2005-2025: 20 ANS D'INFORMATION SUR LE CENTRE ET LE CENTRISME

mercredi 26 novembre 2025

Propos centristes. France – Protection de l’enfance / Violences faites aux femmes / Se préparer à défendre la France / Poutine ne veut pas la paix / Politique énergétique / Budget 2026…


Voici une sélection, ce 26 novembre 2025, des propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France à propos de la nomination du gouvernement puis de la démission du premier ministre.

► Emmanuel Macron (Président de la République)
> Les violences à l’égard des femmes ne sont pas des faits divers: ce sont des atteintes directes à notre humanité. Elles sont une honte pour notre société, un défi lancé à notre conscience collective, une obligation d’agir. Chaque jour, plus de trois femmes en France subissent un féminicide ou une tentative. Chaque jour, c’est la peur, l’emprise, les coups. Chaque jour, des vies basculent, des destins se brisent, des enfants grandissent dans le silence et les larmes. Tout est fait pour y mettre fin. Depuis 2017, l’égalité entre les femmes et les hommes est la Grande Cause renouvelée des deux quinquennats. – 39 19, accessible 24h/24. – Des policiers, gendarmes et enquêteurs formés. – Des téléphones grave danger, des bracelets anti-rapprochement. – Des hébergements dédiés, des aides d’urgence. – Des pôles spécialisés dans chaque tribunal. – Un fichier national pour prévenir les violences intrafamiliales. Tant qu’une femme sera victime de violences en France, nous ne relâcherons aucun effort. Pour mieux accompagner les victimes, notamment au moment de séparations, pour mieux suivre les auteurs de violences et lutter plus efficacement contre les récidives, nous nous battrons. Nous le devons à toutes celles qui ne sont plus là pour parler. Agir jusqu’au dernier silence brisé.

> Il y a six ans, au Mali, 13 de nos soldats tombaient pour la France. Nous ne les oublions pas. Nous ne les oublierons jamais. À leurs familles, à leurs frères d’armes : la Nation se tient à vos côtés avec respect et reconnaissance.

> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] La seule ligne rouge que vous avez depuis trois ans et demi, il ne faut jamais l'oublier, elle s'appelle la Russie. Parce que ceux qui ont déclenché la guerre, ce sont les Russes. En février et mars dernier, les États-Unis ont demandé un cessez-le-feu. C'était une idée américaine. On a convaincu le président Zelensky en mars en Arabie saoudite, à Djeddah. Il a dit oui. Le président Poutine dit non et derrière il n’y a pas de cessez-le-feu à l'été,. Ensuite à Anchorage, en Alaska, quand le président Trump y va, il revient sans réponse du président Poutine. Il n'y a qu'une personne qui ne veut pas la paix, c'est Poutine.

> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] Ce sont les Européens qui peuvent éviter une capitulation à l'Ukraine.

> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] Nous voulons la paix. Mais nous ne voulons pas une paix qui serait en fait une capitulation, c'est-à-dire qui mette l'Ukraine dans une situation impossible, qui donne toute liberté à la Russie au fond, de continuer d'aller plus loin, y compris vers d'autres Européens, et mettre notre sécurité à tous en danger.

> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] Le plan qui a été proposé par les États-Unis d'Amérique, c'est une démarche qui va dans le bon sens, la paix. Ensuite, il y a des éléments dans ce plan qui méritaient d'être discutés, négociés, améliorés. Les discussions qu'il ont eu lieu à Genève ont permis d'avoir une discussion avec les Ukrainiens. Pour ce qui les concerne, personne ne peut dire à la place des Ukrainiens quelles concessions territoriales, ils sont prêts à faire.

> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] La première chose qui protégera l'Ukraine, c'est sa propre armée. Et donc tout le débat qu'il y a eu à Genève ces derniers jours, c'était de ne pas limiter les forces armées ukrainiennes parce que l'obsession de la Russie, et c'était le cas dans les négociations qu'il y avait eu Istanbul au printemps 2022, c'est de dire, vous devez avoir une armée qui ne dépasse pas 50.000 à 60.000 hommes. Là il ne faut pas lui donner de limite. Et donc la première des garanties de sécurité pour les Ukrainiens et pour nous, c'est cette armée robuste et donc nous, ce qu'on fait, on pilote sa formation, son équipement, sa capacité à se déployer dans les mois et les années qui viennent.
Le deuxième volet, deuxième ligne, c'est ce qu'on appelle les forces de réassurance. Ça veut dire que loin de la zone de front – jamais nous n'avons prévu d'être sur la zone de front puisque nous ne sommes pas en charge – dans des sites de repli, à Kiev, à Odessa, pour citer des exemples. Mais les choses sont planifiées dans une partie de confidentialité, c'est plus sophistiqué. On met en place des forces de réassurance, c'est-à-dire qu’avec des soldats français, européens, il y a des soldats britanniques, français, turcs qui le jour où la paix est signée, donc pas dans un contexte de guerre, sont là pour procéder à des à des entraînements, à des sécurisations comme d'ailleurs nous le faisons dans certains pays sur le flanc est de l'OTAN.
Ce sera un cas différent parce que l’Ukraine n'est pas l'OTAN. C'est une coalition intergouvernementale, mais on a une vingtaine de pays qui ont déjà dit ce qu'ils étaient prêts à faire activement, soit dans les airs, soit sur terre, soit en mer par exemple.
Pour démystifier les choses et très technique, on fera une force de réassurance aérienne qui ne sera pas basée forcément en Ukraine, elle peut être basée dans les pays voisins, c'est plutôt ce qui est prévu, mais avec des opérations qui se feront en lien avec l'armée de l'air ukrainienne pour sécuriser son espace aérien.

> [Le chef d'état-major des armées a dit qu'il fallait se préparer à une guerre d'ici 3 à 4 ans) C'est une crainte qui est dans les scénarios qui sont étudiés par tous les Européens. D'ailleurs, beaucoup de pays de l'Union européenne et de l'OTAN ont indiqué qu'aujourd'hui une des principales menaces pour nos pays est la Russie. (…)
Quelles types de menace donc d'abord aujourd'hui? Et c'est pour ça qu'il faut comprendre ce qui est en train de se passer depuis plusieurs années. On a été habitués pendant longtemps à avoir au fond de deux cases: paix et guerre.
Aujourd'hui, on vit dans un monde où il y a un continuum, si je puis dire. Et vous voyez bien que ces dernières années, on est monté d'un cran dans la conflictualité avec la Russie.
J'ai eu l'occasion de le dire à plusieurs reprises ces dernières années. C'est à dire que d'abord, la Russie a lancé une guerre d'agression terrestre massive sur le sol européen, la guerre en Ukraine
La deuxième chose, elle a lancé des guerres hybrides sur le sol européen et même de l'Union européenne. Elle a par exemple poussé des migrants à travers la Biélorussie, violant la souveraineté territoriale de la Pologne, visant à la déstabiliser. Elle a ensuite multiplié les incursions dans les espaces aériens de plusieurs pays, en Pologne et à Malte. Elle mène des attaques cyber et informationnelles tous les jours dans nos démocraties, y compris en France.
Et il est établi maintenant par la justice qui est en train de faire son travail, qu'en prenant les proxys, c'est-à-dire en y allant pas directement elle-même, elle paye des gens, des mercenaires. Elle a poussé des gens à faire des activités de déstabilisation. Ce sont des actions antisémites, soit des actions de provocation.
Donc aujourd'hui, ce qu'il faut bien voir, c'est que la Russie, elle mène une confrontation stratégique qu'on appelle hybride avec les Européens. C'est-à-dire qu’elle les provoque par des déclarations sur le nucléaire, elle mène des actions cyber, elle attaque nos hôpitaux, elle attaque nos systèmes d'information, elle mène une guerre informationnelle pour saper le moral et elle mène ses provocations par les migrations, par les drones et la guerre en Ukraine.
Donc cet ensemble fait que oui, il y a une confrontation. Le grand risque, c'est ce qu'il faut comprendre, est que si nous sommes faibles en Ukraine, si on dit «ce n'est plus notre problème, au fond, ils sont très loin» – ce que pensent certaines personne – «on va laisser tomber l'Ukraine», ce jour-là, vous donnez un signal de faiblesse.
Le jour où vous donnez un signal de faiblesse à la Russie qui, au fond, depuis 10 ans, a fait un choix stratégique de redevenir une puissance impériale, c'est-à-dire d'avancer partout, eh bien, elle va continuer d'avancer.
Donc oui, il est clair que la Russie a une posture beaucoup plus agressive et que derrière tout ça, ces dernières années, elle a accru sa défense, sa capacité à agir, c'est à dire que la Russie, aujourd'hui, elle met plus d'un tiers de son budget, plus d'un tiers en matière de défense. Donc, elle ne construit plus d'écoles, elle ne construit plus d'hôpitaux, elle ne construit plus de de politiques publiques, elle n'a pas de politique sociale, aucune.
Elle est très loin de tous les débats qu'on a. Elle produit des sous-marins, des missiles, des tanks, et elles financent des armées chez les tiers pour les envoyer sur le front ukrainien ou demain pour nous menacer encore une fois si nous sommes faibles parce qu'elle a toute une batterie d'équipement. Et nous sommes à portée de ces équipements. Les missiles Inter balistiques, nous sommes tous exposés à ces derniers.
Voilà la réalité de la menace. Donc nous, nous aurions tort d'être faible face à cette menace.
Et donc si nous voulons, nous protéger, nous Français, ce qui est la seule obsession, nous devons montrer que nous ne sommes pas faibles avec la puissance qui nous menace le plus. Il est très clair que nous devons renforcer le pacte armée nation et que, au moment où la guerre s'hybride ce que je suis en train de vous dire, il est très important qu'un maximum de nos compatriotes comprenne ce que sont nos armées, comment ça marche, participer à la réserve que nous avons aussi mis en place et qui est très importante parce qu'elle apporte des compétences à nos armées et que nous raffermissions en quelque sorte la nation. Et c'est dans ce contexte-là qu'on prend plusieurs initiatives, dont celles de la transformation du service national universel vers une nouvelle forme et j'aurai l'occasion de l'évoquer dans les jours.
Je pense qu'il faut vraiment, en tout cas tout de suite, supprimer toute idée confuse qui consisterait à dire qu'on va envoyer d'un jeune en Ukraine. C'est pas du tout le sens de ce de cette école.

> Les propos propos du chef d’état-major des armées a été déformé. Ils ont été sortis de leur contexte et il a pu les clarifier. Il y a pour tout soldat de la nation un pacte. Et un jeune soldat qui s'engage fait sacrifice. Mais après, il ne faut pas expliquer à tous les Français qu'on va les sacrifier, ça n'a aucun sens.

