Voici une sélection, ce 4 septembre 2025, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la République)
> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] Avec le Président Zelensky à Paris, à la veille de la réunion de la
Coalition des volontaires. La sécurité des Ukrainiens est la nôtre. L’Europe
est au rendez-vous avec des garanties de sécurité solides. Nous sommes prêts
pour une paix robuste et durable en Ukraine.
> [Reconnaissance de l’Etat de Palestine] Je viens de m’entretenir avec le prince héritier d’Arabie Saoudite. Ensemble, nous co-présiderons la Conférence sur la solution à deux États à New-York le 22 septembre. La décision américaine de ne pas octroyer de visas aux responsables palestiniens n’est pas acceptable. Nous appelons à revenir sur cette mesure et à permettre une représentation palestinienne conforme à l'accord de siège. Rassembler la plus large contribution internationale à la solution à deux États, seule à même de répondre aux aspirations légitimes des Israéliens et des Palestiniens : voilà notre objectif. Cela passera par la mise en œuvre d’un cessez-le-feu permanent, par la libération de tous les otages, l’acheminement massif d’aide humanitaire aux populations gazaouies et le déploiement d’une mission de stabilisation à Gaza. Nous travaillons aussi pour que le jour d’après, le Hamas soit désarmé et exclu de toute gouvernance de Gaza, que l’Autorité palestinienne soit réformée et renforcée et la bande de Gaza pleinement reconstruite. Aucune offensive, tentative d’annexion et de déplacement des populations n’enraillera la dynamique que nous avons créée avec le prince héritier et à laquelle de nombreux partenaires se sont déjà joints. Rendez-vous à New-York le 22 septembre. Ensemble, faisons de cette Conférence sur la solution à deux États un tournant décisif pour la paix et la sécurité de tous dans la région.
► Gouvernement
[Nota: Ce gouvernement est
dirigé par un centriste, François Bayrou ; nous avons donc décidé de
reprendre les propos de tous les ministres puisqu’ils agissent sous l’autorité
d’un Président de la République et d’un Premier ministre
centristes/centraux ; néanmoins nous avons fait une distinction avec d’un
côté les ministres centristes-centraux et les autres puisqu’il s’agit d’un
gouvernement de coalition du fait que le Président de la République et le
Premier ministre ne disposent pas d’une majorité à l’Assemblée nationale]
●
Ministres centristes/centraux
François Bayrou (Premier ministre)
> Il y a
un défaut que je n'ai pas, c'est d'être défaitiste. C'est de considérer que
tout est écrit, qu'il suffit de baisser les bras.
> Dans cet Occident-là il y a l'Europe et dans l'Europe
il y a la France. Et la France, elle a une situation particulière qui est une
situation d'affaiblissement incroyable. Je ne crie pas au loup, je dis les
choses précises comme elles se passent. Quelles sont ces choses précises ?
C'est que nous nous sommes laissés entraîner, et j'ai mis le sort du
gouvernement en jeu pour cette raison, pour qu'on ouvre les yeux, pour qu'on
voie ce qu'il en est. D'habitude, les gouvernements, comme vous savez, les
Français disent « ils se planquent ».
Pour que tout le monde se rende compte de la situation. Quand je parle de la
dette, je parle de quoi ? Je vous dis précisément les choses.
Chaque année, la France crée un peu plus de richesses que l'année précédente, à
peu près 50 milliards. La totalité de ces 50 milliards, et plus encore, elle
est versée à nos créanciers. Et elle part à l'étranger, c'est-à-dire qu'il y a
une hémorragie du pays, une hémorragie de tout ce que le pays produit, de tout
ce que nous produisons tous ensemble, qui va vers nos créanciers, ceux qui nous
ont prêté et qui sont pour 60% à l'étranger. Ce qui est très différent d'autres
pays, le Japon par exemple, qui a une dette très importante, mais ce sont les
Japonais qui la détiennent, d'une certaine manière, c'est un circuit
fermé.
Et donc, cette situation-là, elle nous affaiblit durablement. Alors il y a des
gens que vous citiez ; des formations politiques, des appareils
politiques, qui disent « on ne veut pas le voir », « ce n'est pas grave,
ça ne nous intéresse pas », « vous voyez bien que ce n'est pas si
grave, le bateau continue à flotter », comme j'ai eu l'occasion de le
dire.
> Les parlementaires peuvent faire tomber le
gouvernement. Ils en ont le pouvoir. Et ils prévoient de le faire. Est-ce que
ça va rendre service au pays ? Qui sont les parlementaires qui menacent ou qui
annoncent qu'ils vont faire tomber le gouvernement ? Tu parles d'un exploit de
faire tomber le gouvernement. C'est un gouvernement qui n'a, depuis le premier
jour, pas de majorité absolue, pas de majorité relative. On a dû construire un
budget parce qu'il n'y avait pas de budget. On a dû récupérer la totalité des
textes qui étaient en grande difficulté. On les a fait adopter et on dit, ben
voilà, on va abattre ce gouvernement. Ils en ont le pouvoir. (…) Je leur dis,
regardez ce qui se passe dans le monde, regardez ce qui se passe en France. (…)
Je dis, si vous avez ce qui est votre fonction, votre vocation, si vous
représentez les Français, demandez-vous où est l'intérêt national. (…)
Cette décision qu'ils prendront, qu'ils annoncent qu'ils vont prendre, cette
décision-là, elle va semer, elle va créer l'instabilité dans notre pays. Et que
veulent les Français ? Tous les sondages le montrent, ils veulent de la
stabilité. Et donc, si vous êtes représentant du peuple, comme c'est la
vocation d'un député, si vous êtes représentant du peuple, alors vous devez
vous demander où est l'intérêt national. J'ai dit une chose très simple, ce
vote-là, c'est un vote sur le constat de la situation du pays : est-ce que
oui ou non, cette situation dans le monde comme je viens de le montrer, est-ce
que cette situation, elle est grave et urgente ?
Ma réponse, elle est grave et urgente. Et si vous connaissez quelqu'un d'averti qui pense que ça n'est pas le cas... Tout à l'heure, j'étais avec vos journalistes dans le couloir. Tous disaient, en effet, c'est grave et urgent, mais comment vous pouvez faire ?
> J'ai reçu des formations politiques, par exemple les
Républicains, qui disent nous avons possiblement des réponses qui permettent de
faire autrement pour trouver cet effort que les deux jours fériés. Très bien,
je l'ai dit dès le premier jour, je suis prêt à examiner toutes les
solutions. (…)
Pourquoi j'ai choisi les jours fériés ? On m'avait proposé autre chose qui
était de passer de 35 heures de travail par semaine à 36 heures de travail par
semaine. On me dit, pourquoi ne l'ai-je pas fait ? Parce que 35 heures, c'est
le seuil de déclenchement des heures supplémentaires. Et il y a des salariés,
des familles françaises pour qui cette rémunération supplémentaire qui entraîne
une heure supplémentaire.
> J'essaie de ne pas ne pas employer des mots qui soient des mots déplacés. Je ne dis pas désastre, je dis que toutes les forces politiques du pays qui ont figuré au gouvernement depuis 50 ans ont participé au creusement de ce déficit qui a entraîné une dette qui est tellement immense qu'elle pompe, elle aspire tous les jours toutes les richesses nouvelles que créent les Français. Ça ne vous heurte pas ? Vous ne dites pas qu'elle a quelque chose de très grave ?
> J'ai parlé avec toutes les forces politiques représentées au Parlement, à la différence de tout le monde. Mon affirmation, c'est que les députés sont tous égaux en dignité, et tous égaux en responsabilité.
> Cette idée qu'en France, on est capable d'ignorer complètement la responsabilité qu'on a, le moment qu'on est en train de vivre, la gravité des choses, simplement parce que chacun veut imposer son point de vue. Le RN dit, « il faut regarder la situation des étrangers ». Et de notre côté, le Parti Socialiste dit, « il faut absolument dépenser plus et créer ». Vous connaissez ces deux grands courants ? Ceux qui disent qu'il faut faire payer les étrangers, ceux qui disent qu'il faut faire payer les riches. Et ces deux grands courants se trompent sur plusieurs choses, et notamment sur le fait que chaque fois que vous augmentez les impôts dans le pays qui a déjà les impôts les plus élevés au monde, et notamment chaque fois que vous augmentez les impôts des entreprises. À ce moment-là, vous portez atteinte au dynamisme du pays, aux choses les plus essentielles.
> Dans la situation du pays, moi je demande que les responsables politiques mesurent le degré de déstabilisation dans lequel nous sommes. Et je n'ai pas l'intention de dire que pour trouver des accords d'appareil, il suffirait de surcharger encore le sac à dos plein de fonte qu'on met sur le dos des jeunes Français.
> Je tends la main à toutes les forces politiques et à tous les représentants du peuple qui sont parlementaires, en disant « nous avons à construire l'avenir ensemble ». Si vous êtes prêts à participer à cette construction de l'avenir, quant à moi j'y suis prêt, le gouvernement y est prêt, le président de la République y est prêt. La question est de savoir si on partage un accord. Vous voyez bien que la démarche que j'ai choisie, c'est une démarche dont il ne faut pas faire sauter la première étape, c'est est-ce que nous sommes d'accord pour dire la gravité des choses ?
> Olivier Faure dit « je vais constituer un gouvernement sans LFI » . Fort bien, je pense en effet que l'alliance du PS avec LFI est un problème pour le pays et pour le PS. On va constituer un gouvernement sans LFI. Et pendant tout le week-end précédent, aux universités de LFI, tout le monde scandait, tout le monde déteste le PS. Donc ce n'est pas très cohérent pour le pays. Et puis il va censurer, il va abattre le gouvernement qui est soutenu par ce qu'on appelle le bloc central, de LR jusqu'aux formations du centre et du centre-gauche. Est-ce que c'est le bon moyen de trouver une majorité ? Est-ce qu'il est logique, cohérent de dire je vais abattre votre gouvernement et après vous me soutiendrez ? Je ne suis pas sûr que ça marche, parce qu'il y a un minimum de logique dans la vie. La démarche d'Olivier Faure, dont il ne fait pas mystère, il veut devenir Premier ministre, cette démarche-là, elle me paraît, comment dire, risquée. C'est, peut-être, le moins qu'on puisse dire, pas très cohérente et pas très logique. C'est une des raisons pour lesquelles la réflexion sur une abstention lundi prochain devrait être à l'ordre du jour, si on veut constituer un gouvernement.
> Ma disposition d'esprit, ce n'est pas d'être dans les marchandages d'appareils de parti. C'est bizarre, parce que c'est le réflexe naturel. Ça n'est pas ce que je pense. Je pense que nous sommes à un moment historique, et que dans les moments historiques, c'est avec les Français, et en s'adressant à ce qu'ils ont de plus précieux, c'est-à-dire le souci de leurs enfants, le souci de leur avenir, qu'on fait bouger les choses.
> La dissolution est un risque, on l'a vécue il y a un an. On a vécu il y a un an une dissolution dont le président de la République attendait une clarification et ce qu'on a eu, c'est à peu près le contraire. Est-ce qu'il est logique et cohérent d'imaginer qu'une prochaine dissolution apporterait plus de clarté ? Je ne le crois pas. C'est la décision du président de la République. Mais nous, comme citoyens français, est-ce que nous avons envie de nous enfoncer dans le chaos ? Ou est-ce que nous avons envie de dire « Écoutez, forces politiques, vous êtes gentilles, on apprécie vos jeux, vos personnalités ». Le moment où nous sommes, c'est le moment de vous asseoir autour de la table tous ensemble et de faire avancer les choses. C'est ça que les Français pensent au fond d'eux-mêmes et c'est eux qui ont raison.
> Quelqu'un qui ne respecte pas la loi et qui est dangereux pour ses semblables n'a pas sa place en France. Encore faut-il que son pays l'accepte. Et c'est ça la difficulté devant laquelle nous sommes.
> On est les dindons de la farce si on n'a pas le sérieux et la volonté de faire respecter nos lois. Les autres ne le font pas. Donc, d'une certaine manière, ça accorde des facilités à ceux qui ne veulent pas respecter la loi. Mais le devoir, la responsabilité d'un gouvernement, quelle que soit son orientation, c'est de faire respecter la loi. Et que ceux qui ne sont pas de notre pays et qui, de surcroît, ne respectent pas la loi, cela, il est capital qu'on les reconduise à la frontière, et que le pays d'où ils viennent les accepte. Et c'était exactement le bras de fer dans lequel nous sommes avec l'Algérie, par exemple.
> [Discours lors de la 79e foire de Châlons]
(...) Je suis très heureux d'être dans un événement qui est entièrement - ou
presque entièrement - construit autour de cette dimension de notre vie en
commun, qui est la ruralité.
