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mardi 9 septembre 2025

Propos centristes. France – Spécial vote de confiance à l’Assemblée et chute du gouvernement Bayrou


Voici une sélection, ce 9 septembre 2025, des propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux concernant le vote de responsabilité des députés à la suite du discours de François Bayrou sur sa demande de confiance envers sa politique.

► Gouvernement
[Nota: Ce gouvernement est dirigé par un centriste, François Bayrou ; nous avons donc décidé de reprendre les propos de tous les ministres puisqu’ils agissent sous l’autorité d’un Président de la République et d’un Premier ministre centristes/centraux ; néanmoins nous avons fait une distinction avec d’un côté les ministres centristes-centraux et les autres puisqu’il s’agit d’un gouvernement de coalition du fait que le Président de la République et le Premier ministre ne disposent pas d’une majorité à l’Assemblée nationale]

Ministres centristes/centraux
François Bayrou (Premier ministre)
[Discours prononcé à l’Assemblée en vue d’obtenir la confiance]
Cette épreuve de vérité, comme chef du gouvernement, avec l’assentiment du Président de la République, je l’ai voulue.
J’ai voulu ce rendez-vous. Et certains d’entre vous, les plus nombreux, les plus sensés sans doute, ont pensé que c’était déraisonnable, que c’était un trop grand risque.
Or je pense exactement le contraire. Le plus grand risque était de ne pas en prendre, de laisser se continuer les choses sans rien changer, de faire de la politique comme d’habitude, de faire durer sans prendre les décisions courageuses qui s’imposent, jusqu’au moment où l’irréparable est là, où l’on arrive au bord de la falaise.
Ce dont nous traitons aujourd’hui, ce n’est pas une question politique, c’est une question historique.
Les questions politiques, ce sont celles qui concernent les partis, le pouvoir, les gouvernants, les rivalités des uns avec les autres. Les questions historiques ce sont celles qui concernent les peuples et les nations.
Les questions politiques, ce sont celles qui concernent les adultes qui se disputent, les questions historiques, ce sont celles qui concernent les enfants et le monde que nous leur construisons.
Les questions politiques, ce sont des questions pour la prochaine élection. Mais les questions historiques ce sont des questions pour la prochaine génération.
Des questions pour demain qui se jouent aujourd'hui.
Les grandes questions du pays
Tous nous savons que notre pays, au-delà de l’orientation décisive qui doit se trancher aujourd’hui, se trouve devant un immense champ de questions qui vont appeler dans les années qui viennent à des changements profonds.
En cinq minutes je veux citer les plus graves.
Nous sommes devenus depuis l’an 2000, un pays qui produit moins que les autres, moins que nos voisins. Notre retard de production sur nos voisins les plus proches, sur nos voisins allemands ou belges, mesuré par le chiffre du PIB par habitant, est de 15%, sur nos voisins néerlandais de plus de 30%. Et ce malgré les efforts faits ces dernières années sur la création d’entreprises, sur l’emploi, sur l’investissement avec France 2030.
Imaginez ce que seraient nos revenus familiaux et les ressources de l'État si nous avions 15 ou 30% de plus à partager, nos salaires de 15 ou 30% plus élevés, les ressources de l'État de 15 à 30% plus abondantes. Si nous avions la production de nos voisins, la France n’aurait aucun problème de déficit, elle n’aurait pas de problème de dette. La production, c’est donc notre urgence nationale.
Parallèlement, et pas sans lien, nous sommes devant un immense problème d’éducation nationale. Notre école, notre collège, notre lycée, nos universités, jadis autant d’exemples pour la planète entière, aujourd’hui déclassés, avec une chute sur la maîtrise des fondamentaux, sur l’écrit, sur la lecture, sur la langue, sur l’arithmétique élémentaire, des difficultés sur l’orientation, trop précoce, trop angoissante, trop mécanique, et n’assurant pas la promesse républicaine : égalité des chances d’où qu’on vienne, et s’il le faut, deuxième chance, troisième chance !
Nous sommes devant une immense question de modèle social. Inventé il y a 80 ans, sous l’inspiration du Conseil National de la Résistance et aujourd’hui déficitaire, déstabilisé par la démographie, par le vieillissement des Français, par le déséquilibre du système de retraites.
Nous sommes devant une immense question de logement, logement des familles, parcours de la location à la propriété pour ceux qui le souhaitent, depuis le logement des jeunes, des étudiants, jusqu’au logement d’urgence. Modèle à réinventer.
Nous sommes le pays du monde qui a le mieux identifié l’enjeu écologique, le développement durable, la production décarbonée, c’est une fierté, mais en un temps où cet enjeu est battu en brèche un peu partout sur la planète, c’est un défi de mobilisation générale.
Nous sommes devant une immense exigence et une inquiétude, liées à la sécurité, à la sécurité de tous les jours, au respect de l’intégrité des biens et des personnes. Et nous savons que cette inquiétude, c’est d’abord celle des plus fragiles. Sécurité et justice, les deux faces de notre premier devoir d’État.
Nous sommes devant la question que les migrations posent à nos pays et à nos sociétés, migrations liées aux différences de développement, à la misère chez les uns avec une démographie expansive, à l’abondance chez les autres avec une population déclinante, sans compter la déstabilisation climatique. Avec deux obligations, contrôler et maîtriser les arrivées, et intégrer ceux qui sont et seront là, les intégrer, dans ma conviction, par le travail, par la langue, par l’engagement à respecter nos principes de vie.
Et je dois ajouter l’aménagement du territoire dans l’hexagone, avec des déséquilibres entre les métropoles et les déserts français. Transport, équipement, centres de décision, les territoires sont en demande, et on souvent l’impression que nul ne les entend.
Et nos outre-mer avec des enjeux de vie quotidienne et de destin, dont nous savons qu’ils doivent être totalement réinventés et que le gouvernement a saisis dès son installation.
Tout cela est immense et urgent, magnifique cathédrale à reconstruire pour un peuple qui le mérite, un peuple avec des capacités à nulle autre pareilles, premier rang dans le monde pour les sciences fondamentales, pour les mathématiques, pour la physique, pour la chimie, pour la génétique, pour la pharmacie, et pour les technologies, pour le quantique, pour l’algorithmique, pour la robotique ! Premier rang dans le monde à l’égal des empires, pour le spatial, pour l’aviation, pour les hélicoptères, pour la construction navale, pour les sous-marins, pour les centrales nucléaires. Mais une économie qui ayant conquis les sommets doit reconstruire les camps de base, rééquilibrer son commerce extérieur, de l’agriculture, de l’industrie, de l’automobile, où nous avons des atouts, à l’équipement de la maison dont nous sommes presqu’absents.
La question vitale
Mais tout cela est aujourd’hui soumis à la question dont tout dépend, à la question vitale, d’urgence vitale, je veux dire où notre pronostic vital est engagé, dont dépend notre État, notre indépendance, nos services publics, notre modèle social, la question de la maîtrise de nos dépenses, la question du surendettement.
Votre soutien, l’accord minimal sans lequel je ne pourrai pas poursuivre ma mission, je le demande à l’Assemblée nationale sur un seul point mais décisif : le constat de la situation du pays.
La France n’a pas connu de budget en équilibre depuis 51 ans. Depuis 51 ans, tous les ans, les dépenses s’accroissent, les déficits se répètent et les dettes s’accumulent. Tous les ans, nous dépensons plus que nos ressources de l’année, et souvent beaucoup plus.
Cela se justifie bien sûr quand il faut passer des crises. La crise des subprimes, crise financière mondiale sous Nicolas Sarkozy, et l’incroyable succession de coups du sort depuis 2020, Covid, guerre en Ukraine, crise énergétique, inflation, et menaces en tout genre.
Mais nous ne revenons jamais en arrière. C’est devenu un réflexe. Pire encore, une addiction. Les dépenses ordinaires du pays, les dépenses pour notre vie de tous les jours, pour les services publics, pour les retraites, pour rembourser nos feuilles de sécu, nous avons pris l’habitude de les financer à crédit ! Donc dépassement systématique de dépenses !
Chaque année, pour acquitter chaque euro de dépassements de dépenses, il a fallu emprunter, comme un ménage ou une entreprise empruntent à la banque quand ils ont un déficit. Un euro de déficit, c’est un euro de dette supplémentaire. Et l’addition des déficits, par milliards tous les ans, nous a conduits à une écrasante accumulation, 3415 milliards d’euros de dettes à l’heure précise où nous parlons.
Cette accumulation a un prix, c’est la ponction que le service de la dette représente tous les ans, ce qu’il faut payer aux créanciers pour les intérêts et la part de capital qu’on doit rembourser.
Et cela on est obligé de l’acquitter ! Sinon c’est la banqueroute. Si on ne le faisait pas, on ne trouverait plus à emprunter un centime. Or nous ne pouvons pas vivre sans emprunter, ni pour payer les fonctionnaires, ni pour les retraites, ni pour la sécu. Ni pour remplir nos obligations d’emprunteurs.
D’ores et déjà, nos obligations de remboursement annuel, intérêts et part à rembourser du capital, dépassent et de loin ce que notre pays produit en plus chaque année par sa croissance, par ses progrès, en plus de l’année précédente.
Il faut avoir les chiffres précis en tête parce que ces chiffres ne sont nullement abstraits, ils disent une chose évidente et que nous ne pouvons pas faire semblant d’ignorer. Chaque année, à notre rythme annuel de croissance et d’inflation, chaque année la France produit un peu plus que l’année précédente, pour un montant de 50 milliards d’euros environ.
