Voici une sélection, ce 26 novembre 2025, des propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France à propos de la nomination du gouvernement puis de la démission du premier ministre.
► Emmanuel Macron (Président de la
République)
> Les violences à l’égard des femmes ne sont pas des faits divers: ce sont
des atteintes directes à notre humanité. Elles sont une honte pour notre
société, un défi lancé à notre conscience collective, une obligation d’agir.
Chaque jour, plus de trois femmes en France subissent un féminicide ou une
tentative. Chaque jour, c’est la peur, l’emprise, les coups. Chaque jour, des
vies basculent, des destins se brisent, des enfants grandissent dans le silence
et les larmes. Tout est fait pour y mettre fin. Depuis 2017, l’égalité entre
les femmes et les hommes est la Grande Cause renouvelée des deux quinquennats.
– 39 19, accessible 24h/24. – Des policiers, gendarmes et enquêteurs formés. –
Des téléphones grave danger, des bracelets anti-rapprochement. – Des
hébergements dédiés, des aides d’urgence. – Des pôles spécialisés dans chaque
tribunal. – Un fichier national pour prévenir les violences intrafamiliales.
Tant qu’une femme sera victime de violences en France, nous ne relâcherons
aucun effort. Pour mieux accompagner les victimes, notamment au moment de
séparations, pour mieux suivre les auteurs de violences et lutter plus
efficacement contre les récidives, nous nous battrons. Nous le devons à toutes
celles qui ne sont plus là pour parler. Agir jusqu’au dernier silence brisé.
> Il y a six ans, au Mali, 13 de nos soldats tombaient pour la France. Nous ne les oublions pas. Nous ne les oublierons jamais. À leurs familles, à leurs frères d’armes : la Nation se tient à vos côtés avec respect et reconnaissance.
> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] La seule ligne rouge que vous avez depuis trois ans et demi, il ne faut jamais l'oublier, elle s'appelle la Russie. Parce que ceux qui ont déclenché la guerre, ce sont les Russes. En février et mars dernier, les États-Unis ont demandé un cessez-le-feu. C'était une idée américaine. On a convaincu le président Zelensky en mars en Arabie saoudite, à Djeddah. Il a dit oui. Le président Poutine dit non et derrière il n’y a pas de cessez-le-feu à l'été,. Ensuite à Anchorage, en Alaska, quand le président Trump y va, il revient sans réponse du président Poutine. Il n'y a qu'une personne qui ne veut pas la paix, c'est Poutine.
> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] Ce sont les Européens qui peuvent éviter une capitulation à l'Ukraine.
> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] Nous voulons la paix. Mais nous ne voulons pas une paix qui serait en fait une capitulation, c'est-à-dire qui mette l'Ukraine dans une situation impossible, qui donne toute liberté à la Russie au fond, de continuer d'aller plus loin, y compris vers d'autres Européens, et mettre notre sécurité à tous en danger.
> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] Le plan qui a été proposé par les États-Unis d'Amérique, c'est une démarche qui va dans le bon sens, la paix. Ensuite, il y a des éléments dans ce plan qui méritaient d'être discutés, négociés, améliorés. Les discussions qu'il ont eu lieu à Genève ont permis d'avoir une discussion avec les Ukrainiens. Pour ce qui les concerne, personne ne peut dire à la place des Ukrainiens quelles concessions territoriales, ils sont prêts à faire.
> [Agression de Poutine contre l’Ukraine]
La première chose qui protégera l'Ukraine, c'est sa propre armée. Et donc tout
le débat qu'il y a eu à Genève ces derniers jours, c'était de ne pas limiter
les forces armées ukrainiennes parce que l'obsession de la Russie, et c'était
le cas dans les négociations qu'il y avait eu Istanbul au printemps 2022, c'est
de dire, vous devez avoir une armée qui ne dépasse pas 50.000 à 60.000 hommes. Là
il ne faut pas lui donner de limite. Et donc la première des garanties de
sécurité pour les Ukrainiens et pour nous, c'est cette armée robuste et donc
nous, ce qu'on fait, on pilote sa formation, son équipement, sa capacité à se
déployer dans les mois et les années qui viennent.
Le deuxième volet, deuxième ligne, c'est ce qu'on appelle les forces de
réassurance. Ça veut dire que loin de la zone de front – jamais nous n'avons
prévu d'être sur la zone de front puisque nous ne sommes pas en charge – dans
des sites de repli, à Kiev, à Odessa, pour citer des exemples. Mais les choses
sont planifiées dans une partie de confidentialité, c'est plus sophistiqué. On
met en place des forces de réassurance, c'est-à-dire qu’avec des soldats
français, européens, il y a des soldats britanniques, français, turcs qui le
jour où la paix est signée, donc pas dans un contexte de guerre, sont là pour
procéder à des à des entraînements, à des sécurisations comme d'ailleurs nous
le faisons dans certains pays sur le flanc est de l'OTAN.
Ce sera un cas différent parce que l’Ukraine n'est pas l'OTAN. C'est une
coalition intergouvernementale, mais on a une vingtaine de pays qui ont déjà
dit ce qu'ils étaient prêts à faire activement, soit dans les airs, soit sur
terre, soit en mer par exemple.
Pour démystifier les choses et très technique, on fera une force de réassurance
aérienne qui ne sera pas basée forcément en Ukraine, elle peut être basée dans
les pays voisins, c'est plutôt ce qui est prévu, mais avec des opérations qui
se feront en lien avec l'armée de l'air ukrainienne pour sécuriser son espace
aérien.
> [Le chef d'état-major des armées a
dit qu'il fallait se préparer à une guerre d'ici 3 à 4 ans) C'est une crainte qui
est dans les scénarios qui sont étudiés par tous les Européens. D'ailleurs,
beaucoup de pays de l'Union européenne et de l'OTAN ont indiqué qu'aujourd'hui
une des principales menaces pour nos pays est la Russie. (…)
Quelles types de menace donc d'abord aujourd'hui? Et c'est pour ça qu'il faut
comprendre ce qui est en train de se passer depuis plusieurs années. On a été
habitués pendant longtemps à avoir au fond de deux cases: paix et guerre.
Aujourd'hui, on vit dans un monde où il y a un continuum, si je puis dire. Et
vous voyez bien que ces dernières années, on est monté d'un cran dans la
conflictualité avec la Russie.
J'ai eu l'occasion de le dire à plusieurs reprises ces dernières années. C'est
à dire que d'abord, la Russie a lancé une guerre d'agression terrestre massive
sur le sol européen, la guerre en Ukraine
La deuxième chose, elle a lancé des guerres hybrides sur le sol européen et
même de l'Union européenne. Elle a par exemple poussé des migrants à travers la
Biélorussie, violant la souveraineté territoriale de la Pologne, visant à la
déstabiliser. Elle a ensuite multiplié les incursions dans les espaces aériens
de plusieurs pays, en Pologne et à Malte. Elle mène des attaques cyber et
informationnelles tous les jours dans nos démocraties, y compris en France.
Et il est établi maintenant par la justice qui est en train de faire son
travail, qu'en prenant les proxys, c'est-à-dire en y allant pas directement
elle-même, elle paye des gens, des mercenaires. Elle a poussé des gens à faire
des activités de déstabilisation. Ce sont des actions antisémites, soit des
actions de provocation.
Donc aujourd'hui, ce qu'il faut bien voir, c'est que la Russie, elle mène une
confrontation stratégique qu'on appelle hybride avec les Européens.
C'est-à-dire qu’elle les provoque par des déclarations sur le nucléaire, elle
mène des actions cyber, elle attaque nos hôpitaux, elle attaque nos systèmes
d'information, elle mène une guerre informationnelle pour saper le moral et
elle mène ses provocations par les migrations, par les drones et la guerre en
Ukraine.
Donc cet ensemble fait que oui, il y a une confrontation. Le grand risque,
c'est ce qu'il faut comprendre, est que si nous sommes faibles en Ukraine, si
on dit «ce n'est plus notre problème, au fond, ils sont très loin» – ce que
pensent certaines personne – «on va laisser tomber l'Ukraine», ce jour-là, vous
donnez un signal de faiblesse.
Le jour où vous donnez un signal de faiblesse à la Russie qui, au fond, depuis
10 ans, a fait un choix stratégique de redevenir une puissance impériale,
c'est-à-dire d'avancer partout, eh bien, elle va continuer d'avancer.
Donc oui, il est clair que la Russie a une posture beaucoup plus agressive et
que derrière tout ça, ces dernières années, elle a accru sa défense, sa
capacité à agir, c'est à dire que la Russie, aujourd'hui, elle met plus d'un
tiers de son budget, plus d'un tiers en matière de défense. Donc, elle ne
construit plus d'écoles, elle ne construit plus d'hôpitaux, elle ne construit
plus de de politiques publiques, elle n'a pas de politique sociale, aucune.
Elle est très loin de tous les débats qu'on a. Elle produit des sous-marins,
des missiles, des tanks, et elles financent des armées chez les tiers pour les
envoyer sur le front ukrainien ou demain pour nous menacer encore une fois si
nous sommes faibles parce qu'elle a toute une batterie d'équipement. Et nous
sommes à portée de ces équipements. Les missiles Inter balistiques, nous sommes
tous exposés à ces derniers.
Voilà la réalité de la menace. Donc nous, nous aurions tort d'être faible face
à cette menace.
Et donc si nous voulons, nous protéger, nous Français, ce qui est la seule
obsession, nous devons montrer que nous ne sommes pas faibles avec la puissance
qui nous menace le plus. Il est très clair que nous devons renforcer le pacte
armée nation et que, au moment où la guerre s'hybride ce que je suis en train
de vous dire, il est très important qu'un maximum de nos compatriotes comprenne
ce que sont nos armées, comment ça marche, participer à la réserve que nous
avons aussi mis en place et qui est très importante parce qu'elle apporte des
compétences à nos armées et que nous raffermissions en quelque sorte la nation.
Et c'est dans ce contexte-là qu'on prend plusieurs initiatives, dont celles de
la transformation du service national universel vers une nouvelle forme et
j'aurai l'occasion de l'évoquer dans les jours.
Je pense qu'il faut vraiment, en tout cas tout de suite, supprimer toute idée
confuse qui consisterait à dire qu'on va envoyer d'un jeune en Ukraine. C'est
pas du tout le sens de ce de cette école.
> Les propos propos du chef d’état-major des armées a été déformé. Ils ont été sortis de leur contexte et il a pu les clarifier. Il y a pour tout soldat de la nation un pacte. Et un jeune soldat qui s'engage fait sacrifice. Mais après, il ne faut pas expliquer à tous les Français qu'on va les sacrifier, ça n'a aucun sens.
> Quelle fragilité de la France? Il y a
des débats démocratiques. La responsabilité des forces qui sont à l'Assemblée,
c'est de bâtir des compromis.
> Si l’on souhaite que ce que tout soit de la faute du président, y a pas de
problème. Moi j'ai fait un choix en conscience face à une situation politique
qui était bloquée et des gens qui annonçaient la censure. Derrière les Français
ont pris leur responsabilité. Ils sont allés massivement voter et ils ont voté
pour une assemblée qui est légitime et qui est fragmentée comme le sont à peu
près tous nos voisins. Maintenant, les responsables politiques qui sont à
l'Assemblée, ils ont une responsabilité, soit bâtir des coalitions comme font
nos voisins allemands, comme font d'autres voisins, soit, à défaut d'avoir une
coalition, de trouver des compromis pour que les textes puissent être votés. Ce
n'est pas la responsabilité du président de la République de faire ça, c'est
celle des forces parlementaires et donc c'est à eux le faire. Et j’ai quand
même bon espoir qu'ils arriveront à le faire dans les semaines à venir sur le Budget.
> Notre pays est beaucoup plus fort que
beaucoup de gens ne veulent le dire ou le croire. Il est fort militairement
parce qu'on a fait les investissements, qu'on a l'armée la plus efficace
d'Europe. Il est fort diplomatiquement. la France est écoutée, je peux vous le
dire partout, en Europe, en Afrique, en Asie, et je le vois à chaque fois.
C'est notre force à nous tous. Elle est beaucoup plus forte qu'on le dit
économiquement. Regardez les derniers chiffres. La moitié de la croissance de
la zone euro, c'est la France.
