2005-2025: 20 ANS D'INFORMATION SUR LE CENTRE ET LE CENTRISME

lundi 22 décembre 2025

Propos centristes. France – Nouveau porte-avions / Risque terroriste / UE: mettre en œuvre le rapport Draghi / Dermatose nodulaire / Budget 2026…


Voici une sélection, ce 22 décembre 2025, des propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France à propos de la nomination du gouvernement puis de la démission du premier ministre.

► Emmanuel Macron (Président de la République)
> À l'heure des prédateurs. Nous devons être forts pour être craints. Et en particulier fort sur les mers. Voilà pourquoi. Conformément aux deux dernières lois de programmation militaire et après un examen complet et minutieux, j'ai décidé de doter la France d'un nouveau porte-avions.
La décision de lancer en réalisation se très grand programme a été prise cette semaine. Madame la ministre des armées, soyez tout particulièrement remercié pour la qualité du travail qui a été menée avec les états-majors, la DGA, le CEEA et les industriels.
Ce chantier va directement irriguer notre économie et les 800 fournisseurs, dont 80% sont des PME impliquées dans la construction. Je serai le garant de cet engagement en faveur de nos entreprises puisque je me déplacerai sur le chantier en février prochain afin de les rencontrer. Ce sera l'illustration de la puissance de notre nation, puissance de l'industrie de la technique, puissance au service de la liberté sur les mers et dans les remous du temps. Et de stabilité aussi.

> [Déplacement auprès des forces armées aux Emirats arabes unis] Je suis ici dans cette région du monde au croisement de tous les défis de notre temps, sécuritaire, terroriste, géopolitique, enjeux de rivalités et de sécurité. Depuis notre base opérationnelle avancée la plus à l'Est, nos missions et celle des femmes et des hommes [de nos forces armées] s'étendent du canal de Suez à l'Australie. Au cœur du Moyen-Orient.

> [Déplacement auprès des forces armées aux Emirats arabes unis] Notre partenaire stratégique, les Émirats arabes unis, avec qui nous entretenons des liens de très grande confiance. La France est ici la seule nation étrangère dont les militaires sont présents avec leurs familles. Voilà l'une des plus belles marques de confiance dont nous puissions témoigner au pays qui nous accueille. Cette confiance mutuelle est inscrite dans notre accord de défense qui nous lie aux Émirats arabes unis.
Et la France a fait la démonstration de sa détermination à appliquer la clause d'assistance de cet accord, prévoit. Ainsi, en 2022. Alors qu'Abû Dhabi était ciblé par des drones et des missiles Houthis. La France a réagi immédiatement avec ses rafales de la base aérienne 104 d'Al Dafra et une batterie crotale. (…)
La confiance se démontre et elle s'éprouve dans les moments difficiles. Nos alliés émiriens le savent. En cas de crise, ils peuvent compter sur la France et donc sur vous, sur votre réactivité, votre capacité à affronter avec eux les dangers qui les menacent. Cette confiance réciproque se traduit aussi par le déploiement de matériel et d'équipements haut du spectre. Chasseurs Rafale, Chars Leclerc, canons César. Et en décembre 2025, notre présence s'est renforcée avec la mise en place d'une compagnie d'infanterie permanente et d'un A400M à Abû Dhabi. (…)
La France dispose d'une position unique au Moyen-Orient. Grâce à. Elle est reconnue comme un partenaire fiable, crédible. (…)
Ces actions de coopération militaire régionale sont essentielles pour nos partenaires, elles sont déterminantes pour notre stratégie d'accès et pour notre influence dans la région. Les émirats sont ainsi un partenaire de premier plan dans le domaine de l'armement puisqu'ils ont commandé 80 rafales en avril 2022 et l'année 2025 marque la sortie de production du premier Rafale.
Ils sont aussi le premier client de la France au Moyen-Orient. Plus de 600 entreprises françaises sont implantées. De riches coopérations ont été noués dans les domaines énergétiques, technologiques, de l'innovation, de la santé et de l'éducation avec l'implantation de la Sorbonne. Mais aussi dans le domaine de la culture grâce au Louvre Abû Dhabi.
Notre dialogue stratégique, riche, diversifié, notre coopération stratégique est tournée vers l'avenir avec les co investissements majeurs dans l'intelligence artificielle. (…)
Nos compatriotes le savent, la situation internationale pèse sur leur quotidien. Avec le conflit en Ukraine, facteur de déstabilisation en Europe, avec le conflit au Proche-Orient au retentissement universel et source d'inquiétude particulière dans la région. Ce qui se passe chez nous trouve ses racines comme les remèdes ailleurs et les crises géopolitiques, les guerres, les trafics forment un horizon de péril.

> [Déplacement auprès des forces armées aux Emirats arabes unis] Je viens de vous dire aussi l'ambition qui est la nôtre de continuer d'avoir l'armée la plus efficace d'Europe. De nous doter des meilleurs équipements, de poursuivre la modernisation de celle-ci dans les années qui viennent. Tout cela ne serait rien sans vous. Ce sont les femmes et les hommes qui font nos armées. Laissez-moi vous dire. La fierté qui est la mienne. Depuis plus de 8 années j'ai vu durant ces années des femmes et des hommes s'engageant pour la patrie, servant ses intérêts et ses valeurs, très haut, dans le sacrifice ultime.

> En ces fêtes de fin d’année, aux côtés de nos militaires en opération, je vous souhaite de très belles fêtes à toutes et à tous. Alors que beaucoup de familles se retrouvent pour Noël et le Nouvel An, des femmes et des hommes restent mobilisés, en première ligne, pour nous protéger et prendre soin de nous tous. À nos militaires et à nos forces de sécurité, à nos soignants et à nos pompiers, à tous ceux qui veillent sur les Françaises et les Français : merci infiniment. C’est cela, la Fraternité : veiller les uns sur les autres et faire Nation.

