Voici une sélection, ce 14 novembre 2025, des propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France à propos de la nomination du gouvernement puis de la démission du premier ministre.
► Emmanuel Macron (Président de la
République)
> [Discours à l’occasion de la cérémonie
d’hommage aux victimes des attentats et l'inauguration du jardin du 13 novembre
2015] Nous voilà, dix ans après. Dix ans après
les attentats les plus meurtriers qu’ait jamais connu la France. Dix ans.
Mais que pèsent ces dix années? Que pèsent les mots devant les douleurs, les
silences? Ce qui est advenu est à coup sûr irréparable.
Vous avez eu des jours muets et des jours aveugles. Des jours de nuits et des
nuits blanches. Des jours où il fallait faire semblant, où il fallait tenir.
Des jours où la vie semblait revenir fugace. Des jours impossibles parce que le
moindre son, la moindre odeur vous faisait revivre à l’identique un passé
toujours présent. Les hurlements dans la musique. Le sang sur l’asphalte,
l’odeur de poudre, les corps. Vos vies suspendues par les poignets, suspendues
au silence. Les téléphones par terre sonnant dans le vide, et affichant des
noms d’êtres aimés, auxquels personne ne décrocherait jamais. L’angoisse,
l’horreur, le deuil.
Ceux parmi vous qui sont tombés, pour ne jamais se relever. Ceux parmi vous qui
se sont relevés, blessés dans leur chair, dans leur âme, avec si souvent la
culpabilité d’être encore là. Ceux parmi vous qui ont été classés parmi les
survivants, mais que la mort avait simplement choisi de frapper plus lentement
ou plutôt d’avertir. Et qui ont eu à revivre. Ceux qui ont perdu ce jour-là
leur enfant, leur parent, leur frère, leur sœur, leur ami, l’homme ou la femme
de leur vie, le père de leur petite fille à naître et leur vie d’avant. Le
corps et le cœur en lambeaux, le visage cousu, puis recousu.
Avec cette question lancinante: pourquoi? On voudrait trouver du sens à ce qui
s’est passé. Mais chacune de vos douleurs est insensée. Injuste. Insupportable.
On vous a dit, parfois, de retourner à la vie normale. Mais rien de normal dans
une vie fauchée dans la fleur de l’âge, dans un enfant qui meurt avant ses
parents, dans un bébé qui naît orphelin. Rien de normal dans cette douleur
larvée, lancinante, ressurgie chaque fois qu’un autre attentat frappait notre
sol, des enfants, des adultes, des forces de l’ordre, des professeurs, de Nice
à Strasbourg, victimes, à nouveau, du terrorisme. Et nous pensons à eux tous,
ce soir, le cœur serré. Au lendemain des attentats, vous avez fait l’épreuve de
la normalité impossible. La tranquillité impossible. La vie impossible, et la
vie, pourtant.
Ceux qui haïssent ne crieront jamais plus fort que ceux qui aiment. Le soir du
13 novembre, les assassins ont trouvé plus courageux, plus combatif qu’eux.
Ces forces de l’ordre qui sont intervenues, les gendarmes montés du Stade de
France, les policiers du quartier du Bataclan, les deux hommes de la BAC qui en
quelques minutes ont ouvert le feu et atteint un terroriste, arme de poing
contre kalachnikov. Ces hommes de la BAC 75, de la Brigade de Recherche et
d’Intervention, du Raid en appui, tous ceux qui ont envoyé à leur famille ce
soir-là des messages d’amour qu’ils pensaient devoir être les derniers, et qui
y étaient prêts.
Ces policiers intervenus dans les colonnes Alpha et Bravo pour neutraliser les
assaillants, et qui seront élevés dans la Légion d’Honneur en témoignage de la
reconnaissance particulière de la Nation. Ces policiers municipaux arrivés les
autres sur les terrasses, prenant tous les risques. Ces stadiers qui, à
Saint-Denis étaient là aux avants postes et ont tenu. Ces médecins, ces
infirmiers et infirmières, ces aides-soignants projetés soudain dans ces
paysages de guerre comme ils n’avaient jamais cru possible d’en voir. Ces
secouristes, démineurs, sapeurs-pompiers, ces élus, ces agents, ces membres de
la police scientifique et des équipes médico-légales, tous ceux qui ont traqué
sans relâche le commando des terrasses. Chacune et chacun, services de
nettoyage, gardiens et gardiennes, passants, serveuses et serveurs, chacun à sa
place.
Celui qui a aidé à les débusquer, celle qui ensuite a aidé, au risque de sa
vie, à les repérer, assumant le seul choix qu’il fallait faire, oui celle à qui
nous devons une reconnaissance plus grande encore.
Ces hommes et ces femmes cachés au milieu des corps sans vie qui ont tenu la
main d’un inconnu, en silence, pour qu’il ne se noie pas dans la peur. Cet
homme qui par deux fois a traversé la salle du Bataclan lorsque les tirs ont
éclaté pour ouvrir les sorties de secours latérales. Cet autre qui a évacué les
chanteurs et les a poussés dans un taxi. Cette femme qui a ouvert sa porte à
vingt personnes ensanglantées, et tant d’autres personnes comme elle, ouvrant
plus que leur porte, leur cœur.
Cet homme qui est descendu dans la rue avec sa trousse de secours en entendant
les coups de feu, cet homme torse-nu, parce qu’il avait utilisé d’abord le
matériel de sa trousse pour faire des garrots, puis sa ceinture, puis, n’ayant
plus rien, avait ôté sa chemise et l’avait déchirée en morceaux pour continuer
de sauver.
Et notre État qui a tenu, monsieur le Président de la République, monsieur le
Premier ministre, monsieur le ministre de l’intérieur, et les jours et les
nuits. Et à vos côtés, les préfets, tous les services de l’Etat, madame la
maire de Paris, mesdames et messieurs les élus, tous unis et inébranlables. Nos
services judiciaires, magistrats, avocats, greffiers, tous et toutes qui ont
tenu pendant toutes ces années puis pendant tant de mois la plus grande
audience criminelle de notre histoire, ce procès aux centaines d’avocats, aux
milliers de parties civiles.
Et nos associations qui ont tenu, qui se sont levées, comme vous venez de le
décrire l’un et l’autre à l’instant. Avec le soutien de la délégation
interministérielle d’aide aux victimes, pour faire entendre leurs voix, ne
laisser personne. Et ces milliers de Français qui ont marché, et la statue de
la République couverte de bougies, de fleurs et de paroles d’amour.
Oui, Oui les terroristes ont trouvé beaucoup plus courageux qu’eux. Paris a
tenu, vous avez tenu, la France a tenu, la République a tenu, dans l’urgence,
par la fraternité, par la justice, par la vérité, par l’amour de la vie, nous
avons tenu et chacun y a joué son rôle.
Vos vies qu’ils avaient niées, réduites au statut de chose, voilà qu’elles
étaient devenues nos vies. Universelles.
Ces terroristes islamistes ne vous en voulaient pas à vous, individuellement.
Ils n’en voulaient pas à vos enfants, ils n’en voulaient pas à vos proches. Ils
en voulaient à la France. Ils nous en voulaient d’être français. Ils en
voulaient à une manière d’être au monde, teintée d’enracinement et
d’universalisme. Un monde où la femme est l’égal de l’homme. Un monde où l’on
rencontre l’autre dans sa différence, on le considère à visage découvert, face
à face, où chacun peut penser ce qu’il veut et dire ce qu’il pense, jouer la
musique qui lui chante, exprimer la foi qui l’anime, ou l’absence de foi,
protégés par la laïcité. Un monde où Voltaire le dispute à Molière. Un monde de
culture où l’on chante, où l’on danse, où l’on aime le théâtre. Quand des
terroristes veulent frapper la démocratie et la liberté, c’est la France et
Paris d’abord qu’ils prennent pour cible.
Ce soir-là ils ont frappé des lieux de sport, de convivialité, d’art, des lieux
où se brassaient les âmes. Des lieux de liberté. C’est parce que vous étiez des
enfants de cette France libre, parce que vous veniez d’elle, ou parce que,
étrangers, vous étiez sur son sol, que vous êtes tombés. Vous veniez de
dix-sept pays, mais aux yeux des meurtriers, vous étiez tous enfants de France.
Au lendemain de l’attentat, une femme, avec nous ce soir, a récupéré les effets
que l’homme de sa vie portait sur lui. Parmi les papiers de son portefeuille,
sa carte électorale. Et sur le visage de la Marianne, une goutte de sang avait
roulé, comme la trace d’une larme.
Les disparus du 13 novembre ne sont pas simplement des victimes de la haine, ni
d’une abstraction vague. Les concepts n’ont pas de main. Ils ont été tués par
des terroristes, porteurs d’une idéologie islamiste identifiée, active,
structurée en réseaux, en zones d’influence, avec ses codes et ses modalités
d’action, désireuse d’annihiler la vision de l’humanité que porte notre pays,
par son histoire, son action présente et sa vision de l’avenir.
Ce djihadisme projeté, nous avons tout fait pour l’endiguer, le juguler. Mais
il renaît, sous une autre forme, intérieure, insidieuse, moins détectable,
moins prévisible. À tout moment le terrorisme islamiste projeté peut renaître,
au Moyen-Orient, en Asie Centrale, dans la corne de l’Afrique, ou ailleurs. Et
la vigilance est permanente, en chacun de ces lieux. D’autres formes de
terrorisme émergent, auxquelles nous ne cèderons rien non plus.
Face à cela, notre Nation est garante du combat perpétuel. Mené sans jamais
rogner nos valeurs de justice et de liberté. Elle se porte garante que tout
sera fait pour empêcher toute nouvelle attaque, et pour punir de manière
implacable ceux qui s’y risqueraient. Dans cette décennie écoulée, la Nation
s’est fortifiée. Des mesures sans précédent ont tout de suite été prises
immédiatement, la déclaration de l’état d’urgence, la protection à nos
frontières, puis l’écriture de deux lois qui sont venues adapter le droit à
l’état de la menace, et nous ont permis de lutter dans la durée contre le
terrorisme en protégeant nos libertés publiques. Visites domiciliaires,
dispositions de fermeture de lieux de culte, périmètres de protection, mesures
individuelles de contrôle et de surveillance, autant de barrières mises sur le
chemin des assassins. Programmes de déconstruction des discours radicaux, pour
étouffer dans l’œuf le passage à l’acte, pour éviter sa récidive en prison. Je
sais combien vos associations, combien nombre d’entre vous ont participé à ces
actions.
Les moyens humains de la Direction Générale de la Sécurité Intérieure ont été
augmentés d’un tiers, ses moyens financiers doublés, les effectifs de la
Direction Générale de la Sécurité Extérieure augmentés d’un quart, tandis qu’un
service national de renseignement pénitentiaire a été créé en 2019. Pour
renforcer encore nos services de renseignement, nous avons aussi procédé à la
création d’une Coordination Nationale du Renseignement et de la Lutte contre le
Terrorisme, d’un Parquet national anti-terroriste, renforçant aussi le travail
avec tous les partenaires européens.
Car le terrorisme se joue des frontières. Aussi avons-nous porté le règlement
européen de retrait des contenus terroristes en ligne, désormais adopté, et
travaillé à sevrer le terrorisme de ses financements. Et nous traquons et
continuerons de traquer sans relâche les terroristes à l’étranger au
Moyen-Orient comme au Sahel aussi bien que sur notre sol, endiguant les flux de
retour de Syrie ou d’ailleurs, prévenant les dérives. 85 attentats ont ainsi
été déjoués en dix ans, dont 6 cette année.
Face à l’assaut, nous avons consolidé les valeurs d’une Nation que nous
construisons depuis des siècles, et que nous n’aurons jamais fini de défendre
et nous devons inlassablement poursuivre ce travail de transmission à nos
enfants, d’éducation pour notre jeunesse. Nous devons inlassablement continuer
de faire des républicains.
Personne ne peut garantir, malheureusement, la fin des attentats, mais nous
pouvons garantir que pour ceux qui prendront les armes contre la France, la
réponse sera intraitable. Que nous continuerons ce combat contre le terrorisme
sans relâche et que nous continuerons le combat pour notre jeunesse avec la
même force. Que pas un seul des dispositifs et des droits que vous avez
construits, vous, vos associations, pierre à pierre, ne sera vain. Que pas une
vie ne sera oubliée. Que pas une goutte de vos larmes ne sera perdue.
Non, il n’y a pas de sens, pas de justification à votre douleur. Il n’y en aura
jamais. On ne peut pas donner de sens au 13 novembre. Mais on peut donner un
sens au 14 novembre. À chacun de vos lendemains, à chacun de vos pas, qui mis
bout à bout nous racontent une histoire de courage, d’entraide, de vie. Une
histoire de vigilance, car à toute heure du jour désormais une partie de la
Nation reste aux aguets, du levant au couchant, tendue vers la sûreté de ses
enfants. Une histoire de mémoire, avec notre musée-mémorial du terrorisme, qui,
implanté dans le XIIIe arrondissement, transmettra aux générations de demain
l’histoire de la violence terroriste, de ses victimes et des réactions de nos
sociétés, tournées autant vers le passé que vers l’avenir.
Une histoire d’espérances, un printemps de fraternité, chère Anne Hidalgo, d’un
jardin de fleurs bleues, de fleurs blanches, de baies rouges, qui nous
rassemble autour des noms de ceux qui sont tombés. Symbole de la force de notre
Nation qui, sur le terreau de la mémoire, s’unit, fait bloc et toujours se
hisse à la hauteur des temps. Oui, unis et ensemble. C’est par notre force pour
mener ces combats que nous serons à la hauteur de ces lendemains. Revivre plus
forts encore, porteurs de ce que nous sommes et qu’ils veulent abattre. Chacun
de vos pas, chacun de vos jours depuis 10 ans, porte ce sens et ce qui nous
tient, l’esprit de résistance. Par lui la mort est découronnée. Vos vies
relevées. L’amour de la France consacré.
Ils voulaient semer la mort, vous avez rehaussé la vie.
Ils voulaient nous paralyser par la peur, ils ont décuplé notre vigilance,
l’amour de nos valeurs, notre appétit de vivre.
Ils voulaient diviser et nous nous sommes unis.
Ils voulaient effacer, ils nous ont rappelé que nos combats étaient universels
et nous sommes là et nous tiendrons à vos cotes demain encore pour vous, pour
ceux qui ne sont plus, pour leurs enfants.
Vive la République, vive la France.
> [Discours
sur la stratégie spatiale nationale] (…) Je veux commencer
par saluer les acteurs du spatial français, nos industriels, nos entreprises,
nos sous-traitants, nos startups, nos ingénieurs, l'ensemble, celles et ceux
qui constituent cet écosystème dual essentiel à l'indépendance de la nation. Et
c'est pour moi aussi une grande émotion d'être à vos côtés, Mon général, pour
l'inauguration officielle de ce commandement de l'espace, décidé il y a
maintenant quelques années, bâti dans un temps record et en étant rigoureux et
même au-delà en termes de budget. C'est une étape décisive que nous
franchissons ensemble aujourd'hui, qui vient parachever les décisions
stratégiques prises il y a 6 ans, qui vient faire de ce commandement intégré de
l'espace une réalité pour nous tous.
Depuis en effet 8 ans, nous portons une stratégie française et européenne pour
notre espace. J'avais évoqué au Bourget au mois de juin dernier l'effort de
mobilisation nécessaire, pris des engagements devant la nation le 13 juillet
dernier à Brienne. Et nous avons conjointement, à tous ces travaux français,
mené aussi un partenariat renforcé avec l'Allemagne. Et je salue nos amis
allemands pour avoir un dialogue stratégique commun, une étape importante ayant
été franchie à Toulon à la fin de l'été. Mais en même temps que l’inauguration
de ce Commandement de l'espace et de cette nouvelle étape, je veux ici devant
vous aussi dévoiler les grandes lignes de notre stratégie et les prochaines
étapes de notre action. Ces derniers mois, nous avons élaboré notre Stratégie
nationale spatiale. Je veux remercier le SGDSN pour la rédaction et le travail
de coordination avec l'ensemble des services de l'État compétents. Et c'est une
première que menait un exercice aussi large, aussi interdisciplinaire,
parfaitement dual, et qui prolonge les orientations de la revue nationale
stratégique établie cette année et met à jour la politique spatiale de défense
publiée en 2019.
Cette stratégie était indispensable pour nous donner un cap clair, un
calendrier, une vision, pour garantir notre indépendance, la permanence, le
temps long de l'action de l'État. Je suis venu vous dire aussi ici que
l'indépendance de la France aujourd'hui dépend de sa capacité d'action et de
son indépendance dans le spatial et que si nous voulons garder notre autonomie
pour communiquer, pour observer, pour avoir la maîtrise du suivi du climat,
pour continuer à pouvoir agir et nous défendre, il est indispensable de prendre
des décisions structurantes aujourd’hui ou de poursuivre celles que nous avions
commencées à prendre hier.
Le premier élément de cette stratégie, c'est le spatial de défense et un
élément de lucidité. Il faut se battre pour préserver ce bien précieux. En
effet, l'espace n'est plus un sanctuaire, c'est devenu un champ de bataille. La
présentation qui vient de m'être faite d'ailleurs était éloquente à cet égard.
L'époque de la conquête, pendant des décennies, avait aussi été celle des
normes, en particulier celle du traité sur l'espace de 1967, qui demeure et
doit demeurer le cadre de référence. La France y est profondément attachée. La
France continuera de promouvoir le respect des règles, l'usage responsable de
l'espace, l'adoption de nouveaux principes de conduite, comme récemment le
moratoire sur les tirs antisatellites que nous avons rejoints en 2022.
Il le faut, car notre époque, ne nous le cachons pas, est bien plutôt celle de
la brutalisation de ce nouveau domaine. Des puissances d'agression ont
multiplié en haut des actions irresponsables, illégales, voire hostiles, comme
elles l'ont fait ici-bas, si je puis dire. Nous vivons l'espionnage, par
exemple par la Russie, de nos satellites par des vaisseaux patrouilleurs, les
brouillages massifs des signaux GPS, les attaques cyber contre nos
infrastructures spatiales, les essais de missiles antisatellites, le
développement d'armes antisatellites à effet de zone contre les constellations,
et même la menace russe particulièrement choquante d'armes nucléaires dans
l'espace, dont les effets seraient désastreux pour le monde entier. Je ne suis
pas là exhaustif, mais ceci suffit à montrer combien il y a aujourd'hui, pas
simplement un discours, mais des actions désinhibées et un cadre fragilisé.
Nos compétiteurs ne nous attendent pas et disposent aujourd'hui de capacités
d'action dans l'espace et vers l'espace, en particulier grâce à des armes à
énergie dirigées, lasers entre autres, déployées à la surface terrestre. Ces
actes ne sont pas des hypothèses, ce sont des réalités. Ils visent à nous
priver de notre liberté d'action, à fragiliser notre souveraineté, à remettre
en cause notre supériorité opérationnelle.
Face à cette menace, la France agit avec une stratégie claire, résilience,
réactivité et capacité à agir dans et vers l'espace. Nous nous devons d'être
souverains sur l'ensemble du continuum aérospatial, c'est-à-dire depuis
les couches basses de l'atmosphère jusqu'à l'espace, en passant par la très
haute altitude. Ce continuum, la maîtrise de notre capacité d'action, de
réactivité dans ce continuum est indispensable.
C'est pour cela qu'après avoir transformé l'armée de l'air en armée de l'air et
de l'espace, nous y avons créé le commandement de l'espace. Voilà pourquoi nous
sommes ici. Je tenais à célébrer notre première capacité opérationnelle de ce
commandement de l'espace qui incarne la mise en œuvre de la stratégie spatiale
de défense de 2019. Voilà aussi pourquoi nous avons décidé, dans le cadre de
l'actualisation de la loi de programmation militaire, des marges
supplémentaires réservées au spatial, 4,2 milliards d'euros sur la période
2026-2030, en plus de ce qui avait été programmé.
À ce titre, en matière de défense active, nous déploierons dès 2027 nos
premiers satellites patrouilleur-quêteurs, Orbit guard et Toutatis, pour
surveiller, inspecter et, si nécessaire, contrer les menaces en orbite. Ils
seront complétés par nos premières capacités d'action vers l'espace à base de
lasers et de brouilleurs. Nous accélérons aussi le développement de nos
capacités d'alerte avancée en coopération avec l'Allemagne, le programme Jewel
et nous renforçons notre surveillance spatiale avec le radar Aurore afin de
réduire nos dépendances.
Nous investissons dans des moyens d'action depuis le sol et l'espace en
respectant le droit international, mais sans naïveté aucune. La guerre
d'aujourd'hui se joue déjà dans l'espace et la guerre de demain commencera dans
l'espace. Soyons prêts. Ce sera une condition du succès des opérations
militaires à terre, dans les airs et dans les mers.
Aujourd'hui, nous fixons un cap. La France et l'Europe ne se contenteront pas
de subir les règles imposées par d'autres. Nous les écrirons avec nos alliés
européens pour préserver notre liberté d'accès et d'action dans, vers et depuis
l'espace. Cette coopération dans tous les domaines du jeu est indispensable. De
la même manière que nous tenons à la bonne coopération dans ce domaine avec les
États-Unis d'Amérique, exercice conjoint, partage d'informations, et là aussi
dans tous les domaines du jeu.
Je veux dans ce cadre et à ce titre, saluer aussi la complémentarité, et le
rôle très important autour du commandement de l’espace, évidemment de la DGA,
mais également du CNES, participants de cet effort spatial de défense en tant
qu’acteur central et historique de l’écosystème spatial. Le CNES a donné à la
France sa place à la table des puissances spatiales, avec sa dimension duale
assumée depuis l’origine, et je me réjouis de l’installation du centre
opérationnel du commandement de l’espace à Toulouse. La colocalisation avec le
CNES n’a rien du hasard. L’un et l’autre vont se nourrir mutuellement, innover,
rayonner, coopérer. C’est aussi le lieu du Centre d’excellence spatiale de
l’OTAN. Là encore, cela ne doit rien au hasard. Notre volonté est vraiment de
renforcer cette dualité que j’évoquais, mais d’avoir ce continuum de la
recherche amont jusqu’à la recherche aval, des opérations et des coopérations.
Venons-en maintenant à la stratégie spatiale dans le reste du champ. Au-delà de
la défense, le spatial joue un rôle beaucoup plus large, profondément intégré
au cœur de notre société. Mais tout se tient. Je veux qu’à chaque instant, on
garde le caractère dual comme étant au cœur de notre approche.