Il y a beaucoup d'inquiétudes sur cette instabilité, y compris par les grands
patrons, y compris par les chefs d'entreprise. Moi, je suis dans l'action. Les
gens qui expriment les inquiétudes, ils ont tous des responsabilités. Si les
responsables politiques qui sont au Parlement sont inquiets, plutôt que de
commenter leur inquiétude, qu'ils s'occupent de bâtir des compromis pour le
pays qu'ils aiment et qu'ils veulent servir. Si les chefs d'entreprise sont
inquiets, qu'ils poussent ceux à qui ils ont donné mandat de trouver des
compromis avec les forces syndicales. Comme je l'aurai espéré sur les
retraites, parce que c'est sur la base de compromis qu'on peut avancer. Donc
nous devons simplement continuer d'avancer et d'être forts en étant capable de
trouver des accords. Et c'est exactement cet apprentissage qu'on est en train
de faire.
> [Déclaration à l'issue de la réunion
de la Coalition des Volontaires]
La visioconférence avec la coalition des volontaires, qui est, vous le savez,
ces 35 pays qui se sont mobilisés progressivement depuis février dernier et la
réunion de Paris pour le soutien à l'Ukraine et une paix juste et durable. Nous
nous sommes donc réunis avec le président Zelensky, avec également le
secrétaire d'État américain Marco Rubio.
Je voulais rendre compte de quelques éléments qui sortent de cette
discussion. D'abord tous les pays qui sont autour de la table veulent la paix.
Mais ils veulent une paix qui soit juste et durable, c'est-à-dire une paix qui,
une fois le cessez-le-feu signé, prête de manière juste de tous les éléments
qui sont en jeu, les questions territoriales, les questions de sécurité, etc.,
mais qui offre les garanties qu'il n'y ait pas de nouvelles attaques par la
Russie.
Le deuxième élément, le président Zelensky a rendu compte des dernières
heures, et je veux ici redire notre soutien et nos condoléances au peuple
ukrainien. Mais alors que la Russie faisait croire une fois encore qu'elle
était prête à la paix, les dernières heures ont été marquées par à nouveau des
frappes contre des infrastructures civiles, en particulier énergétiques, et
contre des civils ukrainiens. Donc sur le terrain, la réalité est tout le
contraire d'une volonté de paix. Plusieurs participants à notre réunion ont
aussi rendu compte de leurs échanges directs avec les Russes, en particulier
avec le président Poutine. Il n'y a aujourd'hui clairement pas de volonté russe
d'avoir un cessez-le-feu. Et les propos qui ont été tenus par le ministre des
affaires étrangères russe d'ailleurs ces dernières heures, à l'issue des
discussions de Genève, l'ont montré. Il a dit qu'il n'avait pas de volonté de
discuter sur le plan dit amendé qui ressortait des discussions de Genève.
Et donc dans le court terme, nous avons quelques lignes simples. D'abord
nous devons continuer de mettre la pression sur la Russie pour qu'elle veuille
négocier. Ce sont nos sanctions, les sanctions américaines qui rentrent en
vigueur ? ce que nous faisons contre la flotte dit fantôme qui fait les
trafics de pétrole à travers le monde.
Ensuite, nous devons continuer de soutenir l'Ukraine avec force, ce que
nous avons fait lundi dernier quand le président Zelensky est venu à Paris, et
ce que tous les collègues font autour de la table, le soutien financier, le
soutien militaire, pour tenir cette guerre de résistance.
Troisième chose, il faut continuer les discussions de paix. En ce moment
même, et aujourd'hui, les Américains, les Ukrainiens, les Russes ont pu, à un
niveau... technico-politique, discuter des conditions et avancer sur le plan de
paix, ce sont des choses importantes. Nous soutenons tous la volonté d'un plan
de paix, donc il faut continuer ce travail. Et notre volonté est en
coordination étroite avec les Américains de pouvoir avancer sur un schéma qui
soit acceptable. Mais la question principale qui reste posée, encore une fois,
c'est est-ce qu'il y a une volonté russe ou pas ?
Et puis dans ce contexte, nous avons décidé d'avancer tout particulièrement
sur deux choses dans les prochains jours. La première, ce sont les actifs gelés
russes, comme vous le savez, qui sont extrêmement importants et qui sont là
aussi un moyen de pression. Et donc, nous allons finaliser dans les prochains
jours, en coordonnant avec tous les pays européens les plus concernés, et
évidemment avec l'Union européenne et la Commission européenne, une solution
qui permette de sécuriser des financements, donne de la visibilité à l'Ukraine,
mais maintienne cette pression.
L’autre chose, c'est une fameuse garantie de sécurité. Un très gros travail
a été fait ces derniers mois, supervisé par les Britanniques et les Français.
Et au fond, quand on parle de garantie de sécurité, qu'est-ce que ça veut
dire ? C'est que le jour d'après la paix, une fois le cessez-le-feu
obtenu, nous voulons être sûrs que ce cessez-le-feu soit durable. Donc le
premier élément, c'est le suivi du respect du cessez-le-feu, par de la
surveillance, des images.
Et donc là, nous allons engager ce travail, en particulier avec les
États-Unis et l'OTAN. Ensuite, c'est comment on maintient cette paix en
dissuadant toute nouvelle agression. Pour cela, c'est d'abord d'avoir une armée
ukrainienne forte. Les discussions à Genève ont montré qu'il ne devait pas y
avoir de limitation à l'armée ukrainienne. Nous avons planifié tout ce qu'il
fallait pour le faire. Et puis, à côté de ça, c'est d'avoir des forces de
réassurance qui, en deuxième rideau, viennent consolider cette armée
ukrainienne. Sur cela, ce qu'on a décidé, c'est de lancer un groupe de travail
dès demain, piloté par la France et la Grande-Bretagne, avec une association
étroite de la Turquie qui joue un rôle clé sur le plan maritime et pour la
première fois avec une implication des États-Unis d'Amérique.
Ces prochains jours nous permettront de finaliser très précisément les
contributions de chacun et d'avoir ces garanties de sécurité ainsi finalisées.
C'est essentiel pour les Ukrainiens, c'est essentiel pour négocier une paix
crédible et pour maintenir là aussi une pression sur la Russie.
Voilà les éléments principaux qui ressortent de la discussion que nous
venons d'avoir et que je voulais partager en toute transparence avec vous. Et
donc nous continuons avec nos partenaires, à tout faire pour que la paix puisse
être obtenue en Ukraine et sur le continent européen, mais que ce soit une paix
au fond sérieuse, respectueuse du droit international et durable, pour les
Ukrainiens et pour nous tous. Les prochains jours, évidemment, seront riches,
là aussi, d'avancées, et autant de fois que nécessaire, je reviendrai vers vous
pour vous rendre compte de ces échanges.
► Sébastien Lecornu (Premier ministre)
[Nota: Nous faisons figurer Sébastien Lecornu dans
cette liste alors qu’il n’est pas centriste mais appartient à l’aile droite de
Renaissance, parti centriste/central et qu’il s’est toujours défini comme un
homme de droite; c’est à ce titre que ses propos sont retranscrits ici et du
fait qu’il a composé un gouvernement d’axe central.]
> [Budget / Intervention à l’Assemblée] Dans une démocratie, il serait bon
qu’un président de groupe [Eric Ciotti] siégeant ici depuis tant d’années défende
le principe même de l’exercice parlementaire, défende l’Assemblée nationale et
le débat parlementaire. Vous m’avez écrit, sur un papier à en-tête UDR – certainement pour vous réclamer du gaullisme, ce
qui ne manque pas de malice eu égard à vos nouvelles alliances électorales, une lettre par laquelle vous m’annonciez que vous aviez un
contre-budget pour la France. Vous proposiez des économies :
19,5 milliards d’euros sur l’immigration, 9,5 milliards sur l’action
extérieure de l’État, 35,5 milliards sur la politique sociale, 10 milliards
sur l’énergie ou encore 23 milliards d’euros grâce à la simplification
administrative. Nous n’avons pas trouvé trace de ces propositions dans les
amendements que votre groupe a déposés à la première partie du projet de loi de
finances.
Or il nous aurait été agréable, pour la transparence de l’exercice
parlementaire et par respect pour vos électeurs, que vous défendiez ici,
amendement par amendement, vos propositions pour la nation. Mais votre
courrier ne s’arrête pas là. Vous dites : « En parallèle de cet
effort de redressement, je tiens à fixer, au nom de notre groupe parlementaire,
des lignes rouges claires et non négociables. » La première d’entre
elles : « Aucune augmentation des prélèvements obligatoires, sur les
particuliers comme sur les entreprises ».
N’hésitez pas à en parler avec le groupe du Rassemblement national qui,
dans le cadre du budget, a voté 35 milliards d’euros supplémentaires
d’impôts sur les entreprises et sur les ménages. Cessez vos doubles
discours ! L’absence de 49.3 entraînera la grande clarification. On ne
peut pas avoir une équipe qui va dîner avec les grands patrons pour les
rassurer et une autre qui, ici, augmente les impôts sur les particuliers et sur
les entreprises. Désormais, l’hémicycle fonctionne à cœur ouvert, en
toute transparence. Nous vivons un grand moment de clarification. Pour finir,
monsieur Ciotti, on ne peut pas promettre l’ordre à Nice et le désordre à
Paris !
> [Politique énergétique / Intervention
à l’Assemblée] La question énergétique nous mobilisera fortement dans les
semaines à venir. C’est pourquoi j’ai souhaité qu’elle figure à l’ordre du jour
des consultations qui débuteront dans les tout prochains jours avec l’ensemble
des formations politiques.
Les prises de position se multiplient : initiatives parlementaires,
propositions de loi, dépôts d’amendements dans les deux chambres – vous l’avez rappelé, votre groupe est très engagé sur ce sujet. Hier
encore, l’ancienne ministre Agnès Pannier-Runacher posait une question au gouvernement sur le sujet, après
avoir publié avec d’autres parlementaires une tribune transpartisane.
Pour des raisons tenant à la fois à la performance industrielle, à notre
souveraineté, à la question écologique, à l’aménagement du territoire et au
pouvoir d’achat des Françaises et des Français, il est essentiel de nous
pencher sereinement sur cette question. Les concertations qui s’ouvrent doivent
nous permettre d’en approfondir tous les aspects.
Plusieurs axes guideront notre réflexion.
Le premier est celui de la sincérisation de notre stratégie de consommation. Un
rapport de Réseau de transport d’électricité y sera prochainement consacré.
Cette démarche est liée à notre stratégie industrielle : c’est pourquoi le
ministre Lescure, en tant que ministre de la souveraineté énergétique mais
aussi chargé de l’industrie, en assurera le pilotage.
Il nous faudra également projeter la consommation liée aux data centers et
poursuivre l’électrification des usages. Nous restons en effet trop dépendants
des énergies fossiles, ce qui nourrit en France un débat comparable à celui qui
s’est tenu récemment en Allemagne et qui a conduit aux annonces du chancelier.
Et notre pays dans tout cela ? Heureusement, nous bénéficions de l’énergie
nucléaire, qui permet à la France de conserver l’un des prix de l’électricité
les plus bas d’Europe. Les entreprises électro-intensives, situées notamment
dans le haut du spectre de nos industries, demeurent ainsi compétitives, même
après les mesures annoncées outre-Rhin. En revanche, la situation des acteurs
non électro-intensifs – nombre de PME, dont l’exemple du boulanger
revient souvent – a été largement évoquée dans les débats.
Stratégie de consommation
pluriannuelle et planification à l’échelle nationale, articulées avec des stratégies microéconomiques d’accompagnement des entreprises : voilà le premier axe de réflexion.
Le deuxième réside dans l’approche environnementale : la sobriété énergétique et les certificats
d’économie d’énergie ont déjà donné lieu à des débats nourris. Il nous
faut désormais avancer concrètement. J’ai demandé au ministre de l’économie et
des finances de formuler des propositions en ce sens.
L’enjeu est considérable pour les finances publiques : notre déficit
budgétaire provient en partie du bouclier énergétique instauré par le passé.
Cela renforce notre obligation de trouver une solution efficace et adaptée aux
véritables besoins des Français.
Le troisième axe est celui de la sincérisation de notre stratégie industrielle.
Vous le savez bien, vous l’heureux député de Gravelines, site où sont attendues
des décisions importantes en matière de nouveau nucléaire. Un mandat a été
confié au nouveau PDG d’EDF pour préciser prochainement la trajectoire
pluriannuelle de la filière.
Il en va de même pour les énergies renouvelables : nos filières nationales
et souveraines, désormais solides – le Normand que je suis peut en témoigner – nous permettent d’envisager une
trajectoire industrielle renouvelée.
Le quatrième axe concerne la situation des outre-mer, étroitement liée à nos grandes ambitions climatiques.
J’inclus naturellement la Corse dans cette réflexion – je le précise pour votre voisin
immédiat, l’ancien ministre
Marcangeli. La programmation pluriannuelle de l’énergie est en cours d’élaboration dans une perspective hexagonale, mais notre
stratégie nationale doit
englober les territoires insulaires ou non interconnectés.