J'aime beaucoup que cette vie démocratique du pays soit ainsi affirmée. Et j'ai
été heureux de vous rencontrer tous et merci des mots d'encouragement très
nombreux, très chaleureux et très spontanés que vous avez prononcés pour
beaucoup d'entre vous ce matin.
On sait exactement où on en est. Chacun d'entre nous commence à mesurer la
dimension exacte des rendez-vous que nous avons désormais, comme pays, comme
nation, comme citoyens, et la responsabilité qui est la nôtre à l'égard de
l'histoire de notre pays et plus largement de l'histoire du monde dans lequel
nous sommes plongés aujourd'hui. Alors, il faut reprendre, en commençant par le
plus large, la focale la plus large, l'objectif le plus large, le monde dans
lequel nous sommes plongés. On a beaucoup parlé de bouleversements climatiques,
de réchauffements et de désordres climatiques, et on constate qu'il y a une
grande partie de la planète qui considère que ça n'est pas un sujet essentiel.
Les agriculteurs, eux, témoignent des évolutions qu'ils constatent simplement
dans la végétation, dans leurs cultures, et pas seulement sur le thermomètre.
Ce monde est livré à une loi qui est désormais impressionnante, bouleversante,
et que nous avons cru écarter à jamais. Nous avons cru, tous autant que nous
étions, que la guerre, la Seconde Guerre mondiale, mes chers amis, 30 millions
de morts, que la Deuxième Guerre mondiale avait clos une époque et ouvert une
autre. L'époque qu'on considérait avoir été close, c'était l'époque de la
barbarie et de la loi du plus fort imposée par tous les moyens, depuis les
moyens de la force militaire jusqu'aux moyens de la domination économique, ce
qu'on appelait autrefois et qu'on doit continuer à envisager, on disait, c'est
l'impérialisme. La volonté de ceux qui ont les moyens d'imposer leurs lois aux
plus faibles, aux puissances moyennes ou aux petits États, aux communautés
minoritaires. On pensait que la loi qui avait été créée après la guerre,
c'était la loi du plus juste. On savait bien qu'il y avait, ici ou là, des
manquements. On savait bien que c'était plus facile d'être très forts, que plus
faibles devant la loi.
Mais on pensait... Et je dois dire qu'un certain nombre d'entre nous
imaginaient que jamais sur le sol de notre Europe, on ne pourrait retrouver ça.
Et puis, nous avons connu, pour certains, en niant jusqu'au bout que ça
arriverait, nous avons connu le drame qui ressemble au début de la Deuxième
Guerre mondiale, le drame de l'envahissement de l'Ukraine par la puissante
armée russe, simplement pour asservir ce pays, pour que la puissance russe
mette à sa merci l'État démocratique de l'Ukraine, à peu près de la dimension
ou de la gamme de dimension d'un pays comme la France et par la surface et par
le nombre des habitants. Et puis, ce jour-là, on a, pour certains d'entre nous,
senti que c'était un moment de bascule, que le monde avait changé. Et aussitôt,
on a entendu, on a vu des indices, des déclarations, des attitudes qui
permettaient de penser que ça n'allait pas s'arrêter là. Et on a vu se
développer des rumeurs du côté de la Chine et de Taïwan et puis surtout, on a
vu se manifester, hélas, la guerre au Moyen-Orient avec l'assaut du Hamas du 7
octobre 2023, qui était purement et simplement un pogrom pour tuer, pour être
le plus sauvage possible. Et puis, les conséquences de tout ça, qui, je crois,
avaient été programmées, parce que je pense que ceux qui avaient médité cet
assaut barbare contre des femmes, des enfants, avec les plus grandes marques de
sauvagerie possible, je pense qu'ils imaginaient ce qui allait se produire et
que ce qu'ils voulaient, en réalité, c'était qu'il soit désormais impossible de
marcher vers la paix. Vous savez qu'il y avait ces accords qui se dessinaient,
qui se profilaient, qu'on appelait les Accords d'Abraham, entre un certain
nombre de pays de cette région, de pays arabes, de pays musulmans et des
représentants d'Israël. C'est ces accords-là qui étaient tués. Nous avons connu
la suite avec le Liban et avec l'Iran.
Et puis, nous avons rencontré, à la surprise de beaucoup d'observateurs, un
autre basculement du monde. C'est que dans notre alliance des pays de liberté,
les États-Unis avaient décidé, avec le président Trump, qu'ils imposeraient
leurs lois commerciales, industrielles, militaires, y compris à leurs alliés,
que nous avons été loyalement sans faille, et avec raison, depuis la conclusion
de la guerre. Et ça s'est traduit par beaucoup d'oukases, de décisions imposées,
ça s'est traduit en particulier par la création unilatérale de droits de
douane, déséquilibrés, droits de douane que les États-Unis imposent à leurs
alliés européens et que leurs alliés européens ont décidé de laisser passer
sans réaction. Alors, je disais ce matin : j'entends très bien le raisonnement
économique qui a fait que l'Europe a décidé, elle à qui on impose 15 % de
droits de douane, on ne proposerait que 0 % de droits en échange pour les
produits américains. J'entends très bien le raisonnement. Le raisonnement, il
est simple, c'est : contrairement à ce que croient ceux qui font des annonces
dans ce domaine, les droits de douane, ce n'est pas les producteurs qui les
paient, ce n'est pas les importateurs qui les paient, c'est les consommateurs qui
les paient. Et donc, nous ouvrons nos portes et les autres filtrent les leurs.
Et du point de vue économique, je peux comprendre, mais simplement du point de
vue de ce qu'est l'influence dans le monde. Nous qui avions bâti l'Union
européenne, pour ne plus jamais avoir à accepter la soumission à l'égard de qui
que ce soit, nous qui avions bâti l'Union européenne pour avoir accès à
l'indépendance par l'Alliance à laquelle nous n'aurions pas eu accès tout seul.
Nous qui avons bâti, nous, France, qui avons participé à l'édification de
l'Union européenne, et qui l'avons fait en disant – le général de Gaulle,
prophétiquement – et le président de la République aujourd'hui, en disant : «
il n'est pas prudent d'accepter de dépendre de qui que ce soit. On ne sait
jamais ce qui peut se produire. » Je cite à peu près exactement ce que le
général de Gaulle avait dit : « on ne sait jamais ce qui peut se produire. » Il
avait présenté un regard sur les États-Unis dans lequel il soulignait les
risques qui pouvaient se développer par des tensions internes aux États-Unis
dans le prolongement de l'histoire du XIXe siècle.
Nous avions porté cette vision, et aujourd'hui, nous sommes loin de cette
vision-là. Et donc, la reconstruction d'une indépendance européenne, d'une
volonté européenne, d'existence et de résistance, à partir de l'indépendance
dont nous avons besoin, elle est nécessaire. Elle n'est pas nécessaire
seulement dans cette confrontation des puissances. Elle est nécessaire pour
nous, à l'intérieur. Et je redis devant vous ce que j'ai dit aux organisations
agricoles : l'Europe est nécessaire pour que les règles du jeu entre nous
soient équitables. Et nous disons, nous redisons, je dis au nom du Gouvernement
français que ce que nous voulons obtenir, c'est l'égalité de traitement devant
les normes, devant les règles. Ce qui doit présider aux règles au sein de
l'Union européenne, c'est l'unité du continent européen. Et c'est la
réciprocité, c'est l'obligation que si des règles sont imposées aux uns, elles
doivent être aussi imposées aux autres. Et voilà toute la réflexion que nous
avons conduite depuis des mois et des années, en particulier, dans le cadre de
cette loi. L'Europe où nous voudrions voir unité et volonté d'indépendance,
cette Europe-là, elle est aujourd'hui loin de ce que nous attendions, il va
falloir reconstruire tout ça.
Et qui peut reconstruire ? Eh bien, la France a, dans son histoire, constamment
joué un rôle déterminant dans l'avenir européen. Mais pour que la France soit
entendue, il faut qu'elle soit forte. Et c'est toute la question qui est posée
devant nous et que je veux simplement rappeler. Nous avons besoin d'une France
forte, c'est-à-dire qu'en premier lieu, nous avons besoin d'une France qui
produise en biens, en richesses, en agriculture, en industrie, dans les
activités intellectuelles, scientifiques, technologiques. On a besoin d'une
France qui produise. Le problème aujourd'hui, c'est que la France produit moins
que ses voisins, pas un peu moins que ses voisins, beaucoup moins que ses
voisins. 10 à 15 % de moins que les pays qui nous sont les plus proches sur le
continent européen, ce qui a une traduction simple : quand vous avez dans votre
foyer un salaire de 2 000, si vous produisiez 15 % de plus, vous auriez un
salaire de 2 300. Et pour l'État, quand vous avez un déficit comme celui que
nous avons aujourd'hui, vous auriez les ressources nécessaires pour le combler.
Et il ne faut pas oublier que la dimension principale du déséquilibre que nous
connaissons dans ce qu'on appelle les finances publiques, c'est-à-dire dans les
dépenses de l'État et des collectivités locales et de la Sécurité sociale, des
hôpitaux, la question, c'est d'abord celle de la capacité à pouvoir mobiliser
des ressources pour que tout cela vive. Donc, produire plus, il faut toujours
commencer par ça.
Et puis, deuxièmement, être capable de remettre de l'ordre dans nos dépenses et
dans nos finances. C'est pourquoi j'ai voulu poser devant tout le pays la
question essentielle de la dette. Depuis 50 années, 51 ans, 51 comme le
département, depuis 51 ans, la France n'a pas présenté un seul budget en
équilibre. Alors, qu'est-ce que ça veut dire, un budget en déséquilibre ? Ça
veut dire qu'à la fin de chaque année, il y a un déficit. Vous avez dépensé
plus qu'il n'ait rentré de ressources dans votre budget. Et qu'est-ce que c'est
le déficit ? C'est très simple. Ces sommes que vous avez dépensées en plus de
vos ressources, ces sommes-là, vous les empruntez. Et en 51 ans, nous avons
accumulé 3 350 milliards d'euros de dette. Alors, je rappelle à ceux qui
prononcent le mot de milliard, comme ça, qu'un milliard, c'est 1 000 millions
d'euros. 1 000 fois 1 million d'euros. Donc, nous avons accumulé 3 350 fois 1
000 millions d'euros de dette. Alors, on a trouvé beaucoup d'exemples ou
d'illustrations pour le montrer, parce que c'est des chiffres qui dépassent de
très loin la compréhension de chacun d'entre nous, surtout depuis que le calcul
mental n'est peut-être plus une dimension essentielle. Alors, on se demande :
de combien la dette du pays augmente-t-elle ? Augmente-t-elle ? Chaque seconde,
elle augmente de 5 000 euros chaque seconde. Depuis 51 ans, de combien la dette
du pays a-t-elle augmenté chaque heure de jour et de nuit ? Elle a augmenté de
12 millions d'euros chaque heure. Et tout ça, le propre de la dette, c'est que
ce n'est pas celui qui la contracte qui doit la rembourser tout de suite, c’est
qu'elle est remboursée plus tard. Et donc, qui va rembourser cette dette ? Qui
devrait être en train de protester parce que cette dette, qui n'a pas été
dépensée par les Gouvernements, qui a été dépensée par tous les Français, et je
le prouve, qui a été dépensée par tous les Français, parce que 1 200 milliards
de cette dette ont été consacrés aux retraites, parce que 600 milliards de
cette dette ont été consacrés à la Sécurité sociale. Nous payons nos frais,
nous faisons rembourser nos frais de maladie par nos enfants. Tout cela, c'est
une accumulation. Est-ce que nous sommes un pays qui refuse de voir sa
situation, ou est-ce que nous sommes un pays qui a décidé simplement d'ouvrir
les yeux sur sa situation ? Et je disais deux catégories qui vont payer, ceux
qui sont au travail, les salariés, et les jeunes qui arrivent. Et j'ai dit ce
matin une formule, j'ai dit : « la dette, c'est l'esclavage des jeunes. » Ce
sont eux, sur lesquels on fait peser la légèreté ou la facilité des décisions
qui ont été prises par les gouvernements successifs et par les Français qui les
ont approuvés. Ce sont eux les victimes, c'est à eux qu'on manque, quand on dit
: « ce n'est pas grave », c'est eux qu'on surcharge de ce poids de milliers
d'euros par an pour chacun d'entre eux, parce qu'eux vont devoir travailler,
pour assumer cette dette-là. Et si ce n'est pas le cas, alors nous allons vers
des catastrophes encore beaucoup plus graves, parce que ça veut dire qu'un pays
qui a besoin de ces ressources pour payer les fonctionnaires et pour payer les
retraites, ce pays-là, il ne fera pas face à ses obligations. Et on sera, comme
les autres, ceux qui nous entourent, obligés de couper dans les retraites, dans
les salaires de la fonction publique et dans le nombre de fonctionnaires du
pays de manière drastique. Ne me croyez pas sur parole. Allez sur internet voir
ce qui s'est passé en Espagne, en Italie, en Grèce, en Suède, au Canada. Allez
voir. Ne croyez pas sans vérifier. Si quelqu'un vous dit le contraire, vérifiez
et vous verrez qui vous ment.
