux parlementaires s’ouvriront dès les prochains jours au Sénat, puis ici
dans les meilleurs délais, et permettront, je le sais, monsieur le rapporteur
général, d’inclure des mesures que beaucoup parmi vous veulent voir advenir
mais qui manquent encore souvent d’un véhicule juridique.
Faire ces choix aujourd’hui, ce n’est pas faire le choix de l’austérité ou de
la coupe aveugle. C’est faire le choix de préserver notre modèle social pour
l’avenir en décidant de rester l’un des pays au monde, sinon le premier, où le
reste à payer pour les patients est le plus faible C’est faire le choix d’un
service public de qualité parce qu’un sursaut aura eu lieu pour que la
protection des Français ne dépende plus de la dette.
Ce PLFSS n’est pas un texte figé : c’est une base de travail, une
invitation au dialogue. Il va évoluer et s’enrichir, je le sais, grâce à vos
propositions. Le gouvernement sera là pour les accompagner et les soutenir le
cas échéant. En particulier, je sais que la question de la part de l’effort
entre recettes et dépenses sera au cœur des débats et que vous chercherez tous
à donner aux enjeux de justice sociale une place centrale. Le premier ministre
a d’ailleurs pris des engagements forts avant même l’ouverture des débats, pour
l’âge de départ à la retraite et le niveau des pensions, pour l’hôpital et le
soutien que nous devons aux soignants, pour la revalorisation des minima
sociaux au 1er janvier 2026. Nous avons prouvé, lors de
l’examen du projet de loi de finances, que nous croyions au dialogue et au
compromis parlementaire, ainsi qu’en l’existence d’une majorité pour trouver un
chemin sans renier nos objectifs de redressement des comptes ni la protection
des générations futures.
Je conclurai en soulignant que s’il revient au gouvernement d’aider à trouver
un compromis, c’est au Parlement qu’appartient le dernier mot. Dans cet
hémicycle, je n’aurai donc avec mes collègues qu’une responsabilité :
restaurer la confiance pour préserver et sauvegarder notre modèle social. Avec
vous, nous y travaillerons et je sais que vous avez, vous aussi, l’ambition de
réussir.
> 200 000. C’est le nombre de colis qui seront contrôlés dans les prochaines heures par les douaniers mobilisés dans une opération de grande envergure à l’aéroport Roissy–Charles de Gaulle, visant à contrôler 100 % des colis issus de la plateforme de e-commerce Shein. Ce matin à la suite des annonces de Sébastien Lecornu, nous nous sommes rendus à leurs côtés avec Serge Papin. Cette opération, d’une ampleur exceptionnelle, vise à vérifier la conformité des produits, la véracité des déclarations et le respect des obligations fiscales et douanières. Les premiers constats font apparaître des produits non conformes et illicites : cosmétiques non autorisés, jouets dangereux pour les enfants, contrefaçons, appareils électroménager défaillants. Elle s’inscrit dans la procédure de suspension engagée par le Gouvernement à l’encontre de Shein, afin de vérifier la mise en conformité de la plateforme avec nos règles dans un délai de 48 heures. L’aéroport Paris–Charles de Gaulle est la première frontière de la France, et l’un des principaux points d’entrée des marchandises issues du e-commerce international. Chaque année, 95 % des flux de colis en provenance de Chine y transitent avant d’être distribués sur l’ensemble du territoire. Cette opération exceptionnelle mobilise les douaniers, la DGCCRF, la gendarmerie du transport aérien et les parquets compétents. Elle traduit la détermination du Gouvernement à rétablir l’équité entre tous les acteurs économiques et à protéger les consommateurs français. En France, la loi s’applique à tous. La protection des consommateurs n’est pas une option. Les règles du commerce doivent être respectées par tous, sans exception.
> [Budget / Intervention à l’Assemblée] C’est le moment,
en effet, de dresser un premier bilan des travaux qui ont commencé il y a une
dizaine de jours. Vous m’interrogez sur les impôts ; évidemment, on ne
peut pas penser les recettes sans les dépenses et on ne peut pas penser la
fiscalité sans les économies à réaliser.
Si l’on examine les mesures votées depuis dix jours, on constate que certains
impôts ont augmenté et que d’autres ont diminué : pour les ménages, c’est
une baisse de 4,5 milliards ; pour les PME, de 3 milliards.
C’est la réalité des votes dans cet hémicycle.
Je ne tiens pas compte ici de ce que j’appelle les illusions – je veux parler des 35 milliards d’euros d’impôt sortis du
chapeau de certains, qui pensent qu’ils
pourraient voir le jour.
Ces illusions sont contraires à notre constitution, au droit international et à
tout ce que nous voulons collectivement. Elles sont contraires à la boussole
qui nous a tous guidés pendant ces débats – je vous remercie d’ailleurs
de l’avoir globalement suivie.
Cette boussole, c’est la protection de l’emploi des Français et de l’appareil
productif et industriel, et c’est le principe selon lequel le travail doit
payer. Vous avez fait des propositions. Certaines ont été adoptées, d’autres
non : c’est le débat parlementaire.
Nous pouvons encore progresser ensemble sur un point : je ne crois pas que
nous devrions nous résigner à l’idée selon laquelle nous ne parviendrons pas à
trouver un compromis.
En tout cas, le gouvernement ne se résigne pas à un constat d’échec. Nous
voulons, avec vous, continuer à bâtir le compromis que vous déciderez pour le
pays.
La loi spéciale ou les ordonnances ne constituent ni notre objectif ni la
destination du chemin que nous avons passé des jours et des nuits à tracer
ensemble – un
chemin qui doit être positif
pour le pays, pour l’emploi et
pour les Français.
Enfin, s’agissant de la lutte
contre la fraude et du projet d’allocation
sociale unifiée, vous
connaissez les engagements du premier ministre et du gouvernement. Ces
questions seront débattues dans l’hémicycle ces prochains jours.
> [Budget de la sécurité sociale / Intervention à
l’Assemblée] Il est effectivement extrêmement important, quand on construit un
budget, qu’il soit de l’État ou de la sécurité sociale, de ne pas détacher les
recettes des dépenses et les dépenses des recettes. La Lolf nous amène à
d’abord étudier d’abord les recettes. Vous le savez, le premier ministre l’a
indiqué, nous serons évidemment très ouverts pour accompagner toutes les
mesures, justes, proportionnées et efficaces pour réduire le déficit de la
sécurité sociale, puisqu’il ne peut pas rester à 23 milliards, comme cette
année. Les mesures sur les recettes qui seront discutées concernent les niches
sociales, la CSG patrimoine, le gel des barèmes, la participation des
complémentaires et celle des assurés qui en ont les moyens.
Avec le premier ministre et mes collègues Stéphanie Rist et Jean-Pierre
Farandou, nous voyons déjà émerger, du côté des dépenses mais aussi des
recettes, des compromis possibles. Je pense à l’hôpital, notamment avec le
renforcement de l’Ondam hospitalier, aux retraites, avec à la fois les enjeux d’indexation
et de suspension, mais aussi aux enjeux ultramarins, avec notamment les
évolutions de notre proposition sur la, aux minima sociaux, qui doivent
effectivement être revalorisés, ou au travail avec les heures supplémentaires
et le soutien aux apprentis. Que ce soit sur la fraude ou les mesures
d’économie, nous voyons que des compromis sont possibles de même, vous l’avez
dit, que sur les recettes. Nous en sommes à la première lecture, qui sera
suivie par la navette et par une seconde lecture.
Le gouvernement est convaincu qu’il est au service des parlementaires qu’il a à
faciliter l’émergence de compromis et nous avons bien en tête que nous devons
être attentifs à deux choses : bien partager l’effort et rendre notre
modèle social soutenable pour chacun et soutenable dans le temps. Nous pouvons
y arriver à la fin si tout le monde veut y arriver.
> Le déficit, à l'instant où on se parle, il est toujours à peu près 4,7%. Ça veut dire que ce n'est pas invotable, ça veut dire que ce n'est pas Frankenstein, ça veut dire qu'on est encore au début d'un très long processus. Parce qu'il faut que les Français comprennent que notre démocratie, elle permet justement de bâtir ces compromis. Il y a d'abord l'Assemblée, puis après, il y a le Sénat, puis ça revient à l'Assemblée. Et donc, on est dans quelque chose qui se bâtit. Mais vous voyez…
> On a deux forces politiques dont le but est de faire dérailler le système. Elles ne veulent pas, ces forces politiques extrêmes, LFI d'un côté, RN de l'autre, elles ne veulent pas que ce compromis se passe. Vous savez, je suis depuis vendredi, il y a maintenant dix jours, tous les jours, de 9 h à minuit, avec les Députés. À chaque fois qu'il y a des votes de compromis, vous avez des gens qui se moquent. Vous avez des extrêmes qui se moquent.
> Les Français, vous savez, ils ont un compte en banque, une feuille de paye, un portefeuille. Il faut voir les choses du budget de l'État et du budget de la Sécurité Sociale ensemble.
> Nous sommes le pays au monde qui fait qu'à la fin de nos actes médicaux, nous payons le moins du monde de notre poche. Il y a aujourd'hui 18 millions de Français qui ne payent rien, parce qu'ils sont modestes, parce que ce sont des enfants, parce que ce sont des personnes que nous avons exemptées de cette participation. Qu'il y ait un débat sûr dans notre système, tout en restant le pays qui restera celui le plus, le moins cher au reste à payer du monde.
> Sur les dépenses liées à l'hôpital, nous avons déjà annoncé que nous allons réévaluer le budget de presque 1 milliard d'euros, pour que, pour l'hôpital, eh bien, effectivement, les moyens soient donnés à chacun de fonctionner. Mais vous voyez, la dépense de santé, c'est quoi ? C'est des consultations en ville, c'est des dépenses de médicaments. On va faire 1,6 milliard de baisse de prix pour les laboratoires pharmaceutiques pour qu'ils contribuent aussi à notre effort. C'est aussi, ensuite, des arrêts de travail, c'est des dépenses à l'hôpital, c'est beaucoup de choses. C'est de la lutte contre la fraude aussi. Donc, on prend les choses une par une. Et à la fin, on veut quoi ? C'est que les Français aient un pays où il y a un budget, où les services publics soient garantis, et où les enjeux stratégiques, notamment notre défense et notre sécurité, soient aussi financés. C'est ça qu'on fait ensemble. Et il y a des gens, je peux vous rassurer, qui essaient de le faire avec méthode.
Marina Ferrari (ministre
des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative)
> Dans les locaux de l’Agence du sport ce matin, à la rencontre des
femmes et des hommes qui font vivre la haute performance et contribuent à
développer les pratiques sportives partout sur le territoire, pour que le sport
soit vraiment accessible à toutes et à tous. Les plans Équipements ont permis
la construction de plus de 10 000 terrains pour rapprocher le sport du
quotidien des Français.
Aurore Bergé (ministre déléguée auprès du Premier
ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte
contre les discriminations)
> En France, le nouvel
antisémitisme s'écrit en 3 lettres : L-F-I. Je persiste et je signe. LFI est
passionnément antisémite.
> Les propos de la députée Nathalie Oziol [selon lesquels «l’assassin de Samuel Paty n’est pas un fanatique musulman»] sont la démonstration qu’il ne s’agit pas d’un énième dérapage de LFI mais bien d’une stratégie électorale. Dans un pays qui a souffert dans sa chair des conséquences du terrorisme islamiste. Samuel Paty a été décapité par un terroriste islamiste. La motivation de cet acte barbare ne fait aucun doute.