Être une puissance spatiale, je le disais en commençant, c’est être une
puissance indépendante. Nos compatriotes doivent en être convaincus. Être une
puissance spatiale, c’est avoir l’ambition d’être dans la compétition. La
concurrence dans la course à l’espace ne se fait plus au niveau gouvernemental
entre 3 ou 4 pays, ce qui fut pendant des décennies, au fond, la structuration
de notre cadre de concurrence, mais elle se fait de manière beaucoup plus large
avec des puissances émergentes, mais aussi avec des sociétés privées qui
accélèrent et créent des dépendances. Les grands cadres de coopération
internationaux sont remis en question. Plusieurs acteurs nouveaux supplantent
des acteurs historiques. La dernière décennie nous a fait connaître ce qu’on
croyait impensable il y a 15 ou 20 ans, avec l’émergence d’acteurs nouveaux, de
catégories nouvelles du jeu que nous avons à coup sûr sous-estimées et qui sont
venus bousculer des positions qui étaient historiquement les nôtres et qui,
d’ailleurs, étaient souvent des avantages européens. Les investissements
publics et privés se démultiplient et l’accélération de ces investissements est
encore à l’œuvre.
Être une puissance spatiale, c’est faire face aussi aux ruptures technologiques
et opérationnelles majeures portées par certains de nos compétiteurs. Ce ne
sont pas les moindres défis, et l’honnêteté me conduit à dire que
l’environnement économique, militaire et stratégique de l’espace a parfois
évolué plus vite que nous. Nous avons pourtant toutes les cartes en main pour
relever ces défis.
En ayant ce message de lucidité pour s’y commencer, cette approche sur la
stratégie spatiale, après avoir parlé du militaire, je veux aussi dire que nous
avons tout pour réussir. Nous avons les compétences, nous avons la maîtrise de
nombreuses technologies, nous avons cette culture duale, beaucoup plus que
d’autres. Nous avons la capacité industrielle, avec des très grands acteurs
industriels qui sont consolidés, et qui ont su avancer. Nous sommes présents
sur tout le marché, du développement des systèmes complexes et ambitieux au
lancement, nous avons une agence spatiale performante, présente sur de
multiples champs d’action. Notre expertise est reconnue, comme le montre notre
participation à de grands programmes en coopération, James Webb, mission scientifique,
mission martienne. Nous avons nos territoires ultramarins, qui sont un
formidable levier, là aussi, et une capacité de relais inédite, qui est dans
nos mains. La France fait ainsi partie des puissances qui comptent dans
l’espace, qui a les cartes pour continuer de le faire, et nous entendons le
rester.
Pour cela, c’est tout le sens de la stratégie nationale spatiale que nous
dévoilons aujourd’hui, qui sera rendue publique. Je ne la défleurerai pas dans
son intégralité, mais je vais essayer d’en donner la substantifique moelle.
Cette stratégie nationale est fondée sur 5 piliers, principalement.
D’abord, l’accès à l’espace. Avoir un accès autonome à l’espace est une
responsabilité collective, pour la France et pour l’Europe. Dépendre d’une
grande puissance tierce ou d’un quelconque magnat du spatial et hors de
question. Suivez mon regard. Très concrètement, cela signifie que nous devons
garantir le maintien et le développement de notre base de lancement, le Centre
spatial Guyanais, et la maîtrise de nos lanceurs, avec Ariane aujourd'hui et
nos futurs lanceurs demain, qui sont les leviers principaux de notre accès
autonome.
Cela veut dire faire monter en cadence l'exploitation d'Ariane 6, dont la
compétitivité doit être améliorée. C'est indispensable. Nous avons sauvé à
Séville, et on était quelques-uns à œuvrer pour cela, cet accès des Européens à
l'espace, en ramenant tout le monde, si je puis dire, dans la maison commune,
mais on doit collectivement continuer d'avoir cette discipline, en regardant ce
qui se fait ailleurs. Si certains acteurs privés fascinent certains et semblent
être très compétitifs, c'est qu'ils ont été massivement aidés par des
programmes d'action publique, d'ailleurs militaires ou privés, et qu'ils ont eu
l'exclusivité des lancements institutionnels. Si les Européens font
différemment, aucune chance que leurs acteurs soient compétitifs sur le marché
commercial. Donc, tous derrière Ariane 6, les programmes futurs. Cela veut dire
développer les futurs lanceurs autour de la réutilisation, la propulsion à bas
coût, la motorisation à forte poussée, qui sont les éléments de rupture et
d'avancée technologique que nous avons identifiés, et là aussi, ne nous
laissons pas dépasser, faire part d'autres. Nos industriels ont un rôle
essentiel, nos organismes de recherche aussi, et le programme France 2030, et
derrière l'ensemble de ces actions. Cela veut dire, enfin, moderniser la base
de Kourou pour en faire un lieu agile, ouvert aux petits lanceurs et à des
partenaires étrangers. Accès à l'espace donc, c'est le premier pilier.
Le deuxième pilier de la stratégie, c'est l'industrie et les compétences. Le
spatial français ne peut être crédible et même souverain qu'avec une industrie
compétitive. Le modèle industriel et commercial doit être repensé de l'amont à
l'aval, de la construction des lanceurs et satellites à la connectivité,
jusqu'aux services digitaux du futur. Il doit être repensé pour s'insérer sur
le marché mondial, sur le plan commercial, mais aussi technologique.
L'écosystème doit former encore davantage une équipe de France en sachant
associer ce qu'on a appelé les acteurs du new space et les
acteurs historiques, sans les opposer aucunement. France 2030 a fait émerger
des acteurs innovants. Nous devons consolider ces forces. On sait que dans
certains segments, il y aura des moments de consolidation. Il faut les
accompagner. Il faut aussi accompagner l'innovation encore à venir et
consolider nos acteurs en présence.
Il faudra se doter d'une politique nationale des compétences spatiales à
horizon 2040, qui est maintenant ce que nous devons continuer de décliner pour
être au rendez-vous des besoins de tous nos acteurs. La bataille des
compétences étant, là aussi, une bataille décisive.
Troisième pilier, les capacités stratégiques et de défense. J'en ai parlé
longuement au début de mon propos. Je n'y reviendrai donc pas, mais c'est ce
que j'évoquais dans le premier point.
Quatrième pilier, la science et l'exploration. Le spatial est une source
infinie de connaissances et de compréhensions. Pour comprendre le réchauffement
climatique — cadre de beaucoup de programmes engagés par le CNES, en lien avec
d'autres, au moment d'ailleurs où certains se retirent — pour comprendre
l'origine de l'univers et tant d'autres éléments clés, les programmes de
recherche en matière spatiale sont clés. C'est indispensable. Il s'agit aussi
de porter la voix de la vérité pour tous dans un moment où la raison, la
science, les règles du débat démocratique sont attaquées. C'est aussi un
élément de souveraineté et d'indépendance que de continuer de défendre la
science et l'exploration en matière spatiale, là où certains coupent les
programmes lorsque les sujets de recherche ne les arrangent pas.
L'exploration spatiale est un symbole d'espérance pour notre humanité commune.
J'ai à côté de moi un symbole vivant, si je puis dire, de ces expériences. Je
l’en remercie. Il sait l'évocation qu'il a créée chez beaucoup de nos jeunes.
D'ailleurs, par ses photographies, le travail d'émerveillement, de partage de
notre connaissance de la Terre, avec beaucoup, montrant que le combat contre le
réchauffement et le dérèglement climatique est jumeau de celui de l'aventure
spatiale. Il a des successeurs, même si, je vous rassure, il entend aussi
continuer à faire des missions et nous serons à ses côtés pour ce faire.
Nous pensons aussi à notre astronaute française Sophie Adenot, qui incarnera
cette ambition dans l'ISS dans quelques mois maintenant. Je souhaite que sa
Mission Epsilon permette d'approfondir les connaissances, tout en incitant tous
nos jeunes à se tourner vers des carrières scientifiques. En matière
d'exploration, nous devons aussi avoir une approche plus offensive, assumer
d'être à la recherche de nouvelles ressources critiques pour l'avenir de notre
humanité, développer des cargos ou encore de la production en orbite. C'est là
aussi un théâtre d'innovation, un théâtre de production avec énormément de
débouchés industriels à beaucoup plus court terme qu'on ne le croit.
Cinquième pilier, la coopération. Le spatial est en effet une grande histoire
de coopération. Coopérer pour des programmes d'envergure, c'est un vecteur de
rayonnement, c'est aussi un levier diplomatique. La stratégie nationale
spatiale que nous dévoilons aujourd'hui l'affirme clairement, ça a été un très
gros travail de celle-ci. La France conçoit sa puissance spatiale dans un
équilibre entre souveraineté sur notre cœur stratégique et coopération pour
aller plus loin, jusqu'au mystère de l'univers, ensemble, en européen
prioritairement, et nous avons d'ailleurs construit les infrastructures de
recherche, d'accompagnement, les grands programmes et les grandes agences en ce
sens, mais aussi plus largement avec des partenaires que je ne veux pas oublier :
l'Inde, le Japon, les États-Unis ou les Émirats arabes unis qui continueront de
jouer à nos côtés un rôle clé.
Voilà les cinq piliers de cette stratégie. Parlant de coopération, je veux dire
un mot ici d'Europe spatiale et d'Europe du spatial. C'est l'un des éléments de
cette stratégie sur lequel, en effet, je veux insister. D'abord, pour appeler à
la vigilance. Notre Europe spatiale est fragile. Elle est attaquée par ceux qui
voudraient la fragmenter pour nous empêcher d'être plus forts ensemble.
C'est pour cela qu'au-delà de la stratégie nationale, je crois nécessaire
d'insister sur trois aspects de notre avenir européen. C'est ceux qui sont
défendus par notre stratégie, c'est ceux que nous poussons dans notre dialogue,
tout particulièrement en franco-allemand, mais c'est ceux que nous continuerons
de pousser dans les différentes enceintes au niveau européen.
Le premier aspect sur lequel je veux insister, c'est celui de la compétitivité.
Nous devons pousser nos champions européens pour qu'ils soient compétitifs sur
le marché mondial. Je l'ai déjà évoqué en creux, mais je veux y revenir et j'ai
eu l'occasion de le dire dans d'autres enceintes. Il nous faut pour cela sortir
du mécanisme du retour géographique sur les marchés concurrentiels. Celui-ci a
eu sa justification et son utilité à une époque, mais nous devons désormais
tourner la page. Il n'y a aucune chance qu'on construise des acteurs européens
compétitifs si, par nos règles, par la structuration de nos programmes, nous
les empêchons d'être efficaces. Si on fait traverser à un lanceur cinq ou six
fois la frontière pour être produit, là où leurs concurrents américains le font
dans un seul endroit.
Nous serons compétitifs aussi si nous sommes capables d'assurer l'émergence de
nos start-up, de leur permettre de grossir dans la phase, pardon de ces
anglicismes, dit scale-up, et de se développer au niveau européen avec
les financements nécessaires. Ce que nous avons su faire en France avec France
2030, avec nos grands programmes, avec nos organismes, il faut maintenant le
dupliquer au niveau européen avec une vraie approche commune. Ce n'est pas en
multipliant et en ayant 27 fois la même approche que nous arriverons à faire
émerger des start-up au niveau critique. Le marché domestique de
celle-ci doit être nativement le marché européen.
C'est aussi ce qu'il faut faire en unissant nos forces. À ce titre, les
annonces récentes sur la fusion de nos trois satellitiers européens : TAS,
ADS et Telespazio, sont encourageantes, et je les encourage. Elles démontrent
la capacité d'acteurs européens à s'allier pour créer un nouveau champion dans
le domaine spatial et au-delà de la France, nous allons nous battre pour qu'au
niveau européen, ce mouvement décisif soit encouragé. Parce qu'il permet de
créer de la masse critique, permet de réduire de la concurrence interne et
d'aller de l'avant.
Le monde avance vite, les géants du secteur se verticalisent et captent la
valeur sur toute la chaîne. Pensons donc aussi cette compétitivité du lanceur
aux fréquences en passant par les opérations satellitaires. C'est aussi pour
cela que la France soutient Eutelsat, seul opérateur européen détenteur d'une
constellation en orbite basse qui doit se mettre au service de l'Europe et est
un élément déterminant de cette compétitivité.
Après la compétitivité, le deuxième aspect sur lequel je voulais revenir pour
notre Europe du spatial, c'est celui de la préférence européenne. Vous m'avez
sans doute entendu défendre cet aspect dans d’autres domaines industriels, en
parlant d'automobile, d'industrie, de digital, elle est vitale partout, elle
l'est aussi et surtout dans le spatial. Cette préférence européenne, ce n'est
pas un gros mot et ce n'est pas du protectionnisme. Serions-nous si naïfs à
penser que les Chinois peuvent avoir une exclusivité chinoise, les Américains
une nette préférence assumée américaine, et que l'Europe devrait être, au fond,
le seul acteur du jeu à avoir la naïveté de parfois préférer les autres.
Si nous souhaitons un écosystème industriel performant et qui se développe,
nous devons commencer par lui dédier, je l'évoquais tout à l'heure rapidement,
mais je veux y revenir, tout le marché institutionnel, sans exception. Cela
peut paraître d'évidence, mais il n'en est rien, et ça a été largement remis en
cause ces dernières années. Nous devons cesser de nous poser des questions et
faire grossir notre industrie par nos moyens, et donc, préférence dans nos
programmes européens, préférence dans les choix des différents acteurs de la
filière, utilisation de la commande publique qui doit être fléchée sur nos
acteurs européens.
Nous devons aussi approfondir les meilleurs modèles de financement
institutionnel de l'industrie, par exemple, via de l'achat de services ou
encore de lancement. L'Europe doit jouer un rôle de consolidateur de la demande
et assumer cette préférence européenne. Nous nous battrons dans tous les
textes et dans tous les programmes pour ce faire. C'est absolument décisif.
J'appellerai tous mes collègues à la plus grande vigilance, car je vois se
multiplier des chiffres parfois très impressionnants, et c'est une bonne chose,
d'investissement pour les années à venir. Mais si ces investissements devaient
se traduire par des achats sur étagère de solutions américaines, je ne suis pas
sûr que nous progresserions collectivement dans une Europe du spatial plus
souveraine.
Enfin, troisième aspect sur cette approche européenne sur lequel je voulais
insister, c'est celui de la gouvernance. Pour définir et porter une vision,
fédérer les États et les nombreux acteurs, l'Union européenne doit assumer son
rôle et piloter la politique spatiale tout en s'appuyant sur les moyens et
l'expertise techniques qui existent par ailleurs. Sans un pilotage politique
ambitieux, clair et exigeant, le chemin sera impossible. Il en va de notre
capacité à réussir des programmes communs nouveaux. C'est l'exemple du
programme IRIS². Cette constellation européenne de satellites est un programme
nécessaire pour nos concitoyens, pour nos armées, pour nos nations européennes.
Nous devons faire de ce projet un succès, et pour cela, nous devons le simplifier,
nous devons l'accélérer pour rendre les services de connectivité nécessaires à
toute l'Europe avant la fin de la décennie, et pour imaginer des étapes
intermédiaires afin d'arriver à celui-ci.
Compétitivité, préférence européenne, accélération et nouvelle gouvernance, je
porterai cette ambition en Europe dans les semaines à venir, dans le dialogue
franco-allemand et au niveau européen. Nous devons avancer vite en la matière,
comme nous le faisons depuis le Bourget et comme nous continuerons à le faire
avec l'Allemagne, l'Italie, le Commissaire européen, l'ESA, pour ne citer
qu'eux.
Le dernier point avant de conclure que je voudrais faire est sur la trajectoire
financière. Cette ambition, qui sera publiée aujourd'hui même dans un détail
plus important, cette ambition se traduit très concrètement par une trajectoire
financière ambitieuse, la trajectoire militaire que j'évoquais tout à l'heure
avec les surmarches et qui seront détaillées très prochainement, mais dont j'ai
déjà donné le chiffre pour la partie spatiale, mais avec aussi une trajectoire
financière ambitieuse pour le spatial français civil, y incluant les activités
duales de plus de 16 milliards d'euros d'ici à 2030, hors activités purement
militaires.
Nous nous faisons fort de préserver les financements nécessaires à notre
ambition spatiale, en lien avec les enjeux duaux qu'ils recouvrent. C'est un
secteur de souveraineté stratégique, industriel et économique que nous
priorisons au sein de la stratégie de consolidation de nos finances publiques.
Ces investissements se partagent efficacement entre une partie réservée au cœur
de souveraineté nationale, des programmes en coopération européenne via l'ESA
et les programmes pilotés par l'Union européenne. Ils permettent aussi la
participation à des grands programmes d'envergure internationale, notamment via
le CNES et ces derniers qui permettent les coopérations ont été sanctuarisés
dans la trajectoire. Ils permettront également de décliner l'ensemble de nos ambitions.
Des rendez-vous ministériels européens sont à venir prochainement et tous les
détails seront donnés à ces occasions.
Voilà en quelques mots les grands axes de notre stratégie sur lesquels je
voulais revenir, Mesdames et Messieurs, aujourd'hui devant vous. Ce n'est pas
un plan, une doctrine, c'est un programme d'action avec un cap clair, avec des
déclinaisons et un financement. J'ai, pour ce faire, chargé un ministre du
pilotage de cette stratégie avec une gouvernance resserrée autour du ministre
chargé de l'Espace.
Ensuite, la France portera cette ambition au niveau européen. Nous avons devant
nous de nombreuses échéances spatiales qui arrivent, très vite avec la
ministérielle de l'ESA, je l'évoquais en creux, à la fin du mois, puis à
l'Union européenne, la mission Epsilon et tant d'autres jalons avec chacun de
nos partenaires. C'est dans cette perspective que nous accueillerons un sommet
spatial international à Paris l'année prochaine. Nous l'organiserons avec
l'Allemagne, avec qui nous initions un travail de fond sur le spatial, décidé
fin août, mais en associant également plusieurs Européens, dont les Italiens.
Je veux que ce sommet rassemble les Européens autour d'une ambition
commune : indépendance, progrès, connaissance, coopération. Ce sommet sera
nourri par l'excellence scientifique française. J'ai demandé au CNES de se
rapprocher de ses homologues allemands et italiens pour construire ensemble une
vision partagée de la place de l'Europe sur la carte des puissances spatiales
mondiales à l'horizon 2035.
Le sommet aura lieu en avril 2026 et j'ai désigné Thomas Pesquet, un symbole
fort de l'Europe spatiale, ainsi que Hélène Huby, une dirigeante phare du
secteur, pour être les visages de ce sommet en tant qu'envoyés spéciaux et je
les en remercie.
Nous vivons dans un monde de bouleversements radicaux et les acteurs que vous
êtes en sont profondément conscients. Chargés du renseignement, aviateurs,
militaires, chercheurs, académiques, industriels, parlementaires, officiers
généraux, chacune et chacun dans vos compétences, vos qualités, et évidemment
entrepreneurs ou salariés de ces entreprises, vous mesurez chaque jour la
radicalité et la rapidité des changements que nous subissons.
En vérité, nous ne voulons pas les subir. Nous voulons les anticiper, nous
voulons les penser, nous voulons en être des acteurs pour défendre, justement,
dans le cadre de ces changements, l'indépendance de notre nation, l'autonomie
de notre accès à l'espace et de nos capacités d'action, notre liberté, et une
certaine idée du progrès humain, une certaine idée de ce que doit être
l'espérance universelle.
C'est cela ce que la France a toujours porté aussi dans son approche duale, par
son ambition de recherche, par la défense de la liberté académique et de
l'indépendance universitaire dans des temps où elle est parfois remise en
cause, et dans son ambition industrielle de recherche et militaire. C'est celle
que nous continuerons de porter. Vous l'avez compris, avec le commandement de
l'espace, avec les investissements de la LPM et avec cette stratégie que nous
publions aujourd'hui et qui est une première, c'est bien de cela dont il
s'agit. C'est cela que nous porterons tous ensemble.
Je vous remercie pour votre attention. Je vous remercie surtout pour
l'engagement de chaque jour. Je compte sur vous à tous égards.
Vive la République et vive la France.
> [Intervention lors du débat sur la démocratie à
l’épreuve des réseaux sociaux et des algorithmes] Je
vais peut-être vous dire en deux mots pourquoi j'ai proposé qu'on ait ces
débats et pourquoi, en effet, il y a une douzaine de jours, j'ai souhaité voir
la presse quotidienne régionale dans son ensemble. On commence, au fond, là, un
cycle de discussion.
C'est qu'on voit bien que quelque chose se passe, pas simplement dans notre
pays, mais dans nos démocraties, avec les réseaux sociaux depuis quelques
années et maintenant l'intelligence artificielle en plus. Alors, nous sommes un
pays de technologie, d'innovation, de science, et donc, on a raison d'embrasser
ces changements, d'essayer d'avoir des acteurs de ces changements, d'être au
cœur de ces transitions technologiques. Et nous le sommes.
Mais dans le même temps, on ne peut pas voir que quelque chose n'est pas en
train de se passer dans le fonctionnement de nos démocraties et pour notre
jeunesse, nos jeunesses. C'est, au fond, ces deux sujets que j'ai à cœur de
faire avancer.
Alors, ces dernières années, on a essayé de faire avancer les choses. Je
dis ces dernières années parce qu'au fond, il y a quelques jalons qui ont
marqué les années qui viennent de s'écouler. 2015 à peu près, c'est le moment
où les réseaux sociaux s'étendent mondialement et gagnent nos vies, et où les
grands réseaux qu'on connaît sont utilisés de manière beaucoup plus massive par
les jeunes et moins jeunes. Donc, on a à peu près 10 ans de recul.
Ensuite, on a 2020, le covid19, qui est une crise qui change encore plus
profondément notre rapport aux réseaux sociaux, parce qu'on était plongés, si
je puis dire, dans la solitude du confinement, parce qu'il y a eu, en même
temps, il y avait une volonté de s'informer, et parce qu'aussi, le temps
d'exposition aux écrans et aux réseaux, on le voit dans toutes les
statistiques, des plus jeunes aux moins jeunes, s'est profondément transformé.
Il n'y a pas eu vraiment de retour en arrière.
Durant la décennie qui vient de s'écouler, les choses ont changé, très
profondément. Ce qui fait qu'au moment où je vous parle, on a les jeunes
générations qui s'informent beaucoup plus à travers les réseaux sociaux qu'à
travers les médias traditionnels, même si vous avez eu, votre groupe, comme
tous vos partenaires et parfois concurrents, des pratiques, vous-mêmes
numériques, pour aller sur ces réseaux, diffuser l'information, mais ça passe
maintenant par ces réseaux et par l'IA, on y reviendra sans doute, et le temps
d'exposition aux écrans a flambé.
