2005-2025: 20 ANS D'INFORMATION SUR LE CENTRE ET LE CENTRISME

vendredi 14 novembre 2025

Propos centristes. France – Cérémonies du 13 novembre 2015 / Budget 2026 / Aides aux parents / Feuille de route de l’Education nationale / Suspension de la réforme des retraites / Réseaux sociaux / Contribution au Budget de l’UE / RN, parti anti-entreprise…


Voici une sélection, ce 14 novembre 2025, des propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France à propos de la nomination du gouvernement puis de la démission du premier ministre.

► Emmanuel Macron (Président de la République)
> [
Discours à l’occasion de la cérémonie d’hommage aux victimes des attentats et l'inauguration du jardin du 13 novembre 2015] Nous voilà, dix ans après. Dix ans après les attentats les plus meurtriers qu’ait jamais connu la France.  Dix ans. Mais que pèsent ces dix années? Que pèsent les mots devant les douleurs, les silences? Ce qui est advenu est à coup sûr irréparable.
Vous avez eu des jours muets et des jours aveugles. Des jours de nuits et des nuits blanches. Des jours où il fallait faire semblant, où il fallait tenir. Des jours où la vie semblait revenir fugace. Des jours impossibles parce que le moindre son, la moindre odeur vous faisait revivre à l’identique un passé toujours présent. Les hurlements dans la musique. Le sang sur l’asphalte, l’odeur de poudre, les corps. Vos vies suspendues par les poignets, suspendues au silence. Les téléphones par terre sonnant dans le vide, et affichant des noms d’êtres aimés, auxquels personne ne décrocherait jamais. L’angoisse, l’horreur, le deuil.
Ceux parmi vous qui sont tombés, pour ne jamais se relever. Ceux parmi vous qui se sont relevés, blessés dans leur chair, dans leur âme, avec si souvent la culpabilité d’être encore là. Ceux parmi vous qui ont été classés parmi les survivants, mais que la mort avait simplement choisi de frapper plus lentement ou plutôt d’avertir. Et qui ont eu à revivre. Ceux qui ont perdu ce jour-là leur enfant, leur parent, leur frère, leur sœur, leur ami, l’homme ou la femme de leur vie, le père de leur petite fille à naître et leur vie d’avant. Le corps et le cœur en lambeaux, le visage cousu, puis recousu.
Avec cette question lancinante: pourquoi? On voudrait trouver du sens à ce qui s’est passé. Mais chacune de vos douleurs est insensée. Injuste. Insupportable. On vous a dit, parfois, de retourner à la vie normale. Mais rien de normal dans une vie fauchée dans la fleur de l’âge, dans un enfant qui meurt avant ses parents, dans un bébé qui naît orphelin. Rien de normal dans cette douleur larvée, lancinante, ressurgie chaque fois qu’un autre attentat frappait notre sol, des enfants, des adultes, des forces de l’ordre, des professeurs, de Nice à Strasbourg, victimes, à nouveau, du terrorisme. Et nous pensons à eux tous, ce soir, le cœur serré. Au lendemain des attentats, vous avez fait l’épreuve de la normalité impossible. La tranquillité impossible. La vie impossible, et la vie, pourtant.
Ceux qui haïssent ne crieront jamais plus fort que ceux qui aiment. Le soir du 13 novembre, les assassins ont trouvé plus courageux, plus combatif qu’eux.
Ces forces de l’ordre qui sont intervenues, les gendarmes montés du Stade de France, les policiers du quartier du Bataclan, les deux hommes de la BAC qui en quelques minutes ont ouvert le feu et atteint un terroriste, arme de poing contre kalachnikov. Ces hommes de la BAC 75, de la Brigade de Recherche et d’Intervention, du Raid en appui, tous ceux qui ont envoyé à leur famille ce soir-là des messages d’amour qu’ils pensaient devoir être les derniers, et qui y étaient prêts.
Ces policiers intervenus dans les colonnes Alpha et Bravo pour neutraliser les assaillants, et qui seront élevés dans la Légion d’Honneur en témoignage de la reconnaissance particulière de la Nation. Ces policiers municipaux arrivés les autres sur les terrasses, prenant tous les risques. Ces stadiers qui, à Saint-Denis étaient là aux avants postes et ont tenu. Ces médecins, ces infirmiers et infirmières, ces aides-soignants projetés soudain dans ces paysages de guerre comme ils n’avaient jamais cru possible d’en voir. Ces secouristes, démineurs, sapeurs-pompiers, ces élus, ces agents, ces membres de la police scientifique et des équipes médico-légales, tous ceux qui ont traqué sans relâche le commando des terrasses. Chacune et chacun, services de nettoyage, gardiens et gardiennes, passants, serveuses et serveurs, chacun à sa place.
Celui qui a aidé à les débusquer, celle qui ensuite a aidé, au risque de sa vie, à les repérer, assumant le seul choix qu’il fallait faire, oui celle à qui nous devons une reconnaissance plus grande encore.
Ces hommes et ces femmes cachés au milieu des corps sans vie qui ont tenu la main d’un inconnu, en silence, pour qu’il ne se noie pas dans la peur. Cet homme qui par deux fois a traversé la salle du Bataclan lorsque les tirs ont éclaté pour ouvrir les sorties de secours latérales. Cet autre qui a évacué les chanteurs et les a poussés dans un taxi. Cette femme qui a ouvert sa porte à vingt personnes ensanglantées, et tant d’autres personnes comme elle, ouvrant plus que leur porte, leur cœur.
Cet homme qui est descendu dans la rue avec sa trousse de secours en entendant les coups de feu, cet homme torse-nu, parce qu’il avait utilisé d’abord le matériel de sa trousse pour faire des garrots, puis sa ceinture, puis, n’ayant plus rien, avait ôté sa chemise et l’avait déchirée en morceaux pour continuer de sauver.
Et notre État qui a tenu, monsieur le Président de la République, monsieur le Premier ministre, monsieur le ministre de l’intérieur, et les jours et les nuits. Et à vos côtés, les préfets, tous les services de l’Etat, madame la maire de Paris, mesdames et messieurs les élus, tous unis et inébranlables. Nos services judiciaires, magistrats, avocats, greffiers, tous et toutes qui ont tenu pendant toutes ces années puis pendant tant de mois la plus grande audience criminelle de notre histoire, ce procès aux centaines d’avocats, aux milliers de parties civiles.
Et nos associations qui ont tenu, qui se sont levées, comme vous venez de le décrire l’un et l’autre à l’instant. Avec le soutien de la délégation interministérielle d’aide aux victimes, pour faire entendre leurs voix, ne laisser personne. Et ces milliers de Français qui ont marché, et la statue de la République couverte de bougies, de fleurs et de paroles d’amour. 
Oui, Oui les terroristes ont trouvé beaucoup plus courageux qu’eux. Paris a tenu, vous avez tenu, la France a tenu, la République a tenu, dans l’urgence, par la fraternité, par la justice, par la vérité, par l’amour de la vie, nous avons tenu et chacun y a joué son rôle.  
Vos vies qu’ils avaient niées, réduites au statut de chose, voilà qu’elles étaient devenues nos vies. Universelles.
Ces terroristes islamistes ne vous en voulaient pas à vous, individuellement. Ils n’en voulaient pas à vos enfants, ils n’en voulaient pas à vos proches. Ils en voulaient à la France. Ils nous en voulaient d’être français. Ils en voulaient à une manière d’être au monde, teintée d’enracinement et d’universalisme. Un monde où la femme est l’égal de l’homme. Un monde où l’on rencontre l’autre dans sa différence, on le considère à visage découvert, face à face, où chacun peut penser ce qu’il veut et dire ce qu’il pense, jouer la musique qui lui chante, exprimer la foi qui l’anime, ou l’absence de foi, protégés par la laïcité. Un monde où Voltaire le dispute à Molière. Un monde de culture où l’on chante, où l’on danse, où l’on aime le théâtre. Quand des terroristes veulent frapper la démocratie et la liberté, c’est la France et Paris d’abord qu’ils prennent pour cible.
Ce soir-là ils ont frappé des lieux de sport, de convivialité, d’art, des lieux où se brassaient les âmes. Des lieux de liberté. C’est parce que vous étiez des enfants de cette France libre, parce que vous veniez d’elle, ou parce que, étrangers, vous étiez sur son sol, que vous êtes tombés. Vous veniez de dix-sept pays, mais aux yeux des meurtriers, vous étiez tous enfants de France.
Au lendemain de l’attentat, une femme, avec nous ce soir, a récupéré les effets que l’homme de sa vie portait sur lui. Parmi les papiers de son portefeuille, sa carte électorale. Et sur le visage de la Marianne, une goutte de sang avait roulé, comme la trace d’une larme.
Les disparus du 13 novembre ne sont pas simplement des victimes de la haine, ni d’une abstraction vague. Les concepts n’ont pas de main. Ils ont été tués par des terroristes, porteurs d’une idéologie islamiste identifiée, active, structurée en réseaux, en zones d’influence, avec ses codes et ses modalités d’action, désireuse d’annihiler la vision de l’humanité que porte notre pays, par son histoire, son action présente et sa vision de l’avenir.
Ce djihadisme projeté, nous avons tout fait pour l’endiguer, le juguler. Mais il renaît, sous une autre forme, intérieure, insidieuse, moins détectable, moins prévisible. À tout moment le terrorisme islamiste projeté peut renaître, au Moyen-Orient, en Asie Centrale, dans la corne de l’Afrique, ou ailleurs. Et la vigilance est permanente, en chacun de ces lieux. D’autres formes de terrorisme émergent, auxquelles nous ne cèderons rien non plus.
Face à cela, notre Nation est garante du combat perpétuel. Mené sans jamais rogner nos valeurs de justice et de liberté. Elle se porte garante que tout sera fait pour empêcher toute nouvelle attaque, et pour punir de manière implacable ceux qui s’y risqueraient. Dans cette décennie écoulée, la Nation s’est fortifiée. Des mesures sans précédent ont tout de suite été prises immédiatement, la déclaration de l’état d’urgence, la protection à nos frontières, puis l’écriture de deux lois qui sont venues adapter le droit à l’état de la menace, et nous ont permis de lutter dans la durée contre le terrorisme en protégeant nos libertés publiques. Visites domiciliaires, dispositions de fermeture de lieux de culte, périmètres de protection, mesures individuelles de contrôle et de surveillance, autant de barrières mises sur le chemin des assassins. Programmes de déconstruction des discours radicaux, pour étouffer dans l’œuf le passage à l’acte, pour éviter sa récidive en prison. Je sais combien vos associations, combien nombre d’entre vous ont participé à ces actions.
Les moyens humains de la Direction Générale de la Sécurité Intérieure ont été augmentés d’un tiers, ses moyens financiers doublés, les effectifs de la Direction Générale de la Sécurité Extérieure augmentés d’un quart, tandis qu’un service national de renseignement pénitentiaire a été créé en 2019. Pour renforcer encore nos services de renseignement, nous avons aussi procédé à la création d’une Coordination Nationale du Renseignement et de la Lutte contre le Terrorisme, d’un Parquet national anti-terroriste, renforçant aussi le travail avec tous les partenaires européens. 
Car le terrorisme se joue des frontières. Aussi avons-nous porté le règlement européen de retrait des contenus terroristes en ligne, désormais adopté, et travaillé à sevrer le terrorisme de ses financements. Et nous traquons et continuerons de traquer sans relâche les terroristes à l’étranger au Moyen-Orient comme au Sahel aussi bien que sur notre sol, endiguant les flux de retour de Syrie ou d’ailleurs, prévenant les dérives. 85 attentats ont ainsi été déjoués en dix ans, dont 6 cette année.
Face à l’assaut, nous avons consolidé les valeurs d’une Nation que nous construisons depuis des siècles, et que nous n’aurons jamais fini de défendre et nous devons inlassablement poursuivre ce travail de transmission à nos enfants, d’éducation pour notre jeunesse. Nous devons inlassablement continuer de faire des républicains.
Personne ne peut garantir, malheureusement, la fin des attentats, mais nous pouvons garantir que pour ceux qui prendront les armes contre la France, la réponse sera intraitable. Que nous continuerons ce combat contre le terrorisme sans relâche et que nous continuerons le combat pour notre jeunesse avec la même force. Que pas un seul des dispositifs et des droits que vous avez construits, vous, vos associations, pierre à pierre, ne sera vain. Que pas une vie ne sera oubliée. Que pas une goutte de vos larmes ne sera perdue.
Non, il n’y a pas de sens, pas de justification à votre douleur. Il n’y en aura jamais. On ne peut pas donner de sens au 13 novembre. Mais on peut donner un sens au 14 novembre. À chacun de vos lendemains, à chacun de vos pas, qui mis bout à bout nous racontent une histoire de courage, d’entraide, de vie. Une histoire de vigilance, car à toute heure du jour désormais une partie de la Nation reste aux aguets, du levant au couchant, tendue vers la sûreté de ses enfants. Une histoire de mémoire, avec notre musée-mémorial du terrorisme, qui, implanté dans le XIIIe arrondissement, transmettra aux générations de demain l’histoire de la violence terroriste, de ses victimes et des réactions de nos sociétés, tournées autant vers le passé que vers l’avenir.
Une histoire d’espérances, un printemps de fraternité, chère Anne Hidalgo, d’un jardin de fleurs bleues, de fleurs blanches, de baies rouges, qui nous rassemble autour des noms de ceux qui sont tombés. Symbole de la force de notre Nation qui, sur le terreau de la mémoire, s’unit, fait bloc et toujours se hisse à la hauteur des temps. Oui, unis et ensemble. C’est par notre force pour mener ces combats que nous serons à la hauteur de ces lendemains. Revivre plus forts encore, porteurs de ce que nous sommes et qu’ils veulent abattre. Chacun de vos pas, chacun de vos jours depuis 10 ans, porte ce sens et ce qui nous tient, l’esprit de résistance. Par lui la mort est découronnée. Vos vies relevées. L’amour de la France consacré.
Ils voulaient semer la mort, vous avez rehaussé la vie.
Ils voulaient nous paralyser par la peur, ils ont décuplé notre vigilance, l’amour de nos valeurs, notre appétit de vivre.
Ils voulaient diviser et nous nous sommes unis.
Ils voulaient effacer, ils nous ont rappelé que nos combats étaient universels et nous sommes là et nous tiendrons à vos cotes demain encore pour vous, pour ceux qui ne sont plus, pour leurs enfants.
Vive la République, vive la France.