Mathieu Lefevre (ministre délégué auprès de la ministre de la Transition
écologique, de la Biodiversité et des Négociations internationales sur le
climat et la nature chargé de la Transition écologique)
> Le multilatéralisme environnemental promu par Emmanuel Macron a permis
d’obtenir de précieux succès, à l’instar du traité BBNJ sur la haute mer. Il
permettra d’en obtenir d’autres. Car le contexte géopolitique n’arrête pas la
course contre la montre climatique.
> Grâce à Emmanuel Macron, la France est redevenue une terre d’accueil pour les entreprises du monde entier, notamment dans le domaine de la transition écologique.
Eléonore Caroit (ministre délégué auprès du ministre
de l’Europe et des affaires étrangères chargée de la Francophonie, des Partenariats
internationaux et des Français de l’étranger)
> Rencontres culturelles à Salvador de Bahia | Aux côtés du Président de
la République, j’ai participé à l’ouverture du Festival « Notre futur,
dialogues avec l’Afrique » à Salvador de Bahia.
Organisé par Institut français, dans le cadre de la saison culturelle France‑Brésil
2025, ce rendez-vous réunit les mondes africains. Les jeunesses et les sociétés
civiles brésiliennes, africaines et françaises s’y réunissent pour imaginer
ensemble les villes de demain : plus justes, plus écologiques, plus ouvertes.
Ce déplacement a également été une occasion forte de rendre hommage à nos
mémoires croisées et à une histoire partagée - entre la France, l’Afrique, et
le Brésil -, notamment à travers la visite de la Galerie de la Fondation Pierre
Verger, de la Maison du Bénin et de l’exposition « Romeo Mivakennin -
L’envers du temps ».
Je me réjouis de ces échanges inspirants et des nouvelles perspectives de
coopération culturelle entre nos jeunesses.
> 75 ans de la Convention européenne des Droits de l’Homme Le 4 novembre 1950, la France signait la Convention européenne des droits de l’Homme aux côtés de 11 autres États. Comptant aujourd’hui 46 États membres, la Convention européenne des Droits de l’Homme garantit les droits et libertés de plus de 600 millions de citoyens. En ce jour d’anniversaire, la France réaffirme son attachement à la CEDH et aux valeurs du Conseil de l’Europe.
David Amiel (ministre délégué auprès de la ministre
de l’action et des comptes publics chargé de la Fonction publique et de la Réforme
de l’État)
> [Lutte contre la fraude / Intervention au Sénat] Le blanchiment est le
crime de tous les crimes : il autorise, facilite et prépare d'autres
crimes, alimente les réseaux criminels et réinjecte dans l'économie légale des
sommes d'argent illégales.
Mais ce texte n'est qu'une étape. Il faudra aller plus loin. Ce sera l'objet du
projet de loi Fraudes examiné la semaine prochaine au Sénat.
Il faut effectivement une nouvelle méthode, une approche complète, en agissant
contre le blanchiment et contre la fraude. En matière de fraude, il faut lutter
contre la fraude fiscale comme sociale, et, au sein de cette dernière, contre
la fraude aux prestations sociales et contre la fraude aux cotisations.
Pouvoirs renforcés de Tracfin, obligation de vérifier l'origine des fonds lors
d'opérations sensibles : vos dispositions sont utiles, car documentées par
votre commission d'enquête, qui a montré l'ampleur du phénomène.
Ce texte a pour but de faciliter le contrôle des greffes des tribunaux de
commerce lors de la création et de la reprise d'entreprises, mais aussi de
lutter contre la création de comptes bancaires de transit de fonds issus
d'activités criminelles.
La lutte contre le blanchiment s'est améliorée : je salue le travail de
Tracfin, des douanes, de la DGFiP, qui se sentent souvent un peu seuls. Nous
leur montrons qu'il y a une volonté politique de les doter d'outils efficaces.
Préférons la culture du résultat à celle des annonces. Personne n'est pour la
fraude. Ce qui doit guider nos travaux, c'est l'efficacité opérationnelle de
l'ensemble des acteurs, administratifs et économiques. Je comprends que les
travaux en commission y ont veillé. Nous devons proposer des mesures
opérationnelles, claires et proportionnées.
● Autres
ministres
Jean-Pierre Farandou (ministre du
travail et des solidarités)
> [Budget de la Sécurité sociale / Intervention à l’Assemblée] Je
voudrais commencer mon propos en exerçant un droit d’alerte : la sécurité
sociale est menacée. Cette alerte doit éclairer nos débats sur le projet de loi
de financement de la sécurité sociale.
Ce PLFSS répond, au fond, à trois grands objectifs : répondre à l’urgence
des finances publiques et à la nécessité de redresser les comptes
sociaux ; préserver notre modèle social, fondé il y a 80 ans, qui est
aujourd’hui mis à l’épreuve dans ses soubassements économiques ; trouver
les grands équilibres sur la répartition de l’effort. Ces trois objectifs ont
en commun de nous projeter vers l’avenir.
Pour ma part, je milite depuis longtemps pour un avenir durable de la sécurité
sociale, avec encore plus de détermination depuis ma nomination au ministère du
travail et des solidarités, où j’ai pris la mesure de l’ampleur du déséquilibre
des comptes.
L’enjeu de court terme est de doter la sécurité sociale d’un budget pour 2026
qui contribue à un mouvement de redressement, nous engageant sur une
trajectoire vertueuse. Mais l’enjeu de moyen terme est de transmettre aux
générations futures un système de protection sociale efficace et soutenable.
Pour cela, nous devrons certainement ouvrir, dans les temps qui viennent, un
débat national plus large sur le financement de la sécurité sociale. Mes
collègues et moi y sommes prêts si les partenaires sociaux nous le demandent.
Mesdames et messieurs les députés, il faut regarder la situation en face. Vous
connaissez les grands chiffres. La dépense publique représente près de
60 % de la richesse collective que nous créons chaque année, soit
1 700 milliards d’euros. Parmi ces dépenses, 56 %, soit plus
d’un euro sur deux, sont des dépenses de protection sociale. Et parmi les
dépenses de protection sociale, près de la moitié finance une pension de
retraite, soit un montant de 407 milliards d’euros, tous régimes
confondus.
Certes, ces montants sont très importants et montrent à quel point la sécurité
sociale est au cœur du pacte qui nous unit en tant que nation, mais leur
ampleur pose un problème de soutenabilité à long terme. Le système est menacé.
Il est déséquilibré dans ses fondements mêmes.
Les seules pensions de retraite, dont le financement repose très largement sur
la ponction des revenus du travail, représentent une dépense de 14 points
de PIB.
C’est deux points de plus par rapport à la moyenne des pays de l’OCDE.
Fin 2025, notre sécurité sociale dans son ensemble connaîtra un déficit de
23 milliards d’euros. Si rien n’est fait, ce déficit atteindra
29 milliards d’euros l’année prochaine.
Nous allons devoir rehausser à 83 milliards d’euros le plafond
d’endettement de l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale (Acoss).
C’est inédit hors période de crise, et très proche du niveau atteint au pire de
la crise sanitaire : 90 milliards d’euros en 2020. Cette perspective
est inquiétante, car nous approchons d’un maximum en matière de besoin de
trésorerie. Très concrètement, ce qui est en jeu, c’est la capacité des caisses
de retraite à payer les pensions ; c’est l’existence d’une trésorerie
suffisante de l’assurance maladie pour rembourser les soins. Autrement dit,
nous entrons dans une zone de turbulences.
Face à ces chiffres, face à l’urgence du redressement des comptes sociaux, il
faut une prise de conscience. C’est ce que nous avons voulu proposer avec le
PLFSS que vous allez examiner en séance.
Le texte initial prévoit de réduire le déficit de la sécurité sociale à
17,5 milliards d’euros en 2026, soit une amélioration de 11 milliards
d’euros par rapport à la situation tendancielle. C’est un coup de barre sérieux
vers la maîtrise et la réduction des déficits.
Nous pouvons débattre des moyens et des propositions qui figurent dans le
PLFSS, mais nous devons avoir conscience des impacts des renoncements que vous
seriez amenés à voter. Chaque mesure d’économie supprimée obligera à reporter
l’effort sur un autre champ de politique publique, avec le risque d’effets
beaucoup plus durs. Chaque recette nouvelle repoussée ou remplacée par des
impôts fragilisera un peu plus notre capacité à financer le modèle, y compris à
très court terme.
Pour qu’ils soient acceptés, le gouvernement sait que les efforts demandés
doivent être équitables et partagés. Tout le monde doit participer.
Je sais que les débats en commission sur les mesures de ce texte n’ont pas
manqué. Je le redis devant vous, ici dans l’hémicycle : qu’il s’agisse des
textes budgétaires ou de tout autre texte, ma méthode reste le dialogue et
l’écoute en vue de dégager des convergences. Je crois en notre capacité
collective à trouver des compromis qui permettent de sauver l’essentiel.
Il faut regarder les choses dans leur ensemble pour aboutir à une copie
acceptée par tous : le PLFSS, bien sûr, mais également le budget de
l’État.
En complément, je soutiendrai dès la semaine prochaine, avec mes collègues du
gouvernement, un projet de loi pour lutter contre les fraudes. Frauder, c’est
voler l’argent des Français et, avant de leur demander un effort
supplémentaire, il faut faire le maximum pour enrayer les abus.
À la fin, c’est bien notre déficit total, toutes administrations publiques
confondues, qui compte pour déterminer si nous pourrons financer la dette
publique à bon prix ou si nous devrons payer le prix fort de taux d’intérêt de
plus en plus élevés.
Pour maîtriser les dépenses, le principe d’une année blanche sur les retraites
et les prestations est inscrit à ce stade dans la version initiale du PLFSS
pour 2026. L’idée de départ est de faire consentir un effort à tous les
Français actifs et retraités, permettant une économie de 3,6 milliards
d’euros.
Dans la même logique d’année blanche est prévu, dans le présent texte, le gel
des montants de revenu utilisés pour déterminer l’application des taux réduits
ou nuls de contribution sociale généralisée (CSG) sur les revenus de
remplacement, et, par extension, de l’assujettissement à la contribution pour
le remboursement de la dette sociale (CRSD), à la contribution additionnelle de
solidarité pour l’autonomie (Casa) et à la cotisation d’assurance maladie sur
les retraites complémentaires. Cette mesure permettrait de réaliser une
économie de 300 millions d’euros.
Côté recettes, le PLFSS pour 2026 propose de revoir certaines niches sociales
dont l’efficacité est contestée et qui se substituent à du salaire. Encore une
fois, tout le monde doit participer à l’effort, et tout travail mérite
cotisation.
Dans le cadre du débat parlementaire, le premier ministre a indiqué que nous
sommes ouverts aux amendements qui feraient évoluer le texte initial, y compris
sur le principe de l’année blanche.
Reste à mener ce débat et à trouver des compromis sur la nature d’un dégel, sur
son ampleur et sur son financement. Vous êtes par exemple nombreux à m’avoir
spontanément parlé du dégel des petites retraites comme solution de compromis
sur la version initiale du texte et nombreux à avoir déposé des amendements sur
le sujet. Nous en débattrons.
Après vous avoir écoutés, nous ouvrons le débat pour trouver un compromis sur
les mesures du PLFSS qui concernent le soutien à l’apprentissage. Nous sommes
prêts à envisager une alternative à la suppression totale de l’exonération de
cotisations salariales en faveur des apprentis. Notre objectif commun doit être
de préserver l’apprentissage, mais aussi de rationaliser l’effort budgétaire,
car nous sommes maintenant sortis de la phase de lancement de cette politique
publique qui est désormais un succès.