> Cher Cheikh, Mohamed Bin Zayed, merci pour la chaleur de votre accueil aux Émirats arabes unis. Continuons de renforcer notre partenariat stratégique dans les domaines diplomatique, militaire, économique, culturel et éducatif. Pour nos pays et la stabilité au Moyen-Orient.

 

► Sébastien Lecornu (Premier ministre)
[Nota: Nous faisons figurer Sébastien Lecornu dans cette liste alors qu’il n’est pas centriste mais appartient à l’aile droite de Renaissance, parti centriste/central et qu’il s’est toujours défini comme un homme de droite; c’est à ce titre que ses propos sont retranscrits ici et du fait qu’il a composé un gouvernement d’axe central.]
> Ce soir, près de 50% du cheptel ariégeois est vacciné contre la Dermatose Nodulaire Contagieuse (DNC). Dans l’Aude, nous dépassons les 70 % tandis que 100 % du cheptel est protégé dans les Pyrénées-Orientales. Au total, près d’1 bovin sur 5 est vacciné dans les dix départements où le Gouvernement a décidé, mercredi dernier, la généralisation de la vaccination. Je salue la mobilisation exemplaire de la Ministre
Annie Genevard, des vétérinaires, des éleveurs et de l’ensemble des services de l’État qui ont permis cette montée en puissance rapide. L’objectif est toujours le même : vacciner au plus vite les 750 000 bovins du Sud-Ouest.

 

► Gouvernement
● Ministres centristes/centraux
Laurent Nunez (ministre de l’Intérieur)

> [Crise agricole] J’ai demandé aux préfets de veiller à ce qu’il n’y ait aucun nouveau blocage et de figer la situation. Nous avons géré cette crise avec beaucoup de souplesse. Il y a eu de nombreuses actions devant des bâtiments publics, nous n’intervenions que pour faire cesser des dégradations. 

Il me tient à cœur d’encadrer les crises agricoles avec une adaptation à chaque situation, mais la tolérance sur des mouvements visant au blocage doit avoir ses limites, la vie du pays ne peut pas être entravée. Il y a un impact réel sur la vie économique et les Français doivent pouvoir partir en vacances, pour les fêtes, dans la sérénité. (…)
Je préconise d’abord la discussion avec les manifestants, autant que possible. C’est une solution qui fonctionne la plupart du temps. Lorsque c’est nécessaire, nous intervenons. Ça a été le cas à Bressols (Tarn-et-Garonne), à Poitiers ou au Boulou (Pyrénées-Orientales) avec l’interpellation d’un individu d’ultra-gauche, qui n’est pas agriculteur. À Cahors ou à Carcassonne, nous sommes parvenus à éviter des blocages par la négociation. Je le redis, nous ne tolérerons plus de nouveaux blocages d’axes structurants.

> Le risque terroriste existe toujours et notamment en cette période. Nous sommes en alerte tout au long de l’année, mais plus encore autour des célébrations de Noël. Nous avons connu des attaques, sur le marché de Strasbourg en 2018, nous déjouons, comme nos homologues européens, des projets d’actions violentes, tout cela nous conduit à renforcer significativement les patrouilles sur la voie publique.

« Nous préparons un projet de loi contre les rodéos urbains »

Une instruction en ce sens a été envoyée aux préfets, comme cela se fait depuis des années. Par ailleurs, sur la même thématique, les services de renseignement sont particulièrement attentifs dans le suivi des objectifs connus pour radicalisation extrémiste, notamment islamiste.

> [Soirée du nouvel an] J’ai donné des instructions extrêmement claires à ce sujet : tolérance zéro pour les violences urbaines. Nous ne laisserons rien passer et les forces de l’ordre interviendront systématiquement en cas de troubles à l’ordre public. Nous allons aussi travailler en amont, en inspectant les parties communes de nombreux immeubles afin de saisir de potentiels projectiles, des mortiers d’artifice notamment. Les ventes de mortiers augmentent ces dernières années, et particulièrement en cette période de l’année. J’ai donné instruction de multiplier les contrôles de certains commerces ou épiceries, qui les vendent malgré l’interdiction. En coopération avec la douane, les contrôles vont se multiplier aux frontières, afin de limiter l’arrivée de produits commandés sur internet, en provenance de Pologne ou de République tchèque. Certains engins vendus une quarantaine d’euros sont capables de tirer 300 coups, ce qui en fait des armes utilisées contre les policiers. Ce n’est pas tolérable.

> Commençons par rappeler qu’il n’y a pas de « tradition » d’un concert organisé sur le haut des Champs-Élysées. Il y a eu une demande en 2023, puis en 2024 en ouverture et en fermeture des JOP, mais en 2022 il n’y a pas eu de concert. Lors de la dernière édition, le concert s’est tenu entre 21h30 et minuit où peuvent se rassembler un million et demi de personnes sur l’avenue et les environs. Nous avons été confrontés non pas à des problèmes de sécurité, mais à des phénomènes de foules, avec des spectateurs qui voulaient à tout prix se rapprocher de la scène. 
Nous avons procédé à des centaines d’évacuation de personnes victimes de malaises provoqués par la compression et les mouvements de foules. Organiser un concert géant au Champ-de-Mars sur un espace ouvert ne pose pas de difficulté, sur les Champs-Élysées, il n’y a pas d’échappatoire et la foule se retrouve compressée dans un goulet. Ça n’a rien à voir avec des questions de sécurité comme je l’ai entendu ici ou là. Les Champs-Élysées ne sont pas un coupe-gorge, les touristes les arpentent par milliers en cette période et tout va bien. Plus d’un million de Français viendront fêter le réveillon sur les Champs. Leur sécurité sera assurée sans aucune difficulté.