Alors, ça, c'est la situation d'aujourd'hui. Le constat que j'ai fait et que je
fais avec vous et devant vous, nous ne pourrons pas soutenir une politique de
redressement du pays s'il n'y a pas le soutien des Français. Parce
qu'autrement, c'est l'épreuve de force. Ça veut dire que les gouvernants
imposent aux citoyens, à ceux qui travaillent, à ceux qui sont à la retraite et
qu'il y a un affrontement entre le haut et le bas de la société. Et ça, pour
nous, pour moi, c'est impossible. Ce plan ou cette vision, nous la présentons
pour protéger les Français, pour protéger ceux qui sont les plus fragiles et
qui sont toujours ceux qui paient, c'est-à-dire ceux qui travaillent,
c'est-à-dire ceux qui n'ont pas fait d'économie, c'est-à-dire les femmes, les
jeunes femmes qui élèvent toutes seules des enfants et à qui je pense tous les
jours, parce que c'est elles qui vont, comme les plus fragiles, avec les plus
fragiles, c'est elles qui vont se trouver en première ligne et ciblées. C'est
exactement la question qui nous est posée. Et c'est une question... pas de
politique, pas de Parti politique, c'est une question de citoyens et de pères
et mères de famille. Et voilà où nous en sommes. Et il y a une deuxième
dimension derrière tout ça. J'ai dit que c'était impossible si les Français
n'apportent pas leur soutien, impossible si les Français n'apportent pas leur
compréhension, impossible si ceux qui nous écoutent ne se disent pas : «
Peut-être après tout, on ne sait pas, mais peut-être qu'il nous dit la vérité.
Et s'il nous dit la vérité, alors ça a des conséquences pour notre vie
personnelle. » Et puis, il y a ceux qui disent : « Jamais nous n'accepterons
ces efforts. Ce n'est pas à nous de faire des efforts. Il faut faire tomber le
Gouvernement. » Et je voudrais qu'on s'arrête une seconde à cette idée. On peut
faire chuter le Gouvernement, les parlementaires ont le droit. Et pour moi, le
Parlement est au centre de la vie nationale. Les parlementaires ont le pouvoir
de faire sauter le Gouvernement… Et le lendemain ? Je voudrais que vous
regardiez par la pensée l'addition des forces, la juxtaposition des forces qui
affirment qu'ils veulent obtenir la chute du Gouvernement. Et excusez-moi de
dire : les forces qui s'additionnent pour obtenir la chute du Gouvernement,
elles sont en affrontement direct les unes avec les autres. Ce sont des forces
qui, entre elles, il faut les voir à l'Assemblée nationale, se haïssent,
s'insultent. Le Parti socialiste et LFI, au cours des universités du week-end
dernier : que chantaient les participants à l'université de rentrée de LFI ?
Ils chantaient : « tout le monde déteste le PS » et les dirigeants socialistes
s'en sont émus, mais ils vont mélanger les voix. Je ne plaide pas ça pour des
raisons politiciennes. Si j'ai pris le risque, c'est parce que je considère que
l'essentiel de la vie du pays est en jeu. Et c'est parce que je considère que
les citoyens disent tout le temps : « Oui, mais vous, les politiques, de toute
façon, il n'y a qu'une chose qui vous intéresse, c'est de durer, qu'une chose qui
vous intéresse, c'est de ne pas trop secouer la fourmilière, d'attendre que ça
passe et que vous profitiez des avantages du pouvoir » Eh bien, pour une fois,
il y a un Gouvernement qui décide que ce sont les Français, par leur influence
sur les partis politiques et les parlementaires qui vont choisir. Mais vous
mettez LFI et le Rassemblement national dans la même alliance pour faire tomber
le Gouvernement ? Et qu'est-ce qu'il en sort derrière ? Il en sort le désordre
et le chaos et l'image de la France livrée à ce choc des détestations et des
haines.
Ma vision est exactement le contraire. Ma vision est que nous devons construire
un pays uni. Et un pays uni, c'est un pays qui accepte un accord minimal pour
agir et qui, après, se met autour de la table et discute mesure par mesure. Je
suis ouvert à toutes les discussions, je l'ai dit dès le premier jour, et je
l'ai montré dans ma vie assez souvent – un pays qui discute mesure par mesure
de ce qu'il faudrait faire, mais qui ne nie pas la réalité et qui ne se livre
pas à ces affrontements perpétuels. Ils vont voter ensemble. Regardez les
hurlements à l'Assemblée nationale d'un bord sur l'autre, de LFI sur le RN et
du RN sur LFI. Regardez la manière dont ils parlent les uns des autres.
Regardez les éclairs d'animosité. Je ne participe pas, nous ne participons pas,
le Gouvernement ne participe pas à ce déchaînement de violence et de mise en
accusation. Pour moi, tous les parlementaires sont des parlementaires également
respectables, je l'ai montré, je crois, tout au long de ma vie politique. Et le
but à atteindre, ce n'est pas de séparer les Français en camps antagonistes. Le
but à atteindre, c'est de les rapprocher, de les rassembler et de construire
avec eux la compréhension minimale qu'il faut pour bâtir une nation. J'ai eu
une grande différence, et je finis sur cette idée avec ces forces politiques-là
: eux croient que la question, c'est de prendre le contrôle du bateau et de
savoir qui va le gouverner et qui on va jeter par-dessus bord. Et moi, je crois
qu'il n'y a qu'un bateau et que nous sommes tous sur le même bateau.
Je pense que, quelle que soit notre situation dans le pays, quelle que soit
notre génération, quelle que soient nos responsabilités, nous sommes tous sur
le même bateau. Et que la question n'est pas de jeter les uns par-dessus bord
et que les autres aient le monopole du commandement. La question, c'est que
nous arrivions à bon port. Ce qui impose le travail en commun, le rassemblement
et l'engagement de tous les Français. Voilà la situation devant laquelle nous
sommes. Et vous voyez bien que, sur deux ou trois points essentiels, la foire
de Châlons ressemble à ça : 1) Il faut de la production. 2) Il faut de l'unité
pour le pays (et Dieu sait que toutes tendances confondues, nous avons vécu
cette unité.) 3) Il faut de la lucidité, il faut le courage. C'est un mot qui
est galvaudé, souvent. Il faut le courage de s'adresser à ses concitoyens comme
on s'adresserait à son frère, à sa sœur, à son ami, en lui disant : « On a un
vrai problème tous ensemble, et ce vrai problème… c'est le moment d'essayer de
le résoudre ». Pour ça, nous n'économisons aucun risque. Parce que si nous le
faisions, personne ne croirait parmi les citoyens français.
Voilà pourquoi la foire de Châlons était le bon lieu pour que nous le répétions
ensemble. J'ai adoré passer la matinée avec vous. J'ai adoré les exposants que
je salue. J'ai eu beaucoup de reconnaissance pour les organisateurs. Et je
remercie les élus d'avoir été le ciment de cette démocratie locale et de cette
vie locale dont nous avons le plus urgent besoin.
Elisabeth Borne (ministre d’Etat, ministre de l’Education
nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)
> J’ai trouvé un ministère fortement marqué par la succession
rapide de ministres. Entre mai 2022 et ma nomination, sept
ministres se sont succédé, avec des orientations politiques parfois
différentes. Mon premier enjeu a consisté à redonner de la stabilité au
ministère, à renouer le dialogue avec les organisations syndicales et les
administrations centrales qui ont forcément été bousculées par ces changements.
Par la suite, j’ai défini quatre enjeux principaux. Premier d’entre
eux, le niveau des élèves. C’est ce qui m’a conduite à avancer sur la réforme
du recrutement et de la formation initiale des professeurs.
Un constat : 4 professeurs sur 5 se plaignent de ne pas
être suffisamment préparés à l’exercice de leur métier.
Le deuxième enjeu réside dans la lutte contre toutes les formes de
violence. C’est pourquoi j’ai lancé le plan “Brisons le silence, agissons
ensemble” après les révélations de l’affaire Bétharram, et un plan pour lutter
contre la circulation d’armes blanches. J’ai été frappée par la circulation des
couteaux parmi les jeunes. Le troisième enjeu touche aux questions de
santé des élèves et en particulier de santé mentale. C’est le sens des
conclusions des Assises de la santé scolaire. Enfin, un quatrième axe
a trait aux enjeux d’orientation, dans un des pays où les déterminismes
sociaux, territoriaux et de genre restent forts. J’ai donc lancé deux plans sur
ce sujet : le plan Filles & Maths et le plan Avenir.
> On a un ministère doté, côté scolaire, d’un budget de 63 milliards d’euros, et pour l’enseignement supérieur et la recherche, de 27 milliards d’euros. C’est l’un des budgets les plus importants de l’État et c’est normal parce qu’il finance l’avenir de notre pays. Pour autant, les classements des élèves français dans les évaluations internationales ne sont pas satisfaisants. Il faut y répondre et améliorer le niveau de nos élèves. C’est ce que l’on va faire, notamment en déployant, à partir de la rentrée 2025, de nouveaux programmes en français et en mathématiques allant de la maternelle à la 6ᵉ. En maternelle, pour la première fois depuis que l’on a introduit l’obligation de scolarité à 3 ans, il y aura un programme mettant l’accent sur l’acquisition du langage et du vocabulaire. Sur la question de la lecture, les évaluations montrent par exemple qu’à l’entrée en 6e, une partie importante des élèves n’a pas un niveau satisfaisant. On met donc aussi l’accent sur l’apprentissage de la lecture au CP avec un programme plus exigeant qui pose un cadre précis concernant l’apprentissage du décodage des mots par la méthode syllabique. C’est ce que l’on fait aussi au collège avec la poursuite des groupes de besoins en 6ᵉ et en 5e, et avec la mise en place, depuis la rentrée 2025, d’une stratégie de réussite en 4eet en 3e. J’ai aussi souhaité que l’on réintroduise, pour le baccalauréat, une épreuve anticipée de mathématiques en première, car cette matière fait vraiment partie des savoirs fondamentaux : il est important que tous les élèves soient évalués au travers d’une épreuve nationale en mathématiques, au même titre que pour le français.
> La non‑suppression des 4000 postes, prévue initialement dans le budget pour 2025, offre une occasion de baisser le nombre d’élèves par classe. Nous allons arriver à 21 élèves par classe en moyenne dans le premier degré, un chiffre historiquement bas, même si nous restons un peu au‑dessus des moyennes de l’OCDE. La littérature scientifique montre que le nombre d’élèves par classe reste un facteur déterminant quand il est question de niveau. Mais évidemment, ce n’est pas le seul. La formation initiale et continue des professeurs apparaît aussi comme un levier majeur.
> La baisse démographique se révèle très importante : en dix ans, nous avons perdu, 800 000 élèves et nous avons eu 100 000 élèves de moins à la dernière rentrée scolaire. C’est évidemment important d’en profiter pour améliorer l’encadrement de nos élèves, et c’est ce que nous avons mis en place à la rentrée 2025, grâce à la stabilité budgétaire. Mais on ne peut pas non plus figer la carte scolaire partout. J’ai souhaité que l’on prenne bien en compte les enjeux de maillage géographique et que l’on ne raisonne pas simplement à un an, comme c’était le cas précédemment. En tant que Première ministre, j’avais demandé à ce que l’on systématise les observatoires des dynamiques rurales afin que les maires ne découvrent pas au mois de décembre ou de janvier les fermetures de classes de la rentrée du mois de septembre suivant. Une vision pluriannuelle doit nous permettre d’anticiper les organisations nécessaires articulées avec le périscolaire. On doit tenir compte des réalités territoriales : le temps de transport scolaire peut s’avérer très pénalisant pour les élèves. On ne peut pas raisonner de façon abstraite sur un nombre d’élèves au niveau national.
> Du côté de l’Éducation nationale, il est très utile que les responsables de nos services académiques puissent travailler avec les élus locaux sur les organisations scolaires et le maillage territorial. Cela nous permet, au niveau national, d’être plus pertinents, notamment lors des discussions budgétaires. Derrière les chiffres nationaux, il y a la spécificité de chacun de nos territoires.