> [Discours sur la stratégie spatiale nationale] (…) Je veux commencer par saluer les acteurs du spatial français, nos industriels, nos entreprises, nos sous-traitants, nos startups, nos ingénieurs, l'ensemble, celles et ceux qui constituent cet écosystème dual essentiel à l'indépendance de la nation. Et c'est pour moi aussi une grande émotion d'être à vos côtés, Mon général, pour l'inauguration officielle de ce commandement de l'espace, décidé il y a maintenant quelques années, bâti dans un temps record et en étant rigoureux et même au-delà en termes de budget. C'est une étape décisive que nous franchissons ensemble aujourd'hui, qui vient parachever les décisions stratégiques prises il y a 6 ans, qui vient faire de ce commandement intégré de l'espace une réalité pour nous tous.
Depuis en effet 8 ans, nous portons une stratégie française et européenne pour notre espace. J'avais évoqué au Bourget au mois de juin dernier l'effort de mobilisation nécessaire, pris des engagements devant la nation le 13 juillet dernier à Brienne. Et nous avons conjointement, à tous ces travaux français, mené aussi un partenariat renforcé avec l'Allemagne. Et je salue nos amis allemands pour avoir un dialogue stratégique commun, une étape importante ayant été franchie à Toulon à la fin de l'été. Mais en même temps que l’inauguration de ce Commandement de l'espace et de cette nouvelle étape, je veux ici devant vous aussi dévoiler les grandes lignes de notre stratégie et les prochaines étapes de notre action. Ces derniers mois, nous avons élaboré notre Stratégie nationale spatiale. Je veux remercier le SGDSN pour la rédaction et le travail de coordination avec l'ensemble des services de l'État compétents. Et c'est une première que menait un exercice aussi large, aussi interdisciplinaire, parfaitement dual, et qui prolonge les orientations de la revue nationale stratégique établie cette année et met à jour la politique spatiale de défense publiée en 2019.
Cette stratégie était indispensable pour nous donner un cap clair, un calendrier, une vision, pour garantir notre indépendance, la permanence, le temps long de l'action de l'État. Je suis venu vous dire aussi ici que l'indépendance de la France aujourd'hui dépend de sa capacité d'action et de son indépendance dans le spatial et que si nous voulons garder notre autonomie pour communiquer, pour observer, pour avoir la maîtrise du suivi du climat, pour continuer à pouvoir agir et nous défendre, il est indispensable de prendre des décisions structurantes aujourd’hui ou de poursuivre celles que nous avions commencées à prendre hier.
Le premier élément de cette stratégie, c'est le spatial de défense et un élément de lucidité. Il faut se battre pour préserver ce bien précieux. En effet, l'espace n'est plus un sanctuaire, c'est devenu un champ de bataille. La présentation qui vient de m'être faite d'ailleurs était éloquente à cet égard. L'époque de la conquête, pendant des décennies, avait aussi été celle des normes, en particulier celle du traité sur l'espace de 1967, qui demeure et doit demeurer le cadre de référence. La France y est profondément attachée. La France continuera de promouvoir le respect des règles, l'usage responsable de l'espace, l'adoption de nouveaux principes de conduite, comme récemment le moratoire sur les tirs antisatellites que nous avons rejoints en 2022.
Il le faut, car notre époque, ne nous le cachons pas, est bien plutôt celle de la brutalisation de ce nouveau domaine. Des puissances d'agression ont multiplié en haut des actions irresponsables, illégales, voire hostiles, comme elles l'ont fait ici-bas, si je puis dire. Nous vivons l'espionnage, par exemple par la Russie, de nos satellites par des vaisseaux patrouilleurs, les brouillages massifs des signaux GPS, les attaques cyber contre nos infrastructures spatiales, les essais de missiles antisatellites, le développement d'armes antisatellites à effet de zone contre les constellations, et même la menace russe particulièrement choquante d'armes nucléaires dans l'espace, dont les effets seraient désastreux pour le monde entier. Je ne suis pas là exhaustif, mais ceci suffit à montrer combien il y a aujourd'hui, pas simplement un discours, mais des actions désinhibées et un cadre fragilisé.
Nos compétiteurs ne nous attendent pas et disposent aujourd'hui de capacités d'action dans l'espace et vers l'espace, en particulier grâce à des armes à énergie dirigées, lasers entre autres, déployées à la surface terrestre. Ces actes ne sont pas des hypothèses, ce sont des réalités. Ils visent à nous priver de notre liberté d'action, à fragiliser notre souveraineté, à remettre en cause notre supériorité opérationnelle.
Face à cette menace, la France agit avec une stratégie claire, résilience, réactivité et capacité à agir dans et vers l'espace. Nous nous devons d'être souverains sur l'ensemble du continuum aérospatial, c'est-à-dire depuis les couches basses de l'atmosphère jusqu'à l'espace, en passant par la très haute altitude. Ce continuum, la maîtrise de notre capacité d'action, de réactivité dans ce continuum est indispensable.
C'est pour cela qu'après avoir transformé l'armée de l'air en armée de l'air et de l'espace, nous y avons créé le commandement de l'espace. Voilà pourquoi nous sommes ici. Je tenais à célébrer notre première capacité opérationnelle de ce commandement de l'espace qui incarne la mise en œuvre de la stratégie spatiale de défense de 2019. Voilà aussi pourquoi nous avons décidé, dans le cadre de l'actualisation de la loi de programmation militaire, des marges supplémentaires réservées au spatial, 4,2 milliards d'euros sur la période 2026-2030, en plus de ce qui avait été programmé.
À ce titre, en matière de défense active, nous déploierons dès 2027 nos premiers satellites patrouilleur-quêteurs, Orbit guard et Toutatis, pour surveiller, inspecter et, si nécessaire, contrer les menaces en orbite. Ils seront complétés par nos premières capacités d'action vers l'espace à base de lasers et de brouilleurs. Nous accélérons aussi le développement de nos capacités d'alerte avancée en coopération avec l'Allemagne, le programme Jewel et nous renforçons notre surveillance spatiale avec le radar Aurore afin de réduire nos dépendances.
Nous investissons dans des moyens d'action depuis le sol et l'espace en respectant le droit international, mais sans naïveté aucune. La guerre d'aujourd'hui se joue déjà dans l'espace et la guerre de demain commencera dans l'espace. Soyons prêts. Ce sera une condition du succès des opérations militaires à terre, dans les airs et dans les mers.
Aujourd'hui, nous fixons un cap. La France et l'Europe ne se contenteront pas de subir les règles imposées par d'autres. Nous les écrirons avec nos alliés européens pour préserver notre liberté d'accès et d'action dans, vers et depuis l'espace. Cette coopération dans tous les domaines du jeu est indispensable. De la même manière que nous tenons à la bonne coopération dans ce domaine avec les États-Unis d'Amérique, exercice conjoint, partage d'informations, et là aussi dans tous les domaines du jeu.
Je veux dans ce cadre et à ce titre, saluer aussi la complémentarité, et le rôle très important autour du commandement de l’espace, évidemment de la DGA, mais également du CNES, participants de cet effort spatial de défense en tant qu’acteur central et historique de l’écosystème spatial. Le CNES a donné à la France sa place à la table des puissances spatiales, avec sa dimension duale assumée depuis l’origine, et je me réjouis de l’installation du centre opérationnel du commandement de l’espace à Toulouse. La colocalisation avec le CNES n’a rien du hasard. L’un et l’autre vont se nourrir mutuellement, innover, rayonner, coopérer. C’est aussi le lieu du Centre d’excellence spatiale de l’OTAN. Là encore, cela ne doit rien au hasard. Notre volonté est vraiment de renforcer cette dualité que j’évoquais, mais d’avoir ce continuum de la recherche amont jusqu’à la recherche aval, des opérations et des coopérations.
Venons-en maintenant à la stratégie spatiale dans le reste du champ. Au-delà de la défense, le spatial joue un rôle beaucoup plus large, profondément intégré au cœur de notre société. Mais tout se tient. Je veux qu’à chaque instant, on garde le caractère dual comme étant au cœur de notre approche.
Être une puissance spatiale, je le disais en commençant, c’est être une puissance indépendante. Nos compatriotes doivent en être convaincus. Être une puissance spatiale, c’est avoir l’ambition d’être dans la compétition. La concurrence dans la course à l’espace ne se fait plus au niveau gouvernemental entre 3 ou 4 pays, ce qui fut pendant des décennies, au fond, la structuration de notre cadre de concurrence, mais elle se fait de manière beaucoup plus large avec des puissances émergentes, mais aussi avec des sociétés privées qui accélèrent et créent des dépendances. Les grands cadres de coopération internationaux sont remis en question. Plusieurs acteurs nouveaux supplantent des acteurs historiques. La dernière décennie nous a fait connaître ce qu’on croyait impensable il y a 15 ou 20 ans, avec l’émergence d’acteurs nouveaux, de catégories nouvelles du jeu que nous avons à coup sûr sous-estimées et qui sont venus bousculer des positions qui étaient historiquement les nôtres et qui, d’ailleurs, étaient souvent des avantages européens. Les investissements publics et privés se démultiplient et l’accélération de ces investissements est encore à l’œuvre.
Être une puissance spatiale, c’est faire face aussi aux ruptures technologiques et opérationnelles majeures portées par certains de nos compétiteurs. Ce ne sont pas les moindres défis, et l’honnêteté me conduit à dire que l’environnement économique, militaire et stratégique de l’espace a parfois évolué plus vite que nous. Nous avons pourtant toutes les cartes en main pour relever ces défis.
En ayant ce message de lucidité pour s’y commencer, cette approche sur la stratégie spatiale, après avoir parlé du militaire, je veux aussi dire que nous avons tout pour réussir. Nous avons les compétences, nous avons la maîtrise de nombreuses technologies, nous avons cette culture duale, beaucoup plus que d’autres. Nous avons la capacité industrielle, avec des très grands acteurs industriels qui sont consolidés, et qui ont su avancer. Nous sommes présents sur tout le marché, du développement des systèmes complexes et ambitieux au lancement, nous avons une agence spatiale performante, présente sur de multiples champs d’action. Notre expertise est reconnue, comme le montre notre participation à de grands programmes en coopération, James Webb, mission scientifique, mission martienne. Nous avons nos territoires ultramarins, qui sont un formidable levier, là aussi, et une capacité de relais inédite, qui est dans nos mains. La France fait ainsi partie des puissances qui comptent dans l’espace, qui a les cartes pour continuer de le faire, et nous entendons le rester.
Pour cela, c’est tout le sens de la stratégie nationale spatiale que nous dévoilons aujourd’hui, qui sera rendue publique. Je ne la défleurerai pas dans son intégralité, mais je vais essayer d’en donner la substantifique moelle. Cette stratégie nationale est fondée sur 5 piliers, principalement.
D’abord, l’accès à l’espace. Avoir un accès autonome à l’espace est une responsabilité collective, pour la France et pour l’Europe. Dépendre d’une grande puissance tierce ou d’un quelconque magnat du spatial et hors de question. Suivez mon regard. Très concrètement, cela signifie que nous devons garantir le maintien et le développement de notre base de lancement, le Centre spatial Guyanais, et la maîtrise de nos lanceurs, avec Ariane aujourd'hui et nos futurs lanceurs demain, qui sont les leviers principaux de notre accès autonome.
Cela veut dire faire monter en cadence l'exploitation d'Ariane 6, dont la compétitivité doit être améliorée. C'est indispensable. Nous avons sauvé à Séville, et on était quelques-uns à œuvrer pour cela, cet accès des Européens à l'espace, en ramenant tout le monde, si je puis dire, dans la maison commune, mais on doit collectivement continuer d'avoir cette discipline, en regardant ce qui se fait ailleurs. Si certains acteurs privés fascinent certains et semblent être très compétitifs, c'est qu'ils ont été massivement aidés par des programmes d'action publique, d'ailleurs militaires ou privés, et qu'ils ont eu l'exclusivité des lancements institutionnels. Si les Européens font différemment, aucune chance que leurs acteurs soient compétitifs sur le marché commercial. Donc, tous derrière Ariane 6, les programmes futurs. Cela veut dire développer les futurs lanceurs autour de la réutilisation, la propulsion à bas coût, la motorisation à forte poussée, qui sont les éléments de rupture et d'avancée technologique que nous avons identifiés, et là aussi, ne nous laissons pas dépasser, faire part d'autres. Nos industriels ont un rôle essentiel, nos organismes de recherche aussi, et le programme France 2030, et derrière l'ensemble de ces actions. Cela veut dire, enfin, moderniser la base de Kourou pour en faire un lieu agile, ouvert aux petits lanceurs et à des partenaires étrangers. Accès à l'espace donc, c'est le premier pilier.
Le deuxième pilier de la stratégie, c'est l'industrie et les compétences. Le spatial français ne peut être crédible et même souverain qu'avec une industrie compétitive. Le modèle industriel et commercial doit être repensé de l'amont à l'aval, de la construction des lanceurs et satellites à la connectivité, jusqu'aux services digitaux du futur. Il doit être repensé pour s'insérer sur le marché mondial, sur le plan commercial, mais aussi technologique. L'écosystème doit former encore davantage une équipe de France en sachant associer ce qu'on a appelé les acteurs du new space et les acteurs historiques, sans les opposer aucunement. France 2030 a fait émerger des acteurs innovants. Nous devons consolider ces forces. On sait que dans certains segments, il y aura des moments de consolidation. Il faut les accompagner. Il faut aussi accompagner l'innovation encore à venir et consolider nos acteurs en présence.
Il faudra se doter d'une politique nationale des compétences spatiales à horizon 2040, qui est maintenant ce que nous devons continuer de décliner pour être au rendez-vous des besoins de tous nos acteurs. La bataille des compétences étant, là aussi, une bataille décisive.
Troisième pilier, les capacités stratégiques et de défense. J'en ai parlé longuement au début de mon propos. Je n'y reviendrai donc pas, mais c'est ce que j'évoquais dans le premier point.
Quatrième pilier, la science et l'exploration. Le spatial est une source infinie de connaissances et de compréhensions. Pour comprendre le réchauffement climatique — cadre de beaucoup de programmes engagés par le CNES, en lien avec d'autres, au moment d'ailleurs où certains se retirent — pour comprendre l'origine de l'univers et tant d'autres éléments clés, les programmes de recherche en matière spatiale sont clés. C'est indispensable. Il s'agit aussi de porter la voix de la vérité pour tous dans un moment où la raison, la science, les règles du débat démocratique sont attaquées. C'est aussi un élément de souveraineté et d'indépendance que de continuer de défendre la science et l'exploration en matière spatiale, là où certains coupent les programmes lorsque les sujets de recherche ne les arrangent pas.
L'exploration spatiale est un symbole d'espérance pour notre humanité commune. J'ai à côté de moi un symbole vivant, si je puis dire, de ces expériences. Je l’en remercie. Il sait l'évocation qu'il a créée chez beaucoup de nos jeunes. D'ailleurs, par ses photographies, le travail d'émerveillement, de partage de notre connaissance de la Terre, avec beaucoup, montrant que le combat contre le réchauffement et le dérèglement climatique est jumeau de celui de l'aventure spatiale. Il a des successeurs, même si, je vous rassure, il entend aussi continuer à faire des missions et nous serons à ses côtés pour ce faire.
Nous pensons aussi à notre astronaute française Sophie Adenot, qui incarnera cette ambition dans l'ISS dans quelques mois maintenant. Je souhaite que sa Mission Epsilon permette d'approfondir les connaissances, tout en incitant tous nos jeunes à se tourner vers des carrières scientifiques. En matière d'exploration, nous devons aussi avoir une approche plus offensive, assumer d'être à la recherche de nouvelles ressources critiques pour l'avenir de notre humanité, développer des cargos ou encore de la production en orbite. C'est là aussi un théâtre d'innovation, un théâtre de production avec énormément de débouchés industriels à beaucoup plus court terme qu'on ne le croit.
Cinquième pilier, la coopération. Le spatial est en effet une grande histoire de coopération. Coopérer pour des programmes d'envergure, c'est un vecteur de rayonnement, c'est aussi un levier diplomatique. La stratégie nationale spatiale que nous dévoilons aujourd'hui l'affirme clairement, ça a été un très gros travail de celle-ci. La France conçoit sa puissance spatiale dans un équilibre entre souveraineté sur notre cœur stratégique et coopération pour aller plus loin, jusqu'au mystère de l'univers, ensemble, en européen prioritairement, et nous avons d'ailleurs construit les infrastructures de recherche, d'accompagnement, les grands programmes et les grandes agences en ce sens, mais aussi plus largement avec des partenaires que je ne veux pas oublier : l'Inde, le Japon, les États-Unis ou les Émirats arabes unis qui continueront de jouer à nos côtés un rôle clé.
Voilà les cinq piliers de cette stratégie. Parlant de coopération, je veux dire un mot ici d'Europe spatiale et d'Europe du spatial. C'est l'un des éléments de cette stratégie sur lequel, en effet, je veux insister. D'abord, pour appeler à la vigilance. Notre Europe spatiale est fragile. Elle est attaquée par ceux qui voudraient la fragmenter pour nous empêcher d'être plus forts ensemble.
C'est pour cela qu'au-delà de la stratégie nationale, je crois nécessaire d'insister sur trois aspects de notre avenir européen. C'est ceux qui sont défendus par notre stratégie, c'est ceux que nous poussons dans notre dialogue, tout particulièrement en franco-allemand, mais c'est ceux que nous continuerons de pousser dans les différentes enceintes au niveau européen.
Le premier aspect sur lequel je veux insister, c'est celui de la compétitivité. Nous devons pousser nos champions européens pour qu'ils soient compétitifs sur le marché mondial. Je l'ai déjà évoqué en creux, mais je veux y revenir et j'ai eu l'occasion de le dire dans d'autres enceintes. Il nous faut pour cela sortir du mécanisme du retour géographique sur les marchés concurrentiels. Celui-ci a eu sa justification et son utilité à une époque, mais nous devons désormais tourner la page. Il n'y a aucune chance qu'on construise des acteurs européens compétitifs si, par nos règles, par la structuration de nos programmes, nous les empêchons d'être efficaces. Si on fait traverser à un lanceur cinq ou six fois la frontière pour être produit, là où leurs concurrents américains le font dans un seul endroit.
Nous serons compétitifs aussi si nous sommes capables d'assurer l'émergence de nos start-up, de leur permettre de grossir dans la phase, pardon de ces anglicismes, dit scale-up, et de se développer au niveau européen avec les financements nécessaires. Ce que nous avons su faire en France avec France 2030, avec nos grands programmes, avec nos organismes, il faut maintenant le dupliquer au niveau européen avec une vraie approche commune. Ce n'est pas en multipliant et en ayant 27 fois la même approche que nous arriverons à faire émerger des start-up au niveau critique. Le marché domestique de celle-ci doit être nativement le marché européen.
C'est aussi ce qu'il faut faire en unissant nos forces. À ce titre, les annonces récentes sur la fusion de nos trois satellitiers européens : TAS, ADS et Telespazio, sont encourageantes, et je les encourage. Elles démontrent la capacité d'acteurs européens à s'allier pour créer un nouveau champion dans le domaine spatial et au-delà de la France, nous allons nous battre pour qu'au niveau européen, ce mouvement décisif soit encouragé. Parce qu'il permet de créer de la masse critique, permet de réduire de la concurrence interne et d'aller de l'avant.
Le monde avance vite, les géants du secteur se verticalisent et captent la valeur sur toute la chaîne. Pensons donc aussi cette compétitivité du lanceur aux fréquences en passant par les opérations satellitaires. C'est aussi pour cela que la France soutient Eutelsat, seul opérateur européen détenteur d'une constellation en orbite basse qui doit se mettre au service de l'Europe et est un élément déterminant de cette compétitivité.
Après la compétitivité, le deuxième aspect sur lequel je voulais revenir pour notre Europe du spatial, c'est celui de la préférence européenne. Vous m'avez sans doute entendu défendre cet aspect dans d’autres domaines industriels, en parlant d'automobile, d'industrie, de digital, elle est vitale partout, elle l'est aussi et surtout dans le spatial. Cette préférence européenne, ce n'est pas un gros mot et ce n'est pas du protectionnisme. Serions-nous si naïfs à penser que les Chinois peuvent avoir une exclusivité chinoise, les Américains une nette préférence assumée américaine, et que l'Europe devrait être, au fond, le seul acteur du jeu à avoir la naïveté de parfois préférer les autres.
Si nous souhaitons un écosystème industriel performant et qui se développe, nous devons commencer par lui dédier, je l'évoquais tout à l'heure rapidement, mais je veux y revenir, tout le marché institutionnel, sans exception. Cela peut paraître d'évidence, mais il n'en est rien, et ça a été largement remis en cause ces dernières années. Nous devons cesser de nous poser des questions et faire grossir notre industrie par nos moyens, et donc, préférence dans nos programmes européens, préférence dans les choix des différents acteurs de la filière, utilisation de la commande publique qui doit être fléchée sur nos acteurs européens.
Nous devons aussi approfondir les meilleurs modèles de financement institutionnel de l'industrie, par exemple, via de l'achat de services ou encore de lancement. L'Europe doit jouer un rôle de consolidateur de la demande et assumer cette préférence européenne. Nous nous battrons dans tous les textes et dans tous les programmes pour ce faire. C'est absolument décisif. J'appellerai tous mes collègues à la plus grande vigilance, car je vois se multiplier des chiffres parfois très impressionnants, et c'est une bonne chose, d'investissement pour les années à venir. Mais si ces investissements devaient se traduire par des achats sur étagère de solutions américaines, je ne suis pas sûr que nous progresserions collectivement dans une Europe du spatial plus souveraine.
Enfin, troisième aspect sur cette approche européenne sur lequel je voulais insister, c'est celui de la gouvernance. Pour définir et porter une vision, fédérer les États et les nombreux acteurs, l'Union européenne doit assumer son rôle et piloter la politique spatiale tout en s'appuyant sur les moyens et l'expertise techniques qui existent par ailleurs. Sans un pilotage politique ambitieux, clair et exigeant, le chemin sera impossible. Il en va de notre capacité à réussir des programmes communs nouveaux. C'est l'exemple du programme IRIS². Cette constellation européenne de satellites est un programme nécessaire pour nos concitoyens, pour nos armées, pour nos nations européennes. Nous devons faire de ce projet un succès, et pour cela, nous devons le simplifier, nous devons l'accélérer pour rendre les services de connectivité nécessaires à toute l'Europe avant la fin de la décennie, et pour imaginer des étapes intermédiaires afin d'arriver à celui-ci.
Compétitivité, préférence européenne, accélération et nouvelle gouvernance, je porterai cette ambition en Europe dans les semaines à venir, dans le dialogue franco-allemand et au niveau européen. Nous devons avancer vite en la matière, comme nous le faisons depuis le Bourget et comme nous continuerons à le faire avec l'Allemagne, l'Italie, le Commissaire européen, l'ESA, pour ne citer qu'eux.
Le dernier point avant de conclure que je voudrais faire est sur la trajectoire financière. Cette ambition, qui sera publiée aujourd'hui même dans un détail plus important, cette ambition se traduit très concrètement par une trajectoire financière ambitieuse, la trajectoire militaire que j'évoquais tout à l'heure avec les surmarches et qui seront détaillées très prochainement, mais dont j'ai déjà donné le chiffre pour la partie spatiale, mais avec aussi une trajectoire financière ambitieuse pour le spatial français civil, y incluant les activités duales de plus de 16 milliards d'euros d'ici à 2030, hors activités purement militaires.
Nous nous faisons fort de préserver les financements nécessaires à notre ambition spatiale, en lien avec les enjeux duaux qu'ils recouvrent. C'est un secteur de souveraineté stratégique, industriel et économique que nous priorisons au sein de la stratégie de consolidation de nos finances publiques. Ces investissements se partagent efficacement entre une partie réservée au cœur de souveraineté nationale, des programmes en coopération européenne via l'ESA et les programmes pilotés par l'Union européenne. Ils permettent aussi la participation à des grands programmes d'envergure internationale, notamment via le CNES et ces derniers qui permettent les coopérations ont été sanctuarisés dans la trajectoire. Ils permettront également de décliner l'ensemble de nos ambitions. Des rendez-vous ministériels européens sont à venir prochainement et tous les détails seront donnés à ces occasions.
Voilà en quelques mots les grands axes de notre stratégie sur lesquels je voulais revenir, Mesdames et Messieurs, aujourd'hui devant vous. Ce n'est pas un plan, une doctrine, c'est un programme d'action avec un cap clair, avec des déclinaisons et un financement. J'ai, pour ce faire, chargé un ministre du pilotage de cette stratégie avec une gouvernance resserrée autour du ministre chargé de l'Espace.
Ensuite, la France portera cette ambition au niveau européen. Nous avons devant nous de nombreuses échéances spatiales qui arrivent, très vite avec la ministérielle de l'ESA, je l'évoquais en creux, à la fin du mois, puis à l'Union européenne, la mission Epsilon et tant d'autres jalons avec chacun de nos partenaires. C'est dans cette perspective que nous accueillerons un sommet spatial international à Paris l'année prochaine. Nous l'organiserons avec l'Allemagne, avec qui nous initions un travail de fond sur le spatial, décidé fin août, mais en associant également plusieurs Européens, dont les Italiens.
Je veux que ce sommet rassemble les Européens autour d'une ambition commune : indépendance, progrès, connaissance, coopération. Ce sommet sera nourri par l'excellence scientifique française. J'ai demandé au CNES de se rapprocher de ses homologues allemands et italiens pour construire ensemble une vision partagée de la place de l'Europe sur la carte des puissances spatiales mondiales à l'horizon 2035.
Le sommet aura lieu en avril 2026 et j'ai désigné Thomas Pesquet, un symbole fort de l'Europe spatiale, ainsi que Hélène Huby, une dirigeante phare du secteur, pour être les visages de ce sommet en tant qu'envoyés spéciaux et je les en remercie.
Nous vivons dans un monde de bouleversements radicaux et les acteurs que vous êtes en sont profondément conscients. Chargés du renseignement, aviateurs, militaires, chercheurs, académiques, industriels, parlementaires, officiers généraux, chacune et chacun dans vos compétences, vos qualités, et évidemment entrepreneurs ou salariés de ces entreprises, vous mesurez chaque jour la radicalité et la rapidité des changements que nous subissons.
En vérité, nous ne voulons pas les subir. Nous voulons les anticiper, nous voulons les penser, nous voulons en être des acteurs pour défendre, justement, dans le cadre de ces changements, l'indépendance de notre nation, l'autonomie de notre accès à l'espace et de nos capacités d'action, notre liberté, et une certaine idée du progrès humain, une certaine idée de ce que doit être l'espérance universelle.
C'est cela ce que la France a toujours porté aussi dans son approche duale, par son ambition de recherche, par la défense de la liberté académique et de l'indépendance universitaire dans des temps où elle est parfois remise en cause, et dans son ambition industrielle de recherche et militaire. C'est celle que nous continuerons de porter. Vous l'avez compris, avec le commandement de l'espace, avec les investissements de la LPM et avec cette stratégie que nous publions aujourd'hui et qui est une première, c'est bien de cela dont il s'agit. C'est cela que nous porterons tous ensemble.
Je vous remercie pour votre attention. Je vous remercie surtout pour l'engagement de chaque jour. Je compte sur vous à tous égards.
Vive la République et vive la France.