Or nous accusons dans ces territoires un retard manifeste, alors même que les attentes en
matière de décarbonation et d’autonomie énergétique y sont très
fortes. Je présenterai prochainement des éléments de stratégie : nos
ambitions, nationales et internationales, ne sauraient laisser aucun territoire
de côté.
Enfin, l’enjeu de l’hydroélectricité fait l’objet de la proposition de loi des
députés Battistel et Bolo, qui répond à des attentes très fortes dans de
nombreuses vallées, après des années de discussions avec la Commission
européenne. Je souhaite donc qu’elle soit inscrite à l’ordre du jour de
l’Assemblée nationale dès que le Conseil d’État aura rendu son avis, au plus
tard à la fin du mois de janvier.
Dans le domaine énergétique, de nombreux autres sujets devront encore être
abordés. Je vous prie de pardonner la longueur de mon intervention, qui avait
pour objectif de clarifier les enjeux du débat des prochaines semaines.
► Gouvernement
● Ministres centristes/centraux
Laurent Nunez (ministre de l’Intérieur)
> En ce 25 novembre, journée
internationale de l’élimination de la violence à l’égard des femmes, je réaffirme ma détermination : au ministère de
l’Intérieur, avec la Justice, nous poursuivons le déploiement des dispositifs
pour protéger, signaler, accompagner et sanctionner. Les victimes et leurs
familles ne doivent jamais être seules; l’État sera toujours à leurs côtés.
> Très heureux d’avoir rencontré à Marrakech mon homologue marocain, le ministre de l’Interieur Abdelouafi Laftit. Notre haut niveau de coopération bilatérale sur des enjeux de sécurité majeurs a plusieurs fois été déterminant et est essentiel aujourd’hui pour la poursuite de nos excellentes relations et de nos échanges constructifs sur des sujets prioritaires: lutte contre le terrorisme, contre la criminalité organisée et spécifiquement le narcotrafic, la cybercriminalité, la sécurité civile et la question migratoire.
> Entretien ce matin avec le général Ahmad Al Hajjar, ministre libanais de l’Intérieur et des Municipalités, accompagné de Son Excellence M. Rabih Chaer, ambassadeur du Liban en France. Nos échanges ont permis d’aborder des coopérations de sécurité très concrètes et d’esquisser de nouvelles perspectives communes, notamment en matière de lutte contre la criminalité organisée et de sécurité civile. Nous partageons une volonté déterminée de travailler ensemble pour garantir une sécurité durable à nos concitoyens.
Catherine Vautrin (ministre des Armées et
des Anciens combattants)
> [Préparer la guerre / Intervention à l’Assemblée]
Le monde a changé – et avec lui, nos repères. Nous partageons un
point d’accord : notre responsabilité est d’anticiper ces changements. C’est dans ce contexte que le chef d’état-major des armées s’est exprimé, mardi dernier, devant
le congrès des maires, qui représente justement le lien entre les armées et la nation.
Malheureusement, un mot sorti de ce contexte a fait polémique. Tout ce qui
importe, face à cette menace, est de rester à la fois lucides et unis. C’est
d’ailleurs le sens des propos du président de la République, chef des armées,
qui, ce matin, a rappelé aux Français qu’il n’était aucunement question
d’envoyer nos jeunes en Ukraine.
> [Agression de Poutine contre l’Ukraine
/ Intervention à l’Assemblée] Vous avez brossé un état de la situation qui nous
interpelle à juste titre. Vous l’avez rappelé, le président Trump a annoncé un
plan de paix le week-end dernier. Sur le principe, rechercher un plan de paix
ne peut qu’intéresser toutes les parties. Toute la question est de savoir
quelles sont les conditions de celui-ci. En effet, le président de la
République l’a rappelé ce matin, nous ne pouvons pas parler de plan de paix
sans l’Ukraine et sans l’Europe, alors que les pays européens sont aux côtés de
l’Ukraine chaque jour depuis 2022.
La réunion qui a commencé à 16 heures et qui est animée par le président
de la République a pour objectif de réunir l’ensemble des membres de la
coalition des volontaires. Ces pays, qui sont plus de trente, ont pour objectif
d’accompagner et de faire respecter l’autonomie de l’Ukraine, dont je rappelle
que, dans la guerre actuelle, elle est l’agressée.
La question est de déterminer à quelles conditions et sur quels territoires la
paix serait établie – c’est très important. Vous avez également fait allusion à
d’autres coalitions, notamment aux Nations unies. Vous savez combien la France
est engagée au sein des Nations unies, en particulier au sein du pilier
européen de l’Otan, à travers lequel nous pouvons avancer une réponse d’autant
plus construite qu’elle est développée avec nos partenaires européens. C’est le
sens de notre engagement et de notre présence aux côtés de l’Ukraine dans
l’espoir d’une paix, en aucun cas d’une capitulation
Roland Lescure (ministre de l’Economie,
des Finances et de la Souveraineté industrielle, énergétique et numérique)
> Le RN demande au Gouvernement de baisser les impôts sur les sociétés.
Pendant ce temps-là, le RN vote 30 milliards d’impôts supplémentaires sur nos
sociétés.
> Il y a des responsables politiques qui travaillent, qui proposent et essayent de construire un budget pour que la France avance. Et puis, il y a ceux qui veulent tout bloquer, tout détruire. Les masques tombent.
> Des cerveaux et des serveurs. Ce
matin au Sommet Adopt AI organisé au Grand Palais, je m’adressais devant ces
entreprises qui vont de l’avant et intègrent l’IA dans leurs opérations du
quotidien.
L’Europe s’est construite dans les années 1950 autour de l’Acier et du charbon,
puis du marché et de la monnaie unique dans les années 1990 et 2000. En 2025,
elle se construit désormais autour de l’IA éthique et au service de ses
citoyens.
Et l’UE a toutes les cartes en main :
- De l’électricité décarbonée pour les centres de
données
- Des talents et de la formation
- Une alliance franco-allemande historique dans le numérique avec 109 milliards
d’euros d’investissements et une
vision commune : une IA décarbonée, éthique et souveraine.
Construisons une IA qui nous ressemble, fidèle à nos valeurs européennes et au
service de nos citoyens pour que l’Europe soit leader dans cette 4eme
révolution industrielle et technologique.
> [Politique énergétique / Intervention
à l’Assemblée] La programmation pluriannuelle de l’énergie, la politique
énergétique, c’est ce qui permet de faire tout le reste. C’est la condition de
notre souveraineté, de notre industrialisation, de l’émergence de nouvelles
filières, du pouvoir d’achat ou encore de la transition écologique. C’est
pourquoi le premier ministre m’a demandé de lui soumettre des propositions,
après consultation des parlementaires – ce processus est en cours et se poursuivra –, de sorte qu’il puisse prendre des décisions d’ici Noël. Cela répond à votre première question.
Les préconisations qui seront
faites après consultation des parlementaires prendront en considération l’ensemble des paramètres importants. Le
premier est l’offre : nous devons enterrer la hache de guerre, nous montrer pragmatiques et
examiner les avantages comme les inconvénients de chaque offre énergétique pour
faire un choix efficace. Le second est la demande. L’électrification se
poursuit et s’accélère, mais n’est pas encore à la hauteur de nos ambitions.
Nous espérions la vente de 1 million de véhicules électriques par
an ; nous en sommes à 400 000 ou 500 000.
Nous espérions l’installation de 1 million de pompes à chaleur, nous en
sommes à 400 000 ou 500 000. La révolution de l’industrie verte se
poursuit, mais à un rythme un peu ralenti. Nous devons donc tenir compte à la
fois des risques liés à l’offre et des risques liés à la demande pour que le
premier ministre puisse aboutir à une proposition globale.
Enfin, la fiscalité, qui fait l’objet de votre troisième question, doit être en
cohérence avec nos objectifs en matière de transition écologique. Nous considérons
donc qu’un débat sur les droits d’accise doit se tenir, notamment dans le cadre
du projet de loi de finances.
Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et
des Affaires étrangères)
> Soudan : les Forces de soutien rapide ont annoncé leur accord pour une
trêve humanitaire de 3 mois, suite aux efforts menés par les États-Unis et le
Quad. J'appelle au respect de cette trêve par tous. L'horreur doit enfin
cesser. La France restera aux côtés des Soudanaises et des Soudanais.
Stéphanie Rist (ministre de la Santé, des
Familles, de l’Autonomie et des Personnes handicapées)
> [Protection de l’enfance / Intervention à l’Assemblée] Nous ne pouvons
tolérer qu’en 2025, des enfants soient encore victimes de violences sans être
repérés, protégés et entendus. À chaque fois qu’un enfant passe sous nos
radars, c’est une défaillance collective.
Nous avons agi en développant les unités d’accueil pédiatrique partout en
France pour accueillir les enfants, les entendre et les soigner. Il faut aller
plus loin et le faire plus tôt. La prévention et le repérage précoce, c’est la
clé.
Concrètement, dès 2026, tous les professionnels en contact avec les enfants – enseignants, soignants, éducateurs, animateurs – seront formés. Ce changement est
essentiel. Chaque adulte doit pouvoir identifier et agir face au danger.
Concrètement, nous augmentons
et systématisons le contrôle d’honorabilité pour les professionnels. Près de 2 000 personnes à risque ont déjà été repérées. C’est une barrière efficace.
Concrètement, avec le garde
des sceaux, Gérald Darmanin, nous intensifions la lutte contre la prostitution des
mineurs. Ce crime, qui touche particulièrement les jeunes de l’aide sociale à l’enfance, est
en hausse. Je l’ai constaté encore récemment dans les Yvelines. Pour cela, nous
allons élargir les commissions départementales de lutte contre la prostitution
en y intégrant l’ASE. Les services de l’État et des départements travailleront
ensemble, en lien avec les associations. Tout le monde se sentira responsable
pour s’assurer qu’aucun mineur ne passe entre les mailles du filet.
Madame la députée, vous pouvez compter sur l’engagement total du gouvernement.
Nous ferons tout pour que chaque enfant soit réellement en sécurité.
> Pour lutter contre les violences faites aux mineurs, nous renforçons la prévention et le repérage précoce, c’est la clé. Dès 2026, tous les professionnels en contact avec les enfants seront formés.
> Avec Gérald Darmanin, nous renforçons la lutte contre la prostitution des mineurs en élargissant les commissions départementales en y intégrant l’Aide sociale à l’enfance, ASE, pour que services de l’État, départements et associations agissent ensemble.
> [Travailler 12 heures de plus chaque année] Il n'y a aucun tabou à avoir sur les débats. C'est un sujet que nos concitoyens se posent. La mesure a été portée et adoptée par le Sénat. On verra maintenant se qu'en disent les députés.
> Je le dis avec beaucoup d'humilité : la situation politique est très compliquée, donc rien n'est simple. Je le dis également pour les parlementaires : voter un budget de la sécurité sociale, ce n'est pas voter pour le gouvernement.
> [Budget] À ce jour, il est hors de question de faire un 49.3. (...) On se bat chaque jour depuis plus d'un mois pour arriver à ce compromis et ce vote. C'est notre engagement.
> Le cynisme ce serait pour moi qu'on n'arrive pas à avoir un budget avant la fin de l'année, notamment un budget de la sécurité sociale.
Amélie de Montchalin (ministre de l’Action
et des Comptes publics)
> Un budget, ce n’est pas un exercice de posture : c’est un acte de
responsabilité devant les Français. Le Parlement fonctionne à visage découvert
: on voit qui propose, qui corrige, qui bloque. C’est ainsi que la démocratie
trouve sa force.
> [Budget] Ceux qui nous disent que nous sommes dans la main des socialistes, je leur dis : quelles sont les autres solutions sur la table.
> [Budget de l’armée] Ces 6,7 milliards [de hausse] ne sont pas qu’une enveloppe budgétaire, il y a des ambitions et des objectifs.
> [Loi de finances de fin de gestion
pour 2025 / Intervention au Sénat]
Nous examinons aujourd'hui le projet de loi de finances de fin de gestion
(PLFG) pour 2025.
Ce texte est le dernier jalon de l'exécution de la loi de finances
pour 2025, promulguée le 14 février dernier à l'issue d'un compromis
parlementaire.
Il s'agit d'un texte technique, qui retrace les principaux événements survenus
en cours de gestion et permet d'ajuster la répartition de certains crédits pour
répondre aux imprévus auxquels nous devrons faire face d'ici à la fin de
l'année.
Ce projet de loi a été rejeté par l'Assemblée nationale il y a une semaine, ce
que je regrette. Il est utile et précieux que son parcours parlementaire puisse
continuer devant vous aujourd'hui. Je vous invite donc à l'étudier et à
l'améliorer. Et si de bonnes idées émergent, j'espère qu'elles pourront
prospérer.