Compte tenu de la sensibilité des territoires d’outre-mer, nous pourrons
débattre afin de trouver le bon curseur sur les mécanismes de la loi pour le
développement économique des outre-mer (Lodeom), identifier ce qui est
nécessaire, et voir ce qui doit être ajusté.
En commission, puis lors des réunions de travail qui ont eu lieu ces dernières
semaines, je crois avoir montré que j’étais à l’écoute de vos remarques, de vos
constats et de vos propositions. C’est dans cet état d’esprit que je souhaite
que le débat puisse se dérouler pour trouver les meilleurs équilibres.
Maintenant, j’en viens à l’un des sujets phares du débat démocratique passé,
présent et futur : les retraites.
Le sujet des retraites est un véritable débat de société qui nous engage sur le
temps long. Nous touchons au cœur du pacte social, à la solidarité entre
générations et à la confiance de chacun à l’égard de notre modèle social.
Dans le PLFSS tel qu’il vous est présenté, nous traduisons les mesures issues
du travail des partenaires sociaux sur la retraite des femmes. Nous améliorons
le montant des pensions en renforçant la prise en compte du nombre d’enfants.
Nous facilitons aussi l’ouverture des droits à une retraite anticipée pour une
carrière longue avec une majoration de la durée d’assurance attribuée pour la
maternité. J’imagine que nous pourrons converger sur l’utilité de ces mesures,
comme l’ont fait les partenaires sociaux.
Concernant la réforme de 2023, vous aurez à vous prononcer sur sa suspension
jusqu’au 1er janvier 2028, comme s’y est engagé le premier
ministre. Vous avez décidé de voter pour la suspension en commission ; il
vous appartient désormais de voter cette mesure en séance publique.
Le premier ministre s’est montré ouvert à un élargissement des personnes
concernées par la mesure de suspension, notamment en cas de carrières longues.
Il y aura donc, là aussi, débat.
De manière générale, le temps de suspension doit être un temps utile. Compte
tenu de l’enjeu pour les Françaises et les Français, j’ai réuni, ce matin même,
les partenaires sociaux afin de lancer une conférence sur le travail et sur les
retraites. Je souhaite créer les conditions pour qu’un débat apaisé et
constructif ait lieu dans les mois qui viennent.
Je mesure les attentes fortes des Françaises et des Français sur les sujets
sociaux qui les concernent très directement. Vous-mêmes les relayez dans cette
assemblée. Je sais pouvoir compter sur votre engagement et votre sens de
l’intérêt général pour apporter des réponses à ces attentes.
> [Intervention à l’Assemblée] Le premier ministre a fait
le choix du compromis et de la stabilité en inscrivant la suspension de la
réforme des retraites jusqu’au 1er janvier 2028 dans le projet
de loi de financement de la sécurité sociale que nous examinons en séance à
partir d’aujourd’hui. Vous l’avez rappelé, vous étiez opposé vous-même à la
réforme en 2023 car vous souhaitiez y ajouter des mesures plus sociales.
Le premier ministre a pris la parole vendredi dernier dans cet hémicycle au
sujet des retraites pour souligner que nous étions ouverts aux amendements qui
feraient évoluer le texte initial. Nous examinerons attentivement ceux qui
visent à dégeler les pensions et les minima sociaux.
Vous m’interrogez sur les modalités techniques d’application de la mesure.
C’est une promesse du premier ministre et du gouvernement. Nous ferons le
nécessaire, le moment venu, pendant le débat. Il n’est pas question de tricher ni
de leurrer qui que ce soit, mais de débattre et d’évaluer le coût de la mesure
ainsi que le montant des contributions pour prendre en charge les coûts des
dispositions qui résulteront de ce débat.
Sur les retraites comme sur le reste du budget, le débat aura donc bien lieu et
il permettra, je l’espère, de converger pour un vote du projet de loi de
financement de la sécurité sociale pour 2026 amendé par vos soins. La
suspension ne nous dispense pas d’engager une réflexion collective sur l’avenir
du système. Bien au contraire, le temps de la suspension doit être un temps
utile. La feuille de route que nous avons fixée ce matin avec des partenaires
sociaux dans le cadre de la conférence sur le travail, l’emploi et les
retraites lancée à la demande du premier ministre nous permettra d’éclairer
tous ces débats.
Monique Barbut (ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité et des Négociations internationales sur le climat et la nature
> Nous avons
trouvé un accord historique sur la loi climat européenne et sur la contribution
de l’Union européenne à la COP30. Et je suis fière du rôle qu’a joué la France
dans ce compromis.
L’Union européenne s’engage désormais à réduire ses émissions de 90 % d’ici
2040, dont jusqu’à 5 % pourront être atteints grâce à des crédits carbone
internationaux, avec un objectif clair : la neutralité carbone en 2050.
La France a aussi obtenu que notre modèle énergétique, et donc notre nucléaire,
soit pleinement reconnu. Nous avons sécurisé nos intérêts industriels avec une
clause de révision, un renforcement de la taxe carbone aux frontières, une
mesure de sauvegarde sur l’acier et un mécanisme de frein d’urgence si les
puits de carbone ne suivent pas.
Nous avons ainsi réussi à concilier protection du climat et de notre industrie.
Après une nuit de négociations difficiles, c’est cette position française pour
une décarbonation compétitive qui a finalement constitué le point de
convergence des Etats-membres.
C’est le résultat de l’engagement du Président de la République au Conseil
Européen du 23 octobre pour créer du consensus autour des conditions
habilitantes de l’objectif 2040 et d’une cible de 5% de crédits internationaux.
L'écologie à la française portée par Emmanuel Macron, qui lie ambition
climatique et compétitivité est désormais inscrite au cœur des textes
européens.
Je me réjouis particulièrement que le dispositif de crédits carbone
internationaux permette de mettre en place une diplomatie de la décarbonation
avec les pays du Sud. Parce qu’on ne gagnera pas la bataille du climat seuls :
l’Europe ne représente que 6 % des émissions mondiales.
Cet accord fixe aussi la nouvelle contribution déterminée au niveau national
(CDN) de l’Union européenne, autrement dit, son plan d’action climat pour les
prochaines années. C’est ce que chaque pays ou région du monde présente à l’ONU
pour montrer sa trajectoire de réduction des émissions.
Et elle s’inscrit pleinement dans la trajectoire vers 2040, avec une réduction
potentielle allant jusqu’à 72,5 % des émissions : l’une des contributions les
plus ambitieuses au monde.
Même si j’aurais préféré une CDN plus ambitieuse, son adoption à l’unanimité
des 27, envoie un message clair d’unité et d’ambition avant la COP de Belém,
pour faire progresser encore plus l’accord de Paris.
Serge Papin (ministre
des Petites et moyennes entreprises, du Commerce, de l’Artisanat, du Tourisme et
du Pouvoir d’achat)
> [Scandale des poupées pédocriminelles de Shein / Intervention à l’Assemblée]
Nous faisons face à une plateforme condamnée à plus de 190 millions
d’amendes ces derniers mois pour des faits de tromperie commerciale. La
non-conformité des produits atteint des volumes sans commune mesure avec le
commerce physique. Ce week-end, la direction générale de la concurrence, de la
consommation et de la répression des fraudes, dont je salue moi aussi l’action,
a signalé l’intolérable : la vente de poupées pédopornographiques.
L’affaire est désormais entre les mains de la justice.
Les responsables de la plateforme se félicitent d’avoir retiré en vingt-quatre
heures ces poupées à la vente en France, mais continuent à les proposer chez
nos voisins : c’est quand même grave !
Chez les plateformes comme Shein, Temu, – mais il y en a d’autres ! –, la non-conformité
n’est pas l’exception, mais la règle. La tromperie et le
contournement sont les fondements de leur business model : ils peuvent
faire des prix bas car ils ne respectent rien !
Dans notre pays, il nous arrive de fermer un restaurant dont l’hygiène est
défaillante. En comparaison, il n’est pas normal de voir fonctionner une
plateforme qui vend, en France ou ailleurs, des produits pédopornographiques.
Nous devons donc réfléchir ensemble à la manière de faire évoluer les moyens
juridiques dont dispose l’État pour faire face à cette menace sans attendre
qu’elle se répète, car il est sûr qu’elle se répétera.
Par ailleurs, vous le savez pour avoir été ministre avant moi, ces plateformes
posent également un problème de concurrence déloyale. Elles pratiquent le
dumping : si le rideau des commerces tombe dans nos villes, c’est de leur
faute ! Si des produits non conformes arrivent en France, c’est de
leur faute !
> [Scandale des poupées pédocriminelles de Shein / Intervention à l’Assemblée]
Personne ne comprend l’ouverture d’une boutique Shein.
D’ailleurs, je constate que le groupe Galeries Lafayette a annoncé la rupture
de son partenariat avec la Société des grands magasins, qui exploite le BHV.
Je pense que cette décision va peser.
Après les révélations de ces derniers jours, on ne peut qu’être effaré. En ce
qui concerne l’ouverture de l’espace Shein prévue demain, les services de mon
ministère et ceux de la direction générale de la concurrence, de la
consommation et de la répression des fraudes seront très vigilants s’agissant
des produits qui y seront proposés.
Plus globalement, vous connaissez les actions du gouvernement pour lutter
contre ces plateformes : la création d’une taxe de 2 euros par
article et le triplement des prélèvements sur leurs produits, afin de protéger
les consommateurs. Enfin, nous allons poursuivre avec vous le travail pour
aboutir à une proposition de loi sur l’ultrafast fashion. Je suis déterminé et
j’ai conscience des actions qu’il faut conduire. Il faut aussi éveiller les
consciences et examiner tous les aspects juridiques.
Nous sommes conscients de notre devoir de vigilance et nous sommes à la
tâche. Le consommateur se demande quel produit il veut et le citoyen se demande
dans quel pays il veut vivre. Or le pays dans lequel nous voulons vivre n’est pas en vente sur Shein !
Il y a en France un problème de coût du travail et d’excès de normes. C’est un
enjeu de compétitivité pour nos entreprises. Bien sûr, tout le monde aimerait
augmenter les salaires nets ; les augmenter par la baisse des charges revient
à promouvoir un modèle social faisant reposer la protection sociale sur les
salariés. Parlons-en ! Les prochaines échéances seront peut-être
l’occasion d’y travailler.
En attendant, laissez-moi vous faire part d’un constat qui sonne comme un
paradoxe. Le pouvoir d’achat est une priorité des Français, beaucoup d’entre
eux n’arrivant pas à boucler les fins de mois. Pourtant, le taux d’épargne en
France atteint des sommets : il n’a jamais été aussi haut et fait partie
des plus élevés d’Europe. J’ai donc proposé de simplifier les mécanismes
de partage de la valeur en défiscalisant les sommes distribuées immédiatement
dans le cadre de l’intéressement.
Le partage de la valeur est un formidable levier de dialogue entre les salariés
et leur entreprise, à l’heure où nous avons besoin, salariés comme chefs
d’entreprise, de tous regarder dans la même direction.
Il permet d’associer les salariés à la performance de l’entreprise, d’attirer
et de fidéliser de meilleures recrues et de favoriser le dialogue social. J’ai
constaté que, bien que chacun partage ces objectifs, le recours aux outils de
partage de la valeur n’est pas suffisamment répandu. L’intéressement, par
exemple, n’est utilisé que par 10 % des entreprises de 49 salariés ou
moins. Ma proposition est une bonne occasion d’aller plus loin, tout en
améliorant le pouvoir d’achat.