Pour les jeunes, aujourd'hui, on est à environ à 4h40 quotidienne,
quotidienne. Ce qui veut dire que quand nous, on réfléchit à nos programmes, et
devant Monsieur le recteur, vous pouvez dire, je vais rajouter une heure
d'éducation civique dans la semaine. Si vous luttez face à des contenus
auxquels vos enfants sont exposés 4h40 en moyenne par jour, bon courage.
C'est une réalité qui s'est totalement transformée ces dernières années.
Alors, on a bien vu, il y a quelques années, que ça commençait à poser des
problèmes. On a essayé de réguler, de changer les choses. Je dis ça avant qu'on
débatte pour vous dire qu'on ne part pas de rien. Dès 2018, j'ai lancé quelque
chose qui s'appelait Tech for Good, c'est-à-dire qu'on a pris les
grandes plateformes et on a dit, on veut avec vous coopérer, par exemple, pour
lutter contre le terrorisme.
Au début, on n'était même pas suivis par les collègues, malgré les
attentats qui se succédaient. Il y a eu, en 2019, en Nouvelle-Zélande
l'attentat de Christchurch. On a lancé à Paris en mai 2019 l'appel de
Christchurch. C'est ce qui nous a permis d'obtenir le retrait des contenus
terroristes en ligne en une heure. Vous imaginez qu'il a fallu plus de deux ans
et demi de combat et que c'est plutôt respecté, ce qu'on appelle cette heure
dorée, mais il y a encore des faiblesses dans le dispositif.
On a ensuite essayé d'engager les choses pour protéger les enfants en
ligne, pour demander aux plateformes de modérer, de retirer des contenus, mais
sur une base volontaire. Dans le cadre de ce qu'on a fait avec le Forum de
Paris sur la paix, on a créé un laboratoire de protection des enfants. Et puis,
sous présidence française, en 2022, on a mis deux grandes directives en
place : la directive sur les acteurs du numérique, dite DMA, et la
directive sur les services du numérique, qu'on appelle DSA, pour réguler et
commencer à mettre en place une forme de responsabilité de ces plateformes. On
a commencé à mettre une forme de grammaire, si je puis dire, pour dire, un peu
comme des titres de presse, quand il y a des contenus haineux, antisémites,
racistes, c'est votre responsabilité de les enlever et on peut vous poursuivre.
Ce que je constate, après vote, ça, ça prend du temps, on lance en 22, on
finalise en 23-24, on a la base mais on n'a pas réussi à finaliser beaucoup
d'affaires encore sur la base de ces directives, parce que c'est très lent,
très long, et c'est attaqué, directement, aujourd'hui, politiquement, par les
grands acteurs américains. Vous avez, dans les discours du président américain,
des grandes boîtes américaines, des discours qui disent : « ces Européens,
ils veulent nous réguler », c'est une lutte contre, pardon de cet anglicisme,
le free speech.
On est aujourd'hui dans une situation, on a fait tout ça, mais on voit bien
que ça n'est pas suffisant. 1) toutes les études montrent que nos enfants, nos
ados sont de plus en plus perturbés par ces réseaux. J'avais mis en place une
commission qui a rendu ses conclusions en 2022, présidée par Monsieur Bronner,
sur les lumières à l'âge numérique, qui montrait tous les problèmes sur
l'éducation, le rapport à la connaissance, aux sciences, et une commission
écran qui a rendu ses conclusions l'année dernière.
Il y a eu beaucoup de travaux internationaux, Monsieur Hart et d'autres,
les grands chercheurs, tout ça montre qu'on a chez nos jeunes de plus en plus
de problèmes de troubles de l'attention, de plus en plus des troubles du
comportement alimentaire, de plus en plus de difficultés à accéder à la
connaissance par ces surexpositions aux réseaux sociaux. On pourra y revenir,
et on y reviendra dans le débat, c'est pour ça que je ne veux pas être trop
long, mais maintenant, il y a un consensus scientifique pour dire que pour les
jeunes et les adolescents, ça n'est pas bon.
La deuxième chose, on voit que tout ça est en train de bousculer la vie de
nos démocraties. Le rapport à la connaissance, à la science, on l'a un peu vu
dans les débats pendant le covid, on le voit encore aujourd'hui. On a vu ces
derniers temps, dans les élections qui se sont tenues, comment les réseaux
sociaux devenaient des agents soit d'interférence, soit de dégénérescence un
peu démocratique. Ce qui s'est passé en Moldavie ou en Roumanie ces derniers
mois, a été très bien documenté. On pourra y revenir, là aussi, dans la
discussion. Et donc, on ne peut pas faire comme si ça n'existait pas.
Les réseaux sociaux bousculent notre rapport aussi à la formation de nos
opinions publiques, aux élections, et donc à notre vie démocratique. Parce
qu'il y a derrière des acteurs cachés, il y a derrière des algorithmes dont on
ne connaît pas forcément les logiques, et il peut y avoir derrière, et il y a
derrière aussi, des techniques d'ingérence, d'interférence de puissances
étrangères qui peuvent être à l'œuvre et venir bousculer notre souveraineté
démocratique.
Pour toutes ces raisons, il fallait sonner le tocsin. En effet, la presse
est elle-même directement impactée. Vous le voyez, pas simplement dans votre
électorat, mais dans la concurrence, si je puis dire, déloyale qui est faite
par ces réseaux où, en quelque sorte, dans la captation de valeurs qu'ils
peuvent faire, que ce soit des réseaux ou des grands acteurs de l'intelligence
artificielle qui, parce qu'ils agrègent en quelque sorte la demande, on va
d'abord leur demander à eux, prennent la valeur quand ensuite, ils renvoient
sur des pages de contenu qui ne sont pas les leurs. Mais c'est eux qui auront
monétisé tout ça.
Pour toutes ces raisons, j'ai souhaité qu'on ait ces débats, et je vous
remercie de vous en être saisi, pour beaucoup, vous les aviez commencés, et on
les a eus ces dernières années, peut-être de manière un peu informelle ou
décousue, et l'objectif est qu'on essaie de bâtir un consensus national pour la
fin d'année, pour qu'en début d'année prochaine, on prenne les bonnes décisions
collectives pour faire face à ces défis, à la fois pour nos jeunes et pour le
bon fonctionnement démocratique.
Voilà, je ne veux pas être plus long, mais je voulais rappeler en quelques
mots d'où on vient et quelle est la nature du problème, ce qu'on est en train
de faire. L'objectif, c'est d'aller vers des décisions concrètes au début de
l'année 2026. Maintenant, je suis à vous. Mais merci infiniment, président.
Merci à vous, à l'ensemble de vos équipes, de la mobilisation, du travail fait
et d'avoir organisé ce débat.
> [Intervention lors du débat sur la démocratie à
l’épreuve des réseaux sociaux et des algorithmes] On
parle des réseaux sociaux. Alors, il ne faut pas faire de caricatures. Vous
l'avez d'ailleurs très bien dit. Il y a des bonnes choses dans les réseaux
sociaux. C'est-à-dire le fait qu'on puisse s'exprimer, entendre des voix, avoir
des contestations, avoir des opinions dissidentes, avoir accès à telle ou telle
alerte qu'on n'aurait pas sans les réseaux sociaux. Formidable, c'est un acquis
des réseaux. C'est d'ailleurs pour ça qu'on a, en quelque sorte, tous adhéré.
Le fait que ça s'ouvre maintenant, que ça circule, que des chercheurs, grâce
aux réseaux, échangent avec des collègues du bout du monde ou avec une autre
discipline qu'ils ne connaissaient pas, il y a une belle histoire des réseaux
sociaux. Et n'oublions jamais d'ailleurs qu'avant, ces réseaux, Internet naît
d'une perspective scientifique et d'une volonté de coopération internationale.
Mais si j'en viens aux réseaux sociaux tels qu'on en parle depuis tout à
l'heure, ils ne gagnent pas d'argent en donnant de l'information. Elle n'a pas
de valeur dans les réseaux sociaux. Ils font de l'argent en vendant de la
publicité individualisée. Si on revient à la base de ce qu'est le modèle
économique, on comprend quel est leur intérêt. Et donc nous tous, on produit
quoi ? Des contenus, des données, des préférences, mais on ne leur apporte
pas d'argent. Quand on écrit un message sur Twitter, je dirais même qu'on en
coûte en diffusion, c'est microscopique, mais eux vont gagner beaucoup d'argent
parce qu'ils vont vendre à des annonceurs qui ce faisant, vont quitter la
presse ou les autres formes d'annonces parce qu'on va leur dire : moi, je
peux vous vendre votre publicité de manière beaucoup plus intelligente parce
que je sais plein de choses sur ces personnes par mes réseaux, parce que je le
suis. Je sais ce qu'il va regarder comme vidéo à telle heure, je sais ce qui
l’amuse, ce qui l’intéresse.
Depuis tout à l'heure, on parle d'une infrastructure d'information comme si
c'était une infrastructure d'information, mais ça n'en est pas. Ce sont des
plateformes d'échange de vidéos ou de messages, mais dont l'objectif est de
vendre une publicité individualisée à des annonceurs et faire beaucoup d'argent
avec ça. Une fois qu'on a remis les choses comme ça, et ce n'est pas un
jugement de valeur à leur égard, c'est leur modèle économique. Qu'est-ce qui,
ensuite, maximise ce modèle économique ? Pas que vous ayez les idées les
plus intelligentes à échanger sur les réseaux sociaux, qu’il y ait le maximum
d'excitation. Et là aussi, c'est prouvé, documenté. Ils conçoivent et
construisent leurs algorithmes pour que vous alliez de plus en plus sur ces
réseaux, que vous ayez de plus en plus d'excitation et donc qu'ils puissent
pousser de plus en plus de contenus qu'ils vont pouvoir monétiser.
Vous vous retrouvez dans un espace que nous traitons comme un espace
informationnel, mais dont l'objectif est de vendre de la publicité
individualisée et qui va lui-même concevoir son propre fonctionnement pour
créer de l'excitation. Ce qui fait que l'ordre de mérite au sein de ce réseau,
tout en bas, c'est l'argument. Parce que l'argumentation, elle ne crée pas
d'excitation. Moi, j'aime bien discuter avec vous aujourd'hui, on va le faire
pendant deux heures, vous aussi, vous aimez bien, vous aimez bien lire des
livres. Je l'espère. Je pense que ce qui a été dit tout à l'heure est très
juste. Mais ce n'est pas ce qui va créer le plus d'excitation. Il y a un
principe addictif de base qui est en train de se construire. L'argumentation
est moins forte que l'émotion. Et l'émotion positive est moins forte que
l'émotion négative. D'ailleurs, regardez bien : sur les réseaux
sociaux, ce qui maximise, c'est l'émotion négative. Et donc, je repose ça
d'emblée de jeu sur la discussion qu'on a, c'est-à-dire que ce serait un
miracle si ça se passait différemment au moment où on en est, parce qu'on est
en train de dire depuis tout à l'heure comment on devrait avoir un discours
scientifique rationnel, alimenté par l'esprit critique et par la science, dans
un espace qui est construit pour faire exactement l'opposé.
On doit nous-mêmes en tirer les conséquences, même si on est devenus super
dépendants. C'est ça, le point où on en est. Alors, pour aller droit au but,
comme on dirait dans une autre région et pour d'autres clubs, pas de rugby,
mais de foot, sur votre question, je pense que maintenant, il y a plutôt un
consensus scientifique pour dire qu'il faut protéger nos enfants et nos ados.
Parce que justement, quand ils vont sur ces réseaux, ils créent beaucoup de
dépendance, ils augmentent le temps d'écran, on a des gros problèmes de
vigilance. Je parle sous le contrôle des scientifiques qui sont là. On ne sait
pas totalement, pour être rigoureux, il y a peu d'études scientifiques qui ont
montré des causalités directes. Mais elles établissent des corrélations tellement
systématiques qu'on voit bien qu’une bonne politique, c'est quand même
maintenant d'en tirer les conséquences.
On a des problèmes d'attention, on a des problèmes d'apprentissage, on a
des problèmes de sédentarité chez nos jeunes et nos ados qui sont liés à
l'exposition du temps d'écran. Ils vont jouer différemment et vont du coup être
beaucoup moins mobiles, ce qui est terrible pour la prévention en termes de
santé publique. On a d'énormes problèmes de troubles du comportement
alimentaire, par exemple chez les jeunes filles liées aux réseaux sociaux,
parce qu'elles sont de plus en plus exposées à des référentiels d'images qui
donnent un modèle complètement fantasmé de la femme, du corps, et qui crée pour
les adolescentes des traumatismes terribles. On a une épidémie de troubles du
comportement alimentaire. Et on a un trouble du comportement aussi chez les
jeunes garçons parce que, par les réseaux sociaux, ils accèdent au contenu
pornographique beaucoup plus jeunes, quelles que soient les précautions prises
par les parents. Au moment où on est en train de se battre depuis des années
sur l'égalité femmes-hommes, le changement des relations, il est prouvé que
vous avez de plus en plus de jeunes et d'ados qui accèdent au rapport à la
femme, au corps de la femme par des contenus pornographiques très jeunes.
Vous avez derrière des tas d'autres troubles qui naissent des réseaux
sociaux. La corrélation de l'augmentation de ces troubles chez les jeunes et de
tout ce qu'on voit sur la santé mentale, elle est très bien corrélée avec
l'extension des réseaux sociaux, et en particulier de certains réseaux qui ont
des algorithmes très sophistiqués, qui créent beaucoup plus de dépendance. Pour
toutes ces raisons, la Commission « Écrans » l'avait établie, le consensus
scientifique le montre, je crois qu'il faut aller vers, en effet, une
interdiction des réseaux sociaux jusqu'à un certain âge. Il y a un consensus
pour dire aujourd'hui qu'il ne faut pas d'écran avant 3 ans, c'est très
mauvais. Il faut éviter au maximum les écrans avant 6 ans. On y reviendra sans
doute dans la troisième partie, mais il faut, dans la pédagogie, limiter les
écrans beaucoup plus qu'on ne l'a pensé. Et par exemple, les Scandinaves qui
étaient allés très loin sur le tout digital ou le tout écran sont en train de
revenir en arrière.
Sur les réseaux sociaux, il faut protéger, le débat existe: 14, 15, 16 ans,
il faudra qu'on finalise. Mais il faut protéger nos enfants. Et on est plutôt
en train d'essayer de construire une coalition en Europe pour ça. En parallèle,
on y reviendra, il faut les former. Ça, c'est clé. Après, à l'âge adulte, ce que
vous avez dit sur le complotisme scientifique et le discours anti-science est
clé. Il repose sur le grand biais que je viens de décrire. En fait, ce que vous
avez décrit aussi, ce sont des témoignages de solitude de ceux qui acceptent
d'aller encore sur ces réseaux et de résister à un mouvement qui est dominant
et qui va dans l'autre sens. Alors qu'est-ce qu'on peut faire ? Comment
vous aider face à ça ? D'abord, je pense qu'il y a une énorme
contradiction, il y a deux grands malentendus ou contresens dans le débat
public aujourd'hui.
Il y a un premier contresens, je dirais scientifico-démocratique, c'est la
confusion qu'il y a entre le doute critique et la défiance. Le doute critique,
c'est une bonne chose. C'est-à-dire on m'enseigne quelque chose, j'apprends une
connaissance, et puis à l'épreuve, des faits, d'autres expériences, c'est la
base même de la recherche scientifique, je parle avec beaucoup d'humilité sous
le contrôle des sachants et des pratiquants, mais c'est ça, le test. Vous avez
cité beaucoup de philosophes, c'est ce que décrit Popper même dans la
science. C'est que je dois douter même ce que j'ai connu pour montrer, et c'est
comme ça que la connaissance va avancer. Ça, c'est le bon doute, si je puis
dire. C'est celui qui ne remet pas la connaissance que j'ai acquise sans
raison, mais qui dit : à l'aune d'une expérience, d'une
contre-vérification, je vais commencer à voir si la théorie que j'ai apprise
est bien bonne.
Mais il y a une méthodologie pour le faire. C'est à ne pas confondre avec
la défiance. La défiance, c'est l'effondrement de la confiance à l'égard de
tout contenu. C’est de dire, comme c’est une autorité qui m’a donné ce contenu,
qu’elle soit scientifique ou politique, c’est une bonne chose et c’est un acte
de résistance de me mettre à douter de ce contenu scientifique. La défiance,
qui peut être un réflexe critique en démocratie quand elle se systématise,
devient plutôt un instrument massif de bêtise. Aussi longtemps qu’on fera la
confusion, qu’on confondra le doute critique et méthodologique avec la défiance
systématique, on continuera de reculer. C’est un vrai problème, et il est lié à
quoi ? Au fait qu’il y a dans nos sociétés une forme d’effondrement de
toute forme d’autorité. Moi, je ne me satisfais pas des chiffres que vous avez
donnés sur la défiance politique, c’est une très mauvaise chose. C’est vrai, de
plus en plus de démocratie, il y en a qui résistent mieux, mais ce n’est pas
bon parce que les politiques, on peut les aimer ou pas les aimer, mais il y a
un processus de sélection, on vote. Donc ayez plutôt confiance dans vos
politiques, parce que si vous ne les aimez pas, vous pouvez voter contre. C’est
ça le principe de la démocratie.
Le principe de la parole scientifique, c’est que les gens qui les mettent
ont une légitimité reconnue par les pairs. Ce qui va avec cette différence
qu’il faut rétablir entre le doute critique et la défiance, c’est qu’il faut
recréer de la hiérarchie dans l’espace public. Ce n’est pas un gros mot. Parce
qu’il faut recréer des principes d’autorité. Il est aussi vrai qu’il y a des
autorités organisationnelles légitimes, démocratiques, il y a des autorités
scientifiques et académiques. Vous avez évoqué tout à l’heure Paul Ricœur, il
avait une très belle phrase en mai 68, quand jeunes étudiants sont venus
contester et ont dit : « mais d’où tu tires ton autorité ? ». Il
avait eu cette phrase admirable, il dit : « j’ai lu plus de livres que
vous. ». L’autorité d’un scientifique vient consacrer des années d’études, la
reconnaissance par ses pairs et des travaux qui sont reconnus par ses pairs
dans un dialogue académique. Ce n'est pas la même chose que quelqu’un qui
dit : « j’ai croisé Ginette qui a eu un problème avec son vaccin. » Si on
met ces deux paroles au même niveau, on est foutu. Et donc, il faut recréer de
l’autorité scientifique en disant : « d’où parles-tu ? ». C’est
absolument fondamental.
Une fois qu’on a dit ça, qu’est-ce qu’on doit faire du coup
concrètement ? D’abord, lutter pied à pied, vous l’avez très bien dit,
dans le monde réel comme dans le monde numérique, face à toutes ces paroles. Il
y a des bases juridiques, la mise en danger de la vie d’autrui, et il y a
l’activation des pairs scientifiques. Moi, je n’ai pas légitimé le professeur
Raoult. J’ai été voir tout le monde, mais j’assume de ne pas avoir eu une
décision politique pour l’empêcher de faire. J’ai demandé à ce que ces pairs
puissent le faire et qu’il y ait des enquêtes scientifiques, parce que c’est
dans cet ordre-là qu’il faut faire. Beaucoup de médias, pas le vôtre, ça a été
rappelé par le docteur, ont relayé ces paroles comme des paroles de vérité, ont
pris une responsabilité colossale. Parce qu’elles ont poussé des gens, vous
l’avez décrit, à aller vers des traitements qui n’étaient pas vérifiés par les
collègues scientifiquement, qui n’avaient aucun fondement, et à prendre des
risques. Mais il y en a eu beaucoup d’autres. Je pense que, derrière, il faut
remettre un système de responsabilité. Responsabilité des gens qui relaient ces
paroles et responsabilité pour remettre de la hiérarchie. C’est absolument
fondamental. C’est pour moi, le premier point. Il faut pouvoir mener ces
actions, ces poursuites et protéger.
La deuxième chose, c’est qu’il faut, en quelque sorte protéger notre
espace, l’espace dans lequel nos compatriotes vont s’informer pour remettre ce
qui est nécessaire et la bonne réponse à ce que vous avez décrit les uns et les
autres tout à l’heure. Et donc, il faut se reposer la question de l’anonymat.
Dans un espace démocratique, il faut poser la question de l’anonymat, parce que
ce n’est pas pareil si c’est un professeur de chirurgie, de médecine, de santé
publique qui parle ou quelqu’un de lambda. Il faut que la question de la
responsabilité individuelle et de la responsabilité des plateformes se posent.
Si quelqu’un dit n’importe quoi qui met en danger la vie d’autrui, je vais le
poursuivre. Mais s’il le fait dans les colonnes de La Dépêche, je vais poursuivre
celui qui a la responsabilité. Aujourd’hui, sur les plateformes, c’est très
lent, très compliqué, quasiment impossible, même si la directive dite « DSA
» a commencé à le mettre en place. Il faut recréer de la responsabilité.
Le troisième point, il faut qu’on se dote de mécanismes pour avoir de la
visibilité sur les algorithmes, c’est-à-dire vers quoi ces algorithmes vont me
pousser. S’ils me poussent tout le temps vers des fausses informations, ce
n’est pas possible. Quatrièmement, il faut mettre un système en place, on a les
bases, mais c’est ça qu’on veut accélérer, pour retirer ces contenus qui sont
faux et imposer des responsabilités de modération à ces réseaux sociaux et ces
plateformes. Cinquième point, il faut chasser les faux comptes parce que
derrière, quand on vous dit, et c’est là le grand risque, et c’est pour ça que
ça s’enflamme, c’est que vous avez ces réseaux avec tous les défauts de
formation que j’ai évoqués. Mais quand vous avez un million de personnes qui se
mettent à réagir à une information, ça devient une information. Donc, les
journalistes sont obligés de le regarder comme une information parce qu’il y a
eu un million de gens qui ont réagi. C’est commenté sur les chaînes
d’information continue, c’est parfois repris dans la presse. Ça devient un
fait.