> [Intervention lors du débat sur la démocratie à l’épreuve des réseaux sociaux et des algorithmes] Je vais peut-être vous dire en deux mots pourquoi j'ai proposé qu'on ait ces débats et pourquoi, en effet, il y a une douzaine de jours, j'ai souhaité voir la presse quotidienne régionale dans son ensemble. On commence, au fond, là, un cycle de discussion.
C'est qu'on voit bien que quelque chose se passe, pas simplement dans notre pays, mais dans nos démocraties, avec les réseaux sociaux depuis quelques années et maintenant l'intelligence artificielle en plus. Alors, nous sommes un pays de technologie, d'innovation, de science, et donc, on a raison d'embrasser ces changements, d'essayer d'avoir des acteurs de ces changements, d'être au cœur de ces transitions technologiques. Et nous le sommes.
Mais dans le même temps, on ne peut pas voir que quelque chose n'est pas en train de se passer dans le fonctionnement de nos démocraties et pour notre jeunesse, nos jeunesses. C'est, au fond, ces deux sujets que j'ai à cœur de faire avancer. 
Alors, ces dernières années, on a essayé de faire avancer les choses. Je dis ces dernières années parce qu'au fond, il y a quelques jalons qui ont marqué les années qui viennent de s'écouler. 2015 à peu près, c'est le moment où les réseaux sociaux s'étendent mondialement et gagnent nos vies, et où les grands réseaux qu'on connaît sont utilisés de manière beaucoup plus massive par les jeunes et moins jeunes. Donc, on a à peu près 10 ans de recul.
Ensuite, on a 2020, le covid19, qui est une crise qui change encore plus profondément notre rapport aux réseaux sociaux, parce qu'on était plongés, si je puis dire, dans la solitude du confinement, parce qu'il y a eu, en même temps, il y avait une volonté de s'informer, et parce qu'aussi, le temps d'exposition aux écrans et aux réseaux, on le voit dans toutes les statistiques, des plus jeunes aux moins jeunes, s'est profondément transformé. Il n'y a pas eu vraiment de retour en arrière.
Durant la décennie qui vient de s'écouler, les choses ont changé, très profondément. Ce qui fait qu'au moment où je vous parle, on a les jeunes générations qui s'informent beaucoup plus à travers les réseaux sociaux qu'à travers les médias traditionnels, même si vous avez eu, votre groupe, comme tous vos partenaires et parfois concurrents, des pratiques, vous-mêmes numériques, pour aller sur ces réseaux, diffuser l'information, mais ça passe maintenant par ces réseaux et par l'IA, on y reviendra sans doute, et le temps d'exposition aux écrans a flambé.
Pour les jeunes, aujourd'hui, on est à environ à 4h40 quotidienne, quotidienne. Ce qui veut dire que quand nous, on réfléchit à nos programmes, et devant Monsieur le recteur, vous pouvez dire, je vais rajouter une heure d'éducation civique dans la semaine. Si vous luttez face à des contenus auxquels vos enfants sont exposés 4h40 en moyenne par jour, bon courage.
C'est une réalité qui s'est totalement transformée ces dernières années. Alors, on a bien vu, il y a quelques années, que ça commençait à poser des problèmes. On a essayé de réguler, de changer les choses. Je dis ça avant qu'on débatte pour vous dire qu'on ne part pas de rien. Dès 2018, j'ai lancé quelque chose qui s'appelait Tech for Good, c'est-à-dire qu'on a pris les grandes plateformes et on a dit, on veut avec vous coopérer, par exemple, pour lutter contre le terrorisme.
Au début, on n'était même pas suivis par les collègues, malgré les attentats qui se succédaient. Il y a eu, en 2019, en Nouvelle-Zélande l'attentat de Christchurch. On a lancé à Paris en mai 2019 l'appel de Christchurch. C'est ce qui nous a permis d'obtenir le retrait des contenus terroristes en ligne en une heure. Vous imaginez qu'il a fallu plus de deux ans et demi de combat et que c'est plutôt respecté, ce qu'on appelle cette heure dorée, mais il y a encore des faiblesses dans le dispositif.
On a ensuite essayé d'engager les choses pour protéger les enfants en ligne, pour demander aux plateformes de modérer, de retirer des contenus, mais sur une base volontaire. Dans le cadre de ce qu'on a fait avec le Forum de Paris sur la paix, on a créé un laboratoire de protection des enfants. Et puis, sous présidence française, en 2022, on a mis deux grandes directives en place : la directive sur les acteurs du numérique, dite DMA, et la directive sur les services du numérique, qu'on appelle DSA, pour réguler et commencer à mettre en place une forme de responsabilité de ces plateformes. On a commencé à mettre une forme de grammaire, si je puis dire, pour dire, un peu comme des titres de presse, quand il y a des contenus haineux, antisémites, racistes, c'est votre responsabilité de les enlever et on peut vous poursuivre. Ce que je constate, après vote, ça, ça prend du temps, on lance en 22, on finalise en 23-24, on a la base mais on n'a pas réussi à finaliser beaucoup d'affaires encore sur la base de ces directives, parce que c'est très lent, très long, et c'est attaqué, directement, aujourd'hui, politiquement, par les grands acteurs américains. Vous avez, dans les discours du président américain, des grandes boîtes américaines, des discours qui disent : « ces Européens, ils veulent nous réguler », c'est une lutte contre, pardon de cet anglicisme, le free speech.
On est aujourd'hui dans une situation, on a fait tout ça, mais on voit bien que ça n'est pas suffisant. 1) toutes les études montrent que nos enfants, nos ados sont de plus en plus perturbés par ces réseaux. J'avais mis en place une commission qui a rendu ses conclusions en 2022, présidée par Monsieur Bronner, sur les lumières à l'âge numérique, qui montrait tous les problèmes sur l'éducation, le rapport à la connaissance, aux sciences, et une commission écran qui a rendu ses conclusions l'année dernière.
Il y a eu beaucoup de travaux internationaux, Monsieur Hart et d'autres, les grands chercheurs, tout ça montre qu'on a chez nos jeunes de plus en plus de problèmes de troubles de l'attention, de plus en plus des troubles du comportement alimentaire, de plus en plus de difficultés à accéder à la connaissance par ces surexpositions aux réseaux sociaux. On pourra y revenir, et on y reviendra dans le débat, c'est pour ça que je ne veux pas être trop long, mais maintenant, il y a un consensus scientifique pour dire que pour les jeunes et les adolescents, ça n'est pas bon.
La deuxième chose, on voit que tout ça est en train de bousculer la vie de nos démocraties. Le rapport à la connaissance, à la science, on l'a un peu vu dans les débats pendant le covid, on le voit encore aujourd'hui. On a vu ces derniers temps, dans les élections qui se sont tenues, comment les réseaux sociaux devenaient des agents soit d'interférence, soit de dégénérescence un peu démocratique. Ce qui s'est passé en Moldavie ou en Roumanie ces derniers mois, a été très bien documenté. On pourra y revenir, là aussi, dans la discussion. Et donc, on ne peut pas faire comme si ça n'existait pas.
Les réseaux sociaux bousculent notre rapport aussi à la formation de nos opinions publiques, aux élections, et donc à notre vie démocratique. Parce qu'il y a derrière des acteurs cachés, il y a derrière des algorithmes dont on ne connaît pas forcément les logiques, et il peut y avoir derrière, et il y a derrière aussi, des techniques d'ingérence, d'interférence de puissances étrangères qui peuvent être à l'œuvre et venir bousculer notre souveraineté démocratique.
Pour toutes ces raisons, il fallait sonner le tocsin. En effet, la presse est elle-même directement impactée. Vous le voyez, pas simplement dans votre électorat, mais dans la concurrence, si je puis dire, déloyale qui est faite par ces réseaux où, en quelque sorte, dans la captation de valeurs qu'ils peuvent faire, que ce soit des réseaux ou des grands acteurs de l'intelligence artificielle qui, parce qu'ils agrègent en quelque sorte la demande, on va d'abord leur demander à eux, prennent la valeur quand ensuite, ils renvoient sur des pages de contenu qui ne sont pas les leurs. Mais c'est eux qui auront monétisé tout ça.
Pour toutes ces raisons, j'ai souhaité qu'on ait ces débats, et je vous remercie de vous en être saisi, pour beaucoup, vous les aviez commencés, et on les a eus ces dernières années, peut-être de manière un peu informelle ou décousue, et l'objectif est qu'on essaie de bâtir un consensus national pour la fin d'année, pour qu'en début d'année prochaine, on prenne les bonnes décisions collectives pour faire face à ces défis, à la fois pour nos jeunes et pour le bon fonctionnement démocratique.
Voilà, je ne veux pas être plus long, mais je voulais rappeler en quelques mots d'où on vient et quelle est la nature du problème, ce qu'on est en train de faire. L'objectif, c'est d'aller vers des décisions concrètes au début de l'année 2026. Maintenant, je suis à vous. Mais merci infiniment, président. Merci à vous, à l'ensemble de vos équipes, de la mobilisation, du travail fait et d'avoir organisé ce débat.

> [Intervention lors du débat sur la démocratie à l’épreuve des réseaux sociaux et des algorithmes] On parle des réseaux sociaux. Alors, il ne faut pas faire de caricatures. Vous l'avez d'ailleurs très bien dit. Il y a des bonnes choses dans les réseaux sociaux. C'est-à-dire le fait qu'on puisse s'exprimer, entendre des voix, avoir des contestations, avoir des opinions dissidentes, avoir accès à telle ou telle alerte qu'on n'aurait pas sans les réseaux sociaux. Formidable, c'est un acquis des réseaux. C'est d'ailleurs pour ça qu'on a, en quelque sorte, tous adhéré. Le fait que ça s'ouvre maintenant, que ça circule, que des chercheurs, grâce aux réseaux, échangent avec des collègues du bout du monde ou avec une autre discipline qu'ils ne connaissaient pas, il y a une belle histoire des réseaux sociaux. Et n'oublions jamais d'ailleurs qu'avant, ces réseaux, Internet naît d'une perspective scientifique et d'une volonté de coopération internationale.
Mais si j'en viens aux réseaux sociaux tels qu'on en parle depuis tout à l'heure, ils ne gagnent pas d'argent en donnant de l'information. Elle n'a pas de valeur dans les réseaux sociaux. Ils font de l'argent en vendant de la publicité individualisée. Si on revient à la base de ce qu'est le modèle économique, on comprend quel est leur intérêt. Et donc nous tous, on produit quoi ? Des contenus, des données, des préférences, mais on ne leur apporte pas d'argent. Quand on écrit un message sur Twitter, je dirais même qu'on en coûte en diffusion, c'est microscopique, mais eux vont gagner beaucoup d'argent parce qu'ils vont vendre à des annonceurs qui ce faisant, vont quitter la presse ou les autres formes d'annonces parce qu'on va leur dire : moi, je peux vous vendre votre publicité de manière beaucoup plus intelligente parce que je sais plein de choses sur ces personnes par mes réseaux, parce que je le suis. Je sais ce qu'il va regarder comme vidéo à telle heure, je sais ce qui l’amuse, ce qui l’intéresse.
Depuis tout à l'heure, on parle d'une infrastructure d'information comme si c'était une infrastructure d'information, mais ça n'en est pas. Ce sont des plateformes d'échange de vidéos ou de messages, mais dont l'objectif est de vendre une publicité individualisée à des annonceurs et faire beaucoup d'argent avec ça. Une fois qu'on a remis les choses comme ça, et ce n'est pas un jugement de valeur à leur égard, c'est leur modèle économique. Qu'est-ce qui, ensuite, maximise ce modèle économique ? Pas que vous ayez les idées les plus intelligentes à échanger sur les réseaux sociaux, qu’il y ait le maximum d'excitation. Et là aussi, c'est prouvé, documenté. Ils conçoivent et construisent leurs algorithmes pour que vous alliez de plus en plus sur ces réseaux, que vous ayez de plus en plus d'excitation et donc qu'ils puissent pousser de plus en plus de contenus qu'ils vont pouvoir monétiser.
Vous vous retrouvez dans un espace que nous traitons comme un espace informationnel, mais dont l'objectif est de vendre de la publicité individualisée et qui va lui-même concevoir son propre fonctionnement pour créer de l'excitation. Ce qui fait que l'ordre de mérite au sein de ce réseau, tout en bas, c'est l'argument. Parce que l'argumentation, elle ne crée pas d'excitation. Moi, j'aime bien discuter avec vous aujourd'hui, on va le faire pendant deux heures, vous aussi, vous aimez bien, vous aimez bien lire des livres. Je l'espère. Je pense que ce qui a été dit tout à l'heure est très juste. Mais ce n'est pas ce qui va créer le plus d'excitation. Il y a un principe addictif de base qui est en train de se construire. L'argumentation est moins forte que l'émotion. Et l'émotion positive est moins forte que l'émotion négative. D'ailleurs, regardez bien  : sur les réseaux sociaux, ce qui maximise, c'est l'émotion négative. Et donc, je repose ça d'emblée de jeu sur la discussion qu'on a, c'est-à-dire que ce serait un miracle si ça se passait différemment au moment où on en est, parce qu'on est en train de dire depuis tout à l'heure comment on devrait avoir un discours scientifique rationnel, alimenté par l'esprit critique et par la science, dans un espace qui est construit pour faire exactement l'opposé.
On doit nous-mêmes en tirer les conséquences, même si on est devenus super dépendants. C'est ça, le point où on en est. Alors, pour aller droit au but, comme on dirait dans une autre région et pour d'autres clubs, pas de rugby, mais de foot, sur votre question, je pense que maintenant, il y a plutôt un consensus scientifique pour dire qu'il faut protéger nos enfants et nos ados. Parce que justement, quand ils vont sur ces réseaux, ils créent beaucoup de dépendance, ils augmentent le temps d'écran, on a des gros problèmes de vigilance. Je parle sous le contrôle des scientifiques qui sont là. On ne sait pas totalement, pour être rigoureux, il y a peu d'études scientifiques qui ont montré des causalités directes. Mais elles établissent des corrélations tellement systématiques qu'on voit bien qu’une bonne politique, c'est quand même maintenant d'en tirer les conséquences.
On a des problèmes d'attention, on a des problèmes d'apprentissage, on a des problèmes de sédentarité chez nos jeunes et nos ados qui sont liés à l'exposition du temps d'écran. Ils vont jouer différemment et vont du coup être beaucoup moins mobiles, ce qui est terrible pour la prévention en termes de santé publique. On a d'énormes problèmes de troubles du comportement alimentaire, par exemple chez les jeunes filles liées aux réseaux sociaux, parce qu'elles sont de plus en plus exposées à des référentiels d'images qui donnent un modèle complètement fantasmé de la femme, du corps, et qui crée pour les adolescentes des traumatismes terribles. On a une épidémie de troubles du comportement alimentaire. Et on a un trouble du comportement aussi chez les jeunes garçons parce que, par les réseaux sociaux, ils accèdent au contenu pornographique beaucoup plus jeunes, quelles que soient les précautions prises par les parents. Au moment où on est en train de se battre depuis des années sur l'égalité femmes-hommes, le changement des relations, il est prouvé que vous avez de plus en plus de jeunes et d'ados qui accèdent au rapport à la femme, au corps de la femme par des contenus pornographiques très jeunes.
Vous avez derrière des tas d'autres troubles qui naissent des réseaux sociaux. La corrélation de l'augmentation de ces troubles chez les jeunes et de tout ce qu'on voit sur la santé mentale, elle est très bien corrélée avec l'extension des réseaux sociaux, et en particulier de certains réseaux qui ont des algorithmes très sophistiqués, qui créent beaucoup plus de dépendance. Pour toutes ces raisons, la Commission « Écrans » l'avait établie, le consensus scientifique le montre, je crois qu'il faut aller vers, en effet, une interdiction des réseaux sociaux jusqu'à un certain âge. Il y a un consensus pour dire aujourd'hui qu'il ne faut pas d'écran avant 3 ans, c'est très mauvais. Il faut éviter au maximum les écrans avant 6 ans. On y reviendra sans doute dans la troisième partie, mais il faut, dans la pédagogie, limiter les écrans beaucoup plus qu'on ne l'a pensé. Et par exemple, les Scandinaves qui étaient allés très loin sur le tout digital ou le tout écran sont en train de revenir en arrière.
Sur les réseaux sociaux, il faut protéger, le débat existe: 14, 15, 16 ans, il faudra qu'on finalise. Mais il faut protéger nos enfants. Et on est plutôt en train d'essayer de construire une coalition en Europe pour ça. En parallèle, on y reviendra, il faut les former. Ça, c'est clé. Après, à l'âge adulte, ce que vous avez dit sur le complotisme scientifique et le discours anti-science est clé. Il repose sur le grand biais que je viens de décrire. En fait, ce que vous avez décrit aussi, ce sont des témoignages de solitude de ceux qui acceptent d'aller encore sur ces réseaux et de résister à un mouvement qui est dominant et qui va dans l'autre sens. Alors qu'est-ce qu'on peut faire ? Comment vous aider face à ça ? D'abord, je pense qu'il y a une énorme contradiction, il y a deux grands malentendus ou contresens dans le débat public aujourd'hui.
Il y a un premier contresens, je dirais scientifico-démocratique, c'est la confusion qu'il y a entre le doute critique et la défiance. Le doute critique, c'est une bonne chose. C'est-à-dire on m'enseigne quelque chose, j'apprends une connaissance, et puis à l'épreuve, des faits, d'autres expériences, c'est la base même de la recherche scientifique, je parle avec beaucoup d'humilité sous le contrôle des sachants et des pratiquants, mais c'est ça, le test. Vous avez cité beaucoup de philosophes, c'est ce que décrit Popper même dans la science. C'est que je dois douter même ce que j'ai connu pour montrer, et c'est comme ça que la connaissance va avancer. Ça, c'est le bon doute, si je puis dire. C'est celui qui ne remet pas la connaissance que j'ai acquise sans raison, mais qui dit : à l'aune d'une expérience, d'une contre-vérification, je vais commencer à voir si la théorie que j'ai apprise est bien bonne.
Mais il y a une méthodologie pour le faire. C'est à ne pas confondre avec la défiance. La défiance, c'est l'effondrement de la confiance à l'égard de tout contenu. C’est de dire, comme c’est une autorité qui m’a donné ce contenu, qu’elle soit scientifique ou politique, c’est une bonne chose et c’est un acte de résistance de me mettre à douter de ce contenu scientifique. La défiance, qui peut être un réflexe critique en démocratie quand elle se systématise, devient plutôt un instrument massif de bêtise. Aussi longtemps qu’on fera la confusion, qu’on confondra le doute critique et méthodologique avec la défiance systématique, on continuera de reculer. C’est un vrai problème, et il est lié à quoi ? Au fait qu’il y a dans nos sociétés une forme d’effondrement de toute forme d’autorité. Moi, je ne me satisfais pas des chiffres que vous avez donnés sur la défiance politique, c’est une très mauvaise chose. C’est vrai, de plus en plus de démocratie, il y en a qui résistent mieux, mais ce n’est pas bon parce que les politiques, on peut les aimer ou pas les aimer, mais il y a un processus de sélection, on vote. Donc ayez plutôt confiance dans vos politiques, parce que si vous ne les aimez pas, vous pouvez voter contre. C’est ça le principe de la démocratie.
Le principe de la parole scientifique, c’est que les gens qui les mettent ont une légitimité reconnue par les pairs. Ce qui va avec cette différence qu’il faut rétablir entre le doute critique et la défiance, c’est qu’il faut recréer de la hiérarchie dans l’espace public. Ce n’est pas un gros mot. Parce qu’il faut recréer des principes d’autorité. Il est aussi vrai qu’il y a des autorités organisationnelles légitimes, démocratiques, il y a des autorités scientifiques et académiques. Vous avez évoqué tout à l’heure Paul Ricœur, il avait une très belle phrase en mai 68, quand jeunes étudiants sont venus contester et ont dit : « mais d’où tu tires ton autorité ? ». Il avait eu cette phrase admirable, il dit : « j’ai lu plus de livres que vous. ». L’autorité d’un scientifique vient consacrer des années d’études, la reconnaissance par ses pairs et des travaux qui sont reconnus par ses pairs dans un dialogue académique. Ce n'est pas la même chose que quelqu’un qui dit : « j’ai croisé Ginette qui a eu un problème avec son vaccin. » Si on met ces deux paroles au même niveau, on est foutu. Et donc, il faut recréer de l’autorité scientifique en disant : « d’où parles-tu ? ». C’est absolument fondamental.
Une fois qu’on a dit ça, qu’est-ce qu’on doit faire du coup concrètement ? D’abord, lutter pied à pied, vous l’avez très bien dit, dans le monde réel comme dans le monde numérique, face à toutes ces paroles. Il y a des bases juridiques, la mise en danger de la vie d’autrui, et il y a l’activation des pairs scientifiques. Moi, je n’ai pas légitimé le professeur Raoult. J’ai été voir tout le monde, mais j’assume de ne pas avoir eu une décision politique pour l’empêcher de faire. J’ai demandé à ce que ces pairs puissent le faire et qu’il y ait des enquêtes scientifiques, parce que c’est dans cet ordre-là qu’il faut faire. Beaucoup de médias, pas le vôtre, ça a été rappelé par le docteur, ont relayé ces paroles comme des paroles de vérité, ont pris une responsabilité colossale. Parce qu’elles ont poussé des gens, vous l’avez décrit, à aller vers des traitements qui n’étaient pas vérifiés par les collègues scientifiquement, qui n’avaient aucun fondement, et à prendre des risques. Mais il y en a eu beaucoup d’autres. Je pense que, derrière, il faut remettre un système de responsabilité. Responsabilité des gens qui relaient ces paroles et responsabilité pour remettre de la hiérarchie. C’est absolument fondamental. C’est pour moi, le premier point. Il faut pouvoir mener ces actions, ces poursuites et protéger.
La deuxième chose, c’est qu’il faut, en quelque sorte protéger notre espace, l’espace dans lequel nos compatriotes vont s’informer pour remettre ce qui est nécessaire et la bonne réponse à ce que vous avez décrit les uns et les autres tout à l’heure. Et donc, il faut se reposer la question de l’anonymat. Dans un espace démocratique, il faut poser la question de l’anonymat, parce que ce n’est pas pareil si c’est un professeur de chirurgie, de médecine, de santé publique qui parle ou quelqu’un de lambda. Il faut que la question de la responsabilité individuelle et de la responsabilité des plateformes se posent. Si quelqu’un dit n’importe quoi qui met en danger la vie d’autrui, je vais le poursuivre. Mais s’il le fait dans les colonnes de La Dépêche, je vais poursuivre celui qui a la responsabilité. Aujourd’hui, sur les plateformes, c’est très lent, très compliqué, quasiment impossible, même si la directive dite « DSA » a commencé à le mettre en place. Il faut recréer de la responsabilité.
Le troisième point, il faut qu’on se dote de mécanismes pour avoir de la visibilité sur les algorithmes, c’est-à-dire vers quoi ces algorithmes vont me pousser. S’ils me poussent tout le temps vers des fausses informations, ce n’est pas possible. Quatrièmement, il faut mettre un système en place, on a les bases, mais c’est ça qu’on veut accélérer, pour retirer ces contenus qui sont faux et imposer des responsabilités de modération à ces réseaux sociaux et ces plateformes. Cinquième point, il faut chasser les faux comptes parce que derrière, quand on vous dit, et c’est là le grand risque, et c’est pour ça que ça s’enflamme, c’est que vous avez ces réseaux avec tous les défauts de formation que j’ai évoqués. Mais quand vous avez un million de personnes qui se mettent à réagir à une information, ça devient une information. Donc, les journalistes sont obligés de le regarder comme une information parce qu’il y a eu un million de gens qui ont réagi. C’est commenté sur les chaînes d’information continue, c’est parfois repris dans la presse. Ça devient un fait.
Mais est-ce que ce million qui a réagi, c’est un million de vrais comptes ? Je ne sais pas le dire. Parce qu’on ne sait pas la différence entre les vrais et les faux comptes. Tout ce qu’on fait à l’aune de notre démocratie qui est clé pour la base de la science dans notre pays, c’est exactement la technique qu’ont utilisée ceux qui ont voulu mettre à bas la démocratie en Roumanie. Vous avez peut-être entendu, il y a quelques mois qu’en Roumanie, ils ont annulé un premier tour d’élection présidentielle, ce n’est quand même pas rien « annulé ». Ils viennent de faire le rapport. Personne ne connaissait le candidat deux mois avant. Il était au top de tous les réseaux, TikTok, X. Au milieu de sa campagne, c’est devenu une star. Ils ont pendant un an préparé des fausses pages Internet, il y a eu quelque chose d’industrialisé. Le complotisme scientifique a été une des verticales utilisées. Parce qu’ils ont vu, ils trouvaient dans les gens qui allaient sur ces sites de la vulnérabilité. Donc qu’on pouvait aller chercher des gens qui étaient, en quelque sorte, plus ouverts aux fausses informations, à la remise en cause de l’ordre établi parce qu’ils allaient sur ces pages. Ils ont utilisé ça comme un terreau fertile, et ensuite, derrière, ils ont viralisé la création de leur candidat.
Ce qu’on est en train de se dire, ce n’est pas de la science-fiction, ce n’est pas de la théorie. C’était il y a un an, en Roumanie. Le rapport a été sorti, il est public. On vient, nous, de le travailler. Voilà les réponses qu’on doit apporter sur cette question. Évidemment, l’autre réponse, c’est de renforcer la formation à l’esprit critique et à la science. Et donc, interdiction, à mon avis, sur les jeunes et les ados, formation à l’esprit critique, on y reviendra dans le troisième temps.
Pour la dernière question, vous avez très bien posé la question en termes de souveraineté. Tout ce qui se pose à nous, c’est un affaiblissement de ce qu’une nation de science comme la France avait acquis, c’est qu’on est en train de voir des reculs en termes de santé publique à cause de ça. Je vais vous donner un exemple, sous le contrôle, là encore, de nos scientifiques, très simple : c’est la vaccination contre des formes de cancer, en particulier le papillomavirus et autres. Ces formes de cancer qui touchent les jeunes filles et les jeunes garçons, terribles. On a un vaccin qui a été établi. Des pays comme l’Australie ont fait des campagnes de vaccination sur les plus jeunes, et on a vu des cancers de l’utérus chez les jeunes filles, des cancers en particulier de la bouche chez les jeunes garçons s’effondrer grâce à la vaccination. On a lancé une campagne en collège. Il y a un taux qui est très différent entre les jeunes filles et les jeunes garçons, mais on a lancé une campagne. On est en train de voir, malgré nos efforts de communication, les choses reculer. Les tests qu’on a faits montrent que c’est l’exposition au complotisme scientifique des familles qui disent : « moi, j’ai lu sur Internet ou sur les réseaux sociaux que ce vaccin, ça donnait telle ou telle chose pour mes enfants. ». Alors qu’on a un vaccin qui est établi, qu’on a d’autres pays qui sont en avance sur nous, qu’on sait que, par la science, on pourrait protéger nos ados et nos futurs adultes contre des cancers, on a des familles qui n’adhèrent pas à cause de ça. C’est terrible, parce que c’est un recul en santé publique massif. Ça vient, en effet, entamer notre souveraineté.
C’est là où je fais le lien avec le dernier point parce que si on veut affaiblir le pays, il faut passer par là. La porosité aux fausses informations, si on ne rétablit pas de l’esprit critique, de la régulation, de la lutte contre les faux comptes, de la visibilité sur les algorithmes, vous rend hyper vulnérables à des puissances qui sont prêtes à aller dans ce sens et qui sont, devinez quoi, des puissances qui ne laissent pas faire ça chez eux. La Russie utilise cela. Pour citer un exemple qui pourrait paraître plus distrayant, quand on avait eu toutes ces polémiques sur les punaises de lit. Il y a eu une viralisation de ce sujet qui est devenu le premier sujet national pendant des semaines, et on l’a très bien montré, VIGINUM qui est l’agence indépendante qui regarde ça, l’a montré, parce qu’il y a eu des millions de faux comptes poussés par les Russes qui ont poussé ce truc. Ça a fait sauter le caisson à quelques-uns. Ça devenait un sujet où ça s’énervait partout, énorme sujet de vulnérabilité informationnelle, parce que dans le monde où on vit, les conflits sont de plus en plus hybrides.
Quand on voit qu’on peut détruire la crédibilité d’un gouvernement par des fausses informations, vous perdez de votre souveraineté. La Russie l’utilise, et des grandes puissances comme la Chine l’utilisent aussi, laquelle, par parenthèse, ne permet pas d’ouvrir les réseaux sociaux à sa population, ou quand elle a, après avoir créé TikTok, utilisé TikTok pour sa propre population, à un tout autre TikTok chez elle. C’est un programme éducatif à horaire limité dans la journée qui ne pose que des contenus scientifiques. On a un énorme sujet de souveraineté, et c’est ce qu’on est en train de se dire : au-delà du sujet scientifique, c’est un sujet géopolitique, parce que c’est une vulnérabilité. Tout ce qu’on est en train de se dire, c’est que nos réseaux sociaux, c’est comme une agora où on serait là, tous avec des cagoules, et où celui qui crie le plus fort a plutôt raison, et où celui qui insulte l’autre devient sympathique. Parce que si vous étiez tous cagoulés, peut-être qu’il y en aurait un d’entre vous qui se serait mis à m’insulter. Le rapport à l’autorité ne serait plus le même. Je ne saurais pas s’il y en a un qui est prof de médecine ou autre. C’est exactement ça. Internet, on accepte ça. Les réseaux sociaux, X, on accepte ça.
Là, on a un débat qui est respectueux. On peut être d’accord ou pas d’accord. On peut nous reprocher des choses. Je peux essayer de vous répondre. Mais il y a du respect, il y a de l’écoute, parce que la clé du débat, c’est justement le respect et l’écoute. Et on sait d’où on parle. Est-ce qu’on a encore envie de considérer que la manière dont nos jeunes s’informent et dont le débat public se structure dans la nation est un espace sans régulation de la parole, où tout le monde est cagoulé et où celui qui distribue le micro, ce n’est pas le hasard ou Monsieur ou Madame, mais c’est un algorithme qui est détenu ou par une puissance chinoise qui sait ce qu’elle fait avec nous, ou par Monsieur Musk, dont j’ai cru comprendre quand même qu’il avait quelques idées politiques. C’est ce qui se passe aujourd’hui. De fait, c’est ce qu’on a choisi.
Donc, vous allez continuer de vous battre, mais derrière, vous continuerez d’avoir, aussi longtemps qu’on n’a pas régulé ça, une salle avec des gens en cagoule, où on fait tout pour que ce soit celui qui crie le plus fort et qui fait le plus d’insultes qui embarque les autres. Il faut juste qu’on soit conscient de ça. Si on est conscient de ça, on va bâtir du consensus pour dire : oui, il faut réguler. C’est le tout dernier point sur ce débat. Il y a une énorme confusion qui est jumelle de celle que j’évoquais entre le doute méthodique et la défiance systématique. C’est aujourd’hui ce qui s’installe autour du « free speech ». Ce n’est pas la liberté de parole que de dire n’importe quoi à toute heure, que de proférer des insultes, que de ne plus réguler l’antisémitisme et le racisme, et qu’au fond, de laisser surtout la régulation de la parole à des algorithmes aveugles. Ces gens-là sont en train de nous faire croire que c’est eux le free speech. De la même manière que quand vous avez des médias qui sont en train de commencer à dire : « la liberté de parole, c’est de pouvoir donner la parole à un dingue qui dit n’importe quoi, sous prétexte qu’il ne dit pas la même chose que les autorités », ce n’est pas la liberté de parole. La liberté n’existe pas s’il n’y a pas à côté d’elle de la responsabilité. Parce que sinon, c’est la liberté du plus fort. La liberté de parole des réseaux sociaux, c’est la liberté des plus forts.
Je finirai là-dessus. La presse qu’on a, elle est née de quoi ? De lois de la troisième République qui ont établi des règles pour cette presse. Elle leur a assuré la liberté, elle a construit les bases du pluralisme, mais elle a mis en place des responsabilités, dont les responsabilités éditoriales que j’évoquais. Tout le XIXe siècle avant, il n’y avait pas ces responsabilités clairement établies, et la presse était la presse du plus fort. Elle appartenait aux plus riches. Il n’y avait ni la déontologie qui va avec, ce qui est aujourd’hui celle des journalistes, ni le pluralisme, ni le système de responsabilité. Il n’y a pas de liberté sans responsabilité. Aujourd’hui, c’est le Far West, les réseaux sociaux. Donc, ça ne peut pas durer.