Face à ces 50 milliards en moyenne de richesses produites, en 2020, les annuités qu’il nous fallait verser représentaient environ 30 milliards par an. En 2024, c’était 60 milliards. Cette année, 67 milliards. L’année prochaine, en 2026, 75 milliards. L’année suivante, 85 milliards. À la fin de la décennie, dit la Cour des Comptes, 107 milliards.
50 milliards créés par le travail, plus de 100 milliards transférés à nos créanciers. Le double ! Autrement dit, tout le travail, l’inventivité du pays pour progresser, pendant une année, tout ce progrès, que nous voulons pour les nôtres, pour nos enfants, est entièrement reversé à nos créanciers ! Et la majorité de nos créanciers sont étrangers. Dépenses obligatoires et totalement improductives. Pas un emploi de plus, pas un service amélioré. Pas un équipement mis en place. Notre pays travaille, croit s’enrichir, et tous les ans s’appauvrit un peu plus.
C’est une silencieuse, souterraine, invisible et insupportable hémorragie.
Si c’est insupportable, on ne doit pas le supporter. C’est le sens de la déclaration du gouvernement devant l’Assemblée nationale.
Comme capitaine du navire, informé de la voie d’eau qui s’élargit sans cesse, du flot qui envahit nos cales, je dis que notre devoir est d’abord, tout de suite, de nous mettre à l’étancher ! Nous devons nous y mettre tous !
Alors on me dit, ce n’est pas urgent, ça peut attendre, vous êtes trop impatient, vous voulez aller trop vite, le bateau flotte encore, il ne faut pas troubler les passagers et l’équipage !
Là est la confrontation des points de vue, là est la prise de responsabilité de chacun.
Je dis au contraire que si nous voulons la sauvegarde du navire sur lequel nous sommes et sont nos enfants, il faut agir sans retard, et que ce n’est pas hors d’atteinte. Cela demande seulement la mobilisation de tous, et un effort modéré de chacun si on s’y prend à temps.
Mais il convient même brièvement d’élargir l’analyse, de dépasser les conséquences sur la vie des Français, et d’envisager, je veux le faire devant vous, ce que seraient les conséquences sur le destin de la France.
Nous tous, d’où que nous venions, nous sommes les héritiers de la France. C’est ce destin unique entre les peuples, d’une puissance moyenne par le nombre de ses habitants, mais à vocation universelle, qui nous fait ce que nous sommes.
Et aujourd’hui, le destin de la France, notre mère patrie, notre nation inscrite dans l’histoire, se trouve menacé par nos quotidiennes impérities.
Pour une nation, la question de l’influence est vitale, la capacité à faire rayonner des valeurs. Nos valeurs, françaises et universelles, partout menacées, les droits de l’homme, et d’abord le droit des femmes, le droit au respect et à la liberté des femmes, le droit des enfants, le droit à la liberté et au respect de la vie privée, le droit à la libre opinion, à la libre conviction, le droit à la libre religion, à la libre philosophie, le droit à se former, cet ensemble de droits comme il n’y en eut jamais, dans aucune société, depuis que le monde est monde, tout cela qui le défend sinon la France ?
Et comment la France peut-elle défendre cet ensemble de valeurs, lui donner sens avec et par l’Union européenne, si elle s’avère faible, si elle a perdu la crédibilité de sa souveraineté ?
Nous ne sommes pas, à cet instant, défenseurs de nos seuls intérêts, de notre santé, de notre prospérité ! Nous sommes les défenseurs menacés d’un bloc de valeurs lui aussi menacé. De notre capacité à l’indépendance et à la souveraineté dépend notre capacité d’influence. Du respect que la France impose aux autres, dépend le respect qu’on portera à ses valeurs.
La soumission à la dette, c’est comme la soumission par la force militaire. Dominés par les armes, ou dominés par nos créanciers du fait d’une dette qui nous submerge, dans les deux cas nous perdons notre liberté.
Et dans les deux cas, il ne tient qu’à nous de nous émanciper, de retrouver le chemin de la liberté. Cela ne demande qu’un effort sur nous-mêmes !
C’est pourquoi la France a sous l’autorité du Président de la République, et par le vote de ses parlementaires, choisi un plan d’équipement de ses armées, de ses hommes et de ses matériels, la loi de Programmation militaire. Cette loi, vous le savez, il est nécessaire non seulement de la respecter mais de l’abonder par des investissements complémentaires décidés en raison des dangers de toute nature auxquels notre pays et notre continent sont exposés.
Ces investissements complémentaires nécessaires sont inscrits, pour 3 milliards supplémentaires dès cette année, dans le plan présenté aux Français au mois de juillet.
Et c’est pourquoi, de la même manière, le gouvernement propose au pays un plan pour aller vers le désendettement, pour que la France échappe en peu d’années à l’inexorable marée de dettes qui la submerge ! En quatre années, et c’est un délai raisonnable dans la vie d’un pays et de ses habitants, ce n’est pas que nous n’aurons plus de dettes, mais la dette n’augmentera plus !
Voilà le plan. Atteindre en 2029 le seuil de 3 % de déficits publics annuels, seuil à partir duquel la dette n’augmente plus.
Et si la dette n’augmente plus, alors le travail des Français, leur inventivité, leur créativité, leur confiance retrouvée remettront le pays à flots et plus vite qu’on ne croit.
Tout nous y invite, les technologies d’un monde qui va de révolution en révolution, l’intelligence artificielle, notre créativité intellectuelle, culturelle, artistique et notre recherche. Si nous nous libérons de ces chaînes qui nous entravent, alors tous les épanouissements seront ouverts aux Français d’aujourd’hui et aux générations qui viennent. Tout est prêt, tout est en germe. Ne manque que la détermination de ceux qui veulent en sortir.
Les jeunes premières victimes du surendettement
Cela oblige à des efforts, mais des efforts modérés, des efforts qu’un pays doit considérer supportables. Dépenser un peu moins que ce qui était attendu ou programmé. Freiner les dépenses, les étaler dans le temps. Mais affirmer devant nos concitoyens et à la face du monde que si personne ne sera abandonné, ce sont d’abord et avant tout les jeunes dont nous devons nous occuper.
J’ai été frappé des messages que j’ai reçus pour avoir évoqué les plus jeunes, et le poids qui pèse sur leur génération.
Ils portent et vont porter, pendant vingt ou trente ans, ou davantage encore, le poids des milliers de milliards des dettes que leurs aînés ont contractées et qu’ils vont, eux, devoir endosser. Pas contractées pour équiper le pays pour ces jeunes, pas décidées pour leur avenir ! Des milliers de milliards de dettes consacrées à éponger les dépenses courantes, de la vie de tous les jours, qu’un pays normal devrait assumer à chaque génération pour son compte !
Depuis des décennies, sur ce point, nous avons rompu le contrat de confiance entre générations qui est la base du contrat social. J’ai été frappé de vérifier combien les plus jeunes se sentent génération sacrifiée, « nous n’aurons pas de retraite ! La retraite ce ne sera jamais pour nous ! » Le double enjeu qu’ils rencontrent et souvent le double échec dans la recherche du travail et la recherche du logement dans certaines villes et certaines régions, notamment du logement étudiant.
Génération qui ne se voit pas d’avenir commun. Cette situation est insupportable du point de vue démocratique, insupportable du point de vue civique, autant que du point de vue moral.
La prise de conscience, c’est aussi celle-là. Que les plus avancés en âge unissent leurs efforts pour alléger la dette que les plus jeunes devront acquitter ! Ne leur dites pas que vous les aimez, que vous veillez sur eux, si vous faites semblant d’ignorer la charge écrasante accumulée sur leurs épaules ! 
Aveuglement et simplismes
J’ai parlé de prise de conscience. Ayant vécu ces derniers mois dans cet exercice inédit, je crois sans précédent, de transparence entre citoyens, j’ai vu la puissance des forces qui veulent qu’on continue à fermer les yeux.
Même s’il y a un fait nouveau. Depuis quelques semaines, la première phrase de ceux-là est devenue : « nous ne nions pas la situation ! » Mais ils ajoutent aussitôt : « nous sommes en désaccord avec la méthode, avec les décisions prises, avec le rythme du désendettement, avec l’identification des causes, et nous combattrons tout cela de toutes nos forces. Et c’est pourquoi nous voulons faire tomber le gouvernement qui nous invite à l’effort. »
Les uns disent (et ne croyez pas que j’ignore l’efficacité du discours) : ce sont les immigrés qu’il faut mettre à contribution, ce sont les étrangers qui sont la cause de tout, c’est auprès de ceux-là que nous gaspillons notre argent et qu’il faut taper dans la caisse. Ou bien de la part des mêmes : c’est l’Europe, nous nous ruinons à respecter nos engagements ! Vingt milliards là, dix milliards ici, vous voyez que c’est facile.
Je suis d’accord, je l’ai dit, pour qu’on vérifie, mesure par mesure s’il y a des anomalies, des injustices au détriment de nos compatriotes. J’ai pris la décision d’intervenir à ce sujet sur l’aide médicale d’État pour faire entrer dans la norme le rapport présenté par Claude Evin et Patrick Stefanini, et j’ai été reconnaissant qu’ils rappellent que c’est le premier gouvernement qui prend en compte leur rapport depuis deux ans qu’il a été déposé. Mais j’ai entendu des voix qui disaient : « ça me soulève le coeur ! »
Mais en tout état de cause, l’addition des économies est très loin de représenter un ordre de grandeur à la dimension du problème.
Ou bien, autre discours, ce sont les riches qu’il faut faire payer ! Et là encore je ne sous-estime pas l’efficacité du discours ! Bernard Arnault et ses semblables sont devenus les cibles emblématiques d’une pensée magique, ils sont comme ces poupées vaudous dans lesquelles on plante des aiguilles pour leur faire mal et les atteindre j’imagine au portefeuille.