Je tiens aussi à vous dire que ce projet de loi est d'abord, j'y insiste, un
texte technique ; il vise simplement à ce que nous soyons collectivement
capables de bien finir l'année. En effet, il n'a pas d'autres objectifs que de
garantir précisément et en toute transparence les jalons essentiels de la
trajectoire qui nous permettra de respecter la cible de déficit de 5,4 %
du PIB en 2025.
Cette cible n'est évidemment pas de nature à nous réjouir, mais nous pouvons
nous féliciter d'avoir tenu l'objectif que nous nous étions donné, après
plusieurs années au cours desquelles, vous le savez, de très grands écarts ont
pu exister entre les prévisions et l'exécution.
Le texte ne contient aucune dépense ni aucune économie supplémentaire que vous
ne connaissiez déjà. Surtout, il permet, je le redis, de tenir les objectifs
fixés par les parlementaires en février dernier.
Les cinq principales ouvertures de crédits réalisées par ce PLFG ne visent donc
à rien d'autre qu'éviter de potentielles impasses lors des dernières semaines
de 2025.
La première ouverture de crédits concerne l'allocation aux adultes handicapés
et la prime d'activité, dont la dynamique est plus allante que ce qui avait été
anticipé. C'est pourquoi une somme de 450 millions d'euros est prévue pour
nous permettre de payer tous les allocataires au mois de décembre.
La deuxième ouverture de crédits, à hauteur de 119 millions d'euros, vise
à maintenir ouvertes jusqu'à la fin de l'année les 203 000 places
d'hébergement d'urgence que compte notre pays.
La troisième ouverture de crédits, à hauteur de 190 millions d'euros,
porte sur la mission « Sécurités ». Elle vise à répondre aux besoins
supplémentaires de nos territoires ultramarins, notamment pour protéger la
population à Mayotte et en Nouvelle-Calédonie, et à tenir compte du coût des
incendies.
De plus, 45 millions d'euros sont ouverts sur le programme
« Conditions de vie outre-mer », pour faire face aux dépenses
exceptionnelles qui ont dû être engagées à Mayotte, à la suite du passage du
cyclone Chido, et à La Réunion, après le cyclone Garance.
La quatrième ouverture de crédits concerne la mission « Défense », à
hauteur de 349 millions d'euros. Elle tend à financer des surcoûts
opérationnels dans un contexte de tensions croissantes et à contribuer à
l'accélération de l'effort de réarmement souhaité par le Président de la
République et promis à la Nation le 13 juillet dernier.
Enfin, la cinquième ouverture de crédits vise à garantir le respect de nos
engagements contractuels en matière de production d'énergies renouvelables, à
hauteur de 1,1 milliard d'euros.
Ces ouvertures de crédits sont gagées par des annulations au sein de la réserve
dite de précaution, qui, vous le savez, permet depuis cette année de couvrir
les besoins au niveau interministériel. Elles correspondent donc non pas à des
économies supplémentaires effectuées par ailleurs, mais bien à des ajustements
de trésorerie ou à des retards sur certains investissements, permettant ainsi
de mieux répartir nos moyens entre les dépenses effectives et les nouveaux
besoins.
Dans le détail, les principales annulations brutes portent sur les missions où
les plus fortes sous-consommations ont été observées. Je pense notamment à la
mission « Travail, emploi et administration des ministères
sociaux » : le montant de 800 millions d'euros annulé correspond
uniquement à l'annulation d'une partie de la réserve, ce qui permet d'assurer
la bonne exécution des crédits, en ligne avec les crédits ouverts en loi de
finances initiative.
D'autres annulations sont prévues au sein de la mission « Investir pour la
France de 2030 », à hauteur de 1,6 milliard d'euros, pour
ajuster la trésorerie excédentaire des opérateurs, laquelle, sinon, se serait
élevée à plus de 5 milliards d'euros à la fin de l'année 2025.
Dans un souci d'exhaustivité, je veux indiquer que des annulations
interviennent également en dehors du périmètre des dépenses de l'État, pour
tenir compte des dernières prévisions sur des programmes portant des crédits
évaluatifs.
Il en va ainsi, notamment, de la mission « Remboursements et
dégrèvements », ou encore du programme « Charge de la dette et
trésorerie de l'État », le coût des intérêts étant un peu plus faible
en 2025 que prévu, du fait d'une baisse des taux directeurs, ainsi que, il
faut bien le dire, de taux longs moins élevés que dans nos prévisions
initiales. Ces taux s'élèvent en effet à 3,45 % sur dix ans, contre une
prévision initiale de près de 3,6 % pour la fin d'année.
En résumé, mesdames, messieurs les sénateurs, il n'y aura aucune coupe dans les
budgets des ministères ni dans les prestations.
Les mesures contenues dans le projet de loi de finances de fin de gestion sont
techniques et permettent de mettre en œuvre des principes de bonne gestion, sur
lesquels, rappelons-le, mesdames, messieurs les sénateurs, nous avons très
longuement échangé depuis le début de l'année.
L'enjeu était de nous doter de ces fameux comités d'alerte, afin de faire toute
la lumière sur les données que nous avions à notre disposition, tant en
dépenses qu'en recettes, et, ainsi, de réussir à atteindre cette cible de
5,4 %, première étape évidemment essentielle pour arriver à moins de
3 % en 2029.
Le bilan que nous pouvons dresser de cette vigilance collective est que nous
avons tenu la dépense, puisque les dépenses de l'État sont en ligne, à
300 millions d'euros près, avec notre prévision.
Notre économie est également plus résiliente que certains ne le craignaient,
avec 0,7 % de croissance déjà acquis pour l'année 2025 et des recettes
fiscales restées globalement en ligne avec nos prévisions de début d'année. De
bonnes performances sur l'impôt sur les sociétés ont ainsi pu compenser une
moins bonne performance sur la TVA.
Je le répète, il nous manque, par rapport à nos prévisions, 4 milliards
d'euros en comptabilité nationale. Je publierai évidemment, au cours des
prochaines semaines, les conclusions de la mission d'urgence que j'ai demandée
à l'inspection générale des finances.
Enfin, comme le Premier ministre l'a rappelé à de nombreuses reprises, le
Gouvernement s'est mis au service du Parlement. Le Gouvernement a proposé, le
Parlement a voté, le Gouvernement a exécuté.
Je crois que cette bonne exécution est un gage de crédibilité que nous devions
vous donner, à vous les parlementaires, notamment dans la perspective du
nouveau compromis que vous cherchez à bâtir pour 2026, mais également à
nos partenaires européens, à nos créanciers et, surtout, aux Français, qui ont
besoin de comprendre que ce qui est dit est ensuite mis en œuvre.
Nous sommes parvenus à tenir l'objectif de déficit pour 2025. Dès lors, il
me semble que nous pouvons être d'autant plus confiants : cet objectif
sera de nouveau tenu l'an prochain, et les demandes issues du compromis
parlementaire que vous êtes en train de bâtir seront de nouveau satisfaites.
Après deux années marquées par l'augmentation du déficit, ce changement de
méthode était bienvenu. Je souhaite qu'il puisse perdurer en 2026.
Que nous nous rencontrions tous les trimestres pour évoquer les dépenses et les
recettes, non seulement de l'État, mais aussi des collectivités et de la
sécurité sociale, est une méthode qui a la force d'une évidence. Nous avons vu
qu'elle a porté ses fruits, puisqu'elle a permis aux parlementaires, mais aussi
aux élus locaux et aux organisations syndicales et patronales, de faire toute
la lumière sur les difficultés ou les ajustements requis.
Vous l'aurez compris, le projet de loi qui vous est soumis aujourd'hui permet
d'apporter les derniers ajustements à la gestion de 2025, que nous avons
conduite en faisant preuve de vigilance et d'anticipation, dans une
responsabilité partagée avec vous, les parlementaires, si bien que je puis dire
que, si les objectifs sont tenus, ils l'ont été grâce à notre action conjointe.
Ce socle, qui, je l'espère, sera voté, permettra d'assurer une bonne entrée
dans l'année 2026, au vu des débats parlementaires qui nous occupent par
ailleurs.
Aurore Bergé (ministre déléguée auprès du
Premier ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la
Lutte contre les discriminations)
> [Violences faites aux femmes / Intervention à l’Assemblée] Je vous
remercie, ainsi que les 110 députés et sénateurs qui ont signé cette
proposition de loi transpartisane, pour votre contribution. Vous dites parler
d’une seule voix. En matière de lutte contre les violences sexuelles faites aux
enfants et aux femmes, il faut parler d’une seule voix. Notre hémicycle en a
déjà fait la démonstration : nous l’avons fait, avec Isabelle Santiago,
ici présente, sur la question des violences faites aux enfants ; nous
l’avons fait dans le cadre de commissions d’enquête ; nous l’avons fait il
y a peu pour intégrer la notion de non-consentement dans la définition pénale
du viol, grâce aux travaux de Véronique Riotton et de Marie-Charlotte Garin.
Nous sommes donc capables de consensus : sur ce sujet plus que sur tous
les autres sans doute, le consensus est non seulement souhaitable, mais
possible.
Votre contribution, qui est importante, vient compléter les nombreuses autres
propositions de loi déjà déposées par de nombreux parlementaires, sur tous les
bancs de cet hémicycle, mais aussi au Sénat. C’est donc ensemble que nous
devrons travailler pour garantir l’élaboration d’une loi qui permette que
chacune et chacun soit respecté. Mais au-delà de la loi, nous avons
collectivement un défi majeur à affronter : accepter que les violences
faites aux enfants et aux femmes ne sont pas des faits divers. Ce sont des
faits de société, et même des faits politiques, au vu du volume d’enfants et de
femmes concernés chaque jour par les violences qui s’abattent sur eux.
C’est notre devoir collectif d’y arriver, non seulement par la loi et par les
moyens que nous avons largement augmentés – et qui continuent d’augmenter année après année–, mais aussi par l’image que nous pouvons
renvoyer, depuis cet hémicycle, d’une unité possible et souhaitable pour combattre ces violences.
> [Violences faites aux femmes / Intervention
à l’Assemblée] Zaïa avait 27 ans. Elle était aide-soignante dans un Ehpad.
Elle a été tuée et brûlée par son compagnon dans l’Isère. Élodie avait
50 ans. Elle était sans profession. Elle a été tuée par son compagnon à
Beaucaire. Elle laisse derrière elle quatre enfants. Béatrice avait
56 ans. Elle était professeure d’histoire-géographie. Elle a été tuée par
son compagnon à Sedan. Elle laisse derrière elle trois enfants. Mélina avait
45 ans. Elle était assistante dentaire. Elle a été tuée par son compagnon
en Gironde. Elle laisse derrière elle deux enfants. Laure avait 32 ans.
Elle a été tuée par son compagnon à Besançon.
Le seul point commun de ces cinq meurtres, c’est que cinq femmes en sont les
victimes. Cinq femmes qui ont prononcé trois mots : Je te quitte. Cinq
femmes qui ont décidé de partir. Cinq femmes qui ont décidé d’être libres. Cinq
femmes qui ont fait un choix dans leur vie.
Dans notre pays, les femmes sont libres. Elles sont libres de faire tous les
choix, mais il y a encore dans notre pays, en 2025, des hommes pour considérer
que les femmes sont leur propriété, leur droit. C’est ce que nous devons
collectivement réussir à changer.
Nous devons d’abord le changer par la loi, comme vous l’avez mentionné. Nous
menons un travail en ce sens depuis des années dans cet hémicycle et au Sénat.
Ce travail est transpartisan, tous les groupes ont accepté d’y participer. S’il
y a un sujet sur lequel nous sommes capables d’avancer, c’est celui-ci.
Il faut bien sûr aller plus loin et renforcer encore les moyens. C’est le cas
et cela continuera d’être le cas. Nous étions justement ce matin, avec Rachida
Dati et Sylvain Maillard, dans un commissariat pour garantir la prise de
plainte et permettre à toutes les femmes de pouvoir accéder à leurs droits, à
la justice, au dépôt de plainte.
Nous continuerons, je l’espère, à avancer ensemble pour que notre pays fasse
enfin sa révolution de genre. Nous en avons besoin
> [Violences faites aux femmes / Intervention
à l’Assemblée] La France ne constitue pas un microclimat à l’abri des
mouvements internationaux de recul et de régression, tels que le
backlash ou les mouvements masculinistes évoqués il y a un instant par M. Gouffier Valente. Ces mouvements puissants, qu’ils soient
identitaires, religieux, néoconservateurs ou réactionnaires, ciblent
systématiquement les femmes – les femmes et leur corps, les femmes et
leurs droits.