> [Sécurité du quotidien] J’ai donné des consignes très claires. Sur les refus d’obtempérer par exemple, j’ai demandé que les poursuites soient systématiquement envisagées. J’assume le rappel de cette instruction. Par ailleurs, un texte de loi passera devant le Parlement en février afin de donner plus de prérogatives aux policiers municipaux, les premiers acteurs de la sécurité du quotidien. J’ai aussi repris un certain nombre de mesures sur lesquelles mon prédécesseur a travaillé. Nous préparons un projet de loi, avec des sanctions renforcées, contre les mortiers, contre les rodéos urbains, avec suspension immédiate du permis de conduire et saisie du véhicule et contre les rave parties, qui pourrissent la vie de nos concitoyens.

> [Lutte contre le narcotrafic] On a pu laisser croire par le passé que rien n’avait été fait. C’est faux, l’action contre ce fléau s’inscrit dans une continuité forte. Des progrès énormes ont été réalisés en matière de coopérations policière et judiciaire et, disons-le clairement : nous obtenons des résultats. Avec le nouveau dispositif qu’a voulu le président et qui organise la lutte contre le narcotrafic sur le modèle de ce qui a été fait avec succès contre le terrorisme, notamment avec la création d’un état-major de lutte contre la criminalité organisée, nous serons encore plus efficaces. 
Ayant, lorsque j’étais à la tête de la DGSI, mis en place l’état-major permanent en matière de lutte anti-terroriste, je serai, comme ministre, à la manœuvre. Maintenant, nous voulons intensifier notre action vers les consommateurs et le président de la République l’a annoncé, l’amende forfaitaire délictuelle pour consommation de stupéfiants va passer de 200 à 500 euros, avec un recouvrement systématique. Pour le recouvrement en particulier, nous nous rapprochons des services fiscaux afin d’accéder aux adresses postales des contrevenants, nous ne les lâcherons pas, nous ferons appel aux commissaires de justice. (…)
Des quantités importantes de stupéfiants arrivent par nos ports. Nous allons drastiquement renforcer la sécurité portuaire, en installant systématiquement, comme l’a demandé le président, des scanners qui détectent la drogue cachée dans les conteneurs. Il en va de même dans les aéroports pour les mules. Avec le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, nous multiplions la coopération internationale, notamment en Amérique du Sud, afin d’intercepter la drogue directement dans les pays exportateurs et sur les voies d’acheminement. Je salue à ce titre le travail de la Marine nationale qui est en pointe contre le trafic maritime de cocaïne et avec laquelle nous travaillons au quotidien.

> [Protoxyde d’azote] Nous pousserons des propositions législatives afin de lutter efficacement contre son usage détourné. Une proposition de loi a déjà été adoptée au Sénat et constitue une bonne base de travail. Concrètement, ça veut dire qu’on ne pourra plus en détenir, en transporter sans but légitime et en consommer sur la voie publique, au risque d’être durement sanctionné. Nous luttons aussi contre les vendeurs peu scrupuleux, qui commercialisent des bonbonnes aux mineurs. Ces derniers mois nous avons multiplié les contrôles sur ces établissements, qui vendent aussi des cigarettes de contrebande, des mortiers d’artifice et autres produits interdits.

> [Lutte contre l’islamisme] Un premier texte renforçant la lutte contre le terrorisme a permis en 2017 puis en 2021 d’étoffer l’arsenal répressif : possibilités étendues de perquisitionner les domiciles, nouvelles formes d’assignation à résidence, fermetures de lieux de culte au titre de l’adhésion aux thèses du terrorisme. Un deuxième texte, dit loi séparatisme, permet de lutter contre les manifestations de l’islam politique en identifiant et en sanctionnant des discours de haine, de discrimination, de remise en cause de l’égalité femmes-hommes. Cela nous a permis de dissoudre des associations, de fermer des établissements et de mettre en place un suivi de personnes ciblées. La lutte contre le phénomène d’entrisme – comme celui mené par les Frères musulmans – est plus compliquée parce que c’est une mouvance dont la stratégie est toujours d’imposer la loi religieuse dans nos démocraties occidentales, mais la façon d’y parvenir est différente. Elle ne s’exprime pas par la violence, ni par un séparatisme visible, mais par infusion lente de la société, via des associations, des clubs sportifs, ou par exemple dans les listes aux élections municipales. Il nous manque une accroche juridique. À droit constant, nous n’avons pas les armes suffisantes face à cette menace. Nous travaillons donc sur des mesures législatives qui permettraient de voir comment on peut l’entraver et le combattre.

> Nous pensons qu’il y a des leviers pour faire respecter nos valeurs républicaines. En attendant, la loi séparatisme nous permet déjà de faire beaucoup de choses : les préfets, sur cette base, ferment des lieux de culte et des associations.

> [Interdiction du voile pour les jeunes filles de moins de 15 ans] Juridiquement, on peut avoir des doutes sur la mise en œuvre d’une telle mesure, comme sur l’interdiction du jeûne. À moins de le fonder sur la notion de protection de l’enfance, mais dans ce cas, cela devrait concerner toutes les pratiques de toutes les religions. Si nous raisonnons en termes de lutte contre l’entrisme, le séparatisme, poser une telle interdiction générale déclenchera immédiatement l’incompréhension de nombre de nos concitoyens et l’opposition d’une partie de la classe politique qui nous taxera d’islamophobie. Je redoute qu’en fait de lutter contre l’entrisme, une telle mesure soit stigmatisante à l’excès et peu efficace.