On m’accordera que je ne suis ni un défenseur attitré ni un stipendié de ces réussites, Mais je n’oublie pas ce qu’elles font tous les jours pour le pays, les 40 milliards d’excédent du commerce extérieur dans le secteur du luxe, la valorisation de l’image de la France qui contribuent à l’industrie comme au tourisme, les dizaines de milliers d’emplois. 
On nous dit : il suffit de leur prendre ce qu’ils ont, ou une large part de ce qu’ils ont, ou chaque année 2% de ce qu’ils ont et les problèmes de la France seront réglés.
On oublie deux choses essentielles : la première est qu’un pays comme le nôtre a besoin d’investisseurs. Le 1 % des plus hauts contribuables assume une large part de l’investissement privé dans l’appareil productif en France.
Et on oublie une deuxième conséquence : dans le monde de frontières ouvertes où nous vivons, ceux qui sont ciblés ont une réplique très simple et très immédiate. Ils déménagent ! Ils ont pléthore de pays pour trouver un refuge fiscal : le Luxembourg, la Belgique, la Suisse, les Pays-Bas pour les entreprises. Demandez à nos voisins britanniques. Ils ont décidé de taxer les étrangers qui étaient depuis des années exonérés de fiscalité. Ceux-là ont déménagé, la conséquence : le prix de l’immobilier a explosé… à Milan.
Mentionnons au passage que ce type de fiscalité est interdit par le Conseil constitutionnel qui l’a depuis longtemps déclaré confiscatoire et donc inconstitutionnel !
Mais je réaffirme ici qu’il conviendra de trouver un type de contribution qui fasse que les très hauts revenus et les très hauts patrimoines soient appelés à participer spécifiquement à l’effort national. Et qu’un travail en profondeur soit conduit pour éviter que soient mis en place ou que se perpétuent des stratégies d’optimisation fiscale manifestement anti-égalitaires, et bien que juridiquement correctes, moralement discutables.
Les solutions de facilité, celles qu’on vend aux Français à longueurs de discours, ne suffiront jamais.
Notons au passage qu’entre ceux qui affirment « nous allons instituer 20 ou 30 milliards d’impôts nouveaux » et ceux qui stipulent « pas un euro d’impôts supplémentaires », entre ceux qui disent « nous allons prendre les ressources dépensées pour les étrangers » et ceux qui déclarent qu’ils s’y opposeront « jour et nuit et jusqu’au bout », la conjonction des forces qui annoncent qu’elles vont additionner leurs voix pour faire tomber le gouvernement, c’est un tohu-bohu qui se prépare pour la France.
Et pardonnez-moi de le rappeler à ce moment, le problème, la menace, le risque pour la France demeurera entier ! 
Parce que Mesdames et Messieurs les députés, vous avez le pouvoir de renverser le gouvernement, mais vous n’avez pas le pouvoir d’effacer le réel.
Le réel demeurera inexorable, les dépenses continueront d’augmenter, et le poids de la dette, déjà insupportable, sera de plus en plus lourd et de plus en plus cher !
Il n’y a donc qu’un chemin pour que notre pays s’en sorte, aujourd’hui, comme dans les années 50 quand le général de Gaulle et un peu plus tôt Pierre Mendès-France affirmaient tous les deux pour l’un qu’un « pays qui n’est pas capable d’équilibrer ses finances publiques est un pays qui s’abandonne » et pour l’autre « je refuse que l’équilibre des finances publiques se fasse par l’accroissement chronique de la dette!»
C’est la question précisément qui est posée aujourd’hui.
Un chemin pour l’avenir
Mesdames et Messieurs les députés, dans cette démarche inédite qui vise à mettre tous les parlementaires face à leur responsabilité propre, personnelle, humaine, tous ceux qui voient bien que quelque chose ne va pas, même s’il est plus commode d’ignorer cette évidence, dans cette démarche, il y a une certaine idée de la démocratie, et du gouvernement d’un peuple.
J’ai choisi de m’adresser à vous comme si le destin n’était pas écrit. Comme si la réponse de l’Assemblée nationale à l’engagement de responsabilité n’avait pas été annoncée à cors et à cris, sur tous les tons et toutes les antennes, de la part du plus grand nombre des groupes de cette Assemblée.
Je m’adresse à vous en prenant nos principes au pied de la lettre, principes énoncés à l’article 27 de la Constitution : « Le droit de vote des membres du Parlement est personnel ». Ce qui veut dire qu’en principe, les mots d’ordre n’ont pas leur place ici. Ce qui a sa place ici, c’est la conscience personnelle de chacun des députés de la nation.
Tous les partis politiques qui ne font pas partie du gouvernement ont annoncé leur décision de renverser ce gouvernement, exploit tout relatif, puisque ce gouvernement est sans majorité, ni majorité absolue, ni majorité relative. Gouvernement dont la chute irrévocable était annoncée depuis la première minute de son existence.
Ici, une précision. J’ai une haute idée des mouvements politiques. Je me suis engagé quand j’avais à peine plus de vingt ans, dans celui auquel j’adhère encore aujourd’hui. Je ne l’ai jamais quitté. Je l’ai défendu quand nous n’étions qu’une poignée à y croire encore. Je l’ai porté envers et contre tous, et je suis fier de la génération de responsables qui m’entourent aujourd’hui. Et je suis certain que sur beaucoup de ces bancs, le même sentiment d’intime fidélité et de fierté avec le parti auquel ils adhèrent est partagé.
Mais les partis politiques ont aussi un défaut fondamental, qu’a si précisément vu, y compris à son détriment, le général de Gaulle : c’est que leur logique toujours les conduit à la division.
C’est une malédiction, que nous vérifions à cet instant. Notre pays a le plus urgent besoin de lucidité, il a le plus urgent besoin d’unité. Et c’est la division qui menace de l’emporter, qui menace son image et sa réputation.
Les forces politiques qui annoncent qu’elles vont faire tomber le gouvernement, ce sont les forces politiques les plus opposées entre elles, celles qui se désignent comme ennemies, celles qui sont incompatibles par les idées autant que par les arrière-pensées !
Ce qu’elles préparent, si leur logique de division l’emporte, je l’ai déjà dit c’est le tohu-bohu, le désordre où chacun hurle dans son coin et dont rien de bon ne peut sortir.
Le gouvernement, par ma voix, engage devant vous sa responsabilité.
Ce qui signifie que, par ma voix, à la tribune, il dit : Mesdames et Messieurs les députés, le problème dont nous vous saisissons, comme représentants de la nation, nous paraît si grave, il implique si profondément chacun de nos concitoyens, qu’il requiert votre soutien.
Sans un soutien minimal de la part des Français, représentés ici par leurs députés, l’action exigeante et courageuse qu’il implique n’a aucune chance de pouvoir s’imposer.
Et s’il n’y a pas ce soutien minimal, cette entente minimale entre les grandes sensibilités du pays, sur le constat et sur l’impérieuse trajectoire de redressement, alors l’action du gouvernement serait vouée à l’échec, et pire encore, elle n’aurait pas de sens.
S’il s’agit de faire semblant, de ménager la chèvre pour obtenir le chou, de se rendre aux logiques de marchandages et de divisions, de dissimuler l’essentiel pour communiquer sur le secondaire, en sachant qu’on continue la marche vers l’accident, je ne serai pas l’homme d’une telle politique.
Je crois aux compromis, mais aux compromis qui respectent l’essentiel. La vérité des hommes et des choses, la hiérarchie des ordres et des urgences.
Je crois aux compromis qui ne se construisent pas sur l’ambiguïté. 
Requérir le soutien du pays pour agir, c’est pour moi l’article Ier du contrat démocratique. Dans des domaines aussi sensibles, je n’ai jamais cru à l’épreuve de force. Je crois à la conviction partagée. Et je crois qu’il convient de vérifier cet accord de fond auprès des Français ou de leurs représentants chaque fois que nécessaire.
Ma conviction c’est qu’au fond, au point où nous en sommes arrivés, il ne reste plus que deux chemins.
Le chemin dans lequel sur toute la planète le monde bascule, le chemin qui considère que la destinée des peuples, c’est d’obéir, et que pour que s’instaure cette logique autoritaire, contre le Droit des peuples et le Droit de l’homme et du citoyen, tous les coups sont permis, la fin justifie les moyens. Notamment l’utilisation de tous les conflits, de toutes les mésententes, de toutes les calomnies, qu’il convient de faire flamber.
Et vous voyez sans peine, de l’Est lointain à l’Ouest qu’on croyait proche, combien cette conception au bulldozer, la loi du plus fort, le rapport de forces brutal paraît s’imposer ! Sous les applaudissements des uns et le découragement des autres.
Et nous, nous sommes là pour ranimer l’autre projet. Le projet même de la démocratie qui considère plus juste, plus intéressant, plus fructueux, de respecter le citoyen, même minoritaire, et de le considérer comme partenaire et coresponsable de son propre destin.
Cette démarche, cette méthode, fait de la vérité partagée avec les Français son arme suprême.
Cette démarche, cette méthode, elles conduisent à l’unité du pays et elles écartent la malédiction de la division perpétuelle.
Le philosophe et militant Marc Sangnier qui siégea dans votre Assemblée, deux fois, après la première guerre mondiale et après la deuxième a défini ce projet de démocratie : « la démocratie est l’organisation sociale qui porte à son plus haut la conscience et la responsabilité du citoyen »
La conscience, c’est-à-dire la plus juste, la plus lucide compréhension des choses et des événements. Et la responsabilité, c’est-à-dire l’engagement.
Nous, citoyens, ne sommes pas là pour être condamnés soit à obéir, soit à la révolte. Nous sommes là pour prendre notre part du destin, les yeux ouverts, et la vérité comme boussole.
Nous sommes un peuple qui s’interroge, non pas seulement sur son avenir, sur l’avenir du monde et de la planète, mais sur le chemin que l’on peut emprunter pour construire cet avenir. 
Ce que dit le moment que nous vivons, c’est qu’il y a un chemin, et un seul pour la France : celui de la vérité partagée, et du courage.

