2005-2025: 20 ANS D'INFORMATION SUR LE CENTRE ET LE CENTRISME

mardi 18 novembre 2025

Propos centristes. France – Sauver la démocratie représentative / L'armée doit être prête à un choc face à la Russie / Acheter français et européen / Défendre la souveraineté du pays / Stabilité nécessaire, compromis indispensable / Péril d’une absence de Budget / Politique sociale n’est plus financée / Combattre le fléau du narcotrafic…


Voici une sélection, ce 18 novembre 2025, des propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France à propos de la nomination du gouvernement puis de la démission du premier ministre.

► Emmanuel Macron (Président de la République)
> Depuis huit ans, nous avons engagé un combat que beaucoup pensait perdu, celui de la réindustrialisation du pays et de notre activité. Ils disaient que l'industrie était derrière nous, que remettre les usines en marche était impossible. Pourtant nous l’avons fait. Nous avons stoppé douze années d’hémorragie, douze années durant lesquelles chaque année on a fermé plus d'usines qu’il n’en ouvrait. Depuis lors, nous avons rouvert 300 usines, avec donc plus d'usines ouvertes que d'usines fermées. Nous avons créé 150000 emplois directs dans l'industrie, plus de 2 millions d'emplois au total dans notre économie. Nous avons mis la jeunesse au cœur de ce projet. Et nous pouvons être fiers d'avoir mis fin au chômage de masse, même si cet effort doit être poursuivi. Alors bien sûr, j'entends les partisans du déclin, ce qui explique que la réindustrialisation n'existe pas, que la baisse du chômage n'existe pas, que l'attractivité n'existe pas et qui est, tout en se proclamant défenseur de la France ne cesse matin, midi et soir de la voir plus petite qu'elle n'est.
Pendant toutes ces années, si nous avons réussi sur le front économique, c'est parce que nous avons donné de la stabilité, de la visibilité aux chefs d'entreprises, parce que nous avons réformé, libéré l'activité et protégé durant les crises, qu'il s'agisse du covid19 ou de l'inflation en sortie de crise ou des conséquences de la guerre en Ukraine.
Avec une majorité politique forte à l'époque, nous avons réussi parce que nous avons réduit le coût du travail, nous avons simplifié les règles administratives, nous avons baissé des impôts de production. Aujourd'hui parce que les Français en ont décidé ainsi, la situation politique a évolué et nous devons travailler différemment. Et je le redis ici, est-ce que je suis satisfait tous les jours de ce qui est voté au Parlement? Non. Mais est-ce que je pense, que la stabilité politique est nécessaire et la recherche de compromis indispensable? Oui.
Le gouvernement et le Parlement ont raison de chercher des compromis pour autant qu'ils permettent à nos entreprises de continuer à avancer et de continuer à investir, produire, mais aussi à embaucher. Et à leurs collaboratrices et leurs collaborateurs. De pouvoir trouver un travail et de progresser dans leur travail. C'est ainsi que les PME, les entreprises de taille intermédiaire, les grands groupes de nos territoires continueront à investir en France.
C'est exactement cela l'esprit «Choose France». C'est une initiative que nous avons lancée, il y a 8 ans pour attirer massivement les investisseurs étrangers. Nous avons redonné aux entrepreneurs le goût d'investir en France. Et ces 6 dernières années, nous avons été, par ces efforts conjugués, le pays le plus attractif d'Europe.
Aujourd'hui, nous franchissons une nouvelle étape. C'est le premier Choose France édition France. C'est un moment inédit où nous célébrons nos compatriotes qui font le choix de produire, d'innover, d'embaucher ici, en France. C'est à dire les start-up PME, entreprises de taille intermédiaire, grands groupes français qui parient sur la France. Et les résultats sont là. Ce sont 151 projets d'investissement annoncés aujourd'hui ou confirmés aujourd'hui, partout sur le territoire. 83% des projets sont en dehors de l'Île-De-France. Partout dans nos villes, nos bourgs, l'ensemble de nos régions. En tout, cela représente plus de 30 milliards d'euros d'investissements, dont 9 milliards d'investissements totalement nouveaux annoncés aujourd'hui.
La France productive, elle est donc bien là. Elle revient durant toutes ces années, elle continue de se déployer. La France des usines, des ateliers, des laboratoires, des talents.
Après ces bonnes nouvelles, j'ai trois convictions à vous adresser.
La première, nous devons poursuivre la bataille de la souveraineté. Dans un monde où la Chine surproduit, où les États-Unis imposent des barrières douanières massives, où l'Union européenne évolue encore trop lentement, nous devons être lucides, la compétition mondiale n’a jamais été aussi rude. La France, l'Europe ne doivent pas subir, nous devons choisir et nous choisissons la souveraineté.
Souveraineté énergétique avec le nucléaire relancé, avec la géothermie, avec les grands projets industriels. Souveraineté décarbonée: réindustrialiser la France, c'est en effet décarboner le monde, décarboner nos usines, nous sortir des dépendances aux énergies fossiles. Souveraineté industrielle avec les batteries électriques. Il y en a fait aucune produite en France il y a 8 ans. Aujourd'hui, nous en produisons et nous recyclons à Dunkerque comme ailleurs. Souveraineté sanitaire avec Urgo et ses usines de pansements avec des biotechnologies ou encore avec le paracétamol qui sera reproduit en France, en 2026, à nouveau. Souveraineté numérique et technologique en reconstituant en Europe toutes les chaînes de valeurs, du logiciel ou composants électroniques en passant par les centres de données.
Et parce que la souveraineté, ça ne se proclame pas, ça se construit, j'ai besoin de chacune et chacun d'entre vous. Choisissez les produits fabriqués en France et en Europe. La grande exposition du «Fabriquer en France» que nous venons d'organiser à l'Élysée l'a démontré: en France, nous avons les solutions, les talents, la qualité.
Ma deuxième conviction, c'est que nous devons poursuivre la bataille de la protection. Nous allons continuer à protéger nos PME, nos commerces, nos producteurs contre toutes les concurrences déloyales. La taxe sur les petits colis, les clauses de sauvegarde sur l'acier, les mesures antidumping, ce n'est qu'un début. Nous serons plus le seul continent à ne pas nous protéger. C'est encore aujourd'hui trop souvent le cas en Europe. Et ça n'est pas du protectionnisme, c'est juste du bon sens. Nous devons défendre nos intérêts et donc assumer ces mesures de protection quand la concurrence est déloyale. Et nous devons aussi assumer une préférence européenne.
La France défendra toujours ses travailleurs, ses innovations, ses emplois, cette préférence européenne, qu'il s'agisse du contenu européen des voitures, qu'il s'agisse de la préférence européenne en matière de numérique, nous le ferons.
La troisième conviction, c'est la bataille pour nos territoires. Notre pays est plus beau, plus fort, plus grand que la capitale seule. Mais partout dans nos régions, dans nos villes moyennes, dans nos villages, il y a des forces, il y a des talents, il y a une énergie incomparable et chaque investissement, chaque atelier rouvert, chaque emploi créé est une victoire. C'est l'essentiel des projets qui sont confirmés aujourd'hui et c'est le mérite de tous ces territoires qui sont des leviers de notre compétitivité. Parce que souvent la vie est moins chère, souvent il y a la possibilité pour une famille d’y vivre mieux avec le même salaire que dans une grande ville, dans la capitale.
Je veux saluer les femmes et les hommes dans vos entreprises. Ce sont eux les véritables artisans de la puissance française. Nos ingénieurs, nos techniciens, nos ouvriers, nos apprentis. Alors, Françaises, Français. Il n'y a aucune fatalité, il n'y a que des choix. La France que nous choisissons, c'est la France qui construit, qui innove, qui crée, une France qui crée des emplois. Avec vous, entrepreneurs, salariés, apprentis, élus, nous continuerons ce chemin précisément parce que quand la France croit en elle, elle entraîne tant en Europe et rien ne peut l'arrêter. Alors on continue.
Vive la République, vive la France.