Annie Genevard (ministre
de l'Agriculture, de l’Agro-alimentaire et de la Souveraineté alimentaire)
> [PAC / Intervention à l’Assemblée] Le constat que vous dressez ne
reflète pas la réalité du soutien public aux pratiques agricoles vertueuses sur
le plan environnemental et climatique. Vous ne pouvez pas affirmer que les
instructions d’application de la PAC n’ont pas été verdies ; c’est
absolument faux.
J’en veux pour preuve le taux de fléchage des ressources du plan stratégique
national vers des pratiques environnementales encouragées par la PAC : il
s’élève à 31 %. Cela signifie qu’un tiers du budget du PSN est consacré au
soutien de nouvelles pratiques répondant aux défis climatiques et
environnementaux. Récemment encore, dans le cadre de l’attribution des
reliquats de la PAC, nous avons affecté des fonds à l’agriculture biologique.
Vous ne pouvez nier que nous avons dédié, dans le budget pour 2025, près de
700 millions d’euros à l’agriculture biologique.
Dans le cadre de la nouvelle PAC, il nous appartiendra de continuer à valoriser
des pratiques respectueuses des sols et de l’environnement. Nous devons aider
les agriculteurs à mieux produire – car, pour assurer la souveraineté alimentaire, il faut produire – tout en protégeant
davantage l’environnement.
Je vous l’ai souvent dit, il est contreproductif, illusoire et stupide
d’opposer environnement et agriculture. Les agriculteurs savent mieux que
personne qu’ils travaillent avec la nature, en respectant le vivant. Vous
savez aussi que la diminution du recours aux produits phytosanitaires est
réelle, chiffrée et parfaitement identifiée. Ayez l’honnêteté de le
reconnaître !
> [Mercosur / Intervention à l’Assemblée] Je vous livre
un scoop : la France est contre l’accord tel que l’a négocié la Commission
il y a un an à Montevideo. Nous l’avons redit avec le premier ministre
au commissaire européen à l’agriculture Christophe Hansen qui est venu à Paris
la semaine dernière : la France a une ligne rouge, car elle s’oppose à ce
qui va contre ses intérêts agricoles. La France aura la même ligne rouge sur la
politique agricole commune dans le prochain budget européen, sur le Mercosur
comme sur d’autres sujets.
En ce qui concerne l’accord avec le Mercosur, il faut des garanties nouvelles
car actuellement le compte n’y est pas. La Commission a répondu en partie à la
mobilisation de la France en ajoutant une proposition législative sur un
mécanisme de suspension des importations en cas de chute des cours due à
l’entrée massive de produits venus de ces pays. Je vous rejoins sur le fait que
cette clause pose des questions ; nous n’avons pas eu de réponse à toutes
nos préoccupations.
Au-delà de cette clause, cet accord pose un problème de fond. Certes, il y a
des filières gagnantes, telle que celle des vins et spiritueux que vous avez
évoquée ; elles sont nombreuses, y compris dans le monde agricole.
Toutefois, aucun consommateur, aucun citoyen, aucun agriculteur ne peut
entendre que ce qui est interdit en Europe pour d’impérieuses raisons
sanitaires ou environnementales serait subitement toléré pour des produits
importés. C’est injuste pour les agriculteurs et incompréhensible pour les
consommateurs. C’est pour cette raison que la France exige l’adoption de
mesures miroirs exigeantes. Soyons simples : tout pesticide interdit en
Europe ne pourra être utilisé sur des produits importés. De même, pour les
produits animaux, des règles similaires doivent s’appliquer. Enfin, la
Commission doit mettre le paquet sur les contrôles des produits importés.
Vous voyez, notre détermination est intacte. Le combat continue
Edouard Geffray (ministre
de l’Education nationale)
> Le harcèlement touche en moyenne un élève par classe. Pour lutter
contre ce fléau, la réponse ne peut être que collective.
> « Tous différents, jamais indifférents ». C'est le message de la campagne nationale contre le harcèlement scolaire 2025 et c'est la boussole des équipes, élus, parents et élèves ambassadeurs du collège et du lycée de Barentin, où j'étais aujourd'hui. Merci pour leur mobilisation !
Françoise Gatel (ministre
de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation)
> [Intervention au Sénat] Le déplacement du Premier ministre, de la
ministre de la Santé et de moi-même témoigne que ce Gouvernement s'intéresse
aussi et très profondément aux préoccupations des Français. On sait aujourd'hui
- c'est vrai en Normandie, comme c'est vrai partout en France - qu'avoir accès
à un médecin, un dentiste, c'est quelque chose de difficile et de compliqué, et
que le Premier ministre a décidé vraiment de s'attaquer à ce sujet, en venant
s'inspirer de bonnes pratiques qui existent notamment en Normandie et de dire
que le Gouvernement entend mettre la priorité sur ce sujet. Et qu'à partir de
maisons de Santé qui existent, il y en a je crois entre 15 et 17 dans l'Orne,
on en a vu en Normandie, le Gouvernement va venir soutenir ces initiatives de
professionnels. (…)
Le Gouvernement affirme des priorités que dans le budget de la Sécurité
sociale, le Gouvernement proposera aux parlementaires d'accepter de consacrer
130 millions d'Euros pour que chaque Français ait accès, on va dire, à ce qu'on
appelle une France Santé, à 30 minutes de chez lui. Aujourd'hui, vous avez des
maisons France Services où vous allez faire vos formalités de retraite, de
caisse d'allocation familiale ou votre carte grise. C'est un million de
demandes que l'on traite en France chaque mois, 95 % de taux de satisfaction.
Philippe Baptiste (ministre
de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Espace)
> Le sondage antisémite partagé au sein d’un groupe d’élèves de Lyon 3
est abject. Dès samedi, nous avons échangé avec le rectorat et la présidence de
l’université, qui ont immédiatement saisi la justice. Celle-ci doit agir vite,
comme le garde des Sceaux l’a récemment écrit à tous les procureurs de France,
rappelant une évidence: personne n’est anonyme sur Internet. Je salue la
réactivité de la direction de l’Université qui s’est immédiatement mobilisée
pour faire passer un message de fermeté. Face aux cas d’antisémitisme, la
réponse sera résolue et rapide, à la fois sur le plan pénal comme sur le plan
disciplinaire.
> 4ème lancement, 4ème succès pour Ariane 6 ! Un grand bravo aux équipes de Kourou, d’Ariane, du CNES et de l’ESA ainsi qu’à l’ensemble des services de l’État qui se sont mobilisés pour faire de ce lancement un succès. A chaque lancement réussi nous faisons la preuve de notre capacité à accéder à l’espace et contribuons ainsi à l’autonomie stratégique de l’Europe. Ce nouveau succès d’Ariane 6 est aussi un succès pour la science. Le satellite Sentinel-1D, fabriqué par Thales et mis en orbite lors de ce lancement, est un radar de pointe, fruit de l’excellence industrielle européenne. Il permettra de capturer des images de la Terre, de jour comme de nuit, quelles que soient les conditions météorologiques. Il vient renforcer le programme Copernicus de la Commission européenne et offre à l’Europe de la science de nouvelles capacités d’observationde la surface de la terre. Surveillance des icebergs et des glaciers, données permettant d’anticiper les affaissements de terrain, suivi des pollutions marine… les informations recueillies grâce à Sentinel-1D nous permettront de mieux comprendre notre planète et de disposer des éléments les plus précis possibles pour anticiper les phénomènes climatiques dangereux afin de protéger les populations civiles.
Maud Bregeon (porte-parole
du Gouvernement)
> Je pense qu'on est à un moment, avec un déficit qui est extrêmement
important, où la politique du chèque n'est plus tenable. Et donc on a des choix
à faire. Cette prime de Noël, on ne la supprime pas complètement. On la réserve
à celles et ceux qui en ont le plus besoin, à savoir les familles qui ont des
enfants. Maintenant, ce sera soumis au débat, à l'Assemblée nationale.
J'entends que ça fait débat. J'entends que les parlementaires veulent en
discuter. Et c'est bien légitime. Mais on est à un moment où il faut assumer de
faire des choix. C'est comme en foyer, comme les gens qui nous regardent, on ne
peut pas éternellement dépenser l'argent que nous n'avons pas.
> On ne peut pas faire n'importe quoi avec l'argent du contribuable. On est à un moment où on doit faire des choix, des choix qui ne sont pas faciles. Pas faciles pour nous, pas faciles pour les parlementaires qui en discutent en ce moment. Mais on a une responsabilité parce que le déficit qu'on crée aujourd'hui, c'est nos enfants qui le paieront demain.
> On est à un moment où c'est plus difficile parce que la croissance est plus basse, parce qu'on est sorti des crises. Et donc on prend nos responsabilités. Nous, on a proposé une copie au Parlement avec des mesures qui, parfois, sont difficiles. Mais je crois qu'ils sont justes et on en débattra et c'est au Parlement, ensuite, de faire son choix.
> Les découverts bancaires n'étaient ni automatiques, ni
interdits avant. Ils ne seront ni automatiques, ni interdits après. Il y a un
contrôle qui sera fait sur la solvabilité. Ce contrôle existait déjà, notamment
pour les découverts au-delà d'un mois et au-delà de 200 euros. Moi, je
veux être très claire là-dessus. Nous ne sommes pas en train d'interdire les
découverts. Le président de la République n'est pas en train d'interdire les
découverts. Il y a une directive européenne qui a été votée notamment par
l'ensemble de la classe politique, par l'ensemble des députés européens dont
Manon Aubry. La France insoumise a voté la règle qu'elle dénonce aujourd'hui. (…)
Cette directive européenne vise à préserver et à protéger les consommateurs et
qu'elle n'interdit nullement les découverts bancaires. Ce que fait la France
insoumise là est d'une extrême gravité. La France insoumise s'empare d'un
sujet, l'instrumentalise à des fins politiques, fait des tracts, ment aux
Français sur un sujet qui touche environ 45 % de la population. 45 %
de la population a été au moins une fois à découvert l'année dernière. (…)
La France insoumise vous ment. Ces procédés sont honteux. J'ai écouté hier les
questions au Gouvernement des députés insoumis qui relayaient sans vergogne des
fausses informations, qui parlent de surtransposition alors qu'il n'y a eu
aucune surtransposition. (…)
Il n'y a absolument pas d'interdiction. Les découverts ne sont pas
automatiques, ils ne l'ont jamais été. Quand vous allez à la banque, que vous
souscrivez à un contrat et qu'on vous donne une carte de crédit, il n'y a pas
automatiquement accès au découvert. (…)
Il n'y a pas de changement par rapport à ce qui se passait avant, au-delà de
200 euros et des découverts supérieurs à un mois. On vérifiait votre
solvabilité pour ne pas vous mettre en situation de surendettement, parce que
c'est dangereux pour vous. Et ces contrôles vont continuer à perdurer. En
dessous de 200 euros, on fera également ce contrôle de solvabilité. C'est
la banque qui va le faire. Donc ça rajoute un peu de travail aux banques. C'est
transparent pour les consommateurs qui n'auront pas de démarches
supplémentaires à faire eux-mêmes. Et on n'interdit pas, je le redis, les
découverts bancaires. Ne commençons pas à relayer les fake news de monsieur Bompard,
de madame Panot ou de monsieur Mélenchon qui sont dans des procédés absolument
honteux.