> [Intervention lors du débat sur la démocratie à l’épreuve des réseaux sociaux et des algorithmes] La présence de multimillionnaire ou de milliardaire dans la détention de médias. C'est un fait, vous avez raison. Est-ce que c'est un signe de bonne santé ? Non. C'est l'exacte conséquence de ce qui a été décrit par Monsieur le Directeur général, c'est-à-dire le fait que le modèle économique est en crise. Et donc on a de plus en plus de titres de presse, d'ailleurs, journaux, radios, télévisions, qui sont rachetés par des gens dont l'agenda n'est pas exactement de faire vivre un titre de presse. Et c'est un problème.
Mais on revient à un modèle qui est d'ailleurs très similaire à celui qu'on connaissait au XIXe siècle. Et donc le grand risque, c'est qu'on ait de la détention de titres de presse à des finalités d'influence de l'opinion et pas simplement d'information. Même si on sait très bien, et on a une cartographie claire, c'est normal qu'il y ait des opinions différentes entre les titres. Simplement, c'est l'information qui prédomine. Alors, qu'est-ce qu'on a comme antidote face à ça ? D'abord, on a les journalistes et leur rédaction. Et donc je pense qu'il y a plusieurs des titres que vous avez évoqués, auxquels vous avez fait référence, qui, quoique détenus capitalistiquement par des milliardaires, ne se voient pas dicter leur ligne par ces milliardaires parce qu'ils ont une rédaction indépendante, ils ont une Charte qui garantit cette indépendance, et ils peuvent objecter. Et donc ça, dans l'organisation des titres, il y a des choses qui vous prémunissent. Néanmoins, ce n'est pas suffisant dans le contexte actuel. Donc, on a commencé avec les États généraux de l'information, il y a des textes en préparation. Il faut essayer d'aller plus loin et donc de mieux protéger les titres de presse face à cette concentration. Et la réponse la plus structurelle, c'est de recréer la viabilité d'un modèle économique. C'est ce que vous avez dit dans votre introduction, c'est-à-dire, eh bien, de remettre un peu du modèle économique qui est allé vers les réseaux sociaux, vers ces grandes plateformes, vers l'IA qui a capturé de la réserve publicitaire, vers ces titres pour qu'on puisse préserver le pluralisme et avoir un modèle qui fonctionne par lui seul et ne pas avoir des gens très riches qui ont besoin de s'y installer pour le faire vivre.
Sur la cybersécurité, on l'a moins évoqué, mais c'est évidemment jumeau de tout ce qu'on dit, et c'est clé. Merci d'y être engagé. Je n'exclus pas ce que vous m'avez invité à faire, qui est de sortir de ces réseaux. Je pense qu'en tout cas, ça ne peut avoir de sens que dans un processus d'ensemble. Donc, je ne l'exclus pas aujourd'hui. Ce n'est pas ce que je ferai demain matin et je ne vais pas vous faire une annonce aujourd'hui. Je pense que la priorité, c'est d'abord de mener la bataille en interne pour moi et d'essayer d'obtenir ces éléments de régulation et de visibilité.
C'est dans le cadre de cette bataille qu'il faudra voir si, en effet, on va jusque-là. Mais en tout cas, c'est quelque chose à quoi je réfléchis avec beaucoup d'attention, croyez-moi, et que je n'exclus pas du tout. Mais je pense que la bataille, elle est plus d'ensemble, et je ne veux pas simplement faire un coup, même si je ne sous-estime pas la portée qu'il pourrait avoir. Merci beaucoup, Monsieur, pour ce que vous avez dit. Vous avez parfaitement raison. D'ailleurs, je vais m'assurer que l'équipe qui est là reboucle bien avec vous. Si je devais vous dire quelle piste d'action je vois, par rapport d'ailleurs à vos deux questions qui sont jumelles, c'est qu'au fond, quand je disais que les algorithmes sont aveugles, je disais qu'ils le sont pour nous. Mais vous avez raison, les algorithmes, ils sont très clairs, ils sont à la main des gens qui les détiennent et avec des présupposés soit complètement capitalistiques, soit capitalistiques et idéologiques. Quand je dis qu'on doit les rendre transparents, c'est la réponse la plus simple, parce qu'on n'est pas, nous, en mesure de les réguler. C'est trop compliqué pour la puissance publique. On peut les réguler comme on régule certains opérateurs, je dirai, comme les assureurs qui font des milliards d'opérations pour s'assurer qu'il y a un cahier des charges avec lequel ils sont conformes. Et c'est un peu ça qu'on a commencé avec le DSA. Par contre, ce qu'on doit réussir à faire, c'est les ouvrir, les obliger à partager l'information en temps réel et permettre à des acteurs qui sont sélectionnés par le régulateur d'utiliser ces informations pour les traiter et, vous les donnez. Et c'est ça, la bonne formule. Et donc, pour moi, dans la régulation qu'on doit mettre en place, on doit créer une économie qui est celle exactement que vous avez décrite, c'est-à-dire de ceux qui ont créé les capacités de calcul de traitement pour qu'il y ait de la transparence sur ces algorithmes et ces informations.
Aujourd'hui, il n'y en a pas. Et aujourd'hui, il y a même quelque chose qui est très incestueux qui est en train de se mettre en place, qui est la mécanique Grok que vous avez décrite. Or, ce n'est pas celui qui utilise l'algorithme qui peut, derrière, prétendre être celui qui les régule, c'est le modèle de modération qu'il met en place avec sa propre intelligence artificielle qui vous régule qui, derrière, va l'utiliser pour expliquer ce qui est vrai et ce qui est faux. Ça, c'est une privatisation de notre espace cognitif et de notre rapport à la vérité. Si on ne veut pas le privatiser, comme on l'a fait d'ailleurs dans l'histoire, c'est toute l'histoire, d'ailleurs, de la politique de la concurrence aux États-Unis avec la Standard Oil, où nous, ces dernières décennies, on doit dire : celui qui manipule autant de données sur nous, il n'a pas le droit d'en faire quelque chose. Et donc, à mes yeux, la bonne régulation, c'est que celui qui gère de l'information, il n'a pas le droit de faire de la publicité en ligne rémunérée, ce n'est pas le même métier. Ou ça doit être transparent pour moi et limité en termes de pouvoir d'achat, et celui qui accumule ces informations, il doit les partager avec des tiers de confiance, dont le rôle économique et l'action, et les traiter pour que le citoyen ait accès à cela. Parce que vous n'avez pas de biais, vous, quand vous traitez un algorithme, si vous me donnez la réalité et les biais sur cet algorithme. Vous allez tirer votre argent de ce que je suis prêt à vous payer pour avoir cette transparence. Et c'est exactement ce qu'il faut qu'on fasse. Et d'ailleurs, toute notre vie économique a été structurée comme ça. C'est la manière de défendre l'intérêt général.
Je ne vais pas vous faire des promesses de Gascon, comme certains disent, même si ce n'est pas ici que je me risquerais à cela, étant bigourdan pour ma part. Sur le pouvoir des plateformes numériques, il est réel, on vient de le décrire depuis tout à l'heure. Je pense que le dilemme pour tous les dirigeants politiques, il y a trois comportements différents.
Il y a, ça a été décrit par le docteur tout à l'heure, ceux qui vont être complaisants avec la fausse information de manière électoraliste, c'est inadmissible. Il y a ceux qui en sortent totalement, aujourd'hui, ils sont marginalisés. Et il y a, essayer de se battre dedans, mais surtout essayer de faire ce qu'on est en train de se dire depuis tout à l'heure, c'est-à-dire de changer les règles du jeu pour réduire leur pouvoir, parce que leur pouvoir est devenu exorbitant et menace les structures mêmes de notre démocratie, c'est le moment où on en est. Je ne sais pas vous dire si un candidat peut gagner sans les réseaux sociaux, ou en tout cas que ça puisse être un choix libre. Ce que je sais, c'est qu'on doit tout faire, d'où tout le travail qui est en train d'être mené, pour que ça ne soit pas les réseaux sociaux ou quelques-uns qui auront l'usage le mieux organisé ou le plus intéressé des réseaux sociaux qui pourront gagner cette élection.
Ce qu'on a vu dans plusieurs démocraties, c'est qu'il y avait un biais très fort pour quelques idéologies et des gens qui étaient très à la main avec certains détenteurs de plateformes, et on voit qu'il y a une complaisance aujourd'hui et une orientation de certains de ces réseaux sociaux. Sur l'ingérence, vous avez parfaitement décrit les choses et je crois que ça n'appelle pas de remarques de ma part, si ce n'est pour dire que, malgré tout, nous sommes tous soumis à des formes d'ingérence parce que les puissances peuvent aller attaquer la base de l'information. Et même si la proximité, tout ce que vous avez décrit, protège, les capacités d'ingérence sont multiples. Alors, elles peuvent se faire par des actions cyber sur vos propres plateformes, et on a tous cette vulnérabilité, en tout cas, elle évolue à chaque fois, mais elle peut se faire aussi par les billets sur la matière première que vous manipulez de chaque jour, même si, en fonction de celle-ci, vous avez plus de moyens, par la proximité et l'indépendance qui est la vôtre, d'agir.
Enfin, je pense qu'en tout cas, il ne peut pas y avoir de systèmes d'ordre juridique et de systèmes judiciaires qui fonctionnent comme le nôtre, comme dans toute démocratie, si on ne va pas au bout d'un système de mise en cause de la responsabilité de celles et ceux qui, soit menacent l'organisation du système judiciaire, soit profèrent des contenus antisémites, racistes, discriminants, c'est-à-dire si, au fond, on considère qu'une espace importante du dialogue et de la vie de la société est sortie du droit.
Et donc aujourd'hui, la levée de l'anonymat fait partie des réponses à mes yeux. La possibilité de poursuivre de manière beaucoup plus rapide et efficace fait partie de la réponse. Et la possibilité de poursuivre de manière beaucoup plus simple et rapide les plateformes, comme on peut le faire avec des titres de presse, c'est le seul moyen qu'elles fassent de la vraie modération. Et depuis un an, soyons clairs, on a eu un recul de la modération de la part de ces plateformes. Moi, je suis inquiet, et je veux juste finir là-dessus, de ce que vous avez dit pour les professions du droit et qui correspond à ce que le docteur, le professeur ont dit des professions de médecine. C'est qu'aujourd'hui, ça devient le procès public en temps réel. Et vous voyez que tout ça nous ramène, je dirais, très en arrière d'un point de vue anthropologique. C'est comme un processus, si je puis l'évoquer, de décivilisation qu'on est en train de vivre. Le processus de civilisation, c'est des tas de choses qui nous ont appris la décence, le respect, l'échange de la parole, la structuration d'un espace démocratique, respectueux et autre. Et là, comme tout ça est en train de se réinstaller, je le disais pour faire la métaphore : on est en cagoule, il n'y a plus de règle du jeu, c'est celui qui crie le plus fort qui a raison. C'est des systèmes de très grande grégarité et de violence, c'est-à-dire, on retrouve des phénomènes de foule qui lapident en quelques heures. Alors après, on peut toujours mener le combat, mais le mal est fait. Et vous avez eu raison de rappeler le temps qu'il faut et l'énergie qu'il faut, et c'est ce que vous faites d'ailleurs au quotidien pour enlever la fausse information. Moi, je ne veux pas vivre dans un système où, en quelque sorte, on revient en arrière, c'est-à-dire où on redonne une prime au comportement grégaire, où on redonne une prime à la violence collective et à ce qu'elle peut déclencher.