> Quelle fragilité de la France? Il y a des débats démocratiques. La responsabilité des forces qui sont à l'Assemblée, c'est de bâtir des compromis.
> Si l’on souhaite que ce que tout soit de la faute du président, y a pas de problème. Moi j'ai fait un choix en conscience face à une situation politique qui était bloquée et des gens qui annonçaient la censure. Derrière les Français ont pris leur responsabilité. Ils sont allés massivement voter et ils ont voté pour une assemblée qui est légitime et qui est fragmentée comme le sont à peu près tous nos voisins. Maintenant, les responsables politiques qui sont à l'Assemblée, ils ont une responsabilité, soit bâtir des coalitions comme font nos voisins allemands, comme font d'autres voisins, soit, à défaut d'avoir une coalition, de trouver des compromis pour que les textes puissent être votés. Ce n'est pas la responsabilité du président de la République de faire ça, c'est celle des forces parlementaires et donc c'est à eux le faire. Et j’ai quand même bon espoir qu'ils arriveront à le faire dans les semaines à venir sur le Budget.

> Notre pays est beaucoup plus fort que beaucoup de gens ne veulent le dire ou le croire. Il est fort militairement parce qu'on a fait les investissements, qu'on a l'armée la plus efficace d'Europe. Il est fort diplomatiquement. la France est écoutée, je peux vous le dire partout, en Europe, en Afrique, en Asie, et je le vois à chaque fois. C'est notre force à nous tous. Elle est beaucoup plus forte qu'on le dit économiquement. Regardez les derniers chiffres. La moitié de la croissance de la zone euro, c'est la France.
Il y a beaucoup d'inquiétudes sur cette instabilité, y compris par les grands patrons, y compris par les chefs d'entreprise. Moi, je suis dans l'action. Les gens qui expriment les inquiétudes, ils ont tous des responsabilités. Si les responsables politiques qui sont au Parlement sont inquiets, plutôt que de commenter leur inquiétude, qu'ils s'occupent de bâtir des compromis pour le pays qu'ils aiment et qu'ils veulent servir. Si les chefs d'entreprise sont inquiets, qu'ils poussent ceux à qui ils ont donné mandat de trouver des compromis avec les forces syndicales. Comme je l'aurai espéré sur les retraites, parce que c'est sur la base de compromis qu'on peut avancer. Donc nous devons simplement continuer d'avancer et d'être forts en étant capable de trouver des accords. Et c'est exactement cet apprentissage qu'on est en train de faire.

> [Déclaration à l'issue de la réunion de la Coalition des Volontaires]
La visioconférence avec la coalition des volontaires, qui est, vous le savez, ces 35 pays qui se sont mobilisés progressivement depuis février dernier et la réunion de Paris pour le soutien à l'Ukraine et une paix juste et durable. Nous nous sommes donc réunis avec le président Zelensky, avec également le secrétaire d'État américain Marco Rubio.
Je voulais rendre compte de quelques éléments qui sortent de cette discussion. D'abord tous les pays qui sont autour de la table veulent la paix. Mais ils veulent une paix qui soit juste et durable, c'est-à-dire une paix qui, une fois le cessez-le-feu signé, prête de manière juste de tous les éléments qui sont en jeu, les questions territoriales, les questions de sécurité, etc., mais qui offre les garanties qu'il n'y ait pas de nouvelles attaques par la Russie.
Le deuxième élément, le président Zelensky a rendu compte des dernières heures, et je veux ici redire notre soutien et nos condoléances au peuple ukrainien. Mais alors que la Russie faisait croire une fois encore qu'elle était prête à la paix, les dernières heures ont été marquées par à nouveau des frappes contre des infrastructures civiles, en particulier énergétiques, et contre des civils ukrainiens. Donc sur le terrain, la réalité est tout le contraire d'une volonté de paix. Plusieurs participants à notre réunion ont aussi rendu compte de leurs échanges directs avec les Russes, en particulier avec le président Poutine. Il n'y a aujourd'hui clairement pas de volonté russe d'avoir un cessez-le-feu. Et les propos qui ont été tenus par le ministre des affaires étrangères russe d'ailleurs ces dernières heures, à l'issue des discussions de Genève, l'ont montré. Il a dit qu'il n'avait pas de volonté de discuter sur le plan dit amendé qui ressortait des discussions de Genève.
Et donc dans le court terme, nous avons quelques lignes simples. D'abord nous devons continuer de mettre la pression sur la Russie pour qu'elle veuille négocier. Ce sont nos sanctions, les sanctions américaines qui rentrent en vigueur ? ce que nous faisons contre la flotte dit fantôme qui fait les trafics de pétrole à travers le monde.
Ensuite, nous devons continuer de soutenir l'Ukraine avec force, ce que nous avons fait lundi dernier quand le président Zelensky est venu à Paris, et ce que tous les collègues font autour de la table, le soutien financier, le soutien militaire, pour tenir cette guerre de résistance.
Troisième chose, il faut continuer les discussions de paix. En ce moment même, et aujourd'hui, les Américains, les Ukrainiens, les Russes ont pu, à un niveau... technico-politique, discuter des conditions et avancer sur le plan de paix, ce sont des choses importantes. Nous soutenons tous la volonté d'un plan de paix, donc il faut continuer ce travail. Et notre volonté est en coordination étroite avec les Américains de pouvoir avancer sur un schéma qui soit acceptable. Mais la question principale qui reste posée, encore une fois, c'est est-ce qu'il y a une volonté russe ou pas ?
Et puis dans ce contexte, nous avons décidé d'avancer tout particulièrement sur deux choses dans les prochains jours. La première, ce sont les actifs gelés russes, comme vous le savez, qui sont extrêmement importants et qui sont là aussi un moyen de pression. Et donc, nous allons finaliser dans les prochains jours, en coordonnant avec tous les pays européens les plus concernés, et évidemment avec l'Union européenne et la Commission européenne, une solution qui permette de sécuriser des financements, donne de la visibilité à l'Ukraine, mais maintienne cette pression.
L’autre chose, c'est une fameuse garantie de sécurité. Un très gros travail a été fait ces derniers mois, supervisé par les Britanniques et les Français. Et au fond, quand on parle de garantie de sécurité, qu'est-ce que ça veut dire ? C'est que le jour d'après la paix, une fois le cessez-le-feu obtenu, nous voulons être sûrs que ce cessez-le-feu soit durable. Donc le premier élément, c'est le suivi du respect du cessez-le-feu, par de la surveillance, des images.
Et donc là, nous allons engager ce travail, en particulier avec les États-Unis et l'OTAN. Ensuite, c'est comment on maintient cette paix en dissuadant toute nouvelle agression. Pour cela, c'est d'abord d'avoir une armée ukrainienne forte. Les discussions à Genève ont montré qu'il ne devait pas y avoir de limitation à l'armée ukrainienne. Nous avons planifié tout ce qu'il fallait pour le faire. Et puis, à côté de ça, c'est d'avoir des forces de réassurance qui, en deuxième rideau, viennent consolider cette armée ukrainienne. Sur cela, ce qu'on a décidé, c'est de lancer un groupe de travail dès demain, piloté par la France et la Grande-Bretagne, avec une association étroite de la Turquie qui joue un rôle clé sur le plan maritime et pour la première fois avec une implication des États-Unis d'Amérique.
Ces prochains jours nous permettront de finaliser très précisément les contributions de chacun et d'avoir ces garanties de sécurité ainsi finalisées. C'est essentiel pour les Ukrainiens, c'est essentiel pour négocier une paix crédible et pour maintenir là aussi une pression sur la Russie.
Voilà les éléments principaux qui ressortent de la discussion que nous venons d'avoir et que je voulais partager en toute transparence avec vous. Et donc nous continuons avec nos partenaires, à tout faire pour que la paix puisse être obtenue en Ukraine et sur le continent européen, mais que ce soit une paix au fond sérieuse, respectueuse du droit international et durable, pour les Ukrainiens et pour nous tous. Les prochains jours, évidemment, seront riches, là aussi, d'avancées, et autant de fois que nécessaire, je reviendrai vers vous pour vous rendre compte de ces échanges.

 

 

► Sébastien Lecornu (Premier ministre)
[Nota: Nous faisons figurer Sébastien Lecornu dans cette liste alors qu’il n’est pas centriste mais appartient à l’aile droite de Renaissance, parti centriste/central et qu’il s’est toujours défini comme un homme de droite; c’est à ce titre que ses propos sont retranscrits ici et du fait qu’il a composé un gouvernement d’axe central.]
> [Budget / Intervention à l’Assemblée] Dans une démocratie, il serait bon qu’un président de groupe [Eric Ciotti] siégeant ici depuis tant d’années défende le principe même de l’exercice parlementaire, défende l’Assemblée nationale et le débat parlementaire. Vous m’avez écrit, sur un papier à en-tête UDR –
 certainement pour vous réclamer du gaullisme, ce qui ne manque pas de malice eu égard à vos nouvelles alliances électorales, une lettre par laquelle vous m’annonciez que vous aviez un contre-budget pour la France. Vous proposiez des économies : 19,5 milliards d’euros sur l’immigration, 9,5 milliards sur l’action extérieure de l’État, 35,5 milliards sur la politique sociale, 10 milliards sur l’énergie ou encore 23 milliards d’euros grâce à la simplification administrative. Nous n’avons pas trouvé trace de ces propositions dans les amendements que votre groupe a déposés à la première partie du projet de loi de finances.
Or il nous aurait été agréable, pour la transparence de l’exercice parlementaire et par respect pour vos électeurs, que vous défendiez ici, amendement par amendement, vos propositions pour la nation. Mais votre courrier ne s’arrête pas là. Vous dites : « En parallèle de cet effort de redressement, je tiens à fixer, au nom de notre groupe parlementaire, des lignes rouges claires et non négociables. » La première d’entre elles : « Aucune augmentation des prélèvements obligatoires, sur les particuliers comme sur les entreprises ».
N’hésitez pas à en parler avec le groupe du Rassemblement national qui, dans le cadre du budget, a voté 35 milliards d’euros supplémentaires d’impôts sur les entreprises et sur les ménages. Cessez vos doubles discours ! L’absence de 49.3 entraînera la grande clarification. On ne peut pas avoir une équipe qui va dîner avec les grands patrons pour les rassurer et une autre qui, ici, augmente les impôts sur les particuliers et sur les entreprises. Désormais, l’hémicycle fonctionne à cœur ouvert, en toute transparence. Nous vivons un grand moment de clarification. Pour finir, monsieur Ciotti, on ne peut pas promettre l’ordre à Nice et le désordre à Paris !