> L'assurance maladie sera en hausse l'année prochaine. Le budget de l'assurance maladie est de 5 milliards d'euros. Le déficit cette année est estimé à environ 25 milliards. Nous ne sommes pas dans un budget de régression sanitaire. C'est tout l'inverse. Il y a aujourd'hui 18 millions de personnes qui ne paient aucune franchise médicale. C'est normal. On parle des mineurs, on parle des Français les plus modestes, on parle des femmes enceintes. Est-ce qu'il faut élargir les publics protégés ? C'est une question qu'on peut se poser. Nous, on y sera ouvert lors des débats à l'Assemblée nationale. Pour autant, est-ce qu'aujourd'hui, ceux qui le peuvent, peuvent contribuer un peu plus quand ils vont chez le médecin ou quand ils vont à la pharmacie ? On estime aussi que c'est normal. Dit autrement, au regard de ce qu'est la démographie aujourd'hui, au regard de ce qu'est le déficit de l'assurance maladie, qui va atteindre 40 milliards d'euros en 2030, si on ne fait rien, le tout gratuit, tout le temps, pour tous, n'est pas tenable et n'est pas souhaitable.
> Il n'y a pas d'augmentation généralisée des impôts. Il y a un ciblage, un effort particulier demandé à ceux qui le peuvent le plus. Je vous prends un exemple. La contribution exceptionnelle sur les hauts revenus. On parle de Français qui gagnent seuls plus de 250 000 euros par an et pour un couple, au-dessus de 500 000 euros par an.
> On assume de demander de façon exceptionnelle et ciblée une contribution particulière aux entreprises qui le peuvent et aux Français les plus fortunés. Encore une fois, on parle de 20 000 foyers. On ne parle aucunement de la classe moyenne. Et ensuite, je le redis, il faudra parler des dépenses. On parle beaucoup d'impôts aujourd'hui.
> On parle beaucoup d'impôts aujourd'hui parce que la discussion budgétaire est organisée de telle sorte dans la Constitution qu'on commence par discuter des recettes. Ensuite, on va discuter des dépenses. Et là, moi, je serai très attentive à ce que proposeront les uns ou les autres. Il est plus facile de proposer de nouveaux impôts que de réduire les dépenses. (…) Parce que réduire les dépenses, c'est aussi impopulaire parfois. Beaucoup le réclament. Mais j'attends de voir également les propositions des différentes forces politiques.
> On voit bien aujourd'hui que l'utilisation du 49.3 n'est plus tenable. Il l'a été dans d'autres contextes. Il l'a été avec d'autres Gouvernements. Mais on a, me semble-t-il, atteint une limite avec cette utilisation. Et donc il fallait laisser faire le débat parlementaire, faire confiance aux députés. Ce qu'on voit aujourd'hui... et quand même pardonnez-moi.
> Le président de la République, il a été élu pour cinq ans. Il est légitime, et je vais même dire, il est normal qu'il s'exprime sur des sujets qui touchent le quotidien des Français, qui touchent la vie économique du pays. Être président de la République, ce n'est pas être un super ambassadeur hors les murs et hors des frontières. C'est aussi s'intéresser, sans interférer dans les discussions, mais avoir un œil, avoir un regard sur ce qui se passe, notamment sur un sujet aussi important que l'élaboration d'un budget pour le pays. Et si d'ailleurs il ne le faisait pas, je pense que ceux qui aujourd'hui lui reprochent ses prises de parole lui reprocheraient alors de ne pas en avoir. Mais enfin, on est tous plein de contradictions.
> [Produits des plateformes chinoises] Il y a deux
choses. D'une part, les contrôles que l'État met en place et doit continuer à
mettre en place pour s'assurer que ses produits sont conformes. Je ne vais pas
revenir sur le scandale absolument dégoûtant de ces derniers jours. Et je le
dis ici sans faire de jugement moral, bien sûr. Et je sais que pour certains
Français, c'est difficile et l'accès à des vêtements de bonne qualité est
parfois trop coûteux. Mais dans notre rapport à l'ultra fast fashion et à la
surconsommation de vêtements, nous avons aussi chacun une responsabilité
individuelle.
Et ensuite, on peut nous reprocher de ne pas fermer telle ou telle enseigne,
mais enfin nous ne sommes pas dans une économie administrée.
> [Proposition des wagons 100 % féminins en
Ile-de-France pour la sécurité des femmes] Inacceptable. Inacceptable, ce n'est
pas aux femmes de se parquer dans des wagons qui leur seraient dédiés. (…)
Ce n'est pas la solution. Cela revient à dire qu'au fond, c'est un peu de la
faute des femmes quand elles se font agresser dans les transports et donc
mettons-les ensemble dans un même wagon. Non, le problème, ce n'est pas les
femmes, ce n'est pas comment elles s'habillent, c'est les comportements
déviants d'une minorité d'hommes. Cela ne concerne bien sûr pas tous les
hommes.
Charlotte Parmentier-Lecocq
(ministre délégué de la ministre
de la Santé, des Familles, de l’Autonomie et des Personnes handicapées chargée
de l’Autonomie et des Personnes handicapées)
> [Budget de la Sécurité sociale / Intervention à l’Assemblée] Nous abordons aujourd’hui l’examen du projet
de loi de financement de la sécurité sociale qui se veut un texte de compromis
et d’ambition.
De compromis d’abord, puisque la copie
initiale du gouvernement, désormais entre vos mains, est loin d’être
définitive. Fidèle à l’esprit de responsabilité et de dialogue voulu par le
premier ministre, le gouvernement propose, nous débattons, et à la fin, vous
votez. D’ambition ensuite car, malgré le contexte budgétaire contraint, le
PLFSS que nous vous présentons comporte une hausse de plus de 1,5 milliard
pour l’autonomie. En ce sens, c’est important de le rappeler dans cet
hémicycle, l’adoption de ce texte est essentielle car, au-delà des chiffres, il
est porteur de mesures nouvelles, concrètes et attendues, afin de répondre aux
besoins des personnes âgées, des personnes handicapées et de leurs familles.
Le projet de loi de financement de la sécurité sociale, c’est d’abord la
poursuite du plan des 50 000 solutions afin de transformer
durablement l’offre médico-sociale pour les personnes en situation de
handicap : 250 millions d’euros supplémentaires pour l’année 2026
permettront ainsi de réaliser 22 000 nouvelles solutions d’ici à la fin de
l’année prochaine. Pour répondre aux difficultés de nos concitoyens qui
attendent parfois de longs mois, pour ne pas dire des années, une réponse à
leur demande d’aide, il nous faut aussi simplifier encore davantage les
procédures d’accès à leurs droits. À la suite du Tour de France du premier
semestre 2025, j’ai annoncé un plan d’action autour de dix-huit mesures que
l’adoption de ce budget permettrait de financer.
Vous le savez, je souhaite aussi que nous repensions le modèle de la prise en
charge des personnes âgées. Ce PLFSS témoigne d’une conviction forte, celle que
l’autodétermination des personnes accompagnées doit être le fil conducteur de
l’ensemble de notre politique médico-sociale. Cela suppose de renforcer notre
action dans plusieurs secteurs, à commencer par la prévention des
maltraitances, une priorité que nous partageons tous ici et qui doit continuer
à se traduire au quotidien dans toutes les organisations. Ce texte permet de
poursuivre cette stratégie, notamment par la hausse du taux d’encadrement
puisque 4 500 professionnels supplémentaires seront recrutés en Ehpad
pour environ 250 millions d’euros.
Ensuite, s’agissant du maintien à domicile, le PLFSS 2026 prévoit de créer de
nouvelles places dans les Ssiad, les services de soins infirmiers à domicile,
et de renforcer les centres de ressources territoriaux. Il s’agit ainsi de
mieux soutenir les professionnels et d’offrir aux personnes accompagnées des
parcours de soins cohérents dans l’ensemble du territoire.
Enfin, parce que nous voulons offrir aux personnes âgées une solution
alternative à l’Ehpad quand il est devenu difficile de rester à son domicile,
100 millions d’euros seront consacrés au développement de l’habitat
partagé. C’est une réponse humaine et sociale à l’isolement, une façon de vivre
autrement le vieillissement.
Au-delà de ces nouveaux engagements, le budget 2026 traduit la volonté du
gouvernement de continuer à soutenir les établissements et services sociaux et
médico-sociaux (ESMS). C’est pourquoi plus de 300 millions d’euros
financeront la hausse des coûts liés à l’inflation. Je le répète : les
moyens ne sont pas gelés et nous garantirons la continuité et la qualité de
l’accompagnement.
J’en profite pour revenir sur les nombreuses approximations, quand ce ne sont
pas de fausses informations, que j’ai entendues au sujet de la réforme du
financement des ESMS, inscrite à l’article 36 du texte.
Il ne s’agit en aucun cas d’une tarification à l’acte puisque le nouveau mode
de financement reposera sur deux volets complémentaires : un volet
forfaitaire et un volet variable. Ce modèle, loin d’être improvisé, est
l’aboutissement de dix années de travail et de concertation avec l’ensemble des
acteurs du secteur.
Pour toutes ces raisons, je souhaite que les débats permettent d’adopter le
PLFSS ainsi que toutes les mesures nouvelles nécessaires pour répondre aux
besoins des personnes les plus vulnérables de notre pays.
► Assemblée
nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Au cœur même de l’hémicycle de l’Assemblée nationale, où a en
particulier été votée la loi de 2004 sur la laïcité à l’école, il me paraît
inacceptable que de jeunes enfants puissent porter des signes religieux
ostensibles dans les tribunes. Nous n’avions pas été confrontés à cette
situation par le passé. J’ai appelé chacun à une extrême vigilance pour que
cela ne se reproduise pas. C’est une question de cohérence républicaine.
> [Poupées pédocriminelles de Shein] La décision du gouvernement de suspendre Shein est juste et nécessaire. Elle répond à des pratiques indignes, contraires à nos principes les plus élémentaires. Mais soyons lucides : Shein n’est pas un cas isolé. D’autres plateformes, d’autres modèles d’ultra-consommation, prospèrent sur les mêmes excès : Temu, AliExpress, TikTok Shop ... La question dépasse une seule marque : voulons-nous d’un commerce mondialisé sans règles, où la dignité humaine et l’environnement deviennent des variables d’ajustement ?
> Après 1277 jours de détention en Iran, Cécile Kohler et Jacques Paris sont enfin libres. Je veux saluer la mobilisation de l'Assemblée nationale et exprimer notre profonde gratitude à l'action décisive de notre diplomatie, qui a œuvré nuit et jour pour cette issue heureuse.
► Partis
politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Gabriel Attal (député, secrétaire
général de Renaissance, président du groupe Ensemble pour la république à
l’Assemblée nationale)
> Le harcèlement scolaire fait de l’École un enfer, il ronge la
confiance en soi et peut conduire au pire.
Olivia Grégoire (députée)
> [Scandale des poupées pédocriminelles de Shein / Intervention à l’Assemblée]
Depuis plusieurs années, notre pays assiste impuissant à la montée d’un géant
sans foi, sans loi, qui piétine l’intégralité des règles de notre commerce, qui
dévore un par un nos emplois comme nos entreprises d’habillement et qui trompe
délibérément les consommateurs. Ce géant sans foi ni loi porte un nom, il
s’appelle Shein.
Mon collègue écologiste a rappelé cette terrible affaire signalée à la justice
de vente de poupées sexuelles à apparence enfantine, mais n’oublions pas la
condamnation à une amende record de quelque 40 millions pour pratiques
commerciales trompeuses. N’oublions pas non plus que l’OCDE a épinglé Shein
pour non-respect des droits humains et de ses engagements environnementaux et
pour une transparence largement insuffisante.