Face à eux, la France doit à la fois maintenir le
cap et sortir d’une forme de naïveté. Peut-être avons-nous cru trop longtemps que l’égalité n’était qu’une affaire de génération, qu’elle adviendrait d’elle-même. Or les droits
humains – et les droits des femmes en particulier – ne vont jamais de soi : ils sont un combat et
doivent le rester. Un combat, dans cet hémicycle, pour faire vivre le droit ; un combat, sur le
terrain, pour l’application des droits qui garantissent à chaque femme le respect.
Enfin, il nous faut changer de regard. Notre responsabilité n’est pas d’apprendre à nos filles à avoir peur ou à se méfier, mais d’apprendre à nos garçons à les respecter : cela change tout. C’est ce combat que nous
devons mener ensemble, dans l’éducation nationale comme au sein de nos
familles, en y intégrant toutes les autres formes de violences, notamment les
cyberviolences.
Je le répète : faisons preuve de lucidité, sortons de la naïveté et soyons
conscients que ce combat, toujours à mener, n’est jamais définitivement
gagné
> [Violences faites aux femmes / Intervention
à l’Assemblée] Permettez-moi de vous répondre en évoquant deux dispositifs que
vous connaissez bien, parce que vous avez soutenu leur développement lorsque
vous étiez à la santé : les maisons de santé des femmes ainsi que le dépôt
de plainte et le recueil des preuves à l’hôpital.
Sur ces sujets, nous avons progressé. Aujourd’hui, 120 maisons de santé
des femmes ont ouvert leurs portes, ou sont en cours d’ouverture et de
financement, dans 97 départements de l’Hexagone et de l’outre-mer. Vous
connaissez l’attention particulière du gouvernement, notamment du premier
ministre, aux territoires ultramarins et ultraruraux. Il importe de garantir
que tous les territoires de la République bénéficient de cette démarche d’aller
vers.
Les maisons de santé des femmes permettent un accompagnement et une prise en
charge globale des victimes – je pense, par exemple, à l’ouverture de centres de
traitement des psychotraumatismes. Les problèmes de santé mentale ne doivent pas être tabous, d’autant plus qu’ils frappent plus durement les femmes, en particulier
celles qui sont victimes de violences intrafamiliales ou sexuelles.
S’agissant du dépôt de plainte à l’hôpital, l’engagement est clair et il sera
tenu : les victimes de violences pourront porter plainte dans tous les
hôpitaux disposant d’un service d’urgences ou de pédiatrie d’ici la fin de
l’année 2026. Cela change tout, parce qu’il y a de nombreuses autres raisons de
se rendre à l’hôpital. L’objectif est d’apporter une protection immédiate, sans
que la victime doive répéter son histoire à chaque nouvelle étape.
Il est déjà possible de porter plainte dans 524 établissements de santé et
hôpitaux. Ce plan, que vous avez défendu, est en cours de déploiement sur tous
les territoires de la République. Désormais, nous devons faire évoluer le
droit, afin de mieux caractériser les violences et le contrôle coercitif. Les
violences ne se réduisent pas aux coups et, souvent, elles commencent bien
avant. Nous devons donc développer une approche globale du sujet.
> [Violences faites aux femmes / Intervention
à l’Assemblée] Ce 25 Novembre doit être un temps où nous devons faire
République, faire nation et nous mobiliser collectivement pour lutter contre
les violences faites aux femmes. Permettez-moi de rectifier ce que vous venez
de dire sur le budget : celui-ci augmente bien. Ce n’est pas pour me faire
plaisir, mais parce que c’est malheureusement nécessaire, du fait de la
prévalence des violences sexuelles, psychologiques, économiques et
intrafamiliales dans notre pays.
Vous avez mentionné l’aide universelle d’urgence. Je tiens à rendre hommage à
Valérie Létard, auteure de la proposition de loi qui visait à créer une aide
universelle d’urgence pour les victimes de violences conjugales. L’adoption de
ce texte en 2023 est la preuve que le consensus est possible. En moins de deux
ans, 63 000 femmes ont déjà bénéficié de ce dispositif, qui prévoit à
la fois une aide financière d’urgence et un accompagnement social. Vous le
voyez, nous avons bien progressé.
Vous savez que ce n’est pas la même chose de porter plainte aujourd’hui qu’il y
a dix ans. Vous connaissez la formation des policiers, des gendarmes et des
magistrats. Vous connaissez leur engagement au quotidien pour recueillir les
plaintes, protéger les victimes et se rendre à leur domicile – ce sont les
interventions les plus dangereuses pour les forces de l’ordre. Vous connaissez
les téléphones grave danger, les
bracelets antirapprochement et la plateforme 3919, qui est accessible
vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, y compris dans des
langues régionales, notamment ultramarines, afin de couvrir tout le territoire de la
République. Vous connaissez les politiques d’aller vers, qui financent les
associations au plus près du territoire, sur chacune des circonscriptions, pour
que personne ne soit oublié.
Nous continuerons à déployer des mesures, à mobiliser des moyens et à renforcer
le droit existant. En ce 25 Novembre, je porte l’espoir que nous
arriverons à le faire ensemble.
> Violences faites aux femmes /
Intervention au Sénat] À travers le monde, dans tous les conflits et au-delà, les femmes sont
les premières victimes des mouvements réactionnaires, néoconservateurs,
religieux et intégristes. Nous avons cru que la marche de l'histoire allait
vers toujours plus de droits humains. Ce n'est pas le cas, et la France mène ce
combat avec une approche universaliste très claire.
Le même jour, la semaine dernière, quatre femmes de
milieux et de régions différentes ont été assassinées. C'est un fait de société
qui doit tous nous mobiliser.
Je remercie les membres du groupe de travail
transpartisan.
Toutes les femmes françaises doivent être protégées.
D'où la signature d'un accord avec The Sorority Foundation, la plateforme
Save you, la nomination de 200 postes consulaires pour accueillir cette
parole, des aides d'urgence et la modification du site internet
arretonslesviolences.gouv.fr.
La situation de ces femmes est encore plus précaire.
L'éloignement avec la France ne peut signifier l'éloignement de la protection
que la France leur doit.
> [Violences faites aux femmes / Intervention au Sénat] La formation initiale des policiers et des gendarmes est une obligation. Plus de 200 000 policiers et gendarmes ont déjà été formés sur le recueil de la parole des victimes. Il y a des procès-verbaux type - vous pouvez le vérifier dans un commissariat - , qui prend en considération de nouveaux types de violence ou des violences parfois minimisées - économiques ou psychologiques -, voire sexuelles au sein du couple, puisqu'il reste encore des personnes qui croient en l'existence du devoir prétendument conjugal.
Une grille d'évaluation du danger garantit
que l'ensemble des aspects sont bien identifiés, notamment le risque
suicidaire. Elle a été faite en français facile à lire et à comprendre (Falc)
pour les personnes en situation de handicap ou qui ne parlent pas bien notre
langue.
Avec Françoise Gatel, nous allons signer une convention pour renforcer la
coopération avec les élus locaux, notamment de l'Association des maires ruraux
de France (AMRF).
> [Violences faites aux femmes / Intervention
au Sénat] Vous avez raison, notamment sur la ruralité : le dire n'est pas
stigmatiser ces territoires, mais constater qu'ils concentrent certaines
difficultés. Manque d'anonymat, de mobilité : les femmes y subissent les
violences plus longtemps qu'ailleurs.
C'est pourquoi nous déployons plus de moyens dans ces territoires. Dans la
Somme, 60 places d'hébergement d'urgence sont prévues, ainsi que sept
intervenants sociaux pour garantir un soutien dès le dépôt de plainte, possible
désormais à l'hôpital. Ce n'est pas suffisant, mais tout cela n'existait pas il
y a quelques années. Moyens, protocoles, formation : la mobilisation
collective doit se poursuivre.
Hier, la justice est passée : l'assassin a été condamné à 25 années
de prison. Quand une enquête est ouverte, la justice passe dans 95 % des
cas.
Nous disons aux victimes : quand elles déposent plainte, elles sont
accueillies, écoutées, protégées - téléphone grave danger, bracelet
antirapprochement, ordonnance de protection. C'est ainsi que nous éradiquerons
les violences.
Marie-Pierre Vedrenne (ministre déléguée
auprès du ministre de l’Intérieur)
> [Terrorisme / Intervention à l’Assemblée] La menace terroriste est de plus
en plus endogène. Elle frappe et implique des personnes de plus en plus jeunes,
comme l’a montré le dernier attentat qui a été déjoué. Le gouvernement lutte
contre cette radicalisation violente et contre le terrorisme depuis 2015,
notamment depuis 2017, dans le cadre du maintien de l’ordre républicain. En
2019, nous avons traité la question du séparatisme, pour qu’il soit possible de
vivre côte à côte au sein de la République. Nous avons imposé des règles
relatives à la neutralité religieuse dans les services publics et instauré des
dispositifs de lutte contre le séparatisme dans la loi d’août 2021 visant à
conforter le respect des principes de la République.
Vous soulevez la question de l’entrisme, c’est-à-dire d’une forme de
séparatisme qui ne dit pas son nom, qui endosse les habits de la République
mais essaie, de manière diffuse, de promouvoir une loi religieuse qui
s’imposera finalement à tous. Le gouvernement vous rejoint quant à la nécessité
de lutter contre ce phénomène ; il y travaille.
Récemment, à l’Assemblée nationale, le premier ministre nous a appelés à
travailler à la troisième phase de la lutte contre l’islam politique. En la
matière, il existe trois problèmes distincts : la radicalisation violente,
le séparatisme et l’entrisme. Nous étudions en ce moment la question
suivante : le dispositif juridique existant est-il suffisant ?
Faut-il une nouvelle disposition législative, faut-il donner une nouvelle
impulsion à la lutte contre l’islamisme ?
En attendant, des préfets prennent leurs responsabilités tous les jours, dans
tous les territoires de la République. En application de la loi confortant le
respect des principes de la République, ils procèdent à la dissolution
d’organisations et à la fermeture de structures. De même, nous procédons à des
expulsions et à la reconduite d’étrangers en situation irrégulière adeptes de
cette théologie nauséabonde, nuisible à l’avenir de la République.
> [Coût de l’immigration / Intervention
à l’Assemblée] Vous avez souhaité ce débat sur une question récurrente qui
agite la politique nationale. Aussi, je vous remercie de me donner l’occasion
de m’exprimer sur le coût de l’immigration et sur les moyens consacrés à la
politique d’immigration et d’intégration.
Nous pouvons tout dire sur ce sujet, qui n’est pas nouveau. Malheureusement, il
donne trop souvent lieu à des manipulations politiques tant on peut faire dire
aux chiffres ce que l’on veut. Or, derrière les chiffres, il y a une réalité
humaine, une exigence républicaine et un impératif de souveraineté.
Les rapports qui ont été réalisés sur ces questions aboutissent à des
propositions différentes, en fonction des méthodes de calcul utilisées ou
encore de la population observée. Il suffit de confronter par exemple les
travaux de France terre d’asile et ceux de l’OID pour se rendre compte que la
méthode retenue est déterminante.
Nous n’aurions pas assez d’une après-midi pour débattre de ces enjeux tant ils
sont complexes. Pour ma part, je répondrai sur les sujets qui relèvent de la
compétence du ministère de l’intérieur : l’asile, le séjour des étrangers
en France, l’éloignement des étrangers en situation irrégulière et le
contentieux relatif à ces trois questions.
Pour évaluer l’impact global de la politique migratoire, il faut consulter les
études macroéconomiques menées par des organismes reconnus comme l’Insee,
l’OCDE, France Stratégie, ou, au Canada, le Cirano – le Centre
interuniversitaire de recherche en analyse des organisations.
Elles convergent vers le même constat. La plupart situent ce solde global dans
une fourchette très étroite, de l’ordre de - 0,5 % à + 0,5 % du PIB, ce qui
signifie que l’impact net de l’immigration sur l’économie nationale est globalement neutre. Elles concluent que l’effet de l’immigration sur les
finances publiques est faible – parfois légèrement positif, parfois
légèrement négatif, selon les périodes considérées –, mais qu’il n’est jamais
structurellement déséquilibrant. En clair,
elles estiment que le solde budgétaire direct est de faible ampleur, proche de
l’équilibre. Autrement dit, si l’on compare la contribution des immigrés aux
finances publiques et ce qu’ils en reçoivent, la différence est minime.