> Le ministère compte 1,4 million d’agents. C’est le premier employeur public. Sa principale mission en termes de ressources humaines consiste à s’assurer qu’il y ait bien un professeur devant chaque classe dès la rentrée et durant l’année scolaire. Il faut être extrêmement attentif pour que l’on puisse avoir aussi une politique de gestion qualitative des ressources humaines autour d’au moins 3 axes : en premier lieu, le recrutement, puis la formation des futurs enseignants et de nos agents en général, et enfin leur accompagnement tout au long de leur carrière. Nous devons proposer de vrais parcours professionnels pour nos agents, et offrir un accompagnement pour développer les compétences. Je pense que l’on a réalisé des progrès en la matière, notamment en déployant des conseillers RH de proximité, au nombre de 340 dans les académies. Mais soyons lucides, nous avons encore beaucoup de progrès à faire.
> J’entends souvent dire que le ministère serait suradministré. La réalité n’est pas celle‑là, et notamment dans la gestion de nos ressources humaines. Le ratio entre le nombre de gestionnaires et le nombre d’agents gérés est le plus bas de la fonction publique de l’État. Indéniablement, nous avons des progrès à réaliser, notamment sur la mobilité, les parcours professionnels ou les conditions d’exercice du métier. Ces sujets font partie des thèmes qui sont discutés avec les organisations syndicales. Il existe aussi un enjeu très important vis‑à‑vis de nos agents victimes d’incivilités, voire de violences. Nous devons être exemplaires dans leur accompagnement, à la fois sur le plan juridique et sur le plan des ressources humaines.
> Nous avons des enquêtes sur le climat scolaire et sur le ressenti des personnels quant aux conditions d’exercice de leur métier. Le métier d’enseignant n’est pas un métier facile, face à des classes dans lesquelles les profils des élèves sont de plus en plus hétérogènes. On peut être confronté à des problèmes d’incivilité, voire de violences verbales ou physiques. Nous devons être à leur côté, en soutien constant. C’est un impératif.
> Je ne pense pas que la double compétence [des enseignants] apparaisse comme un facteur d’attractivité. Dans le second degré, les enseignants restent attachés, à juste titre, à leur expertise disciplinaire.
> La réforme du recrutement et de la formation initiale a pour objectif de restaurer l’attractivité du métier. Jusqu’à présent, il n’y avait pas de parcours à destination des jeunes bacheliers pour devenir professeur des écoles. La mise en place, à compter de la rentrée 2026, d’une licence pluridisciplinaire, dessinera un chemin pour devenir professeur avec un recrutement opéré en fin de licence et une titularisation au niveau master. Avec cette réforme, on ne renonce pas à l’exigence sur le niveau des enseignants avant leur titularisation, on la renforce tout en assurant aux futurs professeurs une rémunération pendant leurs deux années de master. C’est un facteur d’attractivité important.
Factuellement, la réduction du nombre de fonctionnaires ne constitue pas le principal facteur d’économies.
> On peut noter une chose : au dernier concours de recrutement de professeur des écoles, nous avons eu deux fois moins de postes non pourvus que précédemment. Dans le second degré, la situation s’est améliorée sur un certain nombre de disciplines traditionnellement tendues comme l’allemand ou l’histoire‑géographie, sur lesquelles on avait des difficultés. La revalorisation de ces dernières années a sans doute contribué à ce résultat.
> [En matière d’attractivité, certaines académies ont plus de difficulté que d’autres] La réforme du recrutement et de la formation doit constituer un élément de réponse pour ces territoires, afin que la jeune génération s’y projette. Mais dans le cas de l’Île‑de‑France, il existe aussi une problématique liée au coût de la vie, très supérieur au reste du territoire. Il faut aussi travailler sur les conditions d’exercice des fonctions dans certains territoires.
> Il existe un mouvement général dans la société : les jeunes générations se projettent de moins en moins dans l’exercice du même métier tout au long de leur vie. L’Éducation nationale en a bien conscience et nous y travaillons, notamment pour montrer à nos professeurs les possibilités d’évolution professionnelle qui s’offrent à eux. Nous avons par exemple, sur le site du ministère, un outil dédié que l’on appelle “l’éventail des missions et des métiers pour les enseignants”. Ce sont près de 70 fiches qui leur permettent d’avoir des informations sur les différents métiers vers lesquels ils peuvent évoluer, que ce soient des métiers d’inspecteur, de chef d’établissement, de formateur ou encore des possibilités d’enseigner à l’étranger, voire d’intervenir comme enseignant dans les nouveaux masters dédiés à la formation des enseignants. Il est important, aussi, que l’on puisse ouvrir les horizons de nos personnels vers d’autres ministères. C’est le rôle des conseillers RH de proximité. Nous devons également prendre en compte spécifiquement la question des fins de carrière, car nous savons que l’on peut avoir des enseignants qui expriment des besoins particuliers d’adaptation de leurs missions avec de nouvelles formes d’engagement. Ce sont des sujets inscrits à l’agenda social du ministère, qui seront évoqués avec les organisations syndicales cet automne.
> Nous souhaitons mieux impliquer les professeurs principaux sur ces questions : ils ont un rôle majeur à jouer. C’est l’un des objectifs du plan Avenir que j’ai présenté en juin dernier. Tous les professeurs principaux vont être formés à l’orientation et nous allons commencer avec ceux de 3e dès cet automne. Ceux qui le souhaitent pourront même obtenir une certification “orientation, parcours, insertion”. Dès septembre, on lance aussi une expérimentation dans des établissements volontaires pour que le professeur principal devienne le référent orientation d’un groupe d’une vingtaine d’élèves qu’il accompagnera en 1re et en Terminale.
> L’IA transforme la façon d’enseigner, d’apprendre et d’évaluer. 90 % des lycéens ont déjà utilisé des IA génératives et les collégiens y ont aussi recours. Il est impératif que l’on puisse former les jeunes à son usage. Il y aura, à partir de cette rentrée, des formations courtes pour les élèves au collège et au lycée : des modules de formation Pix, qui seront obligatoires en 4ᵉ et en 2de. Évidemment, nous devons aussi absolument permettre aux enseignants de s’approprier cette technologie pour qu’ils en évaluent l’intérêt dans leur pédagogie et qu’ils puissent accompagner au mieux les élèves. À cet effet, nous avons publié un cadre d’usage de l’IA qui rappelle ses principes généraux d’utilisation en milieu scolaire, la législation française et européenne, et qui donne des recommandations éthiques et déontologiques. Il peut s’agir de pratiques pédagogiques et administratives, par exemple le fait de ne pas utiliser des données personnelles sur les IA grand public, de signaler explicitement l’utilisation de l’IA dans une prise de décision, de privilégier l’utilisation de solutions à impact environnemental moindre que l’IA quand cela est possible… Ce cadre permet aussi de rappeler aux élèves que le recours non signalé à une intelligence artificielle peut être assimilé à de la “triche”, au même titre que de faire réaliser son devoir par une tierce personne
> Il existe des outils qui prétendent détecter
l’utilisation de l’IA, mais on sait que leur fiabilité n’est pas garantie.
Il nous faut donc plutôt repenser nos modalités d’évaluation des élèves. (…)
On peut par exemple demander des travaux personnels non évalués aux élèves
et les retravailler dans le cadre d’un projet collectif en classe.
Nous allons systématiser la formation à l’intelligence artificielle pour
les futurs professeurs. En complément, nous déployons toute une série de
modules en formation continue pour les professeurs, aussi bien en ligne qu’en
présentiel. Nous soutenons aussi le partage de ressources et de bonnes
pratiques entre les enseignants. L’Éducation nationale comprend une communauté
de plusieurs milliers d’enseignants qui sont engagés dans ces dynamiques.
Nous allons lancer prochainement une consultation afin de disposer, pour
l’année scolaire 2026 - 2027, d’un outil d’IA souveraine qui puisse
venir en appui du geste professionnel. Il ne s’agit naturellement pas de
remplacer des professeurs, mais l’intelligence artificielle peut au contraire
leur permettre de mieux cerner les difficultés d’apprentissage des élèves et de
mieux personnaliser l’accompagnement qui leur est proposé.
Il y a un éloignement entre le vote d’une loi et sa mise en œuvre effective sur le terrain.
> Ma perception n’a pas fondamentalement changé, notamment parce que j’avais déjà eu l’occasion de voir, en cabinet ministériel, la relation entre le politique et l’administration. Mon expérience de préfète de région, que j’ai trouvée absolument passionnante, a été utile dans mes fonctions de ministre ou de Première ministre. Lorsque vous êtes préfet de région, vous mesurez à quel point il est indispensable d’agir ensemble : l’État, les collectivités, les acteurs économiques et sociaux, les associations. Et puis, quand vous êtes en Poitou‑Charentes, vous pouvez mesurer que trop souvent, nos politiques publiques peuvent être conçues à partir de concepts parisiens alors qu’elles doivent s’appliquer dans des territoires qui sont très différents. C’est une expérience qui m’a conduite à systématiquement associer les collectivités à l’élaboration des politiques publiques que j’ai portées, en gardant en tête la nécessité de tenir compte de la diversité des territoires, des difficultés particulières que l’on peut rencontrer dans un territoire rural, dans un quartier de politique de la ville, dans une petite ville, ou dans une ville moyenne. C’est notamment comme ça que j’avais conçu la loi d’orientation des mobilités (LOM) lorsque j’étais ministre des Transports ou le plan “France ruralité” en tant que Première ministre.
> Ma vision de la réforme de l’État n’est pas forcément conflictuelle ni n’a été entravée par l’absence de majorité politique. C’est davantage une question de temps qui m’a empêchée d’agir. L’un des sujets cruciaux reste la fabrication des politiques publiques en silo alors qu’elles doivent s’appliquer de manière cohérente sur un territoire. Par ailleurs, en tant que ministre, vous pouvez avoir l’impression que le travail est fait quand vous avez voté la loi ou quand vous avez posé le plan national. En réalité, je pense qu’il est essentiel de rester attentif à l’effectivité de la mise en œuvre des réformes que vous portez et d’offrir des marges de manœuvre à l’échelle locale. Il faut que l’on donne à notre administration territoriale le sens de la politique que l’on veut mener, plutôt que de la noyer sous des circulaires extrêmement épaisses comme je pouvais en recevoir en tant que préfète de région. Les services territoriaux de l’État ne doivent pas être des gardiens de la norme, mais des facilitateurs de projets locaux : cela va de pair avec la nécessité d’évaluation des politiques, ne serait‑ce que pour repérer les bonnes pratiques et les généraliser. C’est aussi le sens de ce que le Premier ministre a annoncé le 8 juillet à Chartes, pour la refonte de l’État local. Si vous voulez progresser vers une bonne mise en œuvre de nos politiques publiques, il est important de renforcer le rôle de coordination du préfet. Et c’est aussi important d’élargir son droit de dérogation puisqu’aujourd’hui, on reste contraint non pas par l’objectif, mais par le “comment”.
Le rattachement des préfets à Matignon va dans le sens de l’Histoire.
> À titre personnel, je considère que le rattachement des préfets à Matignon va dans le sens de l’Histoire.
Il faut que l’on donne à notre administration
territoriale le sens de la politique que l’on veut mener, plutôt que de la
noyer sous des circulaires extrêmement épaisses comme je pouvais en recevoir en
tant que préfète de région. (…)
J’ai été préfète de région. Je vous assure que 90 % de mon temps a
été consacré à des politiques autres que celles du ministère de l’Intérieur.
Et pour autant, je pense avoir exercé ma fonction à bon escient.
De fait, en tant que préfet, vous êtes amené à coordonner l’ensemble des
politiques. Nous avons absolument besoin, dans les territoires, d’un
responsable de la mise en cohérence de toutes les politiques publiques.
> Les Français sont unanimes sur la mission des maisons France services. Est‑ce qu’ils attribuent pour autant ces maisons France services au Gouvernement ? Je n’en suis pas sûre. Peut‑être pensent‑ils qu’elles sont le fait des élus locaux car ce sont parfois des collectivités qui les accueillent. D’une manière plus générale, je reviens à l’un des constats dressés : il y a un éloignement entre le vote d’une loi et sa mise en œuvre effective sur le terrain. J’évoquais la loi d’orientation des mobilités que j’ai portée en tant que ministre des Transports. Je suis malheureusement obligée de constater qu’encore aujourd’hui, un certain nombre d’intercommunalités ne se sont pas saisies de la compétence offerte par cette loi. J’avais aussi porté, comme Première ministre, le service public de la petite enfance. Bien qu’il y ait des financements prévus par la Caisse d’Allocations familiales, je ne pense pas que ce service public se soit encore développé dans un sens qui corresponde aux besoins des Français. Nous en restons encore au seul effet d’annonce. Les ministres doivent au contraire rester soucieux de ce “dernier kilomètre”. Pour y parvenir, il est préférable de rester un certain temps à son poste.