 

Nathalie Delattre (ministre déléguée auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique, chargée du Tourisme – présidente du Parti radical)
> Très inquiète de la situation politique à l’issue du vote à l’Assemblée nationale aujourd’hui, où les oppositions choisissent la posture au détriment de l’intérêt général. Le pays devra trouver un contrat de législature pour avancer et adresser les grands enjeux de notre temps.

 

Autres ministres
Bruno Retailleau (ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur)
> Il y a une forme de consensus des Français pour une politique de bon sens : avec plus de sécurité, moins d’immigration et travailler plus pour gagner plus. 

> Il faut mener une politique de la majorité nationale.

> Je l’ai dit : notre participation au gouvernement n’a rien d’automatique. Ce qui compte, c’est le contenu politique.

> Ce qui m’importe, c’est de servir mon pays. Rien n’est automatique, mais je souhaite le meilleur pour le pays que j’aime.

 

Sophie Primas (ministre déléguée auprès du Premier ministre, porte-parole du Gouvernement)
> Ce soir, le gouvernement prend acte de la décision du Parlement. Notre mission au service de la nation est stoppée. Les problèmes du pays ont-ils ainsi disparu ? Hélas, non. Demain, notre dette continuera d’augmenter, le pouvoir d’achat des Français restera plombé par les impôts et charges les plus élevés au monde, la lutte contre l’insécurité ne progressera plus et notre jeunesse attendra. Alors que certains font le choix d'intérêts partisans voire populistes, j’ai toujours assumé mes responsabilités, aux côtés de mes collègues ministres LR, en cherchant les voies pour avancer dans l’intérêt des Français dans cette période d’instabilité politique. La France et les Français resteront ma seule et unique boussole.

 

Philippe Baptiste (ministre délégué auprès de la ministre d’Etat, ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Le vote des députés fait tomber le gouvernement mais ne change rien à la situation de la France. Nous aurons toujours demain matin les mêmes défis à relever : une dette de plus en plus incontrôlable et des finances publiques si dégradées que nous sommes en train de perdre la capacité à investir dans notre avenir, dans notre jeunesse, dans l’innovation, la recherche, l’industrie. Face aux extrêmes et aux irresponsables, il faudra que le prochain gouvernement puisse s’appuyer sur toutes les forces politiques prêtes à travailler ensemble avec sincérité au redressement. Nous sommes désormais au-delà de l’urgence, et chacun devra dans les prochains jours prendre ses responsabilités.

 

► Assemblée nationale 
Yaël Braun-Pivet (présidente) 
> Nous devons bâtir un budget de compromis. La contrepartie ne peut se limiter à trois mois sans censure. Les Français ont besoin de stabilité, c’est à portée de main et de volonté politique.

> Les Français ont raison d'être affligés par le spectacle qu'on leur offre. (…) Une dissolution ne résoudra strictement rien.

> J'entends qu'il n'y aura pas de budget, etc. Ce n'est pas vrai. On peut déposer la copie budgétaire jusqu'au 7 octobre à l'Assemblée nationale et il faut la débattre. Un nouveau Premier ministre avec un gouvernement aurait le temps d'aller chercher un compromis sur cette copie budgétaire pour pouvoir avoir un budget qui serait débattu à l'Assemblée nationale, ce que je souhaite, puis voter pour pouvoir offrir un budget aux Français. Nous sommes tous responsables et donc je crois que cette voie est possible, mais il faut effectivement aller vite et chercher la voie du compromis avec chacun, en tout cas avec tous ceux qui le souhaitent.

> Je plaide pour ce pacte avec des projets bien définis depuis très longtemps, précise-t-elle. Je suis très heureuse que tout le monde se rallie à cette position que je défends depuis des semaines et depuis des mois. Donc, mettons-nous au travail. Je reçois à l'Assemblée nationale l'ensemble des présidents de groupe. Nous discuterons de cela et du fonctionnement de l'Assemblée nationale. Il n'y a pas une minute à perdre pour essayer de se mettre d'accord sur ce pacte de responsabilité et de stabilité.

> [Première ministre] J'ai montré, dans toute ma courte carrière politique, que je prenais des risques. Donc si d'aventure il fallait assumer cette mission-là, évidemment je ne rechignerais pas, mais c'est le choix du président de la République. (…)
Quelle que soit la place qui est la mienne, conclut-elle, je serai toujours là pour œuvrer pour la stabilité, pour l'intérêt des Français. C'est comme ça que je vois mon engagement politique.

 

► Partis politiques 
● Renaissance 
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]

> Deux extrêmes, la même obsession : le chaos. Les députés du RN et de LFI ont voté ensemble pour l’instabilité. Nous avons toujours fait le choix de la stabilité. Nous serons toujours aux côtés des Français.

 