> [Intervention lors du débat sur la démocratie à l’épreuve des réseaux sociaux et des algorithmes] Je crois qu'il y a maintenant une convergence de vues pour dire que les réseaux sociaux, en tout cas à haute dose comme on l'a aujourd'hui pour les plus jeunes, ce n'est pas une bonne chose. Et on a en quelque sorte une génération qui a fait les frais de tout ça, une ou deux, si je puis dire, qui en tout cas est passée par là sans qu'il y ait vraiment d'orientation qui soit donnée, de discours public. Et c'est vrai, pour reprendre un point qui a été fait, qu'on a laissé aussi beaucoup de familles seules, vous venez de le dire, et beaucoup de jeunes seuls.
Moi, j'ai été frappé dans plusieurs débats que j'ai commencé à faire ou que j'ai fait ces dernières années avec les jeunes, de voir d'ailleurs la grande différence qu'on a entre nos lycéens et nos collégiens. Mais ce qui est terrible, c'est qu'on a des lycéens qui ont en fait beaucoup plus de maturité qu’on aurait pu penser ou qu'on en avait à leur âge, parce qu'ils ont fait parfois l'expérience d'excès au collège. Et donc, ils sont passés par un moment où eux-mêmes, en quelque sorte, ont vu qu'ils passaient 5 heures, 6 heures et ont demandé à leurs parents ou à leurs enseignants de les réguler et sont revenus en arrière. Mais ça passe quand même par une véritable souffrance. Mais ce qui est dit sur le cyberharcèlement, qui quand même souvent continue le harcèlement à l'école — et là, je ne reviens pas sur tout ce qu'on a fait ces dernières années collectivement pour lutter contre toutes les formes de harcèlement — tout ce que j'ai pu dire tout à l'heure ou ce qui a été rappelé par Monsieur, doivent nous conduire à protéger.
Donc mon premier point qui est une clarification si elle ne l'était pas par rapport à la dernière question, moi, je pense qu'il faut aller vers, en effet, un âge de majorité numérique — et on a construit un ensemble juridique qui nous permet de faire ça — et imposer aux plateformes de vérifier l'âge pour s'assurer. Et nous, on est plutôt en effet sur 15 ans, avant 15 ans, on n'a pas la majorité numérique, et donc, on ne peut pas aller sur ces réseaux.
Je pense qu'aujourd'hui, il y a plutôt un consensus, c'est ce qui ressort de la commission écran, etc., et c'est ce vers quoi je souhaite qu'on puisse aller. Les débats vont nous éclairer et il faut avoir un nombre suffisant d'États européens pour le faire. Mais dans l'architecture juridique, je ne veux pas être technique, qu'on a construite, l'Europe reconnaît que c'est à chaque pays de définir sa majorité numérique, et elle a construit, surtout depuis juillet dernier, grâce à cette fameuse directive sur les services numériques, la possibilité de rendre obligatoire la vérification de l'âge sur les réseaux. Et on sait le faire techniquement, c'est ce qui a été fait pour les sites pornographiques, par exemple. Donc, on leur impose de vérifier que c'est en dessous ou au-dessus de 18 ans.
Alors, on peut dire, si les pays voisins ne suivent pas, il y a les VPN, je parle sous le contrôle de gens plus experts que moi, mais si on arrive à engager un maximum, en tout cas, on crée quelque chose. Mais surtout, on ne laisse plus les familles seules. Parce que le jour où on interdit au moins de 15 ans, il n'y a plus un parent qui ne peut pas savoir. Une fois qu'on a dit ça, et je vais essayer de faire les questions dans un ordre logique, je pense en effet, et ça, c'était la troisième question, qu’on a eu un problème pour le comprendre. En même temps qu'on interdit, on doit former. Et donc, vous avez totalement raison de dire que ce qu'on est en train de bâtir, c'est une capacité à former.
Alors, on a déjà des bouts. Je parle sous le contrôle des recteurs, anciens recteurs, enseignants qui sont là, et on a déjà mis en place des éléments sur l'esprit critique. On a déjà, justement, dans l'instruction civique, des questions civiques et citoyennes, des choses qui existent. On a dans certaines majeures, certaines options, plus de formation. C'était ce qu'évoquait l'une de vos collègues. Néanmoins, ce qu'on est en train de faire en parallèle, c'est de renforcer au collège et au lycée la formation à l'esprit critique et donc la formation à se repérer entre le vrai et le faux, d'avoir une méthode, de comprendre justement tout ce qu'on est en train de se dire depuis tout à l'heure sur Internet, de former sur l'intelligence artificielle, même si ça suppose aussi qu'il y ait de la transparence technologique, parce que vous pouvez être formé à distinguer le vrai du faux, et quand vous êtes parfois confronté à une IA qui est très bien faite, si vous n'avez pas imposé des règles qui aient que ce soit écrit, fait par l'IA ou par Sora ou Sora 2, vous pouvez vous faire avoir. Mais en tout cas, notre objectif, en même temps qu'on interdirait au moins de 15 ans, c'est qu'il y ait une formation renforcée à l'esprit critique, à la capacité de discernement, aux méthodes, justement, pour pouvoir accompagner les plus jeunes.
Et dans ce contexte-là, évidemment, alors, ça dépasse largement la question de la jeunesse et c'est un peu lié à ce qu'on disait avant, on ne doit pas simplement former, mais on doit durcir nos textes, ce qu'on a commencé à faire sur la lutte contre le racisme et l'antisémitisme. En vérité, ces textes existent. On a pénalisé les propos et les comportements racistes et antisémites. La grande difficulté, c'est pour les raisons qu'on évoque, c'est très dur de poursuivre, d'abord parce qu'il n'y a pas de responsabilité, en tout cas, il y a plusieurs actions et plusieurs avocats qui ont lancé des actions contre les plateformes qui laissent ces contenus faire. Qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui quand on est face à une attaque antisémite ? Et vous avez dit, à juste titre, qu'elles ont beaucoup augmenté ces derniers mois, pas qu'en France, mais en France aussi. En vrai, dans à peu près toutes les démocraties occidentales. 1) On a la plateforme Pharos qu'on a mise en place, qui normalement va voir le site. Je sais, ils ne sont pas assez nombreux.
Alors même s'ils utilisent l'IA, ils vont beaucoup plus et ils démultiplient. Mais surtout, on a un problème de réactivité des plateformes. Et donc, aujourd'hui, c'est un des points sur lesquels on est en train de muscler le jeu, c'est de mieux équiper Pharos, de durcir les textes et de pénaliser beaucoup plus vite une plateforme qui n'enlève pas. Mais aujourd'hui, de par la loi, on a créé un système où normalement la plateforme signale qu'il y a un contenu antisémite qui doit être retiré. Est-ce que c'est fait dans 100 % des cas ? Non.
Deuxième point, ensuite, on mène les actions contre les personnes. On en obtient, mais c'est très lent, la levée de l'anonymat. Donc, tout ça, c'est en train de dire : on a les bases, mais elles ne sont pas assez efficientes et opérantes. Donc, le combat qu'on doit mener en parallèle et ce qu'on va faire, c'est d'être beaucoup plus radicaux pour imposer, en effet, un système de responsabilité, de contrôle, de retrait de ces contenus. Et ce qu'on doit faire, c'est qu'on doit tout de suite les retirer et on doit tout de suite poursuivre. Mais je vous le garantis, on ne lâchera rien sur ce combat.
Sur ensuite les bulles cognitives et l'anxiété. Là-dessus, si on interdit les réseaux sociaux aux moins de 15 ans, on règle ce problème. Si en même temps on forme et qu'on accompagne dans l'entrée aux réseaux sociaux et à l'esprit critique, ce qu'on va chercher à faire, c'est d'avoir des adolescents puis des jeunes adultes qui, étant mieux formés, vont se rendre compte qu’il y a ce risque de biais lié à l'algorithme et autres.
Donc, notre idée aussi, notre volonté, c'est d'éduquer, mais pas simplement nos jeunes. On voit bien qu'on a un enjeu civique-citoyen pour rééduquer tout le monde sur les risques d'un algorithme qui n'est pas transparent, se doter de la bonne régulation et d'avoir des tiers de confiance, et donc, sortir tout le monde de ces bulles cognitives. La clé, elle va passer par formation, éducation, mais aussi par l'interdiction avant un certain âge où on ne peut pas avoir ce recul. J'insiste sur un point. On parle des réseaux sociaux depuis tout à l'heure. Mais vous avez évoqué les filtres dans votre question. Même les systèmes de messagerie qu'on utilise parfois, et il faudra aller dans ce degré de détail dans les prochains mois, ils créent ces bulles. Je vais vous donner un exemple tout simple. WhatsApp, ce n'est pas, formellement parlant, un réseau social. C'est une messagerie sécurisée. Il se trouve qu'on utilise WhatsApp, parfois, même les enseignants utilisent WhatsApp pour faire leur boucle avec les parents, et parfois, il y a les boucles d'élèves. Avec, maintenant, l'opérateur d'intelligence artificielle qui est dans WhatsApp, faites l'expérience, d'ailleurs, il vous soumet tout de suite des questions. Il vous soumet des filtres. Tu es stressé, tu as un problème avec ton prochain devoir. Et donc, vous êtes déjà dans une bulle cognitive, et l'interaction avec l'intelligence artificielle sur WhatsApp que peuvent avoir vos jeunes, elle est déjà ce filtre que vous avez évoqué. Et donc, dans les régulations qu'on va devoir mettre en place, on va devoir toucher ce point pour protéger de ce risque. Dans ce contexte-là, à côté des interdictions de l'accompagnement, il y a l'éducation, et vous l'avez rappelé.
Aujourd'hui, le combat, il est totalement asymétrique. Parce que même si on rajoute telle ou telle heure d'enseignement, quand on voit le temps d'exposition, on est perdant. Donc, c'est pour ça qu'il faut, sur les plus jeunes, réguler et sortir, il faut protéger, il faut faire cette pause numérique beaucoup plus forte, pas simplement à l'école. On l'a fait, là, sur les portables au collège, et on est en train de le mettre, mais à la maison aussi, par cette interdiction. Ça suppose, vous l'avez dit, de continuer les choses. Donc, vous m'avez posé deux questions. La première, sur l'école et ses moyens, oui, il faut poursuivre. Ce qu'on a fait, là, depuis 3 ans, n'est que le début d'un rattrapage. Donc, on a fait les plus grosses augmentations des enseignants depuis 90. On a fait les plus grandes avec le pacte enseignant et avec la base qui a été augmentée pour tout le monde. Est-ce que c'est suffisant pour solde de tout compte ? La réponse est non, parce que vous l'avez dit.
Alors, en fait, on a simplement un système, je ne veux pas être technique et ce n'est pas le débat du jour, mais on avait une forme de pacte collectif qui ne fonctionne plus. Le pacte collectif, c'était : on vous embauche, vous êtes beaucoup moins bien payés que les collègues. Il y a un système de vacances qui fonctionne différemment que chez les collègues, et vous avez une retraite en moyenne plus jeune et elle est meilleure que chez les collègues dans l'Europe. Ça ne suffit plus pour être suffisamment attractif et c'est plus accepté. Et donc, c'est pour ça qu'on a commencé à augmenter nos enseignants, mais c'est un effet de rattrapage, qu'on a mis en place le pacte pour aussi plus engager, qu'on doit continuer tout ce travail. À côté de ça, le cœur de la bataille pour réussir, c'est la formation des enseignants. Et moi, la réponse que je voulais apporter à votre deuxième élément, c'est qu'au-delà de la question contractuelle ou statutaire, qui est une question qui se justifie, même si les retours ne sont pas toujours les mêmes sur le terrain, et si on a des modèles d'enseignement où vous avez des contractuels tout au long de leur carrière, modèle singapourien qui est toujours pris en exemple, il n'y a pas de statut à proprement parler. Il y a des modèles très différents avec des contrats de moyen terme. La clé, et c'est montré dans toutes les études, c'est la formation des enseignants. Et c'est vrai qu'on avait beaucoup trop sacrifié cette formation ces dernières décennies. Et pour moi, c'est le cœur de ce que je vais pouvoir faire dans les 18 mois qui viennent. C'est justement ce qu'on a mis en place pour beaucoup mieux former nos enseignants, entre autres, à ces pratiques, parce que si on ne forme pas les enseignants, on ne peut pas leur demander de le pratiquer. Et donc, ce qui est mis en place en ce moment et ce qui doit être déployé est absolument fondamental pour réussir ce combat.
Derrière tout cela, donc, je crois que j'ai répondu aussi sur l'élargissement de l'enseignement aux élèves. Je voulais peut-être, en répondant à la question aussi du sens de ce que vous avez dit, dire comment on peut compléter tout cela. Les réseaux sociaux ne sont pas qu'une mauvaise chose. Je l'ai dit depuis tout à l'heure. On doit réguler, on doit protéger, mais en même temps, l'intelligence artificielle dont on a parlé de manière incidente, si on la met au service d'un projet qui est le nôtre, peut avoir beaucoup de vertus. Et aujourd'hui, quand je regarde notre système éducatif, là aussi, les études, on voit qu'il est en train de devenir de plus en plus inégalitaire parce qu'on a, pour certaines formations où il y a de la sélection au premier cycle universitaire, de plus en plus de familles qui accèdent à des prépas privées ou à des enseignements privés.
Est-ce qu'on peut accepter ça durablement ? Non. On voit en même temps que le tutorat qui est fait, en utilisant du mix, c'est-à-dire des personnes physiques et de l'intelligence artificielle, c'est ce qui permet à des élèves qui sont parfois en difficulté d'avoir les meilleures capacités à revenir à un niveau moyen ou encore d'aller au-delà par une meilleure individualisation de l'enseignement quand on a du mal à acquérir telle ou telle compétence ou qu'on doit différencier. Et donc, c'est aussi un message d'optimisme pour les plus jeunes qui sont là et pour nous tous, si on utilise bien l'intelligence artificielle, qu'on la met au service de projets évidemment scientifiques, mais aussi pédagogiques, c'est quelque chose qui peut nous permettre d'aider notre école à aller beaucoup mieux, à améliorer la performance éducative et à améliorer l'accompagnement des élèves, mais il faut que ce soit au service d'une vision humaniste de notre école et bien utilisé. On a lancé des projets de recherche avec le Collège de France et d'autres. Il y a aussi plusieurs expérimentations qui sont faites. C'est ce qu'on est en train d'incuber, mais l'objectif, c'est qu'on puisse progressivement le diffuser, parce que ce sera aussi un levier de transformation très profond pour tout ce qu'on est en train de se dire. Et donc, là aussi, on a une source qui doit nous permettre d'avancer.
Maintenant, je voudrais conclure sur la question du sens d'une manière peut-être plus positive. Tout ce qu'on est en train de se dire et de faire n'est pas perdu si on se mobilise et qu'on partage tous, enfin pas tous parce que l'unanimisme n'est pas une solution, mais si le consensus se crée, la conviction profonde se crée, qu'il y ait un chemin vers le meilleur. Je crois que c'est un d'entre vous qui a parlé de la lecture. Tout ça doit nous rappeler qu'un des points clés pour à la fois apprendre et nous émanciper, c'est la lecture. L'IA, comme les réseaux sociaux, c'est le formidable exemple qu'on peut devenir très intelligent en lisant beaucoup, parce que ce sont juste des machines à lire. Ces modèles qui vous fascinent, ce sont juste des machines à lire. Simplement, il ne faut pas le laisser faire aux autres. Et donc, remettre la lecture au cœur de l'éducation familiale, de l'enseignement est, à mes yeux, un point clé, parce que c'est ce qui nous permet, justement, de bâtir.
Deuxième point, tout le combat qu'on a depuis tout à l'heure : le fonctionnement de notre démocratie, la protection de nos enfants et comment on les aide à apprendre, à devenir des citoyens éclairés, l'indépendance au fond de notre pays et de nous protéger contre les ingérences, c'est exactement le combat existentiel de la République. Et donc, le sens à donner à tout ce qu'on est en train de faire, c'est exactement le sens de l'aventure républicaine. On doit apprendre à refaire des Républicains. Donc oui, il faut réinvestir sur notre école la formation des maîtres. Oui, on doit l'exemplarité. Je ne connais pas le modèle gallois, donc je vais me renseigner. Mais en tout cas, à partir du moment où on recrée un modèle de responsabilité, vous m'avez entendu depuis tout à l'heure, j'y suis très favorable, je pense que tous ceux qui détiennent une autorité doivent être exemplaires. Et donc, je vais regarder le modèle gallois. Vous avez mon engagement, en tout cas, qu'il faut qu'on ait un système où, si on met en cause la responsabilité de ceux qui mentent, ceux qui détiennent l'autorité doivent être exemplaires.
Donc là, il n'y a pas de malentendu. Mais tout ce qu'on est en train de dire depuis tout à l'heure, c'est d'apprendre à refaire des Républicains. Et donc, la base, c'est d'avoir une école qui transmet des certitudes et des connaissances avant l'esprit critique. Deuxièmement, qui transmet l'esprit critique. Troisièmement, une société qui protège ses enfants avant un certain âge, je pense 15 ans. Ensuite, une société qui croit dans la science et le progrès. C'est comme ça que la République s'est constituée, qui protège ses infrastructures d'information en les protégeant de la propriété de quelques-uns ou de systèmes économiques qui ne sont pas compatibles avec la démocratie, et de créer les voies et moyens d'une forge libre de l'opinion publique.
On aura des accords et des désaccords dans le respect, mais en s'assurant que les uns et les autres seront confrontés à des opinions, mais auront un rapport à des vérités qui seront établies par une dialectique et des processus de vérification qui sont transparents. Ce qui aujourd'hui est menacé, parce qu'on est en train de le laisser faire, c'est juste les fondements de notre République et de notre démocratie. Et donc, le combat qu'on est en train de mener, des plus jeunes à l'école, en passant par le combat pour la science, la presse et le fonctionnement démocratique en élection, c'est un combat qui a beaucoup de choses à voir avec le combat des Premiers républicains.
Le débat d'aujourd'hui était pour moi très important. Il va continuer d'être mené. Toutes les suggestions, remarques que vous avez pu faire, moi, je les ai agrégées dans ces semaines à venir, et j'en rendrai compte, là aussi, de manière très transparente, pour qu'on puisse élaborer ensuite, au début de l'année prochaine, quelque chose qui soit, fasse l'objet du consensus le plus large, mais qui nous permette d'avancer et d'être cette grande République, cette grande démocratie qu'est la France. En tout cas, je vous remercie, et je remercie beaucoup le groupe La Dépêche pour son accueil, l'organisation de ces travaux, de ces débats, et le travail fait chaque jour depuis plus de 150 ans.

 

► Gouvernement
● Ministres centristes/centraux
Laurent Nunez (ministre de l’Intérieur)

>
13 novembre: 10 ans après, ensemble pour honorer la mémoire de chacune des victimes, penser aux blessés, à leurs familles, à tous les Français qui ont souffert, saluer l’engagement total des forces de sécurité et de secours. Nous n’oublierons pas, nous n’oublierons jamais, nous continuerons à lutter contre le terrorisme, à défendre nos valeurs, nous continuerons à nous rassembler et à vivre.

 

Catherine Vautrin (ministre des Armées et des Anciens combattants)
> L’actualisation de la Loi de programmation militaire, annoncée par le Président de la République le 13 juillet dernier, ouvre désormais une nouvelle phase opérationnelle, dans un contexte d’accélération du réarmement du pays.

 

Roland Lescure (ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle, énergétique et numérique)
> Les Etats membres autorisent la taxation des petits colis importés dans l'UE. C'est une étape clé pour notre souveraineté économique.
Sous l’impulsion de la France, l'UE s'accorde pour la suppression de la franchise douanière sur les petits colis de moins 150€ et fixe un cap en vue d'une entrée en vigueur dès 2026.

 

Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> Le prélèvement sur recettes de l’Union européenne a été adopté par l'Assemblée. Je salue cette décision responsable, conforme à nos engagements européens et à nos intérêts.

> Boualem Sansal est libre ! J’accueille cette nouvelle avec soulagement et la satisfaction qu’une issue diplomatique et humanitaire ait pu être trouvée au regard de son âge et de son état de santé. Mes remerciements vont à l’Allemagne dont les bons offices vont permettre à notre compatriote d’être soigné dans les meilleures conditions, et aux autres partenaires de la France qui ont appuyé nos démarches. Mes pensées vont à son épouse Naziha et à ses proches qui l’ont soutenu pendant un an dans l’épreuve. Mes félicitations vont aux diplomates et agents du Ministère, notamment ceux de notre ambassade à Alger qui ont suivi sa situation depuis le premier jour et oeuvré, sans relâche et dans des conditions particulièrement difficiles, à sa libération. Nous restons attentifs à la situation de Christophe Gleizes, dont nous espérons la libération prochaine.

 

Stéphanie Rist (ministre de la Santé, des Familles, de l’Autonomie et des Personnes handicapées)
> [Nouvelles mesures pour l’égalité femmes/hommes] Ces avancées traduisent une vision de la santé globale des femmes : leur santé physique, professionnelle et sociale sont indissociables. En reconnaissant pleinement l’engagement des agentes publiques et en mieux accompagnant la maternité tout au long de la carrière, nous faisons un pas décisif vers une égalité réelle entre les femmes et les hommes, fondée sur la justice et la prévention. 

> Plus de choix de garde du jeune enfant pour les familles :
- Un congé supplémentaire de naissance
- Une revalorisation du financement des crèches

- Une réforme du complément de mode de garde (CMG) pour les assistantes maternelles

> Le congé supplémentaire de naissance, c’est un choix en plus pour les parents ! Voté à l’Assemblée nationale avec une large majorité après un débat démocratique exigeant, il offre davantage de liberté aux familles pour organiser les premiers mois avec leur enfant.

> À l’Assemblée, j’ai réaffirmé notre engagement pour le service public de la petite enfance. Nous revalorisons de 2 % le tarif de financement des crèches (PSU) par les CAF, avec une application rétroactive à toute l’année 2025.

> [Revalorisation du financement des crèches par les CAF de 2 % en 2025] Cette revalorisation est un signal clair : le Gouvernement est aux côtés des familles, des communes et de l’ensemble des acteurs de la petite enfance pour garantir à chaque parent des solutions de garde accessibles et de qualité. Offrir de bonnes conditions d’accueil aux jeunes enfants, c’est investir dans l’avenir de notre pays.

 

Amélie de Montchalin (ministre de l’Action et des Comptes publics)
> Il y a dix ans, la France était frappée en plein cœur. 132 vies brisées par la barbarie du terrorisme islamiste. Dix ans après, nous nous souvenons. Rien ne s’efface. Pensée particulière pour Anne-Laure, Cécile et Olivier, trois agents de Bercy tombés ce soir-là — deux agentes des Douanes et un agent des Finances publiques. Face à l’horreur, la République a tenu, et tiendra toujours. Hommage à tous les services de l’État, héroïques cette nuit-là et les jours suivants.

> [Nouvelles mesures pour l’égalité femmes/hommes] Ces mesures permettent de réduire une inégalité qui augmentait, d’année en année, depuis plus de vingt ans. Elles traduisent surtout une conviction : l’égalité femmes-hommes, c’est un travail concret, étape par étape, pour que chaque femme, dans le secteur public comme dans le secteur privé, voie son parcours justement reconnu.

> Les retraites ont été revalorisées davantage que l’inflation : 1,8 point de plus depuis 2022. Cela signifie que même avec une année blanche, les retraités ne perdront pas de pouvoir d’achat par rapport à 2022.

 

Aurore Bergé (ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations)
> [Nouvelles mesures pour l’égalité femmes/hommes] Le progrès ne se décrète pas, il se construit. Revaloriser les carrières des femmes et leurs pensions de retraite est une mesure de justice et d’efficacité économique. Permettre aux deux parents de s’impliquer avec la création d’un congé de naissance bien indemnisé pour que chacun y ait droit est une mesure d’égalité et de liberté. Le compromis a permis à ces propositions d’aboutir. La stabilité permet l’action.

 

Eléonore Caroit (ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères chargée de la Francophonie, des Partenariats internationaux et des Français de l’étranger)
> Entretien au siège de l’
ONU avec Amina JMohammed. Nous avons échangé sur la réforme ONU 80 et la crise du financement du développement. La France reste pleinement engagée pour un multilatéralisme fort et efficace.