Pendant que nos artisans, nos créateurs et nos commerçants se démènent pour
continuer à produire en France, pour faire vivre nos centres-villes, pour payer
leurs charges et respecter les normes, Shein s’offre une vitrine de prestige au
cœur du BHV à Paris. Quand Shein augmente ses ventes de quelque 58 % en
2023, les défaillances des commerces d’habillement augmentent de 51 %.
Pourtant, nous ne sommes pas condamnés à l’immobilisme : la loi française,
le code pénal, les conventions internationales et l’Europe – avec le règlement sur les services numériques, le DSA – nous offre des outils.
La France peut et doit mobiliser les autorités irlandaises, pour obtenir des
sanctions immédiates et imposer la mise en conformité de la plateforme, à
l’instar des actions entreprises au sujet de Vinted.
Il est temps de rétablir l’ordre économique : ce n’est pas à ces géants de
faire la loi, mais aux représentants du peuple français. Je n’ai qu’une seule
question : qu’attendons-nous pour interdire définitivement l’accès de
Shein à notre pays ?
Daniel Labaronne
(député)
> [Découverts bancaires / Intervention à l’Assemblée]
Une directive européenne relative aux
contrats de crédit aux consommateurs, votée en 2023, a été transposée en France
par une ordonnance du 4 septembre 2025. Applicable dès le 20 novembre
2026, elle a provoqué une vive émotion chez nos collègues Insoumis, qui ont
annoncé à cor et à cri – et à grand renfort de tweets et de pétitions – que le
gouvernement voulait interdire les découverts bancaires.
Ironie du sort, cette directive a été votée au Parlement européen par leur
camarade Manon Aubry, selon qui elle « va dans le sens d’une meilleure
protection des consommateurs ».
Je salue notre collègue Mickaël Bouloux qui, en tant que rapporteur pour avis,
a contribué à sa transposition dans la loi française. Il a bien fait, puisqu’il
s’agit d’une directive d’harmonisation maximale, laissant peu de marge
d’adaptation nationale afin de garantir la cohérence du crédit à la
consommation au niveau européen.
De quoi parlons-nous réellement : d’un texte européen de protection des
consommateurs ou d’une fake news taillée sur mesure pour détourner
l’attention en plein débat budgétaire ?
Revenons-en aux faits. L’ordonnance n’interdit en rien les découverts
bancaires. Avant ce texte, la demande de découvert était déjà obligatoire tout
comme l’analyse de solvabilité pour toutes les demandes de découvert
supérieures à un mois ou à 200 euros.
Le principal changement réside dans l’extension de l’obligation d’analyse de la
solvabilité aux autorisations de découvert inférieures à un mois ou à
200 euros.
Christophe Marion (député)
> [Soudane / Intervention à l’Assemblée] À nouveau, je veux faire entendre dans
l’hémicycle les cris des Soudanaises qu’on viole, des civils qu’on massacre,
des communautés du Darfour victimes d’un nettoyage ethnique qui s’intensifie
depuis la chute de la ville d’El Fasher. L’horreur est documentée par les
bourreaux eux-mêmes qui, dans une pulsion d’abjection, partagent les vidéos
insoutenables de leurs crimes sur les réseaux sociaux. Safaris humains,
exécutions sommaires au milieu des hurlements fanatisés des membres des milices
janjawids : nous assistons, effarés, à un véritable génocide par balles.
Depuis avril 2023, on compte 150 000 morts et 16 millions de
déplacés ou de réfugiés. La famine et l’horreur sont partout. Il y a quelques
jours, 500 innocents ont été massacrés dans la maternité d’El Fasher.
Aujourd’hui, j’apprends que les miliciens des Forces de soutien rapide exigent
des réfugiés du camp de Gorom – que j’avais rencontrés au Soudan il y a deux
ans et à qui je pense chaque jour – des rançons de la honte pour obtenir la
libération de leurs proches retenus en otage.
Monsieur le ministre, les condamnations de la France ou de l’ONU ne suffisent
plus. Le silence des chancelleries européennes face aux Émirats arabes unis,
qui arment le bras des tueurs, n’est plus acceptable. Ne l’est pas plus
l’indifférence des médias et des opinions publiques, que j’observe impuissant
depuis le début de la guerre et sur laquelle je m’interroge sans cesse. Chaque
vie compte ! Négliger les morts d’Afrique revient à nier notre humanité commune.
Les Soudanais attendent de nous que nous traduisions en actes l’exhortation
de Desmond Tutu : « S’il vous plaît, la seule chose que nous vous
demandons est de reconnaître que nous sommes humains, nous aussi. »
Je vous demande donc de nous dire – de leur dire – ce que vous pouvez faire pour garantir la sécurité des civils ayant fui à
Tawila pour échapper aux massacres d’El Fasher, pour faciliter l’ouverture
de corridors humanitaires permettant la circulation de l’aide internationale, pour convaincre nos partenaires
– particulièrement, les Émirats arabes unis – d’agir pour que cessent les livraisons d’armes, pour que les combats s’achèvent enfin et pour que s’ouvre un chemin vers la paix ?
● MoDem
Marc Fesneau (député, président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale)
> Des élèves de deux établissements scolaires privés ont visité hier
l’Assemblée nationale, à leur demande, et dans le cadre d’un projet de l’un des
établissements « Démocratie et citoyenneté ». Cette venue a été organisée par
mon équipe parlementaire, comme c’est l’usage pour toutes ces visites
pédagogiques et donc, de facto, placée sous ma responsabilité. Retenu en
Loir-et-Cher hier après-midi, je n’étais pas présent lors de leur visite. Je
comprends que la présence en tribune d'élèves portant un voile puisse choquer.
Je n'ai jamais transigé avec les règles communes qui sont celles de la
République et cette situation ne me semble pas acceptable. À cet égard, nous
devons effectivement faire preuve de davantage de vigilance et à l'application
effective par notre assemblée de l'article 8 de l’instruction générale du
Bureau sur la tenue du public. La loi n’interdit pas le port du voile par des
mineures dans l’espace public. Ces élèves qui ont été accueillis par mes
équipes puis par celles de l'assemblée ont effectué leur visite sans difficulté
et ont pu aborder tous les sujets y compris ceux ayant trait à la laïcité. Ces
polémiques sont inutiles et viennent surtout jeter des enfants à la vindicte
populaire. Les règles du droit commun ont-elles été respectées ? La réponse est
oui. Ces visites sont-elles une contribution utile pour que chaque enfant
puisse s'approprier nos valeurs plus encore quand la démarche de cette visite a
été faite par leurs établissements ? La réponse est encore oui. L'article 8 de
l’instruction générale du Bureau de l’Assemblée nationale doit-il être
explicité et mieux et réellement appliqué ? Manifestement oui. Pour ma part
j'ai demandé que les visiteurs que j’accueille à l’Assemblée nationale soient
désormais informés et expriment leur accord formel sur les règles en vigueur.
Perrine Goulet
(députée)
> [Poupées pédocriminelles de Shein] Nous ne pourrions pas faire le
quart en Chine de ce que fait Shein en France. Je salue la décision du Premier
ministre de lancer la suspension de Shein qui contrevient par ses ventes de
poupées sexuelles ou d’armes à notre réglementation.
Erwan Balanant (député)
> Journée de lutte contre le harcèlement! Retour sur ma question au
ministre de l’Education sur les moyens mis en œuvre pour favoriser un bon
climat scolaire.
À cette occasion j’ai rappelé l’importance du triptyque :
- Accompagnement
- Prévention
- Protection.
> Ce 6 novembre marque la journée de lutte contre le harcèlement scolaire! Temps scolaires, périscolaires, en ligne et ailleurs, protégeons nos enfants. Dans la continuité de la loi que j’ai portée en 2022, personnels scolaires, accompagnants, parents, élus et institutionnels, continuons d’agir !
Anne Bergantz (députée)
> [Budget de la Sécurité sociale / Intervention à l’Assemblée] La
branche famille soutient les familles avec des objectifs clairs :
compenser la charge de l’enfant dans les foyers ; aider les familles
modestes ; contribuer à la conciliation entre vie familiale et vie
professionnelle dans une logique d’égalité entre les deux parents.
Le budget prévu pour cela, près de 60 milliards d’euros, représente une
partie seulement des dépenses globales de la politique familiale, lesquelles
s’élèvent à 100 milliards d’euros environ et comprennent les effets du
quotient familial sur la fiscalité et les prestations sociales familialisées.
Ce texte prévoit deux nouvelles mesures, dont nous pouvons collectivement nous
réjouir. Tout d’abord, l’article 41 facilite le recouvrement des pensions
alimentaires, en étendant de deux à cinq ans le délai de recours à la procédure
de paiement direct de l’Agence de recouvrement et d’intermédiation des pensions
alimentaires (Aripa). Une telle simplification est particulièrement bienvenue
pour la caisse d’allocation familiale (CAF) et pour la Mutualité sociale
agricole (MSA), mais surtout pour les familles – bien souvent monoparentales –, dont les chances de recouvrer les pensions seront
maximisées. Rappelons qu’à ce jour, 30 % des pensions alimentaires ne sont pas versées, pour partie ou en totalité.
J’en viens à une deuxième mesure, prévue
à l’article 42 : la création d’un congé supplémentaire de naissance d’un
à deux mois, ouvert à chacun des deux parents. Rémunéré à hauteur de 70 % du salaire environ le premier
mois, ce congé est très attendu par les parents. Il leur
permettra d’être plus longtemps auprès de leur enfant au cours des premiers
mois de sa vie, dont l’importance déterminante, tant pour le développement
cognitif, affectif et social que pour le bien-être et la santé, est largement
documentée, notamment dans le rapport des 1 000 premiers jours.
En commission, j’ai entendu deux philosophies, dont chacune est absolument
entendable, mais qui risquent de détourner la mesure de ses objectifs premiers.
Certains ont souhaité plus de liberté, proposant que le congé puisse être pris
en temps partiel ou être fractionné par semaine, quitte à faire de ce
dispositif un congé à la carte, éloigné de l’objectif initial. D’autres ont
voulu introduire plus de rigidité. En imposant une part non transférable pour
chaque parent, dans le but, certes louable, de favoriser la parité, ils
prennent un risque non négligeable : priver de fait l’un des deux parents
de son droit à congé, dès lors que l’autre parent ne pourrait pas bénéficier du
sien, comme cela peut arriver.
Pour ma part je pense que ce congé nous permettra d’avancer naturellement vers
plus d’égalité. Je fais confiance aux jeunes parents pour avoir un dialogue à
ce sujet, au sein de leur couple.
Cela étant dit, je m’interroge sur deux choix de paramètres retenus par le
gouvernement. D’une part, la dégressivité de l’indemnisation au deuxième mois
ne me semble pas vraiment opportune, compte tenu de la courte durée – deux mois maximum – de ce congé. D’habitude très
attentive aux implications budgétaires
de nos décisions, je considère en l’occurrence que cet arbitrage pourrait
inciter chacun des parents à ne prendre qu’un mois de congé. Est-ce vraiment
l’objectif ? J’avais d’ailleurs déposé un amendement pour revenir sur ce
principe de dégressivité. Cet amendement a bien sûr été déclaré irrecevable,
mais je le regrette.
