2005-2025: 20 ANS D'INFORMATION SUR LE CENTRE ET LE CENTRISME

samedi 6 septembre 2025

Propos centristes. France – 2025, année charnière / Pas un vote de «confiance» mais de «responsabilité» / L’après 8 septembre / Bayrou «du côté des Français» / Ukraine: décisions de la coalition des volontaires / Numérique et protection de l’enfant…


Voici une sélection, ce 6 septembre 2025, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France. 

► Emmanuel Macron (Président de la République)
> 700 jours. 700 jours sans leurs proches. 700 jours dans des conditions de détention indignes. J’appelle à la libération immédiate de tous les otages toujours retenus par le Hamas. La barbarie et la souffrance n’ont que trop duré.

> [Déclaration lors de la Réunion de la coalition des volontaires]
Je suis très heureux une nouvelle fois d'accueillir à Paris le Président Volodymyr Zelensky pour une riche séquence qui a débuté hier soir avec un entretien bilatéral approfondi et s'est poursuivi ce matin avec une nouvelle réunion de la coalition des volontaires que nous avons co-présidée avec le Premier ministre Keir Starmer et à l'issue de laquelle nous avons eu un nouvel échange avec le Président Donald Trump. Notre objectif est simple, d'abord de souligner que, comme j'avais pu le dire à la Maison Blanche le 18 août dernier, le camp de la paix est à Washington, à Kiev, et dans toutes les capitales d'Europe, et chez tous les alliés de cette coalition des volontaires.
Nous sommes 35 aujourd'hui autour de cette table. Ce sont ceux qui ont réagi à la guerre d'agression russe et ce sont ceux qui veulent aujourd'hui une paix juste et durable. Et rappelons obstinément les faits qui sont têtus. C'est la Russie seule qui a choisi la guerre en 2022, comme elle l'avait fait en 2008 en Géorgie, comme elle l'avait fait en 2014 en Crimée et dans le Donbass. C'est la Russie seule qui choisit aujourd'hui de la poursuivre et même de l'intensifier avec le consentement parfois plus que tacite de beaucoup de partenaires.
L'Ukraine, elle, n'a pas choisi la guerre. Elle a aussi accepté la proposition du Président Trump d'un cessez-le-feu inconditionnel dès le 11 mars dernier à Riyad. Depuis, la Russie n'a eu de cesse de multiplier les faux semblants, les fausses ouvertures, les manœuvres dilatoires en essayant de gagner du temps, en s'accrochant aux mêmes éléments de langage éculés, aux mêmes objectifs révisionnistes, impérialistes, cherchant à limiter la souveraineté de ses voisins.
La Russie n'a pas fait que tenter de gagner du temps, elle s'est aussi accrochée à cette volonté de guerre permanente en intensifiant ses attaques contre les civils en Ukraine, comme ces derniers jours et ces dernières semaines l'ont montré, avec des bilans très lourds et inacceptables, en continuant de lancer ses troupes et celles supplétives d'un pays qui est au ban de la communauté internationale pour gagner quelques kilomètres carrés supplémentaires au prix de pertes inouïes. On ne connaît pas le bilan précis de cette guerre, mais on sait que la Russie a perdu dans son dessein plus d'un million de soldats, tués ou blessés pour conquérir moins d'un pour cent du territoire ukrainien depuis novembre 2022. Ajouté à cela, la Russie, évidemment, n'a pas le droit avec elle.
L'objectif de ce sommet et de la réunion d'hier était de mettre les facteurs de la négociation dans le bon ordre. Le problème, je viens de le rappeler, c'est Moscou et cette guerre d'agression. En exigeant au préalable à toute discussion de paix le retrait des armées ukrainiennes d'un territoire à peu près équivalent à celui qui a coûté près de 250 000 morts et un million de soldats hors de combat à la Russie, elle formule évidemment une idée qui est illégale, immorale et impossible.
Ce que nous défendons depuis le début est que la discussion n'est envisageable que si de très fortes garanties de sécurité sont offertes, aux Ukrainiens et que si celles-ci sont la condition pour accompagner un cessez-le-feu ou un accord de paix ou un armistice. Je veux le dire ici aujourd'hui, après les engagements qui ont été pris à Washington à la mi-août par les Européens qui étaient présents, puis engageant toute la coalition des volontaires, nos chefs d'État-major des armées et nos ministres de la Défense ont mené un travail extrêmement intense, en coordination étroite avec les Américains et l'OTAN.
Je peux vous dire aujourd'hui que nous sommes prêts. Cette coalition des volontaires, qui s'est établie le 17 février de cette année ici même à Paris, venant poursuivre d'ailleurs ce que nous avions ouvert dans nos travaux de février 2024 ici même, cette coalition des volontaires, qui est une coalition de paix, a aujourd'hui, en effet, mis sur la table et clarifié avec un engagement militaire et politique la contribution des 35 membres afin, justement, d'apporter ces garanties de paix et de sécurité à l'Ukraine. Celles-ci visent d'abord à ce que, dans la négociation, il n'y ait aucune limitation de format ou de capacité pour l'armée ukrainienne. C'est ce que nous défendons, ce que nous défendrons jusqu'au bout. Nous nous sommes donc mis en capacité d'apporter les moyens d'une régénération de l'armée ukrainienne pour qu'elle puisse non seulement résister à toute nouvelle attaque, mais dissuader la Russie de toute nouvelle agression. C'est le premier pilier des garanties de sécurité, le plus important, le plus indispensable, et donc nous avons rassemblé les contributions de tous les pays.
Le deuxième élément de ces garanties de paix et de sécurité, c'est ce qu'on a appelé les forces de réassurance. En effet, nous avons aujourd'hui 26 pays qui, formellement, se sont engagés, plusieurs autres encore à renforcer leur position, mais 26 pays qui se sont engagés à déployer comme force de réassurance des troupes en Ukraine ou à être présents sur le sol, en mer ou dans les airs pour apporter cette réassurance au territoire ukrainien et à l'Ukraine le jour d'après le cessez-le-feu ou la paix. Cette force n'a pas pour volonté ou pour objectif de mener quelques guerres contre la Russie, mais c'est une force qui doit garantir la paix et apporter très clairement un signalement stratégique. Elle se déploiera dans le cadre d'un cessez-le-feu, pas sur la ligne de front, mais dans des géographies qui sont en train d'être définies, mais elle vise à prévenir toute nouvelle agression majeure et à impliquer les 26 États très clairement dans la sécurité durable de l'Ukraine.
Nous avons, à l'issue de ce sommet, décidé de lancer maintenant les travaux politiques et juridiques pour décliner ces garanties de sécurité, l'ensemble des pays de la coalition avec l'Ukraine.
Nous avons ensuite tenu un appel avec le Président Trump où nous avons pu établir tout cela. Les conclusions de cet appel sont simples. Dans les prochains jours, nous allons finaliser le soutien américain à ces garanties de sécurité. Les États-Unis, comme je l'ai dit, ont été impliqués dans toutes les étapes du processus, et je veux remercier, évidemment, que ce soient les militaires ou les civils et responsables politiques qui ont mené ces travaux. Et donc nous finaliserons dans les prochains jours le soutien américain, mais il a été clair maintenant que l'ensemble des membres de la coalition des volontaires, européens, mais aussi asiatiques, membres du Pacifique ou canadiens, ont pris leurs responsabilités. La deuxième chose, c'est que nous avons aussi décidé de coordonner nos actions en matière de sanctions primaires et secondaires pour être plus efficaces et arrêter l'effort de guerre russe. Et c'est le fruit de la discussion que nous avons également conduite avec le président Trump à l'instant. Maintenant, les prochaines étapes sont simples. Il y aura des contacts à nouveau entre Américains et Russes, et nous sommes tous avec une volonté claire, c'est que les rendez-vous qui ont été décidés sur lesquels les Russes se sont engagés il y a plusieurs semaines deviennent une réalité, le sommet bilatéral physique entre les deux présidents et le sommet trilatéral et quadrilatéral que nous appelons de nos vœux. Si la Russie continue de refuser les discussions de paix concrètes, ce qui est la seule conclusion qu'on peut tenir de ces choix et des options répétées depuis le mois de mars dernier, alors nous prendrons des sanctions additionnelles en lien avec les États-Unis d'Amérique et apporterons des réponses claires à ce refus d'avancer. C'est aussi ce que le Président Trump a exprimé tout à l'heure à l'occasion de cet appel.
Notre objectif, parce que nous avons toujours été du côté du droit, d'une vraie paix, c'est-à-dire d'une paix juste et durable, c'est que l'Ukraine soit rétablie dans ses droits, qu'il n'y ait pas de prime à l'agression et que la violation du droit international ne puisse être ni consacrée ni acceptée. Il en va du respect du droit international, de la sécurité de l'Ukraine, mais également de notre sécurité à tous. Je le redis ici avec beaucoup de clarté. Je veux remercier les chefs d'État et de gouvernement qui étaient présents aujourd'hui à Paris, mais aussi toutes celles et ceux qui se sont joint à ces efforts, ainsi que la présidente de la Commission européenne, le président du Conseil européen et le secrétaire général de l'OTAN qui étaient avec nous.
Je veux ici aussi rappeler que les garanties de sécurité que nous avons finalisées à l'occasion de ce sommet et endossées politiquement sont très clairement compatibles avec toutes les planifications de l'OTAN et la sécurité du flanc est de notre organisation. Elles ne viennent pas en soustraction de celles-ci, et ceci a été rendu clair pour l'ensemble des membres. Voilà, vous l'avez compris, les prochains jours permettront donc de finaliser ces travaux sur les sanctions d'une part, sur le soutien américain d'autre part, mais ils doivent aussi conduire à accroître la pression sur la Russie pour qu'elles viennent autour de la table enfin mener ces discussions de paix.

> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] Il y a une intensification des attaques russes et qu'elles impliquent de monter et d'accélérer le soutien à la résistance ukrainienne. Nous en avons d'ailleurs longuement parlé hier pour ce qui est de l'aide bilatérale, une accélération des livraisons, des formations aussi, des solutions de financement avec nos partenaires clés pour pouvoir soutenir l'effort de guerre ukrainien. Je veux insister sur le point aussi de l'accélération des productions, en particulier de drones sur le sol ukrainien. Il y a eu une transformation remarquable ces dernières années, et c'est la capacité d'Ukraine à produire ces armes.
Nous sommes en train aujourd'hui aussi de transférer beaucoup de capacités de production. Aujourd'hui, je parle sur le contrôle du président, mais environ 60 % des armes qui sont utilisées aujourd'hui sur terrain de bataille sont produites en Ukraine, avec des coopérations, des aides des alliés, mais c'est extrêmement considérable et c'est ça aussi qu'on veut intensifier. Donc ça, c'est le premier élément.
Pour la formalisation des garanties de sécurité, d'abord, je vous rappelle d'où nous partons. En février 2024, dans cette même salle, nous concluions un sommet où j'avais cherché à remettre de l'ambiguïté stratégique dans le conflit. Nous étions deux à dire que peut-être on serait prêts un jour à mettre des troupes sur le terrain. Il y avait la Lituanie et la France. Deux. Et je rappelle que l'atmosphère était assez négative. Au moment où je vous parle, le président l'a rappelé, vous avez une vingtaine de pays qui ont confirmé leur volonté de mettre des troupes sur le terrain, d'avoir un soutien sur l'espace aérien ukrainien, dans l'espace maritime ukrainien et donc d'être impliqués dans des forces de réassurance. C'est considérable et donc c'est une avancée qui s'est cristallisée ces derniers mois. La formalisation se fera dans les prochaines semaines. Elle aura à se consolider, mais d'ores et déjà, elle est formalisée pour ce qui est de l'effet utile. Ce ne sont pas des déclarations d'intention. Quand le Président Zelensky vous dit: 26 pays. C’est 26 pays qui ont formalisé très précisément leurs contributions. Et donc, le document que nous avons aujourd'hui, c'est un document de planification militaire où ces 26 chefs d'État-major, puis ministres de la Défense et chefs d'État et de gouvernement ont confirmé ce qu'ils étaient prêts à faire. Chacun dans leur capacité, on est en complémentarité.
Maintenant, on va continuer ce travail. On va maintenant, dans les tout prochains jours, le finaliser avec les États-Unis pour avoir la précision sur les soutiens qu'ils sont prêts à apporter, du monitoring du cessez-le-feu, jusqu'à toutes ces lignes-là, aux sécurités. Et derrière, ensuite, nous aurons, en effet, à formaliser des textes politiques, c'est-à-dire préparer un accord de paix durable, et avoir sans doute un accord multilatéral ou une série d'accords bilatéraux de soutien. Je vous rappelle que nous avions, il y a plusieurs mois, signé déjà des accords bilatéraux à plusieurs en marge d'un sommet de l'OTAN, indiquant nos engagements. Donc il y a déjà eu des engagements de solidarité et de soutien. La force de ce qu'on fait là, c'est que ça va beaucoup plus loin. C'est une planification militaire qui donne le détail des contributions que nous sommes prêts à apporter pour le format d'armée ukrainienne et sur nos forces de réassurance, voilà. C'est déjà une formalisation opérationnelle. Maintenant, on va travailler sur la formalisation juridique et politique qui va s'articuler avec un traité de paix durable.

> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] Les États-Unis d’Amérique ont été très clair, et ils ont été très clairs dès notre rendez-vous de Washington, et ça a été réitéré là. C'est aussi pour cela qu'ils ont participé à tout le travail des dernières semaines sur leur soutien et leur volonté de faire partie des garanties de sécurité. Donc il n'y a pas de doute sur ce sujet. Ça a été dit, y compris publiquement par le président Trump. Ça a été réitéré par le secrétaire d'État à la Défense lors des rendez-vous ad hoc et par tous. Maintenant, c'est le travail de planification qui va être finalisé avec les États-Unis dans le cadre de ce que je viens de vous dire.
Deuxième élément de réponse que je voulais apporter à votre question, c'est que je ne vais pas vous donner le détail ici, parce que nous n'avons aucune volonté de nous découvrir. Ce qui est important, c'est que dans le format, et nous ne l'avons même pas partagé entre nous tout à l'heure, nous l'avions tous sous les yeux, parce que nos chefs d'État-major, nos ministres de la Défense, dans des formats très sécurisés l'ont fait. Pourquoi? Parce que c'est notre ligne de défense aujourd'hui et celle de l'Ukraine. Et donc nous n'allons pas révéler le détail de notre organisation à la Russie. Demandez plutôt à Monsieur Poutine les troupes qu'il est en train de masser à la frontière ou ce qu'il est en train de mobiliser. Donc, je ne vous donnerai pas le détail, ce qui est important, c'est que nos chefs d'état-major l'ont, l'ont échangé et coordonné et que nous avons cette planification.
Donc, elle est là, et ce n'est pas juste une pétition de principe, c'est une planification robuste avec des moyens dans toutes les capacités qui sont prêtes à être déployées. Et c'est le cas pour les 26 États contributeurs qui ont déjà donné le détail. Voilà ce que je pouvais apporter.

> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] Nous avons toujours dit que pour qu'un cessez-le-feu conduise à une paix durable, il fallait des garanties de sécurité robustes. C'est ce que nous faisons. Ensuite, nous avons vu d'ailleurs, ces derniers mois, les choses varier. La proposition d'un cessez-le-feu agréée par le Président Zelensky est une proposition américaine. Finalement refusée par le président Poutine, qui est au sommet d'Ankara, il a dit: «je ne veux plus de cessez-le-feu, que je veux maintenant un accord de paix». En vérité, quelle que soit la forme, cessez-le-feu, armistice, traité de paix, le jour où le conflit s'arrête, les garanties de sécurité se déploient. Et nous les avons conçues de cette manière.

> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] Nous avons acté d'un travail conjoint pour regarder les sanctions primaires, c'est-à-dire directement sur l'économie russe, et secondaires, c'est-à-dire sur des pays qui soutiennent cette économie russe ou aident à contourner les sanctions pour que les choses soient efficaces. Et à ce titre, la Chine a été évoquée. Donc il y aura un travail qui sera conduit, qui est technique, qui s'inscrit simplement dans un cadre souverain. C'est que nous décidons pour nous-mêmes de ce que nous avons à faire et de ce que nous conduisons, et il continuera d'en être ainsi. Enfin, vous avez raison de dire que le contexte international en Ukraine, comme au Proche et Moyen-Orient, nous rappelle d'abord que la France est attendue, que nous avons beaucoup à faire, que le monde dans lequel nous vivons est instable. Et le sommet qui s'est tenu aussi à Shanghai ces derniers jours rappelle que la recomposition du monde change beaucoup de choses pour notre Europe.
Dans ce contexte, la France doit continuer d'avancer. Et c'est avec une volonté d'ambition, de responsabilité, de stabilité et de respect pour eux, diversité des formations politiques, que nous devons aborder tous ces débats. J'espère que c'est avec cet esprit et poursuivant ces principes que les jours et semaines à venir seront abordés, que c'est ceux qui manieront.

 

► Gouvernement
[Nota: Ce gouvernement est dirigé par un centriste, François Bayrou ; nous avons donc décidé de reprendre les propos de tous les ministres puisqu’ils agissent sous l’autorité d’un Président de la République et d’un Premier ministre centristes/centraux ; néanmoins nous avons fait une distinction avec d’un côté les ministres centristes-centraux et les autres puisqu’il s’agit d’un gouvernement de coalition du fait que le Président de la République et le Premier ministre ne disposent pas d’une majorité à l’Assemblée nationale]

Ministres centristes/centraux
François Bayrou (Premier ministre)
> Un jour, 2025 figurera sur cette liste des années charnières. Nous nous trouvons à un moment où la planète entière est prise dans un orage qui bouleverse tous nos repères : le réchauffement climatique, la remise en cause des règles qui régissent les relations internationales depuis la Seconde Guerre mondiale, la guerre de prédation de Poutine contre l'Ukraine, l'offensive industrielle et commerciale de la Chine, et Donald Trump, qui décide unilatéralement de taxer ses alliés. Tout d'un coup, l'univers est régi par la force. La force brutale ! Et dans notre pays, nous nous trouvons au terme de décennies de reports continus sur les générations suivantes des facilités que nous nous accordons. Depuis 1974, c'est-à-dire depuis plus d'un demi-siècle, il n'y a pas eu un seul budget en équilibre. Tous les ans, nous plongeons dans les déficits. Et tous les ans, ces déficits se traduisent par des emprunts. Cette dette, qui va la payer ? C'est très simple : ceux qui travaillent et les générations suivantes. Un grand économiste américain de l'université Harvard a déclaré hier : “Plus vous retarderez cette prise de conscience, plus l'effort sera terrible à supporter.” Il a évidemment raison.

> Les premières années du [premier] quinquennat [de Macron], jusqu'en 2019, ont été consacrées au rééquilibrage. Puis est arrivé le Covid19. La pandémie a provoqué un véritable tsunami, bloquant totalement l'économie mondiale. Il fallait sauver, coûte que coûte, les entreprises : du petit restaurant à la multinationale. La France a donc mobilisé d'immenses moyens, financés par l'emprunt. Ensuite, au moment où nous aurions pu souffler, il y a eu la guerre en Ukraine, l'explosion des prix de l'énergie et l'instabilité venue des États-Unis. Résultat : la dette s'est accrue. Ce n'est pas l'État qui a dépensé cet argent, ce sont les Français. Ces milliards ont servi à soutenir l'économie, les emplois et les familles, donc chacun d'entre nous.

> Il faut stopper cette fuite en avant. En 2020, le service de la dette – les seuls intérêts – coûtait 30 milliards à l'État. L'an dernier, c'était 60 milliards. Cette année, 67. L'an prochain, 75. Et la Cour des comptes annonce plus de 100 milliards en 2029. C'est de l'argent pris sur notre vie quotidienne, qui ne crée ni richesses nouvelles ni emplois nouveaux. Et 60 % partent à l'étranger. Il y a une brèche dans la coque du navire, l'eau entre à flots. Et ceux qui veulent colmater sont accusés d'être « méchants ». Mais regardez-les bien ! Ce sont eux les seuls et véritables défenseurs des Français. Sans une prise de conscience partagée, nous allons droit à l'accident.

> Ceux qui refusent des efforts modérés aujourd'hui subiront demain des efforts terribles. Cela fait vingt ans que j'alerte sur l'iceberg. Tout le monde détourne le regard parce que ce n'est pas populaire. Mais un capitaine ne détourne pas les yeux sous prétexte que l'iceberg n'est pas populaire. On peut encore agir maintenant. Sinon nous connaîtrons ce qu'ont vécu l'Espagne ou le Portugal, l'Italie ou la Grèce : réduction des pensions de retraite de 20 % à 30 %, baisse des salaires dans la fonction publique et coupes massives dans les effectifs. Nul besoin de préciser que ces décisions ont été prises par des dirigeants socialistes. Même en Grande-Bretagne, un gouvernement de droite est tombé en quarante-deux jours parce qu'il allait franchir la limite de l'endettement. Tout cela, ce ne sont pas des opinions, c'est la réalité.

> Ce sont des efforts supportables, si nous agissons maintenant. Travailler un peu plus – 1 % de plus –, ne pas augmenter les salaires publics et les retraites pendant une année – alors que l'inflation est très faible –, freiner les dépenses de santé… Tout cela représente 1 % à 2 % d'effort. Ce n'est pas l'austérité, mais la sauvegarde du pays. À condition que chacun contribue selon ses moyens.

> C'est le sens de ma vie. Je ne me suis pas engagé en politique pour que les choses soient faciles. J'aurais pu me soumettre à l'un des partis dominants de l'époque et « faire carrière », mais j'ai choisi de dire ce que je pensais et d'alerter face à la catastrophe. Et ce dès les années 1990. Je ne veux pas que cette situation nous amène à des affrontements de rue. Il y a des gens dont c'est le projet et qui manœuvrent pour en arriver là. Mais, à la fin, ce sont toujours les plus faibles qui trinquent.