Mais est-ce que ce million qui a réagi, c’est un million de vrais
comptes ? Je ne sais pas le dire. Parce qu’on ne sait pas la différence
entre les vrais et les faux comptes. Tout ce qu’on fait à l’aune de notre
démocratie qui est clé pour la base de la science dans notre pays, c’est
exactement la technique qu’ont utilisée ceux qui ont voulu mettre à bas la
démocratie en Roumanie. Vous avez peut-être entendu, il y a quelques mois qu’en
Roumanie, ils ont annulé un premier tour d’élection présidentielle, ce n’est
quand même pas rien « annulé ». Ils viennent de faire le rapport. Personne ne
connaissait le candidat deux mois avant. Il était au top de tous les réseaux,
TikTok, X. Au milieu de sa campagne, c’est devenu une star. Ils ont pendant un
an préparé des fausses pages Internet, il y a eu quelque chose d’industrialisé.
Le complotisme scientifique a été une des verticales utilisées. Parce qu’ils
ont vu, ils trouvaient dans les gens qui allaient sur ces sites de la
vulnérabilité. Donc qu’on pouvait aller chercher des gens qui étaient, en
quelque sorte, plus ouverts aux fausses informations, à la remise en cause de
l’ordre établi parce qu’ils allaient sur ces pages. Ils ont utilisé ça comme un
terreau fertile, et ensuite, derrière, ils ont viralisé la création de leur
candidat.
Ce qu’on est en train de se dire, ce n’est pas de la science-fiction, ce
n’est pas de la théorie. C’était il y a un an, en Roumanie. Le rapport a été
sorti, il est public. On vient, nous, de le travailler. Voilà les réponses
qu’on doit apporter sur cette question. Évidemment, l’autre réponse, c’est de
renforcer la formation à l’esprit critique et à la science. Et donc,
interdiction, à mon avis, sur les jeunes et les ados, formation à l’esprit
critique, on y reviendra dans le troisième temps.
Pour la dernière question, vous avez très bien posé la question en termes
de souveraineté. Tout ce qui se pose à nous, c’est un affaiblissement de ce
qu’une nation de science comme la France avait acquis, c’est qu’on est en train
de voir des reculs en termes de santé publique à cause de ça. Je vais vous
donner un exemple, sous le contrôle, là encore, de nos scientifiques, très
simple : c’est la vaccination contre des formes de cancer, en particulier
le papillomavirus et autres. Ces formes de cancer qui touchent les jeunes
filles et les jeunes garçons, terribles. On a un vaccin qui a été établi. Des
pays comme l’Australie ont fait des campagnes de vaccination sur les plus
jeunes, et on a vu des cancers de l’utérus chez les jeunes filles, des cancers
en particulier de la bouche chez les jeunes garçons s’effondrer grâce à la
vaccination. On a lancé une campagne en collège. Il y a un taux qui est très
différent entre les jeunes filles et les jeunes garçons, mais on a lancé une
campagne. On est en train de voir, malgré nos efforts de communication, les
choses reculer. Les tests qu’on a faits montrent que c’est l’exposition au
complotisme scientifique des familles qui disent : « moi, j’ai lu sur
Internet ou sur les réseaux sociaux que ce vaccin, ça donnait telle ou telle
chose pour mes enfants. ». Alors qu’on a un vaccin qui est établi, qu’on a
d’autres pays qui sont en avance sur nous, qu’on sait que, par la science, on
pourrait protéger nos ados et nos futurs adultes contre des cancers, on a des
familles qui n’adhèrent pas à cause de ça. C’est terrible, parce que c’est un
recul en santé publique massif. Ça vient, en effet, entamer notre souveraineté.
C’est là où je fais le lien avec le dernier point parce que si on veut
affaiblir le pays, il faut passer par là. La porosité aux fausses informations,
si on ne rétablit pas de l’esprit critique, de la régulation, de la lutte
contre les faux comptes, de la visibilité sur les algorithmes, vous rend hyper
vulnérables à des puissances qui sont prêtes à aller dans ce sens et qui sont,
devinez quoi, des puissances qui ne laissent pas faire ça chez eux. La Russie
utilise cela. Pour citer un exemple qui pourrait paraître plus distrayant,
quand on avait eu toutes ces polémiques sur les punaises de lit. Il y a eu une
viralisation de ce sujet qui est devenu le premier sujet national pendant des
semaines, et on l’a très bien montré, VIGINUM qui est l’agence indépendante qui
regarde ça, l’a montré, parce qu’il y a eu des millions de faux comptes poussés
par les Russes qui ont poussé ce truc. Ça a fait sauter le caisson à
quelques-uns. Ça devenait un sujet où ça s’énervait partout, énorme sujet de
vulnérabilité informationnelle, parce que dans le monde où on vit, les conflits
sont de plus en plus hybrides.
Quand on voit qu’on peut détruire la crédibilité d’un gouvernement par des
fausses informations, vous perdez de votre souveraineté. La Russie l’utilise,
et des grandes puissances comme la Chine l’utilisent aussi, laquelle, par
parenthèse, ne permet pas d’ouvrir les réseaux sociaux à sa population, ou
quand elle a, après avoir créé TikTok, utilisé TikTok pour sa propre
population, à un tout autre TikTok chez elle. C’est un programme éducatif à
horaire limité dans la journée qui ne pose que des contenus scientifiques. On a
un énorme sujet de souveraineté, et c’est ce qu’on est en train de se
dire : au-delà du sujet scientifique, c’est un sujet géopolitique, parce
que c’est une vulnérabilité. Tout ce qu’on est en train de se dire, c’est que
nos réseaux sociaux, c’est comme une agora où on serait là, tous avec des
cagoules, et où celui qui crie le plus fort a plutôt raison, et où celui qui
insulte l’autre devient sympathique. Parce que si vous étiez tous cagoulés,
peut-être qu’il y en aurait un d’entre vous qui se serait mis à m’insulter. Le
rapport à l’autorité ne serait plus le même. Je ne saurais pas s’il y en a un
qui est prof de médecine ou autre. C’est exactement ça. Internet, on accepte
ça. Les réseaux sociaux, X, on accepte ça.
Là, on a un débat qui est respectueux. On peut être d’accord ou pas
d’accord. On peut nous reprocher des choses. Je peux essayer de vous répondre.
Mais il y a du respect, il y a de l’écoute, parce que la clé du débat, c’est
justement le respect et l’écoute. Et on sait d’où on parle. Est-ce qu’on a
encore envie de considérer que la manière dont nos jeunes s’informent et dont
le débat public se structure dans la nation est un espace sans régulation de la
parole, où tout le monde est cagoulé et où celui qui distribue le micro, ce
n’est pas le hasard ou Monsieur ou Madame, mais c’est un algorithme qui est
détenu ou par une puissance chinoise qui sait ce qu’elle fait avec nous, ou par
Monsieur Musk, dont j’ai cru comprendre quand même qu’il avait quelques idées
politiques. C’est ce qui se passe aujourd’hui. De fait, c’est ce qu’on a
choisi.
Donc, vous allez continuer de vous battre, mais derrière, vous continuerez
d’avoir, aussi longtemps qu’on n’a pas régulé ça, une salle avec des gens en
cagoule, où on fait tout pour que ce soit celui qui crie le plus fort et qui
fait le plus d’insultes qui embarque les autres. Il faut juste qu’on soit
conscient de ça. Si on est conscient de ça, on va bâtir du consensus pour
dire : oui, il faut réguler. C’est le tout dernier point sur ce débat. Il
y a une énorme confusion qui est jumelle de celle que j’évoquais entre le doute
méthodique et la défiance systématique. C’est aujourd’hui ce qui s’installe
autour du « free speech ». Ce n’est pas la liberté de parole que de dire
n’importe quoi à toute heure, que de proférer des insultes, que de ne plus
réguler l’antisémitisme et le racisme, et qu’au fond, de laisser surtout la
régulation de la parole à des algorithmes aveugles. Ces gens-là sont en train
de nous faire croire que c’est eux le free speech. De la même manière
que quand vous avez des médias qui sont en train de commencer à dire : «
la liberté de parole, c’est de pouvoir donner la parole à un dingue qui dit
n’importe quoi, sous prétexte qu’il ne dit pas la même chose que les autorités »,
ce n’est pas la liberté de parole. La liberté n’existe pas s’il n’y a pas à
côté d’elle de la responsabilité. Parce que sinon, c’est la liberté du plus
fort. La liberté de parole des réseaux sociaux, c’est la liberté des plus
forts.
Je finirai là-dessus. La presse qu’on a, elle est née de quoi ? De
lois de la troisième République qui ont établi des règles pour cette presse.
Elle leur a assuré la liberté, elle a construit les bases du pluralisme, mais
elle a mis en place des responsabilités, dont les responsabilités éditoriales
que j’évoquais. Tout le XIXe siècle avant, il n’y avait pas ces responsabilités
clairement établies, et la presse était la presse du plus fort. Elle
appartenait aux plus riches. Il n’y avait ni la déontologie qui va avec, ce qui
est aujourd’hui celle des journalistes, ni le pluralisme, ni le système de
responsabilité. Il n’y a pas de liberté sans responsabilité. Aujourd’hui, c’est
le Far West, les réseaux sociaux. Donc, ça ne peut pas durer.
> [Intervention lors du débat sur la démocratie à
l’épreuve des réseaux sociaux et des algorithmes] La
présence de multimillionnaire ou de milliardaire dans la détention de médias.
C'est un fait, vous avez raison. Est-ce que c'est un signe de bonne
santé ? Non. C'est l'exacte conséquence de ce qui a été décrit par
Monsieur le Directeur général, c'est-à-dire le fait que le modèle économique
est en crise. Et donc on a de plus en plus de titres de presse, d'ailleurs,
journaux, radios, télévisions, qui sont rachetés par des gens dont l'agenda
n'est pas exactement de faire vivre un titre de presse. Et c'est un problème.
Mais on revient à un modèle qui est d'ailleurs très similaire à celui qu'on
connaissait au XIXe siècle. Et donc le grand risque, c'est qu'on ait de la
détention de titres de presse à des finalités d'influence de l'opinion et pas
simplement d'information. Même si on sait très bien, et on a une cartographie
claire, c'est normal qu'il y ait des opinions différentes entre les titres.
Simplement, c'est l'information qui prédomine. Alors, qu'est-ce qu'on a comme
antidote face à ça ? D'abord, on a les journalistes et leur rédaction. Et
donc je pense qu'il y a plusieurs des titres que vous avez évoqués, auxquels
vous avez fait référence, qui, quoique détenus capitalistiquement par des
milliardaires, ne se voient pas dicter leur ligne par ces milliardaires parce
qu'ils ont une rédaction indépendante, ils ont une Charte qui garantit cette
indépendance, et ils peuvent objecter. Et donc ça, dans l'organisation des
titres, il y a des choses qui vous prémunissent. Néanmoins, ce n'est pas
suffisant dans le contexte actuel. Donc, on a commencé avec les États généraux
de l'information, il y a des textes en préparation. Il faut essayer d'aller
plus loin et donc de mieux protéger les titres de presse face à cette
concentration. Et la réponse la plus structurelle, c'est de recréer la
viabilité d'un modèle économique. C'est ce que vous avez dit dans votre
introduction, c'est-à-dire, eh bien, de remettre un peu du modèle économique
qui est allé vers les réseaux sociaux, vers ces grandes plateformes, vers l'IA
qui a capturé de la réserve publicitaire, vers ces titres pour qu'on puisse
préserver le pluralisme et avoir un modèle qui fonctionne par lui seul et ne
pas avoir des gens très riches qui ont besoin de s'y installer pour le faire
vivre.
Sur la cybersécurité, on l'a moins évoqué, mais c'est évidemment jumeau de
tout ce qu'on dit, et c'est clé. Merci d'y être engagé. Je n'exclus pas ce que
vous m'avez invité à faire, qui est de sortir de ces réseaux. Je pense qu'en
tout cas, ça ne peut avoir de sens que dans un processus d'ensemble. Donc, je
ne l'exclus pas aujourd'hui. Ce n'est pas ce que je ferai demain matin et je ne
vais pas vous faire une annonce aujourd'hui. Je pense que la priorité, c'est
d'abord de mener la bataille en interne pour moi et d'essayer d'obtenir ces
éléments de régulation et de visibilité.
C'est dans le cadre de cette bataille qu'il faudra voir si, en effet, on va
jusque-là. Mais en tout cas, c'est quelque chose à quoi je réfléchis avec
beaucoup d'attention, croyez-moi, et que je n'exclus pas du tout. Mais je pense
que la bataille, elle est plus d'ensemble, et je ne veux pas simplement faire
un coup, même si je ne sous-estime pas la portée qu'il pourrait avoir. Merci
beaucoup, Monsieur, pour ce que vous avez dit. Vous avez parfaitement raison.
D'ailleurs, je vais m'assurer que l'équipe qui est là reboucle bien avec vous.
Si je devais vous dire quelle piste d'action je vois, par rapport d'ailleurs à
vos deux questions qui sont jumelles, c'est qu'au fond, quand je disais que les
algorithmes sont aveugles, je disais qu'ils le sont pour nous. Mais vous avez
raison, les algorithmes, ils sont très clairs, ils sont à la main des gens qui
les détiennent et avec des présupposés soit complètement capitalistiques, soit
capitalistiques et idéologiques. Quand je dis qu'on doit les rendre
transparents, c'est la réponse la plus simple, parce qu'on n'est pas, nous, en
mesure de les réguler. C'est trop compliqué pour la puissance publique. On peut
les réguler comme on régule certains opérateurs, je dirai, comme les assureurs
qui font des milliards d'opérations pour s'assurer qu'il y a un cahier des
charges avec lequel ils sont conformes. Et c'est un peu ça qu'on a commencé
avec le DSA. Par contre, ce qu'on doit réussir à faire, c'est les ouvrir, les
obliger à partager l'information en temps réel et permettre à des acteurs qui
sont sélectionnés par le régulateur d'utiliser ces informations pour les
traiter et, vous les donnez. Et c'est ça, la bonne formule. Et donc, pour moi,
dans la régulation qu'on doit mettre en place, on doit créer une économie qui
est celle exactement que vous avez décrite, c'est-à-dire de ceux qui ont créé
les capacités de calcul de traitement pour qu'il y ait de la transparence sur
ces algorithmes et ces informations.
Aujourd'hui, il n'y en a pas. Et aujourd'hui, il y a même quelque chose qui
est très incestueux qui est en train de se mettre en place, qui est la
mécanique Grok que vous avez décrite. Or, ce n'est pas celui qui utilise
l'algorithme qui peut, derrière, prétendre être celui qui les régule, c'est le
modèle de modération qu'il met en place avec sa propre intelligence
artificielle qui vous régule qui, derrière, va l'utiliser pour expliquer ce qui
est vrai et ce qui est faux. Ça, c'est une privatisation de notre espace
cognitif et de notre rapport à la vérité. Si on ne veut pas le privatiser,
comme on l'a fait d'ailleurs dans l'histoire, c'est toute l'histoire,
d'ailleurs, de la politique de la concurrence aux États-Unis avec la Standard
Oil, où nous, ces dernières décennies, on doit dire : celui qui manipule
autant de données sur nous, il n'a pas le droit d'en faire quelque chose. Et
donc, à mes yeux, la bonne régulation, c'est que celui qui gère de
l'information, il n'a pas le droit de faire de la publicité en ligne rémunérée,
ce n'est pas le même métier. Ou ça doit être transparent pour moi et limité en
termes de pouvoir d'achat, et celui qui accumule ces informations, il doit les
partager avec des tiers de confiance, dont le rôle économique et l'action, et
les traiter pour que le citoyen ait accès à cela. Parce que vous n'avez pas de
biais, vous, quand vous traitez un algorithme, si vous me donnez la réalité et
les biais sur cet algorithme. Vous allez tirer votre argent de ce que je suis
prêt à vous payer pour avoir cette transparence. Et c'est exactement ce qu'il
faut qu'on fasse. Et d'ailleurs, toute notre vie économique a été structurée
comme ça. C'est la manière de défendre l'intérêt général.
Je ne vais pas vous faire des promesses de Gascon, comme certains disent,
même si ce n'est pas ici que je me risquerais à cela, étant bigourdan pour ma
part. Sur le pouvoir des plateformes numériques, il est réel, on vient de le
décrire depuis tout à l'heure. Je pense que le dilemme pour tous les dirigeants
politiques, il y a trois comportements différents.
Il y a, ça a été décrit par le docteur tout à l'heure, ceux qui vont être
complaisants avec la fausse information de manière électoraliste, c'est
inadmissible. Il y a ceux qui en sortent totalement, aujourd'hui, ils sont
marginalisés. Et il y a, essayer de se battre dedans, mais surtout essayer de
faire ce qu'on est en train de se dire depuis tout à l'heure, c'est-à-dire de
changer les règles du jeu pour réduire leur pouvoir, parce que leur pouvoir est
devenu exorbitant et menace les structures mêmes de notre démocratie, c'est le
moment où on en est. Je ne sais pas vous dire si un candidat peut gagner sans
les réseaux sociaux, ou en tout cas que ça puisse être un choix libre. Ce que
je sais, c'est qu'on doit tout faire, d'où tout le travail qui est en train
d'être mené, pour que ça ne soit pas les réseaux sociaux ou quelques-uns qui
auront l'usage le mieux organisé ou le plus intéressé des réseaux sociaux qui
pourront gagner cette élection.
Ce qu'on a vu dans plusieurs démocraties, c'est qu'il y avait un biais très
fort pour quelques idéologies et des gens qui étaient très à la main avec
certains détenteurs de plateformes, et on voit qu'il y a une complaisance
aujourd'hui et une orientation de certains de ces réseaux sociaux. Sur
l'ingérence, vous avez parfaitement décrit les choses et je crois que ça
n'appelle pas de remarques de ma part, si ce n'est pour dire que, malgré tout,
nous sommes tous soumis à des formes d'ingérence parce que les puissances
peuvent aller attaquer la base de l'information. Et même si la proximité, tout
ce que vous avez décrit, protège, les capacités d'ingérence sont multiples.
Alors, elles peuvent se faire par des actions cyber sur vos propres
plateformes, et on a tous cette vulnérabilité, en tout cas, elle évolue à
chaque fois, mais elle peut se faire aussi par les billets sur la matière
première que vous manipulez de chaque jour, même si, en fonction de celle-ci,
vous avez plus de moyens, par la proximité et l'indépendance qui est la vôtre,
d'agir.
Enfin, je pense qu'en tout cas, il ne peut pas y avoir de systèmes d'ordre
juridique et de systèmes judiciaires qui fonctionnent comme le nôtre, comme
dans toute démocratie, si on ne va pas au bout d'un système de mise en cause de
la responsabilité de celles et ceux qui, soit menacent l'organisation du
système judiciaire, soit profèrent des contenus antisémites, racistes,
discriminants, c'est-à-dire si, au fond, on considère qu'une espace importante
du dialogue et de la vie de la société est sortie du droit.
Et donc aujourd'hui, la levée de l'anonymat fait partie des réponses à mes
yeux. La possibilité de poursuivre de manière beaucoup plus rapide et efficace
fait partie de la réponse. Et la possibilité de poursuivre de manière beaucoup
plus simple et rapide les plateformes, comme on peut le faire avec des titres
de presse, c'est le seul moyen qu'elles fassent de la vraie modération. Et
depuis un an, soyons clairs, on a eu un recul de la modération de la part de
ces plateformes. Moi, je suis inquiet, et je veux juste finir là-dessus, de ce
que vous avez dit pour les professions du droit et qui correspond à ce que le
docteur, le professeur ont dit des professions de médecine. C'est
qu'aujourd'hui, ça devient le procès public en temps réel. Et vous voyez que
tout ça nous ramène, je dirais, très en arrière d'un point de vue
anthropologique. C'est comme un processus, si je puis l'évoquer, de
décivilisation qu'on est en train de vivre. Le processus de civilisation, c'est
des tas de choses qui nous ont appris la décence, le respect, l'échange de la
parole, la structuration d'un espace démocratique, respectueux et autre. Et là,
comme tout ça est en train de se réinstaller, je le disais pour faire la
métaphore : on est en cagoule, il n'y a plus de règle du jeu, c'est celui
qui crie le plus fort qui a raison. C'est des systèmes de très grande grégarité
et de violence, c'est-à-dire, on retrouve des phénomènes de foule qui lapident
en quelques heures. Alors après, on peut toujours mener le combat, mais le mal
est fait. Et vous avez eu raison de rappeler le temps qu'il faut et l'énergie
qu'il faut, et c'est ce que vous faites d'ailleurs au quotidien pour enlever la
fausse information. Moi, je ne veux pas vivre dans un système où, en quelque
sorte, on revient en arrière, c'est-à-dire où on redonne une prime au
comportement grégaire, où on redonne une prime à la violence collective et à ce
qu'elle peut déclencher.
> [Intervention lors du débat sur la démocratie à
l’épreuve des réseaux sociaux et des algorithmes] Je
crois qu'il y a maintenant une convergence de vues pour dire que les réseaux
sociaux, en tout cas à haute dose comme on l'a aujourd'hui pour les plus
jeunes, ce n'est pas une bonne chose. Et on a en quelque sorte une génération
qui a fait les frais de tout ça, une ou deux, si je puis dire, qui en tout cas
est passée par là sans qu'il y ait vraiment d'orientation qui soit donnée, de
discours public. Et c'est vrai, pour reprendre un point qui a été fait, qu'on a
laissé aussi beaucoup de familles seules, vous venez de le dire, et beaucoup de
jeunes seuls.
Moi, j'ai été frappé dans plusieurs débats que j'ai commencé à faire ou que
j'ai fait ces dernières années avec les jeunes, de voir d'ailleurs la grande
différence qu'on a entre nos lycéens et nos collégiens. Mais ce qui est
terrible, c'est qu'on a des lycéens qui ont en fait beaucoup plus de maturité
qu’on aurait pu penser ou qu'on en avait à leur âge, parce qu'ils ont fait
parfois l'expérience d'excès au collège. Et donc, ils sont passés par un moment
où eux-mêmes, en quelque sorte, ont vu qu'ils passaient 5 heures, 6 heures et
ont demandé à leurs parents ou à leurs enseignants de les réguler et sont
revenus en arrière. Mais ça passe quand même par une véritable souffrance. Mais
ce qui est dit sur le cyberharcèlement, qui quand même souvent continue le harcèlement
à l'école — et là, je ne reviens pas sur tout ce qu'on a fait ces dernières
années collectivement pour lutter contre toutes les formes de harcèlement —
tout ce que j'ai pu dire tout à l'heure ou ce qui a été rappelé par Monsieur,
doivent nous conduire à protéger.