En effet, comme l’ont dit nombre d’orateurs, les étrangers paient des impôts et
des cotisations ; ils contribuent à la croissance économique et à la
vitalité de pans entiers de notre économie, comme nous avons pu le constater
lors de la pandémie de covid-19 ou pendant les Jeux olympiques de Paris.
L’immigration ne constitue ni un fardeau structurel ni une manne budgétaire. Je
le redis, c’est un facteur presque neutre sur le plan financier. Il nous
revient d’organiser, de réguler et de maîtriser ce phénomène. Ces résultats
convergent avec ceux observés dans d’autres pays européens, soit dans la
majorité des pays de l’OCDE.
Par ailleurs, je tiens à rappeler clairement deux faits importants.
Premièrement, notre nation est bâtie sur une histoire. Elle s’est forgée avec
le creuset de l’immigration. Deuxièmement, notre pays reste fidèle à ses
engagements internationaux, à sa Constitution et aux conventions qui nous
engagent. « Fidèle » ne signifie pas « naïf », et
« ouverture » n’est pas synonyme d’« impuissance ».
En outre, le gouvernement a pour objectif d’adapter l’immigration régulière aux
réalités économiques et sociales de la France tout en renforçant l’attractivité
de notre pays. Ainsi, comme l’a rappelé le premier ministre dans sa déclaration
de politique générale, les Français ont des attentes légitimes s’agissant de
l’immigration. Avec le ministre Laurent Nuñez, nous nous efforcerons d’y
répondre.
Nous veillons scrupuleusement au respect des règles d’entrée et de séjour sur
le territoire et à la protection de nos frontières, en étroite collaboration
avec nos partenaires européens, dans le respect des directives et règlements
européens et en cohérence avec une approche continentale des migrations. C’est
le sens du pacte européen sur la migration et l’asile : la recherche
permanente d’un équilibre entre ouverture maîtrisée et fermeté.
En ce qui concerne l’évaluation budgétaire de la politique migratoire et
d’intégration, dans un souci de transparence, le gouvernement présente chaque
année un DPT relatif à la politique française de l’immigration et de
l’intégration, annexé au projet de loi de finances. Ce document donne au
Parlement et à l’ensemble des Français une vision aussi complète et exhaustive
que possible des crédits alloués à cette politique, en rassemblant les dépenses
de plusieurs programmes et ministères.
Selon le dernier DPT, le coût budgétaire total de la politique d’immigration et
d’intégration est évalué à 7,78 milliards d’euros pour 2025, un niveau
relativement stable par rapport à 2024. Ce montant agrège les crédits de
dix-neuf programmes budgétaires répartis entre douze missions de l’État, ce qui
montre bien que l’effort financier est partagé entre de nombreux
domaines : l’intérieur – que je représente ici –, les affaires sociales, l’éducation ou encore la
justice.
Ce chiffre de 7,78 milliards représente la dépense budgétaire directe brute liée à l’immigration. Il s’agit d’un total
de dépenses engagées principalement au bénéfice des personnes étrangères ou en
lien avec elles. Je le répète : ce n’est pas un solde macroéconomique qui
prendrait en compte l’ensemble des contributions économiques des immigrés. Par
exemple, ce calcul n’intègre que partiellement le coût complet de certains
services publics liés à l’immigration – tels que les forces de sécurité, l’hébergement d’urgence ou l’enseignement scolaire – et ne retranche pas non
plus les recettes fiscales générées par les populations immigrées, ni d’autres
contributions socio-économiques positives comme le travail, la consommation ou
l’innovation.
Autrement dit, l’objet du DPT est de nous présenter la photographie des
dépenses de l’État orientées vers l’immigration, non son impact net sur nos
finances publiques ou notre économie.
J’en viens à la structuration de la mission Immigration, asile et
intégration et au budget que l’État lui consacre. Je rappelle que les
dépenses de cette mission regroupent des crédits qui couvrent les trois volets
principaux de notre politique en la matière : la maîtrise des flux
migratoires, c’est-à-dire le contrôle et la régulation des entrées et des
séjours et la lutte contre l’immigration irrégulière ; l’intégration des
personnes immigrées en situation régulière, donc l’aide à l’installation,
l’apprentissage du français ou l’accès à l’emploi ; enfin, la garantie du
droit d’asile, ce qui comprend l’accueil, l’instruction des demandes d’asile et
la protection des réfugiés.
Cette mission est structurée en deux programmes principaux. Le
programme 303, Immigration et asile, regroupe l’essentiel des
dépenses liées au droit d’asile – y compris la subvention versée à l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) – et à la lutte contre l’immigration irrégulière. Ce sont
principalement des dépenses dites contraintes, c’est-à-dire résultant de nos obligations légales et internationales, comme l’hébergement des demandeurs
d’asile, ou nécessaires pour faire
appliquer la loi, comme les reconduites à la frontière des personnes en situation irrégulière.
Plus nous exécuterons d’OQTF, plus les dépenses afférentes augmenteront. Elles
sont à mettre en regard d’autres dépenses qui n’existeront pas du fait
d’éloignements effectivement réalisés.
Avec une enveloppe de 1 871 millions d’euros en autorisations
d’engagement (AE) et 1 793 millions en crédits de paiement (CP)
prévue pour 2026, les crédits du programme 303 sont en hausse mesurée par
rapport à 2025. En CP, cela représente une augmentation maîtrisée de 4,5 %
par rapport à la loi de finances initiale pour 2025. Cette progression
permettra de faire face à une demande toujours plus élevée en matière d’asile,
tout en finançant de nouvelles mesures.
L’année 2026 verra notamment l’application du pacte européen sur la migration
et l’asile, pour lequel un financement spécifique de 150 millions d’euros
en AE et 80 millions en CP est prévu sur l’ensemble de la mission.
S’agissant toujours du programme 303, l’effort budgétaire prévu pour 2026
intègre une baisse d’environ 25 millions d’euros des dépenses liées à
l’action 02, Garantie du droit d’asile – non pas en raison d’une diminution du nombre
de demandeurs accueillis mais grâce à des économies et des réformes dans le traitement des demandes d’asile –, et une hausse d’environ 94 millions pour l’action 03, Lutte contre l’immigration irrégulière, notamment en vue
d’investir dans les infrastructures nécessaires, par exemple pour augmenter les
capacités de rétention.
Par ailleurs, des investissements immobiliers importants sont programmés en
2026 pour accroître nos capacités de gestion des flux. Je pense à la création
d’une nouvelle zone d’attente à Mayotte et à l’extension-rénovation de la zone
d’attente de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle.
La France restera fidèle – c’est dans son ADN – à sa tradition d’accueil et d’asile, tout en poursuivant sa lutte contre
l’immigration irrégulière qui, avant d’être un problème financier, est un drame
humain.
Quant au programme 104, Intégration et accès à la nationalité française,
il rassemble les crédits en faveur de l’intégration des étrangers en situation
régulière. On y trouve notamment le financement du parcours d’intégration
républicaine, comprenant les formations linguistiques et civiques, et la
subvention de l’État à l’Office français de l’immigration et de l’intégration
(Ofii), qui pilote de nombreuses actions d’accueil des nouveaux arrivants.
Globalement, en 2026, le gouvernement prévoit de maintenir un effort financier
soutenu en faveur du droit d’asile et de l’intégration, tout en renforçant les
moyens de contrôle des flux parce que c’est aussi une nécessité absolue.
L’intégration n’est pas une option : c’est une condition essentielle de la
cohésion nationale.
Le coût global de la mission progressera de manière maîtrisée. Cela reflète un
besoin d’investir pour mieux accueillir et mieux réguler, mais sans dérive
budgétaire incontrôlée. Pour 2025, il s’établit à environ 7,8 milliards
d’euros, et les perspectives pour 2026 laissent anticiper des ajustements
ciblés mais pas d’explosion des coûts.
Il faut surtout garder à l’esprit que ce chiffre ne raconte qu’une partie de
l’histoire : l’immigration, au-delà des dépenses qu’elle implique, procure
des recettes et apporte une richesse humaine, économique et culturelle à la
nation. L’impact net de l’immigration sur notre économie a fait l’objet
d’études sérieuses ; cela doit nous encourager à aborder ce sujet avec
sérénité, loin des idées reçues.
Adapter notre réponse opérationnelle aux flux entrants, attirer les talents
dont nous avons besoin, intégrer au mieux ceux qui rejoignent notre communauté
nationale et garantir le respect de nos lois ainsi que la sécurité de nos
frontières : c’est le cap que le gouvernement s’est fixé. Une politique
d’immigration réussie est une politique équilibrée, qui prend en compte à la
fois les attentes de nos concitoyens en matière de régulation et les bénéfices
que nous pouvons tirer de flux migratoires maîtrisés.
Compte tenu de la baisse de la démographie et d’une hausse importante de la
moyenne d’âge, la France et l’Europe doivent faire face à un triptyque que nul
ne peut plus ignorer désormais : démographie, flux migratoire, besoins
économiques.
Mesdames et messieurs les députés, je suis prête à répondre à vos questions si
je dispose des éléments pertinents pour ce faire. Si ce n’est pas le cas, mon
équipe et celle du ministre Laurent Nuñez vous apporteront ultérieurement une
réponse – je m’y engage.
Le gouvernement entend appliquer la loi, toute la loi, rien que la loi, en
particulier la loi pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration votée
par cette assemblée en janvier 2024. Les textes réglementaires requis
permettront prochainement son application pleine et entière.
Mathieu Lefevre (ministre délégué auprès
de la ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité et des
Négociations internationales sur le climat et la nature chargé de la
Transition écologique)
> [Pollution des sols / Intervention à l’Assemblée] La qualité des
sols et, in fine, la santé de nos concitoyens. Dans ce domaine, l’approche du gouvernement consiste à favoriser la connaissance des fonds
géochimiques et pédologiques sur l’ensemble du territoire. La directive sur la
surveillance et la résilience des sols récemment adoptée au niveau européen
nous encourage à poursuivre les travaux engagés.
Comme vous l’avez indiqué, la connaissance des fonds géochimiques naturels
constitue un prérequis à l’identification d’une éventuelle pollution des sols,
étant observé qu’il existe des zones où le sol est naturellement riche en
métaux sans que cela ne constitue une anomalie liée à un fait de pollution.
En cas de pollution constatée, notre approche consiste à vérifier, au moyen
d’études réalisées au cas par cas, que les caractéristiques du sol sont
compatibles avec les usages constatés ou envisagés sur le terrain en question.
Si cette compatibilité n’est pas assurée, les propriétaires des parcelles
peuvent rechercher avec l’appui des préfets la responsabilité éventuelle d’un
industriel à l’origine de la pollution – à condition que celui-ci soit identifiable
et existe encore. Depuis de nombreuses années, le ministère de la transition écologique a développé, finance et tient à jour une base de données recensant les sites susceptibles d’avoir été pollués par une activité industrielle. Ces
informations sont accessibles au public sur le site www.georisques.gouv.fr.
Lorsque le lien entre la pollution et une activité industrielle n’est pas établi, il incombe au
maire de prendre les mesures de protection sanitaire qui s’imposent – notamment les mesures d’interdiction de
consommation de l’eau ou des produits potagers – dans le cadre des pouvoirs de police qui
sont les siens, auxquels l’État n’a pas vocation à se substituer.
> [Décharges / Intervention à l’Assemblée]
Lutte contre les décharges, sur un plan local et national. Vous soulignez à
juste titre que le réchauffement climatique provoque une hausse du niveau de la
mer, une érosion rapide du trait de côte et accélère ainsi les risques de
relargage des déchets en mer. Le gouvernement partage pleinement l’objectif de
résorption des décharges littorales, qui constitue un enjeu majeur de
protection environnementale et de sécurité du littoral face à l’érosion et à la
submersion. C’est la raison pour laquelle le président de la République s’est engagé,
lors du One Ocean Summit, à résorber en dix ans les anciennes décharges littorales françaises qui présentent, à court terme, le plus fort risque de
déversement de déchets.
Avec le plan national de résorption des décharges littorales, l’État confirme
son action dans la réduction de la pollution de nos océans, notamment la
pollution plastique, si nuisible à la biodiversité et à la santé humaine. Vous
l’avez rappelé, ce plan a bénéficié de financements importants, notamment de
l’Ademe – à hauteur de 300 millions d’euros sur dix ans – et d’un appui sur
mesure des opérateurs nationaux et des services de l’État auprès des
collectivités engagées.
À cet égard, la réhabilitation du site de Dollemard, entreprise par la ville du
Havre, est emblématique. Le gouvernement est conscient que cet engagement
demande un investissement très important de la part des collectivités,
singulièrement de la ville du Havre ; c’est pourquoi les opérateurs tels
que l’Ademe les accompagnent à chaque étape, de l’étude préalable aux
opérations de réhabilitation, avec un financement pouvant couvrir jusqu’à
50 % des coûts.