> Mes enfants sont la prunelle de mes yeux. Je pense à eux chaque fois que l'orage gronde. C'est pour eux que je me bats. Beaucoup de jeunes m'ont écrit après ma déclaration sur les « boomers » : « Enfin quelqu'un parle de nous. » Car ils se sentent sacrifiés. Alléger leur fardeau commence par arrêter de l'alourdir. Or certains proposent encore d'augmenter la dette. Pour moi, c'est une non-assistance à génération en danger. Aucun parent ne peut regarder ses enfants dans les yeux et leur dire : « Vous rembourserez ma dette. » Je ne pense pas, comme d'autres, qu'il faut faire payer les retraités. Mais il est nécessaire que les retraités s'unissent à moi pour alléger la dette qui pèsera sur nos enfants. Il n'y a qu'un « boomer » qui pouvait déclarer ça. [Il rit.]

> Très souvent, lorsque mes enfants me disent : « Quand même, c'est difficile ce que tu subis », je leur réponds : « Il y a une règle simple dans la vie. Si tu ne veux pas prendre de coups dans la gueule, ne deviens pas boxeur. » Et je me suis fait boxeur. Alors peut-être que je ne pouvais pas faire autrement. Je crois beaucoup au destin. Comme je crois que la vie a un sens, que nous ne sommes pas seuls. Nous portons avec nous les générations passées et les générations à venir. Les morts sont présents dans nos vies et les enfants à naître aussi. Nous sommes le prolongement de gens qui sont venus avant nous, de gens qui sont partis, qui nous ont quittés, avec des espoirs, des combats, des choses déchirantes. Et je crois que tout cela participe à notre aventure humaine.

> Je ne suis pas hanté par l'histoire, mais par des visages, des destins. Le dernier de ma famille politique à avoir siégé ici était Pierre Pflimlin, en 1958. Et j'ai été son dernier collaborateur, lorsque j'avais 24 ans. La vie est pleine de coïncidences étonnantes. Je suis davantage hanté par des gens qui ont partagé des choses avec moi. Et je sais ce que mon père et ma mère auraient pensé de cette situation. (…)
Ils auraient estimé que c'est une bien lourde charge. Mais que si quelqu'un doit la porter, alors autant que ce soit moi. Car je viens de loin. Quand j'étais enfant, les routes de mon village, imaginez-vous, n'étaient pas goudronnées. Et je vous épargne les détails concernant le confort dans nos maisons. Quand on vient de loin, comme moi, on fait plus attention aux gens qui vivent au-delà du périphérique.

> Si nous ne faisons rien, la crise que nous affrontons va nous conduire à de graves accidents. Pas seulement économiques et financiers, mais aussi démocratiques. Si je montais des manœuvres pour spéculer sur l'avenir, je serais totalement stupide – et j'espère ne pas l'être.

> La France de 1958 s'est redressée ; celle des années 1930 s'est effondrée. Alors est-ce qu'on met des souliers de marche pour aller sur la route ? Ou est-ce qu'on met des pantoufles en attendant la catastrophe ? Qui pourrait le faire à ma place ? Les grandes forces politiques, qui sont majoritaires et qui s'opposent à moi, disent : « Il n'y a pas de problème, il suffit de faire payer les immigrés, ou les riches, ou de s'endetter encore plus… ou encore de continuer à courir vers la falaise. » Le problème, c'est que je n'ai pas le choix. Et d'ailleurs, s'il y avait eu le choix, ce n'est pas moi qui serais là.

> Je suis un militant de la réconciliation. Mon livre [sur Henri IV] commençait par ces mots: « Ce livre est dédié aux amoureux de la réconciliation. Il a été écrit pour eux dans les petits matins et les nuits avancées des deux pays, au pied des Pyrénées bleues et au bord de la Seine, où vécut Henri de Navarre et de France. » C'est ma vocation. Je passe ma vie à essayer, parfois en parlant, parfois en ne parlant pas, de faire que les liens ne se rompent pas. C'est pour cette raison que j'ai pris le risque d'engager la responsabilité de mon gouvernement. On allait tout droit vers des blocages, des manifestations, des affrontements. Pour moi, c'est inacceptable. D'habitude, les gouvernants s'accrochent. Ils font tout pour durer. Pas moi. Durer, si nous n'avons pas les moyens de faire quelque chose d'utile pour le pays, ça ne m'intéresse pas.

> [Le 8 septembre] ce n’est pas un vote de confiance, mais on ne va pas faire du droit institutionnel. Le vote de confiance était sous la IVème République. Maintenant, c'est un vote où le gouvernement engage sa responsabilité sur une déclaration de politique générale. Et c'est exactement le choix que j'ai fait. Je vais vous expliquer pourquoi. Depuis des mois, la France découvre, mais sans en tirer de conclusion, la situation que j'ai moi-même mise en évidence depuis des années, qu'elle croule sous les dettes. Et un pays qui croule sous les dettes, c'est un pays dont toute l'activité, toute la création de richesses est pompée par le fait qu'on doit payer nos créanciers tous les ans. Nos créanciers ne sont même pas en France, ils sont pour 60% à l'étranger. Et donc, cette question, qui est pour moi une question vitale, et notamment une question vitale pour les jeunes, parce que c'est eux qui vont pendant 30 ans être obligés de trimer pour porter la dette qu'on leur laisse. 

> La question est qu'il ne peut pas y avoir de politique courageuse sans que le pays la soutienne. Parce qu'autrement, on se trouve dans un affrontement dont vous avez entendu des présentations qui sont des présentations fallacieuses, en disant « mais c'est le pouvoir contre les Français ». Moi je ne suis pas du côté du pouvoir, je suis du côté des Français. 

> Il y a un sondage où quand on demande aux gens si c'est vraiment les jeunes qui vont devoir payer ça pendant 30 ans, la réponse est oui à 66%. Vous ne trouvez pas que ça pose une question d'équilibre du pays, d'équilibre des générations ? Et depuis, d'habitude, quand il y a un problème qui apparaît, on a l'impression, les Français ont l'impression que les gouvernants se défilent, qu'ils mettent la poussière sous le tapis pour sauver leur poste, et ce que les Français croient leur privilège. Et bien, pour une fois, ça n'est pas un gouvernement qui se défile, ça n'est pas des gens qui veulent se cacher. Moi, je dis, il est impossible de conduire une politique comme celle-là, qui est une politique acceptable, modérée, pour rééquilibrer les choses. Il est impossible de conduire une politique comme celle-là si les Français ne prennent pas conscience, ne sont pas persuadés. Et pour que les Français soient persuadés, vous dites, est-ce que vous regrettez ? Pour que les Français voient la gravité des choses. Alors j'ai dit, très bien, je mets sur la table l'avenir du gouvernement. 

> Le Parti Socialiste et d'autres, le Rassemblement National, Place Publique, sont venus et ont dit « Mais en fait, sur le bilan, vous avez raison». C'est un énorme progrès. Si nous pouvions nous arrêter à cette phrase, «sur le constat, vous avez raison». Après, les forces politiques en question sont venues défendre devant nous, avec courtoisie, sont venues défendre des positions radicalement inverses entre elles. On va s'arrêter une seconde à ça, si vous voulez bien. Le parti socialiste dit « il faut créer 32 milliards d'impôts supplémentaires, en particulier sur les entreprises ». Et à côté, en face, le Rassemblement national, dit « pas un euro d'impôt supplémentaire ». Le Rassemblement national dit « il faut mettre la charge sur les immigrés ». Et le Parti socialiste dit que vous avez pris ces jours-ci une décision sur l'aide médicale d'État, c'est-à-dire l'aide médicale réservée aux immigrés en situation irrégulière et vous avez enlevé un certain nombre de prestations. C'est la vérité parce que j'essaie de trouver de la justice. Et par exemple, dans la liste des aides et des prises en charge qu'on faisait pour les immigrés en situation irrégulière, il y avait la balnéothérapie. Vous trouvez normal, juste ? Les Français, en tout cas, je suis sûr, ils disent « mais ce n'est pas possible parce qu'on ne peut pas donner à des étrangers en situation irrégulière, on ne peut pas leur donner des avantages qui sont supérieurs aux avantages des Français ».

> Je peux affirmer avec certitude que toute l'exploration que nous avions faite, tout le travail de discussion préalable qu'on avait avec les uns et les autres jusqu'au mois de juillet, jusqu'à la fin du mois de juillet, c'était un travail qui conduisait à penser qu'on se focalisait uniquement sur des mesures, pardon de dire, secondaires. Vous avez tout à l'heure dit, la question c'est les jours fériés. Les jours fériés c'est 10% de l'effort qu'il faut faire sur 44 milliards. 

> J'ai dit à mes interlocuteurs, tous mes interlocuteurs, par exemple LR, qui sont venus me voir avec cette idée des formations politiques du socle central, le Renaissance et le MoDem, ils ont dit on a d'autres idées que les jours fériés. Très bien, je les prends. Pourquoi les jours fériés ? On s'arrête juste à cette idée qui n'est qu'une proposition qu'on peut changer, qu'on peut bouger, qu'on peut amender. Pourquoi les jours fériés ? Parce que le drame de la France, c'est qu'elle produit moins que les autres. 
Les chiffres sont sortis hier, vous les avez vus, alors je les répète. Quand la France produit 100 par Français, l'Allemagne produit 116, les Pays-Bas produisent 135. Si nous avions 16% de production de plus. Les salaires seraient 16% plus hauts et les ressources de l'État seraient 16% plus importantes. 

> La dette, elle a commencé en 1974. Et tous les gouvernements, de toutes les tendances, ont été au pouvoir l'un après l'autre. Et la dette a constamment augmenté. Elle a augmenté les deux dernières fois les plus importantes, sous Nicolas Sarkozy, parce qu'il y a eu la crise qu'on a appelée des subprimes, vous savez, une crise financière internationale, partie des États-Unis, et elle a augmenté à partir de 2020. Entre 2017 et 2020, les gouvernements du quinquennat précédent avaient diminué. Mais à partir de 2020, pourquoi ? Parce qu'il y a eu le Covid, on a dépensé, on a emprunté pour le covid19, 250 milliards. Et on a continué les années suivantes, parce qu'il y a eu la guerre en Ukraine. Parce qu'il y a eu la crise de l'énergie, il a fallu subventionner à la pompe pour que les pleins de carburant ne soient pas trop lourds, et ça a continué avec l'Ukraine et avec l'inflation. Oui, il y a eu une succession de crises terribles. La question de la France, c'est parce qu'on n'a pas conscience de la gravité de la situation. Vous créez des dépenses et on ne revient jamais sur ces dépenses. Et ce que nous disons, très simple, ce n'est pas l'austérité qu'on plaide. On plaide un ralentissement des dépenses. Et s'il n'y a pas de ralentissement des dépenses, la dette continue à augmenter et le poids qu'on met sur le sac à dos des plus jeunes devient de plus en plus important. 

> Je suis inquiet de la situation du pays. Je suis inquiet de l'absence de prise de conscience. Et c'est pourquoi je vais plus loin qu'aucun gouvernement ne va jamais en disant voilà, nous mettons en jeu la vie même du gouvernement pour que le pays comprenne que ce sont des choses graves. Et les parlementaires que vous évoquiez, les groupes politiques prendront chacun leurs responsabilités. Ce que je sais, c'est que nous les avons prises. 