> Protection du climat, égalité femmes-hommes, investissements responsables : des leviers essentiels pour un monde plus stable.

> Quel soulagement, notre compatriote Boualem Sansal est libre ! Je me réjouis de ce dénouement et remercie à mon tour l’Allemagne et tous nos diplomates mobilisés.

 

David Amiel (ministre délégué auprès de la ministre de l’action et des comptes publics chargé de la Fonction publique et de la Réforme de l’État)
> Pour les victimes, leurs proches, et tous ceux qui portent encore les blessures, visibles ou invisibles, de cette nuit d’horreur. Pour les forces de l’ordre, secours, soignants, psychologues, personnels de justice. Vive la République plus forte que le terrorisme islamiste.

> [Nouvelles mesures pour l’égalité femmes/hommes] Nos objectifs pour réduire les inégalités entre les femmes et les hommes et entre le public et le privé sont clairs : des mesures concrètes et immédiates en faveur des femmes de la fonction publique et un dialogue social constructif. C’est pourquoi j’ai présenté dès le 6 novembre aux organisations syndicales des mesures pour améliorer la retraite des mères fonctionnaires et pour allonger le congé pathologique prénatal. L’accord de méthode signé avec les syndicats permettra aussi de cadrer la négociation et d’apporter des réponses nouvelles aux inégalités tout au long de la carrière. Je me réjouis des progrès votés par les députés.

 

● Autres ministres
Jean-Pierre Farandou (ministre du travail et des solidarités)

> [Nouvelles mesures pour l’égalité femmes/hommes] Je me félicite du travail exemplaire des parlementaires qui, par leur unité et leur responsabilité, ont permis l’adoption à l’unanimité de ces mesures essentielles. Elles renforcent l’égalité entre les femmes et les hommes, tant sur le plan de la retraite que de l’égalité professionnelle, et montrent concrètement que notre pays progresse vers l’égalité réelle.

 

Edouard Geffray (ministre de l’Education nationale)
> Dix ans après, la France se souvient, et rend hommage aux victimes des attentats et à leurs proches, à tous ceux qui se sont mobilisés pour leur porter secours. A leur courage et à leur dignité.

> A l'occasion de ma première réunion des recteurs ce jeudi, j’ai tenu à rappeler mon état d’esprit : sobriété et efficacité au service des personnels et des élèves. J'ai partagé les enjeux de long terme, notamment en termes de démographie et d'amélioration du climat scolaire, et ma méthode, fondée sur un dialogue approfondi avec les organisations syndicales, les collectivités territoriales et les parents d'élèves.
La feuille de route des prochains mois est claire :
1. Le niveau général des élèves :
Assurer partout une transmission solide des savoirs fondamentaux implique de faire confiance aux équipes et renforcer la formation initiale et continue. La mise en place de la réforme du recrutement dès la L3 avec le nouveau concours en mars 2026 est à cet égard déterminante.
2. La réduction des inégalités scolaires.
Cela passe par un travail avec les équipes des écoles et collèges qui connaissent les plus grandes difficultés scolaires, pour identifier leurs besoins et y répondre, et par une action résolue pour lutter contre toutes les formes de déterminisme.
3. La santé physique et psychique des élèves.
Protéger les élèves, c’est créer les conditions de leur réussite. Cela passe notamment par une meilleure éducation aux écrans, mais aussi par de nouveaux espaces de sociabilité, notamment en matière culturelle.
Cela suppose d'apporter un soutien constant et réel aux personnels et de veiller au respect des principes républicains qui nous fondent. C'est la condition même de réussite d'une Ecole qui instruit et protège chacun de ses enfants.
Je sais pouvoir compter sur l’engagement des recteurs et de l’ensemble des personnels pour porter cette ambition. Nous avancerons avec méthode, écoute et détermination, au service des élèves et de leurs familles.

 

Philippe Baptiste (ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Espace)
> Dix ans après le 13 novembre 2015, la République se souvient. Hommage aux victimes, à leurs proches, et reconnaissance à celles et ceux qui ont secouru, protégé, soigné. La douleur demeure ; la mémoire nous unit.

> La Stratégie nationale spatiale est lancée. Le Président de la République l’a dévoilée hier. Elle fixe le cap de notre ambition spatiale : affermir notre souveraineté, française et européenne, en faisant de l’espace un levier de puissance scientifique, industrielle et stratégique. Je reviendrai la semaine prochaine, en détail, sur ses cinq piliers : accès à l’espace, compétitivité et compétences, capacités de défense, sciences et exploration, coopération. Ce sont les fondations d’une politique lisible, durable et tournée vers les résultats, de la recherche aux applications, des territoires aux entreprises. Ce cap nous engage avec vision et détermination à l’approche des grandes échéances du spatial européen : Conseil ministériel de l’ESA (CMIN), négociations du cadre financier pluriannuel (CFP), puis Sommet spatial. Nous y porterons une ligne claire : autonomie d’accès, excellence technologique, emplois et retombées pour nos citoyens. Le Président m’a chargé d’en assurer la mise en œuvre, au sein de ce ministère qui fédère les forces spatiales du pays. Notre méthode sera collective : État, agences, industrie, recherche, défense et partenaires européens, rassemblés au service d’une ambition commune.

 

Maud Bregeon (porte-parole du Gouvernement)
> En mémoire des victimes blessées et assassinées des attentats du 13 novembre 2015. Aux 132 vies fauchées en ces lieux.

> L’enjeu national auquel il faudra répondre, à l’origine de beaucoup d’autres, c’est la natalité. Retraites, financement du grand âge, baisse du nombre d’élèves, immigration de travail… On peut combattre une réforme, mais la démographie s’impose à tous.

> Nous serons un obstacle à tout ce qui viendrait détruire l'emploi en France et les entreprises.

> [Suspension de la réforme des retraites] La stabilité prime encore une fois sur le désordre. En 2027, un nouveau système sera nécessaire, mais pour l’heure, nous devons composer avec l’Assemblée nationale choisie par les Français.

 

Benjamin Haddad (ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères chargé de l’Europe)
> [Contribution au Budget de l’UE / Intervention à l’Assemblée] Le débat sur le prélèvement sur recettes au profit de l’Union européenne est un moment important. Notre contribution fait l’objet d’un débat budgétaire, dans lequel il faut prendre en considération les retours pour les territoires, les agriculteurs, les étudiants ou les entreprises ainsi que l’appartenance au marché intérieur. Cependant elle exprime aussi un choix politique, celui d’une France influente, qui pèse, dont la voix porte sur la scène européenne et internationale, ou d’une France qui se replie et s’affaiblit. Soyons clairs, notre pays bénéficie de son appartenance à l’Union européenne.
En 2026, notre contribution est estimée à 28,8 milliards d’euros, soit 5,7 milliards de plus qu’en 2025. Cette augmentation n’est pas une dérive ; elle s’explique par la hausse des crédits de paiement proposés pour 2026, notamment sous l’effet d’un rattrapage mécanique des paiements au titre de la politique de cohésion. Pour être clairs, nous sommes toujours dans la trajectoire qui avait été votée par les États membres et les parlementaires en 2021 lors de la négociation du cadre financier pluriannuel, le budget sur sept ans de l’Union européenne. Nous assistons en ce moment à un rattrapage des décaissements de la politique de cohésion après que les États membres ont fait le choix, au cours de la première partie du cycle, de se tourner principalement vers les fonds du plan de relance, c’est-à-dire des financements extrabudgétaires.
Cette augmentation s’explique aussi par des facteurs imprévus au moment de la négociation du cadre financier pluriannuel : le soutien à l’Ukraine, le financement de la surcharge d’intérêt liée au plan de relance, ou encore la réponse au défi migratoire. Avec ma collègue Amélie de Montchalin, nous nous sommes battus pour que la Commission européenne maîtrise ses dépenses, ce qui a conduit à une hausse moins importante que ce qui avait été anticipé.
La contribution de la France au budget de l’Union européenne est essentielle à un moment où, plus que jamais, l’Union européenne doit prendre son destin en main face aux menaces extérieures et au risque de décrochage économique par rapport à la Chine ou aux États-Unis. Ce n’est pas un chèque en blanc que nous signons aujourd’hui. Soyons sérieux, l’Europe est un levier d’action, pas un fardeau. Ceux qui prétendent le contraire ne proposent rien d’autre que l’isolement et la pente glissante vers le Frexit.
Mesdames et messieurs les députés, parler du budget européen, c’est d’abord parler de la vie des Français.
Pour la deuxième année consécutive, la France est le premier bénéficiaire du budget de l’Union à hauteur de 16,5 milliards d’euros. Vous le savez, nous restons de loin le premier bénéficiaire de la politique agricole commune (PAC) avec près de 9,5 milliards d’euros de retours par an. Elle garantit le revenu de nos agriculteurs et notre souveraineté alimentaire. Nos régions bénéficient aussi de la politique de cohésion : près de 18 milliards leur sont consacrés entre 2021 et 2027. Cette politique permet par exemple la rénovation thermique des corons verts de Douai ou encore le financement de la maison de santé de Dammarie-les-Lys où je me suis rendu récemment. Quand certains prétendent que l’Europe ne fait rien, je réponds : « Regardez vos territoires ! »
Nous avons également bénéficié du plan de relance à hauteur de 9 milliards en 2024. Il a permis par exemple de financer l’insertion de 430 000 jeunes dans la vie professionnelle, la rénovation énergétique de 40 000 logements, l’agrandissement du centre hospitalier de Dijon ou encore l’électrification d’usines agroalimentaires.
Enfin, nous en parlons peu, mais avec 12,6 milliards d’investissements en 2024, la France était le premier pays bénéficiaire des financements de la Banque européenne d’investissement (BEI). Très concrètement, ces financements ont permis par exemple, la création de plus de 750 emplois dans une gigafactory près de Douai.
Au total, plus de 38 milliards ont été investis sur notre territoire en 2024 en provenance de différentes sources de l’Union européenne. Je tiens à souligner que nos retours sont également en amélioration –
 nous l’avions annoncé lors des débats l’an dernier – passant de 10 % l’année dernière à 11 % cette année. C’est la preuve que les efforts du gouvernement portent leurs fruits depuis la création de la cellule de mobilisation des fonds européens pour nos territoires, nos universités et nos centres de recherche.
Toutefois, l’apport de l’Europe à la France n’est pas qu’un bilan budgétaire. Ainsi, l’appartenance au marché intérieur triple le commerce bilatéral entre deux États membres, de sorte que 55 % de nos exportations vont vers nos partenaires européens. Nos agriculteurs sont exportateurs en Europe.
Notre contribution sert aussi nos intérêts dans une Europe qui protège et assume sa puissance. Face à la guerre d’agression russe, soutenir l’Ukraine, c’est assurer la sécurité de tous les Européens. Nous renforçons notre défense. La voix de la France porte : regardez la défense européenne, avec le nouvel instrument Safe (Sécurité pour l’action en Europe), doté de 150 milliards d’euros pour réaliser des prêts et apporter un soutien à la coopération industrielle, selon le principe de la préférence européenne que la France a défendu pendant toute la négociation, d’après lequel l’argent du contribuable européen doit servir les intérêts de l’Europe et soutenir l’industrie européenne. La sécurité passe aussi par le contrôle de nos frontières. Frontex et les infrastructures migratoires bénéficient ainsi d’un soutien budgétaire renforcé.
L’indépendance n’est pas le repli, tel est le sens de notre ambition de souveraineté industrielle et technologique. Dans la défense, le numérique, l’agriculture, les semi-conducteurs, la santé, l’énergie : dans tous le secteurs, la France s’efforce de réduire sa dépendance vis-à-vis de ses partenaires européens.
En juillet dernier, la Commission européenne a présenté sa proposition pour le prochain cadre financier pluriannuel 2028-2034. La définition de ce cadre est l’occasion de débattre de nos priorités et de la relation financière de la France avec l’Union européenne.
Je m’attache personnellement, en tant que ministre responsable de cette négociation au Conseil, à défendre les intérêts de la France : ceux de nos territoires, de nos agriculteurs, de nos entreprises. Nous défendrons également la création de nouvelles ressources propres pour ne pas alourdir nos contributions nationales. Le gouvernement sera au rendez-vous, avec la plus grande exigence. Ma porte est d’ores et déjà ouverte aux propositions de tous les parlementaires.
Dans ce monde conflictuel et dangereux, le choix n’est pas entre plus ou moins d’Europe, mais entre l’Europe puissance et le repli impuissant. Autoriser ce prélèvement, c’est donner à la France les moyens de peser, d’influencer et d’agir pour nos concitoyens. C’est aussi être à la hauteur de la parole de notre pays.

 

► Assemblée nationale 
Yaël Braun-Pivet (présidente) 

> Le 13 novembre est dans la mémoire de toute la France. Aux victimes, aux survivants, aux familles : notre nation ne vous oubliera jamais.

> Il y a dix ans, le terrorisme frappait Paris et plongeait notre pays dans une nuit que nous n’oublierons jamais. Nous n’oublions aucun visage, aucun nom, aucun geste de courage dans cette nuit du 13 novembre. Cette mémoire nous unit, nous guide et nous oblige. Rien n’effacera le 13 novembre. Rien n’affaiblira l’unité que nous devons aux victimes, à leurs proches, et à notre pays.

> Le 12 novembre 2023 restera le jour où la France s’est levée pour dire oui à la République et non à l'antisémitisme. Deux ans plus tard, notre marche continue avec cet appel renouvelé ce soir : transformons cette marche en un engagement collectif et quotidien pour défendre nos valeurs républicaines !

> La France agit pour que la paix l’emporte au Proche-Orient. Avec une délégation transpartisane, j'ai reçu à l’Assemblée nationale M. Mahmoud Abbas, Président de l’État de Palestine. Nous avons évoqué la libération des otages, le cessez-le feu à Gaza, le désarmement du Hamas, ainsi que la situation préoccupante en Cisjordanie, les réformes de l’Autorité palestinienne et la lutte contre l'antisémitisme. Nous poursuivrons notre appui à la mise en œuvre de la solution des deux États pour permettre aux peuples israélien et palestinien de vivre en paix et en sécurité.

 

► Partis politiques 
● Renaissance 
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
> Il y a 10 ans, l'horreur et la barbarie s'abattaient sur Paris. 10 ans après, le 13 novembre 2015 reste gravé dans nos mémoires. Nous pensons aux victimes, leurs proches et à tous ceux mobilisés cette nuit-là. Nous n'oublierons jamais.

> Bâtissons un nouveau modèle de retraite

Âge de départ, durée de cotisation, régimes spéciaux… Depuis plus de trente ans, les réformes de notre système de retraite par répartition s'enchaînent. Elles laissent derrière elles un pays fracturé et divisé.
Et malgré ces réformes, notre modèle reste illisible, inefficace et injuste. Qui, parmi les futurs retraités est en mesure de dire à quel âge il pourra partir ou de quel montant il pourra bénéficier ? En l'état, cette défiance pousse un jeune actif sur deux à penser qu’il ne touchera tout simplement jamais de pension.

Pour rompre ce cycle sans fin, Gabriel Attal souhaite refonder totalement notre système de retraite autour de principes clairs :

- Plus juste et universel
Fin des inégalités entre régimes publics, privés et spéciaux : chaque euro cotisé ouvre les mêmes droits, quelle que soit la profession ou la carrière.

- Plus simple et transparent
Un compte individuel, consultable à tout moment, où chaque euro cotisé correspond à un euro de pension acquis. Où l'on sait à tout moment, à quel montant de pension on a droit.

- Plus libre et adapté aux parcours de vie
Chacun choisit son moment de départ, avec une surcote pour ceux qui souhaitent travailler plus longtemps.

- Une capitalisation accessible à tous avec crédit d’impôt pour les foyers modestes pratiquant la capitalisation, création d’un fonds national de capitalisation (1000 € versés par l’État à chaque naissance: Les Français pourraient financer nos entreprises tout en s’assurant un meilleur niveau de pension).
- Un système à l’équilibre co-construit et durable
Un cadre fixé par le Gouvernement et piloté par les organisations syndicales et patronales sous réserve du respect d’une règle d’or budgétaire.
Une réforme de société, pas une réforme de plus.
Refonder les retraites, c’est restaurer la confiance dans notre pacte social, en finir avec les crises à répétition et bâtir un système lisible, universel et pérenne, adapté au XXIe siècle.

> Libre. Après un an de détention, Boualem Sansal retrouve la liberté qu’il n’a jamais cessé de défendre. Une victoire pour la justice et la liberté d’expression, face à l’obscurantisme. Dans cette lueur, nous n’oublions pas Christophe Gleizes, toujours détenu en Algérie.

> Investir dans nos agriculteurs, notre défense et notre innovation, c’est réaffirmer l’indépendance de l’Europe face aux grands empires qui ne veulent qu'une seule chose : soumettre la France et ses partenaires européens.

 

Gabriel Attal (député, secrétaire général de Renaissance, président du groupe Ensemble pour la république à l’Assemblée nationale)
> Le 13 novembre 2015, l’horreur a frappé la France. 10 ans ont passé, mais l’émotion et le chagrin sont toujours vifs. Nos pensées vont aux victimes, à leurs familles, aux survivants à toutes celles et ceux que cette nuit a marqué à jamais. Merci aux forces de l’ordre, aux soignants, aux secours, aux personnes qui, ce soir-là, ont protégé, soutenu et sauvé. La République n’oublie pas.

> [Suspension de la réforme des retraites / Intervention à l’Assemblée] Dans quelques minutes, l’Assemblée nationale suspendra la réforme des retraites de 2023. Ce vote, que le premier ministre avait annoncé dans sa déclaration de politique générale, est acquis : étant donné la position de la gauche et du Rassemblement national, quels que soient les choix des autres groupes, la réforme sera bien suspendue. Vous connaissez notre position sur cette réforme : nous l’avons promue, nous l’avons défendue de toutes nos forces ; pourtant, aujourd’hui, le groupe EPR s’abstiendra. Ce ne sera pas de gaîté de cœur, mais avec lucidité.
Nous sommes lucides sur les mécanismes qui nous ont amenés là. Si la suspension ou l’abrogation de cette réforme a été demandée, c’est parce que certains ont affirmé qu’elle avait été adoptée dans des conditions non démocratiques. Mais si elle a été adoptée par 49.3, c’est parce que certains, qui la défendaient pourtant pendant la campagne présidentielle, ont ensuite fait le choix de s’y opposer, avant semble-t-il de la défendre de nouveau aujourd’hui.
Nous sommes lucides sur le fait que cette suspension ne sera pas une bonne nouvelle pour l’économie française et pour le budget de la France. Mais nous ne voulons pas nous mettre en travers du compromis trouvé par le premier ministre avec le groupe socialiste ; si la suspension n’avait pas été décidée,
il n’y aurait aujourd’hui pas de gouvernement et pas d’espoir de doter notre pays d’un budget d’ici à la fin de l’année – espoir qui doit nous mobiliser.
Nous sommes surtout lucides sur le fait que le débat que nous avons aujourd’hui relève déjà du passé. Nous sommes en train de discuter de l’opportunité de retirer un morceau de scotch sur un système des retraites qui prend l’eau de toutes parts. Ce ne sont plus les paramètres qu’il faut modifier, mais le système qu’il faut changer.

Avec les députés Renaissance, ceux du groupe Ensemble pour la République, nous proposons de passer à un nouveau système de retraite : un système universel où, quel que soit votre statut –⁠ fonctionnaire, salarié, indépendant –, vous aurez les mêmes droits. Un système libre, débarrassé de l’âge légal de départ, où seule jouera la durée de cotisation : si vous partez très tôt, vous aurez une petite pension ; si vous partez plus tard, elle sera meilleure. Un système productif, qui fait enfin sauter le tabou de la capitalisation dans notre pays et qui permet aux Français de capitaliser tout au long de leur vie pour améliorer leur retraite tout en soutenant notre économie, nos entreprises et l’innovation.
C’est cela qui nous guidera dans ce débat. Il faut cesser les querelles, dépasser les erreurs du passé, préparer l’avenir pour les Français : c’est la conviction de mon groupe, notre seule boussole. (

> Le Rassemblement national vient de voter pour tuer l'investissement dans nos PME. Après avoir voté 34 milliards d'euros d'impôts en plus depuis le début de l'examen du budget, le RN augmente encore les impôts des Français en votant avec LFI la suppression du dispositif Madelin, qui permet aux Français d'investir dans nos TPE et PME. Evidemment, nous ferons tout ce qui est possible pour rétablir ce dispositif vital pour nos entreprises et notre économie. Mais avec ce vote, la ligne économique du Rassemblement national est de plus en plus claire : ils sont l'ennemi de l'économie et l'ennemi des entreprises.

 

Agnès Pannier-Runacher (députée)
> 13 novembre 2015. Dix ans déjà. Je pense aux victimes, aux survivants, à tous ceux qui ont fait face à l’horreur. Douleur et dignité. Défendre nos valeurs républicaines et notre liberté demeure un combat de chaque instant.

 

Thomas Cazenave (député)
> Le 13 novembre 2015, la barbarie a frappé et arraché 130 vies. Dix ans plus tard, ce souvenir sombre reste gravé dans nos mémoires. Face à l’horreur, notre réponse a été celle de l’unité, de la résilience et de la fraternité. Nous n’avons pas cédé. Nous n’oublions pas.

 

Jean-René Cazeneuve (député)
> [RN] Derrière le vernis «pro-business», les vieux réflexes : décourager l’investissement au détriment de ceux qui entreprennent. Toujours les mêmes.

 

Olivia Grégoire (députée)
> Dix ans après, on ne trouve toujours pas vraiment les mots. On se contente d’être là et de penser à ceux qui furent assassinés par le terrorisme et ceux qui portent encore cette nuit dans leur chair. La mémoire ne faiblit pas. Elle reste, tenace, dans le cœur de chacun.