> [Jeune hacker de 22 ans qui a pénétré le réseau du ministère de l’Intérieur] C’est un acte très grave. Cet individu a pénétré nos réseaux, en a extrait des fiches du TAJ (traitement d’antécédents judiciaires) et du FPR (fichier des personnes recherchées). Lorsque l’on retrace le chemin par lequel il s’est procuré ces données, nous en concluons qu’il a tiré profit d’erreurs humaines : il s’est introduit dans notre réseau par le biais de mots de passe récupérés dans des boîtes mails appartenant à des agents. C’est précisément la raison pour laquelle nous donnons pour consigne, sur les sujets sensibles, de ne jamais échanger par mail. Mais cela ne nous exonère pas de renforcer la sécurité de nos systèmes d’information. (…)
Une enquête judiciaire est en cours. Il y a eu une interpellation. Nous écartons, a priori, une ingérence étrangère ou un lien avec le narcotrafic, mais il est trop tôt pour se prononcer. L’hypothèse la plus probable à ce stade, c’est qu’il voulait nous défier. L’individu placé en garde à vue mercredi avait été interpellé il y a quelque temps dans des affaires un peu similaires. Restons prudents tant que l’enquête n’est pas achevée.

> Pour le moment je suis un ministre dans un gouvernement qui se tient volontairement à l’écart de la course à la présidentielle, pour assurer la stabilité du pays et défendre le bilan du président. Mais une fois cette mission achevée, je compte bien jouer un rôle en politique, et ce sera évidemment au sein du socle commun.

 

Catherine Vautrin (ministre des Armées et des Anciens combattants)
> Dans l’océan Indien, les Forces françaises aux Émirats arabes unis ont permis en novembre l’interception de plus de 16 tonnes de stupéfiants, infligeant un coup direct aux organisations criminelles. Par leur présence et leur engagement opérationnel, les forces françaises démontrent que la lutte contre le narcotrafic est une mission essentielle à la sûreté maritime et à la crédibilité de la France sur les espaces maritimes.

> Comme annoncé par le Président de la République, le ministère des Armées lance la réalisation du porte-avions de nouvelle génération (PANG). Future pièce maîtresse de nos forces armées, il assurera la projection de puissance depuis la haute mer, avec une mise en service prévue en 2038.

 

Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> À l’heure où certains cherchent à contraindre ou à restreindre la recherche, la France et l’Europe réaffirment leur attachement indéfectible à la liberté académique. La liberté de se poser toutes les questions, de débattre et de confronter toutes les approches.
Entre 2019 et 2025, le nombre d’étudiants internationaux en France est passé de 350 000 à plus de 440 000 : cette dynamique est une fierté pour notre pays et une richesse pour notre société.
En célébrant aujourd’hui le centenaire de la Cité internationale universitaire de Paris, nous ne rendons pas seulement hommage à une institution exceptionnelle. Nous réaffirmons notre attachement à des idées humanistes et généreuses, qui considèrent les échanges intellectuels comme le levier d’Archimède le plus puissant du monde.
Ces idées humanistes ont prouvé leur pertinence depuis 100 ans : elles méritent que nous les portions encore pour les 100 ans qui viennent.

> Défense, narcotrafic, intelligence artificielle, spatial : nous voulons renforcer encore les liens entre la France et les Émirats arabes unis, où j'accompagnais le Président de la République.

 

Amélie de Montchalin (ministre de l’Action et des Comptes publics)
> [Budget]
On va dire à chaque acteur politique que pour qu'il y ait un Budget, il faut qu'il y ait un compromis, pas un compromis du blabla. (…)
Il faut que chacun considère que le moment qui est là, ce n'est pas le tract de je ne sais quel candidat à la présidentielle. (…)
On ne peut pas dire aux gens que ça va être une année en parenthèses, une année en pause car les enjeux de logement, les enjeux de défense, les enjeux de narcotrafic, les enjeux agricoles nécessitent qu'on ait une action. (…)
Si nous ne faisons pas ça (...) les Français vont zapper, ils vont passer sur une autre chaîne, la chaîne des extrêmes.
Les forces politiques nous disent qu’elles ont besoin de temps mais nous ne pouvons pas laisser la France totalement dans le vide.t

> Il y en a qui ne veulent aucune hausse d’impôts. Du coup, ils sont contre la taxe des petits colis ?

 

Aurore Bergé (ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations)
> Il faut que le départ pour une femme victime de violences soit le départ définitif. Le Pack Nouveau Départ fonctionne. C'est un accompagnement concret, global, humain. L'objectif est bien de le généraliser.

> Lancer Talents de France à la Réunion, c'est dire clairement que les Outre-mer ne sont pas des territoires périphériques mais sont aux avant-postes de notre pays. Le lieu où on habite, où on grandit ne doit jamais créer une discrimination. 

 

● Autres ministres
Jean-Pierre Farandou (ministre du travail et des solidarités)

> L’insertion des jeunes dans la vie active est pour moi une priorité. Job-dating table-ronde sur l’emploi des jeunes, signature du 512e Contrat d’Engagement Jeunes de 2025… j’ai vu aujourd’hui à Laval une jeunesse déterminée à s’émanciper par le travail !

 

Gérald Darmanin (garde des sceaux, ministre de la Justice)
> Dans le cadre du déplacement du Président de la République aux Emirats Arabes Unis, j'ai eu le plaisir de retrouver S.E. Abdullah bin Sultan bin Awad Al Nuaimi, ministre de la Justice émirien. Je l'ai remercié pour l’historique gel de 82 appartements relatifs à un dossier marseillais de narcotrafic. Une importante réunion s’est déroulée avec également Vanessa Perrée, directrice générale de l'agence française spécialisée dans la saisie des avoirs et prochaine Procureure nationale contre le crime organisé, Nicolas Bessone, Procureur de Marseille et Christian Sainte, Directeur national de la police judiciaire. Nous avons poursuivi le travail pour accélérer nos enquêtes, ainsi que les extraditions et saisies de patrimoine contre les trafiquants de stupéfiants installés à Dubaï.