D’autre part, je m’interroge sur le choix laissé aux parents de prendre ce
congé simultanément ou à tour de rôle, d’autant que la possibilité d’opter pour
la simultanéité existe déjà, puisque le père peut prendre son congé paternité
ainsi qu’un mois de congé supplémentaire de naissance pendant le congé
maternité de la mère. Une fois ce dernier congé terminé, je proposerai que
celui que nous voulons créer ne puisse être pris qu’en alternance. La
simultanéité peut certes avoir du bon pendant les deux premiers mois, afin de
fournir à la mère le soutien spécifique dont elle peut légitimement considérer
qu’elle a besoin pendant le post-partum. Au-delà de cette période, elle
me semble en revanche contraire aux objectifs d’égalité que nous cherchons à
atteindre. En effet, quand les deux parents sont avec l’enfant, le rôle du père
s’en trouve souvent peu renforcé : le care tout comme les tâches
ménagères demeurent alors dans le giron de la mère, tandis que le père reste
bien trop souvent enfermé dans un rôle de parent auxiliaire.
Dernier argument, permettre la simultanéité est assez coûteux, pour un bénéfice
réel discutable : en permettant aux parents de répartir leurs congés sur
deux mois au lieu de quatre, nous divisons par deux l’effet bénéfique de la
mesure sur la tension des modes de garde, que ce nouveau congé devrait aussi
tendre à réduire.
Pour finir, je voudrais simplement alerter sur le fait que nous aurons
désormais cinq congés différents à proposer aux parents : le congé de
maternité ; le congé de naissance du père financé par l’employeur ;
le congé de paternité ; le congé supplémentaire de naissance ; et la
prestation partagée d’éducation de l’enfant (Prepare). Ces cinq congés
différeront par leur durée – celle-ci varie parfois avec le rang de l’enfant dans la fratrie –, leur financement et leur
indemnisation. Une remise à
plat de ces congés deviendra
donc, à terme, indispensable.
Ce congé supplémentaire de naissance représente une vraie belle avancée, et je
remercie le gouvernement de l’avoir proposé dans ce projet de loi de
financement de la sécurité sociale. J’espère que la discussion aura lieu et que
nous aurons en tête de proposer un congé dont les modalités permettent aux
parents d’y avoir recours, tout simplement.
Philippe Vigier (député)
> [Budget de la Sécurité sociale / Intervention à l’Assemblée] Nous
sommes à un moment crucial pour notre sécurité sociale qui, si je puis
m’exprimer ainsi, est pratiquement en soins intensifs. Nous avons tous parlé du
80e anniversaire de sa création en 1945, un immense moment où
d’ailleurs la composition politique était assez semblable à celle que nous
connaissons actuellement.
Les chiffres se sont invités brutalement dans le débat. Madame la ministre,
vous l’avez rappelé : le déficit de la sécurité sociale, qui s’élevait à
10,8 milliards d’euros en 2023, monte à 23 milliards en 2025 et, à
l’issue des débats en commission – je lance ici un appel à la responsabilité
collective –, il atteint déjà 29 milliards.
Regardant mon collègue Jean-Carles Grelier qui connaît très bien les sujets
d’endettement, en particulier celui de la sécurité sociale, je rappelle que le
stock de dette de la Caisse d’amortissement de la dette sociale (Cades) s’élève
déjà à 138 milliards. D’ailleurs, madame la ministre, la date butoir pour
la mission de la Cades est 2033. Nous devrons prévoir un nouveau délai sans que
cela affaiblisse la position de la France sur les marchés et sans que l’Union
européenne y voie un point de crispation supplémentaire. N’oublions pas que la
fameuse Agence centrale des organismes de sécurité sociale (Acoss) qui gère les
problèmes du quotidien présente déjà un endettement de 65 milliards. Le
premier président de la Cour des comptes nous a fait part de son pronostic
réservé sur l’avenir de la sécurité sociale, appelant le Parlement à réagir
sans tarder.
Ces chiffres sont sans appel. Il n’est pas inutile non plus de souligner que la
dépense publique en France s’élève à 57 % du PIB – nous sommes les champions du
monde toutes catégories pour les dépenses sociales. Jérôme Guedj a parlé tout à
l’heure de son amour pour l’hôpital public.
Mes collègues socialistes ne sont pas là mais j’aurais aimé leur
rappeler qu’entre 2012 et 2017, l’objectif national de dépenses d’assurance
maladie (Ondam) a augmenté de 2,16 % par an ; depuis 2017, il a
augmenté de 4,5 % par an en moyenne.
Même si comparaison n’est pas raison, la croissance de l’Ondam a doublé par
rapport à une période où ceux qui prétendent être les meilleurs défenseurs de
l’hôpital n’étaient manifestement pas au rendez-vous. Les dépenses de santé
sont quant à elles passées de 167 milliards à 265 milliards en sept
ans.
Il faut ajouter à ces dépenses de santé de 265 milliards les
40 milliards qui vont aux mutuelles, dont 20 % de frais de gestion – soit 8 milliards –, qui ne sont pas redistribués au profit de la prise en charge – je vous invite à bien y regarder.
Parmi les sujets que nous devons examiner, il y a la question des affections de
longue durée (ALD) qui représentent à elles seules 80 %
des dépenses de l’assurance maladie. Chaque année, 350 000 personnes
supplémentaires sont prises en
charge au titre d’une ALD, de
sorte que nous arrivons à 14 millions de personnes.
Interrogeons-nous et observons la situation dans les pays qui nous entourent.
Soigne-t-on mal en France ?
Soigne-t-on mieux, justement parce que 350 000 personnes sont prises en charge au titre d’une ALD
chaque année ? Je n’en suis pas persuadé. On entre dans le régime de
l’ALD, mais on n’en sort jamais.
L’Ondam, a augmenté, entre 2021 et 2023, de 9,2 %, et les mutuelles, de
20 % ! Je les appelle à la modération, car on ne peut vivre avec
85 milliards de stock d’argent, 60 milliards de prudentiel et
augmenter deux fois plus vite que les dépenses de santé le prix qui est facturé
aux Françaises et aux Français.
Cette explosion des dépenses appelle l’efficience. Certes, le vieillissement
entraîne mécaniquement une augmentation des dépenses. En parallèle, il y a une
diminution de la prise en charge des soins par les complémentaires. Pourtant,
nous sommes un des pays de l’OCDE dans lesquels les services de santé sont
parmi les moins chers.
Le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) est examiné dans
un contexte particulier, puisque le gouvernement a renoncé à l’usage du 49.3.
Nous en appelons donc à la responsabilité de chacun. Le groupe Les Démocrates
prend ses responsabilités en acceptant de mettre en pause la réforme des
retraites, nous qui l’avions défendue contre certains alliés
Les Républicains, d’ailleurs, qui ne l’avaient pas votée. Cette défense
elle-même était un acte de responsabilité, car nous savions que le système des
retraites n’était pas tenable dans le temps.
Nous avons accepté la proposition du premier ministre afin de continuer à
travailler, mais nous attendons que nos amis socialistes, en particulier, eux
qui étaient très demandeurs, prennent aussi leurs responsabilités.
On ne peut pas donner, avancer dans le compromis, sans rien recevoir en retour,
ou alors c’est un sens interdit.
Mes chers collègues, vous avez tous identifié comme nous certains sujets
importants dans ce PLFSS. D’abord, le secteur du médicament : arrêtons cet
acharnement thérapeutique qui consiste à enlever chaque année une petite
tranche du remboursement. Vous le savez, nous avons sauvé les pharmacies parce
que le premier ministre est revenu sur la baisse du plafond des remises aux
pharmaciens sur les médicaments génériques.
Allons plus vite et plus fort sur les chantiers de la lutte contre la fraude
fiscale et de l’allocation sociale unique. Prenons aussi à bras-le-corps la
question de la financiarisation de la médecine, dont quasiment personne n’a
parlé, alors que c’est une arme de destruction massive qui nous coûte une
fortune et qui ne produit pas toujours de la médecine de grande qualité, tant
s’en faut.
Madame la ministre Stéphanie Rist, parmi les enjeux immédiats, vous aurez à
réussir l’atterrissage des docteurs juniors, tant attendus depuis quatre ans.
J’espère que vous accélérerez les choses pour que les premières installations
puissent avoir lieu dans les tout prochains mois.
S’agissant des franchises médicales, accepter de passer leur plafond annuel de
50 à 100 euros n’est pas si simple que cela, même si 16 millions
de personnes ne seront pas concernées. Nous étions plutôt favorables à une
franchise proportionnelle au revenu. Si le compromis est le chemin emprunté,
nous irons sur ce chemin, mais cela appelle aussi, me semble-t-il, une
réciprocité.
J’ai déjà évoqué le problème des affections de longue durée ; il faut que
nous l’abordions de manière transpartisane car, quand on regarde précisément la
situation, il n’y a aucune raison que 350 000 personnes entrent dans
le régime de l’ALD et que presque personne n’en sorte.
Nous devons faire acte de responsabilité, car ce ne sont pas 500 millions
ou 2 milliards qui sont en jeu, mais des dizaines de milliards d’euros. Si
on ne fait rien, on ne pourra pas maintenir la qualité des soins.
Je suis heureux que le groupe Les Démocrates ait pu contribuer à encadrer le
taux du personnel administratif dans les hôpitaux. Dans certains centres
hospitaliers universitaires (CHU), il y a 33 % de personnel administratif
– n’est-ce pas, cher Thibault Bazin – et 66 % de soignants ;
or je pense qu’il faut plus de soignants que d’administratifs.
Je regrette beaucoup que nous ne soyons pas parvenus à encadrer les ruptures
conventionnelles, alors que leur nombre est passé de 280 000 à
515 000 et que nous ne soyons pas non plus parvenus à un dispositif
opérant concernant l’assurance chômage.
Le groupe Les Démocrates a fait des propositions, notamment sur les allègements
de charges sociales. Nous avons proposé de faire cette année un effort de
3,1 milliards pour minorer ces dépenses : cela paraît indispensable
pour améliorer la compétitivité des entreprises.
Sur les retraites, nous avons transmis une proposition au gouvernement. Nous
refusons l’année blanche pour ceux qui ont des petites retraites ; nous
souhaitons qu’un effort soit fait en leur faveur. Nous avons déposé des
amendements en ce sens.
Nous vous proposons une TVA pouvoir d’achat qui permettra d’augmenter le
montant sur la feuille de paie sans que cela coûte plus cher aux chefs
d’entreprise, avec une compensation de TVA. Cela permettra d’augmenter enfin ce
qui est marqué en bas à droite sur la feuille de paie, c’est-à-dire le revenu
net, sans que cela coûte plus cher aux entreprises.
Cependant, vous aurez compris qu’il s’agit là d’un nouveau replâtrage. J’espère
qu’un compromis sortira de l’examen du PLFSS pour 2026, mais rien ne se fera si
nous n’avons pas le courage de refonder la sécurité sociale. Pour cela, il faut
déterminer ce que paie l’assurance maladie et ce que paient les mutuelles,
bâtir une loi pluriannuelle – que nous appelons de nos vœux depuis tant d’années –, définir
des territoires de santé où public et privé soient décloisonnés et où les soignants et les usagers
agissent en responsabilité. Il
faut réorganiser les hôpitaux : arrêtons
de placer uniquement des administratifs à leur tête, adoptons une organisation
qui associe un soignant et un membre de l’administration. Osons le virage
ambulatoire et réalisons-le ; en effet, sans lui, rien ne se fera car les
dépenses hospitalières continueront d’exploser. Arrêtons aussi, en matière de
dépendance et de handicap, de couper les compétences entre les départements et
l’État, car c’est une source d’inefficacité.