> [Politique énergétique / Intervention à l’Assemblée] La question énergétique nous mobilisera fortement dans les semaines à venir. C’est pourquoi j’ai souhaité qu’elle figure à l’ordre du jour des consultations qui débuteront dans les tout prochains jours avec l’ensemble des formations politiques.
Les prises de position se multiplient : initiatives parlementaires, propositions de loi, dépôts d’amendements dans les deux chambres –
 vous lavez rappelé, votre groupe est très engagé sur ce sujet. Hier encore, lancienne ministre Agnès Pannier-Runacher posait une question au gouvernement sur le sujet, après avoir publié avec d’autres parlementaires une tribune transpartisane.
Pour des raisons tenant à la fois à la performance industrielle, à notre souveraineté, à la question écologique, à l’aménagement du territoire et au pouvoir d’achat des Françaises et des Français, il est essentiel de nous pencher sereinement sur cette question. Les concertations qui s’ouvrent doivent nous permettre d’en approfondir tous les aspects.
Plusieurs axes guideront notre réflexion.
Le premier est celui de la sincérisation de notre stratégie de consommation. Un rapport de Réseau de transport d’électricité y sera prochainement consacré. Cette démarche est liée à notre stratégie industrielle : c’est pourquoi le ministre Lescure, en tant que ministre de la souveraineté énergétique mais aussi chargé de l’industrie, en assurera le pilotage.
Il nous faudra également projeter la consommation liée aux data centers et poursuivre l’électrification des usages. Nous restons en effet trop dépendants des énergies fossiles, ce qui nourrit en France un débat comparable à celui qui s’est tenu récemment en Allemagne et qui a conduit aux annonces du chancelier.
Et notre pays dans tout cela ? Heureusement, nous bénéficions de l’énergie nucléaire, qui permet à la France de conserver l’un des prix de l’électricité les plus bas d’Europe. Les entreprises électro-intensives, situées notamment dans le haut du spectre de nos industries, demeurent ainsi compétitives, même après les mesures annoncées outre-Rhin. En revanche, la situation des acteurs non électro-intensifs –
 nombre de PME, dont lexemple du boulanger revient souvent – a été largement évoquée dans les débats.
Strat
égie de consommation pluriannuelle et planification à l’échelle nationale, articulées avec des stratégies microéconomiques daccompagnement des entreprises : voilà le premier axe de réflexion.
Le deuxi
ème réside dans lapproche environnementale : la sobriété énergétique et les certificats d’économie d’énergie ont déjà donné lieu à des débats nourris. Il nous faut désormais avancer concrètement. J’ai demandé au ministre de l’économie et des finances de formuler des propositions en ce sens.
L’enjeu est considérable pour les finances publiques : notre déficit budgétaire provient en partie du bouclier énergétique instauré par le passé. Cela renforce notre obligation de trouver une solution efficace et adaptée aux véritables besoins des Français.
Le troisième axe est celui de la sincérisation de notre stratégie industrielle. Vous le savez bien, vous l’heureux député de Gravelines, site où sont attendues des décisions importantes en matière de nouveau nucléaire. Un mandat a été confié au nouveau PDG d’EDF pour préciser prochainement la trajectoire pluriannuelle de la filière.
Il en va de même pour les énergies renouvelables : nos filières nationales et souveraines, désormais solides –
 le Normand que je suis peut en témoigner – nous permettent denvisager une trajectoire industrielle renouvelée.
Le quatri
ème axe concerne la situation des outre-mer, étroitement liée à nos grandes ambitions climatiques. J’inclus naturellement la Corse dans cette réflexion – je le précise pour votre voisin immédiat, lancien ministre Marcangeli. La programmation pluriannuelle de l’énergie est en cours d’élaboration dans une perspective hexagonale, mais notre stratégie nationale doit englober les territoires insulaires ou non interconnectés.
Or nous accusons dans ces territoires un retard manifeste, alors m
ême que les attentes en matière de décarbonation et dautonomie énergétique y sont très fortes. Je présenterai prochainement des éléments de stratégie : nos ambitions, nationales et internationales, ne sauraient laisser aucun territoire de côté.
Enfin, l’enjeu de l’hydroélectricité fait l’objet de la proposition de loi des députés Battistel et Bolo, qui répond à des attentes très fortes dans de nombreuses vallées, après des années de discussions avec la Commission européenne. Je souhaite donc qu’elle soit inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale dès que le Conseil d’État aura rendu son avis, au plus tard à la fin du mois de janvier.
Dans le domaine énergétique, de nombreux autres sujets devront encore être abordés. Je vous prie de pardonner la longueur de mon intervention, qui avait pour objectif de clarifier les enjeux du débat des prochaines semaines.

 

► Gouvernement
● Ministres centristes/centraux
Laurent Nunez (ministre de l’Intérieur)

> En ce
25 novembre, journée internationale de l’élimination de la violence à l’égard des femmes, je réaffirme ma détermination : au ministère de l’Intérieur, avec la Justice, nous poursuivons le déploiement des dispositifs pour protéger, signaler, accompagner et sanctionner. Les victimes et leurs familles ne doivent jamais être seules; l’État sera toujours à leurs côtés.

> Très heureux d’avoir rencontré à Marrakech mon homologue marocain, le ministre de l’Interieur Abdelouafi Laftit. Notre haut niveau de coopération bilatérale sur des enjeux de sécurité majeurs a plusieurs fois été déterminant et est essentiel aujourd’hui pour la poursuite de nos excellentes relations et de nos échanges constructifs sur des sujets prioritaires: lutte contre le terrorisme, contre la criminalité organisée et spécifiquement le narcotrafic, la cybercriminalité, la sécurité civile et la question migratoire.

> Entretien ce matin avec le général Ahmad Al Hajjar, ministre libanais de l’Intérieur et des Municipalités, accompagné de Son Excellence M. Rabih Chaer, ambassadeur du Liban en France. Nos échanges ont permis d’aborder des coopérations de sécurité très concrètes et d’esquisser de nouvelles perspectives communes, notamment en matière de lutte contre la criminalité organisée et de sécurité civile. Nous partageons une volonté déterminée de travailler ensemble pour garantir une sécurité durable à nos concitoyens.

 

Catherine Vautrin (ministre des Armées et des Anciens combattants)
> [Préparer la guerre / Intervention à l’Assemblée]

Le monde a changé – et avec lui, nos repères. Nous partageons un point daccord : notre responsabilité est danticiper ces changements. Cest dans ce contexte que le chef d’état-major des armées sest exprimé, mardi dernier, devant le congrès des maires, qui représente justement le lien entre les armées et la nation.
Malheureusement, un mot sorti de ce contexte a fait polémique. Tout ce qui importe, face à cette menace, est de rester à la fois lucides et unis. C’est d’ailleurs le sens des propos du président de la République, chef des armées, qui, ce matin, a rappelé aux Français qu’il n’était aucunement question d’envoyer nos jeunes en Ukraine.

> [Agression de Poutine contre l’Ukraine / Intervention à l’Assemblée] Vous avez brossé un état de la situation qui nous interpelle à juste titre. Vous l’avez rappelé, le président Trump a annoncé un plan de paix le week-end dernier. Sur le principe, rechercher un plan de paix ne peut qu’intéresser toutes les parties. Toute la question est de savoir quelles sont les conditions de celui-ci. En effet, le président de la République l’a rappelé ce matin, nous ne pouvons pas parler de plan de paix sans l’Ukraine et sans l’Europe, alors que les pays européens sont aux côtés de l’Ukraine chaque jour depuis 2022.
La réunion qui a commencé à 16 heures et qui est animée par le président de la République a pour objectif de réunir l’ensemble des membres de la coalition des volontaires. Ces pays, qui sont plus de trente, ont pour objectif d’accompagner et de faire respecter l’autonomie de l’Ukraine, dont je rappelle que, dans la guerre actuelle, elle est l’agressée.
La question est de déterminer à quelles conditions et sur quels territoires la paix serait établie –
 cest très important. Vous avez également fait allusion à d’autres coalitions, notamment aux Nations unies. Vous savez combien la France est engagée au sein des Nations unies, en particulier au sein du pilier européen de l’Otan, à travers lequel nous pouvons avancer une réponse d’autant plus construite qu’elle est développée avec nos partenaires européens. C’est le sens de notre engagement et de notre présence aux côtés de l’Ukraine dans l’espoir d’une paix, en aucun cas d’une capitulation 

 

Roland Lescure (ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle, énergétique et numérique)
> Le RN demande au Gouvernement de baisser les impôts sur les sociétés. Pendant ce temps-là, le RN vote 30 milliards d’impôts supplémentaires sur nos sociétés.

> Il y a des responsables politiques qui travaillent, qui proposent et essayent de construire un budget pour que la France avance. Et puis, il y a ceux qui veulent tout bloquer, tout détruire. Les masques tombent.

> Des cerveaux et des serveurs. Ce matin au Sommet Adopt AI organisé au Grand Palais, je m’adressais devant ces entreprises qui vont de l’avant et intègrent l’IA dans leurs opérations du quotidien.
L’Europe s’est construite dans les années 1950 autour de l’Acier et du charbon, puis du marché et de la monnaie unique dans les années 1990 et 2000. En 2025, elle se construit désormais autour de l’IA éthique et au service de ses citoyens.
Et l’UE a toutes les cartes en main :

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De l’électricité décarbonée pour les centres de données
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Des talents et de la formation
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Une alliance franco-allemande historique dans le numérique avec 109 milliards deuros dinvestissements et une vision commune : une IA décarbonée, éthique et souveraine.
Construisons une IA qui nous ressemble, fidèle à nos valeurs européennes et au service de nos citoyens pour que l’Europe soit leader dans cette 4eme révolution industrielle et technologique.

> [Politique énergétique / Intervention à l’Assemblée] La programmation pluriannuelle de l’énergie, la politique énergétique, c’est ce qui permet de faire tout le reste. C’est la condition de notre souveraineté, de notre industrialisation, de l’émergence de nouvelles filières, du pouvoir d’achat ou encore de la transition écologique. C’est pourquoi le premier ministre m’a demandé de lui soumettre des propositions, après consultation des parlementaires – ce processus est en cours et se poursuivra –, de sorte quil puisse prendre des décisions dici Noël. Cela répond à votre première question.
Les pr
éconisations qui seront faites après consultation des parlementaires prendront en considération lensemble des paramètres importants. Le premier est loffre : nous devons enterrer la hache de guerre, nous montrer pragmatiques et examiner les avantages comme les inconvénients de chaque offre énergétique pour faire un choix efficace. Le second est la demande. L’électrification se poursuit et s’accélère, mais n’est pas encore à la hauteur de nos ambitions. Nous espérions la vente de 1 million de véhicules électriques par an ; nous en sommes à 400 000 ou 500 000.
Nous espérions l’installation de 1 million de pompes à chaleur, nous en sommes à 400 000 ou 500 000. La révolution de l’industrie verte se poursuit, mais à un rythme un peu ralenti. Nous devons donc tenir compte à la fois des risques liés à l’offre et des risques liés à la demande pour que le premier ministre puisse aboutir à une proposition globale.
Enfin, la fiscalité, qui fait l’objet de votre troisième question, doit être en cohérence avec nos objectifs en matière de transition écologique. Nous considérons donc qu’un débat sur les droits d’accise doit se tenir, notamment dans le cadre du projet de loi de finances.