> [Editorial pour l’événement Choose France] Il n’y a pas de fatalité. S’il est un enseignement du combat mené depuis 2017 pour nos industries, nos entreprises, nos emplois, nos territoires et nos talents, c’est bien celui-là. A travers des réformes ambitieuses, de la constance et de la cohérence, nous avons su devenir le pays le plus attractif pour les investissements, augmenter notre taux d’emploi, réduire considérablement le chômage de tous, et en particulier celui des plus jeunes. Nous avons aussi inversé la pente de la désindustrialisation en recréant des usines. Dans un contexte politique nouveau, je veux prendre ma part de cet effort d’énergie et de mobilisation, qui doit réunir élus, entreprises, industriels, ingénieurs, toutes les forces de la France, dans tout le territoire, de la métropole et de nos outre-mer.
En effet, après avoir suscité ce mouvement historique d’investissement étranger en France, nous voulions initier cette édition française de « Choose France ». Parce que les changements géopolitiques profonds, nés de l’épidémie, des crises de la mondialisation, des tensions internationales, doivent nous inciter à accélérer nos investissements et déployer notre base productive plus encore en France et en Europe. Ne plus déléguer à d’autres tout ce que nous consommons, de la santé à l’énergie, de notre alimentation à nos modes de transport. Dans ce temps d’urgence et de crise, nous devons ainsi avancer dans la conquête de notre souveraineté. Dans cette bataille, la patrie a besoin du talent, de la détermination et du courage de tous. Voilà pourquoi c’est aux investisseurs français, aussi, à leur tour, comme tant d’entre eux le font déjà, de faire le pari de la France.
Je le dis ici : c’est à coup sûr un pari gagnant. Nous disposons d’infrastructures, de talents, d’une énergie abondante et peu chère, et d’une formidable envie de faire. De nos industries critiques aux services les plus innovants, nos modes de vie et de production du prochain quart de siècle seront produits ici, chez nous. Nous voulons donc accompagner nos grands groupes, ETI et PME français pour faire vivre ce mouvement d’investissement en France. C’est ainsi, en investissant dans tous nos territoires, en y apportant emplois bien rémunérés, force industrielle, fierté et rayonnement, que le vertige du déclin sera conjuré, comme nous nous y employons depuis 2017. Pour cela, le cadre de confiance est essentiel. Il suppose de garder de la cohérence, de retrouver ambition et agilité en Europe, avec des mouvements de simplification, de remettre de la loyauté et de l’équité dans nos échanges commerciaux, de protéger et valoriser pleinement notre marché européen, de favoriser nos talents, des artisans aux ingénieurs, de ne rien lâcher sur nos efforts de formation. Investir en France c’est aussi faire le pari de l’élan créatif et de l’excellence de notre jeunesse. Ce pari, aussi, est gagnant, assurément.
Je le redis, il n’y a pas de fatalité. Cette édition va permettre de dévoiler de grands projets qui dessineront le paysage de notre Nation et de son industrie, décarbonée, compétitive, créatrice d’emplois. Alors, choisissons la France, notre jeunesse, nos territoires et nos talents. Bonne célébration de « Choose France, édition France » à toutes et tous !

> Aider, soigner, protéger, mettre à l’abri : Xavier Emmanuelli s’était voué à ces missions de fraternité, de Médecins Sans Frontières au Samu Social. Avec lui disparaît un grand humaniste de notre République.

 

► Sébastien Lecornu (Premier ministre)
[Nota: Nous faisons figurer Sébastien Lecornu dans cette liste alors qu’il n’est pas centriste mais appartient à l’aile droite de Renaissance, parti centriste/central et qu’il s’est toujours défini comme un homme de droite; c’est à ce titre que ses propos sont retranscrits ici et du fait qu’il a composé un gouvernement d’axe central.]0
> Ce que je cherche à faire depuis deux mois, sans agenda particulier, je pense que chacun l’a compris, c’est sauver la démocratie représentative. C’est permettre aux parlementaires et aux parlements de montrer que ça fonctionne, que ce n’est pas une institution qui ne sert à rien. Et à l’heure où certains extrêmes convoquent le peuple imaginaire, à l’heure où certains extrêmes sont en train de saper les fondements mêmes de la démocratie représentative, plus que jamais, je considère que l’on soit président du département ou Premier ministre, au fond, c’est la même chose.

> Ce qui malheureusement peut avant tout se produire (...) c'est le fait qu'il n'y ait pas du tout de budget, avec tout ce que ça peut vouloir dire sur la part d'incertitude politique, économique, financière et c'est 6% de déficit garanti. Là, pour le coup, je vois bien les mesures dites d'austérité ou de fiscalité un peu aveugles qui pourraient s'abattre sur une part de l'économie française mais aussi sur les ménages.