> Partout en France, les opérations « Fouilles XXL » se poursuivent pour la sécurité des Français, avec déjà 123 établissements fouillés. Merci à l’engagement des agents pénitentiaires, grâce à qui 1 716 téléphones ont été saisis, ainsi que 12 kilos de drogues.

> Au Sénat pour défendre une proposition de loi très concrète sur l’indivision successorale. Derrière le droit, des réalités bien connues : immeubles abandonnés en centre-ville, maisons de famille paralysées pendant des années… Pour débloquer ces situations du quotidien et rendre la justice plus efficace, nous proposons des mesures de bon sens : un binôme juge-notaire et la fin des blocages liés aux indivisaires inactifs ou inconnus.

 

Annie Genevard (ministre de l'Agriculture, de l’Agro-alimentaire et de la Souveraineté alimentaire)
> Parmi les élevages auxquels s’attaque la dermatose nodulaire contagieuse, certains abritent des races à petits effectifs (Lourdaise, Mirandaise, Casta, Béarnaise, Bordelaise, Marine Landaise, …), qui pourraient tout simplement disparaître de notre patrimoine. Or ces races à faibles effectifs sont un pan de notre identité agricole, que nous devons particulièrement préserver, et dont la lignée génétique présente un intérêt majeur en matière de biodiversité. Pour préserver au mieux ces races à faibles effectifs, et à la suite des réunions de vendredi que le Premier ministre et moi-même avons tenues avec les organisations professionnelles agricoles, j’ai décidé aujourd’hui : - que la vaccination en cours dans le Sud-Ouest priorisera ces races ; - afin d’assurer la résilience de ces filières d’élevage à long-terme, d’accélérer et approfondir les travaux sur les menaces pesant sur ces races et les pistes de préservation possibles ; - de demander à la Commission européenne quelles seraient les conditions, au regard du droit actuel, qui permettraient une protection sanitaire particulière pour les races à faibles effectifs situées en-dehors du Sud-Ouest.

> La DNC inquiète légitimement les éleveurs de tout le territoire français. Avec le Premier ministre, j'ai mis en place des mesures exceptionnelles pour accélérer la vaccination dans le Sud-Ouest. Mon engagement : éradiquer le virus, et rassurer les éleveurs français. Comme nous nous y sommes engagés, la transparence est totale sur l’avancée de la vaccination. Elle est donc accessible en temps réel. La vaccination est notre boussole et l’horizon d’espoir de nos éleveurs.

 

Edouard Geffray (ministre de l’Education nationale)
> Aujourd’hui, l’École accueille 550 000 élèves en situation de handicap. C’est un progrès et c’est un défi : notre priorité est de garantir la continuité des parcours scolaires. C'est pourquoi nous renforçons la coordination entre l’Éducation nationale, le secteur médico-social et les collectivités, et nous inventons des solutions nouvelles en partant des besoins des élèves.

> La mythologie grecque et romaine fait pleinement partie de notre culture commune.  Transmettre cette culture dite « classique », ce n’est pas faire preuve de nostalgie.  C’est donner à un jeune les clés pour comprendre la littérature, la sculpture, la peinture ou le théâtre, de l’Antiquité à nos jours. C’est lui transmettre un patrimoine commun et lui ouvrir les portes d’un imaginaire qui nourrit encore aujourd’hui la littérature jeunesse, et c'est donc lui permettre d'accéder aussi à cette littérature.
Dans le cadre de l’opération « Cet été, je lis », tous les élèves de CM2 recevront à la fin de cette année scolaire un ouvrage des Métamorphoses d’Ovide, ainsi que leurs professeurs de CM2 et les professeurs de français de 6ème :
- une sélection des Métamorphoses, d’Icare à Orphée ;
- le texte intégral, dans une traduction contemporaine - et non une réécriture ;
- des ressources pédagogiques associées, pour créer un pont entre l’école et le collège.
L’éducation artistique et culturelle, c’est aussi cela. Et chaque rencontre est une occasion de la transmettre. Merci à ces deux écoliers d’être venus m’en parler au ministère !

 

Philippe Baptiste (ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Espace)
> Les propos antisémites tenus par des étudiants sur un groupe Whatsapp du Crous de Pessac sont inacceptables. Face à ces actes, le réponse des services de l’Etat et de l’Université a été d’une rapidité et d’une fermeté absolue. Les responsables sont d’ores et déjà exclus de leur résidence universitaire, une procédure disciplinaire est engagée par l’Université, la justice a été saisie et une enquête pour menace de mort et provocation à la discrimination est ouverte.

> Au GeePs, laboratoire de génie électrique et électronique hébergé par CentraleSupélec, reconnu pour la qualité de sa recherche et son rayonnement international. Le site est pleinement engagé dans le programme « Réseaux du futur » : concevoir des réseaux électriques plus résilients, indispensables à la transition énergétique. Le GeePs illustre la force de notre recherche publique : science de haut niveau, innovation technologique et partenariats industriels concrets. Je salue également le travail de l’Agence de programme Énergies décarbonées, qui structure et renforce notre stratégie nationale de recherche. Enfin, l’accueil de Matthias Preindl, lauréat Choose France for Science (Columbia University), confirme l’attractivité de la France pour bâtir l’énergie décarbonée de demain.

 

Maud Bregeon (porte-parole du Gouvernement)
> Avec le report du Mercosur, la France a gagné son bras de fer. Il reste encore des combats à mener, pour la clause de sauvegarde, la réciprocité, les contrôles et le revenu des agriculteurs avec la PAC. Ce qui est interdit dans nos champs ne doit pas arriver dans nos assiettes.