 

Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> Soudan : les Forces de soutien rapide ont annoncé leur accord pour une trêve humanitaire de 3 mois, suite aux efforts menés par les États-Unis et le Quad. J'appelle au respect de cette trêve par tous. L'horreur doit enfin cesser. La France restera aux côtés des Soudanaises et des Soudanais.

 

Stéphanie Rist (ministre de la Santé, des Familles, de l’Autonomie et des Personnes handicapées)
> [Protection de l’enfance / Intervention à l’Assemblée] Nous ne pouvons tolérer qu’en 2025, des enfants soient encore victimes de violences sans être repérés, protégés et entendus. À chaque fois qu’un enfant passe sous nos radars, c’est une défaillance collective.
Nous avons agi en développant les unités d’accueil pédiatrique partout en France pour accueillir les enfants, les entendre et les soigner. Il faut aller plus loin et le faire plus tôt. La prévention et le repérage précoce, c’est la clé.
Concrètement, dès 2026, tous les professionnels en contact avec les enfants –
 enseignants, soignants, éducateurs, animateurs – seront formés. Ce changement est essentiel. Chaque adulte doit pouvoir identifier et agir face au danger.
Concr
ètement, nous augmentons et systématisons le contrôle dhonorabilité pour les professionnels. Près de 2 000 personnes à risque ont déjà été repérées. Cest une barrière efficace.
Concr
ètement, avec le garde des sceaux, Gérald Darmanin, nous intensifions la lutte contre la prostitution des mineurs. Ce crime, qui touche particulièrement les jeunes de l’aide sociale à l’enfance, est en hausse. Je l’ai constaté encore récemment dans les Yvelines. Pour cela, nous allons élargir les commissions départementales de lutte contre la prostitution en y intégrant l’ASE. Les services de l’État et des départements travailleront ensemble, en lien avec les associations. Tout le monde se sentira responsable pour s’assurer qu’aucun mineur ne passe entre les mailles du filet.
Madame la députée, vous pouvez compter sur l’engagement total du gouvernement. Nous ferons tout pour que chaque enfant soit réellement en sécurité.

> Pour lutter contre les violences faites aux mineurs, nous renforçons la prévention et le repérage précoce, c’est la clé. Dès 2026, tous les professionnels en contact avec les enfants seront formés.

> Avec Gérald Darmanin, nous renforçons la lutte contre la prostitution des mineurs en élargissant les commissions départementales en y intégrant l’Aide sociale à l’enfance, ASE, pour que services de l’État, départements et associations agissent ensemble.

> [Travailler 12 heures de plus chaque année] Il n'y a aucun tabou à avoir sur les débats. C'est un sujet que nos concitoyens se posent. La mesure a été portée et adoptée par le Sénat. On verra maintenant se qu'en disent les députés.

> Je le dis avec beaucoup d'humilité : la situation politique est très compliquée, donc rien n'est simple. Je le dis également pour les parlementaires : voter un budget de la sécurité sociale, ce n'est pas voter pour le gouvernement.

> [Budget] À ce jour, il est hors de question de faire un 49.3. (...) On se bat chaque jour depuis plus d'un mois pour arriver à ce compromis et ce vote. C'est notre engagement.

> Le cynisme ce serait pour moi qu'on n'arrive pas à avoir un budget avant la fin de l'année, notamment un budget de la sécurité sociale.

 

Amélie de Montchalin (ministre de l’Action et des Comptes publics)
> Un budget, ce n’est pas un exercice de posture : c’est un acte de responsabilité devant les Français. Le Parlement fonctionne à visage découvert : on voit qui propose, qui corrige, qui bloque. C’est ainsi que la démocratie trouve sa force.

> [Budget] Ceux qui nous disent que nous sommes dans la main des socialistes, je leur dis : quelles sont les autres solutions sur la table.

> [Budget de l’armée] Ces 6,7 milliards [de hausse] ne sont pas qu’une enveloppe budgétaire, il y a des ambitions et des objectifs.

> [Loi de finances de fin de gestion pour 2025 / Intervention au Sénat]
Nous examinons aujourd'hui le projet de loi de finances de fin de gestion (PLFG) pour 2025.
Ce texte est le dernier jalon de l'exécution de la loi de finances pour 2025, promulguée le 14 février dernier à l'issue d'un compromis parlementaire.
Il s'agit d'un texte technique, qui retrace les principaux événements survenus en cours de gestion et permet d'ajuster la répartition de certains crédits pour répondre aux imprévus auxquels nous devrons faire face d'ici à la fin de l'année.
Ce projet de loi a été rejeté par l'Assemblée nationale il y a une semaine, ce que je regrette. Il est utile et précieux que son parcours parlementaire puisse continuer devant vous aujourd'hui. Je vous invite donc à l'étudier et à l'améliorer. Et si de bonnes idées émergent, j'espère qu'elles pourront prospérer.
Je tiens aussi à vous dire que ce projet de loi est d'abord, j'y insiste, un texte technique ; il vise simplement à ce que nous soyons collectivement capables de bien finir l'année. En effet, il n'a pas d'autres objectifs que de garantir précisément et en toute transparence les jalons essentiels de la trajectoire qui nous permettra de respecter la cible de déficit de 5,4 % du PIB en 2025.
Cette cible n'est évidemment pas de nature à nous réjouir, mais nous pouvons nous féliciter d'avoir tenu l'objectif que nous nous étions donné, après plusieurs années au cours desquelles, vous le savez, de très grands écarts ont pu exister entre les prévisions et l'exécution.
Le texte ne contient aucune dépense ni aucune économie supplémentaire que vous ne connaissiez déjà. Surtout, il permet, je le redis, de tenir les objectifs fixés par les parlementaires en février dernier.
Les cinq principales ouvertures de crédits réalisées par ce PLFG ne visent donc à rien d'autre qu'éviter de potentielles impasses lors des dernières semaines de 2025.
La première ouverture de crédits concerne l'allocation aux adultes handicapés et la prime d'activité, dont la dynamique est plus allante que ce qui avait été anticipé. C'est pourquoi une somme de 450 millions d'euros est prévue pour nous permettre de payer tous les allocataires au mois de décembre.
La deuxième ouverture de crédits, à hauteur de 119 millions d'euros, vise à maintenir ouvertes jusqu'à la fin de l'année les 203 000 places d'hébergement d'urgence que compte notre pays.
La troisième ouverture de crédits, à hauteur de 190 millions d'euros, porte sur la mission « Sécurités ». Elle vise à répondre aux besoins supplémentaires de nos territoires ultramarins, notamment pour protéger la population à Mayotte et en Nouvelle-Calédonie, et à tenir compte du coût des incendies.
De plus, 45 millions d'euros sont ouverts sur le programme « Conditions de vie outre-mer », pour faire face aux dépenses exceptionnelles qui ont dû être engagées à Mayotte, à la suite du passage du cyclone Chido, et à La Réunion, après le cyclone Garance.
La quatrième ouverture de crédits concerne la mission « Défense », à hauteur de 349 millions d'euros. Elle tend à financer des surcoûts opérationnels dans un contexte de tensions croissantes et à contribuer à l'accélération de l'effort de réarmement souhaité par le Président de la République et promis à la Nation le 13 juillet dernier.
Enfin, la cinquième ouverture de crédits vise à garantir le respect de nos engagements contractuels en matière de production d'énergies renouvelables, à hauteur de 1,1 milliard d'euros.
Ces ouvertures de crédits sont gagées par des annulations au sein de la réserve dite de précaution, qui, vous le savez, permet depuis cette année de couvrir les besoins au niveau interministériel. Elles correspondent donc non pas à des économies supplémentaires effectuées par ailleurs, mais bien à des ajustements de trésorerie ou à des retards sur certains investissements, permettant ainsi de mieux répartir nos moyens entre les dépenses effectives et les nouveaux besoins.
Dans le détail, les principales annulations brutes portent sur les missions où les plus fortes sous-consommations ont été observées. Je pense notamment à la mission « Travail, emploi et administration des ministères sociaux » : le montant de 800 millions d'euros annulé correspond uniquement à l'annulation d'une partie de la réserve, ce qui permet d'assurer la bonne exécution des crédits, en ligne avec les crédits ouverts en loi de finances initiative.
D'autres annulations sont prévues au sein de la mission « Investir pour la France de 2030 », à hauteur de 1,6 milliard d'euros, pour ajuster la trésorerie excédentaire des opérateurs, laquelle, sinon, se serait élevée à plus de 5 milliards d'euros à la fin de l'année 2025.
Dans un souci d'exhaustivité, je veux indiquer que des annulations interviennent également en dehors du périmètre des dépenses de l'État, pour tenir compte des dernières prévisions sur des programmes portant des crédits évaluatifs.
Il en va ainsi, notamment, de la mission « Remboursements et dégrèvements », ou encore du programme « Charge de la dette et trésorerie de l'État », le coût des intérêts étant un peu plus faible en 2025 que prévu, du fait d'une baisse des taux directeurs, ainsi que, il faut bien le dire, de taux longs moins élevés que dans nos prévisions initiales. Ces taux s'élèvent en effet à 3,45 % sur dix ans, contre une prévision initiale de près de 3,6 % pour la fin d'année.
En résumé, mesdames, messieurs les sénateurs, il n'y aura aucune coupe dans les budgets des ministères ni dans les prestations.
Les mesures contenues dans le projet de loi de finances de fin de gestion sont techniques et permettent de mettre en œuvre des principes de bonne gestion, sur lesquels, rappelons-le, mesdames, messieurs les sénateurs, nous avons très longuement échangé depuis le début de l'année.
L'enjeu était de nous doter de ces fameux comités d'alerte, afin de faire toute la lumière sur les données que nous avions à notre disposition, tant en dépenses qu'en recettes, et, ainsi, de réussir à atteindre cette cible de 5,4 %, première étape évidemment essentielle pour arriver à moins de 3 % en 2029.
Le bilan que nous pouvons dresser de cette vigilance collective est que nous avons tenu la dépense, puisque les dépenses de l'État sont en ligne, à 300 millions d'euros près, avec notre prévision.
Notre économie est également plus résiliente que certains ne le craignaient, avec 0,7 % de croissance déjà acquis pour l'année 2025 et des recettes fiscales restées globalement en ligne avec nos prévisions de début d'année. De bonnes performances sur l'impôt sur les sociétés ont ainsi pu compenser une moins bonne performance sur la TVA.
Je le répète, il nous manque, par rapport à nos prévisions, 4 milliards d'euros en comptabilité nationale. Je publierai évidemment, au cours des prochaines semaines, les conclusions de la mission d'urgence que j'ai demandée à l'inspection générale des finances.
Enfin, comme le Premier ministre l'a rappelé à de nombreuses reprises, le Gouvernement s'est mis au service du Parlement. Le Gouvernement a proposé, le Parlement a voté, le Gouvernement a exécuté.
Je crois que cette bonne exécution est un gage de crédibilité que nous devions vous donner, à vous les parlementaires, notamment dans la perspective du nouveau compromis que vous cherchez à bâtir pour 2026, mais également à nos partenaires européens, à nos créanciers et, surtout, aux Français, qui ont besoin de comprendre que ce qui est dit est ensuite mis en œuvre.
Nous sommes parvenus à tenir l'objectif de déficit pour 2025. Dès lors, il me semble que nous pouvons être d'autant plus confiants : cet objectif sera de nouveau tenu l'an prochain, et les demandes issues du compromis parlementaire que vous êtes en train de bâtir seront de nouveau satisfaites.
Après deux années marquées par l'augmentation du déficit, ce changement de méthode était bienvenu. Je souhaite qu'il puisse perdurer en 2026.
Que nous nous rencontrions tous les trimestres pour évoquer les dépenses et les recettes, non seulement de l'État, mais aussi des collectivités et de la sécurité sociale, est une méthode qui a la force d'une évidence. Nous avons vu qu'elle a porté ses fruits, puisqu'elle a permis aux parlementaires, mais aussi aux élus locaux et aux organisations syndicales et patronales, de faire toute la lumière sur les difficultés ou les ajustements requis.
Vous l'aurez compris, le projet de loi qui vous est soumis aujourd'hui permet d'apporter les derniers ajustements à la gestion de 2025, que nous avons conduite en faisant preuve de vigilance et d'anticipation, dans une responsabilité partagée avec vous, les parlementaires, si bien que je puis dire que, si les objectifs sont tenus, ils l'ont été grâce à notre action conjointe.
Ce socle, qui, je l'espère, sera voté, permettra d'assurer une bonne entrée dans l'année 2026, au vu des débats parlementaires qui nous occupent par ailleurs.

