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mardi 23 septembre 2025

Vues du Centre. Trump nous avait prévenu qu’il s’attaquerait à la démocratie et il le fait avec une facilité surprenante

Par Aris de Hesselin et Alexandre Vatimbella


Il y a une chose que l'on peut reconnaître à Trump, c'est qu'il nous avait prévenu de ce qu'il allait faire et qu'il est en train de le faire exactement comme il disait.

On ne parle évidemment pas de ses boniments sur l'économie, la paix, l'immigration ou la sécurité où il a menti comme d'habitude et où son bilan est un «désastre» pour employer ses propres superlatifs.

Non, ce dont on parle c'est de la manière dont il allait gouverner - il promettait d'agir comme un dictateur -, se venger de ses opposants et critiques, remercier et avantager ses amis et ses soutiens, bâtir un culte de la personnalité.

Tout cela, il nous avait prévenu maintes et maintes fois de ses intentions et beaucoup n’ont pas écouté ou ont cru qu’il n’oserait pas (ou que les élus républicains l’en empêcheraient) ou qu’il n’était pas celui qu’il disait qu’il était...

Et tout cela il est en train de le concrétiser avec une facilité surprenante si l'on considère que les États-Unis sont une démocratie depuis l'origine tout au moins, si l'on considère toutes les entorses parfois graves aux valeurs et règles démocratiques qui ont émaillé son histoire comme des «accidents» populistes, racistes, xénophobes, fanatiques de la part de mouvements religieux ou terroristes avec en toile de fond une certaine corruption diffuse dans le monde politico-médiatico-capitaliste depuis la fondation du pays.

Sans parler des agissements extrémistes qui à plusieurs moments de cette histoire sont apparus, ont été populaires et ont pesé sur la politique jusqu’à menacer les principes sur lesquels est assise la société étasunienne.

Rappelons à cet effet cette étonnante popularité de tous les grands criminels auprès de la population du raciste meurtrier Jesse James au mafieux Al Capone, de ces personnages qui défient l’ordre et menacent la sécurité des gens.

De ce point, d’ailleurs, certains des fanatiques de Trump le soutiennent parce qu’ils estiment qu’il fait partie de cette catégorie vue comme des vengeurs d’un Etat fédéral vu comme l’ennemi principal à abattre au nom d’une liberté qui est plus une licence.

Il est d’ailleurs étonnant comme cette société est souvent dans le déni ou l’oubli de ces moments comme toutes les autres sociétés démocratiques mais avec encore plus de force ici.

Ainsi si l'épisode Trump semble plus radical que les autres, il n'est pas le premier du genre, loin de là.

Jamais, néanmoins, un président des Etats-Unis n’avait été un admirateur, voire un ami, de la plupart des dictateurs et autocrates du monde entier et qui s'est traduit par un blanc-seing donné à Poutine ou une position pour le moins ambiguë face à Xi, sans parler de sa défense de Bolsonaro ou des leaders du parti néonazi allemand AfD.

De plus, il semble également en capacité de pouvoir faire plus de mal à la démocratie américaine de que devancières.

Trump n'est peut-être pas encore un dictateur mais il agit comme tel et toutes ses décisions vont dans ce sens.

Ceux qui disent le contraire son ses mignons et ses soutiens ou ceux qui sont toujours dans le déni de réalité.

 

 

[Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste. 
Aris de Hesselin est un avocat international, centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation humaniste. 
Alexandre Vatimbella est directeur du CREC ]

 

 


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