Donc mon premier point qui est une clarification si elle ne l'était pas par
rapport à la dernière question, moi, je pense qu'il faut aller vers, en effet,
un âge de majorité numérique — et on a construit un ensemble juridique qui nous
permet de faire ça — et imposer aux plateformes de vérifier l'âge pour
s'assurer. Et nous, on est plutôt en effet sur 15 ans, avant 15 ans, on n'a pas
la majorité numérique, et donc, on ne peut pas aller sur ces réseaux.
Je pense qu'aujourd'hui, il y a plutôt un consensus, c'est ce qui ressort
de la commission écran, etc., et c'est ce vers quoi je souhaite qu'on puisse
aller. Les débats vont nous éclairer et il faut avoir un nombre suffisant
d'États européens pour le faire. Mais dans l'architecture juridique, je ne veux
pas être technique, qu'on a construite, l'Europe reconnaît que c'est à chaque
pays de définir sa majorité numérique, et elle a construit, surtout depuis
juillet dernier, grâce à cette fameuse directive sur les services numériques,
la possibilité de rendre obligatoire la vérification de l'âge sur les réseaux.
Et on sait le faire techniquement, c'est ce qui a été fait pour les sites
pornographiques, par exemple. Donc, on leur impose de vérifier que c'est en dessous
ou au-dessus de 18 ans.
Alors, on peut dire, si les pays voisins ne suivent pas, il y a les VPN, je
parle sous le contrôle de gens plus experts que moi, mais si on arrive à
engager un maximum, en tout cas, on crée quelque chose. Mais surtout, on ne
laisse plus les familles seules. Parce que le jour où on interdit au moins de
15 ans, il n'y a plus un parent qui ne peut pas savoir. Une fois qu'on a dit
ça, et je vais essayer de faire les questions dans un ordre logique, je pense
en effet, et ça, c'était la troisième question, qu’on a eu un problème pour le
comprendre. En même temps qu'on interdit, on doit former. Et donc, vous avez
totalement raison de dire que ce qu'on est en train de bâtir, c'est une
capacité à former.
Alors, on a déjà des bouts. Je parle sous le contrôle des recteurs, anciens
recteurs, enseignants qui sont là, et on a déjà mis en place des éléments sur
l'esprit critique. On a déjà, justement, dans l'instruction civique, des
questions civiques et citoyennes, des choses qui existent. On a dans certaines
majeures, certaines options, plus de formation. C'était ce qu'évoquait l'une de
vos collègues. Néanmoins, ce qu'on est en train de faire en parallèle, c'est de
renforcer au collège et au lycée la formation à l'esprit critique et donc la
formation à se repérer entre le vrai et le faux, d'avoir une méthode, de
comprendre justement tout ce qu'on est en train de se dire depuis tout à
l'heure sur Internet, de former sur l'intelligence artificielle, même si ça suppose
aussi qu'il y ait de la transparence technologique, parce que vous pouvez être
formé à distinguer le vrai du faux, et quand vous êtes parfois confronté à une
IA qui est très bien faite, si vous n'avez pas imposé des règles qui aient que
ce soit écrit, fait par l'IA ou par Sora ou Sora 2, vous pouvez vous faire
avoir. Mais en tout cas, notre objectif, en même temps qu'on interdirait au
moins de 15 ans, c'est qu'il y ait une formation renforcée à l'esprit critique,
à la capacité de discernement, aux méthodes, justement, pour pouvoir
accompagner les plus jeunes.
Et dans ce contexte-là, évidemment, alors, ça dépasse largement la question
de la jeunesse et c'est un peu lié à ce qu'on disait avant, on ne doit pas
simplement former, mais on doit durcir nos textes, ce qu'on a commencé à faire
sur la lutte contre le racisme et l'antisémitisme. En vérité, ces textes
existent. On a pénalisé les propos et les comportements racistes et
antisémites. La grande difficulté, c'est pour les raisons qu'on évoque, c'est
très dur de poursuivre, d'abord parce qu'il n'y a pas de responsabilité, en
tout cas, il y a plusieurs actions et plusieurs avocats qui ont lancé des
actions contre les plateformes qui laissent ces contenus faire. Qu'est-ce qu'on
fait aujourd'hui quand on est face à une attaque antisémite ? Et vous avez
dit, à juste titre, qu'elles ont beaucoup augmenté ces derniers mois, pas qu'en
France, mais en France aussi. En vrai, dans à peu près toutes les démocraties
occidentales. 1) On a la plateforme Pharos qu'on a mise en place, qui
normalement va voir le site. Je sais, ils ne sont pas assez nombreux.
Alors même s'ils utilisent l'IA, ils vont beaucoup plus et ils
démultiplient. Mais surtout, on a un problème de réactivité des plateformes. Et
donc, aujourd'hui, c'est un des points sur lesquels on est en train de muscler
le jeu, c'est de mieux équiper Pharos, de durcir les textes et de pénaliser
beaucoup plus vite une plateforme qui n'enlève pas. Mais aujourd'hui, de par la
loi, on a créé un système où normalement la plateforme signale qu'il y a un
contenu antisémite qui doit être retiré. Est-ce que c'est fait dans 100 % des
cas ? Non.
Deuxième point, ensuite, on mène les actions contre les personnes. On en
obtient, mais c'est très lent, la levée de l'anonymat. Donc, tout ça, c'est en
train de dire : on a les bases, mais elles ne sont pas assez efficientes
et opérantes. Donc, le combat qu'on doit mener en parallèle et ce qu'on va
faire, c'est d'être beaucoup plus radicaux pour imposer, en effet, un système
de responsabilité, de contrôle, de retrait de ces contenus. Et ce qu'on doit
faire, c'est qu'on doit tout de suite les retirer et on doit tout de suite
poursuivre. Mais je vous le garantis, on ne lâchera rien sur ce combat.
Sur ensuite les bulles cognitives et l'anxiété. Là-dessus, si on interdit
les réseaux sociaux aux moins de 15 ans, on règle ce problème. Si en même temps
on forme et qu'on accompagne dans l'entrée aux réseaux sociaux et à l'esprit
critique, ce qu'on va chercher à faire, c'est d'avoir des adolescents puis des
jeunes adultes qui, étant mieux formés, vont se rendre compte qu’il y a ce
risque de biais lié à l'algorithme et autres.
Donc, notre idée aussi, notre volonté, c'est d'éduquer, mais pas simplement
nos jeunes. On voit bien qu'on a un enjeu civique-citoyen pour rééduquer tout
le monde sur les risques d'un algorithme qui n'est pas transparent, se doter de
la bonne régulation et d'avoir des tiers de confiance, et donc, sortir tout le
monde de ces bulles cognitives. La clé, elle va passer par formation,
éducation, mais aussi par l'interdiction avant un certain âge où on ne peut pas
avoir ce recul. J'insiste sur un point. On parle des réseaux sociaux depuis
tout à l'heure. Mais vous avez évoqué les filtres dans votre question. Même les
systèmes de messagerie qu'on utilise parfois, et il faudra aller dans ce degré
de détail dans les prochains mois, ils créent ces bulles. Je vais vous donner
un exemple tout simple. WhatsApp, ce n'est pas, formellement parlant, un réseau
social. C'est une messagerie sécurisée. Il se trouve qu'on utilise WhatsApp,
parfois, même les enseignants utilisent WhatsApp pour faire leur boucle avec
les parents, et parfois, il y a les boucles d'élèves. Avec, maintenant,
l'opérateur d'intelligence artificielle qui est dans WhatsApp, faites
l'expérience, d'ailleurs, il vous soumet tout de suite des questions. Il vous
soumet des filtres. Tu es stressé, tu as un problème avec ton prochain devoir.
Et donc, vous êtes déjà dans une bulle cognitive, et l'interaction avec
l'intelligence artificielle sur WhatsApp que peuvent avoir vos jeunes, elle est
déjà ce filtre que vous avez évoqué. Et donc, dans les régulations qu'on va
devoir mettre en place, on va devoir toucher ce point pour protéger de ce
risque. Dans ce contexte-là, à côté des interdictions de l'accompagnement, il y
a l'éducation, et vous l'avez rappelé.
Aujourd'hui, le combat, il est totalement asymétrique. Parce que même si on
rajoute telle ou telle heure d'enseignement, quand on voit le temps
d'exposition, on est perdant. Donc, c'est pour ça qu'il faut, sur les plus
jeunes, réguler et sortir, il faut protéger, il faut faire cette pause
numérique beaucoup plus forte, pas simplement à l'école. On l'a fait, là, sur
les portables au collège, et on est en train de le mettre, mais à la maison
aussi, par cette interdiction. Ça suppose, vous l'avez dit, de continuer les
choses. Donc, vous m'avez posé deux questions. La première, sur l'école et ses
moyens, oui, il faut poursuivre. Ce qu'on a fait, là, depuis 3 ans, n'est que
le début d'un rattrapage. Donc, on a fait les plus grosses augmentations des
enseignants depuis 90. On a fait les plus grandes avec le pacte enseignant et
avec la base qui a été augmentée pour tout le monde. Est-ce que c'est suffisant
pour solde de tout compte ? La réponse est non, parce que vous l'avez dit.
Alors, en fait, on a simplement un système, je ne veux pas être technique
et ce n'est pas le débat du jour, mais on avait une forme de pacte collectif
qui ne fonctionne plus. Le pacte collectif, c'était : on vous embauche,
vous êtes beaucoup moins bien payés que les collègues. Il y a un système de
vacances qui fonctionne différemment que chez les collègues, et vous avez une
retraite en moyenne plus jeune et elle est meilleure que chez les collègues
dans l'Europe. Ça ne suffit plus pour être suffisamment attractif et c'est plus
accepté. Et donc, c'est pour ça qu'on a commencé à augmenter nos enseignants,
mais c'est un effet de rattrapage, qu'on a mis en place le pacte pour aussi
plus engager, qu'on doit continuer tout ce travail. À côté de ça, le cœur de la
bataille pour réussir, c'est la formation des enseignants. Et moi, la réponse
que je voulais apporter à votre deuxième élément, c'est qu'au-delà de la
question contractuelle ou statutaire, qui est une question qui se justifie,
même si les retours ne sont pas toujours les mêmes sur le terrain, et si on a
des modèles d'enseignement où vous avez des contractuels tout au long de leur
carrière, modèle singapourien qui est toujours pris en exemple, il n'y a pas de
statut à proprement parler. Il y a des modèles très différents avec des
contrats de moyen terme. La clé, et c'est montré dans toutes les études, c'est
la formation des enseignants. Et c'est vrai qu'on avait beaucoup trop sacrifié
cette formation ces dernières décennies. Et pour moi, c'est le cœur de ce que
je vais pouvoir faire dans les 18 mois qui viennent. C'est justement ce qu'on a
mis en place pour beaucoup mieux former nos enseignants, entre autres, à ces
pratiques, parce que si on ne forme pas les enseignants, on ne peut pas leur
demander de le pratiquer. Et donc, ce qui est mis en place en ce moment et ce
qui doit être déployé est absolument fondamental pour réussir ce combat.
Derrière tout cela, donc, je crois que j'ai répondu aussi sur
l'élargissement de l'enseignement aux élèves. Je voulais peut-être, en
répondant à la question aussi du sens de ce que vous avez dit, dire comment on
peut compléter tout cela. Les réseaux sociaux ne sont pas qu'une mauvaise
chose. Je l'ai dit depuis tout à l'heure. On doit réguler, on doit protéger,
mais en même temps, l'intelligence artificielle dont on a parlé de manière
incidente, si on la met au service d'un projet qui est le nôtre, peut avoir
beaucoup de vertus. Et aujourd'hui, quand je regarde notre système éducatif, là
aussi, les études, on voit qu'il est en train de devenir de plus en plus
inégalitaire parce qu'on a, pour certaines formations où il y a de la sélection
au premier cycle universitaire, de plus en plus de familles qui accèdent à des
prépas privées ou à des enseignements privés.
Est-ce qu'on peut accepter ça durablement ? Non. On voit en même temps
que le tutorat qui est fait, en utilisant du mix, c'est-à-dire des personnes
physiques et de l'intelligence artificielle, c'est ce qui permet à des élèves
qui sont parfois en difficulté d'avoir les meilleures capacités à revenir à un
niveau moyen ou encore d'aller au-delà par une meilleure individualisation de
l'enseignement quand on a du mal à acquérir telle ou telle compétence ou qu'on
doit différencier. Et donc, c'est aussi un message d'optimisme pour les plus
jeunes qui sont là et pour nous tous, si on utilise bien l'intelligence
artificielle, qu'on la met au service de projets évidemment scientifiques, mais
aussi pédagogiques, c'est quelque chose qui peut nous permettre d'aider notre
école à aller beaucoup mieux, à améliorer la performance éducative et à
améliorer l'accompagnement des élèves, mais il faut que ce soit au service
d'une vision humaniste de notre école et bien utilisé. On a lancé des projets
de recherche avec le Collège de France et d'autres. Il y a aussi plusieurs
expérimentations qui sont faites. C'est ce qu'on est en train d'incuber, mais
l'objectif, c'est qu'on puisse progressivement le diffuser, parce que ce sera
aussi un levier de transformation très profond pour tout ce qu'on est en train
de se dire. Et donc, là aussi, on a une source qui doit nous permettre
d'avancer.
Maintenant, je voudrais conclure sur la question du sens d'une manière
peut-être plus positive. Tout ce qu'on est en train de se dire et de faire
n'est pas perdu si on se mobilise et qu'on partage tous, enfin pas tous parce
que l'unanimisme n'est pas une solution, mais si le consensus se crée, la
conviction profonde se crée, qu'il y ait un chemin vers le meilleur. Je crois
que c'est un d'entre vous qui a parlé de la lecture. Tout ça doit nous rappeler
qu'un des points clés pour à la fois apprendre et nous émanciper, c'est la
lecture. L'IA, comme les réseaux sociaux, c'est le formidable exemple qu'on
peut devenir très intelligent en lisant beaucoup, parce que ce sont juste des
machines à lire. Ces modèles qui vous fascinent, ce sont juste des machines à
lire. Simplement, il ne faut pas le laisser faire aux autres. Et donc, remettre
la lecture au cœur de l'éducation familiale, de l'enseignement est, à mes yeux,
un point clé, parce que c'est ce qui nous permet, justement, de bâtir.
Deuxième point, tout le combat qu'on a depuis tout à l'heure : le fonctionnement
de notre démocratie, la protection de nos enfants et comment on les aide à
apprendre, à devenir des citoyens éclairés, l'indépendance au fond de notre
pays et de nous protéger contre les ingérences, c'est exactement le combat
existentiel de la République. Et donc, le sens à donner à tout ce qu'on est en
train de faire, c'est exactement le sens de l'aventure républicaine. On doit
apprendre à refaire des Républicains. Donc oui, il faut réinvestir sur notre
école la formation des maîtres. Oui, on doit l'exemplarité. Je ne connais pas
le modèle gallois, donc je vais me renseigner. Mais en tout cas, à partir du
moment où on recrée un modèle de responsabilité, vous m'avez entendu depuis
tout à l'heure, j'y suis très favorable, je pense que tous ceux qui détiennent
une autorité doivent être exemplaires. Et donc, je vais regarder le modèle
gallois. Vous avez mon engagement, en tout cas, qu'il faut qu'on ait un système
où, si on met en cause la responsabilité de ceux qui mentent, ceux qui
détiennent l'autorité doivent être exemplaires.
Donc là, il n'y a pas de malentendu. Mais tout ce qu'on est en train de
dire depuis tout à l'heure, c'est d'apprendre à refaire des Républicains. Et
donc, la base, c'est d'avoir une école qui transmet des certitudes et des
connaissances avant l'esprit critique. Deuxièmement, qui transmet l'esprit
critique. Troisièmement, une société qui protège ses enfants avant un certain
âge, je pense 15 ans. Ensuite, une société qui croit dans la science et le
progrès. C'est comme ça que la République s'est constituée, qui protège ses
infrastructures d'information en les protégeant de la propriété de quelques-uns
ou de systèmes économiques qui ne sont pas compatibles avec la démocratie, et
de créer les voies et moyens d'une forge libre de l'opinion publique.
On aura des accords et des désaccords dans le respect, mais en s'assurant
que les uns et les autres seront confrontés à des opinions, mais auront un
rapport à des vérités qui seront établies par une dialectique et des processus
de vérification qui sont transparents. Ce qui aujourd'hui est menacé, parce
qu'on est en train de le laisser faire, c'est juste les fondements de notre
République et de notre démocratie. Et donc, le combat qu'on est en train de
mener, des plus jeunes à l'école, en passant par le combat pour la science, la
presse et le fonctionnement démocratique en élection, c'est un combat qui a
beaucoup de choses à voir avec le combat des Premiers républicains.
Le débat d'aujourd'hui était pour moi très important. Il va continuer
d'être mené. Toutes les suggestions, remarques que vous avez pu faire, moi, je
les ai agrégées dans ces semaines à venir, et j'en rendrai compte, là aussi, de
manière très transparente, pour qu'on puisse élaborer ensuite, au début de
l'année prochaine, quelque chose qui soit, fasse l'objet du consensus le plus
large, mais qui nous permette d'avancer et d'être cette grande République,
cette grande démocratie qu'est la France. En tout cas, je vous remercie, et je
remercie beaucoup le groupe La Dépêche pour son accueil, l'organisation de ces
travaux, de ces débats, et le travail fait chaque jour depuis plus de 150 ans.
► Gouvernement
● Ministres centristes/centraux
Laurent Nunez (ministre de l’Intérieur)
> 13 novembre: 10 ans après, ensemble pour honorer
la mémoire de chacune des victimes, penser aux blessés, à leurs familles, à
tous les Français qui ont souffert, saluer l’engagement total des forces de
sécurité et de secours. Nous n’oublierons pas, nous n’oublierons jamais, nous
continuerons à lutter contre le terrorisme, à défendre nos valeurs, nous
continuerons à nous rassembler et à vivre.
Catherine Vautrin (ministre des Armées et
des Anciens combattants)
> L’actualisation de la Loi de programmation militaire, annoncée par le
Président de la République le 13 juillet dernier, ouvre désormais une nouvelle
phase opérationnelle, dans un contexte d’accélération du réarmement du pays.
Roland Lescure (ministre de l’Economie,
des Finances et de la Souveraineté industrielle, énergétique et numérique)
> Les Etats membres autorisent la taxation des petits colis importés dans
l'UE. C'est une étape clé pour notre souveraineté économique.
Sous l’impulsion de la France, l'UE s'accorde pour la suppression de la
franchise douanière sur les petits colis de moins 150€ et fixe un cap en vue
d'une entrée en vigueur dès 2026.
Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et
des Affaires étrangères)
> Le prélèvement sur recettes de l’Union européenne a été adopté par
l'Assemblée. Je salue cette décision responsable, conforme à nos engagements
européens et à nos intérêts.
> Boualem Sansal est libre ! J’accueille cette nouvelle avec soulagement et la satisfaction qu’une issue diplomatique et humanitaire ait pu être trouvée au regard de son âge et de son état de santé. Mes remerciements vont à l’Allemagne dont les bons offices vont permettre à notre compatriote d’être soigné dans les meilleures conditions, et aux autres partenaires de la France qui ont appuyé nos démarches. Mes pensées vont à son épouse Naziha et à ses proches qui l’ont soutenu pendant un an dans l’épreuve. Mes félicitations vont aux diplomates et agents du Ministère, notamment ceux de notre ambassade à Alger qui ont suivi sa situation depuis le premier jour et oeuvré, sans relâche et dans des conditions particulièrement difficiles, à sa libération. Nous restons attentifs à la situation de Christophe Gleizes, dont nous espérons la libération prochaine.
Stéphanie Rist (ministre de la Santé, des
Familles, de l’Autonomie et des Personnes handicapées)
> [Nouvelles mesures pour l’égalité femmes/hommes] Ces avancées traduisent
une vision de la santé globale des femmes : leur santé physique,
professionnelle et sociale sont indissociables. En reconnaissant pleinement
l’engagement des agentes publiques et en mieux accompagnant la maternité tout
au long de la carrière, nous faisons un pas décisif vers une égalité réelle
entre les femmes et les hommes, fondée sur la justice et la prévention.
> Plus de choix de garde du jeune
enfant pour les familles :
- Un congé supplémentaire de naissance
- Une revalorisation du financement des crèches
- Une réforme du complément de mode de garde (CMG) pour les assistantes maternelles
> Le congé supplémentaire de naissance, c’est un choix en plus pour les parents ! Voté à l’Assemblée nationale avec une large majorité après un débat démocratique exigeant, il offre davantage de liberté aux familles pour organiser les premiers mois avec leur enfant.
> À l’Assemblée, j’ai réaffirmé notre engagement pour le service public de la petite enfance. Nous revalorisons de 2 % le tarif de financement des crèches (PSU) par les CAF, avec une application rétroactive à toute l’année 2025.
> [Revalorisation du financement des crèches par les CAF de 2 % en 2025] Cette revalorisation est un signal clair : le Gouvernement est aux côtés des familles, des communes et de l’ensemble des acteurs de la petite enfance pour garantir à chaque parent des solutions de garde accessibles et de qualité. Offrir de bonnes conditions d’accueil aux jeunes enfants, c’est investir dans l’avenir de notre pays.
Amélie de Montchalin (ministre de l’Action
et des Comptes publics)
> Il y a dix ans, la France était frappée en plein cœur. 132 vies brisées
par la barbarie du terrorisme islamiste. Dix ans après, nous nous souvenons.
Rien ne s’efface. Pensée particulière pour Anne-Laure, Cécile et Olivier, trois
agents de Bercy tombés ce soir-là — deux agentes des Douanes et un agent des
Finances publiques. Face à l’horreur, la République a tenu, et tiendra
toujours. Hommage à tous les services de l’État, héroïques cette nuit-là et les
jours suivants.
> [Nouvelles mesures pour l’égalité femmes/hommes] Ces mesures permettent de réduire une inégalité qui augmentait, d’année en année, depuis plus de vingt ans. Elles traduisent surtout une conviction : l’égalité femmes-hommes, c’est un travail concret, étape par étape, pour que chaque femme, dans le secteur public comme dans le secteur privé, voie son parcours justement reconnu.
> Les retraites ont été revalorisées davantage que l’inflation : 1,8 point de plus depuis 2022. Cela signifie que même avec une année blanche, les retraités ne perdront pas de pouvoir d’achat par rapport à 2022.