> [Dermatose nodulaire] L'ennemi, c'est le virus. L'abattage n'est pas une décision politique, c'est une décision sanitaire.

 

Benjamin Haddad (ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères chargé de l’Europe)
> le Conseil européen de cette semaine constitue une double victoire diplomatique car il y a aussi eu l’accord sur le financement du prêt à l’Ukraine. Sur le Mercosur, la France a gagné son bras de fer. Nous considérions qu’avec l’accord présenté le compte n’y était pas. Le président de la République a toujours formulé trois exigences pour protéger nos agriculteurs. D’abord, une clause de sauvegarde qui permet d’arrêter les importations quand elles perturbent une filière ou un marché. Ensuite, la réciprocité dans les normes, c’est-à-dire qu’on ne peut pas laisser entrer des produits en Europe qui utilisent des pesticides ou des additifs alimentaires ne respectant pas les normes imposées à nos propres agriculteurs. Enfin, il faut renforcer les contrôles sur les produits qui entrent chez nous.

> Le grand perdant du conseil européen est Vladimir Poutine. Il espérait la division européenne. Nous avons pris la décision historique de créer des Eurobonds pour défendre l’Ukraine. 90Mds d’euros pour soutenir l’effort de guerre ukrainien face à l’agression russe.

> Ce Conseil Européen est une double victoire diplomatique de la France. Sans Emmanuel Macron, le Mercosur serait passé en force sans protection pour nos agriculteurs, et nous n’aurions pas obtenu un accord historique pour soutenir l’Ukraine avec des Eurobonds de 90 Mds d’euros.

 

► Partis politiques 
● Renaissance 
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Agnès Pannier-Runacher (députée)
> « L’adversaire n’est ni l’État ni la science, mais le virus. » Face à la crise sanitaire qui frappe notre élevage bovin, Michel Barnier, Marc Fesneau, Stéphane Travert et Julien Denormandie signent une tribune appelant à l’unité et à la responsabilité collective pour soutenir les agriculteurs et préserver notre filière. Je m’y associe pleinement. Ne nous trompons pas d’ennemi : la science doit être notre boussole.

 

Sylvain Maillard (député) 
> La mise en chantier d’un nouveau porte-avions par Emmanuel Macron est une initiative forte et nécessaire. Cela démontre que la France tient son rang, militairement, technologiquement, internationalement. Il sera aussi la vitrine du savoir-faire de nos PME du secteur de la Défense, qui est un atout majeur qu’il nous faut développer. (…)
Nous sommes une puissance mondiale et nous devons affirmer notre puissance. Donc c'est important d'avoir un porte-avions qui soit efficace

> [Municipales à Paris] Ceux contre qui on se bat parce qu'on veut changer Paris, c'est le tandem Hidalgo-Emmanuel Grégoire. On veut autre chose, cela fait 25 ans qu'ils sont au pouvoir à Paris.

> [Dermatose nodulaire] Si nous vaccinons l'ensemble du territoire, cela veut dire que la viande française ne sera plus exportable.

> [Hausse d'impôts sur les plus fortunés] C'est de faire en sorte que les plus fortunés d'entre nous, ceux qui gagnent plus de 250 000 euros (...), aient un minimum d'imposition supérieur à 20 %.

> [Budget] Si le gouvernement est obligé d'utiliser le 49.3, cela veut dire que l'ensemble des groupes demande à l'utilisation du 49.3, le PS le premier. Ce sont eux qui ont demandé à ce qu'on l'enlève.

> [Budget] On a des sénateurs LR qui refusent le compromis, en tout cas une partie du compromis. Peut-être qu'ils ont moins l'habitude d'être en permanence dans une assemblée où il n'y a pas de majorité.

 

Charles Rodwell (député)
> Quand un DPE peut bloquer une vente ou une location, le laisser-faire est inacceptable. Contrôles insuffisants, sanctions peu dissuasives : la fraude prospère. Il est urgent de remettre de l'ordre !

 

Daniel Labaronne (député)
> L’urgence est là. Le compromis n’a pas résisté aux postures. Clarté, priorités, responsabilité : c’est ce qu’exige un Budget.

 

● MoDem 
Frédéric Petit (député)

> Si la France doit engager un nouveau dialogue avec la Russie elle devra se coordonner avec l'Allemagne, la Pologne, les Pays Baltes, le Danemark, la Finlande et la Suède, en pointe dans le soutien à l'Ukraine. Je parle de vraies consultations et d'une vraie coordination.

 

► Autres 
● Organisations centristes 
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen) 
> Victoire pour les droits des femmes en Europe ! Le Parlement européen a soutenu en plénière l'initiative My Voice, My Choice ! Son objectif ? Rendre l'avortement sûr et accessible en Europe. 20 millions d’Européennes rencontrent toujours des difficultés pour accéder à l’IVG, soit parce que cette pratique est interdite dans leur pays, soit parce que les obstacles sont trop nombreux. Nous voulons que ces femmes puissent accéder à l'IVG dans un autre État membre que le leur, en toute sécurité. Nous demandons que l’UE soutienne financièrement ces États. C'est ça, la solidarité européenne !

 

Valérie Hayer (députée, présidente)
> Concernant les attaques hybrides contre les États membres, il est urgent de passer d'une défense réactive à une dissuasion proactive, notamment par un renforcement de la surveillance de l'espace aérien de l'UE au-dessus de la Lituanie, des capacités anti-drones accrues et une protection robuste des infrastructures critiques. Ces priorités doivent être structurellement intégrées et correctement financées dans le prochain cadre financier pluriannuel de l'UE. L'Europe doit agir ensemble, agir rapidement et assumer sa propre sécurité.