 

Aurore Bergé (ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations)
> [Violences faites aux femmes / Intervention à l’Assemblée] Je vous remercie, ainsi que les 110 députés et sénateurs qui ont signé cette proposition de loi transpartisane, pour votre contribution. Vous dites parler d’une seule voix. En matière de lutte contre les violences sexuelles faites aux enfants et aux femmes, il faut parler d’une seule voix. Notre hémicycle en a déjà fait la démonstration : nous l’avons fait, avec Isabelle Santiago, ici présente, sur la question des violences faites aux enfants ; nous l’avons fait dans le cadre de commissions d’enquête ; nous l’avons fait il y a peu pour intégrer la notion de non-consentement dans la définition pénale du viol, grâce aux travaux de Véronique Riotton et de Marie-Charlotte Garin. Nous sommes donc capables de consensus : sur ce sujet plus que sur tous les autres sans doute, le consensus est non seulement souhaitable, mais possible.
Votre contribution, qui est importante, vient compléter les nombreuses autres propositions de loi déjà déposées par de nombreux parlementaires, sur tous les bancs de cet hémicycle, mais aussi au Sénat. C’est donc ensemble que nous devrons travailler pour garantir l’élaboration d’une loi qui permette que chacune et chacun soit respecté. Mais au-delà de la loi, nous avons collectivement un défi majeur à affronter : accepter que les violences faites aux enfants et aux femmes ne sont pas des faits divers. Ce sont des faits de société, et même des faits politiques, au vu du volume d’enfants et de femmes concernés chaque jour par les violences qui s’abattent sur eux.
C’est notre devoir collectif d’y arriver, non seulement par la loi et par les moyens que nous avons largement augmentés –
 et qui continuent daugmenter année après année, mais aussi par limage que nous pouvons renvoyer, depuis cet hémicycle, dune unité possible et souhaitable pour combattre ces violences.

> [Violences faites aux femmes / Intervention à l’Assemblée] Zaïa avait 27 ans. Elle était aide-soignante dans un Ehpad. Elle a été tuée et brûlée par son compagnon dans l’Isère. Élodie avait 50 ans. Elle était sans profession. Elle a été tuée par son compagnon à Beaucaire. Elle laisse derrière elle quatre enfants. Béatrice avait 56 ans. Elle était professeure d’histoire-géographie. Elle a été tuée par son compagnon à Sedan. Elle laisse derrière elle trois enfants. Mélina avait 45 ans. Elle était assistante dentaire. Elle a été tuée par son compagnon en Gironde. Elle laisse derrière elle deux enfants. Laure avait 32 ans. Elle a été tuée par son compagnon à Besançon.
Le seul point commun de ces cinq meurtres, c’est que cinq femmes en sont les victimes. Cinq femmes qui ont prononcé trois mots : Je te quitte. Cinq femmes qui ont décidé de partir. Cinq femmes qui ont décidé d’être libres. Cinq femmes qui ont fait un choix dans leur vie.
Dans notre pays, les femmes sont libres. Elles sont libres de faire tous les choix, mais il y a encore dans notre pays, en 2025, des hommes pour considérer que les femmes sont leur propriété, leur droit. C’est ce que nous devons collectivement réussir à changer.
Nous devons d’abord le changer par la loi, comme vous l’avez mentionné. Nous menons un travail en ce sens depuis des années dans cet hémicycle et au Sénat. Ce travail est transpartisan, tous les groupes ont accepté d’y participer. S’il y a un sujet sur lequel nous sommes capables d’avancer, c’est celui-ci.
Il faut bien sûr aller plus loin et renforcer encore les moyens. C’est le cas et cela continuera d’être le cas. Nous étions justement ce matin, avec Rachida Dati et Sylvain Maillard, dans un commissariat pour garantir la prise de plainte et permettre à toutes les femmes de pouvoir accéder à leurs droits, à la justice, au dépôt de plainte.
Nous continuerons, je l’espère, à avancer ensemble pour que notre pays fasse enfin sa révolution de genre. Nous en avons besoin

> [Violences faites aux femmes / Intervention à l’Assemblée] La France ne constitue pas un microclimat à l’abri des mouvements internationaux de recul et de régression, tels que le backlash ou les mouvements masculinistes évoqués il y a un instant par M. Gouffier Valente. Ces mouvements puissants, qu’ils soient identitaires, religieux, néoconservateurs ou réactionnaires, ciblent systématiquement les femmes – les femmes et leur corps, les femmes et leurs droits.
Face
à eux, la France doit à la fois maintenir le cap et sortir dune forme de naïveté. Peut-être avons-nous cru trop longtemps que l’égalité n’était quune affaire de génération, quelle adviendrait delle-même. Or les droits humains – et les droits des femmes en particulier – ne vont jamais de soi : ils sont un combat et doivent le rester. Un combat, dans cet hémicycle, pour faire vivre le droit ; un combat, sur le terrain, pour lapplication des droits qui garantissent à chaque femme le respect.
Enfin, il nous faut changer de regard. Notre responsabilit
é nest pas dapprendre à nos filles à avoir peur ou à se méfier, mais dapprendre à nos garçons à les respecter : cela change tout. Cest ce combat que nous devons mener ensemble, dans l’éducation nationale comme au sein de nos familles, en y intégrant toutes les autres formes de violences, notamment les cyberviolences.
Je le répète : faisons preuve de lucidité, sortons de la naïveté et soyons conscients que ce combat, toujours à mener, n’est jamais définitivement gagné 

> [Violences faites aux femmes / Intervention à l’Assemblée] Permettez-moi de vous répondre en évoquant deux dispositifs que vous connaissez bien, parce que vous avez soutenu leur développement lorsque vous étiez à la santé : les maisons de santé des femmes ainsi que le dépôt de plainte et le recueil des preuves à l’hôpital.
Sur ces sujets, nous avons progressé. Aujourd’hui, 120 maisons de santé des femmes ont ouvert leurs portes, ou sont en cours d’ouverture et de financement, dans 97 départements de l’Hexagone et de l’outre-mer. Vous connaissez l’attention particulière du gouvernement, notamment du premier ministre, aux territoires ultramarins et ultraruraux. Il importe de garantir que tous les territoires de la République bénéficient de cette démarche d’aller vers.
Les maisons de santé des femmes permettent un accompagnement et une prise en charge globale des victimes –
 je pense, par exemple, à louverture de centres de traitement des psychotraumatismes. Les problèmes de santé mentale ne doivent pas être tabous, dautant plus quils frappent plus durement les femmes, en particulier celles qui sont victimes de violences intrafamiliales ou sexuelles.
S’agissant du dépôt de plainte à l’hôpital, l’engagement est clair et il sera tenu : les victimes de violences pourront porter plainte dans tous les hôpitaux disposant d’un service d’urgences ou de pédiatrie d’ici la fin de l’année 2026. Cela change tout, parce qu’il y a de nombreuses autres raisons de se rendre à l’hôpital. L’objectif est d’apporter une protection immédiate, sans que la victime doive répéter son histoire à chaque nouvelle étape.
Il est déjà possible de porter plainte dans 524 établissements de santé et hôpitaux. Ce plan, que vous avez défendu, est en cours de déploiement sur tous les territoires de la République. Désormais, nous devons faire évoluer le droit, afin de mieux caractériser les violences et le contrôle coercitif. Les violences ne se réduisent pas aux coups et, souvent, elles commencent bien avant. Nous devons donc développer une approche globale du sujet.