> Le péril qui pèse sur l’économie française, c’est l’absence de budget. Sans compromis clairs et pris dans les temps, les incertitudes et le désordre menacent notre économie. Le gouvernement n'endossera pas pour autant des choix qui mettraient directement nos entreprises en difficulté. Les investissements annoncés lors de l'édition France de «Choose France» montrent que l’économie réelle reste le moteur de l’avenir : emplois, innovation, développement des territoires.

> Aujourd'hui, la politique sociale de la France n'est plus financée. L'État doit être capable d'assumer ses responsabilités essentielles à l'égard de nos concitoyens les plus fragiles. (…) Je trouve que, au fond, que rien n'ait particulièrement changé, non pas tellement depuis 10 ans, mais au fond, on le voit bien, depuis les lois de décentralisation de 2003-2004, avec la question des finances locales qui n'a pas été traitée jusqu'au bout. (…)
La réalité, c'est qu'au fond, une part de notre système, collégialement, n'arrive plus à proposer des économies, de vraies économies ; c'est-à-dire des réformes structurelles, intelligentes, pas des coups de rabot à l'aveugle, pas des gels d'un moment qui ne sont pas une réforme en tant que telle, pas l'énième bidouillage qui permet de bricoler quelque chose sur un coin de table et qui permet de dire : « On verra l'année prochaine ». Et c'est ce qui me frappe le plus en mes 8 ans comme membre du Gouvernement, singulièrement quand même depuis maintenant deux mois que le président de la République m'a nommé à Matignon : c'est que j'avais le souvenir quand j'étais plus jeune qu'il y avait quand même dans le débat public des gens qui portaient des réformes à 10 ou 15 ans, qui portaient une vision, qui acceptaient aussi que les économies ne viendraient pas dans un temps court, mais que son rendement, pour reprendre des mots techniques, arriveront sur quatre ans, sur cinq ans, sur 10 ans. On l'a tous fait, comme élus locaux dans nos collectivités. J’étais maire et président du conseil départemental, premier vice-président d'une communauté d'agglomération, il y a plein de décisions qu'on a prises dont les effets prennent du temps. (…)
Ces mesures d'économie, ces décisions, il faut qu'elles soient claires pour nos concitoyens. Et la clarté passe par l'abandon d'une forme de langage technique dans lequel, au fond, plus personne ne comprend ce que nous disons. (…) Tous nos sigles, tous nos schémas, toutes nos péréquations sont devenus un langage d'entre-soi, entre nous. (…)
Et cela, on le voit bien avec tout le débat sur la fiscalité actuellement, qui anime beaucoup, beaucoup — beaucoup trop — le débat public, même si la question des recettes et des ressources, c'est un débat qu'il ne faut pas balayer d'un revers de main, parce que, par définition, c'est une matière qui est vivante, donc il faut l'adapter au pays, à sa réalité économique, à sa réalité sociale. Mais enfin, on voit bien qu'on a besoin de clarté, et c'est ce qu'on est en train de se perdre en ce moment dans le débat que nous avons à l'échelle nationale sur les questions de fiscalité, qui est pourtant un beau débat sur le fond, mais sur lequel nous sommes en train de créer une rupture de confiance, y compris avec celles et ceux qui sont en train de créer la richesse, l'emploi et l'économie. Et ça, c'est un enjeu pour nous toutes et nous tous, parce qu'on a tous choisi d'être responsables politiques et publics. Et donc, par définition, il faut être compris. (…)
> Il y a une relation à l’État qui est toute particulière, qui est assez singulière et assez unique. Et donc, ça pose aussi la question de qu'est-ce qu'on en attend ? Et comme ancien ministre des Armées, je peux vous témoigner que malheureusement, vu le contexte international, il n'y a pas beaucoup de schémas et il n'y a pas beaucoup d'hypothèses dans lesquelles, dans les 5, 10, 15, 20 prochaines années, nous allons devoir moins attendre de l'État en matière de défense, de politique étrangère. Il n'y a pas beaucoup de schémas dans lesquels on va devoir attendre moins de l'État en matière de justice ou de sécurité intérieure. Et donc, ce n'est pas tellement un recentrage sur le sol régalien, parce qu'il y a du nouveau régalien. On voit bien qu'on est dans un moment lié au réchauffement climatique qui va devoir nous faire réinterroger un certain nombre de politiques publiques. Mais enfin, en tout cas, on voit bien que cette relation à l'État, pour le coup, dans ce qu'elle doit apporter dans la première de ses missions, sa raison d'être, est ce sur quoi on va devoir continuer de mettre beaucoup d'argent. 

> Le budget de la Défense 2017, c'était 31 milliards d'euros par an. Nous vous proposons à la Nation, au Parlement, l'année prochaine, de porter le budget de la Défense à pratiquement 57 milliards d'euros. C'est absolument colossal, mais c'est absolument indispensable. Et ça veut donc dire qu'à un moment donné, cette montée en puissance sur le régalien que je défends, il va bien falloir en trouver des conclusions beaucoup plus structurelles dans la manière de nous organiser.

> On peut beaucoup attendre de l'État, mais il est clair que l'État ne peut plus décider de tout, tout seul, depuis Paris. Ce n'est pas tellement le problème de l'État, c'est plutôt le problème de la relation à Paris. Et ça, ça vaut pour la démocratie sociale, entre syndicats salariés et représentation patronale. Et si, d'ailleurs, nous avons proposé cette suspension de la réforme des retraites (je n'y reviens pas ici, je vais revenir à nos sujets locaux) mais c'était aussi pour permettre à la démocratie sociale de retravailler, parce qu'il n'y a pas beaucoup de schémas dans lesquels, au fond, on peut y arriver sans les corps intermédiaires. Et ce qui est vrai pour l'Association des départements de France vaut pour les syndicats, qu'ils soient salariés ou qu'ils soient les représentants du monde patronal. 