L’éligibilité de ces travaux au FCTVA et, plus largement, les conditions
d’ouverture du FCTVA seront vraisemblablement examinées par le Sénat à
l’occasion du débat sur le projet de loi de finances (PLF) puis par l’Assemblée
nationale, en nouvelle lecture. Le gouvernement se montrera très attentif aux
propositions qui seront formulées et à leur impact financier pour les
collectivités littorales tout en veillant à assurer la soutenabilité globale du
dispositif.
La restauration de ces espaces est essentielle pour offrir des écosystèmes
sains à nos concitoyens et aux générations futures. Je vous remercie de votre
engagement et de votre question. Continuons à travailler ensemble !
Autres ministres
Monique Barbut (ministre de la Transition
écologique, de la Biodiversité et des Négociations internationales sur le
climat et la nature
> [COP30] Les responsables de l’échec de Belém ne sont pas en France. Ils
sont du côté des pays des BRICS, qui ont fait en sorte que les mots « fossile »
et « déforestation » disparaissent du texte final.
La France s’est battue jusqu’au bout. L’Europe s’est battue jusqu’au bout.
Aujourd’hui, les enjeux sont doubles : d’un côté, la mise en œuvre de l’accord
européen pour 2040 sur la réduction des gaz à effet de serre ; de l’autre,
l’ouverture, au niveau international, d’une discussion enfin claire sur le
cadre dans lequel nous travaillons.
L’Europe ne peut pas rester le seul continent où des engagements climatiques
sont pris.
> Ces derniers jours, des propos d’une
gravité particulière ont visé les femmes et les hommes engagés au service de
l’écologie. Ils franchissent une ligne rouge. Rien - ni la colère ni les
difficultés - ne justifie de s’en prendre à celles et ceux qui protègent nos
ressources, notre biodiversité et notre santé.
J’apporte tout mon soutien aux agents du ministère de la Transition écologique,
ainsi qu’aux élus et acteurs de terrain qui agissent chaque jour avec exigence
et intégrité. Leur sécurité, leur engagement et leur droit à exercer leur
mission dans un climat apaisé ne sont pas négociables.
Je demande que toute menace, intimidation ou atteinte à nos équipes soit
immédiatement signalée. Les réponses nécessaires seront apportées, sans
faiblesse.
Agriculture et protection de l’environnement ne doivent pas être opposées. Face
au changement climatique et aux pollutions qui touchent directement nos
territoires, notre responsabilité collective est de préserver un débat
respectueux et de bâtir, ensemble, des solutions.
Edouard Geffray (ministre de l’Education
nationale)
> Cette semaine, le ministère de l’Éducation nationale a publié les
résultats des évaluations nationales 2025.
Parmi les nombreux enseignements, un point majeur doit retenir notre attention
: les écarts entre filles et garçons en mathématiques.
Le diagnostic est clair : en début de CP, les filles obtiennent de meilleurs résultats. Mais dès le CE1, les écarts basculent en
faveur des garçons et se creusent progressivement au fil de la scolarité. Une tendance ancienne
qui n’est pas propre à la France, mais qui y
demeure particulièrement marquée.
Pour agir à la racine, le plan Filles et maths doit être pleinement déployé
dans le premier degré. Adapter les pratiques pédagogiques, valoriser la
réussite de toutes et de tous, et lutter contre les représentations genrées dès
l’école élémentaire sont des leviers indispensables pour réduire durablement
ces écarts.
> Aidons nos jeunes à changer d'écran !
Aujourd’hui, au cinéma du Palais puis au Lycée Léon Blum à Créteil, avec la
ministre de la Culture Rachida Dati, nous avons ouvert un nouveau chapitre de
l’éducation au cinéma et à l’image et du dispositif «Ma classe au cinéma».
Ma classe au cinéma est un dispositif unique au monde, partenarial (ministères
de l'éducation nationale et de la culture, CNC, collectivités territoriales,
associations, professionnels du cinéma) :
- qui touche chaque année 2 millions d'élèves (soit un élève sur 6 !) ;
- grâce à la mobilisation de 80 000 professeurs (soit un professeur sur 10 !).
Loin du chaos des images et vidéos qui inondent les smartphones, le septième
art ouvre une fenêtre sur le merveilleux. Il élargit l’horizon de nos élèves et
scelle une culture commune dans l’expérience de salle. Il leur apprend à
devenir spectateurs.
C’est pourquoi une série de mesures concrètes nous permettra d'offrir à chaque
élève une éducation au cinéma de qualité :
Objectif: 4 millions d'élèves concernés d'ici deux ans.
Pour y arriver :
- Un référentiel national de la
maternelle à la troisième dès la rentrée 2026 qui définira un cadre commun de l'éducation au cinéma et à l'image;
- Un modèle de formation repensé et la création d’un diplôme universitaire d’éducation au cinéma, pour les professeurs et tous les professionnels ;
- La multiplication des classes à horaires aménagés cinéma articulée avec l’ouverture de filières cinéma et audiovisuel dans
les conservatoires (qui bénéficieront d'un fonds
d'amorçage du CNC)
- La valorisation d'une marque commune "Ma classe
au cinéma" et la création d'une carte “Enseignants amis du cinéma” au profit des
professeurs engagés
La convention sur les temps de l'enfant est un jalon substantiel. Comme vous,
j'adresse mes remerciements aux 133 citoyens et citoyennes qui l'ont
constituée, ainsi qu'au Cese.
Il en ressort des points de convergence, comme le fait de penser comme un tout
le continuum des temps de l'enfant, et d'avoir une vision partenariale de ces
temps : parents, éducation nationale, collectivités territoriales sont
concernés. L'école ne concerne que 18 % de ce temps. Des expériences ont
été menées. La suite des travaux ne peut être envisagée que de manière
partenariale et en tenant compte des contraintes propres du service public de
l'éducation.
Nous poursuivrons la réflexion, y compris sur des sujets qui dépassent l'école.
Je reviendrai bientôt vers vous pour travailler ensemble sur les écrans, sujet
qui sera aussi étudié par le Conseil supérieur de l'éducation.
Maud Bregeon (porte-parole du
Gouvernement)
> [Guerre en Ukraine] La France est favorable à une paix durable et pas à
une capitulation. Rien de ce qui se décidera pour l'Europe ne pourra se faire
sans les Européens.
> En refusant les énergies renouvelables, Le Pen choisit le gaz de Poutine ou de Tebboune.
> La hausse de la taxe foncière ne bénéficie pas à l'État, mais aux élus locaux. C'est à eux de dire s’ils veulent que cette hausse soit maintenue.
> [Budget] Tous ceux qui spéculent sur la loi spéciale, les ordonnances, le retour du 49.3, etc., le font pour éviter d'aller au vote, (...) mais je pense qu'on y arrivera.
> Il n'y a pas d'alternative au compromis parlementaire. Tout ne peut pas attendre 2027. Pour que les mesures voulues par le Parlement entrent dans la vie des gens, il faudra un vote et un budget. La loi spéciale ne permet rien de cela.
► Assemblée nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Pas de tabou, du débat. Sur l'héritage, j’ai porté ces 3 convictions à
l'Assemblée des Idées :
- Nos modèles familiaux évoluent, notre fiscalité doit s’y adapter.
- Demander plus de solidarité aux super-héritiers.
- Ne pas prendre un centime de plus à 99,9% des Français.
La nuance est la clé de la justice.
> Elles s'appelaient Patria, Minerva et Maria Teresa Mirabal. Assassinées en 1960 par un pouvoir qui ne supportait pas que des femmes lui résistent. En leur nom, et au nom de toutes les femmes que la violence fait taire, nous disons : ça suffit. Contre toutes les violences sexistes et sexuelles, l'Assemblée agit et continuera d'agir, unie, déterminée, aux côtés des femmes.
► Partis politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne
sont pas centristes et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus
retranscrits]
Agnès Pannier-Runacher (députée)
> [Politique énergétique / Intervention à l’Assemblée] La France doit se
doter d’une stratégie énergétique et faire du prix de l’énergie une priorité.
Les industriels et les ménages paient un coût élevé, alors même que notre pays
possède tous les atouts pour produire une énergie décarbonée, compétitive et
souveraine. Pourtant, un blocage persiste – un blocage politique.
La programmation pluriannuelle de l’énergie est prête, chacun le sait. Ce ne
sont pas des ajustements techniques qui empêchent sa publication, mais les
postures de certains groupes politiques qui, par idéologie, opposent le
nucléaire aux énergies renouvelables. Pendant ce temps, l’incertitude coûte à
nos entreprises et aux Français.
Autre difficulté : l’électricité produite en France est plus taxée que le
gaz fossile importé. C’est un contresens, tant économique qu’écologique.
Enfin, tant que notre système énergétique n’est pas optimisé dans son ensemble
– production, réseaux, stockage, sobriété intelligente –, nous continuerons à payer trop cher une énergie que nous
pourrions pourtant produire à moindre coût. La question n’est pas de savoir s’il faut choisir entre le renouvelable et le nucléaire, mais de comprendre
comment être performants lorsque nous misons à la fois sur le renouvelable et le
nucléaire.
Guillaume Gouffier Valente (député)
> Elles s’appelaient Mélina, Laure, Élodie,
Béatrice. Elles avaient des projets et l’envie de vivre. Jeudi dernier, elles
ont été assassinées par des hommes qu’elles connaissaient. Pourtant, elles
avaient parlé ; elles n’ont pas été écoutées, elles n’ont pas été
protégées. Elles ont été tuées alors qu’elles devraient être encore avec nous.
Dans ces moments si douloureux, nous avons d’abord une pensée émue et solidaire
pour leurs proches.
Depuis le début de cette année, plus de 150 femmes ont été tuées par leur
conjoint ou ex-conjoint ou par un proche. Plus de 900 se sont suicidées ou ont
tenté de se suicider en 2024. Ces drames ne sont pas des faits divers. Ce sont
des meurtres, des féminicides, qui sont un fait de société révélateur des
inégalités entre les femmes et les hommes dans notre pays. Ces violences sont
systémiques. À chaque fois, nous avons l’impression de revivre la même
histoire. Une histoire faite de violences connues, de déni de leur existence,
de défaillance de la puissance publique. Malgré toutes les actions qui ont été
entreprises ces dernières années, le fléau de ces violences demeure. Ce sont
des centaines de milliers de femmes, des centaines de milliers d’enfants qui
continuent de vivre chaque jour dans la terreur d’un bourreau qu’elles connaissent.
Cela ne peut plus durer.
À ce tableau sombre s’ajoute aujourd’hui la montée en puissance rapide de
mouvements masculinistes, qui promeuvent un système de domination basé sur la
destruction des droits des femmes.
Ce phénomène et ses conséquences sont très préoccupants. Huit ans après MeToo,
six ans après le Grenelle des violences conjugales, nous ne pouvons plus
accepter cette réalité. Notre société tout entière doit changer, doit bouger.
Cela implique de revoir l’intégralité de notre système de protection des
victimes et de sanction des agresseurs. Cela implique de renforcer la lutte
contre toutes les formes de stéréotypes de genre et d’augmenter encore les
moyens budgétaires.
Le meilleur moyen de ne pas reculer, c’est de ne jamais se taire, de se
mobiliser collectivement et d’avancer. Aujourd’hui, les associations et les
parlementaires sont mobilisés. Vous l’êtes aussi depuis des mois, madame la
ministre chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, à travers la
préparation d’un projet de loi auquel vous nous avez associés. Le groupe EPR
est attaché à ces travaux. Comment pouvons-nous avancer le plus rapidement
possible pour que la France se dote enfin d’une loi intégrale de lutte contre
les violences sexuelles et sexistes ?
Vincent Caure (député)
> Je veux aborder ce débat avec sérieux, sans
caricatures ni postures. L’UDR remet sur la table la question de l’immigration
à travers le seul prisme de son coût, laissant entendre qu’elle ne serait
qu’une charge pour la communauté nationale.
Rappelons ce que nous apprend l’histoire du temps long : à chaque période
de crise ou d’interrogations dans notre pays, il s’est trouvé des gens en
France pour faire porter la faute sur les immigrés et dénoncer le coût de leur
présence. Dans les années 1880, on accusait les Italiens de voler le travail.
Dans les années 1930, ce fut au tour des mineurs polonais puis des immigrés
espagnols d’être rendus responsables du chômage et des difficultés de notre
nation. À chaque fois, c’était faux, mais nous assistons aujourd’hui à la mise
en place de la même mécanique.