> Doubler les franchises médicales, c'est un mot qui fait peur à tout le monde. Les franchises médicales, c'est actuellement à 50 euros par an. Et ce que le gouvernement et la sécurité sociale, envisagent, c'est de les passer de 50 euros par an à 100 euros par an. Et le sommet, c'est pour des gens qui gagnent à peu près 4000 euros par mois. Passer de 50 à 100 euros, c'est 4 euros par mois. C'est-à-dire, je ne sais pas, un tiers d'un abonnement pour ceux qui vont au sommet des franchises, pour ceux qui dépensent ou qui achètent beaucoup.
Et donc je trouve que c'est une mesure qui fait en effet partie des efforts normaux qu'on devrait pouvoir tous accepter pour que notre pays se sauve. Ce qui est en question aujourd'hui, ça n'est pas des agréments, ça n'est pas faire des sacrifices excessifs. C'est faire chacun un geste pour que le pays se sauve. 

> Il faudra nommer un autre Premier ministre et c'est le jeu normal des institutions. Alors je vous dis ce que je pense, la décision appartient au président de la République. Une dissolution, ça ne résout absolument rien. On a dissout il y a un an, après les élections européennes, le Président de la République a pris la décision de dissoudre. Qu'est-ce qui est sorti ? Une assemblée encore plus paralysée que la précédente. Et qu'est-ce qui risque de sortir d'une dissolution prochaine ? C'est une assemblée encore plus divisée que celle-ci. Et donc, cette situation-là, c'est une situation que je ne recommanderais pas pour le pays. Il y a des gens qui en rêvent. Pourquoi ? Parce qu'ils croient que l'extrême droite va avoir la majorité et que ça ouvre des perspectives aux uns et aux autres. Je ne trouve pas que ce soit quelque chose qui peut permettre au pays d'avancer. Je suis persuadé que si on accepte de regarder les choses en face, comme je le propose, et si on accepte après, comme un certain nombre de forces politiques me l'ont proposé, de se mettre autour de la table, peut-être on pourra avancer mieux. En tout état de cause, je sais qu'on ne peut pas éluder, on ne peut pas mettre sous le tapis une question aussi importante que celle-là, et c'est pourquoi j'ai pris la décision de courir le risque. Les gouvernants ne prennent jamais le risque. 

> On a besoin, quand on croit quelque chose dans la vie, on se bat jusqu'à la dernière minute, on se bat au-delà de la dernière minute, on se bat au lendemain de la dernière minute parce que la situation de la France, ça n'est pas le gouvernement. La situation de la France, c'est hélas l'équilibre que nous avons perdu de nos comptes et peut-être un peu de nos repères. 

> Ce qui est essentiel pour moi, c'est que grandisse dans l'esprit des Français, s'installe dans leur esprit, l'idée que nous sommes comme pays, comme nation, devant un problème que nous ne pouvons pas écarter, éluder, qu'on écarte depuis des décennies.

> La politique, ce n'est pas du spectacle. Ce n'est pas une tournée, entre guillemets, d'adieu, comme vous dites. Je suis un responsable politique. Je l'étais avant d'être Premier ministre et je le resterai après. La question, elle est beaucoup plus simple, c'est est-ce que notre pays a mesuré la gravité de la situation devant laquelle il se trouve ?
Et la situation, elle est de deux piliers, si j'ose dire. 
Premier pilier, la France est un pays qui ne produit pas assez, qui ne produit plus assez. Si on regarde la différence entre la production de la France, la production, c'est ce qui va faire des salaires et de l'activité et des emplois. Si on regarde la différence entre la production des Français et la production de nos voisins, de nos voisins allemands, de nos voisins néerlandais, alors on s'aperçoit qu'avec les Allemands, il y a 16%. Ils produisent 16% par habitant de plus que nous et les Néerlandais, les Pays-Bas, ils produisent 35% de plus que nous. Imaginez-vous ce que ça serait si nous avions 16% de plus de salaire.

Deuxième pilier, qui est la question de l'endettement du pays, qui est une voie d'eau dans la coque du navire, et l'eau monte dans la cale. 

> J'ai donné en plusieurs étapes au pays, une photographie de la situation qui est une photographie alarmante d'une situation alarmante. Et en avril et puis au mois de juillet, on a proposé un plan, la dimension d'un plan. Et qu'est-ce qui s'est passé ? Pendant l'été, pendant tout l'été, le débat s'est focalisé, non pas du tout sur la situation, sa gravité et son urgence. 

> C'est un faux procès, mais les procès en politique, c'est quotidien. Toute la journée on vous fait des procès simplement il faut savoir si vous avez un cap et si vous êtes capable de suivre ce cap et si vous êtes capable de défendre ce cap et c'est ce que je fais. Pourquoi ? Quel est le fond de cette affaire ? Le fond de cette affaire c'est vous ne pouvez pas conduire une politique qui est une politique exigeante pas impossible, pas de sacrifice pas d'austérité on n'en est pas là.  On y sera je crains dans quelques temps mais on n'en est pas là. Simplement, cette politique-là, elle demande des efforts à chacun, et ces efforts à chacun, on ne peut pas les conduire, s'il n'y a pas la prise de conscience par le pays, que ceci est vital pour notre avenir. 

> On a demandé aux Français est-ce que la classe politique est à la hauteur de la situation ? Est-ce que les partis politiques sont à la hauteur de la situation ? Et 85% ont répondu par la négative. Et donc moi je mets dans le sac tous ceux qui interviennent sur les aspects secondaires. 

> Quand Emmanuel Macron était élu, pendant les deux premières années du mandat, il a baissé les déficits, baissé les dépenses publiques. Qu'est-ce qui s'est passé en 2020? La crise du covid19.

François Bayrou : Sur le Covid, certainement oui. Et après est arrivée la guerre en Ukraine, et après est arrivée l'explosion du prix de l'énergie à cause de la guerre en Ukraine, et après est arrivée la crise de l'inflation, et après est arrivé ce qui est en train de se produire avec les Etats-Unis et Trump. 

> Quand on a fait le « quoi qu'il en coûte », on a sauvé toutes les entreprises françaises. (…) Non seulement personne ne l'a contesté, mais les responsables politiques que vous indiquiez, alors ils sont tous montés à la tribune pour demander plus. C'est d'ailleurs le cas parce que la réalité de ce qu'un gouvernement décide en matière de dette du pays, c'est pour les Français qui en bénéficient directement, qui le décident. En particulier, une très grande partie de la dette : c'est les retraites. 

> J'ai annoncé, le 15 juillet, que nous allions prendre une décision fiscale qui est une décision de participation des plus aisés, des plus fortunés à la dépense commune. Et cette participation, j'ai indiqué que nous allions en fixer le cadre. Je vous donne le cadre. Il faut une participation des plus hauts revenus. Il faut une participation des plus hauts patrimoines. 

> Le premier problème de la France c'est qu'on ne produit pas assez. C'est que tous les autres autour de nous, en Europe même, arrivent à produire exactement les sommes qui nous manquent pour avoir des salaires convenables et pour avoir des rentrées pour l'État qui soient à la hauteur. (…) Créer une fiscalité dérogatoire contre les entreprises, c'est évidemment, et contre les investisseurs, c'est évidemment contradictoire. J'ajoute une deuxième chose qui est très simple, cette taxe est inconstitutionnelle. (…) Il y a une décision du Conseil constitutionnel en 2011, qui dit que ce type de taxe qui va frapper au-delà d'un certain seuil de revenu est confiscatoire.

> La Constitution dit « si l'engagement de responsabilité n'est pas approuvé par l'Assemblée Nationale, le gouvernement présente sa démission et on ne peut pas aller à l'encontre de cette vérité institutionnelle ». Je présente ma démission, après il faut que le Premier ministre trouve une solution qui puisse affronter ça, ce qui au passage n'est pas si simple, ce qui peut- être montre que la décision que nous avons prise, que j'ai prise, je ne suis pas là pour me cacher derrière mon petit doigt, cette décision, elle est la recherche d'une nouvelle voie de gouvernement. Je décris en deux phrases ce qui allait se passer. Ce qui était en train de se passer, le diagnostic, le constat qui avait provoqué le plan, qui avait entraîné le plan que j'avais proposé, ce constat avait complètement disparu.

> A force d'ignorer la situation qui oblige à agir, à force d'ignorer le diagnostic pour définir une thérapeutique, il n'y avait plus que des débats sur les mesures. Et le débat sur les mesures prenait un tour qui, à mon sens, est insoutenable pour le pays. Parce qu'on était en train de faire croire aux Français que le pouvoir les ignorait, voulait les ponctionner, voulait les faire travailler, et que c'était eux contre nous, en tout cas les puissants contre le peuple. 

> Je suis un citoyen engagé, un responsable politique engagé, à la tête d'un courant politique qui est un courant politique majeur de l'histoire du pays. Et cette responsabilité-là, elle ne s'interrompra pas. (…)
Parce que ce combat-là, qui l'a mené ? Faites le tour dans votre esprit. Qui sont les responsables politiques qui ont mené ce combat depuis des années ? Aucun. Je continuerai à le mener pour que le pays... Je voyais ce matin en feuilletant un album la campagne présidentielle que j'ai conduite en 2012 l'affiche que j'avais à l'époque, et l'affiche que j'avais à l'époque, le slogan était très simple, c'était « Instruire et produire ». Et bien, ce combat pour l'éducation nationale, il est vital et il est aujourd'hui dans la situation que vous savez. Et le combat sur la production, je viens de le décrire devant vous, ceci est absolument non seulement d'actualité, mais une projection vers le futur. 

> J’explique, je dis les mots justes, je suis contre les passages en force. Précisément la décision que j'ai prise, c'est une décision pour qu'il n'y ait pas d'affrontement et pas de passage en force. On a besoin de regarder la situation en face et de prendre des décisions, mais de le faire dans un climat de sérénité et de « concitoyenneté ». On est concitoyens, on a des problèmes à régler ensemble. 

 

Elisabeth Borne (ministre d’Etat, ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)
> La protection de nos enfants est notre fil conducteur. C'est pourquoi nous publions le guide « Bien grandir avec les écrans » pour accompagner les familles. Ce document apporte des repères clairs et adaptés à chaque âge. En s'appuyant sur les recommandations d'experts, nous préparons ensemble les citoyens éclairés de demain à un usage responsable du numérique.