Gabriel Attal (député, secrétaire général de Renaissance, président du groupe Ensemble pour la république à l’Assemblée nationale)
> [Intervention lors du vote de confiance à l’Assemblée] Décrivant son siècle dans ce qui fut le journal de la Résistance, Combat, Albert Camus avait mis en garde. La France était en ruine. Le monde entier se remettait à peine d’une guerre dont elle peinait encore à saisir toute la portée de l’horreur. Tout était à refaire, à reconstruire. Et face à ce siècle qu’il pensait être celui de la peur, Camus lançait un avertissement : « Nous étouffons parmi les gens qui croient avoir absolument raison ».
Dans le cadre des débats qui nous animent aujourd’hui et, plus largement, depuis un an, voire depuis l’élection, en 2022, d’une Assemblée nationale sans majorité absolue, cette phrase doit résonner en nous. Oui, la politique est malade des certitudes.
La politique est malade des lignes rouges, des ultimatums, des oukases. La politique est malade de l’intransigeance, du refus obstiné de voir que l’Assemblée nationale issue du choix des Français n’a pas de majorité, ce qui nous impose de dialoguer. Pendant que la politique s’enferme dans ses certitudes, la France étouffe. Ce n’est pas moi qui le dis, ce sont les Français. Ce sont les Français qui ne croient plus dans la politique et qui s’en désintéressent voire la fuient.
Ce sont les Français qui sont épuisés par la valse des ministères et l’instabilité permanente. Ce sont les Français que la démocratie parlementaire, jouant avec le feu, finit par fatiguer et désabuser. La France étouffe par la lâcheté de ceux qui préfèrent attendre et voient l’inaction comme une planche de salut électorale. Elle étouffe des normes, des contraintes, des incertitudes qui empêchent l’action publique et gâchent la vie des gens. Elle étouffe du blocage permanent, alors même que tout devrait nous pousser à agir.
Nous n’avons pas une seconde à perdre. Nous vivons un moment exceptionnel de notre histoire, où la France et l’Europe sont au cœur de toutes les tensions et de tous les défis ; un moment où la guerre frappe au cœur de l’Europe, exigeant de nous de peser dans l’ordre mondial et d’assumer un leadership européen ; un moment où la guerre commerciale menace de nous frapper de plein fouet.
Nous vivons un moment d’accélération intense : le dérèglement climatique s’aggrave de jour en jour ; l’intelligence artificielle bouleverse déjà nos quotidiens ; le monde tel que nous le connaissions est en train de s’éteindre.
Dans ce monde, tous les pays accélèrent, décident, investissent, agissent. Et nous, nous serions condamnés au blocage ? Le monde avance et la France ne peut rester à quai. Chaque mois de blocage, ce sont des années perdues par rapport aux autres nations. Chaque mois d’incertitude ou d’indécision, c’est une hypothèque plus forte sur l’avenir des Français.
Malgré cela, certains font le choix, bien sûr, de la politique de la terre brûlée qui consiste à faire passer leurs intérêts propres avant ceux des Français. Ces derniers jours, une fois de plus, les postures ont supplanté l’intérêt général. Une fois de plus, il n’aura pas fallu une heure pour que certains avancent à l’unisson, mus par un programme commun : le désordre à tout prix, car seul le calcul politique compte !
Avec un mépris absolu, ils appellent à faire revoter les Français, parce que ceux-ci auraient mal voté, et ils leur expliqueraient comment bien voter !
La réalité est ailleurs : ce n’est pas aux Français de régler les problèmes du Parlement, mais au Parlement de régler ses problèmes et les problèmes des Français ! Face à eux, mon groupe et moi ne regrettons pas une seconde d’avoir été responsables d’avoir toujours refusé la course aux postures et la collection de lignes rouges, d’avoir toujours préféré le dialogue et le débat, d’avoir toujours –⁠ toujours – fait le choix de la stabilité, même quand nous n’étions pas daccord, même face aux différences ; davoir accepté par deux fois un gouvernement dirigé par une personnalité ne venant pas de notre parti politique.
Jamais nous n’avons tenté de déstabiliser le gouvernement, parce que jamais nous n’avons voulu déstabiliser la France.
Avec les députés de mon groupe, je veux le dire aux Français : nous serons là. Nous serons là et nous resterons présents aux côtés des Français. Nous serons là et nous n’abandonnerons jamais les Français. Nous agirons et nous ne renoncerons jamais !
Mes chers collègues, c’est à nous, à nous toutes et tous, collectivement, au-delà des groupes, qu’il revient de prendre le risque du dialogue, qu’il revient d’avoir le courage du compromis. Oui, le compromis est un courage, quand la posture est un confort. Aujourd’hui, clairement, je tends à nouveau la main. Comme je l’ai proposé dès l’été 2024 comme je l’ai proposé il y a dix jours encore lors de la Rencontre des entrepreneurs de France, je tends la main et je vous le demande : dialoguons, parlons-nous, trouvons des convergences !
Faire tomber un gouvernement, c’est un coup politique qui a un coût pour la France. C’est s’offrir, pour quelques heures, le parfum trompeur d’une victoire, mais enfoncer plus encore la France dans le brouillard.
Oui, le compte à rebours a commencé –⁠ le vrai compte à rebours, non pas celui jusquau vote de tout à lheure, mais celui jusqu’à la seule échéance qui compte vraiment, celle qui compte le plus : le 31 décembre. Le 31 décembre, notre pays devra avoir un budget. Si ce nest pas le cas, nous connaissons les conséquences. Les conséquences, ce sont des entrepreneurs qui hésitent à investir, parce qu’ils ne savent pas quel cadre fiscal et réglementaire les attend. Les conséquences, ce sont des salariés, des familles, qui ne savent pas de quelles aides, de quels accompagnements, ils pourront bénéficier.
Les conséquences, ce sont les programmes militaires retardés, alors même que nous avons d’urgence besoin de nous réarmer. Les conséquences, ce sont des recrutements de policiers, de gendarmes, de magistrats, de soignants, d’enseignants, qui sont retardés ; ce sont des décisions qu’on retarde encore et encore. C’est surtout, et peut-être plus que tout, la crédibilité de la France qui est remise en cause.
À force d’instabilité, nous prenons des risques inconsidérés. Le risque de l’impuissance –⁠ limpuissance face aux défis auxquels nous sommes confrontés, limpuissance dans le concert des nations. Qui écouterait la voix dun pays qui perdrait sa souveraineté économique et financière ? Ce risque est existentiel ; nous ne pouvons pas le prendre.
Pendant le covid19, nous avons protégé les Français. Après la pandémie, au moment de la crise de linflation, nous avons pris les mesures qui simposaient pour protéger leur pouvoir dachat. C’était impératif, et je mets au défi quiconque de nous dire qu’il aurait fallu abandonner nos entreprises et nos concitoyens, les laisser sans défense et sans protection pendant la crise du covid ou celle de l’inflation.
L’heure est venue de réduire le poids de notre dette et de réduire nos déficits. C’est bien la question qui nous est posée aujourd’hui et la seule qui compte vraiment. C’est l’assurance vie de notre nation. La France ne peut vivre éternellement à crédit. Notre dette publique atteint la cote d’alerte : 113 % du PIB.
Réduire la dette, ce n’est pas une obsession comptable ; c’est un enjeu vital. Réduire nos dépenses et le déficit, c’est possible : en 2024, pour la première fois depuis près de quinze ans, les dépenses de l’État ont baissé par rapport à l’année précédente, parce que nous avons massivement annulé des crédits en cours d’année et pris des décisions difficiles.
Nous pouvons réussir, en demandant à tous des efforts justes, en réduisant le train de vie de l’État, en luttant contre toutes les fraudes, en examinant l’efficacité de nos dépenses, notamment de nos dépenses sociales. Nous pouvons réussir, en lâchant les totems et en construisant des ponts.
Faire chuter le gouvernement, c’est nous mettre plus en retard encore par rapport au compte à rebours jusqu’au 31 décembre. C’est prendre le risque de nous condamner à échouer et d’ajouter un peu plus d’instabilité pour la France.
Ces derniers jours, et encore à cette tribune, le premier ministre a rappelé, avec raison, que ce n’est pas de personnes ou de postes qu’il s’agit : c’est de la capacité de notre pays à avancer en se parlant, en dialoguant. Je veux saluer tout l’engagement du gouvernement, depuis neuf mois, pour y parvenir ; je veux saluer la volonté de transparence et de franchise qui a été celle du premier ministre et de son gouvernement.
Nous avons tous des désaccords avec le budget présenté par le gouvernement.
S’agissant des jours fériés, nous l’avons dit : tout travail mérite salaire et il n’est pas acceptable de demander aux Français de travailler deux jours de plus sans rémunération supplémentaire. Faut-il pour autant tout envoyer en l’air ? Faut-il tout casser, au risque de faire foncer la France dans le mur ? Évidemment que non !
Tout à l’heure, aucun des députés de mon groupe ne votera pour donner un chèque en blanc au gouvernement ; aucun des députés de mon groupe ne votera pour valider le budget. Les députés de mon groupe voteront tout simplement pour l’intérêt général, pour la stabilité, pour éviter à tout prix de perdre un temps précieux, alors que nous avons besoin d’un budget.
Plutôt que de céder au plaisir des gros titres, ayons le courage de l’action ! Nous avons un devoir : protéger la France pour qu’elle reste debout. Avec mon groupe, nous serons toujours en première ligne pour une France debout !
Bien sûr, j’entends les désaccords –⁠ ils sont parfois profonds. Je ne nie pas nos divergences  elles sont parfois massives. Mais je ne demande à personne de renoncer à ses convictions. Je ne me fais aucune illusion. Je ne propose ni pacte de gouvernement ni contrat de coalition. Ce que je propose, c’est un accord : un accord d’intérêt général pour que les dix-huit mois devant nous soient utiles, qu’ils ne soient pas ceux du blocage à répétition et de l’impuissance publique.
Oui, nous avons dix-huit mois, non pas pour réécrire l’histoire ou promettre une révolution à crédit, mais pour chercher des convergences d’intérêt général, trancher les urgences, protéger les Français et préparer l’avenir. Alors, trouvons ensemble un budget et quelques réformes que nous sommes prêts à mener ensemble ; bâtissons cet accord d’intérêt général autour d’une feuille de route précise, que chacun, au sein des forces républicaines, pourra soutenir ; acceptons les uns et les autres le compromis ! Pour notre part, nous y sommes prêts.
Faire chuter le gouvernement ne résoudra rien. Cela ne répondra ni aux défis de la France, ni aux problèmes des Français, ni à la dette, qui continuera à peser sur eux. Cela n’aura qu’un seul effet : nous retarder –⁠ nous retarder dans la course contre la montre pour bâtir un budget avant le 31 décembre ; nous retarder dans la compétition internationale ; nous retarder et retarder le pays tout entier. Alors, pour dix-huit mois, trouvons un accord dintérêt général ! Et pour la suite, ne soyons pas dupes : nous aurons besoin de tout réinterroger, de tout revoir, de tout refonder.
Le moment que nous vivons n’est pas une crise de plus, une crise encore, une crise de trop. Il dit quelque chose de plus profond : nous traversons une crise de modèle. Notre modèle de société est né dans l’après-guerre, dans un pays à la natalité en plein essor, dans un monde où la mondialisation n’était pas même un concept et où les technologies étaient rudimentaires au regard des nôtres. À ce modèle, nous devons beaucoup : la protection, la reconstruction, l’ascension sociale de millions de familles.
Mais, aujourd’hui, tout a changé. L’intelligence artificielle est en train de bouleverser le monde et change jusqu’à nos manières de penser le travail, la santé, l’éducation. Le dérèglement climatique accélère et ses conséquences sont de plus en plus concrètes et destructrices pour nos concitoyens. Notre démographie change, rebattant toutes les équations de la solidarité. La démocratie elle-même, la République telle que nous la connaissons, est parfois remise en cause, soumise au doute ou à la tentation autoritaire.
La réalité, c’est qu’on ne peut pas faire tourner la France de 2025 avec un modèle de 1945. Et si l’examen du budget est devenu, année après année, un moment de crispation, d’affrontement, d’instabilité, c’est parce qu’il met au jour, chaque année plus violemment, le fossé béant entre le modèle de l’après-guerre et les réalités du monde d’aujourd’hui.
Chaque fois, nous tendons un peu plus le fil, nous tordons un peu plus les faits, mais cela ne suffit plus, cela ne suffit pas, cela ne suffira pas. C’est un changement de modèle que nous devons effectuer.
Bien sûr, nous aurons tous l’occasion de proposer, de débattre, de nous opposer. Bien sûr, les Français trancheront sur le modèle qu’ils souhaitent voir émerger. Mais si nous ne réagissons pas, si nous ne nous entendons pas pour les dix-huit prochains mois autour d’un socle minimal pour le budget et de mesures très claires, il sera peut-être trop tard.
Je crois en la France. Je crois dans les Français. Je crois qu’un chemin d’espoir est possible.
Évidemment, la situation est exceptionnelle dans l’histoire de notre pays. Depuis les débuts de la Ve République, jamais l’Assemblée nationale n’avait été aussi morcelée. Toutefois, si nous regardons nos voisins européens, notre situation n’a rien d’exceptionnel. Partout en Europe, des parlements aussi divisés sont élus ; pourtant, des majorités se forment, des accords se nouent, des gouvernements tiennent.
C’est un changement de culture profond pour notre pays, vers la culture du compromis. Néanmoins, si nos voisins en sont capables, nous en sommes capables aussi. Nous en sommes capables, je le sais parce que la France, finalement, en a toujours été capable. C’est le Conseil national de la Résistance, où communistes, gaullistes et démocrates-chrétiens siégeaient côte à côte, qui a fondé la sécurité sociale.
C’est une assemblée nationale sans majorité absolue qui a fondé les CHU et l’assurance chômage.
C’est possible. La France l’a fait. Nous l’avons fait ; nous pouvons le faire encore. D’autant qu’il ne s’agit ici que d’une chose : bâtir un budget et trouver, pour dix-huit mois, des convergences et un accord d’intérêt général.
Faire chuter le Gouvernement n’apportera rien, sinon un peu plus de défiance envers la politique et un peu plus de retard pour notre pays. Alors, faisons enfin passer les idées d’abord et ayons le courage du dialogue !