> «Le RN l'ami des PME»? Faux. Ils viennent de voter contre une mesure qui aide à financer nos PME. Et ils acceptent une seconde délibération qu'ils ont eux même, par le passé, critiqué comme «antiparlementaire» Vous cherchez de la cohérence ? Au RN, c’est peine perdue.

> Les députés RN votent contre l’investissement en fonds propres. Le RN met clairement en danger les investissements dans nos PME notamment, main dans la main avec LFI. C’est la survie de l’IR PME qui est en jeu. Pour des amis des entreprises, vous repasserez!.

 

Prisca Thevenot (députée)
> Dix ans après le
13 novembre, la mémoire ne peut être qu’un refuge: elle doit être un moteur. L’islamisme tue encore, sous des formes multiples, et progresse jusque dans nos institutions. L’entrisme prépare la terreur. Il faut commémorer, mais surtout combattre, lucidement.

> Le RN frappe encore … nos entreprises Ils viennent de supprimer avec la France Insoumise le dispositif Madelin, un coup dur pour nos PME et l’investissement. Pour ceux qui croyaient encore que le RN était « pro-entreprises »… réveillez-vous.

 

Pieyre-Alexandre Anglade (député) 
> Le 13 novembre 2015 la France basculait dans l’horreur. Dix ans après nous n’oublions pas et l’émotion reste la même. Je pense ce matin aux victimes, aux blessés et à leurs proches. Face au terrorisme nous ne céderons rien de notre unité, de notre liberté et nos valeurs.

> L’Assemblée vient de suspendre la réforme des retraites. Ce vote est un grave recul et dégrade plus encore la situation. Il est urgent désormais de bâtir un nouveau système universel, libre, juste et pérenne.

> A l’Assemblée nationale le RN et LFI s’attaquent à la contribution française au budget européen. Ensemble ils défendent un Frexit masqué. Refuser la contribution, c’est isoler la France en Europe ! Nous nous y sommes opposés.

> Face aux menaces économiques, géopolitiques et à la guerre sur notre continent, le budget européen est un levier de puissance et de souveraineté. La contribution française n’est pas superflue, elle est la condition de notre influence et de notre indépendance.

> [Contribution au Budget de l’UE / Intervention à l’Assemblée] Alors que nous débattons depuis plus de trois semaines du budget de la France, nous abordons enfin sa dimension européenne à travers le versement d’une contribution française plus importante que jamais. Plus importante que jamais, car face à la multiplication des menaces, au décrochage de nos économies par rapport à celles des États-Unis et de la Chine, au durcissement des relations commerciales, aux défis géopolitiques, à la guerre sur notre continent, le budget européen constitue plus que jamais un levier de puissance et de souveraineté indispensable. Pourtant, après avoir écouté certains des précédents orateurs, ceux qui suivent la séance de cet après-midi pourraient avoir le sentiment que nous versons notre contribution à une entité abstraite et en quelque sorte dans le vide, que l’argent de la France serait perdu ou dilapidé.
Disons-le, à cette tribune, très clairement : rien n’est plus faux. Cette contribution est au contraire la condition de notre influence. Elle garantit un soutien à nos agriculteurs, elle nourrit le développement de notre défense européenne, de notre industrie, de notre innovation, en somme de tout ce qui fait l’indépendance de la France, celle de ses voisins, face aux grands empires désireux d’une seule chose : soumettre notre pays et ses partenaires européens. C’est pourquoi, étant donné l’importance du moment que nous vivons, notre contribution au budget européen doit être défendue avec la plus grande détermination –
 comme vous l’avez fait, monsieur le ministre –, préservée parce qu’elle nous protège, nous permet de réduire nos dépendances, nous rapporte beaucoup plus que les petits calculs comptables qui nous ont parfois été présentés.
Monsieur le rapporteur spécial de la commission des finances, vous jouez normalement un rôle important dans le débat budgétaire ; or vous avez fait le choix de dénigrer, de remettre en cause la contribution française. Si ce que vous souhaitez se produisait, nous en paierions très concrètement les conséquences.  Abaisser artificiellement l’évaluation de notre contribution, loin du montant que nous devrons verser en réalité, serait truquer les grands équilibres du PLF, avec des recettes mensongères. Refuser de la verser cette année serait contrevenir à nos engagements européens et prendre le risque que nos agriculteurs, nos régions, nos entreprises ne puissent percevoir les fonds européens auxquels ils ont droit. Ne plus la verser serait exposer la France et les Français au mieux à des sanctions, au pire à la sortie de l’Union, n’en déplaise à ceux qui prétendent désormais l’inverse. Nous devrions être fiers de contribuer à cette Europe qui nous protège, qui reste notre meilleure alliée dans ce monde brutal et de plus en plus inquiétant.

 

Violette Spillebout (députée)
> Il y a dix ans, le terrorisme frappait Paris et plongeait notre pays dans une nuit que nous n’oublierons jamais. Nous n’oublions aucun visage, aucun nom, aucun geste de courage du 13 novembre. Cette mémoire nous unit, nous guide et nous oblige.

 

Marie Lebec (députée)
> 13 novembre 2015. Dix ans après les attentats qui ont endeuillé Paris et la France, honorons la mémoire des 130 vies volées et des centaines de blessés du terrorisme cette nuit-là. Leur souvenir nous engage à poursuivre la lutte contre l’obscurantisme et à défendre la liberté.

> Aider nos PME à innover et se développer ? C'est non pour le RN qui vient de voter la suppression du dispositif Madelin. Ce mécanisme permettait aux particuliers d'investir dans nos startups et TPE. Encore un coup dur pour notre économie.

 

Paul Midy (député)
> Il y a dix ans, le 13 novembre 2015 , notre pays était frappé en plein cœur. Des terroristes islamistes ont assassiné 132 personnes et en ont blessé des centaines d’autres près du Stade de France, sur les terrasses parisiennes et dans la salle du Bataclan. Ce soir-là, c’est notre liberté qu’on a voulu faire taire. C’est notre jeunesse, notre musique, notre joie de vivre qu’on a voulu faire disparaître. Dix ans plus tard, l’émotion demeure intacte. Mais ce souvenir ne doit pas seulement nous rassembler dans la peine, il doit aussi nous rappeler la promesse que nous avons faite à ce moment-là : ne jamais céder. Ne jamais céder à la peur. Ne jamais céder à la haine. Le combat n’est pas terminé : celui contre le terrorisme, contre l’obscurantisme, contre tout ce qui tente encore de fragiliser notre pacte républicain. Dix ans après, la douleur reste. Mais la France, elle, reste debout.

> Un objectif : donner à la France un budget avant Noël, car le coût de l’instabilité se chiffre en milliards. Nous devons trouver un compromis et sortir des postures, pour l’intérêt général, tout en restant fidèles à nos convictions.

>Députés LFI, députés RN, On ne sauvera pas la France en empilant les taxes ! Depuis le début des débats budgétaires, l’Assemblée nationale a voté des milliards d’impôts supplémentaires : CDHR Barnier, taxe holding, CSG patrimoine, élargissement de l’IFI… Mais qu’est-ce qu’il vous faut de plus ? Non, on ne sauvera pas la France en écrasant le pays sous les impôts supplémentaires. On la sauvera en travaillant plus, en innovant, en faisant de la croissance et en libérant nos forces économiques. On est clairs : un compromis pour avoir un budget. Une explosion fiscale, c’est non !

 

Constance Le Grip (député)
> Il y a 10 ans, la barbarie islamiste nous frappait en plein cœur. Sport, musique, fête, ce que nous aimons et qui constitue notre identité, notre civilisation, étaient tragiquement attaqués par des terroristes au nom d'une idéologie mortifère. Ne cédons rien, poursuivons ensemble le combat contre l'islamisme !

> Dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale pour défendre la contribution française au Budget de l'Union européenne ! Oui nous sommes l'un des pays fondateurs du projet européen et nous entendons poursuivre notre destin européen ! Oui nous respectons les engagements pris envers nos partenaires européens et envers nos institutions européennes communes ! Oui nous sommes conscients de tout ce que nous apporte l'appartenance à l'Union européenne : à nos agriculteurs, nos entreprises, nos régions, nos chercheurs, nos étudiants et apprentis ... Et l'espace de paix, de liberté et de démocratie que représente l'Union européenne est notre meilleur bouclier contre les puissances autoritaires et dictatoriales qui s'en prennent à nos valeurs et nos intérêts.

> [Contribution au Budget de l’UE / Intervention à l’Assemblée] La contribution française au budget de l’Union européenne, évaluée dans le projet de loi de finances initial à 28,8 milliards d’euros, connaît cette année une hausse de 5,7 milliards d’euros par rapport à l’année dernière. C’est une progression significative qu’il convient toutefois de remettre en perspective. Elle résulte essentiellement d’un effet de rattrapage dû à l’accélération des dépenses de la politique de cohésion, alors que nous approchons de la fin de la programmation budgétaire du cadre financier pluriannuel.
Elle résulte également de la montée en puissance de nouvelles politiques européennes, que nous soutenons : la solidarité envers l’Ukraine, la réponse commune au défi migratoire et les investissements dans les technologies d’avenir. Alors que les eurosceptiques et les tenants –
 assumés ou déguisés – du Frexit se focalisent sur le solde net et disent n’importe quoi sur le montant de la contribution française, je souhaite rappeler quelques chiffres.
Le solde net, c’est-à-dire la différence entre ce que nous versons au budget de l’UE et ce que nous en retirons, est descendu à 7,9 milliards d’euros. Il est plus bas que le solde de l’année dernière. Nous sommes désormais le premier bénéficiaire en volume du budget européen.
Nous avons reçu 16,5 milliards d’euros de retours. C’est près de 10 milliards d’euros pour nos agriculteurs : la France est le premier bénéficiaire de la PAC. C’est 4 milliards d’euros pour nos entreprises et nos régions. C’est 1 milliard d’euros pour les transports et les étudiants qui bénéficient du programme Erasmus. C’est 3,4 milliards d’euros pour la recherche et l’innovation ainsi que pour le financement de notre programme spatial.
En plus de cela, que nous recevons directement du budget de l’Union, la France est le premier bénéficiaire du plan de relance NextGenerationEU, qu’au sortir de la pandémie nous avons instauré ensemble : sont fléchés vers notre pays près de 40 milliards d’euros, dont nous avons déjà consommé quelque 85 % au titre de la rénovation des bâtiments, des biotechnologies, de la formation professionnelle. Enfin, nous sommes également les premiers bénéficiaires, pour un montant de 12,6 milliards l’année dernière, des investissements menés dans le cadre de la BEI et du Fonds européen d’investissement (FEI).
Ce sont ces chiffres, ces faits qu’il faut garder à l’esprit lorsque l’on évoque l’appartenance de la France à l’Union européenne ; mais par-delà le débat budgétaire ou comptable, notre appartenance à ce projet de société, à cet espace de paix, de liberté, de démocratie, fonde en retour notre identité –
 à nous, pays fondateur de l’Union. C’est bien cela dont il s’agit. Je vous invite donc à adopter en l’état l’article 45 du PLF pour 2026.

 

Daniel Labaronne (député)
> Il y a dix ans, notre pays était frappé en plein cœur. Nous n’oublierons jamais les victimes du 13 novembre 2015, ni le courage de celles et ceux qui ont porté secours cette nuit-là, face à l'horreur. Devant la la barbarie, notre République a tenu bon. La France se souvient.

> Pour montrer patte blanche au Medef il y a du monde, mais concrètement ça donne quoi ? Le RN supprime le dispositif Madelin, outil indispensable à l'investissement dans les PME qui font vivre nos territoires !

 

Nathalie Coggia (députée)
> 13 novembre 2015. Dix ans. L'horreur et la barbarie qui s'abattent sur Paris. 130 vies fauchées. Nos pensées aux victimes, à leurs proches, aux survivants. Cette date nous rappelle pourquoi nous nous battons. Pour notre liberté. Pour nos valeurs. Ni oubli, ni pardon.

 

Olga Givernet (députée)
> 13 novembre 2015. Dix ans après, nos pensées demeurent auprès des victimes, de leurs proches, et de toutes celles et ceux qui ont fait face à l’inimaginable. La douleur reste vive, la mémoire intacte. N’oublions jamais.

 

Charles Rodwell (député)
> 13 novembre 2015 - 13 novembre 2025 Dix ans après, la France rend hommage aux 132 personnes assassinées par la barbarie islamiste, aux centaines de blessés et à leurs proches. Nous saluons le courage sans faille de nos policiers, de nos soignants et de tous ceux qui sont intervenus au Bataclan et sur tous les théâtres d’horreur que la France a récemment connus sur son sol. En leur mémoire, nous continuerons de mener sans le relâche le combat, sur tous les fronts, pour renforcer la sécurité des Français et protéger notre démocratie contre la barbarie.

 

Caroline Yadan (députée)
> Il y a dix ans, la France était frappée en plein cœur. Ce soir-là, la barbarie du terrorisme islamiste fauchait 132 vies et blessait des centaines d’autres, plongeant la Nation dans l’effroi. En ce jour d’anniversaire tragique, nous nous inclinons avec une émotion intacte devant la mémoire de celles et ceux qui ne sont jamais rentrés chez eux. Nous pensons à leurs familles, à leur douleur, à leur courage ; à ces dix années traversées avec l’absence, le manque, l’irréparable. Nous pensons aussi aux survivants : à leur combat quotidien pour se reconstruire, aux blessures visibles et invisibles qui ne disparaissent jamais vraiment. Nous rendons hommage à nos forces de sécurité, aux secours, aux soignants, à toutes celles et ceux qui, face à l’horreur, ont répondu par la maîtrise, le dévouement et le courage. Face à la barbarie, la France a opposé ce qu’elle a de plus précieux : l’unité et la solidarité. Se souvenir, c’est entourer les victimes et leurs proches, leur dire que nos pensées les accompagnent toujours. Se souvenir, c’est continuer à défendre, sans trembler, nos valeurs, nos libertés, notre humanité face à une idéologie qui cultive la terreur et la mort. Se souvenir, c’est affirmer que, malgré la violence et la douleur, la République tient debout. Aux victimes du 13 novembre 2015 : nous ne vous oublierons jamais.

 

Laure Miller (députée)
> Impossible d’oublier où j'étais lors des attaques terroristes du 13/11/15. 10 ans après, je pense aux victimes, aux familles, aux forces de l’ordre, aux secours. Nous leur devons de continuer à mener le combat contre le terrorisme islamiste et ceux qui veulent abîmer nos valeurs.

 

● MoDem 
> Il y a dix ans, la France était frappée pour ce qu’elle est : libre, joyeuse, fraternelle. En ce 13 novembre, nous pensons aux victimes, à leurs familles et aux héros : pompiers, soignants, policiers, citoyens qui dans l'horreur ont fait face.

> concernant la suspension de la réforme des retraites adoptée en 2023, les députés MoDem se sont majoritairement abstenus.
Une réforme reste nécessaire à l’équilibre de notre système par répartition et à la soutenabilité de nos finances publiques. Mais nous savons aussi que la France doit éviter une crise politique et budgétaire.
Cette abstention traduit un esprit de responsabilité : préserver la stabilité du pays, tout en rappelant que le défi du financement des retraites demeure.

> La réforme des retraites était aussi nécessaire qu'imparfaite. Mais la vraie question reste : Les jeunes d'aujourd'hui auront-ils une retraite ?

> Le Mouvement Démocrate salue la libération de Boualem Sansal et remercie la diplomatie Française et Allemande d’avoir œuvré à sa libération. Défendre l’art, la liberté et la dignité humaine, c’est défendre la démocratie. Nous restons mobilisés pour la libération de Christophe Gleizes, toujours détenu.

 

Marc Fesneau (député, président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale)
> Dix ans ont passé, mais nous n’oublions pas. Les morts, les blessés des âmes et des corps, les forces de sécurité et de secours et tous ceux qui, ces jours-là, ont été à la hauteur de notre humanité commune. Le Bataclan, les terrasses, le Stade de France : ces lieux où l’horreur islamiste a frappé notre pays. Avec un seul objectif : terroriser et diviser. Notre unité, notre résistance collective, notre défense de la République et la lutte implacable contre les semeurs de haine restent plus que jamais la seule réponse. Vive l’unité de la Nation.

> [13 novembre 2015] Si nous avions un événement de même nature aujourd'hui, sans doute la société française réagirait avec moins facilement de résilience. 

> Sans doute s'est éloigné le risque d'un attentat organisé depuis l'extérieur avec de multiples ramifications. En revanche, les démarches ou les dérives individuelles sont beaucoup plus difficiles à contrôler. 

> [Suspension de la réforme des retraites / Intervention à l’Assemblée] Le groupe Démocrates s’abstiendra très majoritairement sur le vote de l’article 45bis visant à suspendre la réforme des retraites. Par ce choix, nous entendons ne pas faire obstacle au compromis recherché par le gouvernement, tout en rappelant que ce compromis ne saurait se faire sans vigilance, ni au prix de nos convictions sur la question des retraites.
Nous ne pouvons faire abstraction de la réalité des chiffres. C’est pourquoi nous demeurons dubitatifs face à une suspension décidée sans présenter d’autre solution, au mépris d’un examen lucide de la situation –⁠ notamment financière – et au détriment des jeunes générations.
Notre démographie a changé : 4 actifs pour un retraité à la sortie de la guerre, moins de 1,7 aujourd’hui. Au cours de la même période, l’espérance de vie a augmenté de près de 20 ans. Seulement 39 % des 60-64 ans sont en activité en France, nettement moins que partout en Europe.
Notre conviction n’a pas changé : il est nécessaire de réformer notre système. C’était l’objet même de la réforme des retraites, mais aussi du conclave, dont on ne peut que regretter qu’il n’ait pas abouti. Il faut bien le reconnaître : nous ne sommes pas parvenus à faire accepter cet effort nécessaire par les Français.
Pourtant, nous devons regarder lucidement la réalité des comptes ; cette suspension ne permettra en rien de franchir le mur de nos difficultés. C’est cette responsabilité qui demeure, plus que jamais, celle de notre groupe, et qui sera, tôt ou tard, celle de tous ceux qui aspirent à exercer des responsabilités dans notre pays.

> La politique, ce n'est pas dresser les gens les uns contre les autres, c'est au contraire essayer de rassembler un peuple. 

> Je refuse d'entrer dans les querelles internes. Mais la présidentielle occupe trop d’esprits. Samedi, nous avons su adopter une partie du budget de la Sécurité sociale : preuve qu'un chemin existe. Sortons des postures médiatiques. J'assume de défendre la voie du compromis.

> La France insoumise, continuellement depuis qu'elle est émergée sous la houlette de Jean-Luc Mélenchon, ne cherche qu'à faire monter la querelle entre les Français.

> La volonté de Jean-Luc Mélenchon est toujours la même: dans chaque évènement de la vie, fracturer, fracturer, fracturer, il en restera toujours quelque chose. C'est le fonds de commerce et la stratégie de l'affrontement: tout est conflictualisable. C'est extrêmement toxique et dangereux pour la société.

> suspension de la réforme des retraites, mercredi soir: "Nous n'étions pas favorables à la suspension. En même temps, nous l'avons laissé passer car c'était le cadre de l'accord de non censure et la volonté de compromis du premier ministre. On ne va pas passer notre temps à s'opposer à tout et à ne pas faire la part du chemin qu'il faut faire. Mais cela m'oblige tout de même à dire que nous n'avons rien résolu.

> J'aimerais bien qu'on puisse parler de la dépense. C'est fascinant de voir comment dans ce pays on se cache derrière son petit doigt ou derrière le mur quand il s'agit de parler de la dépense. Dans un processus législatif, vous avez une première lecture, une lecture au Sénat, une deuxième lecture : il y a de quoi élaguer et revenir à la raison.

> La stabilité politique se fait trop souvent au détriment de la stabilité économique. Les acteurs économiques aiment bien aussi la stabilité.

> Ce Budget risque d’être un peu orphelin de parents, c’est-à-dire que personne ne viendra assumer la paternité ou la maternité du bébé.
Le mieux ce serait que chacun assume sa paternité, si je peux dire, et accepte un Budget, mais ça nécessite de faire des pas les uns vers les autres. 

 

Perrine Goulet (députée)
> Dix ans ont passé. La douleur, elle, n’a jamais quitté personne. Le 13 novembre, ce sont des vies fauchées. Des enfants sans parent. Des parents sans enfant. Des proches qui revivent, chaque année, la même nuit, la même absence. Aujourd’hui, une pensée immense pour eux.

> C’est une belle nouvelle. Souhaitons à Boualem Sansal de vite retrouver ses proches. N’oublions pas Christophe Gleizes qui est encore détenu en Algérie.

 

Erwan Balanant (député)
> Il y a 10ans nous avions basculé ds l'horreur. Mais pr certains c'était surtout le 1er matin sans un proche. Ttes mes pensées pr les victimes & leurs proches Ns ne remercierons jamais assez les forces de l'ordre, soignants & sapeurs-pompiers qui ont tenté de sauver et de soigner

 

Bruno Fuchs (député)
> Il y a 10ans la France plongeait dans la nuit du
13 novembre Le terrorisme islamiste frappait notre pays, marquant à jamais nos vies, nos mémoires. En ce jour de commémoration, pensées pour victimes, leurs proches, et celles et ceux qui ont courageusement porté secours et protection.

> J’ai voté la suspension réforme des retraites. Réforme mal née, adoptée sans vote du Parlement, dont le financement à long terme n’est pas assuré, et qui doit mieux prendre en compte les carrières. Cela nous laisserait jusqu’en 2027 pour bâtir un modèle porteur de cohésion sociale.

> Boualem Sansal gracié ! C’est un immense soulagement et une grande joie. Assurément, le climat d’apaisement recherché ces dernières semaines commence à produire ses premiers effets.