 

Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> Aujourd’hui, avec le Président de la République et le président Zelensky, nous avons réuni la coalition des volontaires : 35 États face à l’agression russe. Pourquoi?
Le camp de la paix est à Kiev, à Washington, à Bruxelles, et dans toutes les capitales qui refusent que l’intégrité territoriale d’un pays soit remise en question par l’usage de la force.
La Russie choisie de continuer la guerre. L’Ukraine a accepté un cessez-le-feu il y a 6 mois. Moscou poursuit sa guerre de recolonisation et les crimes contre un peuple qu’elle dépeint pourtant comme « frère ».
Ensemble, nous avons posé les bases de garanties de sécurité. Régénération de l’armée ukrainienne et déploiement de forces de réassurance une fois les accords de paix conclus.
26 pays ont accepté de s’engager pour être présents sur terre, en mer et dans les airs afin de prévenir toute nouvelle agression et assurer la stabilité de l’Ukraine.
Si la Russie refuse les appels à négocier, alors nous renforcerons la pression. Sanctions coordonnées avec les États-Unis et nos partenaires, fermeté face aux contournements que nous ne laisserons pas passer.
Notre ligne est claire : pas de prime à l’agression. Défendre l’Ukraine, c’est défendre le droit international et la sécurité de l’Europe.

> Pour riposter contre celles et ceux qui veulent porter atteinte à l'image de la France à travers la désinformation,  nous créons un compte de riposte automatisée : «French response».

> Il y aura désormais une allée des Peshmergas à Paris : reconnaissance éternelle de la France à ses frères d’armes kurdes dans le combat contre Daech. Avec Massoud Barzani, leur chef historique, nous avons évoqué le renforcement des liens entre la France, l’Irak et le Kurdistan, au bénéfice de la stabilité de la région.

> Les métiers d’art sont un trésor national, que les touristes étrangers découvrent notamment à l’occasion de leurs visites des grands monuments de notre patrimoine. Ils constituent une filière d’excellence, riche en emplois et en talents. La feuille de route que nous signons va les soutenir pour être les plus visibles possibles sur les grands salons internationaux tout en favorisant l’accueil de créateurs étrangers en France. La filière pourra compter sur la pleine mobilisation du réseau diplomatique, dans les ambassades, les consulats et les instituts français. 

 

Aurore Bergé (ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations)
> C'était mon engagement, il est tenu. Aujourd'hui, 7 nouveaux départements vont mettre en œuvre le Pack Nouveau Départ pour les femmes victimes de violences : l'Aube, le Doubs, le Nord, l'Oise, le Loiret, la Seine-Maritime et la Vendée. Pour que chaque départ soit un nouveau départ. Un départ définitif.

 

Astrid Panosyan-Bouvet (ministre déléguée auprès de la ministre du Travail, de la Santé, de la Solidarité et des Familles, chargée du Travail et de l’Emploi)
> Au centre EPIDE de Val-de-Reuil, j’ai rencontré des jeunes qui ont choisi de prendre un nouveau départ.
L’EPIDE, c’est un cadre, des repères et un accompagnement pour construire un avenir.
C’est un modèle qui a fait ses preuves, avec toujours plus de jeunes accueillis et un meilleur taux d’insertion chaque année. Sa réussite repose sur une mobilisation commune : partenaires publics et privés, collectivités, entreprises et État.

> Au lycée professionnel Jean Jooris de Dives-sur-Mer. Un établissement engagé pour renforcer l’insertion des jeunes de CAP et bac pro, grâce à des formations tournées vers les métiers d’avenir et au dispositif AvenirPro, en lien avec France travail et les missions locales. Les lycées professionnels sont des lieux d’excellence et de promotion sociale. Bravo à toute l’équipe éducative et merci pour la richesse des échanges !

> Dans un article publié le 1er septembre 2025 et intitulé « La ministre du travail efface l’ardoise d’une entreprise au préjudice de la Sécurité sociale », il est suggéré par Mediapart que j’ai agi contre la loi, avec légèreté, par favoritisme et au détriment de la Sécurité sociale en demandant une adaptation d’un taux de cotisation pour une entreprise. Tout ceci est faux et cela entache ma réputation, celle de mes équipes et administrations, des services de l’État et de ceux qui m’ont saisie unanimement. De telles pratiques qui mettent en cause la probité et cultivent une défiance malsaine sont consternantes. Mon rôle est de protéger, sans compromission ni compromis, à la fois la santé et la sécurité des travailleurs, les capacités industrielles et l’emploi – s’il disparaît, aucune cotisation versée à la Sécurité sociale. C’est ce qui a été fait dans le cas présent.

 

Marc Ferracci (ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique, chargé de l’Industrie et de l’Energie)
> [Vote du 8 septembre] La méthode est inédite mais la question est aussi inédite (...) Mettre la question de la dette au centre du débat public c'est un combat noble.

> Le vote que l'on demande aux oppositions c'est un vote de responsabilité (...) La censure qui va intervenir passe sous silence le fait que des débats étaient possibles.

> Il n'y a plus qu'un seul interlocuteur pour le bloc central, c'est le PS. Les extrêmes que sont LFI et le RN ont une stratégie politique qui est parfaitement identique.

> L'instabilité politique, des gouvernements qui tombent les uns après les autres, des budgets qui ne sont pas adoptés, c'est un poison pour notre pays.

> Si le président de la République en venait à nommer un Premier ministre socialiste, je ne censurerais pas.

> [Gaz]Il y a un plan qui a été élaboré, dans un cadre européen, qui vise à se dérisquer, être moins indépendant de la Russie à l'horizon 2027.

> 160 mètres sous terre, dans la dernière mine souterraine en activité en France : un lieu exceptionnel et un symbole fort pour représenter notre stratégie minière ! Les mines d’aujourd’hui ne sont plus celles de Germinal. Elles sont mécanisées, respectueuses de leur consommation en eau et en électricité et surtout indispensable pour notre souveraineté. La mine de Varangéville, historique et mythique, est aussi un modèle d’avenir : électrification des engins, panneaux photovoltaïques, décarbonation, innovations dans le forage. Elle incarne le visage du XXIe siècle des mines françaises : responsables, durables, ancrées dans les territoires.
C’est le sens de la stratégie minière portée par l’État dont j’ai présenté les premiers résultats le 1er septembre : la publication de 4 décrets du code minier (simplification et participation du public), un crédit d’impôt industrie verte de plus de 800 M€ et la relance de l’appel à projets “métaux critiques”. En remettant la médaille des mines à deux mineurs de Varangéville, j’ai voulu honorer un savoir-faire unique et redonner toute sa fierté à une filière essentielle à notre avenir.

> La République vit par ses rituels, c’est ce qui fait de nous une Nation. Celui que nous faisons renaître aujourd’hui est chargé d’histoire. Il s’agit de la Médaille des Mines, frappée par la Monnaie de Paris. Créée en 1953, elle a longtemps honoré celles et ceux qui, dans l’ombre, garantissaient la richesse de notre pays.
Aujourd’hui, elle revit pour saluer une évidence :
- Sans lithium, pas de batteries.
- Sans terres rares, pas d’éoliennes.
- Sans mines, pas de transition énergétique.
En la remettant, nous rendons hommage aux femmes et aux hommes qui incarnent la fidélité, l’exigence et l’honneur de servir la République.
La Médaille des Mines n’est pas qu’un symbole : elle rappelle que la mine moderne n’est plus Germinal, mais une filière responsable, tournée vers l’avenir et indispensable à notre souveraineté.

> Le stylo BIC, c’est bien plus qu’un symbole de l’école : c’est une vitrine de notre savoir-faire industriel. Aujourd’hui à Montévrain, j’ai visité l’usine BIC, où plus de 2,5 millions de stylos sont fabriqués chaque jour. Un site qui emploie près de 250 personnes et produit chaque année 514 millions de Cristal et 66 millions de Quatre Couleurs.
Derrière ces objets du quotidien utilisés par des millions d’élèves à la rentrée, il y a une filière industrielle française, des emplois et un savoir-faire transmis aux jeunes générations. J’ai également échangé avec plusieurs jeunes en apprentissage chez BIC. Leur motivation et leur enthousiasme montrent à quel point l’apprentissage est une voie d’avenir, qui permet de se former directement au contact du terrain et d’assurer la transmission des compétences au cœur de notre industrie. L’État est à leurs côtés pour soutenir la réindustrialisation, la compétitivité et la transition écologique.

> EDF et Data4: une électricité décarbonée, compétitive et stable pour le numérique. Félicitations à EDF et Data4 pour la signature d'un accord de long terme pour la fourniture d’électricité décarbonée à un prix stable et compétitif, premier contrat de ce type avec un centre de données. Comme le président de la République l'a annoncé lors du sommet mondial pour l'intelligence artificielle, le système électrique français est un atout pour les centres de données, avec son énergie abondante et décarbonée. Ce contrat de long terme est une nouvelle preuve que la France dispose des atouts pour concilier compétitivité, climat et innovation.

 

Laurent Saint-Martin (ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères chargé du Commerce extérieur et des Français de l’étranger)
> Aujourd’hui, en Suisse, j’ai signé avec le Conseiller fédéral Albert Rösti deux accords majeurs relatifs au Rhône et au Léman.
Deux accords pour une même ambition : agir ensemble face au défi climatique. Ces textes mettent en place :
- une Commission transfrontalière du Rhône, coprésidée au niveau ministériel, pour une gouvernance commune,
- des cellules binationales de gestion de crise, capables d’anticiper et de réagir aux crues ou étiages,
- un partage des données et des expertises scientifiques, afin d’améliorer nos prévisions et de préserver la biodiversité.
Le Rhône et le Léman ne sont pas seulement des richesses naturelles : ils sont un trait d’union entre nos pays, qui appelle responsabilité et solidarité. Ces accords traduisent notre volonté de construire une coopération exemplaire, au service des populations et des territoires riverains.
C’est une étape importante pour la France et la Suisse, qui choisissent de faire de ces eaux partagées un symbole d’action et d’unité dans la lutte contre le changement climatique.

 

Autres ministres
Gérald Darmanin (ministre d’Etat, Garde des sceaux, ministre de la Justice)
> La laïcité doit être protégée et confortée partout dans notre société. Cela doit aussi être le cas dans les lieux qui forment ceux qui feront la justice de demain. C’est pourquoi le règlement intérieur de l’École nationale de la magistrature est modifié afin qu’aucune tenue à connotation religieuse ne soit acceptée. La neutralité des futurs magistrats doit être indiscutable.

> Aux côtés des agents de l’Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués (AGRASC), en première ligne dans la lutte contre le blanchiment d’argent et l’économie souterraine. En collaboration avec les magistrats, l’AGRASC a pour mission de vendre, au meilleur prix, les biens confisqués aux délinquants. Merci à eux pour leur engagement et leur professionnalisme !

> Je poursuis la modernisation et la simplification de la justice civile : dans quelques jours, les tribunaux de Beauvais, Béthune et Fontainebleau expérimenteront, pour les avocats qui le souhaitent, de comparaître en visioconférence. Réduction des temps de trajets, d’attente et facilitation du travail des avocats pour assister à un maximum d’audiences.

 

Catherine Vautrin (ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles)
> Le 19 février je prenais l’engagement devant la commission d’enquête sur la protection de l’enfance, de prendre un décret sur les pouponnières, ce qui n’avait pas été le cas depuis 1974. Cet après-midi, à la pouponnière de l’Institut Départemental Enfance et Famille du département de l'Essonne, j’ai annoncé la signature de ce décret. Il permet de renforcer les normes d’encadrement dans ces structures dédiées à l’accueil des 0-3 ans relevant de la protection de l’enfance et de limiter le temps maximal de placement pour mieux prendre en compte les besoins de l’enfant. Ce texte entrera en vigueur dans les prochains jours. Cette visite était également l’occasion d’échanger avec les professionnels de la protection de l'enfance. Cette structure qui accueille une douzaine d'enfants, dont la moitié présentent une double vulnérabilité, fonctionne 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 grâce à l'engagement de 40 agents dévoués dont je salue le travail.