> Je suis une macroniste du Centre. Il n’y a pas de doute sur le fait qu’après les différentes crises que l’on a traversées et l’accompagnement mis en œuvre, le niveau de la dette est devenu critique. Il est impératif de rétablir nos comptes publics et de retrouver une trajectoire permettant que la dette n’augmente plus. On sait que ça suppose de ramener le déficit en dessous des 3 %, et c’est ce qui est prévu en 2029.
> Chacun sait que nous restons le pays champion des prélèvements obligatoires et que nous ne vivons pas dans un monde clos. On ne peut pas imaginer les augmenter. Il existe donc réellement un effort à fournir pour baisser la dépense du pays, qui doit concerner naturellement l’ensemble des acteurs : État, collectivités, dépenses sociales. Il faut bien sûr s’assurer que les mesures sont justes et équitablement réparties. C’est le sens de ce que le Premier ministre a présenté, avec une année blanche pour contenir les dépenses au niveau de cette année. Il faut le faire, mais en même temps, il faut continuer à porter ce qui était notre ligne depuis 2017 : générer de la richesse, des emplois, et donc favoriser la création d’entreprise, encourager la compétitivité, et notamment promouvoir les filières d’excellence et porter des simplifications administratives. Il faut maîtriser les dépenses publiques et en même temps continuer à soutenir la croissance économique, la compétitivité et l’emploi.
> Factuellement, la réduction du nombre de fonctionnaires ne constitue pas le principal facteur d’économies. À partir du moment où l’on doit créer des postes au ministère des Armées, de la Justice, de l’Intérieur, et que l’on doit préserver le maillage territorial à l’Éducation nationale, il devient assez vite clair que l’on ne peut pas raisonner en se donnant des objectifs arithmétiques et homogènes de suppressions d’emplois, comme certains peuvent avoir tendance à vouloir le faire.
> Je suis quelque part un pur produit de la méritocratie républicaine. Et je partage l’idée que la haute fonction publique doit être à l’image du pays et en refléter la diversité en proposant aussi des parcours interministériels. C’est quelque chose d’extrêmement important, qui me tient à cœur, et c’est le sens de la réforme qui a été portée par le président de la République, notamment avec la création du corps des administrateurs de l’État qui permet de faciliter la mobilité. L’idée de débuter sur le terrain avant de passer dans un corps de contrôle constitue une autre idée à laquelle j’adhère. Tout comme le dispositif des prépas “Talents”. Réaliser un parcours comme le mien était sans doute plus courant à mon époque que dans les dernières années. Il faut ouvrir à nouveau le champ des possibles.
> Je reste convaincue qu’avoir des parcours au sein de l’administration de l’État, en collectivité, en entreprise, est très important. Pour comprendre ses interlocuteurs, il est essentiel de pouvoir avoir ces parcours diversifiés. Donc si l’ouverture aux contractuels est une bonne chose, elle ne rend pas pour autant obsolète notre modèle de haute fonction publique.
> Il faut que l’on permette ces parcours diversifiés, non seulement pour accueillir des personnes qui ont eu un premier parcours en entreprise et qui peuvent venir servir dans la fonction publique, mais aussi pour que des agents de la fonction publique construisent leurs parcours en entreprise. Il est vrai que les grands corps techniques ont plus l’habitude que d’autres de cette construction de parcours. Or, cette fluidité des parcours apparaît essentielle.
> Il n’était pas nouveau que la préfectorale accueille des agents qui n’ont pas suivi le cursus honorum. J’en suis un exemple. Je pense qu’il s’agit d’un message qui est passé : plus vous affirmez la dimension interministérielle de la fonction de préfet, plus il est normal que l’on puisse ouvrir l’accès au corps préfectoral. Et cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas des sujets d’ordre public et qu’il n’existe pas un besoin d’une formation quand on accueille un nouveau préfet. Nous avons, dans tous les ministères, un besoin vital d’ouverture et de diversification des profils. La réforme traduit cette ambition sans pour autant sacrifier l’expertise acquise dans certaines fonctions.
> Les propos racistes de Reconquête Haute-Garonne, qui ciblent les recteurs Karim Benmiloud et Mostafa Fourar, sont une honte absolue. L'école de la République enseigne le respect, la tolérance et la fraternité, pas la haine. Je leur apporte mon soutien total et indéfectible.
Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires
étrangères)
> [Reconnaissance de l’Etat de Palestine] Indépendamment de nos
désaccords sur la question palestinienne, c’est grossièrement injuste, cher
Gideon [ministre des Affaires étrangères israélien].
Le président Macron a obtenu des engagements sans précédent de l’autorité
palestinienne avec son initiative. Le « pay for slay » s’est terminé
le 1 août, et un audit indépendant le vérifiera bientôt. La révision des
manuels pour prévenir l’incitation est en cours. Nous tiendrons l’Autorité
palestinienne responsable de ces engagements.
Nous avons également obtenu des engagements sans précédent de la part des États
arabes et de la Turquie, qui, dans la déclaration de New York adoptée en
juillet, ont approuvé le désarmement et l’exclusion du Hamas, la création d’une
mission de stabilisation pour gérer le « lendemain » à Gaza, la
normalisation et l’établissement d’une architecture de sécurité régionale avec
Israël.
Il y a une alternative à cette guerre sans fin, et c’est notre responsabilité
en tant que membre permanent du CSNU, avec des intérêts citoyens et de sécurité
dans la région, de la proposer.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la
Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche)
> L’été 2025 est le 3ᵉ été le plus chaud jamais enregistré en France :
canicules, orages destructeurs, inondations et incendies qui ont ravagé plus de
30 000 hectares de forêt. Ce ne sont pas des « anomalies », mais les nouvelles
lignes de front du changement climatique. Cet été marque une bascule.
Mais la France agit : pour baisser ses émissions de gaz à effet de serre et
pour s’adapter et protéger les français contre les effets du dérèglement
climatique. Nous avons un bilan avec le Président de la République.
- Les émissions de gaz à effet de serre ont baissé de plus de 23% en 7 ans ;
- La pollution de l’air a reculé de plus de 30% en 5 ans ;
Nous avons aussi…
- Renforcé la lutte contre le gaspillage avec la loi Agec ;
- Mis en place les ZFE, le ZAN, Ma PrimRenov, le leasing social, le Fonds vert ;
- Relancé le nucléaire, porté un plan géothermie et accéléré le biogaz et les
autres énergies renouvelables.
Et ces six derniers mois :
- Protégé 78% de notre domaine maritime, dont 10% en protection stricte ;
- Interdit les PFAS dans les cosmétiques et les vêtements ;
- Voté une loi contre la fast fashion.
Et nous ne nous arrêtons pas là.
- Nous avons un Plan national d’adaptation au changement climatique.
- La Stratégie nationale bas carbone est prête.
- La Programmation pluriannuelle de l’énergie est prête.
- La stratégie alimentation-nutrition-climat est prête.
Je veux que la France soit prête.
L’urgence écologique est un des défis politiques critiques de notre époque.
Elle n’appartient à aucun parti et devrait être au cœur des préoccupations de
tous les responsables politiques. On ne négocie pas avec le climat : on lui
fait face et on déploie les solutions qui marchent.
> Pour redresser les finances publiques, il faut prendre des mesures massives, parce que c’est notre intérêt bien compris de freiner la dépense. Une augmentation des taux d’intérêts ne concerne pas que l’État. Cela se transmet à toute l’économie : vous achetez une voiture, le taux augmente, vous achetez un lave-linge, votre crédit à la consommation augmente… Nous avons une copie de départ. Qu’elle soit bonne ou mauvaise, elle a le mérite d’exister : discutons-en.
> Je viens de la société civile, j’ai dirigé une entreprise de 5 000 personnes : je vois la rupture avec le monde économique. Lorsque le Premier ministre appelle au vote le 8 septembre, c’est pour créer un choc. La question posée est faut-il prendre des mesures massives et immédiates pour redresser la situation, et est-ce qu’on est d’accord que le niveau d’effort est de l’ordre de 40 Mds euros. Vous dites sur ce plateau que ce n’est pas assez. Mais beaucoup de députés élus il y a une année, pensent que c’est trop. Si on n’est pas d’accord sur le niveau d’effort on ne peut pas avancer.
> Les Françaises et les Français ont pris la mesure de la situation dégradée des finances publiques. C’était indispensable. En revanche, lorsqu’on doit adresser la question de « comment on y répond ? », il y a une forme de déni des oppositions, qui cherchent de responsables qui devraient payer : pour les uns ce sont les riches, pour les autres les étrangers. En réalité, cette dette nous concerne tous. La moitie de l’augmentation de la dette ces 10 dernières années ce sont les retraites. Parce qu’il y a plus de retraités qui vivent plus longtemps et que le nombre de travailleurs cotisant par retraite a beaucoup baissé. Cela nous concerne tous. Nous avons été ou sommes tous des travailleurs et nous serons tous un jour retraités. Les efforts doivent être équitables, mais il n’y a pas de scénario sans efforts de chacun.
Aurore Bergé (ministre déléguée auprès du Premier
ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte
contre les discriminations)
> Ils peuvent tronçonner un arbre, nous replanterons. Ils peuvent
abattre un arbre, nous ferons vivre la mémoire. Nous ne laisserons pas Ilan
Halimi disparaître une nouvelle fois. Le Prix Ilan Halimi 2026 est lancé.
> Face à l'antisémitisme, le pire risque serait de nous y habituer. Jamais nous ne nous y résoudrons. La France mène le combat.
Astrid
Panosyan-Bouvet (ministre
déléguée auprès de la ministre du Travail, de la Santé, de la Solidarité et des
Familles, chargée du Travail et de l’Emploi)
> À Nanterre, sur le campus du CESI, auprès des apprentis et des équipes
pédagogiques.
Avec une gouvernance par les branches professionnelles (industrie, BTP,
numérique, management), ce CFA forme aujourd’hui le plus grand nombre
d’apprentis ingénieurs en France. Un lieu de promotion sociale, de recherche
académique, d’acquisition de compétences transversales, pensé pour répondre aux
besoins des entreprises — et un véritable tremplin vers l’emploi durable.
Amélie de Montchalin (ministre délégué auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique,
chargée des Comptes publics)
> Oui, il y a un blocage politique, je ne pense pas qu'une nouvelle
élection le règle.
> Il faut que les actifs ne soient pas les seuls à financer la solidarité nationale pour 70 millions de Français.
> Il faut qu'on arrête de se critiquer les uns les autres, il faut qu'on prenne le sens de nos responsabilités devant les Français.
> On doit absolument soutenir ceux qui créent des emplois, parce que s'il n'y a plus d'entreprises dans notre pays, nous n'y arriverons plus.
> [Suppression de jours fériés] Cette mesure ne peut être accepté par les Français que si elle s'accompagne d'un gain sur les salaires, sinon elle n'est pas acceptable.
> [Dissolution de l'Assemblée nationale] Je pense que les Français voteraient de manière assez conforme à ce qu'ils ont voté il y a un peu plus d'un an.
> Aujourd'hui, mon devoir, c'est de préparer ce qui permettra au pays d'avoir un budget.
> Ceux qui auront le courage du compromis seront gagnants en 2027. Si on ne fait rien, si nous restons dans la tétanie et l'instabilité, l’extrême-droite ou l’extrême-gauche l’emportera.
Marc Ferracci (ministre délégué auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique,
chargé de l’Industrie et de l’Energie)
> Osez l’IA : quand l’innovation devient réalité industrielle. J’étais à
la Refactory de Flins, dans un site pionnier, qui conjugue économie circulaire
et intelligence artificielle. Avec la démonstration du robot Calvin, la mise en
œuvre de l’IA dans le contrôle qualité et la maintenance prédictive, ou encore
la formation des salariés aux métiers de demain, le site de Flins illustre une
évidence : l’IA n’est pas un concept abstrait, c’est déjà un levier concret de
transformation pour notre industrie.
C’est tout l’esprit du plan « Osez l’IA », lancé le 1er juillet : diffuser l’IA
dans toutes les entreprises françaises. Notre ambition est claire : 100 %
d’adoption d’ici 2030 pour les grands groupes, 80 % pour les PME/ETI et 50 %
pour les TPE. Car l’IA n’est pas réservée aux géants : elle doit profiter à
tous, partout sur le territoire.