Notre assemblée a déjà travaillé sur ce sujet. Le rapport parlementaire de nos
estimés et anciens confrères Stéphanie Do et Pierre-Henri Dumont, publié en
2020, concluait ainsi que l’impact de l’immigration sur les finances publiques
était globalement modéré et souvent neutre, non sans avoir rappelé au préalable
qu’en se focalisant sur les coûts et en négligeant les contributions
économiques, on aboutissait à une analyse tronquée.
Il existe des dépenses liées à l’immigration et il est effectivement possible
de réaliser des économies, comme en atteste, que l’on en approuve ou non les
conclusions, le rapport produit par mon collègue Charles Rodwell sur l’accord
de 1968 entre la France et l’Algérie. Mais l’immigration est aussi source de
recettes tout à fait tangibles. Si nous persistons à les ignorer, comme vous le
faites, notre exercice relèvera de la rhétorique politique et n’aura plus
grand-chose à voir avec l’analyse économique et les besoins réels de notre
pays.
De surcroît, le vrai coût de l’immigration, celui qui menace concrètement nos
intérêts, ce n’est pas celui que vous décrivez. Le vrai coût, ce serait plutôt
celui des conséquences d’une réduction de la contribution française au budget
européen, comme le proposent le Rassemblement national et l’UDR, car cela
conduirait à affaiblir Frontex, notre principale force de contrôle des
frontières extérieures. On ne peut pas réclamer des frontières mieux tenues et,
dans le même temps, vouloir couper précisément dans le budget qui finance
l’agence chargée de cette mission.
Enfin, si l’objectif est de maîtriser la dépense publique, il vaut mieux
activer des leviers sérieux comme la réforme de l’AME, proposée par Gabriel
Attal lorsqu’il était premier ministre.
La France compte près de 500 000 emplois non pourvus. Nos entreprises
manquent de bras dans des secteurs déterminants : le bâtiment – sans qui rien ne va,
selon l’adage –, la santé, la restauration et, plus encore, l’agriculture, qui traverse une crise silencieuse de
main-d’œuvre en plus des
nombreux autres défis qu’elle doit relever, qu’il s’agisse de l’endettement, du manque d’investissement ou de la diminution des marges que réalisent les exploitants
agricoles.
Dans le même temps, la démographie ralentit fortement, ce qui se traduit par un solde naturel
désormais négatif puisque nous enregistrons plus de décès que de naissances. Ce
n’est pas sans conséquence pour notre population active, et le financement de
notre modèle social – qui repose largement sur les cotisations – s’en trouve fragilisé.
Dans ce contexte, l’immigration n’est pas un problème à agiter, mais un levier à utiliser. L’Insee, France Stratégie, l’OCDE et la Cour des comptes – institutions qui recourent toutes à une méthodologie scientifique – soulignent que l’immigration maîtrisée
favorise la croissance, en augmentant la production, la consommation et
l’innovation, et accroît le volume de cotisations.
Dire cela, ce n’est pas minimiser les défis. La vérité, c’est que certains
d’entre vous veulent réduire l’immigration à son coût, point à la ligne. Ils en
ont parfaitement le droit mais qu’ils n’essaient pas d’habiller leur thèse
d’arguments économiques qui ne tiennent pas debout au regard de ce que l’on
observe ailleurs ou de ce que l’on a observé antérieurement.
Soyons concrets : si l’on manque de bras pour récolter les fruits, pour
s’occuper de nos aînés, pour faire tourner nos restaurants ou nos chantiers, ce
n’est pas parce que l’immigration coûte, mais parce qu’il n’y a pas assez de
travailleurs. Ceux qui prétendent le contraire le savent très bien. Oui, il
nous faut un débat sur l’immigration, mais un vrai ! Un débat où les
questions de sécurité et de religion n’invisibilisent pas celles relatives à la
formation et aux besoins économiques ; un débat où les enjeux économiques
n’obèrent pas la capacité de la France à engager un rapport de force plus ferme
avec les États qui instrumentalisent l’immigration – je pense en particulier à l’Algérie et aux Comores.
Mes chers collègues, notre rôle n’est pas d’agiter des peurs mais de dire les choses comme elles sont. Cela commence
par arrêter de maquiller des positions idéologiques avec des arguments économiques qui ne
tiennent pas la route.
● MoDem
Marc Fesneau (député, président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale)
> Nous sommes encore très loin d'un compromis à l'Assemblée, mais nous
sortons progressivement des lignes rouges. Tandis que le budget de la Nation
n'a pas été adopté, celui de la Sécurité sociale l'a été avec le vote des
Socialistes. C'est donc difficile mais pas hors de portée.
Perrine Goulet (députée)
> [Protection de l’enfance / Intervention à l’Assemblée] Monsieur le premier
ministre, la Convention internationale des droits de l’enfant, signée par la
France il y a trente-cinq ans, impose de protéger chaque enfant contre toutes
les formes de violence. Mais soyons clairs : nous sommes en train de faillir
à cette obligation fondamentale.
Toutes les trois minutes, un enfant est victime d’inceste, de viol ou
d’agression sexuelle ; l’année dernière, 614 nourrissons sont passés
par les unités médico-judiciaires – un très jeune enfant, de moins de 2 ans, est victime de
violences sexuelles toutes les quatorze heures ; 51 764 enfants
ont été victimes de violences physiques dans le cadre intrafamilial et un
enfant meurt tous les six jours ; deux enfants sur cinq, soit près de
5 millions, sont victimes de harcèlement ou de cyberharcèlement ;
28 767 enfants ont été victimes de sextorsion et au moins 15 000
sont victimes d’exploitation sexuelle ou de prostitution. Les prises en charge
par l’ASE ont augmenté de plus de 20 % en dix ans. Voilà la réalité,
lourde, brutale, incontestable.
La protection des enfants doit nous concerner tous. Pendant que ces enfants
souffrent, que fait l’État ? Des plans dispersés, des mesures ponctuelles,
des annonces sans lendemain et des milliers d’enfants qui continuent de tomber
dans les angles morts de nos institutions, faute de formation, faute de moyens,
faute de coordination, faute de tout. Il faut avoir le courage de le
dire : la protection des enfants en France n’est pas au niveau. Un pays
qui laisse ses enfants sur le bord de la route renonce à son avenir. Est-ce
vraiment ce que nous souhaitons ?
Monsieur le premier ministre, les enfants de France n’ont plus le temps
d’attendre. Quelle est la feuille de route de votre gouvernement pour lutter
contre les violences faites aux enfants ? (…)
Nous devons avoir conscience que
tant que nous n’agirons pas au bon niveau, nous n’éradiquerons pas les
violences faites aux enfants, aux femmes et aux plus fragiles. Le bon niveau,
c’est celui du premier ministre. Monsieur le premier ministre, lancez un Grenelle
et nommez un ministre qui, à vos côtés, sera chargé de l’éradication des
violences faites aux enfants. Construisons une société de protection des
enfants !
Didier Padey, (député)
> [Politique industrielle / Intervention à l’Assemblée] L'industrie
française ne représente plus que 13% de notre PIB contre près du double il y a
30 ans. Pourtant ce sont environ 3,3 millions d'emplois directs et 8 millions
au total qui dépendent de la vitalité de notre tissu industriel - pilier
économique, social et territorial. Ce sont plus de 260 000 entreprises qui
innovent, produisent, exportent et forment chaque jour dans nos
territoires.
Entre 2017 et 2024, la France a recréé 300 usines et 110 000 emplois
industriels. Cette dynamique montrait qu'une réindustrialisation rapide était
possible lorsque fiscalité, réglementation et visibilité politique allaient
dans le même sens.
Depuis 18 mois, cette dynamique s'est brutalement interrompue et plus de 28 000
emplois industriels ont été détruits depuis 2024. Les défaillances se
multiplient et nous voyons dans nos territoires des usines à l'arrêt sous la
triple pression d'une fiscalité incertaine, d'une accumulation de normes et
d'une concurrence déloyale, notamment de la Chine.
Soyons lucides, la première des conditions pour réindustrialiser un pays, c'est
la stabilité du cadre budgétaire et fiscal. Et c'est tout l'enjeu des débats
que nous avons actuellement et des compromis que nous essayons de
trouver.
Deuxième condition, il faut simplifier, supprimer les normes inutiles et faire
en sorte d'accélérer les projets qui peuvent durer plusieurs années, quand
d'autres pays déroulent le tapis rouge en six mois.
Troisième condition : la compétitivité et l'attractivité. Le gouvernement
a annoncé dans ce sens qu'il allait travailler notamment à une baisse des
tarifs de l'énergie qui concernerait aussi les entreprises.
Enfin, il faut former, il faut des compétences, penser au niveau du bassin
d'emploi et des secteurs d'avenir pour des usines plus vertes et
innovantes.
► Autres
● Organisations centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement
européen)
> Unis pour lutter contre la violence à l’égard des femmes !
Dans l'Union européenne, une femme sur trois (31 %) a subi des violences
physiques ou sexuelles au cours de sa vie, et plus de 800 femmes sont tuées
chaque année par leur partenaire intime ou un membre de leur famille. Cette
violence n'est pas un problème lointain ; elle touche nos mères, nos filles,
nos amies et nos collègues. Il s'agit d'une violation fondamentale des droits
humains qui exige une action immédiate et globale.
À l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à
l’égard des femmes, le groupe Renew Europe vous invite à vous joindre à notre
combat pour une Europe où toutes les femmes et toutes les filles sont en
sécurité, respectées et libres.
Nous nous engageons à faire pression pour mettre fin à la violence basée
sur le genre en exigeant :
1. Que la violence basée sur le genre soit considéré comme un crime européen :
nous exigeons une action coordonnée de l'UE et une protection égale pour toutes
les femmes en vertu du droit européen commun.
2. Des lois sur le viol fondées sur le consentement : les lois sur le viol dans
toute l'UE doivent être fondées sur le consentement et non sur la nécessité
pour les victimes de prouver qu'elles ont subi des violences.
3. Des mesures contre la cyberviolence : nous devons lutter contre la misogynie
dans les espaces en ligne, y compris les deepfakes, le harcèlement en ligne
et la « manosphère » haineuse.
4. Une Europe plus sûre (en ligne et hors ligne) : une prévention, une
application de la loi et une éducation renforcée pour mettre fin au harcèlement
et à la violence sexuelle partout, de nos foyers et lieux de travail à nos rues
publiques et espaces numériques.
5. Le soutien aux survivantes : un financement durable de l'UE pour les organisations
de femmes et les groupes de la société civile qui constituent notre première
ligne d'intervention.
6. De la visibilité et des données : une harmonisation des données de l'UE sur
la violence basée sur le genre, y compris les féminicides, afin de révéler
toute l'ampleur de cette crise.
Valérie Hayer (députée, présidente)
> Ukraine : la réussite des négociations doit reposer sur des conditions
essentielles à une paix juste et durable. Avec:
- Des garanties de sécurité robustes.
- Pas de limitation de nombre pour l'armée ukrainienne.
- Le déploiement de forces de réassurance garantie par la Coalition des
volontaires.
- La mobilisation des avoirs russes gelés pour la reconstruction de l'Ukraine.
> La journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes met en lumière une mobilisation de chaque instant.
Pascal Canfin (député)
> Comme je le développe dans mon livre « Gagner le combat du Pacte
vert », la plupart des réglementations que nous avons adoptées pour
préserver le climat, la nature, la santé, lutter contre les pollutions, etc.
sont désormais violemment attaquées et menacées. De l’extérieur, par les
puissances fossiles, à commencer par les Etats-Unis de Donald Trump et la
Russie de Vladimir Poutine. Mais aussi de l’intérieur, au sein même de l’UE,
par une alliance de l’extrême droite et d’une partie de la droite européenne.
Or, en s’opposant au Pacte vert européen et aux normes environnementales qui
nous protègent, l’extrême droite agit contre l’intérêt et les attentes de ses
propres électeurs !
● Personnalités centristes
Sarah El Hairy (haut-commissaire à l’Enfance)
> La place que nous offrons à nos enfants dit tout de notre projet de
société. Je me bats pour une France qui les respecte, les protège et leur fait
une vraie place : contre le «no kids», contre les violences, aux côtés des
familles.
> J'ai reçu le collectif des victimes de Saint-Stanislas. Leur parole est précieuse. Leur courage force le respect. Le temps ne purge rien : il révèle. Nous leur devons le temps, l’écoute et la vérité. Je veux les assurer de mon soutien total.
> Nous continuons à travailler pour que chaque enfant, sur tous les territoires, soit entendu, considéré et protégé. Echanges avec la délégation de jeunes de Mayotte de l’association HZW. Après le traumatisme de Chido, la campagne santé mentale du collectif CIDE est capitale.

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