> Il faut tout refonder. Une nouvelle fois, notre pays plonge dans l'instabilité et l'incertitude au pire moment.  Pour sortir de la crise essayer De retrouver De la stabilité pour le pays d'ici à l'élection présidentielle. Je fais une proposition. Ma proposition part d’un constat. Depuis un an et depuis la dissolution qui a eu un impact terrible pour notre pays, tout a été fait à l’envers.
Des premiers ministres ont été nommés sans savoir s’ils pourraient avoir un soutien au Parlement. Je propose aujourd'hui de renverser la méthode, commençant par parler du «quoi» avant de parler du «qui».
Le Président de la République devrait désigner un négociateur , en actant dès le départ qu’il ne sera pas premier ministre, et qui mettrait autour de la même table les chefs des partis politiques pour regarder ce qui nous rassemble, pour bâtir un accord d'intérêt général. Et quel socle minimal de budget pourrait nous convenir à tous. Et à ce moment-là, après, un premier ministre serait nommé avec un gouvernement pour garantir que ce Budget puisse être adopté.

C’est un changement de logique qui n’est pas habituel en France. Mais qui existe Chez tous nos voisins européens. Partout en Europe autour de nous, le Parlement ressemble à celui qu'on a en France. Personne n'a de majorité seule. Et pourtant, des partis arrivent à se parler, à faire des compromis. Avancer pour leur pays pour avancer pour leur pays. Pourquoi ce ne serait pas possible en France? Ça n'a pas été essayé depuis la dissolution. Je propose que ce soit essayez désormais et que pendant quelques semaines les partis puissent se retrouver pour bâtir ce pacte d'intérêt général qui pourrait nous amener jusqu'à l'élection présidentielle. Ensuite, en 2027, c'est là que se trancheront les grands sujets.
Ce que je crois profondément c'est que la crise qu'on traverse aujourd'hui. Ce n'est pas une petite crise politique passagère, c'est une crise de modèle. Parce que la réalité, c'est que l'on essaye de faire tourner la France en 2025 avec un modèle de 1945.
Ça ne peut pas marcher quand on a un modèle social qui a été créé à une époque où la démographie, la natalité étaient totalement différente d'aujourd'hui. Ça ne peut pas marcher avec un modèle économique qui a été créé à une époque où les technologies qu'on a aujourd'hui n'existait pas. Ça ne peut pas fonctionner avec un modèle institutionnel qui a été créé à une époque où il y avait deux grands partis dans la vie politique française, pas une pluralité politique comme aujourd'hui.
Il faut tout refonder. Ce sera l'enjeu de l'élection présidentielle. C'est sur quoi je travaille avec mon parti renaissance.
D'ici là, il nous faut à tout prix donner de la stabilité et de la visibilité au pays. Permettre à la France d'avoir un budget pour nos entreprises, pour les Français. Essayons de nous parler, de dialoguer entre partis politiques. Avec les députés de mon groupe et mon parti renaissance, j'y suis prêt.

> Je souhaite que le chef de l'État désigne un négociateur. Un négociateur chargé de réunir, 7 jours sur 7, 24h sur 24h, les chefs de parti représentés à l'Assemblée nationale pour bâtir un compromis. C'est ce qui se fait dans tous les pays autour de nous.

> Depuis un an, depuis la dissolution, tout a été fait à l'envers. Des premiers ministres ont été nommés sans majorité. Pour permettre au pays d'avancer jusqu'à 2027, je propose de renverser la méthode : de définir d'abord le quoi avant de parler du qui.

 

Thomas Cazenave (député)
> Le rejet du vote de confiance ne laisse plus d’alternative ! Les partis de gouvernement doivent assumer leurs responsabilités et faire des compromis pour garantir la stabilité du pays jusqu’en 2027. C’est une exigence d’intérêt général, une attente forte des Français.

 

Sylvain Maillard (député) 
> Il faut un budget crédible pour la France. Nous continuons à tendre la main aux députés LR et socialistes pour stabiliser le prochain exécutif. Même si cela nous coûte à tous politiquement, c’est la responsabilité et l’honneur des partis de gouvernement d’être à la hauteur du moment.

> Dans les difficultés que traverse la France, face au péril de la dette et des déficits, l’activité économique est la clé du redressement. Pour les ménages et les entreprises, ne rajoutons pas du chaos. Aussi, en responsabilité, je voterai pour la confiance au gouvernement.

 

Jean-René Cazeneuve (député)
> En demandant une nouvelle dissolution, le RN prouve son mépris des Français, de leur vote et de nos institutions. En substance : «vous avez mal voté l'année dernière, il faut revoter... jusqu'à ce qu'on gagne».

> Le Premier ministre qui va être choisi par le président de la République aura comme nécessité d'élargir le socle commun à gauche pour essayer de trouver un budget pour 2026.

> Mieux vaut un Budget imparfait, avec moins d’économies, que pas de budget du tout. L’absence de budget, c’est la paralysie de l’État, des collectivités, des services publics, et au final une facture bien plus lourde pour les Français.

> Malgré des réserves sur la méthode et le budget proposé, je regrette la chute du gouvernement de François Bayrou. Elle ne fait qu'aggraver les problèmes des Français. Notre pays a besoin de stabilité et de parlementaires qui trouvent des compromis.

 

Olivia Grégoire (députée)
> Nous devons penser « pays » avant de penser « partis ». Nous devons aux Français de trouver un chemin, nous accorder pour répondre à leurs priorités dans les prochains mois. C’est la seule chose qui compte. La seule chose qui doit nous intéresser: le QUOI plutôt que le QUI.

 

Pieyre-Alexandre Anglade (député) 
> La chute. Du gouvernement de François Bayrou n'apporte aucune solution utile à la vie du pays et à celle des Français. Pire, cela fait perdre du temps à la France. Face à cette situation, il est urgent de remettre les parties de gouvernement autour de la table par-delà les clivages, pour sortir de la situation de blocage et bâtir les conditions d'un large compromis qui donnera un budget à l'automne à la France. Dans ce contexte politique compliqué et incertain, notre responsabilité collective est d'ouvrir le dialogue entre toutes les forces républicaines désireuses d'agir pour la France et son engagement européen. Dans dis que monte les surenchères des extrêmes, il est temps de bâtir un consensus solide et de répondre enfin à l'exigence exprimée par les électeurs en 2024. L'urgence est au rassemblement autour de l'essentiel, voter un budget à la hauteur des défis qui nous font face et redonner à la France de la stabilité afin qu'elle préserve sa capacité d'action dans ce monde incertain.

 

David Amiel (député)
> La classe politique française traverse une crise d’adolescence. Aucune raison de se réjouir de la chute du gouvernement. Les électeurs comprennent bien mieux que leurs élus, obsédés par 2027, qu’un compromis n’est pas une compromission. Il faut un accord PS/LR/bloc central.