> La fraude est une trahison de notre système, elle doit être combattue avec fermeté et efficacité. Ce matin à la CPAM de Paris pour marquer l’engagement du gouvernement dans la lutte contre la fraude, un enjeu majeur pour la protection de notre système de solidarité. En 2024, ce sont 628 millions d'euros de fraudes qui ont été détectées, soit 35 % de plus par rapport à 2023 ! et 263 millions d'euros de fraudes évitées grâce à la prévention. Je tiens à saluer la mobilisation des équipes de l’Assurance maladie et de la Cnaf et les félicite pour ces résultats. Le projet de loi que nous défendons nous permettra d'aller plus loin en adaptant nos outils, accélérera le croisement des données, renforcera les sanctions et améliorera le recouvrement, avec 20 mesures concrètes issues du terrain pour faciliter le travail des professionnels au quotidien.

 

Eric Lombard (ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique)
> À la ReFactory de Renault à Flins-sur-Seine, il y a tout ce qui fait avancer l’industrie française et européenne : innovation, audace et engagement collectif.
Nous avons partagé une conviction : allier jumeaux numériques, intelligence artificielle et robotique peut transformer notre productivité et améliorer la qualité de travail des salariés. Chez Renault et dans toutes les entreprises industrielles que nous invitons à Oser l’IA.
L’électrification et l’économie circulaire ouvrent une nouvelle révolution pour l’automobile.
Et les partenariats entre grandes entreprises et start-ups, comme ici Renault et Wandercraft renforcent notre capacité à innover.

 

Sébastien Lecornu (ministre des Armées)
> Le changement climatique a un impact direct sur nos armées et leurs opérations, extérieures comme intérieures. Nous l’avons vu encore cette année, où elles ont été engagées pour participer à secourir et reconstruire à Mayotte après le passage du cyclone Chido, ou pour lutter contre les importants incendies cet été. À la 7e édition du Forum de Giverny, organisé par le Cercle de Giverny, pour clôturer une journée de réflexion collective qui doit nourrir nos décisions en matière de transition écologique. Réussir à concilier transition écologique et souveraineté implique la mobilisation de toute la Nation : entreprises, État, collectivités territoriales et citoyens. Le ministère des Armées en prend sa part.

> Sur un terrain d’Eure-et-Loir, les antennes du radar transhorizon Nostradamus nous permettent de détecter les menaces jusqu’à plusieurs milliers de kilomètres. Plus loin, et plus haut, que ne le permettent les radars classiques. Capable de détecter missiles balistiques et hypervéloces. Une brique essentielle, unique en Europe, pour bâtir une capacité souveraine d'alerte avancée, pour la France et les pays européens. Dans le cadre de notre stratégie pour la très haute altitude, les efforts de réarmement permettront d'investir 50 millions d’euros pour le moderniser. Signature aujourd’hui de la première étape de cette remontée en puissance : une convention avec l’Onera représentant un premier investissement de 2 millions d’euros.

> La France dispose maintenant du plus grand supercalculateur classifié d'Europe, troisième plus grand au monde. Déconnecté d'internet, mis en œuvre par des personnels français habilités : pour développer souverainement des solutions d'IA entraînées sur nos données classifiées. La maîtrise de l’IA militaire sera demain l'un des marqueurs majeurs de qui est, ou non, une grande puissance. Comme l'atome en son temps, c'est en prenant des risques, en faisant preuve de volonté, d'audace et d'endurance que nous pourrons rester en pointe. C’est aussi le sens de la réforme de l’ensemble du numérique du ministère des Armées, en unifiant tous ses acteurs en une entité unique : le Commissariat au numérique de défense.

 

Annie Genevard (ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> Soutenir nos agriculteurs, c’est défendre le patriotisme alimentaire. À Saclay, la ferme Trubuil Bot en est l’exemple : elle nourrit en circuit court 1 Francilien sur 10 en fruits et légumes. Remarquable !

 

Marie Barsacq (ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative)
> Une convention citoyenne sur les temps de l'enfant !
Je suis intervenue à la 3ème session de la Convention Citoyenne du Conseil économique social et environnemental, dédiée aux temps de l'enfant.
Alors que le temps scolaire représente moins de 18% du temps de l'enfant, l’école ne peut pas tout assumer seule : les inégalités se jouent aussi en dehors.
Le ministère des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative est engagé, dans l'intérêt de nos enfants et de leur épanouissement, à travers 3 axes :
- Travailler pour offrir une vraie égalité des chances aux enfants
Réduire les disparités territoriales et sociales pour garantir un accès à des activités de qualité, renforcer l’attractivité des métiers de l’animation et leur professionnalisation et redynamiser les projets éducatifs territoriaux.
S'appuyer sur les colonies de vacances pour l'épanouissement de nos jeunes et les aider dans leurs apprentissages. Notre objectif : que 1,5 million d’enfants partent en colonies de vacances chaque année (1,3 million aujourd’hui)
- Construire une génération engagée
Offrir une meilleure reconnaissance des compétences professionnelles issues de l'engagement, et renouveler notre confiance envers les acteurs de l'éducation populaire
Lutter contre la sédentarité et mettre les jeunes en mouvement
Amener les enfants vers la pratique en club, poursuivre la mise en place des 30 minutes d’activité physique quotidiennes à l’école primaire, des tests physiques en 6e et de deux heures supplémentaires de sport dans les collèges REP/REP+
Encore merci à tous les participants présents aujourd'hui, cette convention est la base essentielle qui nous permettra de nourrir les réflexions futures.

> Chaque année, le manque d’activité physique est la cause de 38 000 décès et 62 000 maladies. Un coût social qui s'élève à 140 milliards d'euros.
Face à la montée de la sédentarité, à la progression des maladies chroniques et aux enjeux de santé mentale, je reste convaincue que le sport est un rempart.
Je me suis rendue hier au Centre de soins et de prévention des Chartriers–Valenciennes. Le centre compte une des 550 Maisons sport-santé de France.
Ces établissements intègrent des parcours alliant prévention et reconstruction par le sport, en proposant des activités physiques et sportives adaptées aux patients.
Cette visite a aussi été l'occasion de présenter la nouvelle Stratégie Nationale Sport-Santé 2025-2030, articulée autour de 12 mesures concrètes.
Quelques-unes des mesures phares :
- Généralisation des 30 minutes d’activité physique quotidienne à l’école et en établissements médico-sociaux
- Des tests de condition physique en 6e, des programmes adaptés aux étudiants, des dispositifs en entreprise
- Une priorité donnée à l'activité physique et à l'autonomie chez les séniors, et une meilleure prise en charge des personnes atteintes de maladie chronique
Nous continuons à porter le message. Le sport est un outil de prévention contre la sédentarité, les maladies chroniques et la perte d'autonomie, et c'est bien là tout l'objectif de cette ambitieuse feuille de route.

 

Sophie Primas (ministre déléguée auprès du Premier ministre, porte-parole du Gouvernement)
> [Vote du 8 septembre] L'enjeu est allons-nous choisir de retrouver dès maintenant la maîtrise de nos finances publiques ou accepter de subir plus tard les conséquences de notre immobilisme.

> Je rappelle une fois de plus, que lors du vote [du 8 septembre] les députés n'auront pas à se prononcer pour un contre François Bayou ou pour ou contre un budget.

> A Poissy, pour la présentation du Beauvau de la Sécurité Civile : formidable travail de concertation, de réflexion et de projection de tous les acteurs de terrain. La sécurité civile est en France exemplaire, elle a néanmoins besoin d’anticiper tous les défis à relever : définition des missions, des outils, des financements, attractivité, complexité de la mixité professionnels/volontaires et formation des Français à une meilleur résilience face aux nouveaux dangers. Toujours en première ligne, face aux drames et aux urgences, je veux saluer l’engagement de ces femmes et de ces hommes qui, chaque jour, prennent des risques pour protéger les autres. Nos sapeurs-pompiers, par leur courage et leur dévouement, doivent pouvoir accomplir leurs missions dans des conditions à la hauteur de leur engagement. C’est tout le sens de l’action du gouvernement: bâtir la Sécurité civile de demain.

 

Philippe Baptiste (ministre délégué auprès de la ministre d’Etat, ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)

François-Noël Buffet (ministre délégué auprès du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur)

Yannick Neuder (ministre délégué auprès de la ministre du Travail, de la Santé, de la Solidarité et des Familles, chargé de la Santé et de l’Accès aux soins)
> 38 000 décès par an sont liés au manque d’activité physique. À Valenciennes, nous avons inauguré le Centre des Chartriers qui propose du sport adapté aux patients. L’occasion de présenter la nouvelle Stratégie Nationale Sport-Santé 2025-2030.

> Arrêté publié, engagement tenu. Désormais, les structures (maisons & centres de santé) pourront aussi demander l’agrément pour accueillir en équipe les étudiants en médecine de 3e cycle. Renforcer la formation au plus près des besoins des territoires.

 

Charlotte Parmentier-Lecocq (ministre déléguée auprès de la ministre du Travail, de la Santé, de la Solidarité et des Familles, chargée de l’Autonomie et du Handicap)
> Bien vieillir, c’est aussi anticiper et prévenir : la Maison des Aînés de Villeneuve-d'Ascq en est un bel exemple. J’ai pu constater le dynamisme de ce lieu ouvert à tous.
C’est un espace d’innovation sociale, avec un jardin partagé, des projets intergénérationnels et surtout des actions de prévention : santé, nutrition, sommeil, mobilité, numérique, habitat. Autant d’initiatives qui traduisent concrètement l’ambition de la stratégie nationale sur les maladies neuro-dégénératives, présentée hier par le Gouvernement : prévenir plus tôt, soutenir les aidants, déstigmatiser et renforcer les prises en charge.
La Maison des Aînés illustre parfaitement ce que nous voulons développer partout en France : des lieux vivants et inclusifs, où les personnes âgées trouvent des activités, des conseils, du lien social et surtout les moyens de bien vieillir.

> Plus d’1,6 million de personnes en France sont touchées par des maladies comme Alzheimer, la Sclérose en plaque ou Parkinson, et des dizaines de millions de proches sont impactés. Demain, ce chiffre pourrait augmenter de plus de 40 %.
C’est pour répondre à ce défi humain et social que nous lançons la Stratégie nationale 2025-2030 de prévention et lutte contre les maladies neurodégénératives (MND).
Objectifs clés :
- Prévenir et repérer les maladies plus tôt
- Lutter contre la stigmatisation
- Adapter les pratiques et soutenir les aidants
- Renforcer la prise en charge à domicile et moderniser les établissements
- Investir dans la recherche et l’innovation
Cette stratégie, fruit d'une concertation approfondie a véritablement été coconstruite avec les associations, les professionnels de santé et les personnes concernées. Elle vise à permettre à chaque personne de vivre dignement et à soutenir celles et ceux qui les entourent.
C’est aussi un message d’espoir : bâtir une société plus inclusive, plus solidaire, où la dignité de chacun reste au cœur de nos actions.