> [Violences faites aux femmes / Intervention à l’Assemblée] Ce 25 Novembre doit être un temps où nous devons faire République, faire nation et nous mobiliser collectivement pour lutter contre les violences faites aux femmes. Permettez-moi de rectifier ce que vous venez de dire sur le budget : celui-ci augmente bien. Ce n’est pas pour me faire plaisir, mais parce que c’est malheureusement nécessaire, du fait de la prévalence des violences sexuelles, psychologiques, économiques et intrafamiliales dans notre pays.
Vous avez mentionné l’aide universelle d’urgence. Je tiens à rendre hommage à Valérie Létard, auteure de la proposition de loi qui visait à créer une aide universelle d’urgence pour les victimes de violences conjugales. L’adoption de ce texte en 2023 est la preuve que le consensus est possible. En moins de deux ans, 63 000 femmes ont déjà bénéficié de ce dispositif, qui prévoit à la fois une aide financière d’urgence et un accompagnement social. Vous le voyez, nous avons bien progressé.
Vous savez que ce n’est pas la même chose de porter plainte aujourd’hui qu’il y a dix ans. Vous connaissez la formation des policiers, des gendarmes et des magistrats. Vous connaissez leur engagement au quotidien pour recueillir les plaintes, protéger les victimes et se rendre à leur domicile –
 ce sont les interventions les plus dangereuses pour les forces de lordre. Vous connaissez les téléphones grave danger, les bracelets antirapprochement et la plateforme 3919, qui est accessible vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, y compris dans des langues régionales, notamment ultramarines, afin de couvrir tout le territoire de la République. Vous connaissez les politiques d’aller vers, qui financent les associations au plus près du territoire, sur chacune des circonscriptions, pour que personne ne soit oublié.
Nous continuerons à déployer des mesures, à mobiliser des moyens et à renforcer le droit existant. En ce 25 Novembre, je porte l’espoir que nous arriverons à le faire ensemble.

> Violences faites aux femmes / Intervention au Sénat] À travers le monde, dans tous les conflits et au-delà, les femmes sont les premières victimes des mouvements réactionnaires, néoconservateurs, religieux et intégristes. Nous avons cru que la marche de l'histoire allait vers toujours plus de droits humains. Ce n'est pas le cas, et la France mène ce combat avec une approche universaliste très claire.
Le même jour, la semaine dernière, quatre femmes de milieux et de régions différentes ont été assassinées. C'est un fait de société qui doit tous nous mobiliser.
Je remercie les membres du groupe de travail transpartisan.
Toutes les femmes françaises doivent être protégées. D'où la signature d'un accord avec The Sorority Foundation, la plateforme Save you, la nomination de 200 postes consulaires pour accueillir cette parole, des aides d'urgence et la modification du site internet arretonslesviolences.gouv.fr.
La situation de ces femmes est encore plus précaire. L'éloignement avec la France ne peut signifier l'éloignement de la protection que la France leur doit.

> [Violences faites aux femmes / Intervention au Sénat] La formation initiale des policiers et des gendarmes est une obligation. Plus de 200 000 policiers et gendarmes ont déjà été formés sur le recueil de la parole des victimes. Il y a des procès-verbaux type -  vous pouvez le vérifier dans un commissariat  - , qui prend en considération de nouveaux types de violence ou des violences parfois minimisées - économiques ou psychologiques -, voire sexuelles au sein du couple, puisqu'il reste encore des personnes qui croient en l'existence du devoir prétendument conjugal.

Une grille d'évaluation du danger garantit que l'ensemble des aspects sont bien identifiés, notamment le risque suicidaire. Elle a été faite en français facile à lire et à comprendre (Falc) pour les personnes en situation de handicap ou qui ne parlent pas bien notre langue.
Avec Françoise Gatel, nous allons signer une convention pour renforcer la coopération avec les élus locaux, notamment de l'Association des maires ruraux de France (AMRF).

> [Violences faites aux femmes / Intervention au Sénat] Vous avez raison, notamment sur la ruralité : le dire n'est pas stigmatiser ces territoires, mais constater qu'ils concentrent certaines difficultés. Manque d'anonymat, de mobilité : les femmes y subissent les violences plus longtemps qu'ailleurs.
C'est pourquoi nous déployons plus de moyens dans ces territoires. Dans la Somme, 60 places d'hébergement d'urgence sont prévues, ainsi que sept intervenants sociaux pour garantir un soutien dès le dépôt de plainte, possible désormais à l'hôpital. Ce n'est pas suffisant, mais tout cela n'existait pas il y a quelques années. Moyens, protocoles, formation : la mobilisation collective doit se poursuivre.
Hier, la justice est passée : l'assassin a été condamné à 25 années de prison. Quand une enquête est ouverte, la justice passe dans 95 % des cas.
Nous disons aux victimes : quand elles déposent plainte, elles sont accueillies, écoutées, protégées - téléphone grave danger, bracelet antirapprochement, ordonnance de protection. C'est ainsi que nous éradiquerons les violences.

 

Marie-Pierre Vedrenne (ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur)
> [Terrorisme / Intervention à l’Assemblée] La menace terroriste est de plus en plus endogène. Elle frappe et implique des personnes de plus en plus jeunes, comme l’a montré le dernier attentat qui a été déjoué. Le gouvernement lutte contre cette radicalisation violente et contre le terrorisme depuis 2015, notamment depuis 2017, dans le cadre du maintien de l’ordre républicain. En 2019, nous avons traité la question du séparatisme, pour qu’il soit possible de vivre côte à côte au sein de la République. Nous avons imposé des règles relatives à la neutralité religieuse dans les services publics et instauré des dispositifs de lutte contre le séparatisme dans la loi d’août 2021 visant à conforter le respect des principes de la République.
Vous soulevez la question de l’entrisme, c’est-à-dire d’une forme de séparatisme qui ne dit pas son nom, qui endosse les habits de la République mais essaie, de manière diffuse, de promouvoir une loi religieuse qui s’imposera finalement à tous. Le gouvernement vous rejoint quant à la nécessité de lutter contre ce phénomène ; il y travaille.
Récemment, à l’Assemblée nationale, le premier ministre nous a appelés à travailler à la troisième phase de la lutte contre l’islam politique. En la matière, il existe trois problèmes distincts : la radicalisation violente, le séparatisme et l’entrisme. Nous étudions en ce moment la question suivante : le dispositif juridique existant est-il suffisant ? Faut-il une nouvelle disposition législative, faut-il donner une nouvelle impulsion à la lutte contre l’islamisme ?
En attendant, des préfets prennent leurs responsabilités tous les jours, dans tous les territoires de la République. En application de la loi confortant le respect des principes de la République, ils procèdent à la dissolution d’organisations et à la fermeture de structures. De même, nous procédons à des expulsions et à la reconduite d’étrangers en situation irrégulière adeptes de cette théologie nauséabonde, nuisible à l’avenir de la République.