À Flins comme ailleurs, nous faisons le choix de réindustrialiser la France en
misant sur l’innovation et la compétitivité au service d’un monde plus
respectueux de l’environnement. C’est une condition de notre indépendance et
une chance pour nos territoires.
Patricia Mirallès (ministre déléguée auprès du ministre
des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants)
> Il y a plus de 80 ans, Norbert Piras rejoignait l’Armée d’Afrique à
seulement 18 ans. Formé au maniement du matériel américain et au déminage, il
fut envoyé en Italie. En 1943, il affronta l’enfer de Monte Cassino, l’une des
batailles les plus intenses de la guerre. En 1944, il rejoignit la 1ʳᵉ Armée du
général de Lattre de Tassigny et participa jusqu’à la fin de la guerre à la
Libération de notre pays. Aujourd’hui centenaire, il demeure un témoin rare et
précieux de cette génération de courage et d’engagement. C’est avec un immense
honneur, et en présence de ses proches, que je lui ai remis les insignes de
chevalier de la Légion d’honneur. À travers lui, c’est toute une génération de
héros que la France continue d’honorer.
Deux promotions spéciales de Légion d’honneur ont été créées pour les anciens
combattants de la Seconde Guerre mondiale : en juillet 2024 et en juillet 2025.
À travers elles, le ministère des Armées poursuit le devoir de reconnaissance
de la Nation envers ces ultimes témoins. Parce qu’ils sont la mémoire vivante
de notre histoire et une boussole pour l’avenir, nous avons le devoir de les
honorer.
Juliette Méadel (ministre déléguée auprès du ministre
de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation chargée de la Ville)
> La situation politique exige plus que des postures. Elle appelle à une
coalition entre la gauche raisonnable, le centre et la droite responsable. Ce
n’est pas un compromis de circonstance, c’est une exigence démocratique.
> Trois mois après le CIV, nos engagements passent à l’action. Avec Francoise Gatel, nous signons une convention inédite entre France Travail et l’ANCT. Objectif : des solutions concrètes pour l’emploi, l’insertion et l’entrepreneuriat dans nos quartiers populaires et territoires.
> Vivre au 6e étage sans ascenseur, c’est une réalité pour trop de familles dans nos quartiers. Avec le « Plan ascenseurs », nous agissons pour rendre la ville plus juste et plus accessible. Parce que la dignité commence par le quotidien.
> À Belsunce, une attaque au couteau a fait plusieurs blessés. Plein soutien aux victimes et à leurs proches. Hommage aux forces de l’ordre, intervenues avec courage. Dans nos quartiers prioritaires comme partout en France, la République ne cédera jamais face à la violence et au crime.
Laurent Saint-Martin (ministre délégué auprès du ministre
de l’Europe et des Affaires étrangères chargé du Commerce extérieur et des
Français de l’étranger)
> Aujourd’hui, la Commission a présenté un paquet sur l’accord
commercial entre l’Union européenne et les pays du Mercosur, qui contient
notamment le principe d’une clause de sauvegarde renforcée concernant les
produits agricoles. Cela va dans le bon sens. Celui que nous défendons avec le
Président de la République: assumer l’ouverture tout en protégeant nos filières
sensibles. C’est ce que j’avais eu l’occasion de rappeler aux autorités
brésiliennes et argentines en juillet dernier. La France va maintenant examiner
dans le détail ce qui est proposé, afin de s’assurer de l’efficacité du
dispositif.
> [Mercosur] Protéger nos agriculteurs, c’est non
négociable. C’est la ligne défendue par la France.
Nous avons été entendus par la Commission et allons maintenant évaluer ce qui
est proposé pour préserver l’agriculture française.
> Pour notre commerce extérieur, la priorité est claire : compétitivité, protection de nos filières et diversification commerciale.
> Depuis mars, dans le cadre des Assises de la politique
commerciale, je me rends sur le terrain pour construire, avec nos entreprises,
une voie française pour la politique commerciale de l’Union européenne qui soit
à la hauteur des défis européens et mondiaux.
Ces Assises ont un objectif clair : écouter les entreprises, croiser leurs
attentes avec nos choix stratégiques et bâtir une ligne lisible pour la France
et pour l’Europe.
Deux volets structurent cette démarche :
-
une concertation avec les filières professionnelles, organisée autour de trois
groupes de travail,
-
des Assises régionales
Partout, les préoccupations convergent : ouvrir de nouveaux marchés, renforcer
les outils de défense commerciale européenne, mieux contrôler les importations,
promouvoir le savoir-faire français, consolider les dispositifs de soutien à
l’export.
Ces contributions nourrissent la rédaction d’un nouveau «playbook du
libre-échange», que je présenterai bientôt.
Mon ambition est claire : une politique commerciale offensive, durable et
protectrice, au service de la souveraineté de la France et de l’Europe.
> Aujourd’hui à Thorigné-Fouillard, au cœur de la région
Bretagne, chez Ostrea, une start-up qui transforme les déchets coquilliers en
biomatériaux durables, j’ai tenu la 8ᵉ étape des Assises de la politique
commerciale, aux côtés de plus de 60 entreprises.
L’ordre commercial est aujourd’hui bousculé – instabilité commerciale avec
les États-Unis, surcapacités industrielles mondiales, tensions géopolitiques.
Dans le même temps, le débat sur le commerce international en France est
parfois trop caricatural et éloigné des préoccupations des entreprises.
Ces Assises ont un objectif clair : leur redonner la parole et construire une
stratégie française de terrain pour la politique commerciale européenne qui
conjugue ouverture, résilience et défense de nos intérêts stratégiques.
Les échanges avec les entreprises bretonnes ont mis en avant trois priorités :
-
Accompagner l’export : donner aux start-ups, aux PME et aux ETI les moyens de
conquérir de nouveaux marchés
-
Faire tomber les barrières à l’export et renforcer nos chaînes de valeur :
sécuriser nos approvisionnements et diversifier nos partenaires.
-
Protéger nos intérêts : refuser la naïveté et défendre une concurrence
équitable.
Ces Assises démontrent une chose : nos territoires regorgent de solutions et
d’ambitions. C’est en les écoutant et en les accompagnant que nous construirons
une politique commerciale qui permette de relever les défis de demain.
> Ce ministère est le ministère des entreprises. J’ai
réuni au Quai d’Orsay 150 dirigeantes et dirigeants qui exportent,
investissent, innovent, et renforcent chaque jour l’influence économique de la
France.
Je les retrouve chaque semaine : dans les territoires, sur les salons, en
déplacement à l’international ou encore dans le cadre des Assises de la
Politique commerciale.
Partout, le message est clair : les entreprises françaises sont prêtes à
conquérir, à transformer, à porter une ambition collective.
Dans un contexte international de plus en plus tendu, où le commerce devient un
champ de confrontation, les logiques de puissance s’affirment, les règles sont
contestées, nos entreprises sont en première ligne.
C’est notre rôle de les accompagner avec exigence, réactivité et constance :
-
En ouvrant des marchés, en défendant nos intérêts, en levant les freins.
-
En tenant une ligne claire pour une concurrence loyale.
-
En mobilisant des outils à hauteur d’entrepreneurs.
Et c’est en Équipe France que nous y parviendrons.
Rassembler. Écouter. Agir. C’est ainsi que nous faisons bloc, que nous avançons
et que la France rayonne dans un monde qui évolue.
Thani Mohamed Soilihi (ministre délégué auprès du ministre
de l’Europe et des Affaires étrangères chargé de la Francophonie et des Partenariats
internationaux)
> Parce que protéger et promouvoir les droits des femmes et des
filles est une priorité pour notre diplomatie.
Rencontre avec Caroline Mvenge , présidente du Réseau des Jeunes Féministes en
Afrique Centrale et de l'association « Elles Rayonnent Ensemble », qui lutte
contre les féminicides au Cameroun.
● Autres
ministres
Gérald Darmanin (ministre d’Etat, Garde des sceaux, ministre de la Justice)
> Je poursuis la modernisation et la simplification de la justice civile
: dans quelques jours, les tribunaux de Beauvais, Béthune et Fontainebleau
expérimenteront, pour les avocats qui le souhaitent, de comparaître en
visioconférence. Réduction des temps de trajets, d’attente et facilitation du
travail des avocats pour assister à un maximum d’audiences.
> Fierté de signer, avec toutes les organisations syndicales du ministère de la Justice, un accord majeur et inédit sur la qualité de vie et les conditions de travail au ministère de la Justice. Merci aux agents pour leur engagement sans faille.
Catherine Vautrin (ministre du Travail, de la Santé, des
Solidarités et des Familles)
> Préserver et améliorer la santé de nos enfants est une obligation
morale. J’ai installé aujourd'hui le comité de suivi des Assises de la santé de
l’enfant et de la pédiatrie. Cette réunion marque une étape essentielle dans la
mise en œuvre et le suivi des actions ambitieuses pour 2024-2030, autour de la
prévention, des soins, de la santé mentale et de la recherche.
Sébastien Lecornu (ministre des Armées)
> Commande passée par la DGA à pour la production d'un démonstrateur
d'arme laser. Le SYDERAL, système laser de défense de nouvelle génération, sera
destiné à la lutte anti-drones et à la défense aérienne de courte portée, comme
prévu en loi de programmation militaire. Première marche avant d'être en mesure
de faire face à des menaces plus complexes comme les missiles.
> L’effort de défense entamé en 2017 a permis de réparer nos armées. Dans un contexte toujours plus durci, nous devons maintenant accélérer. À Marignane et Valence hier, début d’une tournée dédiée à l’actualisation de notre loi de programmation militaire.
Annie Genevard (ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté
alimentaire)
> [Mercosur] Depuis plusieurs mois, je me suis battue avec
détermination, comme le président de la République et mes collègues ministres,
auprès d’autres pays européens pour que l’accord UE-Mercosur intègre des
garanties solides pour nos agriculteurs. La Commission européenne vient de
présenter une proposition incluant une clause de sauvegarde renforcée pour
protéger nos filières sensibles – un ajout obtenu à l’initiative de la
France. Il s’agit d’un élément nouveau, qui montre que la Commission a dû
tenir compte des intérêts des agriculteurs français et européens. Je garde la
même position car certaines de nos filières agricoles ne peuvent être la
variable d’ajustement de cet accord : il faut que ces garanties nouvelles
soient pleinement opérationnelles, applicables sur le terrain. Il faut
également qu’elles soient accompagnées de mesures-miroir et d’un véritable
renforcement des contrôles sanitaires et phytosanitaires pour que les produits
importés respectent nos normes. Le combat continue : notre position reste ferme,
la défense de notre agriculture n’est pas négociable.
> L’innovation façonne l’agriculture de demain ! Au salon
Innovagri, j’ai pu voir (et conduire) :
- des tracteurs qui roulent au biocarburant
- des semis qui préservent les sols et réduisent les besoins d’intrants…
et tant d’autres exemples.
Des solutions concrètes pour nos agriculteurs et notre souveraineté
alimentaire.
Philippe Baptiste (ministre délégué auprès de la ministre
d’Etat, ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la
Recherche, chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Reconquête Haute-Garonne nous propose le pire de l’extrême droite.
Tout républicain ne peut être que profondément écœuré par les propos racistes
dont sont victimes les recteurs Karim Benmiloud et Mostafa Fourar. Je leur
adresse évidement mon soutien le plus absolu.
Yannick Neuder (ministre délégué auprès de la ministre du
Travail, de la Santé, de la Solidarité et des Familles, chargé de la Santé et
de l’Accès aux soins)
> Les hôpitaux se trouvent au cœur de la révolution numérique qui
transforme en profondeur notre système de santé. Le numérique et l’IA sont un
levier pour une santé plus humaine, accessible et durable.
Charlotte Parmentier-Lecocq (ministre déléguée auprès de
la ministre du Travail, de la Santé, de la Solidarité et des Familles, chargée
de l’Autonomie et du Handicap)
> Soutenir les personnes âgées, leurs proches et les professionnels : le
gouvernement et les acteurs plus engagés que jamais pour préparer la transition
démographique !
- Territoires mobilisés : généralisation du Service public départemental de
l’autonomie (SPDA) pour des parcours mieux coordonnés.
- Prévention renforcée : installation de la Conférence nationale de l’autonomie
pour construire des orientations durables, et déploiement du programme ICOPE.
- Soutien aux Ehpad et opération transparence : hausse du taux d’encadrement et
publication des rapports d’inspection de l'ensemble des établissements.
- Aide à domicile : fonds pérenne doté de 75 M€ dès aujourd'hui pour la
mobilité et de temps d'échanges de pratiques.