> [Allocation sociale unique] Nous ne sommes plus capables d'expliquer que nous avons désormais autant d'autorités gestionnaires, d'allocations différentes qui vont, tantôt, en fonction des moments de vie, sur plus ou moins les mêmes de nos concitoyens. Ça, par définition, c'est une réforme structurelle. Elle prendra par définition du temps. Et on le sait tous, elle est salutaire parce qu'elle est réclamée par beaucoup d'acteurs depuis de nombreuses années et surtout, elle permet de s'adapter à la réalité des parcours de vie en fonction des problèmes de santé, des déménagements et des carrières qui sont de plus en plus hachées.
Et plutôt que de refaire le énième débat sur la recentralisation du paiement du RSA ou non, eh bien, ayons le courage une bonne fois pour toutes de mettre en œuvre ce que tout le monde a réclamé depuis un certain nombre d'années et que plus personne n'ose demander, parce qu'on sait très bien que c'est parfois très compliqué à faire, mais à l'heure du data, du numérique et de l'intelligence artificielle, c'est quand même bien invraisemblable que dans un pays comme la France, on n'arrive pas à faire la location sociologique. Ça, c'est une réforme. Et ça, plutôt que de remettre sur la table un certain nombre de vieux serpents de mer, je préfère qu'on avance avec cette visibilité-là. Cela aura notamment un mérite, qu'est le paiement au juste droit. Parce que, d'un côté, la fraude est scandaleuse et inacceptable parce qu'elle vient mettre un coup de canif dans le pacte social républicain, et de l'autre, voir des Françaises et des Français qui n'arrivent pas à ouvrir leurs droits ou qui se mettent eux-mêmes en situation d'exclusion pour ouvrir leurs droits, par définition, ce n'est pas ça la promesse républicaine non plus. 

Or, cette allocation sociale unique, c'est le seul moment dans lequel je pense aussi qu'on est capable de réconcilier beaucoup de gens qui ont une sensibilité politique différente, parce que tout simplement, c'est du bon sens, et c'est ce qui part du terrain. En tout cas, cette aventure de l'allocation sociale unique va faire l'objet d'un projet de loi rapide puisqu'il sera déposé au Conseil des ministres au mois de décembre, et qu'il devra nous permettre, avec l'Assemblée des départements de France, monsieur le Président, d'imaginer la suite du parcours et de réflexions autour de l'accompagnement en proximité.

> C’est bien normal que l’on débatte de l’organisation des pouvoirs publics du pays. Et c’est bien qu’on le fasse avant une élection présidentielle. Parce que c’est bien de le faire avant l’élection municipale et l’élection sénatoriale pour la moitié des départements qui seront concernés l’année prochaine. Parce que, justement, c’est le moment de donner le coup d’envoi de cette clarification que tout le monde attend, qui n’est pas le grand soir, qui n’est pas la démagogie sur le millefeuille, qui n’est pas de faire de l’élu bashing, mais qu’une bonne fois pour toutes on soit capable, quand on rentre dans un collège, devant une classe de gamins de troisième, d’être capable de leur expliquer qui fait quoi dans ce pays. C’est aussi simple que ça. Et c’est la feuille de route, évidemment, que j’essaie de vous proposer, avec la part de précarité assumée, qui est celle de mon Gouvernement, et qui nous amène quand même à dire que quoi qu’il arrive, et quels que soient les vœux que l’on puisse former pour ce Gouvernement, c’est assez secondaire.

 

► Gouvernement
Ministres centristes/centraux
Catherine Vautrin (ministre des Armées et des Anciens combattants)
> L'armée française doit être prête à un choc dans trois, quatre ans face à la Russie. (…) La Russie se réarme de manière extrêmement importante tandis que les Américains ont clairement dit aux Européens «vous devez assumer en grande partie la défense du continent européen». Donc nous devons nous organiser et nous structurer parce que, pour être respecté, il faut être craint. La France s'équipe, la France s'entraîne et c'est un élément absolument majeur.

> [L’accord France-Ukraine] Cet accord reflète incontestablement, la volonté du président Zelensky, non seulement de répondre aux besoins d'aujourd'hui, mais de prévoir le demain, parce que l'objectif, c'est très concrètement d'arriver à un accord de paix, évidemment, et derrière, d'équiper l'Ukraine et de régénérer son armée. (…)
Cet accord s'inscrit dans un espace-temps de dix ans. Dans ce contrat, il n'y a pas que [l’achat des Rafales], il y a par exemple des choses extrêmement immédiates comme les drones, comme des bombes, qui sont là des équipements que l'Ukraine va acheter à très court terme. C'est un accord qui est à la fois court terme et long terme.

> La France a donné à l'Ukraine des matériels depuis maintenant plusieurs années, nous continuons. (…) Aujourd'hui, le stock français est utilisé par la France. La question n'a pas été de donner des Rafale à l'armée ukrainienne. La question a été d'accompagner l'armée ukrainienne au fur et à mesure de ses besoins, avec un élément qui est extrêmement important, qui est le financement par l'Ukraine de sa commande. Donc c'est l'Ukraine qui elle-même finance notamment avec les intérêts des avoirs gelé.

> J'ai reçu à Paris mon collègue Boris Pistorius, ministre fédéral de la Défense d'Allemagne. Nous avons échangé sur les différents volets de notre coopération de défense ainsi que sur notre soutien à l'Ukraine, illustration de la solidarité européenne en action.

 

Roland Lescure (ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle, énergétique et numérique)
> Choose France - édition France, c’est 151 projets d’investissements en France par des entreprises françaises qui totalisent 30 milliards d’euros ! Des projets pour l’industrie d’aujourd’hui et pour préparer celle de demain.

 

Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> Vote décisif ce matin à Bruxelles pour notre souveraineté industrielle. En sécurisant l’accès à des métaux stratégiques pour l’industrie et en luttant contre la concurrence déloyale, nous sauvons plus de 900 emplois et protégeons 6 usines en France.