> [Pôle d’Appui à la Scolarité (PAS)] Les PAS associent l’Education nationale et le secteur médico-social pour accompagner tous les élèves en situation de handicap ou non, selon leurs besoins, de la maternelle au lycée.
En cette rentrée, 379 PAS supplémentaires ont été déployés, dont les 100 premiers ayant répondu à plus de 4300 sollicitations, et les premiers résultats sont encourageants.
Nous portons ce dispositif avec détermination, qui s’inscrit dans le plan national des «50 000 solutions», pour mieux répondre aux besoins des élèves, des familles et des équipes, pour construire une école de la République plus inclusive.

> L’accueil de jour, un souffle pour tous !
Un accueil de jour, c’est des activités pour entretenir la mémoire, des moments conviviaux pour ne pas rester seul, et un temps de répit indispensable pour les aidants.
Avec le décret du 2 septembre 2025, les EHPAD et petites unités de vie pourront plus facilement organiser ces accueils.
Une mesure simple, mais qui change beaucoup : rapprocher des solutions utiles du quotidien, renforcer le lien social et soutenir l’autonomie.

> La boîte à outils « accessibilité » destinée aux élus locaux et à tous les acteurs concernés est mise en ligne aujourd’hui !
Vous voulez améliorer l’accessibilité de votre territoire mais vous ne savez pas toujours par où commencer ? J’ai souhaité créer cette boîte à outils, pensée avec les élus locaux et pour les élus locaux, pour les aider dans leurs orientations et accompagner les démarches pas à pas.
- Des idées pour organiser des événements accessibles, des solutions pour rendre accessibles à tous les transports, voiries, lieux culturels et sportifs, pour moderniser vos services et vos outils numériques.
- Des informations sur les aides financières disponibles.
- Surtout, cette boîte à outils numérique est l’occasion de partager des exemples inspirants de collectivités qui ont déjà franchi le pas.

 

Véronique Louwagie (ministre déléguée auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, chargée du Commerce, de l’Artisanat, des Petites et moyennes entreprises et de l’Economie sociale et solidaire)
> , il est indispensable de maintenir l’exonération fiscale et sociale des pourboires jusqu’au 31 décembre 2027.
Car un pourboire n’est pas un simple geste : c’est une marque de reconnaissance, un levier de motivation et un atout pour l’attractivité de ces métiers. Préserver cette exonération, c’est protéger le pouvoir d’achat des salariés, soutenir un secteur essentiel et valoriser celles et ceux qui le font vivre.

> Mon cap est clair depuis ma nomination au Gouvernement en décembre dernier : simplifier, protéger, accompagner. Un exemple concret : 200 Cerfa ont d’ores et déjà été supprimés, un million de démarches évitées et autant de temps rendu aux entrepreneurs. L’État doit s’adapter aux entreprises, et non l’inverse.

 

Clara Chappaz (ministre déléguée auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique)
> L’IA pour la défense, un enjeu majeur de notre puissance militaire avec l’inauguration du plus grand supercalculateur classifié d’Europe.

 

Benjamin Haddad (ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé de l’Europe)
> Avec la Russie, le vrai risque est la faiblesse. Toute faiblesse européenne encouragera l’agressivité. Mémorandums de Budapest, Minsk : nous ne referons pas les erreurs du passé.

> Européens, Américains et Ukrainiens travaillent ensemble pour bâtir une paix durable en Ukraine. Sous l’impulsion de la France, Européens et Américains sont alignés pour mettre fin à l’agression russe.

 

► Assemblée nationale 
Yaël Braun-Pivet (présidente) 
> Partout, la polarisation fracture nos sociétés et rend le compromis plus difficile. Mais notre responsabilité, comme présidents d’assemblées, est de défendre l’équilibre et la nuance. Au G7 parlementaire, j’ai affirmé que c’est par le dialogue et le rassemblement que nous ferons reculer les extrêmes.

> L’Ukraine n’est pas seule. À Ottawa au sommet parlementaire du G7, j’ai réaffirmé le soutien indéfectible de la France à l'Ukraine. Nous voulons une paix juste et durable, des garanties de sécurité robustes et un avenir européen pour notre allié agressé. À tes côtés, cher Ruslan, nous sommes plus forts et unis. Slava Ukraini.

> La relation franco-américaine se consolide aussi à travers nos Parlements. Avec le speaker de la Chambre des représentants, nous avons évoqué le soutien indispensable à l’Ukraine, la guerre commerciale et ses conséquences, les défis qui pèsent sur nos démocraties. Une conviction : nous devons agir ensemble pour défendre la paix.

> Merci à Francis Scarpaleggia pour son accueil lors du G7 parlementaire d’Ottawa. Notre rencontre illustre la force de l’amitié franco-canadienne et notre attachement commun à la démocratie et à l’État de droit. Vive le Canada, vive la France, vive la diplomatie parlementaire !

 

► Partis politiques 
● Renaissance 
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Paul Midy (député)
> Il y a une date importante, c'est celle du 31 décembre. Car il faut qu'on dote la France d'un budget d'ici là pour assurer la stabilité de notre pays et rassurer les Français, les acteurs économiques et nos partenaires européens. C'est notre boussole.

> La France a besoin de stabilité et d’un budget. Nous avons toujours appelé à bâtir un compromis. Avec LR comme avec le PS, nous avons des objectifs communs et nous pouvons trouver des convergences.

> Des convergences de LR au PS sont possibles. Ces convergences sont nécessaires, de LR au PS en passant par le bloc central, pour assurer la stabilité gouvernementale à notre pays et le doter d'un budget d'ici le 31 décembre. C'est ce que nous portons car notre pays a d'abord besoin de stabilité.

 

● MoDem 
Marc Fesneau (député, président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale)
> Aujourd'hui, demain, lundi et mardi, nous avons rendez-vous avec la vérité.

>Croire que nous nous en sortirons sans créer plus de richesse, c'est mentir aux Français.

> Ce n'est pas parce qu'un combat paraît perdu d'avance qu'il ne faut pas le mener.

 

► Autres 
Commission européenne
● Organisations centristes 
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen) 
Valérie Hayer (députée, présidente)
> Le leadership européen passe par la protection de nos valeurs et ce que nous savons essentiel : notre liberté. Liberté d’expression, d’opinion, de choix. Une valeur que certains géants du numériques veulent remettre en cause. DMA-DSA : ces règlements européens nous protègent : nous devons rester intransigeants quant à leur application. Et ils ne serviront pas de monnaie d’échange pour un deal commercial !

> Aujourd’hui, l’Europe est faible. Pour être plus forts, il faut renforcer l’intégration européenne.

> L’accord obtenu hier au Sommet de la coalition des volontaires est majeur pour obtenir une paix juste et durable en Ukraine. Les Européens ont été au rendez-vous de leur Histoire.

> Un premier ministre RN serait une défaite pour le pays. Défaite politique et morale.

> La question aujourd’hui, c’est la capacité de nos responsables politiques à travailler, ensemble, à l’Assemblée nationale. C’est ce qu’arrivent à faire de nombreux pays en Europe.

> L’enjeu aujourd’hui, c’est la souveraineté économique de notre pays et l’influence de la France en Europe.

> Je salue les annonces du président de la République à l’issue du Sommet de la coalition des volontaires. Elles sont majeures :
- Moyens renforcés pour permettre à l’armée ukrainienne de résister et de dissuader;
- Engagement de 26 pays à déployer comme force de réassurance des troupes en Ukraine;
- Soutien des États-Unis à ces garanties de sécurité et coordination étroite avec les Européens dans les sanctions contre la Russie.
Notre objectif est clair : obtenir au plus vite une paix juste et durable en mettant fin à cette guerre qui va à l’encontre du droit international et menace notre sécurité à tous. La Russie doit comprendre qu’elle ne gagnera pas. Par son unité et sa détermination à aider l’Ukraine, l’Union européenne est au rendez-vous de son Histoire.

 

Christophe Grudler (député)
> Accord UE-US : l’Europe s’incline devant Trump. C’est inadmissible. Cette «coopération renforcée» n’est rien d’autre qu’une capitulation.
D’abord, cet accord est tout simplement illégal. Il viole les règles de l’OMC qui interdisent d'augmenter unilatéralement les tarifs, et les exonérations à sens unique. On nous répète sans cesse de respecter les règles du jeu, mais ici on les piétine…sans aucun bénéfice ?
Aussi, on célèbre un plafond à 15% comme une victoire ? C'est un leurre. Rien n’empêche Washington de relever ces droits demain. Où est la stabilité promise ? Cet accord est une bombe à retardement pour notre industrie.
La preuve : Trump brandit déjà de nouvelles menaces contre notre régulation numérique. Si nous refusons de plier, les droits grimperont à 30, 40, 50 % ? Jusqu’où ira notre soumission ? Quand cesserons-nous d’être naïfs ?
Sans oublier les 750 milliards de produits énergétiques américains d'ici 2028 ! On troque le gaz russe pour le GNL américain, nos centrales à charbon pour des SMR made in USA. Résultat ? On saborde nos propres technologies et notre souveraineté.
Accepter cet accord n’a de sens qu’à deux conditions :
- Instaurer des exonérations équilibrées et réciproques.
- Obtenir une garantie écrite de la Maison Blanche que les 15% ne bougeront pas à la hausse. Sans cela, c’est non.

> Un an après le rapport Draghi, quel héritage ? Le fonds de compétitivité en est la traduction, mais il reste insuffisant : critères flous, concurrence entre secteurs. Avec Renew Europe, nous défendons un vrai plan d’investissements pour la décarbonation industrielle.

 

Stéphanie Yon-Courtin (députée)
> En début de semaine, des rumeurs laissaient entendre que l’amende contre Google serait repoussée pour ménager Washington. Face à l’ampleur des pratiques anticoncurrentielles en cause, il était essentiel d’agir rapidement. La Commission frappe fort avec près de 3 Milliards d'€ pour abus dans la publicité en ligne. Un rappel salutaire : l’UE ne doit jamais trembler face aux Big Tech !

 

Sandro Gozi (député)
> Google a violé les règles du marché européen. Mais en Europe, les règles s’imposent à tous, même face aux menaces de Trump sur les droits de douane. L’amende de 3 milliards d’euros infligée par l’UE est une décision forte : les géants américains ne feront pas la loi chez nous ! (…)
Le droit de la concurrence est un droit dur qui s'applique à tous les opérateurs. Dans notre marché unique, c'est une des prérogatives les plus importantes dont la Commission européenne dispose. (…)
Google va payer évidemment. Ils vont faire appel, mais si en justice la sanction est confirmée, Google devra payer sa sanction comme l'ont fait Microsoft et Apple. (…)
Avec cette amende, on donne un message très clair. (…)
Nous devons montrer aux citoyens que nous pouvons nous opposer au pouvoir démesuré des Big Tech. (…)
Donald Trump a menacé de représailles l'Union européenne. C'est inacceptable. Nous avons adopté des lois, nous devons les appliquer (…)
L’Union européenne reste le premier marché au monde pour les géants du numérique. C'est la raison pour laquelle ils sont tellement remontés. Ils utilisent le président Trump contre l'Europe. La raison pour laquelle le président Trump s'acharne, nous attaque, nous menace concernant notre législation numérique, c'est parce que les Big Tech voudraient éviter de devoir respecter nos lois.