 

Marie Lebec (députée)
> Le Gouvernement vient de tomber. Alors que la priorité devrait être l’examen du budget pour 2026, les oppositions ne s’accordent que pour bloquer et fragiliser nos institutions. Soyons clairs : faire tomber un gouvernement pour le simple plaisir de le faire n’est pas un projet. C’est un pari dangereux et politicien. Ce sont nos familles, nos entreprises et nos collectivités qui en paieront le prix par l’instabilité. Plus que jamais, la France a besoin de responsabilité et de compromis. C'est ce que propose Gabriel Attal, un accord d'intérêt général entre les forces politiques pour les 18 mois à venir. Au-delà des appartenances partisanes, c'est la seule voie possible pour avancer, texte après texte, dans l’intérêt des Français.

> Ce qui est un peu regrettable, c'est qu'aujourd'hui on censure le Premier ministre alors que cette discussion budgétaire n'a pas pu avoir lieu.

> Le compromis est la seule voie pour adopter un budget pour 2026. C’est ce que propose Gabriel Attal en tendant la main à l’ensemble des forces politiques volontaires avec un négociateur neutre.

 

 

Mathieu Lefèvre (député)
> Des questions essentielles sont devant nous, comme la poursuite du réarmement militaire du pays initié par le président de la République. La sécurité des Français et le rang de la France ne sauraient être les otages de querelles politiciennes. Travaillons de concert.

 

Stéphanie RIST (députée)
> Moins de jeux, plus de réponses aux enjeux C'est ce que j'entends tous les jours dans ma circonscription. Nommons un négociateur, mettons-nous autour de la table et donnons un budget à notre pays.

 

Charles Rodwell (député)
> Le Rassemblement National acte son alignement total sur La France Insoumise pour abattre nos institutions. Nous sommes désormais les seuls à protéger les institutions démocratiques de la France.

 

Emmanuelle Hoffman (députée°
> Gabriel Attal l’a rappelé : notre responsabilité, c’est d’avancer. Dans une Assemblée sans majorité, il faut un négociateur pour que tout le monde se parle et qu’on évite le chaos institutionnel. C’est par le dialogue que nous allons avancer, ce n’est pas par le chaos !

 

Denis Masséglia (député)
> Nommer un négociateur extérieur au monde politique, capable de rassembler partis, syndicats et associations autour d’une même table : une idée de bon sens portée par Gabriel Attal. La France a besoin de dialogue constructif, pas de blocages partisans.

 

Olga Givernet (députée)
> Les Français en ont ras-le-bol des postures de parti. Ils veulent que nous travaillions ensemble. Avec Gabriel Attal, nous voulons un projet d’intérêt général pour donner des réponses au pays et garantir de la stabilité.

 

● MoDem 
Marc Fesneau (député, président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale)
> [Intervention lors du vote de confiance à l’Assemblée] En politique, la vérité doit parfois attendre le moment où l’on a besoin d’elle. Ce moment est venu. Et c’est à ce rendez-vous que nous ne pouvons manquer. 
Reconnaître la vérité des chiffres, ce n’est pas imposer une politique. 
Ce n’est pas dicter ce que nous devons décider. 
Et fonder une décision uniquement sur les chiffres ne garantit pas qu’elle soit bonne ou juste. 
Mais ignorer les chiffres, c’est les laisser s’imposer et nous priver de toute capacité d’autonomie décisionnelle. Parce que lorsque la situation financière est hors de contrôle, il ne reste plus que la contrainte brutale des créanciers.
La déclaration que le Premier ministre vient de faire nous rappelle de la manière la plus fondamentale que personne ne peut se dérober à la réalité, et qu’en ce qui nous concerne, nous, élus, nous avons à l’égard des Français un devoir de vérité. 
Ce discours de vérité, monsieur le Premier ministre, vous le portez depuis plusieurs décennies dans le débat public, et les députés Démocrates l’ont maintes fois défendu ici même.
C’est sur cela que doit se fonder notre responsabilité, celle que nous avons reçue des Français : il nous appartient, au-delà de nos divergences, de conduire le pays en le préservant des périls les plus graves : de la guerre, du changement climatique et du déclassement. De son asservissement, économique, financier et au bout du chemin de son asservissement politique.
Il n’est pas de préservation de l’intérêt commun sans une reconnaissance commune de la réalité. Qui pourrait imaginer une politique climatique efficace si une majorité ne s’accordait pas sur l’existence et les causes mêmes du dérèglement ? 
Nous connaissons, hélas, des climatosceptiques. 
Reconnaissons qu’il est impossible avec eux de construire une politique de réduction de nos émissions de gaz à effet de serre.
Nous avons désormais manifestement de nombreux responsables en France qui se rangent dans la catégorie des « déficitosceptiques », ceux qui croient ou feignent de croire, ce qui est beaucoup plus grave, que tout cela n’a pas de conséquences et n’a pas grande importance.
C’est pourquoi la question qui nous est posée aujourd’hui n’est pas celle d’un seul homme, pas celle de son gouvernement, ni même celle des réponses précises à apporter. 
Non, la question qui nous est posée est de savoir si nous avons, quelles que soient nos différences, le courage de voir la vérité en face.
Dire les choses telles qu’elles sont, c’est reconnaitre que, depuis 50 ans, le choix de la facilité face aux attentes de l’opinion publique, la démagogie qui caractérise trop souvent la guerre rangée qu’est la politique, ont conduit à accumuler une dette que nous ne pouvons plus supporter. 
Nous en sommes tous responsables. 
Tous. 
Ceux qui ont gouverné et ceux qui les ont poussés, sans gouverner, à la dépense.
Depuis les années 1970, nous avons multiplié les engagements sans jamais solder les comptes. À chaque crise – financière, sanitaire, énergétique – nous avons repoussé l’échéance, convaincus qu’un jour meilleur réglerait nos contradictions. Mais ce jour n’est jamais venu. 
L’irresponsabilité de certains, c’est d’avoir sans cesse réclamé plus de dépenses. Et la nôtre, sans doute, c’est d’y avoir trop cédé. 
La vérité, c’est aussi de dire que les conséquences de nos choix, ou plutôt de nos non-choix, ont été reportés sur ceux qui n’avaient pas voix au chapitre : les jeunes et les générations futures. 
Et c’est cette chaîne d’irresponsabilité que nous devons briser aujourd’hui, sans quoi nous ne leur léguerons pas un héritage, mais un fardeau. Pas un espoir, mais un avenir entravé, pour ne pas dire impossible.
Aujourd’hui, en 2025, le remboursement des seuls intérêts de la dette représente plus de 60 milliards d’euros et ce devrait être plus de 70 milliards dès 2026, si nous ne faisons rien. 13 fois plus que ce que rapportait l’ISF en 2017. Six fois le budget de la justice pour ne citer que cet exemple !
Autant d’investissements que nous ne pouvons pas faire pour le quotidien des Français : pour la santé, pour leur logement, pour la transition écologique et énergétique, l’agriculture, la recherche, l’éducation… 
Autant d’aides que nous ne pourrons pas mobiliser pour soutenir à nouveau le pouvoir d’achat des ménages si une nouvelle crise, inflationniste, sanitaire, énergétique, géopolitique, venait à survenir. 
Autant de moyens qui ne pourront pas accompagner les investissements des collectivités locales.
La vérité, c’est aussi de dire que la spirale de la dette rend notre démocratie impuissante et menace notre souveraineté. Plus notre dette s’accroit, plus les marchés financiers seront en mesure d’influencer notre politique. Il n’est pas un pays qui n’ai pu y échapper. Pas un. 
Mais, mes chers Collègues, il n’est pas trop tard pour faire face à ces réalités. Nous pouvons faire ensemble le choix d’affronter la vérité des chiffres pour reprendre le contrôle avant qu’ils ne prennent de manière irrémédiable celui du destin de notre pays. 
C’est même la condition sine qua non à l’émergence de compromis, forts, équilibrés et surtout justes. 
C’est ce chemin que vous proposez, monsieur le Premier ministre avec cette déclaration, celui que nous avons toujours défendu au groupe Les Démocrates. Nous sommes convaincus que cette Assemblée n’est pas condamnée à l’affrontement stérile.
Et nous pouvons être les artisans d’un rassemblement de femmes et d’hommes :
qui veulent chercher des solutions plutôt que des slogans ;
qui veulent être utiles plutôt qu’applaudis et facilement populaires en cédant finalement aux tentations populistes ;
qui mettent l’intérêt du pays au-dessus des partis et qui ne pensent pas que nous irions mieux avec le chaos. Chaos que certains organisent, jusque dans l’enceinte même de cette assemblée, tous les jours.
Voilà la méthode que nous devons revendiquer : partir de la vérité, dialoguer dans le respect, et construire dans l’intérêt général.
Et mes chers collègues, nous l’avons déjà fait. L’exercice budgétaire de 2025 l’a montré : un compromis a été possible. Il a permis de faire passer le déficit de 6,2 % à 5,4 %. Et pour la première fois depuis longtemps, ce Gouvernement, dirigé par François Bayrou, a su tenir cet objectif malgré le contexte international difficile. Le tout sans casser la croissance, ni plonger la France dans l’austérité. Si nous sommes responsables, nous pouvons tenir tous ensemble une trajectoire. 
Alors oui, la démocratie française n’est pas habituée au dialogue. 
Mais la vérité oblige à dire aussi qu’il s’impose à nous tous.
Personne ne peut à lui seul assurer la stabilité et imposer ses vues. Personne. 
Si chacun cherche à être vainqueur sur l’autre, alors tout le monde perdra. 
Au contraire, si chacun accepte la part de renoncement nécessaire sans se dévoyer et, de manière transparente, sous les yeux des Français, alors nous réussirons.
Et nous pouvons le construire avec méthode. C’est-à-dire abandonner les oukases et les lignes rouges intenables. C’est-à-dire ne pas être dans les arrière-pensées permanentes, boutiquières ou électorales. Cela nécessite que nous n’ayons pas de tabous : ni sur la taxation des plus aisés, ni sur la nécessaire réduction des dépenses, ni sur les grands bouleversements qui préoccupent les Français. 
La vérité, c’est aussi accepter que certains débats ne seront pas tranchés, ni ici, ni maintenant, que les Français seront appelés à se prononcer en 2027 et que d’ici là, nous pouvons être utiles en faisant œuvre commune sur nombre de sujets. Ce temps est précieux et nous n’avons pas le droit de le gâcher sous les yeux désabusés et en colère des Français. 
Ce que propose le Premier ministre, c’est aussi de bâtir la confiance autour de l’idée de justice. Je sais, chers collègues, que nous l’avons en partage avec nombre d’entre vous. 
La justice ne peut être fondée sur la désignation d’un bouc émissaire : ni les riches, ni les chômeurs, ni les immigrés, ni les patrons, ni les travailleurs, ni les retraités, ni même - j’ose - les responsables politiques. 
La justice, c’est de demander à chacun une contribution proportionnée à ses moyens. Et que, tel le colibri, chacun fasse sa part.
Depuis 2017, notre groupe a fait des propositions concrètes en faveur de la justice fiscale : l’élargissement de l’assiette de l’IFI, la taxation des rachats d’action et des superdividendes, le rehaussement de la flat tax, ou d’autres pour rapprocher taxation du travail et taxation du capital. Notre cohérence, c’est de ne pas considérer de la même manière ce qui participe au dynamisme de l’économie réelle et ce qui relève de la richesse improductive et de la rente. C’est la rente pour la rente qu’il faut chasser sans relâche, pas ceux qui créent, qui développent, et c’est valable pour les chefs d’entreprises comme pour chacun d’entre nous. 
Défendre la justice, c’est aussi mieux répartir les efforts de la solidarité nationale. Avec la volonté qu’elle ne décourage pas les plus jeunes, ceux qui veulent créer et produire, ceux qui veulent dans le public comme dans le privé, prendre des risques, et ceux qui se lancent dans la vie avec la charge d’une famille. 
Et face à ces défis, la France a des atouts immenses : son travail, sa capacité productive, ses talents, sa créativité, sa recherche, son tissu d’entreprises, sa jeunesse, évidemment. 
Nous avons des capacités industrielles extraordinaires dans de nombreux secteurs de pointe et d’avenir : chimie, mathématiques, aérospatial, armement, nucléaire, industrie du luxe, pharmacie, culture, intelligence artificielle. 
Nous avons – prenons en vraiment conscience – la meilleure agriculture du monde. 
Nous avons enfin un service public en mal-être mais qui fait des envieux à l’extérieur de nos frontières. 
C’est aussi cette vérité là qu’il faut entendre : celle d’un pays qui dispose des moyens de son sursaut et qui ne peut, dès lors, accepter la domination et la tutelle des autres. Et plus encore celle des marchés financiers étrangers. 
Et il faut refuser le discours facile du déclin : celui qui cherche les boucs émissaires, les solutions simplistes, celui qui nourrit un désamour de la France quand nous devrions tant l’aimer et les Français avec. 
La vérité, le compromis et la justice ne sont pas des mots creux : ils forment ensemble une méthode. Une méthode qui a déjà fait ses preuves et qui peut, encore une fois, donner à notre pays la force de surmonter ces défis.
Nous vivons un moment charnière, monsieur le Premier ministre, et ce combat de vérité, qui est celui d’une vie, celui de votre vie, les députés démocrates le portent chacun d’entre eux et vous soutiennent. Nous le portons dans l’adversité aujourd’hui, et nous continuerons de le porter demain, avec vous. 
En cet instant, chacun des députés de la Nation détient une part de l’avenir de la France. Il se l’est vu confier lors des dernières élections législatives, avec une attente exprimée par chacun de nos concitoyens : celle de dialoguer, de travailler ensemble, de leur être utiles. 
C’est sur cela, et non sur le sort du gouvernement que nous devons nous déterminer: 
Oui ou non ce sujet de la dette est-il urgent et grave pour notre pays, maintenant et pour l’avenir de la jeunesse ?
Oui ou non pouvons-nous nous entendre sur ce sujet crucial, et adresser ainsi un message de stabilité, d’unité et de force au reste du monde ?
Oui ou non pouvons-nous entamer un véritable dialogue, sans faux semblant, pour trouver des solutions à la hauteur de notre devoir vis-à-vis des générations futures ?
Monsieur le Premier ministre, Charles Péguy s’interrogeait sur le fait que taire la vérité, n’est-ce pas déjà mentir ? Et il poursuivit en disant que ceux qui ne crient pas la vérité quand ils savent la vérité, se font complice des menteurs et des faussaires. C’est cela le rendez-vous que vous nous avez donné, ce jour. 
Et c’est parce que notre groupe accepte de relever le défi et de préserver notre pays des périls qui le menacent que nous voterons en faveur de votre déclaration.