- Réforme des Service à domicile : un parcours usagers simplifié avec un
interlocuteur unique, la fusion SAAD - SSIAD est engagée et sera opérationnelle
sur tout le territoire d'ici le 31 décembre 2025.
- Habitat partagé : finalisation des travaux avec le Ministère logement pour
généraliser un modèle qui permet de vieillir chez soi sans être seul.
Et demain ? Le recul de la perte d’autonomie et l’allongement de l’espérance de
vie en bonne santé sont des tendances encourageantes.
Mais le défi demeure : renforcer la prévention, améliorer l’attractivité des
métiers, soutenir les aidants et développer la solidarité intergénérationnelle.
Notre objectif : permettre à chacun de bien vieillir, en restant acteur de sa
vie le plus longtemps possible.
> Les 50000 Solutions, qu’est-ce que c’est ?
C’est un plan lancé par le président de la République en 2023, pour créer d’ici
2030 des réponses concrètes pour les personnes en situation de handicap.
Fin 2025, l’objectif est de 15 000 nouvelles solutions, et déjà plus de 8 000
sont opérationnelles. Ça avance, et ça change des vies.
> Mise en œuvre des 18 mesures de simplification des MDPH
et de l'accès aux droits : on avance !
Le formulaire de demande MDPH et, pour la première fois, les notifications de
droits vont être entièrement revus.
Pendant deux mois, nous allons travailler avec les usagers et les MDPH pour
établir les nouveaux documents finalisés d'ici fin novembre :
- Un formulaire simplifié, plus court et plus clair.
-
Un formulaire de renouvellement, quand cela reste nécessaire ou lorsque vos
besoins ont changé, plus court et simple.
-
Des notifications d'accord ou de refus plus claires sur les décisions rendues
et les démarches possibles.
D’autres mesures sont en cours de déploiement :
- Le rappel sur l’application des droits sans limitation de durée, en lien avec
le président des Départements de France.
-
L’expérimentation de l’intelligence artificielle.
À l'image du Tour de France des solutions, cette transformation est menée avec
la même méthode de concertation qui a permis d'élaborer nos 18 mesures :
écouter, co-construire et tester avec les personnes concernées, leurs familles
et les agents des MDPH.
Véronique Louwagie (ministre déléguée auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique,
chargée du Commerce, de l’Artisanat, des Petites et moyennes entreprises et de
l’Economie sociale et solidaire)
> Face aux dérives de l’ultra fast-fashion, la France demande des actes
forts au niveau européen.
Dans un courrier adressé au Commissaire européen à la Justice et à la
Protection des consommateurs, j’ai appelé à la fermeté vis-à-vis des
plateformes de e-commerce qui bafouent les règles du jeu, comme Shein et Temu.
Sanctions, mesures de restriction d’accès et déférencement des plateformes
doivent désormais être mis sur la table.
La crédibilité de l’action européenne est en jeu : protéger nos consommateurs,
défendre une concurrence loyale et soutenir les acteurs respectueux de
l’environnement comme du droit.
> Construire un Mittelstand européen.
Lundi à Bercy, dans la continuité du Conseil des ministres franco-allemand,
j’ai eu le plaisir d’accueillir Christoph Ahlhaus, président du Der
Mittelstand. BVMW (syndicat professionnel des PME et ETI allemandes),
accompagné d’une délégation de dirigeants du Mittelstand allemand, ainsi que
plusieurs responsables d’ETI françaises réunis autour du METI - Mouvement des
Entreprises de Taille Intermédiaire.
Un constat s’impose : les ETI françaises et le Mittelstand allemand sont des
piliers de nos économies. Elles créent de la valeur, innovent, exportent et
irriguent nos territoires.
C’est pourquoi je crois profondément à la création d’un statut d'ETI
européenne, une forme de Mittelstand européen nous permettant de peser
davantage dans la compétition internationale et de porter un modèle
entrepreneurial fondé sur la proximité, la durabilité et l’innovation.
Ensemble, avec nos partenaires allemands, nous continuerons à défendre la place
des ETI au cœur de l’agenda économique européen, pour simplifier, harmoniser
les règles du marché intérieur, renforcer notre compétitivité et garantir
l’avenir de nos savoir-faire.
Benjamin Haddad (ministre délégué auprès du ministre de
l’Europe et des Affaires étrangères, chargé de l’Europe)
> [Mercosur] Aujourd’hui, la Commission a présenté un paquet sur
l’accord commercial entre l’Union européenne et les pays du Mercosur, qui
contient notamment le principe d’une clause de sauvegarde renforcée concernant
les produits agricoles. Cela va dans le bon sens. Celui que nous défendons avec
le Président de la République: assumer l’ouverture tout en protégeant nos
filières sensibles. C’est ce que j’avais eu l’occasion de rappeler aux
autorités brésiliennes et argentines en juillet dernier. La France va
maintenant examiner dans le détail ce qui est proposé, afin de s’assurer de
l’efficacité du dispositif.
> Retour de Copenhague pour le Conseil Affaires Générales
avec les ministres des affaires européennes consacré à l’élargissement.
J’y ai défendu 3 priorités :
- L’élargissement est une nécessité stratégique : nous devons continuer à
soutenir le processus de réformes des candidats.
- l’Etat de droit n’est pas négociatible et doit être défendue partout en
Europe.
Notre Union doit être réformée pour être plus simple, plus démocratique, plus
réactive aux crises.
> Chassez le naturel, il revient au galop. Avec ses appels indignes à la démission du président de la République, le RN rejoint LFI dans la politique du chaos et du mépris de nos institutions.
► Assemblée
nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> À 4 000 km de Paris, Saint-Pierre-et-Miquelon est le seul territoire
français en Amérique du Nord. Ici aussi, la République doit être au rendez-vous
: services publics, santé, liaisons, approvisionnement, production locale,
pouvoir d’achat.
> À Saint-Pierre et Miquelon, la vie chère se voit dans chaque rayon : un produit du quotidien coûte plus cher qu’en métropole. Le bouclier qualité-prix garantit un panier essentiel à prix plafonnés. Notre rôle : veiller à son efficacité, à sa transparence pour toutes les familles et aller plus loin dans la convergence des prix avec ceux de l’Hexagone.
> À Miquelon, la mer grignote chaque année un peu plus de terrain. Pour la première fois en France, les effets dûs au réchauffement climatique obligent à tout déplacer par anticipation: maisons, école, commerces. Relocaliser, anticiper, c’est protéger, mais aussi innover et inventer un village durable et résilient.
► Partis
politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Sylvain Maillard (député)
> On va trouver, entre partis de gouvernement, une possibilité de
majorité.
> Je n'ai rencontré personne qui m'a dit: il faut qu'Emmanuel Macron parte.
> Aucun d'entre nous n'a envie de retourner aux élections (...) S'il est impossible d'avoir un budget, si on n'arrive pas à passer différentes lois nécessaires dans les semaines et mois qui viennent, il y aura un moment où on n'aura pas d'autres choix. Là-dessus, Nicolas Sarkozy a raison.
> Le travail doit plus payer ! Nous avons supprimé la taxe d’habitation, la redevance audiovisuelle mais le niveau d’imposition et de cotisation reste trop élevé. C’est cela que nous entendons tous les jours, partout en France.
Jean-René Cazeneuve (député)
> « Ce n’est pas aux Français de faire un effort, mais à l’État » Faux
débat ? Il n’existe pas d’État désincarné qui vit sur le dos des Français.
L’État c’est nous. Quand il s’endette, ce sont les Français qui en bénéficient
et qui devront rembourser.
Depuis 50 ans, le budget de l’État est en déficit. Résultat : 3 300 Md€ de
dette cumulée. Elle augmente de manière continue depuis 2005.D’environ 1000 Md€
entre 2005 et 2015 comme entre 2015 et 2025.
Le vrai problème de notre dette, ce n’est pas seulement son niveau, c’est sa
nature. Le déficit finance des dépenses de fonctionnement. L’investissement
public reste marginal, autour de 7 % seulement de la dépense totale, et il est
surtout porté par les collectivités locales.
Depuis 2017, la dépense publique a augmenté de 31%, et les recettes de 26% (20
% d’inflation). Si les baisses d’impôts (50 Md€/an) ont ralenti les recettes,
elles ont bénéficié à tous les Français : suppression de la taxe d’habitation
et de la redevance TV…
Notre problème prioritaire, c’est donc l’explosion des dépenses publiques : +34
% pour les collectivités, +34 % pour la Sécu, +25 % pour l’État. Ces hausses ne
financent pas un État désincarné : elles profitent directement aux Français,
via services publics, prestations, et aides.
Entre 200 et 300 Md€ ont été dépensé pour faire face aux crises (Covid, gilets
jaunes, inflation). Cet argent a été versé aux Français, via chômage partiel,
primes carburant, baisses de TICPE… et financé là aussi par l’emprunt.
Non, la dette n’a pas été creusée pour les entreprises. Le mythe des « cadeaux
» ne tient pas : en 2022, les prélèvements nets d'aides ont atteint 274 Md€
(10,4 % du PIB), le niveau le plus élevé de la zone euro.
Le principal responsable du déficit est le coût de notre couverture sociale.
Retraites en tête, en raison d’une dynamique démographique défavorable Depuis
2017, en intégrant les subventions d'équilibre aux régimes des fonctionnaires,
le déficit des retraites est proche de 400Md€.
Non, l’État ne roule pas sur l’or. Ouvrez les portes d’un commissariat, d’un
tribunal ou d’une préfecture : ce n’est pas le luxe. Oui, il existe des marges
d’efficacité et d’amélioration, mais le « train de vie extravagant » de l’État
est un mythe.
Quant aux symboles de cette « gabegie » (le Parlement, l’Élysée, les anciens
Premiers ministres…), on parle de centaines de millions d’euros de dépenses,
donc de dizaines de millions d’économie possible. Souhaitable mais pas
suffisant.
Depuis 50 ans, nous avons choisi d’emprunter pour financer des dépenses de
fonctionnement qui ont bénéficié aux Français En 2025, 66 Md€ d’intérêts
viennent brider nos politiques publiques. Il est urgent de réformer et
maîtriser nos dépenses pour retrouver des marges de manœuvre.
> [Lettre de Bardella aux entrepreneurs français] Comique si ça n'était tragique de la part d'un huluberlu qui n'a jamais foutu les pieds dans une entreprise. Le RN n'a voté ni les baisses d'impôts aux entreprises ni le soutien à l'apprentissage. Et veut mettre dehors les étrangers qui font tourner de nombreux secteurs.
Pierre Cazeneuve (député)
> Le sujet de la dette est au coeur de l'actualité politique, c'est une
bonne chose! Mais c'est important de savoir d'où elle vient : massivement du
financement (souvent indirect) des retraites, de la gestion des crises et des
baisses d'impôts pour les français et nos entreprises.
Olivia Grégoire (députée)
> Depuis la sortie du covid19, le secteur de la restauration a un énorme
problème de recrutement de personnels. D’où ma mesure de défiscalisation des
pourboires Le problème d’attractivité n’étant pas près d’être réglé, revenir
sur cette mesure serait une erreur lourde pour le secteur.
> Le RN n’a jamais voté la baisse des impôts de production. Le RN voulait contrôler les marges des entreprises et maintenant il dit vouloir lever les contraintes qui pèsent sur elles. Entre docteur Jordan et Mister Bardella on s’y perd. Qui dit vrai ?
Prisca Thevenot (députée)
> Des candidats misogynes, racistes, antisémites.
100 milliards de dépenses publiques supplémentaires
Ce sont les Français qui ont fait barrage au Rassemblement national. Les
Français et personne d’autre.
> Et après le 8 septembre ? Ceux qui crient à la chute du Gouvernement, multipliant les contre-budgets dans les médias, refusent en réalité le débat là où il doit avoir lieu: à l’Assemblée nationale. Les Français attendent des députés qu’ils soient au travail, pas dans la posture.
Pieyre-Alexandre Anglade (député)
> Il existe un chemin pour donner un budget à la France, à la condition
que les forces de gouvernement s’accordent pour négocier sincèrement un
compromis au service du pays !
Marie Lebec (députée)
> Jordan Bardella veut se faire passer pour le défenseur des
entreprises, alors que son seul projet, c’est l’instabilité. Avec notre
majorité Renaissance depuis 2017 : chômage en baisse (9,5 % à 7,3 %), un nombre
record d'entreprises crées, des investissements massifs dans l’innovation et 72
Mds € pour protéger les Français face aux hausses d’énergie. Une lettre ouverte
n’efface pas l’irresponsabilité. Les entrepreneurs ne sont pas dupes !