Aurore Bergé (ministre déléguée auprès du
Premier ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la
Lutte contre les discriminations)
> [Nouvelles mesures pour l’égalité femmes/hommes] Le progrès ne se décrète
pas, il se construit. Revaloriser les carrières des femmes et leurs pensions de
retraite est une mesure de justice et d’efficacité économique. Permettre aux
deux parents de s’impliquer avec la création d’un congé de naissance bien
indemnisé pour que chacun y ait droit est une mesure d’égalité et de liberté.
Le compromis a permis à ces propositions d’aboutir. La stabilité permet
l’action.
Eléonore Caroit (ministre délégué
auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères chargée de la
Francophonie, des Partenariats internationaux et des Français de l’étranger)
> Entretien au siège de l’ONU avec Amina JMohammed. Nous avons échangé sur la réforme ONU 80 et la crise du financement du développement. La France
reste pleinement engagée pour un multilatéralisme fort et efficace.
> Protection du climat, égalité femmes-hommes, investissements responsables : des leviers essentiels pour un monde plus stable.
> Quel soulagement, notre compatriote Boualem Sansal est libre ! Je me réjouis de ce dénouement et remercie à mon tour l’Allemagne et tous nos diplomates mobilisés.
David Amiel (ministre délégué
auprès de la ministre de l’action et des comptes publics chargé de la
Fonction publique et de la Réforme de l’État)
> Pour les victimes, leurs proches, et tous ceux qui portent encore les
blessures, visibles ou invisibles, de cette nuit d’horreur. Pour les forces de
l’ordre, secours, soignants, psychologues, personnels de justice. Vive la
République plus forte que le terrorisme islamiste.
> [Nouvelles mesures pour l’égalité femmes/hommes] Nos objectifs pour réduire les inégalités entre les femmes et les hommes et entre le public et le privé sont clairs : des mesures concrètes et immédiates en faveur des femmes de la fonction publique et un dialogue social constructif. C’est pourquoi j’ai présenté dès le 6 novembre aux organisations syndicales des mesures pour améliorer la retraite des mères fonctionnaires et pour allonger le congé pathologique prénatal. L’accord de méthode signé avec les syndicats permettra aussi de cadrer la négociation et d’apporter des réponses nouvelles aux inégalités tout au long de la carrière. Je me réjouis des progrès votés par les députés.
● Autres ministres
Jean-Pierre Farandou (ministre du travail et des solidarités)
> [Nouvelles mesures pour l’égalité femmes/hommes] Je me félicite du travail
exemplaire des parlementaires qui, par leur unité et leur responsabilité, ont
permis l’adoption à l’unanimité de ces mesures essentielles. Elles renforcent
l’égalité entre les femmes et les hommes, tant sur le plan de la retraite que
de l’égalité professionnelle, et montrent concrètement que notre pays progresse
vers l’égalité réelle.
Edouard Geffray (ministre de l’Education
nationale)
> Dix ans après, la France se souvient, et rend hommage aux victimes des
attentats et à leurs proches, à tous ceux qui se sont mobilisés pour leur
porter secours. A leur courage et à leur dignité.
> A l'occasion de ma première réunion
des recteurs ce jeudi, j’ai tenu à rappeler mon état d’esprit : sobriété et
efficacité au service des personnels et des élèves. J'ai partagé les enjeux de
long terme, notamment en termes de démographie et d'amélioration du climat
scolaire, et ma méthode, fondée sur un dialogue approfondi avec les
organisations syndicales, les collectivités territoriales et les parents
d'élèves.
La feuille de route des prochains mois est claire :
1. Le niveau général des élèves :
Assurer partout une transmission solide des savoirs fondamentaux implique de
faire confiance aux équipes et renforcer la formation initiale et continue. La
mise en place de la réforme du recrutement dès la L3 avec le nouveau concours
en mars 2026 est à cet égard déterminante.
2. La réduction des inégalités scolaires.
Cela passe par un travail avec les équipes des écoles et collèges qui
connaissent les plus grandes difficultés scolaires, pour identifier leurs
besoins et y répondre, et par une action résolue pour lutter contre toutes les
formes de déterminisme.
3. La santé physique et psychique des élèves.
Protéger les élèves, c’est créer les conditions de leur réussite. Cela passe
notamment par une meilleure éducation aux écrans, mais aussi par de nouveaux
espaces de sociabilité, notamment en matière culturelle.
Cela suppose d'apporter un soutien constant et réel aux personnels et de
veiller au respect des principes républicains qui nous fondent. C'est la
condition même de réussite d'une Ecole qui instruit et protège chacun de ses
enfants.
Je sais pouvoir compter sur l’engagement des recteurs et de l’ensemble des
personnels pour porter cette ambition. Nous avancerons avec méthode, écoute et
détermination, au service des élèves et de leurs familles.
Philippe Baptiste (ministre de
l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Espace)
> Dix ans après le 13 novembre 2015, la République se souvient. Hommage aux
victimes, à leurs proches, et reconnaissance à celles et ceux qui ont secouru,
protégé, soigné. La douleur demeure ; la mémoire nous unit.
> La Stratégie nationale spatiale est lancée. Le Président de la République l’a dévoilée hier. Elle fixe le cap de notre ambition spatiale : affermir notre souveraineté, française et européenne, en faisant de l’espace un levier de puissance scientifique, industrielle et stratégique. Je reviendrai la semaine prochaine, en détail, sur ses cinq piliers : accès à l’espace, compétitivité et compétences, capacités de défense, sciences et exploration, coopération. Ce sont les fondations d’une politique lisible, durable et tournée vers les résultats, de la recherche aux applications, des territoires aux entreprises. Ce cap nous engage avec vision et détermination à l’approche des grandes échéances du spatial européen : Conseil ministériel de l’ESA (CMIN), négociations du cadre financier pluriannuel (CFP), puis Sommet spatial. Nous y porterons une ligne claire : autonomie d’accès, excellence technologique, emplois et retombées pour nos citoyens. Le Président m’a chargé d’en assurer la mise en œuvre, au sein de ce ministère qui fédère les forces spatiales du pays. Notre méthode sera collective : État, agences, industrie, recherche, défense et partenaires européens, rassemblés au service d’une ambition commune.
Maud Bregeon (porte-parole du
Gouvernement)
> En mémoire des victimes blessées et assassinées des attentats du 13
novembre 2015. Aux 132 vies fauchées en ces lieux.
> L’enjeu national auquel il faudra répondre, à l’origine de beaucoup d’autres, c’est la natalité. Retraites, financement du grand âge, baisse du nombre d’élèves, immigration de travail… On peut combattre une réforme, mais la démographie s’impose à tous.
> Nous serons un obstacle à tout ce qui viendrait détruire l'emploi en France et les entreprises.
> [Suspension de la réforme des retraites] La stabilité prime encore une fois sur le désordre. En 2027, un nouveau système sera nécessaire, mais pour l’heure, nous devons composer avec l’Assemblée nationale choisie par les Français.
Benjamin Haddad (ministre délégué
auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères chargé de
l’Europe)
> [Contribution au Budget de l’UE / Intervention à l’Assemblée] Le débat sur
le prélèvement sur recettes au profit de l’Union européenne est un moment
important. Notre contribution fait l’objet d’un débat budgétaire, dans lequel
il faut prendre en considération les retours pour les territoires, les
agriculteurs, les étudiants ou les entreprises ainsi que l’appartenance au
marché intérieur. Cependant elle exprime aussi un choix politique, celui d’une
France influente, qui pèse, dont la voix porte sur la scène européenne et
internationale, ou d’une France qui se replie et s’affaiblit. Soyons clairs,
notre pays bénéficie de son appartenance à l’Union européenne.
En 2026, notre contribution est estimée à 28,8 milliards d’euros, soit
5,7 milliards de plus qu’en 2025. Cette augmentation n’est pas une
dérive ; elle s’explique par la hausse des crédits de paiement proposés
pour 2026, notamment sous l’effet d’un rattrapage mécanique des paiements au
titre de la politique de cohésion. Pour être clairs, nous sommes toujours dans
la trajectoire qui avait été votée par les États membres et les parlementaires
en 2021 lors de la négociation du cadre financier pluriannuel, le budget sur
sept ans de l’Union européenne. Nous assistons en ce moment à un rattrapage des
décaissements de la politique de cohésion après que les États membres ont fait
le choix, au cours de la première partie du cycle, de se tourner principalement
vers les fonds du plan de relance, c’est-à-dire des financements
extrabudgétaires.
Cette augmentation s’explique aussi par des facteurs imprévus au moment de la
négociation du cadre financier pluriannuel : le soutien à l’Ukraine, le
financement de la surcharge d’intérêt liée au plan de relance, ou encore la
réponse au défi migratoire. Avec ma collègue Amélie de Montchalin, nous nous
sommes battus pour que la Commission européenne maîtrise ses dépenses, ce qui a
conduit à une hausse moins importante que ce qui avait été anticipé.
La contribution de la France au budget de l’Union européenne est essentielle à
un moment où, plus que jamais, l’Union européenne doit prendre son destin en
main face aux menaces extérieures et au risque de décrochage économique par
rapport à la Chine ou aux États-Unis. Ce n’est pas un chèque en blanc que nous
signons aujourd’hui. Soyons sérieux, l’Europe est un levier d’action, pas un
fardeau. Ceux qui prétendent le contraire ne proposent rien d’autre que
l’isolement et la pente glissante vers le Frexit.
Mesdames et messieurs les députés, parler du budget européen, c’est d’abord
parler de la vie des Français.
Pour la deuxième année consécutive, la France est le premier bénéficiaire du
budget de l’Union à hauteur de 16,5 milliards d’euros. Vous le savez, nous
restons de loin le premier bénéficiaire de la politique agricole commune (PAC)
avec près de 9,5 milliards d’euros de retours par an. Elle garantit le
revenu de nos agriculteurs et notre souveraineté alimentaire. Nos régions
bénéficient aussi de la politique de cohésion : près de 18 milliards
leur sont consacrés entre 2021 et 2027. Cette politique permet par exemple la
rénovation thermique des corons verts de Douai ou encore le financement de la
maison de santé de Dammarie-les-Lys où je me suis rendu récemment. Quand
certains prétendent que l’Europe ne fait rien, je réponds :
« Regardez vos territoires ! »
Nous avons également bénéficié du plan de relance à hauteur de 9 milliards
en 2024. Il a permis par exemple de financer l’insertion de
430 000 jeunes dans la vie professionnelle, la rénovation énergétique
de 40 000 logements, l’agrandissement du centre hospitalier de Dijon ou
encore l’électrification d’usines agroalimentaires.
Enfin, nous en parlons peu, mais avec 12,6 milliards d’investissements en
2024, la France était le premier pays bénéficiaire des financements de la
Banque européenne d’investissement (BEI). Très concrètement, ces financements
ont permis par exemple, la création de plus de 750 emplois dans une
gigafactory près de Douai.
Au total, plus de 38 milliards ont été investis sur notre territoire en
2024 en provenance de différentes sources de l’Union européenne. Je tiens à
souligner que nos retours sont également en amélioration – nous l’avions annoncé lors des débats l’an dernier – passant de
10 % l’année dernière à 11 % cette année. C’est la preuve que les
efforts du gouvernement portent leurs fruits depuis la création de la cellule
de mobilisation des fonds européens pour nos territoires, nos universités et
nos centres de recherche.
Toutefois, l’apport de l’Europe à la France n’est pas qu’un bilan budgétaire.
Ainsi, l’appartenance au marché intérieur triple le commerce bilatéral entre
deux États membres, de sorte que 55 % de nos exportations vont vers nos
partenaires européens. Nos agriculteurs sont exportateurs en Europe.
Notre contribution sert aussi nos intérêts dans une Europe qui protège et
assume sa puissance. Face à la guerre d’agression russe, soutenir l’Ukraine,
c’est assurer la sécurité de tous les Européens. Nous renforçons notre défense.
La voix de la France porte : regardez la défense européenne, avec le
nouvel instrument Safe (Sécurité pour l’action en Europe), doté de
150 milliards d’euros pour réaliser des prêts et apporter un soutien à la
coopération industrielle, selon le principe de la préférence européenne que la
France a défendu pendant toute la négociation, d’après lequel l’argent du
contribuable européen doit servir les intérêts de l’Europe et soutenir
l’industrie européenne. La sécurité passe aussi par le contrôle de nos
frontières. Frontex et les infrastructures migratoires bénéficient ainsi d’un
soutien budgétaire renforcé.
L’indépendance n’est pas le repli, tel est le sens de notre ambition de
souveraineté industrielle et technologique. Dans la défense, le numérique,
l’agriculture, les semi-conducteurs, la santé, l’énergie : dans tous le
secteurs, la France s’efforce de réduire sa dépendance vis-à-vis de ses
partenaires européens.
En juillet dernier, la Commission européenne a présenté sa proposition pour le
prochain cadre financier pluriannuel 2028-2034. La définition de ce cadre est
l’occasion de débattre de nos priorités et de la relation financière de la
France avec l’Union européenne.
Je m’attache personnellement, en tant que ministre responsable de cette
négociation au Conseil, à défendre les intérêts de la France : ceux de nos
territoires, de nos agriculteurs, de nos entreprises. Nous défendrons également
la création de nouvelles ressources propres pour ne pas alourdir nos contributions
nationales. Le gouvernement sera au rendez-vous, avec la plus grande exigence.
Ma porte est d’ores et déjà ouverte aux propositions de tous les
parlementaires.
Dans ce monde conflictuel et dangereux, le choix n’est pas entre plus ou moins
d’Europe, mais entre l’Europe puissance et le repli impuissant. Autoriser ce
prélèvement, c’est donner à la France les moyens de peser, d’influencer et
d’agir pour nos concitoyens. C’est aussi être à la hauteur de la parole de
notre pays.
► Assemblée nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Le 13 novembre est dans la mémoire de toute la France. Aux victimes, aux
survivants, aux familles : notre nation ne vous oubliera jamais.
> Il y a dix ans, le terrorisme frappait Paris et plongeait notre pays dans une nuit que nous n’oublierons jamais. Nous n’oublions aucun visage, aucun nom, aucun geste de courage dans cette nuit du 13 novembre. Cette mémoire nous unit, nous guide et nous oblige. Rien n’effacera le 13 novembre. Rien n’affaiblira l’unité que nous devons aux victimes, à leurs proches, et à notre pays.
> Le 12 novembre 2023 restera le jour où la France s’est levée pour dire oui à la République et non à l'antisémitisme. Deux ans plus tard, notre marche continue avec cet appel renouvelé ce soir : transformons cette marche en un engagement collectif et quotidien pour défendre nos valeurs républicaines !
> La France agit pour que la paix l’emporte au Proche-Orient. Avec une délégation transpartisane, j'ai reçu à l’Assemblée nationale M. Mahmoud Abbas, Président de l’État de Palestine. Nous avons évoqué la libération des otages, le cessez-le feu à Gaza, le désarmement du Hamas, ainsi que la situation préoccupante en Cisjordanie, les réformes de l’Autorité palestinienne et la lutte contre l'antisémitisme. Nous poursuivrons notre appui à la mise en œuvre de la solution des deux États pour permettre aux peuples israélien et palestinien de vivre en paix et en sécurité.
► Partis politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne
sont pas centristes et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus
retranscrits]
> Il y a 10 ans, l'horreur et la barbarie s'abattaient sur Paris. 10 ans
après, le 13 novembre 2015 reste gravé dans nos mémoires. Nous pensons aux
victimes, leurs proches et à tous ceux mobilisés cette nuit-là. Nous
n'oublierons jamais.
> Bâtissons un nouveau modèle de retraite
Âge de départ, durée de cotisation,
régimes spéciaux… Depuis plus de trente ans, les réformes de notre système de
retraite par répartition s'enchaînent. Elles laissent derrière elles un pays
fracturé et divisé.
Et malgré ces réformes, notre modèle reste illisible, inefficace et injuste.
Qui, parmi les futurs retraités est en mesure de dire à quel âge il pourra
partir ou de quel montant il pourra bénéficier ? En l'état, cette défiance
pousse un jeune actif sur deux à penser qu’il ne touchera tout simplement
jamais de pension.
Pour rompre ce cycle sans fin, Gabriel Attal souhaite refonder totalement notre système de retraite autour de principes clairs :
- Plus juste et universel
Fin des inégalités entre régimes publics, privés et spéciaux : chaque euro
cotisé ouvre les mêmes droits, quelle que soit la profession ou la carrière.
- Plus simple et
transparent
Un compte individuel, consultable à tout moment, où chaque euro cotisé
correspond à un euro de pension acquis. Où l'on sait à tout moment, à quel
montant de pension on a droit.
- Plus libre et adapté
aux parcours de vie
Chacun choisit son moment de départ, avec une surcote pour ceux qui souhaitent
travailler plus longtemps.
- Une capitalisation
accessible à tous avec crédit d’impôt pour les foyers modestes pratiquant la
capitalisation, création d’un fonds national de capitalisation (1000 € versés
par l’État à chaque naissance: Les Français pourraient financer nos entreprises
tout en s’assurant un meilleur niveau de pension).
- Un système à l’équilibre co-construit et durable
Un cadre fixé par le Gouvernement et piloté par les organisations syndicales et
patronales sous réserve du respect d’une règle d’or budgétaire.
Une réforme de société, pas une réforme de plus.
Refonder les retraites, c’est restaurer la confiance dans notre pacte social,
en finir avec les crises à répétition et bâtir un système lisible, universel et
pérenne, adapté au XXIe siècle.
> Libre. Après un an de détention, Boualem Sansal retrouve la liberté qu’il n’a jamais cessé de défendre. Une victoire pour la justice et la liberté d’expression, face à l’obscurantisme. Dans cette lueur, nous n’oublions pas Christophe Gleizes, toujours détenu en Algérie.
> Investir dans nos agriculteurs, notre défense et notre innovation, c’est réaffirmer l’indépendance de l’Europe face aux grands empires qui ne veulent qu'une seule chose : soumettre la France et ses partenaires européens.
Gabriel Attal (député, secrétaire général
de Renaissance, président du groupe Ensemble pour la république à l’Assemblée
nationale)
> Le 13 novembre 2015, l’horreur a frappé la France. 10 ans ont passé, mais
l’émotion et le chagrin sont toujours vifs. Nos pensées vont aux victimes, à
leurs familles, aux survivants à toutes celles et ceux que cette nuit a marqué
à jamais. Merci aux forces de l’ordre, aux soignants, aux secours, aux
personnes qui, ce soir-là, ont protégé, soutenu et sauvé. La République
n’oublie pas.
> [Suspension de la
réforme des retraites / Intervention à l’Assemblée] Dans quelques minutes,
l’Assemblée nationale suspendra la réforme des retraites de 2023. Ce vote, que
le premier ministre avait annoncé dans sa déclaration de politique générale,
est acquis : étant donné la position de la gauche et du Rassemblement national,
quels que soient les choix des autres groupes, la réforme sera bien suspendue. Vous
connaissez notre position sur cette réforme : nous l’avons promue, nous
l’avons défendue de toutes nos forces ; pourtant, aujourd’hui, le groupe
EPR s’abstiendra. Ce ne sera pas de gaîté de cœur, mais avec lucidité.
Nous sommes lucides sur les mécanismes qui nous ont amenés là. Si la suspension
ou l’abrogation de cette réforme a été demandée, c’est parce que certains ont
affirmé qu’elle avait été adoptée dans des conditions non démocratiques. Mais
si elle a été adoptée par 49.3, c’est parce que certains, qui la défendaient
pourtant pendant la campagne présidentielle, ont ensuite fait le choix de s’y
opposer, avant semble-t-il de la défendre de nouveau aujourd’hui.
Nous sommes lucides sur le fait que cette suspension ne sera pas une bonne
nouvelle pour l’économie française et pour le budget de la France. Mais nous ne
voulons pas nous mettre en travers du compromis trouvé par le premier ministre
avec le groupe socialiste ; si la suspension n’avait pas été décidée,
il n’y aurait aujourd’hui pas de
gouvernement et pas d’espoir de doter notre pays d’un budget d’ici à la fin de
l’année – espoir qui doit nous mobiliser.
Nous sommes surtout lucides sur le fait que le débat que nous avons aujourd’hui
relève déjà du passé. Nous sommes en train de discuter de l’opportunité de
retirer un morceau de scotch sur un système des retraites qui prend l’eau de
toutes parts. Ce ne sont plus les paramètres qu’il faut modifier, mais le système
qu’il faut changer.
Avec les députés Renaissance, ceux du
groupe Ensemble pour la République, nous proposons de passer à un nouveau
système de retraite : un système universel où, quel que soit votre statut
– fonctionnaire, salarié, indépendant –, vous aurez les mêmes
droits. Un système libre, débarrassé de l’âge légal de départ, où seule jouera
la durée de cotisation : si vous partez très tôt, vous aurez une petite
pension ; si vous partez plus tard, elle sera meilleure. Un système
productif, qui fait enfin sauter le tabou de la capitalisation dans notre pays
et qui permet aux Français de capitaliser
tout au long de leur vie pour améliorer leur retraite tout en soutenant notre
économie, nos entreprises et l’innovation.
C’est cela qui nous guidera dans ce débat. Il faut cesser les querelles,
dépasser les erreurs du passé, préparer l’avenir pour les Français : c’est
la conviction de mon groupe, notre seule boussole. (
> Le Rassemblement national vient de voter pour tuer l'investissement dans nos PME. Après avoir voté 34 milliards d'euros d'impôts en plus depuis le début de l'examen du budget, le RN augmente encore les impôts des Français en votant avec LFI la suppression du dispositif Madelin, qui permet aux Français d'investir dans nos TPE et PME. Evidemment, nous ferons tout ce qui est possible pour rétablir ce dispositif vital pour nos entreprises et notre économie. Mais avec ce vote, la ligne économique du Rassemblement national est de plus en plus claire : ils sont l'ennemi de l'économie et l'ennemi des entreprises.
Agnès Pannier-Runacher (députée)
> 13 novembre 2015. Dix ans déjà. Je pense aux
victimes, aux survivants, à tous ceux qui ont fait face à l’horreur. Douleur et
dignité. Défendre nos valeurs républicaines et notre liberté demeure un combat
de chaque instant.
Thomas Cazenave (député)
> Le 13 novembre 2015, la barbarie a frappé et arraché 130 vies. Dix ans
plus tard, ce souvenir sombre reste gravé dans nos mémoires. Face à l’horreur,
notre réponse a été celle de l’unité, de la résilience et de la fraternité.
Nous n’avons pas cédé. Nous n’oublions pas.
Jean-René Cazeneuve (député)
> [RN] Derrière le vernis «pro-business», les vieux réflexes : décourager
l’investissement au détriment de ceux qui entreprennent. Toujours les mêmes.