> La France est submergée par le narcotrafic et la criminalité organisée qui l'accompagne.
Tous les territoires de la République sont désormais concernés. Les conséquences ravageuses de ce phénomène menacent la santé publique et la sécurité des Français. Avec la loi du 13 juin 2025, la France s'est dotée d'un arsenal pour lutter contre ce fléau, constitué notamment d'un état-major interministériel et d'un parquet anti criminalité organisée. Face à la mondialisation accélérée des trafics, nous devons appeler à une action internationale sans relâche traitant des causes du problème.
Éradiquer le mal à la racine :
1 - Signer 12 nouveaux accords de coopération avec les pays de la région ;
2 - Créer une Académie régionale de lutte contre la criminalité organisée ;
3 - Augmenter de 20% les effectifs spécialisés dans les ambassades et tripler leurs moyens d'intervention ;
4 - Doubler les crédits de l'aide au développement consacrés à la lutte contre le narcotrafic ;
5 - Créer un régime de sanctions européen contre la criminalité organisée.
Le premier axe d'effort porte sur l'Amérique Latine et les Caraïbes. c'est dans cette région qu'est produite l'ensemble de la cocaïne qui déferle dans les rues des villes et des villages de France où elle est consommée par plus d'un million de personnes. La production, en pleine explosion, est localisée principalement en Colombie, au Pérou et en Bolivie. Elle transite vers l'Europe via l'Equateur, le Brésil, le Panama, le Venezuela, le plateau des Guyanes et les Caraïbes.
C'est pourquoi je me suis rendu au Mexique, aux côtés du Président de la République, pour lancer une coopération entre les douanes françaises et la marine mexicaine en charge des douanes portuaires sur la lutte contre les narcotiques par l'échange d'informations sur l'organisation, les activités et les modes opératoires des organisations criminelles internationales ;
En Colombie où est produite 70% de la cocaïne mondiale, j'ai pu constater au port de Carthagène et sur la base navale de l'Armada les excellents résultats de la coopération avec les autorités colombiennes qui a permis la saisie de 70 tonnes de cocaïne en 2024 chiffre déjà dépassé en 2025 ;
Puis au Canada, où j'ai retrouvé les ministres des Affaires étrangères du G7, au moment où la France s'apprête à en prendre la présidence, pour les engager à accentuer leur coopération dans la lutte contre le narcotrafic et la criminalité.

> Le narcotrafic est un fléau pour les Français. Il faut traiter le mal à la racine. (…) Il faut frapper là où ça fait mal et traquer les réseaux dans les pays producteurs

> C’est fait : nos Rafales français pourront désormais sécuriser le ciel ukrainien. Face à la guerre coloniale de Vladimir Poutine, la France continue à s’engager aux côtés des Ukrainiens, pour la sécurité des Européens.

> La France insoumise veut déposer une motion de censure par anticipation. Irresponsable. Après avoir voté avec l’extrême droite, ils sont prêts à tout pour saborder le travail de compromis des parlementaires dans le seul but de bloquer le pays.

 

Stéphanie Rist (ministre de la Santé, des Familles, de l’Autonomie et des Personnes handicapées)
> S’adapter aux besoins spécifiques des territoires, c’est renforcer l’égalité d’accès aux soins de tous les Français.

> [Réforme des ARS] Il faut un bras armé pour répondre au régalien de la santé.

> [Arrêts maladie] Nous devons maîtriser les dépenses de la sécurité sociale.

> [Hausse des franchises médicales] On peut et on doit avoir ce débat.

> [Budget de la Sécurité sociale] La barre qu'il ne faut pas franchir pour le déficit est de 20 milliards, il faut retourner vers une trajectoire qui permettra la pérennisation de notre protection sociale.

> Le docteur Xavier Emmanuelli vient de nous quitter. Médecin humaniste et fondateur du SAMU social, il a consacré sa vie aux plus vulnérables. Son engagement continuera d’inspirer. J’adresse mes sincères condoléances à sa famille.

 

Amélie de Montchalin (ministre de l’Action et des Comptes publics)
> Le RN a voté 36 milliards d’impôts supplémentaires sur les entreprises. Et voilà qu’il se réveille, qu’il découvre que la fiscalité peut avoir un impact sur la vie des Français, sur la hausse des prix. Ce n’est pas possible!

> Il m’est difficile d’être enthousiaste à l’idée de poursuivre notre travail alors que vous venez de supprimer la possibilité d’agir utilement pour nos filières agricoles. Le biogaz, c’est la méthanisation et le recyclage des déchets ! (…) Il est difficile de continuer à se réjouir quand, plutôt que d’encourager des actions positives pour notre souveraineté agricole, pour le recyclage et pour l’usage d’un carburant qui ne soit ni fossile, ni importé et ne provienne pas de l’autre bout du monde, l’hémicycle, à trois voix près, préfère ne rien changer. Comme ces actions sont proposées par le gouvernement, ce sont forcément de mauvaises idées… J’ai un peu de mal à supporter cela !

 

Aurore Bergé (ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations)
> Rien n’est au-dessus des lois de la République. Et certainement pas la religion.

> Quand on combat l'antisémitisme, on combat LFI. Ça n'est pas négociable.

> Je refuse d'employer le terme d'islamophobie. On doit combattre la haine anti-musulmans mais personne ne peut imposer sa religion. Il n'y a rien au-dessus des lois de la République. Certainement pas la religion.

> Le RN drague les chefs d'entreprise le dimanche et vote toujours plus de taxes le lundi. Voilà la vérité.

> [Parité lors des municipales] Ce n'est pas plus difficile de trouver des femmes dans les petites communes. Les femmes, on les trouvera, et la parité se fera.


Mathieu Lefevre (ministre délégué auprès de la ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité et des Négociations internationales sur le climat et la nature chargé de la Transition écologique)
> Choose France confirme la dynamique : transition écologique et compétitivité cheminent de concert. 151 annonces, dont 32 autour des industries vertes : plus de 30 milliards d’euros d’investissements ! Gardons le cap de l’attractivité.

> L’attractivité retrouvée du pays depuis 2017 n’est pas le fruit du hasard, c’est le résultat de la politique volontariste menée par Emmanue lMacron.

 

Eléonore Caroit (ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères chargée de la Francophonie, des Partenariats internationaux et des Français de l’étranger)
> Ravie d’avoir pu assister au lancement du nouveau dispositif en ligne de l’association En avant toutes, pour accompagner les femmes et personnes LGBT+ victimes de violences sexuelles et sexistes. À l’heure d’un recul international, la France défend une diplomatie féministe engagée pour les droits des femmes et minorités. Bravo pour leur action.

> Camilo Castro est enfin de retour en France, libre après quatre mois de détention au Venezuela. Ses premiers mots : « Vive la liberté, vive l’égalité et vive la fraternité ». Une immense gratitude envers toutes les équipes et partenaires qui ont œuvré sans relâche pour sa libération.