● MoDem
Maud Gatel (secrétaire générale)
> Russie, Venezuela, Chine… : LFI toujours du côté des régimes
autoritaires.
Marc Fesneau (député,
président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale)
> Au MoDem, nous n’avons eu de cesse d’alerter sur l’indispensable
redressement des finances publiques, gage d’indépendance et de liberté, en
veillant à ce que l’effort soit équitablement réparti. Les solutions peuvent
varier. Pas le chemin. Le 8, c’est un vote de responsabilité.
> Dans ces temps incertains, le Premier ministre a eu raison d’appeler au sursaut. Les députés Démocrates assumeront leur responsabilité et voteront pour le constat qu’il propose de partager. Trouver un compromis, c’est être à la hauteur du moment. Ce moment, c’est celui de la vérité et de la lucidité. C’est celui d’une justice dans l’effort que nous avons toujours porté au groupe Les Démocrates. C’est un combat d’actualité et pour l’avenir.
> Nous empêchons nos capacités d'investissement (…) si on continue à creuser le déficit. (…) Vous ne croyez pas qu'ils seraient plus utiles dans les services publics, dans la défense, dans la réindustrialisation plutôt que de les donner aux banquiers dans le fond ?
> Le budget 2025, il est l'objet d'un compromis. Il a permis de freiner la dépense publique et de réduire le déficit. Pas assez. C'est pour ça qu'il faut faire un effort encore sur 2026, 2027 et 2028.
> Quand il y a eu la crise de la covid19, qui est venu dire, il ne faut pas protéger les restaurateurs ? Qui est venu dire, il ne faut pas protéger les salariés qui sont sans activité ? Qui est venu dire, il faut, au moment de la crise inflationniste, ne pas faire de bouclier tarifaire ? Qui est venu dire, il ne faut pas protéger les Français vis-à-vis de la hausse des impôts ? Personne.
> [Projet de Budget du PS] Ce n'est pas un contre-budget, c'est un déficit augmenté. (…) Au fond c'est une fiction.
> Le ras-le-bol [des Français] c'est le sentiment qu'à la fin c'est toujours les mêmes qui contribuent, c'est-à-dire la France du travail.
> On ne peut pas continuer dans ce pays à faire semblant vis-à-vis de la dette et du déficit.
> Il y a un chemin, c'est celui de la responsabilité. Prôner la responsabilité, faire le pari de la responsabilité, ce n'est pas une autodissolution ou autodestruction.
Erwan Balanant (député)
> Chaque famille politique de l’arc républicain et démocrate doit sortir
de ses ornières et travailler ensemble sinon nous allons continuer à enfoncer
le pays dans la crise.
Bruno Fuchs (député)
W À Tianjin, Xi, Poutine et Modi se sont affichés comme les architectes
d’un nouvel ordre mondial. Un ordre autoritaire et impérialiste qui défie les
valeurs démocratiques de l’occident et remet en cause le droit international et
les libertés publiques comme socle universel.
Ces puissances concentrent la moitié de la population et le quart du PIB
mondial. En Face l’Europe doit impérativement renforcer son unité et sa
souveraineté.
Frédéric Petit (député)
> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] L'attaque délibérée de civils
et la destruction violente et aveugle de villes fait partie évidente de la
guerre du Kremlin. Nous ne pouvons plus nous voiler la face, et faire comme si
c'était un "effet collatéral" malheureux pour les Ukrainiens.
● Parti radical
> Rave-party : la musique qui n’adoucit pas les mœurs
« Il est urgent que des mesures soient prises pour règlementer les
rave-parties qui trop souvent s’installent au mépris de la loi et des habitants
et saccagent leur quotidien », indique Nathalie Delattre, présidente
du Parti radical.
Ils ont dansé sur les cendres d’un territoire meurtri, foulant au pied la
détresse des vignerons de Fontjoncouse, commune de moins de 150 habitants de
l’Aude, mettant à sac une maison déjà ébranlée par le feu.
Fontjoncouse, comme avant Brie près de Rennes en 2024 ou Montvalent dans le Lot
en mai dernier, a vu fondre sur elle ce week-end une nuée de teufeurs, semant
incompréhension et désolation.
Rapidement, l’exaspération des ruraux devant l’envahissement de leurs champs a
laissé place à quelques réactions violentes. « La population ne peut
pas se substituer à l’État. La justice privée ne doit pas avoir droit de cité
dans un état de droit comme la France. Il faut imaginer un meilleur cadre pénal
pour répondre à un phénomène qui met en danger la cohésion nationale» souligne
Nathalie Delattre.
« Nous voulons rendre délictuel et non pas simplement l’objet d’une
contravention de 5ème catégorie ces fêtes illégales. Il doit y avoir
verbalisation avec risque de prison pour les organisateurs et plusieurs
centaines d’euros pour les participants lorsque ces « teufs » sont
susceptibles de provoquer des dangers pour la sécurité, l’ordre public ou
la santé publique ».
> Le Parti radical condamne avec la plus grande fermeté
l’attaque au couteau qui a frappé le cœur de Marseille aujourd’hui, et qui a
causé cinq victimes.
Nous adressons toute notre compassion et notre soutien aux familles des
victimes, aux blessés et à leurs proches, ainsi qu’aux témoins profondément
choqués par ce drame.
Nous saluons l’action rapide et déterminée des forces de l’ordre, des secours
et du personnel médical qui, par leur engagement, ont permis d’éviter un bilan
encore plus lourd.
« Face à l’horreur, nous appelons à l’unité nationale et au rejet de toute
stigmatisation. Marseille est une ville symbole de diversité et de fraternité.
Rien ne doit altérer ces valeurs fondamentales » indique Georges Panagiotou,
président du Parti radical des Bouches du Rhône.
« Le Parti radical restera pleinement mobilisé pour défendre la République, la
sécurité de tous et la cohésion de notre société » précise Nathalie Delattre,
présidente du Parti radical.
► Autres
● Commission européenne
Stéphane Séjourné (Vice-président exécutif à la Prospérité et à la Stratégie
industrielle)
> Les heures que nous vivons
sont celles du réveil de l’Europe. Ce réveil que Mario Draghi appelait de ses vœux
dans son rapport. Un an après, son message ne cesse de gagner en importance. De
l'union bancaire au 28è régime à la préférence européenne, accélérons.
● Organisations centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)
Valérie Hayer (députée, présidente)
> À une semaine du discours sur l'état de l'Union, Renew Europe transmet
ses 5 grandes priorités pour l'année 2026 à la présidente de la Commission. Une
Europe plus compétitive, démocratique, qui renforce sa sécurité et sa défense,
sa gouvernance, et agit sur le climat et l'environnement.
Notre ambition ? Défendre notre place dans ce nouveau monde, bâtir un avenir
prospère et serein pour les Européens.
Pascal Canfin (député)
> Accord du Mercosur : des avancées pour protéger notre agriculture, des
problèmes fondamentaux pour notre souveraineté
La Commission européenne a officiellement présenté aujourd’hui l’accord avec le
Mercosur, ce qui constitue le démarrage du processus de ratification de cet
accord. D’ici quelques semaines, il arrivera devant le Conseil et le Parlement
européen pour être ratifié… ou non.
Depuis 2019, je défends au Parlement européen une position constante : cet
accord n’est pas satisfaisant en l’état. Qu’en est-il maintenant à la fin des
négociations ?
D’un point de vue économique, il y a, comme dans tout accord commercial, des
gagnants et des perdants. Si des secteurs européens comme la viticulture ou
l’automobile bénéficieront des nouveaux marchés offerts par l’accord — c’est
indéniable —, la taille et la force de l’agriculture du Mercosur, et en
particulier celles du Brésil, pourraient entraîner des perturbations de marché
significatives pour les agriculteurs européens. Depuis 2019, la France n’a eu
de cesse de souligner ce fait. Aujourd’hui, la Commission a accompagné l’accord
d’une proposition législative à venir qui constituera une clause de sauvegarde
en cas de perturbation trop forte sur les prix liés aux importations en
provenance du Mercosur. Cela va évidemment dans la bonne direction, mais comme
il s’agit d’une intention et non d’un texte de loi, et encore moins d’un texte
de loi validé par les Etats et le Parlement, la prudence s’impose.
Du point de vue de la souveraineté, cet accord continue de poser de graves
problèmes. Il s’agit notamment d’un point qui n’a pas fait l’objet d’une grande
attention médiatique jusqu’à aujourd’hui mais qui constitue pourtant à mes yeux
un risque majeur d’abandon de souveraineté : le mécanisme dit de «
rééquilibrage » entre l’Europe et le Mercosur. Derrière ce terme jargonneux au
possible se cache un principe simple : si une mesure européenne impacte le
commerce d’un pays du Mercosur vers l’Europe, ce dernier peut demander et
obtenir, via un panel d’experts, des compensations (augmentation de quotas pour
certaines denrées agricoles, baisse de tarifs douaniers sur d’autres
produits...). Prenons un exemple précis: si la loi sur la déforestation étend
comme prévu son champ au Cerrado brésilien où la déforestation due à la culture
de soja et à l’élevage de boeuf est intense, alors le Brésil pourra
légitimement documenter un impact négatif sur son commerce de ces denrées vers
l’Europe, et donc demander des mesures compensatoires. Celles-ci pourront
prendre par exemple la forme d’une hausse des droits de douanes sur les
voitures, sur les machines-outils ou sur d’autres produits agricoles comme les
spiritueux. C’est également vrai pour d'autres clauses miroirs comme le
mécanisme d’ajustement carbone ou bien les interdictions d’utilisation de
pesticides dans les importations agricoles. Dès lors, le cout politique de mise
en oeuvre et de renforcement de mesures comme le mécanisme d’ajustement carbone
ou les clauses miroirs, qui sont à juste titre demandées par nos agriculteurs,
va considérablement augmenter. Au lieu de tirer la mondialisation vers le haut
grâce aux règles européennes, nous ferions alors l’inverse en donnant un
pouvoir considérable sur nos normes à des pays qui ont des standards plus
faibles ! Cela n’a pas échappé à nos partenaires commerciaux : la
Malaisie, par exemple, demande déjà des dispositions similaires, notamment pour
affaiblir la loi sur la déforestation.
Alors que les États-Unis tentent de s’attaquer à nos instruments de
souveraineté comme la réglementation sur le numérique ou bien le mécanisme
d’ajustement carbone, je ne pense pas du tout qu’il soit opportun d’affaiblir
la souveraineté de l’Europe via l’accord du Mercosur.
Ce “mécanisme de rééquilibrage" qui est une première dans un accord
commercial signé par l’Europe pose aussi question d’un point de vue juridique.
L’article 218 du traité européen permet au Parlement européen de demander à la
Cour de justice de l’UE (CJUE) d’examiner la compatibilité d’un accord
commercial avec les traités européens. Par exemple, l’accord UE-Mercosur est-il
cohérent avec les objectifs de promotion, au niveau international, de mesures
de protection de l’environnement, alors qu’il risque de rendre plus difficile
le renforcement de la loi déforestation ou des clauses miroirs contre des
néonicotinoides qui détruisent la biodiversité ? Cela mérite à coup sur une
analyse juridique détaillée, d’autant que ce mécanisme n’a jamais été utilisé.
Pour ce faire, je travaille avec un groupe transpartisan de députés européens
afin de saisir la CJUE. Si nous obtenons une majorité en plénière du Parlement
européen, cela aurait pour conséquence de suspendre la procédure de
ratification dans l’attente des conclusions de la Cour.
Marie-Pierre Vedrenne (députée)
> [Mercosur] Construire un partenariat politique solide avec les pays du
Mercosur est indispensable dans un contexte de tensions commerciales
croissantes et de fronts ouverts avec les États-Unis et la Chine. Toutefois,
cela ne doit jamais se faire au détriment des principes que j’ai toujours
défendus : la protection de nos industries et nos agriculteurs ainsi que le
respect de nos standards européens. Cet accord doit être ambitieux pour
renforcer notre marché et notre économie tout en restant cohérent avec nos
règles. Ainsi, j’attends désormais des garanties et des mécanismes effectifs de
sauvegarde qui devront être proposés par la Commission européenne.
● Personnalités
centristes
Clément Beaune (haut-commissaire au
Plan)
> Avec la dénatalité, on passe d’une France où l’on manque de
travail à une France où l’on manque de travailleurs.
Sarah El Hairy (haut-commissaire à l’Enfance)
> Échange constructif avec Najat Maalla M’jid, Représentante spéciale de
l’ONU. La France, membre de l’Alliance des pays pionniers, s’appuie sur son
Plan de lutte 2023-2027 pour mettre fin aux violences faites aux enfants et
contribuera pleinement à la réussite des objectifs communs.
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