> [Coût de l’immigration / Intervention à l’Assemblée] Vous avez souhaité ce débat sur une question récurrente qui agite la politique nationale. Aussi, je vous remercie de me donner l’occasion de m’exprimer sur le coût de l’immigration et sur les moyens consacrés à la politique d’immigration et d’intégration.
Nous pouvons tout dire sur ce sujet, qui n’est pas nouveau. Malheureusement, il donne trop souvent lieu à des manipulations politiques tant on peut faire dire aux chiffres ce que l’on veut. Or, derrière les chiffres, il y a une réalité humaine, une exigence républicaine et un impératif de souveraineté.
Les rapports qui ont été réalisés sur ces questions aboutissent à des propositions différentes, en fonction des méthodes de calcul utilisées ou encore de la population observée. Il suffit de confronter par exemple les travaux de France terre d’asile et ceux de l’OID pour se rendre compte que la méthode retenue est déterminante.
Nous n’aurions pas assez d’une après-midi pour débattre de ces enjeux tant ils sont complexes. Pour ma part, je répondrai sur les sujets qui relèvent de la compétence du ministère de l’intérieur : l’asile, le séjour des étrangers en France, l’éloignement des étrangers en situation irrégulière et le contentieux relatif à ces trois questions.
Pour évaluer l’impact global de la politique migratoire, il faut consulter les études macroéconomiques menées par des organismes reconnus comme l’Insee, l’OCDE, France Stratégie, ou, au Canada, le Cirano –
 le Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations.
Elles convergent vers le même constat. La plupart situent ce solde global dans une fourchette très étroite, de l’ordre de -
 0,5 % à + 0,5 % du PIB, ce qui signifie que limpact net de limmigration sur l’économie nationale est globalement neutre. Elles concluent que leffet de limmigration sur les finances publiques est faible  parfois légèrement positif, parfois légèrement négatif, selon les périodes considérées –, mais quil nest jamais structurellement déséquilibrant. En clair, elles estiment que le solde budgétaire direct est de faible ampleur, proche de l’équilibre. Autrement dit, si l’on compare la contribution des immigrés aux finances publiques et ce qu’ils en reçoivent, la différence est minime.
En effet, comme l’ont dit nombre d’orateurs, les étrangers paient des impôts et des cotisations ; ils contribuent à la croissance économique et à la vitalité de pans entiers de notre économie, comme nous avons pu le constater lors de la pandémie de covid-19 ou pendant les Jeux olympiques de Paris.
L’immigration ne constitue ni un fardeau structurel ni une manne budgétaire. Je le redis, c’est un facteur presque neutre sur le plan financier. Il nous revient d’organiser, de réguler et de maîtriser ce phénomène. Ces résultats convergent avec ceux observés dans d’autres pays européens, soit dans la majorité des pays de l’OCDE.
Par ailleurs, je tiens à rappeler clairement deux faits importants. Premièrement, notre nation est bâtie sur une histoire. Elle s’est forgée avec le creuset de l’immigration. Deuxièmement, notre pays reste fidèle à ses engagements internationaux, à sa Constitution et aux conventions qui nous engagent. « Fidèle » ne signifie pas « naïf », et « ouverture » n’est pas synonyme d’« impuissance ».
En outre, le gouvernement a pour objectif d’adapter l’immigration régulière aux réalités économiques et sociales de la France tout en renforçant l’attractivité de notre pays. Ainsi, comme l’a rappelé le premier ministre dans sa déclaration de politique générale, les Français ont des attentes légitimes s’agissant de l’immigration. Avec le ministre Laurent Nuñez, nous nous efforcerons d’y répondre.
Nous veillons scrupuleusement au respect des règles d’entrée et de séjour sur le territoire et à la protection de nos frontières, en étroite collaboration avec nos partenaires européens, dans le respect des directives et règlements européens et en cohérence avec une approche continentale des migrations. C’est le sens du pacte européen sur la migration et l’asile : la recherche permanente d’un équilibre entre ouverture maîtrisée et fermeté.
En ce qui concerne l’évaluation budgétaire de la politique migratoire et d’intégration, dans un souci de transparence, le gouvernement présente chaque année un DPT relatif à la politique française de l’immigration et de l’intégration, annexé au projet de loi de finances. Ce document donne au Parlement et à l’ensemble des Français une vision aussi complète et exhaustive que possible des crédits alloués à cette politique, en rassemblant les dépenses de plusieurs programmes et ministères.
Selon le dernier DPT, le coût budgétaire total de la politique d’immigration et d’intégration est évalué à 7,78 milliards d’euros pour 2025, un niveau relativement stable par rapport à 2024. Ce montant agrège les crédits de dix-neuf programmes budgétaires répartis entre douze missions de l’État, ce qui montre bien que l’effort financier est partagé entre de nombreux domaines : l’intérieur –
 que je représente ici –, les affaires sociales, l’éducation ou encore la justice.
Ce chiffre de 7,78
 milliards représente la dépense budgétaire directe brute liée à l’immigration. Il s’agit d’un total de dépenses engagées principalement au bénéfice des personnes étrangères ou en lien avec elles. Je le répète : ce n’est pas un solde macroéconomique qui prendrait en compte l’ensemble des contributions économiques des immigrés. Par exemple, ce calcul n’intègre que partiellement le coût complet de certains services publics liés à l’immigration – tels que les forces de sécurité, lhébergement durgence ou lenseignement scolaire – et ne retranche pas non plus les recettes fiscales générées par les populations immigrées, ni d’autres contributions socio-économiques positives comme le travail, la consommation ou l’innovation.
Autrement dit, l’objet du DPT est de nous présenter la photographie des dépenses de l’État orientées vers l’immigration, non son impact net sur nos finances publiques ou notre économie.
J’en viens à la structuration de la mission Immigration, asile et intégration et au budget que l’État lui consacre. Je rappelle que les dépenses de cette mission regroupent des crédits qui couvrent les trois volets principaux de notre politique en la matière : la maîtrise des flux migratoires, c’est-à-dire le contrôle et la régulation des entrées et des séjours et la lutte contre l’immigration irrégulière ; l’intégration des personnes immigrées en situation régulière, donc l’aide à l’installation, l’apprentissage du français ou l’accès à l’emploi ; enfin, la garantie du droit d’asile, ce qui comprend l’accueil, l’instruction des demandes d’asile et la protection des réfugiés.
Cette mission est structurée en deux programmes principaux. Le programme 303, Immigration et asile, regroupe l’essentiel des dépenses liées au droit d’asile –
 y compris la subvention versée à lOffice français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) – et à la lutte contre limmigration irrégulière. Ce sont principalement des dépenses dites contraintes, cest-à-dire résultant de nos obligations légales et internationales, comme lhébergement des demandeurs dasile, ou nécessaires pour faire appliquer la loi, comme les reconduites à la frontière des personnes en situation irrégulière.
Plus nous exécuterons d’OQTF, plus les dépenses afférentes augmenteront. Elles sont à mettre en regard d’autres dépenses qui n’existeront pas du fait d’éloignements effectivement réalisés.
Avec une enveloppe de 1 871 millions d’euros en autorisations d’engagement (AE) et 1 793 millions en crédits de paiement (CP) prévue pour 2026, les crédits du programme 303 sont en hausse mesurée par rapport à 2025. En CP, cela représente une augmentation maîtrisée de 4,5 % par rapport à la loi de finances initiale pour 2025. Cette progression permettra de faire face à une demande toujours plus élevée en matière d’asile, tout en finançant de nouvelles mesures.
L’année 2026 verra notamment l’application du pacte européen sur la migration et l’asile, pour lequel un financement spécifique de 150 millions d’euros en AE et 80 millions en CP est prévu sur l’ensemble de la mission.
S’agissant toujours du programme 303, l’effort budgétaire prévu pour 2026 intègre une baisse d’environ 25 millions d’euros des dépenses liées à l’action 02, Garantie du droit d’asile
 non pas en raison dune diminution du nombre de demandeurs accueillis mais grâce à des économies et des réformes dans le traitement des demandes dasile –, et une hausse denviron 94 millions pour laction 03, Lutte contre l’immigration irrégulière, notamment en vue d’investir dans les infrastructures nécessaires, par exemple pour augmenter les capacités de rétention.
Par ailleurs, des investissements immobiliers importants sont programmés en 2026 pour accroître nos capacités de gestion des flux. Je pense à la création d’une nouvelle zone d’attente à Mayotte et à l’extension-rénovation de la zone d’attente de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle.
La France restera fidèle –
 cest dans son ADN – à sa tradition daccueil et dasile, tout en poursuivant sa lutte contre l’immigration irrégulière qui, avant d’être un problème financier, est un drame humain.
Quant au programme 104, Intégration et accès à la nationalité française, il rassemble les crédits en faveur de l’intégration des étrangers en situation régulière. On y trouve notamment le financement du parcours d’intégration républicaine, comprenant les formations linguistiques et civiques, et la subvention de l’État à l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii), qui pilote de nombreuses actions d’accueil des nouveaux arrivants.
Globalement, en 2026, le gouvernement prévoit de maintenir un effort financier soutenu en faveur du droit d’asile et de l’intégration, tout en renforçant les moyens de contrôle des flux parce que c’est aussi une nécessité absolue. L’intégration n’est pas une option : c’est une condition essentielle de la cohésion nationale.
Le coût global de la mission progressera de manière maîtrisée. Cela reflète un besoin d’investir pour mieux accueillir et mieux réguler, mais sans dérive budgétaire incontrôlée. Pour 2025, il s’établit à environ 7,8 milliards d’euros, et les perspectives pour 2026 laissent anticiper des ajustements ciblés mais pas d’explosion des coûts.
Il faut surtout garder à l’esprit que ce chiffre ne raconte qu’une partie de l’histoire : l’immigration, au-delà des dépenses qu’elle implique, procure des recettes et apporte une richesse humaine, économique et culturelle à la nation. L’impact net de l’immigration sur notre économie a fait l’objet d’études sérieuses ; cela doit nous encourager à aborder ce sujet avec sérénité, loin des idées reçues.
Adapter notre réponse opérationnelle aux flux entrants, attirer les talents dont nous avons besoin, intégrer au mieux ceux qui rejoignent notre communauté nationale et garantir le respect de nos lois ainsi que la sécurité de nos frontières : c’est le cap que le gouvernement s’est fixé. Une politique d’immigration réussie est une politique équilibrée, qui prend en compte à la fois les attentes de nos concitoyens en matière de régulation et les bénéfices que nous pouvons tirer de flux migratoires maîtrisés.
Compte tenu de la baisse de la démographie et d’une hausse importante de la moyenne d’âge, la France et l’Europe doivent faire face à un triptyque que nul ne peut plus ignorer désormais : démographie, flux migratoire, besoins économiques.
Mesdames et messieurs les députés, je suis prête à répondre à vos questions si je dispose des éléments pertinents pour ce faire. Si ce n’est pas le cas, mon équipe et celle du ministre Laurent Nuñez vous apporteront ultérieurement une réponse –
 je my engage.
Le gouvernement entend appliquer la loi, toute la loi, rien que la loi, en particulier la loi pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration votée par cette assemblée en janvier 2024. Les textes réglementaires requis permettront prochainement son application pleine et entière.

 

Mathieu Lefevre (ministre délégué auprès de la ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité et des Négociations internationales sur le climat et la nature chargé de la Transition écologique)
> [Pollution des sols / Intervention à l’Assemblée] L
a qualité des sols et, in fine, la santé de nos concitoyens. Dans ce domaine, l’approche du gouvernement consiste à favoriser la connaissance des fonds géochimiques et pédologiques sur l’ensemble du territoire. La directive sur la surveillance et la résilience des sols récemment adoptée au niveau européen nous encourage à poursuivre les travaux engagés.
Comme vous l’avez indiqué, la connaissance des fonds géochimiques naturels constitue un prérequis à l’identification d’une éventuelle pollution des sols, étant observé qu’il existe des zones où le sol est naturellement riche en métaux sans que cela ne constitue une anomalie liée à un fait de pollution.
En cas de pollution constatée, notre approche consiste à vérifier, au moyen d’études réalisées au cas par cas, que les caractéristiques du sol sont compatibles avec les usages constatés ou envisagés sur le terrain en question. Si cette compatibilité n’est pas assurée, les propriétaires des parcelles peuvent rechercher avec l’appui des préfets la responsabilité éventuelle d’un industriel à l’origine de la pollution –
 à condition que celui-ci soit identifiable et existe encore. Depuis de nombreuses années, le ministère de la transition écologique a développé, finance et tient à jour une base de données recensant les sites susceptibles davoir été pollués par une activité industrielle. Ces informations sont accessibles au public sur le site www.georisques.gouv.fr.
Lorsque le lien entre la pollution et une activité industrielle nest pas établi, il incombe au maire de prendre les mesures de protection sanitaire qui s’imposent – notamment les mesures dinterdiction de consommation de leau ou des produits potagers – dans le cadre des pouvoirs de police qui sont les siens, auxquels l’État na pas vocation à se substituer.

> [Décharges / Intervention à l’Assemblée] Lutte contre les décharges, sur un plan local et national. Vous soulignez à juste titre que le réchauffement climatique provoque une hausse du niveau de la mer, une érosion rapide du trait de côte et accélère ainsi les risques de relargage des déchets en mer. Le gouvernement partage pleinement l’objectif de résorption des décharges littorales, qui constitue un enjeu majeur de protection environnementale et de sécurité du littoral face à l’érosion et à la submersion. C’est la raison pour laquelle le président de la République s’est engagé, lors du One Ocean Summit, à résorber en dix ans les anciennes décharges littorales françaises qui présentent, à court terme, le plus fort risque de déversement de déchets.
Avec le plan national de résorption des décharges littorales, l’État confirme son action dans la réduction de la pollution de nos océans, notamment la pollution plastique, si nuisible à la biodiversité et à la santé humaine. Vous l’avez rappelé, ce plan a bénéficié de financements importants, notamment de l’Ademe –
 à hauteur de 300 millions deuros sur dix ans – et d’un appui sur mesure des opérateurs nationaux et des services de l’État auprès des collectivités engagées.
À cet égard, la réhabilitation du site de Dollemard, entreprise par la ville du Havre, est emblématique. Le gouvernement est conscient que cet engagement demande un investissement très important de la part des collectivités, singulièrement de la ville du Havre ; c’est pourquoi les opérateurs tels que l’Ademe les accompagnent à chaque étape, de l’étude préalable aux opérations de réhabilitation, avec un financement pouvant couvrir jusqu’à 50 % des coûts.
L’éligibilité de ces travaux au FCTVA et, plus largement, les conditions d’ouverture du FCTVA seront vraisemblablement examinées par le Sénat à l’occasion du débat sur le projet de loi de finances (PLF) puis par l’Assemblée nationale, en nouvelle lecture. Le gouvernement se montrera très attentif aux propositions qui seront formulées et à leur impact financier pour les collectivités littorales tout en veillant à assurer la soutenabilité globale du dispositif.
La restauration de ces espaces est essentielle pour offrir des écosystèmes sains à nos concitoyens et aux générations futures. Je vous remercie de votre engagement et de votre question. Continuons à travailler ensemble !