 

Autres ministres
Monique Barbut (ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité et des Négociations internationales sur le climat et la nature
> Les élus locaux sont en première ligne de la transition écologique.
Et c’est à leurs côtés que nous la réussirons.
Ce matin, j’ai échangé avec les présidents et directeurs généraux des grandes associations d’élus. Je ne serai pas présente au Salon des maires cette année car je pars à la COP, mais je tenais avant mon départ à les entendre et à partager les priorités de mon action.
D’abord, rappeler que les collectivités sont un maillon essentiel de la transition écologique. Elles sont en première ligne pour protéger leurs territoires et s’adapter au changement climatique, avec des solutions très concrètes : renaturation, îlots de fraîcheur, reboisement. Ce sont elles qui portent ces projets, et je veux accélérer le soutien qui leur est apporté.
Sur l’eau, enjeu majeur, les collectivités sont là encore en première ligne. Les plans Eau et PFAS doivent désormais se traduire dans les réalités locales. De nouveaux outils arrivent, et les agences de l’eau verront leurs moyens augmenter de 50 millions d’euros dès 2026.
J’ai aussi insisté sur la nécessité de renforcer la territorialisation des politiques publiques.
Les COP régionales ont montré à quel point le dialogue local peut faire bouger les lignes. Dans ce cadre, et dans l’acte de décentralisation annoncé par le Premier ministre Sébastien Lecornu, je proposerai des simplifications ciblées et, quand c’est pertinent, des transferts de compétences.
Enfin, j’ai rappelé que le contexte budgétaire est difficile. Mais le budget de la Transition écologique reste stable à 8,4 milliards d’euros. Malgré les impératifs actuels, c’est un signal clair de confiance et de continuité.


Serge Papin (ministre des Petites et moyennes entreprises, du Commerce, de l’Artisanat, du Tourisme et du Pouvoir d’achat)
> Arrêtons l’autoflagellation : en France on investit, on crée de l'emploi ET on fait émerger du Made in France accessible.
On a trop laissé penser que le fait en France serait réservé à ceux qui ont beaucoup de moyens. Mais ce n’est pas vrai : le fait en France, c’est pour tout le monde !

> Les chefs d'entreprises que je rencontre - et ils sont nombreux - veulent un budget. Le pire, ça serait qu'il n'y ait pas de budget.
Le Gouvernement et le Premier ministre n'ont pas perdu leur boussole. Mais c'est un budget de compromis.

> Ma vision du made in France est qu’il en faut pour tous les goûts, mais surtout pour tous les budgets. C’est indispensable pour assurer l’avenir de la fabrication française.

 

Annie Genevard (ministre de l'Agriculture, de l’Agro-alimentaire et de la Souveraineté alimentaire)
> [Conseil européen agripêche] C’est l’occasion d’évoquer à nouveau la PAC, la future PAC, et la France va faire part de ses profondes préoccupations. Les changements qui interviennent sont majeurs et créent beaucoup de frustration et d’inquiétude chez nos agriculteurs. La PAC, si elle est appliquée telle que prévue, ne sera plus une politique commune et indépendante. Le budget n’est pas sécurisé, donc énormément de sujets de préoccupation et nous aurons l’occasion d’en reparler.
Autre gros sujet de préoccupation pour notre pays, bien sûr, c’est le projet d’accord avec les pays du Mercosur. Je rappelle la position française. Tel qu’il a été conclu à Montevideo il y a un an, ce projet d’accord est inacceptable. La position de la France est très claire. Nous demandons des garanties très solides sur plusieurs points.
D’abord, une clause de sauvegarde qui puisse s’appliquer pour contrecarrer d’éventuelles perturbations de marché. Vous savez que les productions prévues dans ce projet d’accord sont très sensibles pour la France, qu’il s’agisse du bœuf, de la volaille, du sucre, de l’éthanol notamment, et donc nous craignons des perturbations de marché importantes, d’autant que la question du cumul des concessions passe souvent sous les radars. Mais dans chaque accord de libre-échange, il y a toujours les mêmes productions qui sont concernées et ça finit évidemment par produire beaucoup de perturbations de marché. Ça, c’est le premier point.
Le deuxième point auquel nos agriculteurs sont extrêmement sensibles à juste titre, c’est la réciprocité des normes de production. C’est la raison pour laquelle nous voulons absolument des mesures miroirs, à la fois sur le végétal pour que tous les produits phytosanitaires qui sont interdits dans l’UE soient véritablement interdits dans les productions issues des pays du Mercosur. Et puis, sur l’élevage, nous ne voulons pas, et c’est un point majeur également, l’utilisation de médicaments, d’antibiotiques de croissance, et dans l’alimentation et sur l’animal vif.
Et puis enfin le troisième point que nous défendons, c’est une politique européenne de contrôle, à la fois dans les pays exportateurs, mais aussi aux frontières de l’Europe. Donc ça, ce sont trois points majeurs.
Il y a un point particulier que je souhaite évoquer pendant ce Conseil, c’est le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières et ses effets sur le coût des engrais. Les céréaliers français sont extrêmement inquiets, les cours mondiaux sont bas et le mécanisme carbone appliqué aux engrais va renchérir énormément les coûts de production. Et là, on a une situation alarmante et la position française est que nous puissions trouver les moyens de neutraliser ce surcoût portant sur les engrais céréales.

> Notre position est que la PAC, qui est d’abord une politique historique et aussi une politique d’avenir, a fait ses preuves ; elle mérite un budget autonome et suffisant surtout pour répondre aux enjeux qui sont les nôtres en matière de renouvellement des générations. Tous les pays de l’Union européenne ont des enjeux de renouvellement de générations d’agriculteurs. Ce n’est pas le moment d’affaiblir la PAC à la fois dans son organisation, dans son architecture, en la mettant dans un fonds unique qui sera utilisé différemment selon l’État, et ce n’est pas le moment non plus de diminuer le budget. La souveraineté alimentaire, c’est stratégique pour l’Union européenne. C’est aussi stratégique que la protection militaire ou que la souveraineté médicale. Voilà, ça fait partie des fondamentaux, pouvoir se défendre, pouvoir se soigner, pouvoir se nourrir, ça fait partie des grands enjeux souverains de l’Union européenne. Donc bien sûr l’idéal pour nous, c’est un budget autonome, un budget suffisant et force est de constater que, même si je reconnais les efforts du commissaire européen Christophe Hansen, mais la proposition actuelle ne répond pas à ces enjeux et à ces impératifs.