Olivia Grégoire (députée)
> Dix ans après, on ne trouve toujours pas vraiment les mots. On se contente
d’être là et de penser à ceux qui furent assassinés par le terrorisme et ceux
qui portent encore cette nuit dans leur chair. La mémoire ne faiblit pas. Elle
reste, tenace, dans le cœur de chacun.
> «Le RN l'ami des PME»? Faux. Ils viennent de voter contre une mesure qui aide à financer nos PME. Et ils acceptent une seconde délibération qu'ils ont eux même, par le passé, critiqué comme «antiparlementaire» Vous cherchez de la cohérence ? Au RN, c’est peine perdue.
> Les députés RN votent contre l’investissement en fonds propres. Le RN met clairement en danger les investissements dans nos PME notamment, main dans la main avec LFI. C’est la survie de l’IR PME qui est en jeu. Pour des amis des entreprises, vous repasserez!.
Prisca Thevenot (députée)
> Dix ans après le 13 novembre, la mémoire ne
peut être qu’un refuge: elle doit être un moteur. L’islamisme tue encore, sous
des formes multiples, et progresse jusque dans nos institutions. L’entrisme
prépare la terreur. Il faut commémorer, mais surtout combattre, lucidement.
> Le RN frappe encore … nos entreprises Ils viennent de supprimer avec la France Insoumise le dispositif Madelin, un coup dur pour nos PME et l’investissement. Pour ceux qui croyaient encore que le RN était « pro-entreprises »… réveillez-vous.
Pieyre-Alexandre Anglade (député)
> Le 13 novembre 2015 la France basculait dans l’horreur. Dix ans après nous
n’oublions pas et l’émotion reste la même. Je pense ce matin aux victimes, aux
blessés et à leurs proches. Face au terrorisme nous ne céderons rien de notre
unité, de notre liberté et nos valeurs.
> L’Assemblée vient de suspendre la réforme des retraites. Ce vote est un grave recul et dégrade plus encore la situation. Il est urgent désormais de bâtir un nouveau système universel, libre, juste et pérenne.
> A l’Assemblée nationale le RN et LFI s’attaquent à la contribution française au budget européen. Ensemble ils défendent un Frexit masqué. Refuser la contribution, c’est isoler la France en Europe ! Nous nous y sommes opposés.
> Face aux menaces économiques, géopolitiques et à la guerre sur notre continent, le budget européen est un levier de puissance et de souveraineté. La contribution française n’est pas superflue, elle est la condition de notre influence et de notre indépendance.
> [Contribution au Budget de l’UE /
Intervention à l’Assemblée] Alors que nous débattons depuis plus de trois
semaines du budget de la France, nous abordons enfin sa dimension européenne à
travers le versement d’une contribution française plus importante que jamais.
Plus importante que jamais, car face à la multiplication des menaces, au
décrochage de nos économies par rapport à celles des États-Unis et de la Chine,
au durcissement des relations commerciales, aux défis géopolitiques, à la
guerre sur notre continent, le budget européen constitue plus que jamais un levier
de puissance et de souveraineté indispensable. Pourtant, après avoir écouté
certains des précédents orateurs, ceux qui suivent la séance de cet après-midi
pourraient avoir le sentiment que nous versons notre contribution à une entité
abstraite et en quelque sorte dans le vide, que l’argent de la France serait
perdu ou dilapidé.
Disons-le, à cette tribune, très clairement : rien n’est plus faux. Cette
contribution est au contraire la condition de notre influence. Elle garantit un
soutien à nos agriculteurs, elle nourrit le développement de notre défense
européenne, de notre industrie, de notre innovation, en somme de tout ce qui
fait l’indépendance de la France, celle de ses voisins, face aux grands empires
désireux d’une seule chose : soumettre notre pays et ses partenaires
européens. C’est pourquoi, étant donné l’importance du moment que nous vivons,
notre contribution au budget européen doit être défendue avec la plus grande
détermination – comme vous l’avez
fait, monsieur le ministre –, préservée parce qu’elle nous protège, nous
permet de réduire nos dépendances, nous rapporte beaucoup plus que les petits
calculs comptables qui nous ont parfois été présentés.
Monsieur le rapporteur spécial de la commission des finances, vous jouez
normalement un rôle important dans le débat budgétaire ; or vous avez fait
le choix de dénigrer, de remettre en cause la contribution française. Si ce que
vous souhaitez se produisait, nous en paierions très concrètement les
conséquences. Abaisser artificiellement l’évaluation de notre
contribution, loin du montant que nous devrons verser en réalité, serait
truquer les grands équilibres du PLF, avec des recettes mensongères. Refuser de
la verser cette année serait contrevenir à nos engagements européens et prendre
le risque que nos agriculteurs, nos régions, nos entreprises ne puissent
percevoir les fonds européens auxquels ils ont droit. Ne plus la verser
serait exposer la France et les Français au mieux à des sanctions, au pire à la
sortie de l’Union, n’en déplaise à ceux qui prétendent désormais l’inverse.
Nous devrions être fiers de contribuer à cette Europe qui nous protège, qui
reste notre meilleure alliée dans ce monde brutal et de plus en plus
inquiétant.
Violette Spillebout (députée)
> Il y a dix ans, le terrorisme frappait Paris et plongeait notre pays dans
une nuit que nous n’oublierons jamais. Nous n’oublions aucun visage, aucun nom,
aucun geste de courage du 13 novembre. Cette mémoire nous unit, nous guide et
nous oblige.
Marie Lebec (députée)
> 13 novembre 2015. Dix ans après les attentats qui ont endeuillé Paris et
la France, honorons la mémoire des 130 vies volées et des centaines de blessés
du terrorisme cette nuit-là. Leur souvenir nous engage à poursuivre la lutte
contre l’obscurantisme et à défendre la liberté.
> Aider nos PME à innover et se développer ? C'est non pour le RN qui vient de voter la suppression du dispositif Madelin. Ce mécanisme permettait aux particuliers d'investir dans nos startups et TPE. Encore un coup dur pour notre économie.
Paul Midy (député)
> Il y a dix ans, le 13 novembre 2015 , notre pays
était frappé en plein cœur. Des terroristes islamistes ont assassiné 132
personnes et en ont blessé des centaines d’autres près du Stade de France, sur
les terrasses parisiennes et dans la salle du Bataclan. Ce soir-là, c’est notre
liberté qu’on a voulu faire taire. C’est notre jeunesse, notre musique, notre
joie de vivre qu’on a voulu faire disparaître. Dix ans plus tard, l’émotion
demeure intacte. Mais ce souvenir ne doit pas seulement nous rassembler dans la
peine, il doit aussi nous rappeler la promesse que nous avons faite à ce
moment-là : ne jamais céder. Ne jamais céder à la peur. Ne jamais céder à la
haine. Le combat n’est pas terminé : celui contre le terrorisme, contre
l’obscurantisme, contre tout ce qui tente encore de fragiliser notre pacte
républicain. Dix ans après, la douleur reste. Mais la France, elle, reste
debout.
> Un objectif : donner à la France un budget avant Noël, car le coût de l’instabilité se chiffre en milliards. Nous devons trouver un compromis et sortir des postures, pour l’intérêt général, tout en restant fidèles à nos convictions.
>Députés LFI, députés RN, On ne sauvera pas la France en empilant les taxes ! Depuis le début des débats budgétaires, l’Assemblée nationale a voté des milliards d’impôts supplémentaires : CDHR Barnier, taxe holding, CSG patrimoine, élargissement de l’IFI… Mais qu’est-ce qu’il vous faut de plus ? Non, on ne sauvera pas la France en écrasant le pays sous les impôts supplémentaires. On la sauvera en travaillant plus, en innovant, en faisant de la croissance et en libérant nos forces économiques. On est clairs : un compromis pour avoir un budget. Une explosion fiscale, c’est non !
Constance Le Grip (député)
> Il y a 10 ans, la barbarie islamiste nous
frappait en plein cœur. Sport, musique, fête, ce que nous aimons et qui
constitue notre identité, notre civilisation, étaient tragiquement attaqués par
des terroristes au nom d'une idéologie mortifère. Ne cédons rien, poursuivons
ensemble le combat contre l'islamisme !
> Dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale pour défendre la contribution française au Budget de l'Union européenne ! Oui nous sommes l'un des pays fondateurs du projet européen et nous entendons poursuivre notre destin européen ! Oui nous respectons les engagements pris envers nos partenaires européens et envers nos institutions européennes communes ! Oui nous sommes conscients de tout ce que nous apporte l'appartenance à l'Union européenne : à nos agriculteurs, nos entreprises, nos régions, nos chercheurs, nos étudiants et apprentis ... Et l'espace de paix, de liberté et de démocratie que représente l'Union européenne est notre meilleur bouclier contre les puissances autoritaires et dictatoriales qui s'en prennent à nos valeurs et nos intérêts.
> [Contribution au Budget de l’UE /
Intervention à l’Assemblée] La contribution française au budget de l’Union
européenne, évaluée dans le projet de loi de finances initial à
28,8 milliards d’euros, connaît cette année une hausse de
5,7 milliards d’euros par rapport à l’année dernière. C’est une
progression significative qu’il convient toutefois de remettre en perspective.
Elle résulte essentiellement d’un effet de rattrapage dû à l’accélération des
dépenses de la politique de cohésion, alors que nous approchons de la fin de la
programmation budgétaire du cadre financier pluriannuel.
Elle résulte également de la montée en puissance de nouvelles politiques
européennes, que nous soutenons : la solidarité envers l’Ukraine, la
réponse commune au défi migratoire et les investissements dans les technologies
d’avenir. Alors que les eurosceptiques et les tenants – assumés ou déguisés – du Frexit se focalisent sur le solde net
et disent n’importe quoi sur le montant de la contribution française, je
souhaite rappeler quelques chiffres.
Le solde net, c’est-à-dire la différence entre ce que nous versons au budget de
l’UE et ce que nous en retirons, est descendu à 7,9 milliards d’euros. Il
est plus bas que le solde de l’année dernière. Nous sommes désormais le premier
bénéficiaire en volume du budget européen.
Nous avons reçu 16,5 milliards d’euros de retours. C’est près de
10 milliards d’euros pour nos agriculteurs : la France est le premier
bénéficiaire de la PAC. C’est 4 milliards d’euros pour nos entreprises et
nos régions. C’est 1 milliard d’euros pour les transports et les étudiants
qui bénéficient du programme Erasmus. C’est 3,4 milliards d’euros pour la
recherche et l’innovation ainsi que pour le financement de notre programme
spatial.
En plus de cela, que nous recevons directement du budget de l’Union, la France
est le premier bénéficiaire du plan de relance NextGenerationEU, qu’au sortir
de la pandémie nous avons instauré ensemble : sont fléchés vers notre pays
près de 40 milliards d’euros, dont nous avons déjà consommé quelque
85 % au titre de la rénovation des bâtiments, des biotechnologies, de la
formation professionnelle. Enfin, nous sommes également les premiers
bénéficiaires, pour un montant de 12,6 milliards l’année dernière, des
investissements menés dans le cadre de la BEI et du Fonds européen
d’investissement (FEI).
Ce sont ces chiffres, ces faits qu’il faut garder à l’esprit lorsque l’on
évoque l’appartenance de la France à l’Union européenne ; mais par-delà le
débat budgétaire ou comptable, notre appartenance à ce projet de société, à cet
espace de paix, de liberté, de démocratie, fonde en retour notre identité – à nous, pays fondateur de l’Union. C’est bien cela dont il s’agit. Je
vous invite donc à adopter en l’état l’article 45 du PLF pour 2026.
Daniel Labaronne (député)
> Il y a dix ans, notre pays était frappé en plein
cœur. Nous n’oublierons jamais les victimes du 13 novembre 2015, ni le courage
de celles et ceux qui ont porté secours cette nuit-là, face à l'horreur. Devant
la la barbarie, notre République a tenu bon. La France se souvient.
> Pour montrer patte blanche au Medef il y a du monde, mais concrètement ça donne quoi ? Le RN supprime le dispositif Madelin, outil indispensable à l'investissement dans les PME qui font vivre nos territoires !
Nathalie Coggia (députée)
> 13 novembre 2015. Dix ans. L'horreur et la
barbarie qui s'abattent sur Paris. 130 vies fauchées. Nos pensées aux victimes,
à leurs proches, aux survivants. Cette date nous rappelle pourquoi nous nous
battons. Pour notre liberté. Pour nos valeurs. Ni oubli, ni pardon.
Olga Givernet (députée)
> 13 novembre 2015. Dix ans après, nos pensées
demeurent auprès des victimes, de leurs proches, et de toutes celles et ceux
qui ont fait face à l’inimaginable. La douleur reste vive, la mémoire intacte.
N’oublions jamais.
Charles Rodwell (député)
> 13 novembre 2015 - 13 novembre 2025 Dix ans
après, la France rend hommage aux 132 personnes assassinées par la barbarie
islamiste, aux centaines de blessés et à leurs proches. Nous saluons le courage
sans faille de nos policiers, de nos soignants et de tous ceux qui sont
intervenus au Bataclan et sur tous les théâtres d’horreur que la France a
récemment connus sur son sol. En leur mémoire, nous continuerons de mener sans
le relâche le combat, sur tous les fronts, pour renforcer la sécurité des
Français et protéger notre démocratie contre la barbarie.
Caroline Yadan (députée)
> Il y a dix ans, la France était frappée en plein
cœur. Ce soir-là, la barbarie du terrorisme islamiste fauchait 132 vies et
blessait des centaines d’autres, plongeant la Nation dans l’effroi. En ce jour
d’anniversaire tragique, nous nous inclinons avec une émotion intacte devant la
mémoire de celles et ceux qui ne sont jamais rentrés chez eux. Nous pensons à
leurs familles, à leur douleur, à leur courage ; à ces dix années traversées
avec l’absence, le manque, l’irréparable. Nous pensons aussi aux survivants : à
leur combat quotidien pour se reconstruire, aux blessures visibles et
invisibles qui ne disparaissent jamais vraiment. Nous rendons hommage à nos
forces de sécurité, aux secours, aux soignants, à toutes celles et ceux qui,
face à l’horreur, ont répondu par la maîtrise, le dévouement et le courage.
Face à la barbarie, la France a opposé ce qu’elle a de plus précieux : l’unité
et la solidarité. Se souvenir, c’est entourer les victimes et leurs proches,
leur dire que nos pensées les accompagnent toujours. Se souvenir, c’est
continuer à défendre, sans trembler, nos valeurs, nos libertés, notre humanité
face à une idéologie qui cultive la terreur et la mort. Se souvenir, c’est
affirmer que, malgré la violence et la douleur, la République tient debout. Aux
victimes du 13 novembre 2015 : nous ne vous oublierons jamais.
Laure Miller (députée)
> Impossible d’oublier où j'étais lors des attaques
terroristes du 13/11/15. 10 ans après, je pense aux victimes, aux familles, aux
forces de l’ordre, aux secours. Nous leur devons de continuer à mener le combat
contre le terrorisme islamiste et ceux qui veulent abîmer nos valeurs.
● MoDem
> Il y a dix ans, la France était frappée pour ce
qu’elle est : libre, joyeuse, fraternelle. En ce 13 novembre, nous pensons aux
victimes, à leurs familles et aux héros : pompiers, soignants, policiers,
citoyens qui dans l'horreur ont fait face.
> concernant la suspension de la
réforme des retraites adoptée en 2023, les députés MoDem se sont
majoritairement abstenus.
Une réforme reste nécessaire à l’équilibre de notre système par répartition et
à la soutenabilité de nos finances publiques. Mais nous savons aussi que la
France doit éviter une crise politique et budgétaire.
Cette abstention traduit un esprit de responsabilité : préserver la stabilité
du pays, tout en rappelant que le défi du financement des retraites demeure.
> La réforme des retraites était aussi nécessaire qu'imparfaite. Mais la vraie question reste : Les jeunes d'aujourd'hui auront-ils une retraite ?
> Le Mouvement Démocrate salue la libération de Boualem Sansal et remercie la diplomatie Française et Allemande d’avoir œuvré à sa libération. Défendre l’art, la liberté et la dignité humaine, c’est défendre la démocratie. Nous restons mobilisés pour la libération de Christophe Gleizes, toujours détenu.
Marc Fesneau (député, président du groupe
MoDem à l’Assemblée nationale)
> Dix ans ont passé, mais nous
n’oublions pas. Les morts, les blessés des âmes et des corps, les forces de
sécurité et de secours et tous ceux qui, ces jours-là, ont été à la hauteur de
notre humanité commune. Le Bataclan, les terrasses, le Stade de France : ces
lieux où l’horreur islamiste a frappé notre pays. Avec un seul objectif :
terroriser et diviser. Notre unité, notre résistance collective, notre défense
de la République et la lutte implacable contre les semeurs de haine restent
plus que jamais la seule réponse. Vive l’unité de la Nation.
> [13 novembre 2015] Si nous avions un événement de même nature aujourd'hui, sans doute la société française réagirait avec moins facilement de résilience.
> Sans doute s'est éloigné le risque d'un attentat organisé depuis l'extérieur avec de multiples ramifications. En revanche, les démarches ou les dérives individuelles sont beaucoup plus difficiles à contrôler.
> [Suspension de la
réforme des retraites / Intervention à l’Assemblée] Le groupe Démocrates
s’abstiendra très majoritairement sur le vote de l’article 45bis visant à suspendre
la réforme des retraites. Par ce choix, nous entendons ne pas faire obstacle au
compromis recherché par le gouvernement, tout en rappelant que ce compromis ne
saurait se faire sans vigilance, ni au prix de nos convictions sur la question
des retraites.
Nous ne pouvons faire abstraction de la réalité des chiffres. C’est pourquoi
nous demeurons dubitatifs face à une suspension décidée sans présenter d’autre
solution, au mépris d’un examen lucide de la situation – notamment
financière – et au détriment des jeunes générations.
Notre démographie a changé : 4 actifs pour un retraité à la sortie de
la guerre, moins de 1,7 aujourd’hui. Au cours de la même période, l’espérance
de vie a augmenté de près de 20 ans. Seulement 39 % des
60-64 ans sont en activité en France, nettement moins que partout en
Europe.
Notre conviction n’a pas changé : il est nécessaire de réformer notre
système. C’était l’objet même de la réforme des retraites, mais aussi du
conclave, dont on ne peut que regretter qu’il n’ait pas abouti. Il faut bien le
reconnaître : nous ne sommes pas parvenus à faire accepter cet effort
nécessaire par les Français.
Pourtant, nous devons regarder lucidement la réalité des comptes ; cette
suspension ne permettra en rien de franchir le mur de nos difficultés. C’est
cette responsabilité qui demeure, plus que jamais, celle de notre groupe, et
qui sera, tôt ou tard, celle de tous ceux qui aspirent à exercer des
responsabilités dans notre pays.
> La politique, ce n'est pas dresser les gens les uns contre les autres, c'est au contraire essayer de rassembler un peuple.
> Je refuse d'entrer dans les querelles internes. Mais la présidentielle occupe trop d’esprits. Samedi, nous avons su adopter une partie du budget de la Sécurité sociale : preuve qu'un chemin existe. Sortons des postures médiatiques. J'assume de défendre la voie du compromis.
> La France insoumise, continuellement depuis qu'elle est émergée sous la houlette de Jean-Luc Mélenchon, ne cherche qu'à faire monter la querelle entre les Français.
> La volonté de Jean-Luc Mélenchon est toujours la même: dans chaque évènement de la vie, fracturer, fracturer, fracturer, il en restera toujours quelque chose. C'est le fonds de commerce et la stratégie de l'affrontement: tout est conflictualisable. C'est extrêmement toxique et dangereux pour la société.
> suspension de la réforme des retraites, mercredi soir: "Nous n'étions pas favorables à la suspension. En même temps, nous l'avons laissé passer car c'était le cadre de l'accord de non censure et la volonté de compromis du premier ministre. On ne va pas passer notre temps à s'opposer à tout et à ne pas faire la part du chemin qu'il faut faire. Mais cela m'oblige tout de même à dire que nous n'avons rien résolu.
> J'aimerais bien qu'on puisse parler de la dépense. C'est fascinant de voir comment dans ce pays on se cache derrière son petit doigt ou derrière le mur quand il s'agit de parler de la dépense. Dans un processus législatif, vous avez une première lecture, une lecture au Sénat, une deuxième lecture : il y a de quoi élaguer et revenir à la raison.
> La stabilité politique se fait trop souvent au détriment de la stabilité économique. Les acteurs économiques aiment bien aussi la stabilité.
> Ce Budget risque d’être un peu orphelin de parents,
c’est-à-dire que personne ne viendra assumer la paternité ou la maternité du
bébé.
Le mieux ce serait que chacun assume sa
paternité, si je peux dire, et accepte un Budget, mais ça nécessite de faire des pas les uns vers les autres.
Perrine Goulet (députée)
> Dix ans ont passé. La douleur, elle, n’a jamais quitté personne. Le 13
novembre, ce sont des vies fauchées. Des enfants sans parent. Des parents sans
enfant. Des proches qui revivent, chaque année, la même nuit, la même absence.
Aujourd’hui, une pensée immense pour eux.
> C’est une belle nouvelle. Souhaitons à Boualem Sansal de vite retrouver ses proches. N’oublions pas Christophe Gleizes qui est encore détenu en Algérie.
Erwan Balanant (député)
> Il y a 10ans nous avions basculé ds l'horreur. Mais pr certains c'était
surtout le 1er matin sans un proche. Ttes mes pensées pr les victimes &
leurs proches Ns ne remercierons jamais assez les forces de l'ordre, soignants
& sapeurs-pompiers qui ont tenté de sauver et de soigner
Bruno Fuchs (député)
> Il y a 10ans la France plongeait dans la nuit du 13 novembre Le terrorisme islamiste frappait notre pays, marquant à
jamais nos vies, nos mémoires. En ce jour de commémoration, pensées pour victimes, leurs proches, et celles et ceux qui ont courageusement
porté secours et protection.
> J’ai voté la suspension réforme des retraites. Réforme mal née, adoptée sans vote du Parlement, dont le financement à long terme n’est pas assuré, et qui doit mieux prendre en compte les carrières. Cela nous laisserait jusqu’en 2027 pour bâtir un modèle porteur de cohésion sociale.
> Boualem Sansal gracié ! C’est un immense soulagement et une grande joie. Assurément, le climat d’apaisement recherché ces dernières semaines commence à produire ses premiers effets.