Vous l’aurez compris, mes chers collègues, nous sommes sur le chemin du
compromis. Nous le ferons parce que nous devons absolument sauver la sécurité
sociale. Mais si nous ne bâtissons pas de réformes structurelles, je vous le
dis simplement, nous ne passerons pas le cap de 2028. Celui qui devra gérer ce
département ministériel au lendemain de l’élection présidentielle ne pourra pas
le faire et répondre aux attentes de nos concitoyens. En revanche, si nous
spécialisons les remboursements entre les mutuelles et l’assurance maladie, si
nous appelons à cet acte de responsabilité posé, le système sera enfin
soutenable. J’en appelle donc à un élan collectif pour faire aboutir le PLFSS.
J’ajoute un dernier mot : si le projet de loi de financement de la
sécurité sociale n’était pas adopté, vous irez expliquer aux Françaises et aux
Français qu’avec une loi spéciale, les crédits de 2025 sont reconduits. Vous
parlez d’austérité, mais dans ce cas ce sera bien pire, parce que leur pouvoir
d’achat et leur couverture seront diminués et vous en porterez la
responsabilité – j’imagine
que vous réfléchirez bien avant. (
► Autres
● Commission européenne
Stéphane Séjourné (Vice-président exécutif à la Prospérité et à la Stratégie
industrielle)
> L’Europe ne doit jamais
devenir une chaîne d’assemblage pour technologies chinoises. Elle doit libérer
son marché à l’intérieur, et mieux se protéger contre la concurrence déloyale
de l’extérieur.
> 2035 ne doit
pas être un totem. Sauver l’industrie automobile européenne c’est s’attaquer à
tous les leviers.
- Booster les volumes
- Utiliser toutes les solutions pour décarboner
- Protéger nos entreprises de la concurrence déloyale
- Répondre aux attentes des consommateurs.
● Organisations centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)
Valérie Hayer (députée, présidente)
> Trois ans d'angoisse, trois ans d'attente insupportable pour leurs
familles, pour leurs amis, et enfin la joie, le soulagement de leur libération.
Cécile Kohler et Jacques Paris sont enfin libérés de leur prison iranienne.
Merci à la diplomatie française pour leur mobilisation continue et sans faille
!
> Le parti Slovaquie Progressiste est mobilisé pour réformer l'économie du pays, renforcer une société civile dynamique et indépendante et garantir un Parlement professionnel au service de l'intérêt national. La Slovaquie n'a pas besoin d'un gouvernement soumis aux puissances situées à l’Est. Renew Europe se tient aux côtés de tous ceux qui choisissent l'ouverture, le progrès et une voie véritablement européenne, dans l'esprit des Pères fondateurs.
Bernard Guetta (député)
> [Opinion : Donald Trump en manque d’alliés] Dos au mur, il a
retrouvé la mémoire. Face à une Chine qui l’a fait plier sur les droits de
douane en menaçant d’interdire l’exportation de terres rares vers les
Etats-Unis, Donald Trump s’est soudain souvenu qu’il avait des alliés qu’on
disait hier « occidentaux ».
A l’issue d’une réunion du G7, son ministre de l’énergie a donc acté avec les
ministres japonais et canadien, français, allemand, britannique et italien la
création, vendredi dernier, à Toronto, d’une Alliance pour la production des
minéraux critiques. Même si son nom n’est pas prononcé, il s’agit là de briser
le quasi-monopole que la Chine a su s’assurer en extrayant 60% de ces minéraux
et en en raffinant, surtout, 90% de la production mondiale.
Les investissements demandés sont considérables. Il faudra des années aux pays
du G7 pour rattraper le temps perdu mais l’essentiel est que le rapport de
forces instauré par Xi Jinping a entrouvert les yeux de l’homme qui disait
encore, le 27 février dernier : « l’Union européenne a été créée pour arnaquer
les Etats-Unis ». Non seulement Donald Trump oubliait alors que l’unité
européenne avait eu pour double objectif, encouragé par Washington, d’en finir
avec des siècles de guerre et d’organiser un front commun face à l’URSS mais il
avait tout fait depuis pour nuire à l’Union et tenter de se rapprocher du
Kremlin.
Il y n’y eut pas que l’imposition de droits de douane sur les produits
européens. Il y eut aussi l’humiliation de Volodymyr Zelenski dans le bureau
ovale, le discours du vice-président Vance à Munich accusant l’Europe de tous
les maux, la volonté affichée d’annexer le Groenland, le règlement de paix
proposé à Poutine par-dessus la tête des Ukrainiens et le si militant et
constant soutien politique aux extrêmes-droites européennes et notamment à
l’Alternative für Deutschland.
La liste n’est pas exhaustive et toute la question est ainsi de savoir si
Toronto amorce un tournant ou n’est que l’exception qui confirme la règle.
D’un côté, Donald Trump a toutes les raisons de préférer qu’il y ait 27 Europe
plutôt qu’une. Avec ses 450 millions d’habitants, son pouvoir d’achat, sa
richesse et ses Universités, l’Union est effectivement le plus sérieux des
concurrents économiques des Etats-Unis. Si elle parvient à maintenir son
soutien à l’Ukraine et à donner corps à son projet de Défense commune, elle
deviendra aussi un concurrent stratégique et ce n’est pas tout. Avec son niveau
de protection sociale et de redistribution fiscale, elle est également un
modèle socio-politique que ce président et ses amis veulent détruire car il
est, à leurs yeux, l’exemple que le monde ne doit pas suivre.
D’un autre côté, Donald Trump vient de découvrir que Vladimir Poutine pouvait
dédaigner la main qu’il lui tendait et, pire encore, que Xi Jinping pouvait
relativiser la toute-puissance américaine à la face du monde. Plus les mois
passeront, plus Donald Trump devra comprendre que les Etats-Unis font face à
une Chine qui entend prendre, avec le soutien de la Russie, une revanche
historique sur l’Occident euraméricain. Ce n’est autrement dit pas une petite
bataille qui s’annonce et avec un front intérieur qu’il ne cesse de diviser,
Donald Trump pourrait bientôt ressentir une grande solitude car qui voudra se
ranger à ses côtés dans cette bataille forcément coûteuse et difficile ?
Après avoir si brutalement malmené le Canada, le Mexique et le Brésil, suscité
tant d’inquiétudes en Asie et si profondément trahi les Européens en voulant
s’entendre sur leur dos avec le Kremlin, Donald Trump aura beaucoup de gens à
rassurer pour trouver les soutiens qui lui seront nécessaires. Il lui faudra
faire oublier que, dans sa bouche, les Mexicains étaient le mal absolu et le
Canada promis à l’annexion. Il lui faudra surtout partager avec les Européens
le poids de l’aide à l’Ukraine et accepter que l’augmentation de leurs dépenses
militaires ne profitent pas à des entreprises américaines mais européennes.
Pascal Canfin (député)
> Bonne nouvelle pour le climat : le Conseil adopte enfin son objectif
climat 2040.
Le Conseil environnement, qui réunit les ministres de l’environnement
européens, a adopté ce matin la cible climat européenne pour 2040. L’Europe
devra diminuer ses émissions de 90% en 2040 par rapport à 1990. Cet objectif
complète l’architecture climat européenne ; désormais chacune des
décennies jusqu’à 2050 est bornée pour atteindre la neutralité climatique : -55
% en 2030, - 90 % en 2040 et la neutralité carbone en 2050.
En conséquence, les ministres de l’environnement ont aussi pu adopter à l’unanimité
la contribution de l’Europe à la COP30, l’un des éléments centraux de l’Accord
de Paris ; celle-ci sera une fourchette entre 66,25% et 72,5% de réduction
d’émission en 2035 par rapport à 1990. Le fait d’avoir un objectif à -90% en
2040 nous porte naturellement vers la tranche haute de cette fourchette, soit
autour de -70/72% en 2035.
Cette décision prise ce matin apporte une prévisibilité fondamentale pour les
entreprises et les investisseurs en Europe. Inversement une absence d’accord
aurait constitué un signal catastrophique pour l’ambition climatique de notre
continent.
Un élément clé de cet accord est qu’une partie des réductions de CO2 seront
réalisées non en Europe mais en dehors de l’Europe. Pourquoi ? Parce que plus
le temps passe, plus le coût de réduction des tonnes de CO2 en Europe risque
d’augmenter. Or, l’enjeu climatique est mondial. Aider les pays du Sud à
réduire leurs propres émissions est donc clé et cela peut être fait avec des
projets qui nous coûteront moins cher. C’est pourquoi l’accord prévoit que
jusqu’à 5 % des réductions pourront être réalisées en dehors de l’UE en
utilisant l’article 6 de l’Accord de Paris. Ces crédits pourront être utilisés
à partir de 2031.
Pour parvenir à cet accord différents compromis ont dû être réalisés, mais
aucun d’entre eux ne remet en cause l’importance de cet accord. L’Europe est le
continent au monde qui se dote de l’objectif 2040 le plus ambitieux et
contribue ainsi à créer une dynamique à la COP30 qui s’ouvre dans quelques
jours à Belém.
Reste d’ici là une étape clé : le vote du Parlement européen car la loi climat
est prise en codécision entre le Parlement et le Conseil. Nous votons la
semaine prochaine et je me bats maintenant pour que le Parlement vote un texte
identique au Conseil pour que l'on puisse dès le début de la COP climat avoir
un accord européen finalisé.
Sandro Gozi (député)
> [Poupées pédocriminelles de Shein] On ne peut pas laisser des
plateformes vendre des sex-dolls à l’apparence de mineurs et prétendre que
c’est « la liberté du e-commerce ». Shein n’est pas un modèle et le BHV est
complice. Réguler les plateformes, maintenant.
> L'élargissement signifie la réforme, tout simplement. Si la Commission et le Conseil sont incapables d'entamer ce débat, nous manquons de sincérité envers les pays candidats et envers nous-mêmes. La demande du Parlement européen est très claire, comme en témoigne l'adoption de mon rapport le mois dernier : réformons l'Europe pour unifier le continent. Retarder le débat institutionnel risque de créer une Europe à deux vitesses, tout en détournant l'attention du véritable problème : l'UE, telle qu'elle est, n'est pas adaptée à sa mission… et encore moins avec 30 membres ou plus. »
● Personnalités
centristes
Clément Beaune (haut-commissaire au
Plan)
> [Poupées pédocriminelles de Shein] Face aux plateformes voyous,
il est possible d’agir! Shein À l’échelle européenne surtout, car c’est un défi
mondial, brutal, qui va durer.
Sarah El Hairy (haut-commissaire à l’Enfance)
> Prévenir, protéger, accompagner : nous continuerons d’agir, ensemble,
pour que chaque enfant grandisse en sécurité. Hier, aux côtés de l’association Faire
face, nous donnions la parole à ceux qui ont vécu le harcèlement scolaire. Ce
fléau détruit des vies à l’école et en ligne.
> En cette Journée de lutte contre le harcèlement scolaire, aux côtés de e-enfance 3018. Le harcèlement franchit les portes de l’école et poursuit les enfants en ligne. Continuons plus que jamais à prévenir et accompagner en formant à la pair-aidance et aux usages numériques.
> [Scandale Shein : une entreprise française expatriée fabrique aussi des poupées sexuelles à l’effigie d’enfants, dénonce une association Mouv’Enfants] Les faits révélés par Mouv’Enfants sont d’une gravité absolue. Protéger les enfants n’est pas négociable.

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