 

Benjamin Haddad (ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères chargé de l’Europe)
> [Conseil européen des Affaires générales] Nous allons notamment évoquer les débats sur le prochain cadre financier pluriannuel. Ce sera l’occasion de rappeler les positions de la France : nous avons besoin d’un budget européen ambitieux pour faire face aux nombreux défis que connaît aujourd’hui notre continent, qu’il s’agisse du réarmement du continent, de l’investissement dans la compétitivité et l’innovation de l’Union européenne, ou bien sûr des politiques traditionnelles qui sont au cœur de notre marché commun, comme l’agriculture ou encore la cohésion.
Sur l’agriculture, ce sera l’occasion de rappeler nos positions. La politique agricole commune, c’est la garantie de la souveraineté alimentaire de notre continent et du revenu de nos agriculteurs. C’est pour cela que nous nous battons pour maintenir la spécificité de la PAC, éviter les distorsions de concurrence et empêcher une forme de renationalisation de l’agriculture. Et bien sûr, nous nous battons pour les montants destinés à nos agriculteurs, à la fois pour assurer leurs revenus, pour accompagner l’installation des nouvelles générations, et pour permettre les investissements nécessaires face aux défis comme le réchauffement climatique.
Il y a eu des premières propositions de la Commission européenne ces derniers jours, qui constituent un premier élément de réponse, mais il faudra aller plus loin. Donc nous continuerons à nous battre pour la politique agricole commune.
Enfin, comme j’ai eu l’occasion de le rappeler ce matin lors d’un petit-déjeuner avec mes collègues, il sera nécessaire pour l’Union européenne de se doter de ressources propres. Le budget de l’UE ne peut pas reposer uniquement sur les contributions nationales. Ces ressources propres devront aussi permettre à l’Union de se protéger : je pense par exemple au mécanisme d’ajustement carbone aux frontières ou encore à la taxe sur les petits colis, ce sont des débats majeurs en ce moment.
Nous aurons aussi l’occasion d’évoquer le bouclier démocratique, et là aussi nous avons une ambition forte. L’UE doit utiliser ses instruments pour faire respecter l’État de droit dans l’espace numérique : lutte contre les ingérences, contre la désinformation, contre la manipulation des algorithmes. Cela passe d’abord par le Digital Services Act, le DSA ; il ne faut pas être timide lorsqu’on l’utilise, en particulier lorsqu’on voit aujourd’hui de grandes plateformes comme Shein contourner nos règles pour importer des produits pourtant illégaux dans le marché commun. C’est pourquoi la France a demandé à la Commission européenne de faire un usage rapide de ses instruments, à la fois via les enquêtes et via les sanctions lorsqu’elles sont appropriées, contre des plateformes comme Shein. C’est aussi pour cela que nous veillerons à renforcer les médias européens : je pense par exemple à l’européanisation de la chaîne Arte ou encore à Deutsche Welle. Ce sera l’occasion d’en parler aujourd’hui.
Enfin, un point sur l’ordre du jour du prochain Conseil européen. Nous reviendrons sur la nécessité, je le disais tout à l’heure dans le cadre du CFP, d’investir dans notre défense commune et dans la coopération entre les industries de défense. Je le dis alors qu’aujourd’hui le président Zelensky est à Paris pour renforcer la coopération entre l’industrie de défense française et l’industrie de défense ukrainienne, ce qui est nécessaire pour la sécurité de notre continent. Nous continuerons également à travailler à la maîtrise de nos frontières extérieures et à la lutte contre l’immigration illégale avec, par exemple, la mise en œuvre du Pacte sur la migration et de la réforme du règlement Retour, ainsi qu’à la poursuite de l’agenda de simplification et de compétitivité, qui doit s’accélérer. Tous ces sujets seront bien sûr à l’ordre du jour du prochain Conseil européen.

> Je crois que les parlementaires sont dans leur rôle. Ils ont des exigences, c’est normal. Nous en avons aussi : je voulais rappeler le maintien de la spécificité de la PAC et des montants pour nos agriculteurs, le soutien à la compétitivité, à la défense de notre continent européen. Nous savons que la négociation va être intense, chacun va se faire entendre, et je serai d’ailleurs présent lors des prochaines sessions plénières du Parlement européen pour rencontrer les parlementaires et échanger.
J’ai vu dans leur courrier des points sur lesquels nous sommes en phase, en convergence, notamment sur le maintien de la PAC. La Commission a apporté plusieurs réponses qui vont, je pense, dans la bonne direction. Mais il faut aller plus loin, et nous le ferons avec nos partenaires des États membres et avec les parlementaires.

> À un moment où l’on voit les pressions commerciales, où l’on voit la nécessité pour l’Union européenne d’assurer son autonomie stratégique et sa souveraineté alimentaire, la PAC contribue à réduire nos dépendances. C’est pour cela que nous avons besoin d’une PAC ambitieuse.

> Fondamentalement, ce que nous souhaitons, c’est préserver la spécificité de la PAC et les montants dont nos agriculteurs ont besoin. Il y a aujourd’hui un débat sur l’architecture du CFP. Que nous mettions la modernisation, la flexibilité du budget européen, nous n’y sommes pas opposés. La question, c’est de savoir comment donner la visibilité nécessaire à nos agriculteurs. Ce sera vraiment notre objectif dans ces négociations.

 

► Assemblée nationale 
Yaël Braun-Pivet (présidente) 
> Nous vivons un moment politique dense, marqué par des interrogations légitimes. Dans ces temps-là, il est essentiel de multiplier les espaces d’expression et d’échange avec nos concitoyens. C’est tout le sens de mes permanences citoyennes, ouvertes chaque mois à toutes et à tous.

 

► Partis politiques 
● Renaissance 
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
> Les réseaux sociaux, les écrans, constituent une catastrophe sanitaire et éducative en puissance. Parents, enseignants, citoyens : il y a urgence. Vous voulez en parler, en savoir plus ? Nous organisons des réunions publiques partout en France.

> Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky viennent d'annoncer l'achat, par l'Ukraine, de 100 Rafale ! C'est un succès historique pour ce fleuron de nos armées et pour notre industrie de défense. Et un nouvel atout puissant pour la défense du ciel de l'Ukraine !

> LFI dit vouloir accélérer les débats sur le budget, problème les comptes sont pas bons ! Ils prennent 4 fois plus la parole que les autres.

 ● MoDem 
Marc Fesneau (député, président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale)
> Commande de Rafales par l'Ukraine à la France : ne rien dire et ne rien faire, c’est accepter que la force prime sur le droit. Ce n'est pas ma vision des choses. Notre devoir est de soutenir un peuple ami qui défend nos valeurs et résiste à l'agresseur : la Russie de Poutine.


► Autres 
● Organisations centristes 
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen) 
Valérie Hayer (députée, présidente)
> Accord historique sur la défense anti-aérienne, les drones et l’intention d’acheter jusqu’à 100 avions Rafale par Kiev ! Parce que l’agression russe nous menace tous, la France et l’Europe inscrivent leur soutien à l’Ukraine dans le long terme.

 

Bernard Guetta (député)
> [Opinion: Le trumpisme fabrique son antidote]
Les Canadiens se cherchent des alliés, contre Trump bien sûr. Les Européens tout autant et c’est ainsi que des élus de l’Union européenne, du Canada et du Royaume-Uni se sont retrouvés vendredi dernier à Toronto, pour jeter les bases d’un mouvement international de défense de la démocratie.
Réunis par l’Internationale libérale, les invités étaient des centristes de toutes couleurs, indépendants ou membres du Parti démocrate européen, des gens qui haussent rarement le ton, mais le diagnostic était que la démocratie était « under attack » et que l’heure n’était pas à l’« appeasement » avec la Maison-Blanche. Non, il ne fallait surtout pas chercher à amadouer Trump, disait-on, mais créer le rapport de forces qui le fasse reculer.
Premier idée, déjà avancée dans ces colonnes il y a trois semaines : faire voir à l’homme qui se targue de tout réussir que maintenant que les Chinois l’ont fait reculer, il ne renversera pas la vapeur sans se trouver d’alliés et que les Européens seraient prêts à l’aider face à Xi Jinping pour peu qu’il cesse de les traiter en adversaires et de vouloir s’entendre avec Vladimir Poutine sur le dos de l’Ukraine.
Deuxième idée : former sans attendre une coalition de démocraties fidèles à l’état de droit, « L’Entente démocratique », qui contribuerait à augmenter le poids de l’Union européenne face à Washington. La voie a été ouverte par les 33 pays qui se sont réunis à l’initiative de la France et de la Grande-Bretagne dans la Coalition of the willing pour soutenir l’Ukraine lâchée par les Etats-Unis. Une ébauche de ce front de la démocratie existe. Il faut la consolider, l’élargir et la pérenniser en y ralliant maintenant des nations d’Afrique et d’Amérique latine.
Troisième idée : revenir aussi vite que possible au consensus démocratique d’après-guerre qui avait lié la défense de la démocratie au progrès social car le premier facteur de la victoire du trumpisme a été la promesse de réduire les prix, la pauvreté et l’insécurité sociale. Trump a gagné, entendait-on à Toronto, en se faisant le défenseur de ceux que le recul de l’Etat-Providence a laissés pour compte, de ceux-là même qu’il déçoit aujourd’hui, et il s’agit donc pour les démocrates de réinventer un pacte social, notamment en s’opposant à la précarisation de l’emploi, le fléau dont sont victimes les jeunes générations des deux côtés de l’Atlantique.
Quatrième idée, développée par l’une des principales figures politiques du Canada : « faire de l’Europe le nouveau leader du monde libre ».
C’était aussi ahurissant à entendre que le refus de l’appeasement face à Trump mais pas un Canadien n’a cillé. Les Européens n’en croyaient pas leurs oreilles mais pour leurs hôtes, cela semblait relever de l’évidence car « si ce n’est pas l’Europe, qui ? ». Quand les Européens ont commencé à parler de l’inadéquation de leurs institutions à une situation dans laquelle l’Union doit s’affirmer en acteur de la scène internationale, quand ils ont expliqué la difficulté de modifier les traités et dit que l’unité européenne pourrait ne pas survivre à une victoire du Rassemblement national en France et de l’Afd en Allemagne, on a senti les Canadiens agacés par ces états d’âme. Parce qu’ils attendent beaucoup de l’Europe, ils sont, eux, convaincus que c’est dans l’action qu’elle trouvera ses solutions.
« Bougez-vous », disaient leurs regards et ce Dialogue de la liberté s’est achevé sur une cinquième idée : le besoin de rapprocher centristes et socialistes pour que leur alliance contrecarre celle des extrêmes-droites comme elle avait déjà tant contribué à défaire le soviétisme. Alors même qu’il s’essouffle à Washington, le trumpisme fabrique son antidote.

 

Pascal Canfin (député)
> L’industrie automobile européenne traverse actuellement une crise profonde.
La Commission européenne devrait présenter, le 10 décembre prochain un paquet de mesures visant à répondre de manière globale aux nombreux défis auxquels le secteur est confronté.
Parmi ces mesures :
- Une révision des standards de CO₂ des voitures qui concilie neutralité technologique et neutralité climatique
- Des exigences de contenu européen pour lutter contre la délocalisation de la chaîne de valeur automobile européenne et les pertes d’emplois
- Une initiative sur les petites voitures européennes pour soutenir la production en Europe de voitures abordables pour les Européens
- Une nouvelle proposition sur les flottes d’entreprises pour booster la demande
- Un « Battery Booster » pour soutenir la production de batteries Made in Europe
- Un omnibus de simplification des réglementations du secteur automobile
- De nouvelles règles pour les investissements étrangers en Europe pour s'assurer qu’ils bénéficient réellement à l’industrie européenne
Je vous partagerai mon analyse de la crise actuelle et ma vision pour soutenir la transition de l’industrie automobile européenne vers la mobilité décarbonée, tout en préservant sa compétitivité et en renforçant la souveraineté européenne.
Je déclinerai cette réflexion dans une série de publications qui seront mises en ligne régulièrement au cours des deux prochaines semaines.


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