> [Contribution au Budget de l’UE /
Intervention à l’Assemblée] Notre pays, membre fondateur de l’Union européenne,
en est le deuxième contributeur, après l’Allemagne et devant l’Italie. Le
prélèvement sur recettes au profit de l’Union reflète la majeure partie de
notre effort national pour le budget communautaire.
Tendanciellement, cette contribution française est en progression depuis vingt
ans et sa part s’accroît dans les recettes fiscales de l’État. Son montant net
a été multiplié par deux en quarante ans, pour atteindre 8,3 % dans le PLF
pour 2026. Nous devons y voir une ambition constante et pérenne de notre pays
en faveur de la construction européenne et de la consolidation des acquis de
l’Union.
Ne nous y trompons pas : contrairement à ce que voudraient faire croire
certains discours faciles, qui relèvent d’un populisme un peu simple, la France
a beaucoup plus à gagner avec l’UE qu’elle n’a à dépenser pour son financement.
C’est un investissement particulièrement rentable, qui a de très nombreuses
retombées, lesquelles ne sont malheureusement pas mesurables, pour une grande
partie d’entre elles. Je le répète donc : les politiques européennes ont
des conséquences importantes sur la vie quotidienne de nos concitoyens.
La hausse attendue de la contribution française s’explique par le remboursement
du plan de relance européen, l’extinction des rabais consentis auparavant à
certains États membres, qui augmente la part contributive de la France, ainsi
que l’augmentation structurelle du budget européen et l’évolution du revenu
national brut français.
Certains collègues ont déposé des amendements visant à diminuer
substantiellement ce prélèvement sur recettes au profit de l’UE. Leur démarche,
sous couvert d’interrogations légitimes sur l’efficacité des sommes engagées
pour la vie quotidienne des Français, se heurte à des réalités juridiques et
diplomatiques – le rapporteur général
du budget l’a rappelé.
Être européen n’empêche pas d’être lucide sur les imperfections de l’Union
européenne. Toutefois, de nombreux pays souhaitent rejoindre l’Europe – je pense à l’Ukraine ou au Kosovo, dont j’ai rencontré le premier
ministre, il y a une quinzaine de jours – : cela confirme bien l’attractivité de l’Europe.
La commission des affaires étrangères a donné un avis favorable à l’adoption de
l’article 45 du PLF, sans modification du montant inscrit pour le PSR-UE.
J’invite donc notre assemblée à voter en cohérence avec cette position. Il
importe d’être vigilant et d’apporter la contribution nécessaire pour rendre
cette Europe plus proche et plus puissante.
Maud Petit (députée)
> 13 novembre 2015. Dans les rues, au Bataclan, autour du Stade de France,
la barbarie a frappé notre pays avec une extrême violence. Les Démocrates
rendent hommage aux victimes et expriment leur profonde reconnaissance envers
forces de l’ordre, secours et citoyens mobilisés.
> L'athlète iranienne de taekwondo Hanieh Shariati a été arrêtée pour avoir publié des vidéos d'entraînement sans hijab. Soyons sa voix. Son compte Instagram a été fermé et personne ne sait où elle est détenue. En République islamique, les cheveux et le corps d'une femme sont considérés comme des menaces pour la sécurité nationale.
> Quel soulagement, enfin, à l'annonce de la libération de Boualem Sansal! Une victoire pour la liberté d’expression et la diplomatie européenne !
Frédéric Petit (député)
> Hommage à toutes les victimes des attentats terroristes du 13 novembre
2015. Le Stade de France, le Bataclan, les terrasses
de Paris, endeuillés... Nous n'oublions pas. Notre devoir : défendre avec
acharnement la liberté et la démocratie.
> Poutine ne s'arrêtera pas à l'Ukraine. Il est donc urgent de faire de Skyshield, la protection du ciel ukrainien, un thème majeur de la Coalition des Volontaires. L'Europe doit reprendre l'initiative en Ukraine et Skyshield est la meilleure réponse aux crimes de la Russie.
> Immense soulagement après la libération de Boualem Sansal. Je salue le travail diplomatique qui a permis cette décision des autorités algériennes. Merci à nos amis allemands, pour leurs bons offices. Boualem Sansal va pouvoir retrouver les siens et se soigner maintenant.
Geneviève Darrieussecq (députée)
> [13 novembre 2015] Hommage à toutes les victimes.
Honneur à tous ceux qui sont intervenus pour sauver, aider, soigner. N’oublions
jamais.
Sabine Thillaye (députée)
> [Contribution au Budget de l’UE / Intervention à
l’Assemblée] Chaque année, le débat concernant le prélèvement sur recettes au
profit de l’Union européenne constitue l’un des trop rares moments, monsieur le
ministre, où les questions européennes sont évoquées dans cet hémicycle. En
2026, cela a été dit et redit, il est prévu que la contribution française
augmente ; il a également été rappelé que cette hausse n’est pas une
dérive, mais le résultat d’un rattrapage normal – autrement dit, nous payons parce que l’Union européenne agit.
Nous changeons de monde : une puissance nucléaire a attaqué son voisin
européen, le terrorisme – le jour est
propice à un tel rappel, hélas – continue de nous menacer, notre sécurité économique
est fragilisée par les géants mondiaux, nos chaînes d’approvisionnement peuvent
être coupées du jour au lendemain. L’Union n’est pas un luxe, c’est une
assurance ; aucune nation européenne ne pourrait affronter seule ces
bouleversements. J’entends ceux qui disent que nous payons trop à Bruxelles :
ce discours constitue l’arme de ceux qui confondent dépense et investissement.
À ceux qui réclament de payer moins, je pose une autre question : payer
moins et renoncer à quoi ? Aux aides agricoles qui soutiennent nos
territoires, qui garantissent le revenu de
260 000 exploitations ? Aux financements pour nos entreprises
innovantes ? À la protection du marché unique, qui fait vivre nos échanges
commerciaux ?
Investir ensemble est la seule manière de soutenir durablement notre sécurité,
notre compétitivité, notre modèle européen. Il est vrai, cependant, que
certains États conservent des rabais hérités d’un autre temps ; peut-être
le moment est-il venu de corriger ces injustices, de doter l’Union de
ressources propres véritables, afin que son budget repose moins sur les
contributions nationales. La vraie question n’est pas combien cela nous coûte,
mais : voulons-nous encore décider du monde dans lequel nous vivons ?
(Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe Dem.)
Si la France veut continuer à peser sur la scène mondiale, elle ne doit pas le
faire par seulement 68 millions de citoyens, mais par 450 millions.
L’Union n’est pas une dépense, c’est une puissance collective ; c’est dans
cette Europe forte, démocratique, unie, que la France reste maîtresse de son
destin. Certes, l’Union européenne n’est pas parfaite ; aucune
construction humaine ne saurait l’être. Elle n’en oppose pas moins la force du
droit à la loi du plus fort. Le groupe Démocrate votera en faveur de ce
prélèvement, qui est bien plus qu’une ligne budgétaire : notre meilleure
garantie de liberté, de sécurité, de puissance dans un monde de rivalités.
● Parti radical
> 13 novembre ; il y a 10 ans, la France était frappée en plein cœur : 132 vies fauchées, des blessés par centaines, une nation meurtrie à jamais. Pensée émue pour les victimes, leurs familles, les survivants. Face au terrorisme, restons unis, fidèles à nos valeurs.
> Le
Parti radical salue avec soulagement la libération de Boualem Sansal
Le Parti radical exprime son
profond soulagement et sa vive émotion à l’annonce de la
libération de l’écrivain algérien Boualem Sansal, dont la détention
injuste avait suscité une vague d’indignation en France et à travers le monde.
« Depuis toujours, le Parti radical s’est tenu
aux côtés de celles et ceux qui défendent la liberté d’expression,
la dignité humaine et la tolérance. Boualem Sansal incarne, par
son œuvre et par son engagement, ces valeurs humanistes et
universalistes qui sont au cœur de l’identité radicale. » indique
Maxime Moumazadeh, secrétaire national à la Défense et aux Armées.
Le Parti radical rappelle son soutien sans
faille aux intellectuels, artistes, journalistes et citoyens qui, à
travers le monde, font vivre la liberté de penser au péril de leur sécurité.
Leur courage éclaire notre humanité commune et rappelle que la liberté n’est
jamais acquise : elle se défend, partout et toujours.
« En saluant le retour à la liberté de Boualem Sansal, le Parti radical réaffirme son attachement indéfectible à la démocratie, à la liberté de conscience et à la solidarité entre les peuples. » affirme Nathalie Delattre, présidente du Parti radical.
► Autres
● Commission européenne
Stéphane Séjourné (Vice-président exécutif à la Prospérité et à la Stratégie
industrielle)
> Il y a dix ans, les attentats du 13 novembre 2015 frappaient Paris et
Saint-Denis. Je pense aux victimes, à leurs proches, à celles et ceux qui ont
porté secours. La mémoire reste intacte. Face au terrorisme, notre unité
européenne et nos valeurs communes font notre force.
● Organisations centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement
européen)
> Il y a 10 ans, l’horreur frappait Paris. La France toute entière était
plongée dans l’effroi. Le bruit des verres qui trinquent en terrasse, la
musique qui résonne dans un concert, les chants de supporters dans un stade :
tout cela fut balayé par la violence la plus absolue. 132 vies furent
arrachées. Ce vendredi 13 novembre 2015 est devenu un vendredi noir. Un
vendredi de douleur qui, aujourd’hui, reste vive. Nous rendons hommage à toutes
les victimes de ces attentats, aux centaines de blessés et à leurs proches, qui
portent les stigmates de cette nuit d’horreur. Nous rendons hommage aux forces
de l’ordre, aux secouristes et aux soignants qui ont fait tant pour notre pays
ce 13 novembre et les jours qui ont suivi. Nous nous souvenons de tous les
élans de solidarité de la part de la population, véritable lueur durant ce jour
sombre. Et nous remercions toutes celles et ceux qui, en Europe comme dans le
reste du monde, ont soutenu le peuple français. Ceux qui ont cherché à détruire
ce que nous sommes et à semer la haine ont échoué. Fluctuat nec mergitur.
> On entend souvent dire que la France paie trop à l’Europe. Mais l’appartenance à l’Union n’est pas une charge, c’est un investissement dont les retombées dépassent de loin notre contribution financière. 124 milliards d’euros par an — c’est la moyenne des retombées économiques pour la France grâce au marché unique et donc, à son appartenance à l’UE. Des bénéfices colossaux, auxquels s’ajoutent des avantages non économiques majeurs, notamment sur le plan politique, social, climatique ou encore pour notre sécurité. Alors que l'Assemblée nationale examine en ce moment même la contribution française dans le cadre du budget 2026, nous le redisons avec clarté : Nous devons défendre notre contribution nationale. Elle n’est pas une charge, elle est un investissement. Elle n’est pas une ligne de dépense, elle est l’incarnation de notre souveraineté.
> La droite européenne s'est alliée à l'extrême droite, choisissant ainsi l'union des droites au détriment de la majorité pro-européenne de notre hémicycle. Une partie des socialistes, qui a joué avec le feu il y a trois semaines en faisant tomber le compromis qu'ils avaient pourtant soutenu, ont également permis cette issue. Résultat : c'est le devoir de vigilance qui est vidé de sa substance et l'Europe qui perd. Pourtant, nous avons besoin d’un capitalisme responsable, qui allie respect de l'environnement et des droits humains et compétitivité de nos entreprises, avec un cadre simple pour elles et de la prévisibilité.
> Le RN veut vous cacher ses votes. Pour la deuxième fois en un mois, le groupe des "Patriotes" pour l'Europe, où siège le RN, a demandé un vote secret. Cette fois, sur la Loi climat. Qu'ont-ils à cacher aux citoyens ? De quoi ont-ils peur ? Qu'est ce qu'ils refusent d'assumer ? Jordan Bardella et ses élus privent les citoyens de leur droit fondamental de savoir qui à voter quoi. La démocratie, ils la méprisent. Nous déposerons une proposition pour mettre fin au vote secret sur nos législations.
Valérie Hayer (députée, présidente)
> Au moment du vote crucial sur le budget de la France pour l’année 2026,
nos députés ont assumé l’engagement européen face aux extrêmes europhobes. Nous
devons défendre notre contribution nationale. Elle n’est pas une charge, elle
est un investissement. Elle n’est pas une ligne de dépense, elle est
l’incarnation de notre souveraineté. Elle est notre glaive et notre bouclier
dans le monde de la brutalité. Oui, il faut dépenser plus à l’Europe pour
dépenser moins en France.
> Mario Draghi nous l’a dit : nous avons un déficit d'investissement en Europe. Et le cadre budgétaire pour les 7 prochaines années a justement vocation à planifier des investissements publics. Parce que la simplification c'est une chose, mais si on ne crée pas le cadre, le bon environnement business pour les entreprises, elles s'en iront quand même. Et vous le savez, Renew Europe a comme première priorité le fonds de compétitivité. Un fonds qui doit permettre d'investir dans les technologies d'avenir, l'IA, le cloud, le quantique ; un fonds qui doit nous permettre de booster la recherche et d'assurer enfin la préférence européenne dans nos marchés publics. La compétitivité, c’est notre indépendance. C’est notre souveraineté.
> Ce midi nous ne voterons pas une
simplification. Nous voterons pour savoir quelle sera la majorité du Parlement
européen dans les 4 prochaines années : une majorité pro-européenne, ou
une majorité constituée d’une union des droites, incluant bien sûr l’extrême
droite de cet hémicycle. (…)
Le vote est passé. Il n’a pas respecté le compromis adopté par la commission
des affaires juridiques du Parlement européen. Un compromis pourtant plébiscité
par les entreprises qui ont bien sûr besoin de simplification, mais aussi de
prévisibilité. Et de la mise en œuvre rapide de notre agenda positif sur la
compétitivité, celui correspondant au rapport Draghi. Cet agenda, il n’y aura
qu’une majorité pro-européenne et pro-business pour le faire passer.
> Le Haut-commissariat à la Stratégie et au Plan se dote d’une antenne bruxelloise. Excellente idée pour renforcer la dimension européenne du Plan. Ravie d’avoir participé hier à l’inauguration de cette antenne avec une première table ronde sur la puissance européenne.
Christophe Grudler (député)
> Nous savons tous où nous étions le 13 novembre 2015 à 21h17. 10 ans après,
l’émotion reste intacte. Mes pensées émues pour les 133 victimes, leurs
proches, et les rescapés. Notre unité reste notre meilleur rempart contre la
barbarie. Fluctuat nec mergitur.
> La gestion des déchets nucléaires est un enjeu essentiel et stratégique pour la relance du nucléaire en Europe. Heureux de voir progresser le projet pilote que j’ai initié en 2022 pour évaluer une approche européenne commune. Le dialogue et la coopération sont la clé !
Sandro Gozi (député)
> Dix ans après les attaques qui ont meurtri Paris
et la France, nous rappelons les vies françaises et européennes fauchées dans
nos rues et nos cafés. La barbarie voulait nous faire plier, elle n’a fait que
renforcer la France et l’Europe dans la défense résolue de nos libertés.
> L’Europe trace une ligne claire. Plus aucun passe-droit pour les colis à faible valeur. Fini les avantages injustes pour les plateformes étrangères. Nous rétablissons l’équité, protégeons les consommateurs et affirmons notre souveraineté économique. Les entreprises UE d’abord!
> Je souhaite rappeler qu’en 2004, lors de son adhésion, la République de Chypre a rejoint l’UE avec l’intégralité de son territoire. C’est pourquoi, aujourd’hui, nous soutenons les citoyens européens de Chypre, et nous continuerons toujours de le faire à l’avenir.
Stéphanie Yon-Courtin (députée)
> 13 novembre 2015 – 13 novembre 2025 Aujourd’hui,
nous nous souvenons avec une émotion profonde des victimes des attentats du 13
novembre, et de leurs proches. 10 ans après, la douleur est toujours là, mais
la mémoire demeure vivante.
> [13 novembre 2015] Au-delà des
hommages et cérémonies, qui sont importants, peu de choses ont changé. Pire, je
trouve que l’on tombe de plus en plus dans une logique de radicalité,
d’opposition, de communautarisme. Les réseaux sociaux amplifient cela, dès le
plus jeune âge. On voit aussi que la menace est toujours bien présente avec
l’essor du djihadisme en ligne. À tous niveaux dans la société, on a du mal à
se parler, et c’est encore plus vrai sur des sujets comme le conflit
israélo-palestinien. (…)
Bien sûr, ça passe par le contrôle des réseaux sociaux où l’on voit des
déferlements de haine et de fake news. Mais c’est aussi le respect du socle
républicain, fait de droits et de devoirs, et la capacité à s’écouter
davantage. Faire corps au-delà des commémorations va demander beaucoup
d’efforts.
> La semaine dernière, la France a découvert avec horreur que des poupées sexuelles d’apparence enfantine étaient en vente sur Shein, accessibles à tous, partout en Europe. L’Europe doit envoyer un message clair : notre marché n’est pas un dépotoir pour la criminalité numérique, ce n’est pas une zone de non-droit ! Et si certaines plateformes persistent à bafouer nos règles, alors oui : l’Europe devra leur fermer la porte. Définitivement.
> 4,6 milliards de petits colis entrent chaque année dans l’UE. Désormais, ils seront taxés ! Une décision clé pour lutter contre la fast fashion, les produits non conformes et la concurrence déloyale. Sous l’impulsion de la France, l’UE défend enfin son marché et sa souveraineté économique.
Laurence Farreng (députée)
> Bilan d’une triste plénière à Bruxelles où , pour
la 1ère fois, un texte législatif est adopté avec une majorité droite-extrême
droite.
Valérie Devaux (députée)
> Le 13 novembre 2015, la France subissait
l'indicible. L'horreur absolue. 10 ans après, rendons hommage à toutes les
victimes, à leurs proches, aux soignants, aux forces de l'ordre, aux civils qui
ont porté secours aux blessés, à tous ceux qui ont été impactés par ces
attentats tragiques. N'oublions jamais. Ils ont cherché à diviser la France. À
la faire sombrer dans la peur. À semer la haine. Ils n'y sont pas parvenus.
Fluctuat nec mergitur.
Grégory Allione (député)
> Une décennie après la nuit qui a meurtri notre
pays, nous portons la mémoire et nous redéfinissons nos valeurs. Liberté, c’est
protéger. Égalité, c’est sécuriser chacun, partout. Fraternité, c’est agir
ensemble, sans relâche. Face à la barbarie, la République demeure.
Nathalie Loiseau (députée)
> 10 ans après, ce que nous devons aux victimes des
attentats du 13 novembre, c’est de
poursuivre le combat contre le terrorisme islamiste. C’est de retrouver l’unité
de la nation et de lutter contre nos fractures. Rester debout ensemble et
mettre nos ennemis à genoux.
> Boualem Sansal est libre. Je voudrais remercier et féliciter la diplomatie française et la diplomatie allemande qui ont travaillé de concert à sa libération. Et je voudrais rappeler le sort du journaliste français, Christophe Gleizes, qui est toujours détenu en Algérie. La place d'un journaliste n'est pas en prison. Emprisonner les journalistes, c'est s'en prendre à la liberté d'expression et à la démocratie. Vive la liberté de Boualem Sansal, vive la liberté d'expression.
Fabienne Keller (député)
> C’était il y a 10 ans, l’effroi et l’horreur.
Paris frappée par le terrorisme islamiste, la France tout entière plongée dans
la torpeur. Jamais nous n’oublierons les visages des victimes, les souffrances,
le courage et la résilience. Jamais nous n’abandonnerons nos valeurs.
> Je me réjouis de la publication du premier rapport annuel sur la situation de l’asile et de la migration en Europe. Il s’agit d’un pas important dans la mise en œuvre concrète du Pacte Asile et migration. L’effort doit désormais se poursuivre avec la mise en place complète du Pacte avant juin 2026.
> Nous sommes quatre groupes – PPE, S&D, Verts et Renew Europe – à avoir écrit à la Commission et nous prenons acte de ses propositions constructives sur plusieurs points, tels que le rôle des régions, les changements sur la PAC, le rôle du Parlement. Malheureusement, la Commission a gardé la structure contenant les plans nationaux, à laquelle nous ne sommes pas favorables. Nous le regrettons, mais nous souhaitons que les objectifs énoncés soient clairement européens, pour assurer l’accompagnement de politiques à l’échelle européenne.
● Personnalités centristes
Clément Beaune (haut-commissaire au Plan)
> Français, Parisiens, nous nous souvenons de chaque seconde de cette nuit
d’horreur 13 novembre Le cortège des
ambulances à travers Paris, l’attente des nouvelles d’un camarade de classe
avant d’apprendre le pire… Nous n’oublierons jamais. Nous penserons toujours
aux victimes et à leurs proches. Nous resterons unis.
Sarah El Hairy (haut-commissaire à
l’Enfance)
> Inacceptable. Que des articles Vinted redirigent vers des sites
pornographiques est extrêmement grave. La protection des enfants en ligne ne
peut souffrir d’aucune faille.
> Ces dernières heures, l’Assemblée
nationale a fait un choix décisif pour les enfants et pour les parents. Une
avancée majeure pour la petite enfance, que j'avais appelée quand j'étais
ministre, et qui se matérialise enfin dans ce budget.
Avec l’adoption du congé de naissance, la revalorisation des financements pour
les crèches et la réforme du complément de mode de garde, notre pays se donne
enfin les moyens d’accompagner au mieux les tout premiers pas de la vie. Et il
était temps!
- Un congé de naissance mieux partagé En complétant les congés de
maternité/paternité, ce congé permettra à davantage de parents d’être présents
aux côtés de leur bébé jusqu’à ses 6 mois, période clé pour son développement.
Une avancée importante pour l’égalité femmes-hommes !
- Des crèches mieux financées, un service d’accueil de qualité Revaloriser les
moyens, c’est donner de l’air aux équipes, sécuriser les parents, soutenir les
communes, garantir plus de places sans sacrifier la qualité ni la sécurité des
tout-petits.
- Un nouveau complément de mode de garde qui reconnaît l’accueil individuel Le
calcul du CMG devient plus juste : revenus, besoins horaires, reste à charge…
Les familles monoparentales et celles qui s’appuient sur les assistantes
maternelles seront mieux soutenues.
Je me réjouis de voir aboutir ces chantiers que nous portons depuis des années
: • congé de naissance • modes de garde • soutien aux parents • valorisation
des professionnelles de la petite enfance. Un progrès concret pour les
familles.

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