> [Contribution au Budget de l’UE / Intervention à l’Assemblée] Notre pays, membre fondateur de l’Union européenne, en est le deuxième contributeur, après l’Allemagne et devant l’Italie. Le prélèvement sur recettes au profit de l’Union reflète la majeure partie de notre effort national pour le budget communautaire.
Tendanciellement, cette contribution française est en progression depuis vingt ans et sa part s’accroît dans les recettes fiscales de l’État. Son montant net a été multiplié par deux en quarante ans, pour atteindre 8,3 % dans le PLF pour 2026. Nous devons y voir une ambition constante et pérenne de notre pays en faveur de la construction européenne et de la consolidation des acquis de l’Union.
Ne nous y trompons pas : contrairement à ce que voudraient faire croire certains discours faciles, qui relèvent d’un populisme un peu simple, la France a beaucoup plus à gagner avec l’UE qu’elle n’a à dépenser pour son financement.
C’est un investissement particulièrement rentable, qui a de très nombreuses retombées, lesquelles ne sont malheureusement pas mesurables, pour une grande partie d’entre elles. Je le répète donc : les politiques européennes ont des conséquences importantes sur la vie quotidienne de nos concitoyens.
La hausse attendue de la contribution française s’explique par le remboursement du plan de relance européen, l’extinction des rabais consentis auparavant à certains États membres, qui augmente la part contributive de la France, ainsi que l’augmentation structurelle du budget européen et l’évolution du revenu national brut français.
Certains collègues ont déposé des amendements visant à diminuer substantiellement ce prélèvement sur recettes au profit de l’UE. Leur démarche, sous couvert d’interrogations légitimes sur l’efficacité des sommes engagées pour la vie quotidienne des Français, se heurte à des réalités juridiques et diplomatiques –
 le rapporteur général du budget l’a rappelé.
Être européen n’empêche pas d’être lucide sur les imperfections de l’Union européenne. Toutefois, de nombreux pays souhaitent rejoindre l’Europe –
 je pense à l’Ukraine ou au Kosovo, dont j’ai rencontré le premier ministre, il y a une quinzaine de jours – : cela confirme bien l’attractivité de l’Europe.
La commission des affaires étrangères a donné un avis favorable à l’adoption de l’article 45 du PLF, sans modification du montant inscrit pour le PSR-UE. J’invite donc notre assemblée à voter en cohérence avec cette position. Il importe d’être vigilant et d’apporter la contribution nécessaire pour rendre cette Europe plus proche et plus puissante.

 

Maud Petit (députée)
> 13 novembre 2015. Dans les rues, au Bataclan, autour du Stade de France, la barbarie a frappé notre pays avec une extrême violence. Les Démocrates rendent hommage aux victimes et expriment leur profonde reconnaissance envers forces de l’ordre, secours et citoyens mobilisés.

> L'athlète iranienne de taekwondo Hanieh Shariati a été arrêtée pour avoir publié des vidéos d'entraînement sans hijab. Soyons sa voix. Son compte Instagram a été fermé et personne ne sait où elle est détenue. En République islamique, les cheveux et le corps d'une femme sont considérés comme des menaces pour la sécurité nationale.

> Quel soulagement, enfin, à l'annonce de la libération de Boualem Sansal! Une victoire pour la liberté d’expression et la diplomatie européenne !

 

Frédéric Petit (député)
> Hommage à toutes les victimes des attentats terroristes du
13 novembre 2015. Le Stade de France, le Bataclan, les terrasses de Paris, endeuillés... Nous n'oublions pas. Notre devoir : défendre avec acharnement la liberté et la démocratie.

> Poutine ne s'arrêtera pas à l'Ukraine. Il est donc urgent de faire de Skyshield, la protection du ciel ukrainien, un thème majeur de la Coalition des Volontaires. L'Europe doit reprendre l'initiative en Ukraine et Skyshield est la meilleure réponse aux crimes de la Russie.

> Immense soulagement après la libération de Boualem Sansal. Je salue le travail diplomatique qui a permis cette décision des autorités algériennes. Merci à nos amis allemands, pour leurs bons offices. Boualem Sansal va pouvoir retrouver les siens et se soigner maintenant.

 

Geneviève Darrieussecq (députée)
> [13 novembre 2015] Hommage à toutes les victimes. Honneur à tous ceux qui sont intervenus pour sauver, aider, soigner. N’oublions jamais.

 

Sabine Thillaye (députée)
> [Contribution au Budget de l’UE / Intervention à l’Assemblée] Chaque année, le débat concernant le prélèvement sur recettes au profit de l’Union européenne constitue l’un des trop rares moments, monsieur le ministre, où les questions européennes sont évoquées dans cet hémicycle. En 2026, cela a été dit et redit, il est prévu que la contribution française augmente ; il a également été rappelé que cette hausse n’est pas une dérive, mais le résultat d’un rattrapage normal – autrement dit, nous payons parce que l’Union européenne agit.
Nous changeons de monde : une puissance nucléaire a attaqué son voisin européen, le terrorisme –
 le jour est propice à un tel rappel, hélas – continue de nous menacer, notre sécurité économique est fragilisée par les géants mondiaux, nos chaînes d’approvisionnement peuvent être coupées du jour au lendemain. L’Union n’est pas un luxe, c’est une assurance ; aucune nation européenne ne pourrait affronter seule ces bouleversements. J’entends ceux qui disent que nous payons trop à Bruxelles : ce discours constitue l’arme de ceux qui confondent dépense et investissement. À ceux qui réclament de payer moins, je pose une autre question : payer moins et renoncer à quoi ? Aux aides agricoles qui soutiennent nos territoires, qui garantissent le revenu de 260 000 exploitations ? Aux financements pour nos entreprises innovantes ? À la protection du marché unique, qui fait vivre nos échanges commerciaux ?
Investir ensemble est la seule manière de soutenir durablement notre sécurité, notre compétitivité, notre modèle européen. Il est vrai, cependant, que certains États conservent des rabais hérités d’un autre temps ; peut-être le moment est-il venu de corriger ces injustices, de doter l’Union de ressources propres véritables, afin que son budget repose moins sur les contributions nationales. La vraie question n’est pas combien cela nous coûte, mais : voulons-nous encore décider du monde dans lequel nous vivons ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe Dem.)
Si la France veut continuer à peser sur la scène mondiale, elle ne doit pas le faire par seulement 68 millions de citoyens, mais par 450 millions. L’Union n’est pas une dépense, c’est une puissance collective ; c’est dans cette Europe forte, démocratique, unie, que la France reste maîtresse de son destin. Certes, l’Union européenne n’est pas parfaite ; aucune construction humaine ne saurait l’être. Elle n’en oppose pas moins la force du droit à la loi du plus fort. Le groupe Démocrate votera en faveur de ce prélèvement, qui est bien plus qu’une ligne budgétaire : notre meilleure garantie de liberté, de sécurité, de puissance dans un monde de rivalités.

 

 

● Parti radical 

> 13 novembre ; il y a 10 ans, la France était frappée en plein cœur : 132 vies fauchées, des blessés par centaines, une nation meurtrie à jamais. Pensée émue pour les victimes, leurs familles, les survivants. Face au terrorisme, restons unis, fidèles à nos valeurs.

> Le Parti radical salue avec soulagement la libération de Boualem Sansal
Le Parti radical exprime son profond soulagement et sa vive émotion à l’annonce de la libération de l’écrivain algérien Boualem Sansal, dont la détention injuste avait suscité une vague d’indignation en France et à travers le monde.
« Depuis toujours, le Parti radical s’est tenu aux côtés de celles et ceux qui défendent la liberté d’expression, la dignité humaine et la tolérance. Boualem Sansal incarne, par son œuvre et par son engagement, ces valeurs humanistes et universalistes qui sont au cœur de l’identité radicale. » indique Maxime Moumazadeh, secrétaire national à la Défense et aux Armées.
Le Parti radical rappelle son soutien sans faille aux intellectuels, artistes, journalistes et citoyens qui, à travers le monde, font vivre la liberté de penser au péril de leur sécurité. Leur courage éclaire notre humanité commune et rappelle que la liberté n’est jamais acquise : elle se défend, partout et toujours.

« En saluant le retour à la liberté de Boualem Sansal, le Parti radical réaffirme son attachement indéfectible à la démocratie, à la liberté de conscience et à la solidarité entre les peuples. » affirme Nathalie Delattre, présidente du Parti radical.

 

► Autres 
● Commission européenne
Stéphane Séjourné (Vice-président exécutif à la Prospérité et à la Stratégie industrielle)

> Il y a dix ans, les attentats du 13 novembre 2015 frappaient Paris et Saint-Denis. Je pense aux victimes, à leurs proches, à celles et ceux qui ont porté secours. La mémoire reste intacte. Face au terrorisme, notre unité européenne et nos valeurs communes font notre force.

 

● Organisations centristes 
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen) 
> Il y a 10 ans, l’horreur frappait Paris. La France toute entière était plongée dans l’effroi. Le bruit des verres qui trinquent en terrasse, la musique qui résonne dans un concert, les chants de supporters dans un stade : tout cela fut balayé par la violence la plus absolue. 132 vies furent arrachées. Ce vendredi 13 novembre 2015 est devenu un vendredi noir. Un vendredi de douleur qui, aujourd’hui, reste vive. Nous rendons hommage à toutes les victimes de ces attentats, aux centaines de blessés et à leurs proches, qui portent les stigmates de cette nuit d’horreur. Nous rendons hommage aux forces de l’ordre, aux secouristes et aux soignants qui ont fait tant pour notre pays ce 13 novembre et les jours qui ont suivi. Nous nous souvenons de tous les élans de solidarité de la part de la population, véritable lueur durant ce jour sombre. Et nous remercions toutes celles et ceux qui, en Europe comme dans le reste du monde, ont soutenu le peuple français. Ceux qui ont cherché à détruire ce que nous sommes et à semer la haine ont échoué. Fluctuat nec mergitur.

> On entend souvent dire que la France paie trop à l’Europe. Mais l’appartenance à l’Union n’est pas une charge, c’est un investissement dont les retombées dépassent de loin notre contribution financière. 124 milliards d’euros par an — c’est la moyenne des retombées économiques pour la France grâce au marché unique et donc, à son appartenance à l’UE. Des bénéfices colossaux, auxquels s’ajoutent des avantages non économiques majeurs, notamment sur le plan politique, social, climatique ou encore pour notre sécurité. Alors que l'Assemblée nationale examine en ce moment même la contribution française dans le cadre du budget 2026, nous le redisons avec clarté : Nous devons défendre notre contribution nationale. Elle n’est pas une charge, elle est un investissement. Elle n’est pas une ligne de dépense, elle est l’incarnation de notre souveraineté.

> La droite européenne s'est alliée à l'extrême droite, choisissant ainsi l'union des droites au détriment de la majorité pro-européenne de notre hémicycle. Une partie des socialistes, qui a joué avec le feu il y a trois semaines en faisant tomber le compromis qu'ils avaient pourtant soutenu, ont également permis cette issue. Résultat : c'est le devoir de vigilance qui est vidé de sa substance et l'Europe qui perd. Pourtant, nous avons besoin d’un capitalisme responsable, qui allie respect de l'environnement et des droits humains et compétitivité de nos entreprises, avec un cadre simple pour elles et de la prévisibilité.

> Le RN veut vous cacher ses votes. Pour la deuxième fois en un mois, le groupe des "Patriotes" pour l'Europe, où siège le RN, a demandé un vote secret. Cette fois, sur la Loi climat. Qu'ont-ils à cacher aux citoyens ? De quoi ont-ils peur ? Qu'est ce qu'ils refusent d'assumer ? Jordan Bardella et ses élus privent les citoyens de leur droit fondamental de savoir qui à voter quoi. La démocratie, ils la méprisent. Nous déposerons une proposition pour mettre fin au vote secret sur nos législations.

 

Valérie Hayer (députée, présidente)
> Au moment du vote crucial sur le budget de la France pour l’année 2026, nos députés ont assumé l’engagement européen face aux extrêmes europhobes. Nous devons défendre notre contribution nationale. Elle n’est pas une charge, elle est un investissement. Elle n’est pas une ligne de dépense, elle est l’incarnation de notre souveraineté. Elle est notre glaive et notre bouclier dans le monde de la brutalité. Oui, il faut dépenser plus à l’Europe pour dépenser moins en France.

> Mario Draghi nous l’a dit : nous avons un déficit d'investissement en Europe. Et le cadre budgétaire pour les 7 prochaines années a justement vocation à planifier des investissements publics. Parce que la simplification c'est une chose, mais si on ne crée pas le cadre, le bon environnement business pour les entreprises, elles s'en iront quand même. Et vous le savez, Renew Europe a comme première priorité le fonds de compétitivité. Un fonds qui doit permettre d'investir dans les technologies d'avenir, l'IA, le cloud, le quantique ; un fonds qui doit nous permettre de booster la recherche et d'assurer enfin la préférence européenne dans nos marchés publics. La compétitivité, c’est notre indépendance. C’est notre souveraineté.

> Ce midi nous ne voterons pas une simplification. Nous voterons pour savoir quelle sera la majorité du Parlement européen dans les 4 prochaines années : une majorité pro-européenne, ou une majorité constituée d’une union des droites, incluant bien sûr l’extrême droite de cet hémicycle. (…)
Le vote est passé. Il n’a pas respecté le compromis adopté par la commission des affaires juridiques du Parlement européen. Un compromis pourtant plébiscité par les entreprises qui ont bien sûr besoin de simplification, mais aussi de prévisibilité. Et de la mise en œuvre rapide de notre agenda positif sur la compétitivité, celui correspondant au rapport Draghi. Cet agenda, il n’y aura qu’une majorité pro-européenne et pro-business pour le faire passer.

> Le Haut-commissariat à la Stratégie et au Plan se dote d’une antenne bruxelloise. Excellente idée pour renforcer la dimension européenne du Plan. Ravie d’avoir participé hier à l’inauguration de cette antenne avec une première table ronde sur la puissance européenne.

 

Christophe Grudler (député)
> Nous savons tous où nous étions le 13 novembre 2015 à 21h17. 10 ans après, l’émotion reste intacte. Mes pensées émues pour les 133 victimes, leurs proches, et les rescapés. Notre unité reste notre meilleur rempart contre la barbarie. Fluctuat nec mergitur.

> La gestion des déchets nucléaires est un enjeu essentiel et stratégique pour la relance du nucléaire en Europe. Heureux de voir progresser le projet pilote que j’ai initié en 2022 pour évaluer une approche européenne commune. Le dialogue et la coopération sont la clé !

 

Sandro Gozi (député)
> Dix ans après les attaques qui ont meurtri Paris et la France, nous rappelons les vies françaises et européennes fauchées dans nos rues et nos cafés. La barbarie voulait nous faire plier, elle n’a fait que renforcer la France et l’Europe dans la défense résolue de nos libertés.

> L’Europe trace une ligne claire. Plus aucun passe-droit pour les colis à faible valeur. Fini les avantages injustes pour les plateformes étrangères. Nous rétablissons l’équité, protégeons les consommateurs et affirmons notre souveraineté économique. Les entreprises UE d’abord!

> Je souhaite rappeler qu’en 2004, lors de son adhésion, la République de Chypre a rejoint l’UE avec l’intégralité de son territoire. C’est pourquoi, aujourd’hui, nous soutenons les citoyens européens de Chypre, et nous continuerons toujours de le faire à l’avenir.

 

Stéphanie Yon-Courtin (députée)
> 13 novembre 2015 – 13 novembre 2025 Aujourd’hui, nous nous souvenons avec une émotion profonde des victimes des attentats du 13 novembre, et de leurs proches. 10 ans après, la douleur est toujours là, mais la mémoire demeure vivante.

> [13 novembre 2015] Au-delà des hommages et cérémonies, qui sont importants, peu de choses ont changé. Pire, je trouve que l’on tombe de plus en plus dans une logique de radicalité, d’opposition, de communautarisme. Les réseaux sociaux amplifient cela, dès le plus jeune âge. On voit aussi que la menace est toujours bien présente avec l’essor du djihadisme en ligne. À tous niveaux dans la société, on a du mal à se parler, et c’est encore plus vrai sur des sujets comme le conflit israélo-palestinien. (…)
Bien sûr, ça passe par le contrôle des réseaux sociaux où l’on voit des déferlements de haine et de fake news. Mais c’est aussi le respect du socle républicain, fait de droits et de devoirs, et la capacité à s’écouter davantage. Faire corps au-delà des commémorations va demander beaucoup d’efforts. 

> La semaine dernière, la France a découvert avec horreur que des poupées sexuelles d’apparence enfantine étaient en vente sur Shein, accessibles à tous, partout en Europe. L’Europe doit envoyer un message clair : notre marché n’est pas un dépotoir pour la criminalité numérique, ce n’est pas une zone de non-droit ! Et si certaines plateformes persistent à bafouer nos règles, alors oui : l’Europe devra leur fermer la porte. Définitivement.

> 4,6 milliards de petits colis entrent chaque année dans l’UE. Désormais, ils seront taxés ! Une décision clé pour lutter contre la fast fashion, les produits non conformes et la concurrence déloyale. Sous l’impulsion de la France, l’UE défend enfin son marché et sa souveraineté économique.

 

Laurence Farreng (députée)
> Bilan d’une triste plénière à Bruxelles où , pour la 1ère fois, un texte législatif est adopté avec une majorité droite-extrême droite.

 

Valérie Devaux (députée)
> Le 13 novembre 2015, la France subissait l'indicible. L'horreur absolue. 10 ans après, rendons hommage à toutes les victimes, à leurs proches, aux soignants, aux forces de l'ordre, aux civils qui ont porté secours aux blessés, à tous ceux qui ont été impactés par ces attentats tragiques. N'oublions jamais. Ils ont cherché à diviser la France. À la faire sombrer dans la peur. À semer la haine. Ils n'y sont pas parvenus. Fluctuat nec mergitur.

 

Grégory Allione (député)
> Une décennie après la nuit qui a meurtri notre pays, nous portons la mémoire et nous redéfinissons nos valeurs. Liberté, c’est protéger. Égalité, c’est sécuriser chacun, partout. Fraternité, c’est agir ensemble, sans relâche. Face à la barbarie, la République demeure.

 

Nathalie Loiseau (députée)
> 10 ans après, ce que nous devons aux victimes des attentats du 13 novembre, c’est de poursuivre le combat contre le terrorisme islamiste. C’est de retrouver l’unité de la nation et de lutter contre nos fractures. Rester debout ensemble et mettre nos ennemis à genoux.

> Boualem Sansal est libre. Je voudrais remercier et féliciter la diplomatie française et la diplomatie allemande qui ont travaillé de concert à sa libération. Et je voudrais rappeler le sort du journaliste français, Christophe Gleizes, qui est toujours détenu en Algérie. La place d'un journaliste n'est pas en prison. Emprisonner les journalistes, c'est s'en prendre à la liberté d'expression et à la démocratie. Vive la liberté de Boualem Sansal, vive la liberté d'expression.

 

Fabienne Keller (député)
> C’était il y a 10 ans, l’effroi et l’horreur. Paris frappée par le terrorisme islamiste, la France tout entière plongée dans la torpeur. Jamais nous n’oublierons les visages des victimes, les souffrances, le courage et la résilience. Jamais nous n’abandonnerons nos valeurs.

> Je me réjouis de la publication du premier rapport annuel sur la situation de l’asile et de la migration en Europe. Il s’agit d’un pas important dans la mise en œuvre concrète du Pacte Asile et migration. L’effort doit désormais se poursuivre avec la mise en place complète du Pacte avant juin 2026.

> Nous sommes quatre groupes – PPE, S&D, Verts et Renew Europe – à avoir écrit à la Commission et nous prenons acte de ses propositions constructives sur plusieurs points, tels que le rôle des régions, les changements sur la PAC, le rôle du Parlement. Malheureusement, la Commission a gardé la structure contenant les plans nationaux, à laquelle nous ne sommes pas favorables. Nous le regrettons, mais nous souhaitons que les objectifs énoncés soient clairement européens, pour assurer l’accompagnement de politiques à l’échelle européenne.

 

● Personnalités centristes
Clément Beaune (haut-commissaire au Plan)

> Français, Parisiens, nous nous souvenons de chaque seconde de cette nuit d’horreur
13 novembre Le cortège des ambulances à travers Paris, l’attente des nouvelles d’un camarade de classe avant d’apprendre le pire… Nous n’oublierons jamais. Nous penserons toujours aux victimes et à leurs proches. Nous resterons unis.

 

Sarah El Hairy (haut-commissaire à l’Enfance)
> Inacceptable. Que des articles Vinted redirigent vers des sites pornographiques est extrêmement grave. La protection des enfants en ligne ne peut souffrir d’aucune faille.

> Ces dernières heures, l’Assemblée nationale a fait un choix décisif pour les enfants et pour les parents. Une avancée majeure pour la petite enfance, que j'avais appelée quand j'étais ministre, et qui se matérialise enfin dans ce budget.
Avec l’adoption du congé de naissance, la revalorisation des financements pour les crèches et la réforme du complément de mode de garde, notre pays se donne enfin les moyens d’accompagner au mieux les tout premiers pas de la vie. Et il était temps!
- Un congé de naissance mieux partagé En complétant les congés de maternité/paternité, ce congé permettra à davantage de parents d’être présents aux côtés de leur bébé jusqu’à ses 6 mois, période clé pour son développement. Une avancée importante pour l’égalité femmes-hommes !
- Des crèches mieux financées, un service d’accueil de qualité Revaloriser les moyens, c’est donner de l’air aux équipes, sécuriser les parents, soutenir les communes, garantir plus de places sans sacrifier la qualité ni la sécurité des tout-petits.
- Un nouveau complément de mode de garde qui reconnaît l’accueil individuel Le calcul du CMG devient plus juste : revenus, besoins horaires, reste à charge… Les familles monoparentales et celles qui s’appuient sur les assistantes maternelles seront mieux soutenues.
Je me réjouis de voir aboutir ces chantiers que nous portons depuis des années : • congé de naissance • modes de garde • soutien aux parents • valorisation des professionnelles de la petite enfance. Un progrès concret pour les familles.

 

 


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Les commentaires anonymes ne sont pas publiés ainsi que ceux qui seraient insultants ou qui ne concernent pas le Centre et le Centrisme.