> En visite de la carrière du Groupe Pigeon à Vaiges en Mayenne. Producteur de chaux, comptant plus de 2000 salariés, engagé sur les enjeux de décarbonation, le groupe est dans la catégorie des entreprises intermédiaires qui ne veulent pas être les oubliées des aides européennes. Il veut également être reconnu pour la spécificité de leur méthode de production et la capacité de leur produit à capter du carbone. Cet exemple illustre notre travail de simplification sur le Pacte vert : une politique indispensable à notre compétitivité et au climat mais qui doit s’adapter aux réalités de terrain.

 

Stéphanie Yon-Courtin

> Les influenceurs financiers sont devenus des «conseillers financiers 2.0» en ligne. Si certains sont sérieux, d’autres sont de purs fraudeurs et, aujourd’hui, cela reste impuni. Avec l’accord que nous avons trouvé, les finfluenceurs devront rendre des comptes pour les investissements qu’ils promeuvent sur leurs réseaux sociaux. »

Le Parlement européen a plaidé pour la création d’un site européen de comparaison des produits financiers, équivalent à un comparateur de vols, où les Européens pourront facilement comparer les coûts, les risques et les rendements des produits financiers. La Commission devra évaluer comment et quand cette idée pourra être mise en œuvre.
L’accord que nous avons trouvé hier soir permet aux investisseurs compétents et expérimentés d’être requalifiés en tant que professionnels et d’accéder à des opportunités d’investissement plus lucratives et plus risquées. Nous créons les conditions pour avoir davantage de business angels en Europe.
Cet accord fait passer l’Union de l’épargne et de l’investissement de la théorie à la réalité. Ce fut un honneur pour moi de piloter ce dossier au Parlement européen. Et même si le vote final reste encore à venir, notre message aujourd’hui ne pourrait être plus clair : l’Europe est résolument engagée en faveur de l’épargne, de l’investissement et de la croissance.

 

Sandro Gozi (député)
> Dernière plénière 2025 : prix Sakharov à Poczobut et Amaglobeli pour la liberté de la presse. Condamnation totale de l’attentat de Bondi Beach : la haine ne sera jamais justifiée. Retour du Royaume-Uni dans Erasmus+ : l’Europe avance.

 

● Personnalités centristes
Clément Beaune (haut-commissaire au Plan)

> [Opinion] « Draghi : du rapport à l’action ! »
Nous sommes en train de faire de Mario Draghi le meilleur conférencier d’Europe. L’ancien président du Conseil italien a remis son rapport en septembre 2024, il y a déjà quinze mois. Il a, depuis, fait le tour des capitales d’Europe, plusieurs fois. En ayant sans doute à l’esprit des mesures différentes, tous les dirigeants de l’Union européenne ont salué, voire célébré, son rapport.
Il est temps de passer à l’action, et la Commission européenne ne peut avoir pour seul agenda, et seule reprise du rapport Draghi, un plan de simplification, aussi justifié soit-il. Il ne sera ni inspirant ni suffisant. Quid, par exemple, du sursaut d’investissement massif (800 milliards d’euros par an de crédits publics et privés) mis en avant, et en priorité, par le rapport ? La feuille de route est là, sur le fond ; il n’y a pas de nouveau rapport à commander.
Dans l’histoire politique européenne, dans la boîte à outils d’une Union de droit, tout est affaire de méthode – ainsi, le discours de la Sorbonne n’aurait été qu’une vision s’il n’avait pas été conçu ab initio comme très opérationnel, en portant 53 mesures concrètes faisant chacune l’objet dans la foulée de propositions détaillées, juridiques et financières, auprès des institutions et de nos partenaires de l’UE. De méthodes, pour une telle ambition, il n’y en a que deux.
La « méthode Delors », qui fait reposer l’effort sur la Commission : elle consiste, autour d’un ensemble de mesures disparates et techniques, à fixer deux éléments mobilisateurs. D’une part, une bannière politique claire – pour Jacques Delors, le «marché unique» : ce projet a fait l’objet de plus de 300 mesures législatives, mais celles-ci ont pu avancer car elles avaient ce label, porté par le président de la Commission, et participaient d’un projet commun, revendiqué, prioritaire.
Ce pourrait être aujourd’hui « Europe 2030 », pour une Union de l’investissement et de la prospérité. D’autre part, et surtout, une date butoir – sous Delors, ce fut l’« objectif 1992 ». Pour la mise en œuvre de quelques propositions du rapport Draghi, la Commission et le Conseil européen ont évoqué 2028, sans en définir le périmètre ni faire grand bruit.
Il est ainsi essentiel d’assumer 2030, par exemple, comme l’échéance à marche forcée de traduction législative et budgétaire des mesures essentielles du rapport Draghi. Cet horizon est cohérent avec la négociation du nouveau cadre financier pluriannuel (qui commencera en 2028) et la fin du mandat de la Commission et du Parlement européens (en 2029).
La « méthode Messine », qui compte sur les États membres et le travail intergouvernemental : elle consiste – comme ce fut le cas pour la relance de la construction européenne après l’échec de la Communauté européenne de défense, menant aux traités de Rome – à réunir, en conclave, des représentants des chefs d’État et de gouvernement pour décider d’un accord politique et d’actions concrètes.
Il ne s’agirait pas ici de sceller un traité, mais d’acter une liste de mesures prioritaires issues du rapport Draghi (plan d’investissement dans certaines filières industrielles, régime juridique unique pour les entreprises…) que les États membres, après validation du Conseil européen, s’engageraient à défendre, et que la Commission européenne s’engagerait à proposer en urgence.
Il pourrait être imaginé de confier la présidence de ces travaux à Mario Draghi lui-même, ou à une autre figure européenne ayant récemment quitté ses responsabilités (Angela Merkel?), et de fixer à ce conclave un délai resserré, de trois à six mois. Comme pour la « convention Giscard », le Parlement européen et la Commission seraient associés dès le départ à ces travaux.
Sans cette impulsion forte, le rapport Draghi pourrait rapidement devenir une religion sans pratiquants.