 

Erwan Balanant (député)
> Aujourd'hui, notre Assemblée n'a pas accordé sa confiance au Premier ministre. Aujourd'hui, ce vote doit être un appel, un appel à la prise de responsabilité des parlementaires.
Notre Assemblée ne peut plus, ne doit plus être le théâtre de joutes oratoires stériles, de postures partisanes et d'ambitions personnelles. Face à l'urgence d'un endettement massif, d'un modèle social fragilisé et d'une société cristallisée, nous devons collectivement prendre nos responsabilités. Nous devons travailler ensemble, dans le respect de nos différences, pour bâtir un avenir apaisé.
Je m'adresse ainsi à tous mes collègues républicains et démocrates. Construisons des solutions communes, luttons contre l'immobilisme et retrouvons le sens du compromis pour bâtir un horizon serein.
Les élections présidentielles ont lieu dans 18 mois. 18 mois pendant lesquels nous devons continuer d'avancer, de proposer et de redonner au Parlement ses responsabilités.
En actant nos accords et nos désaccords.
En mettant de côté les animosités personnelles et en travaillant pour plus de justice sociale, de justice fiscale et d'équilibre répondant collectivement aux préoccupations des Français, seul cap de nos échanges.
Je salue les initiatives de certains parlementaires qui appellent à une coalition républicaine. C'est dans cet esprit de responsabilité et de dialogue que je continuerai, d'œuvrer en faveur d'une politique de compromis que j'appelle depuis des mois.

 

Bruno Fuchs (député)
> Chaque année, la France crée env. 50 Mds€ de richesses et versera en 2029 près de 100Mds€ à ses créanciers. Une dette insupportable à la charge de nos enfants. D’où l’urgence, comme le dit le Premier Ministre Bayrou, d’une forte volonté collective pour redresser le pays.

 

Louise Morel (députée)
> « Vous avez le pouvoir de renverser le gouvernement, pas d’effacer le réel ». Avec mes collègues du MoDem, nous faisons le choix de la responsabilité et du dialogue : celui du débat parlementaire, pour redresser nos finances publiques et préparer un avenir plus solide pour tous, aujourd’hui comme pour les générations à venir.

 

Anne Bergantz (députée)
> Vote de confiance de François Bayrou: « Le plus grand risque était de laisser les choses continuer sans rien changer. Aujourd’hui, j’ai choisi le courage. » Oui il faut du courage pour ne pas taire la vérité !
Je vote pour la confiance au Gouvernement.

 

Marina Ferrari (députée)
> Parce que je préfère la stabilité au désordre, parce que notre économie a besoin de visibilité et de confiance et parce que je partage le constat budgétaire et l’impérieuse nécessité de réduire la dépense publique, je vote pour la confiance au Gouvernement.

 

Geneviève Darrieussecq (députée)
> Avec mes collègues du groupe MoDem, en responsabilité, je voterai la confiance au gouvernement

 

► Autres 
● Personnalités centristes
Clément Beaune (haut-commissaire au Plan)
> Une nouvelle logique de coalition et de véritables compromis doit enfin l’emporter. Il est clair que la clé de la stabilité se trouve dans une ouverture à la gauche responsable.

 

Sarah El Hairy (haut-commissaire à l’Enfance)
> Je salue l’engagement du gouvernement Bayrou. Le moment est crucial pour notre pays, nous avons besoin de coalitions pour sortir des impasses. Comme haute-commissaire à l’Enfance je reste plus que jamais mobilisée pour protéger, prévenir et accompagner les enfants.

 

 


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