 

● Personnalités centristes
Clément Beaune (haut-commissaire au Plan)
> Pour rompre avec la culture de l’immédiateté, la France aura besoin d’un nouveau ‘plan quinquennal’. Il ne s’agit pas de ressusciter le dirigisme d’hier, mais d’instaurer un moment de choix collectifs et d’arbitrage. 

> Madame Le Pen a encore oublié de travailler, mais pas d’enfumer. Les actifs de demain, ceux qui travailleront et produiront dans 5, 10 ou 15 ans, sont déjà nés. La démographie, comme les faits, est têtue. Ne pas chercher des réponses à cette baisse inévitable de la population active, c’est condamner la France au déclin - produire moins, importer plus, baisser les retraites… Évidemment, comme nous l’avons déjà écrit, ces actions complètent et ne remplacent pas une politique de natalité, qui n’est jamais une baguette magique (rappel : la natalité s’effondre dans toute l’Europe, y compris - encore - chez vos amis hongrois ou italiens pris en modèle).

 

Sarah El Hairy (haut-commissaire à l’Enfance)
> Les réseaux sociaux évoluent plus vite que les repères des parents : 70% d’entre eux ignorent ce que leur enfant fait en ligne. Avec le premier événement Enfance en débat autour de la série adolescence, nous ouvrons un espace d’échange pour accompagner familles & pro sur les usages du numérique.

 

● Personnalités majorité présidentielle
Bruno Le Maire
> [Tribune coécrite avec Paolo Gentiloni, ancien président du Conseil des ministres italien et ancien commissaire européen, Sigrid Kaag, ancienne vice-Première ministre et ministre des Finances néerlandaise, et Klaus Regling, économiste allemand et ancien directeur général du mécanisme européen de stabilité«Une seule Europe un appel à l’action»] 
L’Europe est puissante mais elle n’agit pas comme telle. Dans un monde où les règles s’effondrent et où le pouvoir global repose de plus en plus sur la force et la vitesse, l’Europe reste trop lente, trop fragmentée et trop prudente. Il y a une seule Amérique, il y a une seule Chine. Il est temps d’avoir une seule Europe. Nous devons agir ensemble pour protéger nos citoyens, défendre nos valeurs et dessiner le monde de demain. La sécurité en premier Le récent accord sur les tarifs douaniers a montré la faiblesse globale de l’Europe. Ce n’est pas seulement un accord désastreux ; c’est un rappel brutal que sans la puissance géopolitique, la stabilité économique sera toujours compromise. L’Europe ne peut pas se permettre d’être considérée comme un sous-fifre, qui réagit aux pressions au lieu de dessiner les résultats. Elle doit devenir un poids lourd géopolitique. Investir dans une défense commune est donc essentiel et exigera un changement d’esprit radical. Nous avons besoin d’un Pacte Européen de Défense – à l’initiative des États membres – ancré dans une capacité de planification commune et des forces interopérables. Ce Pacte Européen de Défense doit être une composante de l’OTAN. Nous devons donner la priorité à nos PME et aux équipements militaires fabriqués en Europe. Nous devons garantir une meilleure articulation entre les innovations civiles et militaires, notamment dans la défense cyber, les capacités spatiales et les technologies émergentes comme les drones et la surveillance par l’IA. Pour cela, nous devons garantir que l’accord sur l’objectif de 5% du PNB pour les dépenses militaires soit tenu, en mobilisant des ressources publiques et privées. Ce Pacte Européen de Défense sera un mécanisme décisif pour transformer les chiffres sur du papier en bouclier collectif. Nous proposons un cadre commun d’évaluation de la menace. Nous proposons un Fonds souverain européen de Défense pour sécuriser le financement prévisible et de long terme de nos capacités stratégiques. Pour cela, nous avons besoin d’un budget de l’Union européenne plus large. Mettre en commun les dépenses au niveau européen, suivant le principe de subsidiarité, ne signifie pas plus de dépenses en général, mais des dépenses plus efficaces, en évitant les doublons et en réduisant les gaspillages. Ce qui est en jeu n’est pas uniquement une défense plus puissante, mais notre crédibilité, notre capacité de dissuasion et de résistance, à un moment où la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine continue de susciter de vives inquiétudes. Notre économie doit correspondre à cette nouvelle ambition géopolitique L’Europe ne parvient toujours pas à utiliser son économie comme un levier de puissance géopolitique. Un chiffre résume tout : l’épargne totale de l’Europe s’élève à 35 mille milliards d’euros, dont 20% financent l’économie américaine et le déficit public américain – au lieu de financer notre propre économie. Résultat, nous manquons de financement pour l’avenir. C’est une erreur stratégique majeure, parce que cela mine notre capacité d’innovation et de croissance. Pour créer une économie qui serve les intérêts stratégiques européens, nous proposons un Plan d’Investissement européen de 750 milliards d’euros pour soutenir la productivité, le développement de l’IA et la transition verte. L’Union des marchés de capitaux doit être réalisée avant fin 2027 – en commençant par la France, l’Allemagne et l’Italie – pour donner plus de profondeur aux marchés financiers et débloquer l’investissement privé. De la même manière, nous appelons à la création de nouveaux produits d’épargne communs pour diriger le capital privé vers des secteurs à impact élevé. Les régulations comme Bâle III et Solvency II doivent être allégées pour lever les barrières au financement de l’économie réelle. Cela veut dire aussi renforcer l’euro pour qu’il devienne un des piliers du commerce mondial. Nous voulons un euro digital. Nous soutenons une augmentation des obligations européennes, qui doit être liée à une réduction des émissions d’obligations nationales par les États membres. C’est la seule manière de rendre le marché financier européen plus attractif pour les investisseurs étrangers. C’est la meilleure manière de financer nos nouvelles priorités dans l’IA et dans la transition climatique. Des mécanismes pourront être mis en place pour éviter que l’augmentation des obligations européennes ne conduise à une augmentation des transferts à l’intérieur de l’Union européenne. Enfin, l’Europe doit fait face à sa réalité démographique. Notre continent vieillit. Sans des ajustements décisifs dans nos systèmes fiscaux et de protection sociale, nous ne serons plus en mesure de soutenir la croissance, l’équité ou la puissance. Nous avons besoin de nouveaux accords commerciaux pour nous relancer et nous protéger L’interdépendance globale a récemment mis en lumière les vulnérabilités stratégiques de l’Europe – des chaînes de valeur aux pratiques de coercition. Pour mieux défendre nos intérêts, nous plaidons pour la signature de nouveaux accords commerciaux avec l’Afrique, l’Amérique du Sud, l’Inde et l’Aise du Sud Est. Nous plaidons pour que l’Union européenne rejoigne le Partenariat transpacifique Global et progressiste (CPTPP). Nous proposons de renforcer l’instrument anticoercition, pour nous protéger contre les pressions de rivaux économiques, pour réduire nos dépendances à des partenaires instables et pour sécuriser notre approvisionnement en matériaux critiques comme les semi-conducteurs, les terres rares, l’énergie propre. Nous appelons à la mise en œuvre immédiate d’une stratégie sur les semiconducteurs, qui tire parti de l’écosystème européen, qui renforce notre indépendance et qui appuie une stratégie IA fondée sur l’innovation et la régulation. La politique de concurrence doit évoluer pour faire émerger de nouveaux champions industriels européens. Donner la priorité à l’industrie européenne dans les marchés publics – en récompensant l’innovation et la durabilité, pas seulement le prix – permettra à nos PME de grandir dans des secteurs stratégiques. Cela devra être fait de manière transparente et juste, pour que cela bénéficie à toute l’Union européenne, pas uniquement aux plus grandes économies. L’Europe doit se fixer pour mission de préserver un ordre mondial fondé sur des règles. Elle doit donc montrer sa fiabilité et bâtir des partenariats robustes avec le Sud Global – pas seulement par solidarité, mais pour réaliser un investissement stratégique dans un monde multipolaire. La crédibilité de l’Union européenne à défendre les règles à l’étranger dépendra de son unité et de sa détermination. A cette fin l’Europe doit parler d’une seule voix dans les institutions financières globales, en commençant par le FMI où elle pourrait disposer d’un siège unique européen. Nos valeurs, notre force Le futur de l’Europe doit être ancré dans les valeurs de dignité, de soutenabilité, de liberté et d’ouverture. Ces valeurs, de plus en plus attaquées, seront décisives pour attirer les talents du monde entier dans les domaines de la science et des technologies. Pour faire venir en Europe les meilleurs chercheurs et retenir les meilleurs esprits, nous plaidons pour la création de cinq nouvelles universités de classe mondiale. Nous plaidons pour la création d’un « Programme Wittgenstein » - reconnu sur toute l’Union européenne – visant à accroître l’attractivité des laboratoires européens pour les étudiants post doctorat et les chercheurs. Nous voulons bâtir un espace d’éducation véritablement intégré, garantissant la reconnaissance mutuelle de tous les diplômes partout en Europe. Pour vivre en accord avec ses valeurs, l’Europe doit relever ses défis internes : les inégalités, la fragmentation sociale et la régression démocratique. La défense de la règle de droit doit rester non négociable. La transition verte doit rester juste et ne laisser de côté aucun individu ni aucune région. La diplomatie climatique doit devenir un des piliers de la politique étrangère européenne, en utilisant le Pacte Vert comme un atout stratégique. Une gouvernance efficace Le talon d’Achille de l’Europe est la décision. L’ambition ne suffit pas – l’exécution est essentielle. L’Europe doit basculer de la gestion de la complexité à la facilitation de l’action : le processus de décision doit être plus rapide, plus transparent et plus proche des peuples. Nous avons besoin d’une répartition des rôles plus claire entre le niveau européen et le niveau national. Nous avons besoin de leadership plus fort dans les institutions. Pour donner à l’Europe de la clarté et de la continuité dans ses décisions, nous proposons de mettre fin aux présidences tournantes et de fusionner les fonctions de Président du Conseil et de Président de la Commission dans une fonction unique. Le droit de veto doit être supprimé dans certains domaines comme la fiscalité. Lorsque cela est nécessaire, nous devons adopter une Europe à plusieurs vitesses, pour permettre aux États qui le souhaitent d’avancer plus vite dans des coalitions flexibles. Nous appelons à ouvrir une réflexion sur le futur pouvoir exécutif européen, menée par les citoyens et associant les experts, les juristes et la société. Le prochain chapitre européen commence ici : avec de la responsabilité, de l’ambition et de la détermination. Cet appel est une invitation : que le rejoigne tous ceux qui croient que l’Europe doit dessiner le futur, et pas se laisser dessiner par lui.

 


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