 

Sarah El Hairy (haut-commissaire à l’Enfance)
> Nos règles sont non-négociables : la protection des enfants est la priorité. J’ai saisi la justice contre un site britannique commercialisant des poupées sexuelles à l’apparence enfantine. Ces produits illégaux, dangereux, alimentent la pédocriminalité.

 

● Propos collectifs
> [Opinion coécrite par Michel Barnier, Marc Fesneau, Stéphane Travert, Julien Denormandie] Dermatose nodulaire:« L’adversaire n’est ni l’État ni la science, mais le virus »
Deux ans presque jour pour jour après le début d’un mouvement de contestation agricole d’ampleur inédite, une nouvelle déflagration frappe le monde de l’élevage, sur fond de crise sanitaire grave. Dans ce contexte de fatigue accumulée, de tensions persistantes et d’inquiétudes profondes, nous, anciens ministres de l’Agriculture de sensibilités politiques diverses, avons le devoir de porter une parole d’apaisement, de responsabilité et de vérité.
L’élevage français a traversé, ces dernières décennies, des épreuves sanitaires majeures. Crise de la vache folle, fièvre aphteuse, tuberculose bovine, épizooties d’influenza aviaire, chacune a exigé des décisions lourdes, parfois tragiques, toujours difficiles à assumer humainement et politiquement. La dermatose nodulaire contagieuse s’inscrit dans cette lignée. Cette maladie animale est classée parmi les plus graves par les autorités sanitaires européennes et internationales, avec des conséquences potentiellement dévastatrices et durables pour les cheptels comme pour l’avenir même de l’élevage.
Aussi, nos premières pensées vont aux éleveurs qui y font face dans l’angoisse, et notamment à ceux, directement frappés par la maladie, qui ont perdu leur troupeau. Il s’agit là d’une épreuve intime, d’un véritable arrachement. Nous entendons et comprenons pleinement le sentiment de désolation qui peut être le leur face à des années de travail, de sélection, d’attention auxquelles il est soudainement mis fin. Leur souffrance mérite de l’attention, du respect, de la reconnaissance et un indéfectible accompagnement.
L’importance des données scientifiques
Face à cette crise, il faut toutefois rappeler une évidence : ni le virus ni son antidote n’ont de racines idéologiques. Les décisions sanitaires ne peuvent se fonder ni sur l’émotion ni sur l’opinion, mais uniquement sur des données scientifiques éprouvées, sur l’expérience accumulée et sur l’intérêt collectif. Faillir à cette exigence, c’est courir le risque de conséquences plus graves encore que celles que l’on prétend combattre.
C’est une ligne de crête difficile, toujours impopulaire, mais qu’il faut absolument tenir. Car dans une telle crise sanitaire, nul ne vit sur une île. Chaque exploitation est liée à celle de son voisin. Et l’abattage, lorsqu’il est ordonné, l’est toujours avec gravité. C’est une mesure rempart, tragique sans aucun doute, mais d’abord une mesure de protection.
Ceux qui l’endurent le font pour leur territoire, pour la filière, pour l’élevage dans son ensemble. Cette responsabilité collective mérite d’être reconnue à sa juste valeur. En parallèle, le respect strict des restrictions de déplacement et des règles de biosécurité, comme le déploiement rapide d’une vaccination ciblée, doivent précisément permettre de l’éviter, en brisant les chaînes de transmission. L’exemple des Savoie en a démontré l’efficacité, et l’annonce d’un déploiement massif de vaccins en Occitanie permet tous les espoirs pour ce territoire et le reste du cheptel national.
C’est pourquoi nous apportons notre soutien au protocole mis en œuvre par la ministre de l’Agriculture et le gouvernement, confrontés eux aussi à une situation d’une extrême complexité.
Les choix opérés aujourd’hui s’inscrivent dans la continuité d’une doctrine sanitaire éprouvée, qui a permis à la France de surmonter des crises similaires et de préserver durablement son élevage.
Alors, oui, le moment que nous traversons est douloureux. Il heurte, il épuise, il réveille parfois des colères profondes. Mais il ne doit pas faire oublier que lorsque nous faisons bloc, lorsque la rigueur sanitaire, la solidarité professionnelle et la confiance dans la science s’additionnent, c’est le virus qui recule. Et lorsque le virus recule, les mesures les plus dures demeurent l’exception, non la règle.
Cette exigence collective n’a de sens qu’à une condition : que les éleveurs ne soient jamais laissés seuls face à l’épreuve, et que l’État soit pleinement au rendez-vous de l’accompagnement humain, de l’indemnisation et de la reconstitution des troupeaux.
Il faut aussi que l’Union européenne tire les leçons de ces crises qui s’enchaînent désormais avec un programme de recherche, de fabrication et de stockage des vaccins, notamment pour les maladies vectorielles.
C’est pourquoi le pire serait aujourd’hui la division. Elle fragiliserait tout, retarderait la sortie de crise et ruinerait l’espoir de jours meilleurs à brève échéance. Dans ces moments décisifs, chacun doit mesurer que l’adversaire n’est ni l’État ni la science, mais le virus. C’est ensemble, unis, responsables et solidaires que nous pourrons le vaincre et garantir aux éleveurs que les sacrifices consentis aujourd’hui permettront de préserver durablement l’élevage français.