 

 Autres ministres

Monique Barbut (ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité et des Négociations internationales sur le climat et la nature
> [COP30] Les responsables de l’échec de Belém ne sont pas en France. Ils sont du côté des pays des BRICS, qui ont fait en sorte que les mots « fossile » et « déforestation » disparaissent du texte final.
La France s’est battue jusqu’au bout. L’Europe s’est battue jusqu’au bout.
Aujourd’hui, les enjeux sont doubles : d’un côté, la mise en œuvre de l’accord européen pour 2040 sur la réduction des gaz à effet de serre ; de l’autre, l’ouverture, au niveau international, d’une discussion enfin claire sur le cadre dans lequel nous travaillons.
L’Europe ne peut pas rester le seul continent où des engagements climatiques sont pris.

> Ces derniers jours, des propos d’une gravité particulière ont visé les femmes et les hommes engagés au service de l’écologie. Ils franchissent une ligne rouge. Rien - ni la colère ni les difficultés - ne justifie de s’en prendre à celles et ceux qui protègent nos ressources, notre biodiversité et notre santé.
J’apporte tout mon soutien aux agents du ministère de la Transition écologique, ainsi qu’aux élus et acteurs de terrain qui agissent chaque jour avec exigence et intégrité. Leur sécurité, leur engagement et leur droit à exercer leur mission dans un climat apaisé ne sont pas négociables.
Je demande que toute menace, intimidation ou atteinte à nos équipes soit immédiatement signalée. Les réponses nécessaires seront apportées, sans faiblesse.
Agriculture et protection de l’environnement ne doivent pas être opposées. Face au changement climatique et aux pollutions qui touchent directement nos territoires, notre responsabilité collective est de préserver un débat respectueux et de bâtir, ensemble, des solutions.

 

Edouard Geffray (ministre de l’Education nationale)
> Cette semaine, le ministère de l’Éducation nationale a publié les résultats des évaluations nationales 2025.
Parmi les nombreux enseignements, un point majeur doit retenir notre attention : les écarts entre filles et garçons en mathématiques.
Le diagnostic est clair : en d
ébut de CP, les filles obtiennent de meilleurs résultats. Mais dès le CE1, les écarts basculent en faveur des garçons et se creusent progressivement au fil de la scolarité. Une tendance ancienne qui nest pas propre à la France, mais qui y demeure particulièrement marquée.
Pour agir à la racine, le plan Filles et maths doit être pleinement déployé dans le premier degré. Adapter les pratiques pédagogiques, valoriser la réussite de toutes et de tous, et lutter contre les représentations genrées dès l’école élémentaire sont des leviers indispensables pour réduire durablement ces écarts.

> Aidons nos jeunes à changer d'écran !
Aujourd’hui, au cinéma du Palais puis au Lycée Léon Blum à Créteil, avec la ministre de la Culture Rachida Dati, nous avons ouvert un nouveau chapitre de l’éducation au cinéma et à l’image et du dispositif «Ma classe au cinéma».
Ma classe au cinéma est un dispositif unique au monde, partenarial (ministères de l'éducation nationale et de la culture, CNC, collectivités territoriales, associations, professionnels du cinéma) :
- qui touche chaque année 2 millions d'élèves (soit un élève sur 6 !) ;
- grâce à la mobilisation de 80 000 professeurs (soit un professeur sur 10 !).
Loin du chaos des images et vidéos qui inondent les smartphones, le septième art ouvre une fenêtre sur le merveilleux. Il élargit l’horizon de nos élèves et scelle une culture commune dans l’expérience de salle. Il leur apprend à devenir spectateurs.
C’est pourquoi une série de mesures concrètes nous permettra d'offrir à chaque élève une éducation au cinéma de qualité :
Objectif: 4 millions d'élèves concernés d'ici deux ans.
Pour y arriver :
- Un référentiel national de la maternelle à la troisième dès la rentrée 2026 qui définira un cadre commun de l'éducation au cinéma et à l'image;
- Un modèle de formation repensé et la création dun diplôme universitaire d’éducation au cinéma, pour les professeurs et tous les professionnels ;
- La multiplication des classes à horaires aménagés cinéma articulée avec louverture de filières cinéma et audiovisuel dans les conservatoires (qui bénéficieront d'un fonds d'amorçage du CNC)
- La valorisation d'une marque commune "Ma classe au cinéma" et la création d'une carte Enseignants amis du cinéma au profit des professeurs engagés
La convention sur les temps de l'enfant est un jalon substantiel. Comme vous, j'adresse mes remerciements aux 133 citoyens et citoyennes qui l'ont constituée, ainsi qu'au Cese.
Il en ressort des points de convergence, comme le fait de penser comme un tout le continuum des temps de l'enfant, et d'avoir une vision partenariale de ces temps : parents, éducation nationale, collectivités territoriales sont concernés. L'école ne concerne que 18 % de ce temps. Des expériences ont été menées. La suite des travaux ne peut être envisagée que de manière partenariale et en tenant compte des contraintes propres du service public de l'éducation.
Nous poursuivrons la réflexion, y compris sur des sujets qui dépassent l'école. Je reviendrai bientôt vers vous pour travailler ensemble sur les écrans, sujet qui sera aussi étudié par le Conseil supérieur de l'éducation.

 

Maud Bregeon (porte-parole du Gouvernement)
> [Guerre en Ukraine] La France est favorable à une paix durable et pas à une capitulation. Rien de ce qui se décidera pour l'Europe ne pourra se faire sans les Européens.

> En refusant les énergies renouvelables, Le Pen choisit le gaz de Poutine ou de Tebboune.

> La hausse de la taxe foncière ne bénéficie pas à l'État, mais aux élus locaux. C'est à eux de dire s’ils veulent que cette hausse soit maintenue.

> [Budget] Tous ceux qui spéculent sur la loi spéciale, les ordonnances, le retour du 49.3, etc., le font pour éviter d'aller au vote, (...) mais je pense qu'on y arrivera.

> Il n'y a pas d'alternative au compromis parlementaire. Tout ne peut pas attendre 2027. Pour que les mesures voulues par le Parlement entrent dans la vie des gens, il faudra un vote et un budget. La loi spéciale ne permet rien de cela.

 

► Assemblée nationale 
Yaël Braun-Pivet (présidente) 

> Pas de tabou, du débat. Sur l'héritage, j’ai porté ces 3 convictions à l'Assemblée des Idées :
- Nos modèles familiaux évoluent, notre fiscalité doit s’y adapter.
- Demander plus de solidarité aux super-héritiers.
- Ne pas prendre un centime de plus à 99,9% des Français.
La nuance est la clé de la justice.

> Elles s'appelaient Patria, Minerva et Maria Teresa Mirabal. Assassinées en 1960 par un pouvoir qui ne supportait pas que des femmes lui résistent. En leur nom, et au nom de toutes les femmes que la violence fait taire, nous disons : ça suffit. Contre toutes les violences sexistes et sexuelles, l'Assemblée agit et continuera d'agir, unie, déterminée, aux côtés des femmes.

 

► Partis politiques 
● Renaissance 
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Agnès Pannier-Runacher (députée)
> [Politique énergétique / Intervention à l’Assemblée] La France doit se doter d’une stratégie énergétique et faire du prix de l’énergie une priorité. Les industriels et les ménages paient un coût élevé, alors même que notre pays possède tous les atouts pour produire une énergie décarbonée, compétitive et souveraine. Pourtant, un blocage persiste –
 un blocage politique.
La programmation pluriannuelle de l’énergie est prête, chacun le sait. Ce ne sont pas des ajustements techniques qui empêchent sa publication, mais les postures de certains groupes politiques qui, par idéologie, opposent le nucléaire aux énergies renouvelables. Pendant ce temps, l’incertitude coûte à nos entreprises et aux Français.
Autre difficulté : l’électricité produite en France est plus taxée que le gaz fossile importé. C’est un contresens, tant économique qu’écologique.
Enfin, tant que notre système énergétique n’est pas optimisé dans son ensemble –
 production, réseaux, stockage, sobriété intelligente –, nous continuerons à payer trop cher une énergie que nous pourrions pourtant produire à moindre coût. La question nest pas de savoir sil faut choisir entre le renouvelable et le nucléaire, mais de comprendre comment être performants lorsque nous misons à la fois sur le renouvelable et le nucléaire.

 

Guillaume Gouffier Valente (député)
> Elles s’appelaient Mélina, Laure, Élodie, Béatrice. Elles avaient des projets et l’envie de vivre. Jeudi dernier, elles ont été assassinées par des hommes qu’elles connaissaient. Pourtant, elles avaient parlé ; elles n’ont pas été écoutées, elles n’ont pas été protégées. Elles ont été tuées alors qu’elles devraient être encore avec nous. Dans ces moments si douloureux, nous avons d’abord une pensée émue et solidaire pour leurs proches.
Depuis le début de cette année, plus de 150 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint ou par un proche. Plus de 900 se sont suicidées ou ont tenté de se suicider en 2024. Ces drames ne sont pas des faits divers. Ce sont des meurtres, des féminicides, qui sont un fait de société révélateur des inégalités entre les femmes et les hommes dans notre pays. Ces violences sont systémiques. À chaque fois, nous avons l’impression de revivre la même histoire. Une histoire faite de violences connues, de déni de leur existence, de défaillance de la puissance publique. Malgré toutes les actions qui ont été entreprises ces dernières années, le fléau de ces violences demeure. Ce sont des centaines de milliers de femmes, des centaines de milliers d’enfants qui continuent de vivre chaque jour dans la terreur d’un bourreau qu’elles connaissent. Cela ne peut plus durer.
À ce tableau sombre s’ajoute aujourd’hui la montée en puissance rapide de mouvements masculinistes, qui promeuvent un système de domination basé sur la destruction des droits des femmes.
Ce phénomène et ses conséquences sont très préoccupants. Huit ans après MeToo, six ans après le Grenelle des violences conjugales, nous ne pouvons plus accepter cette réalité. Notre société tout entière doit changer, doit bouger. Cela implique de revoir l’intégralité de notre système de protection des victimes et de sanction des agresseurs. Cela implique de renforcer la lutte contre toutes les formes de stéréotypes de genre et d’augmenter encore les moyens budgétaires.
Le meilleur moyen de ne pas reculer, c’est de ne jamais se taire, de se mobiliser collectivement et d’avancer. Aujourd’hui, les associations et les parlementaires sont mobilisés. Vous l’êtes aussi depuis des mois, madame la ministre chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, à travers la préparation d’un projet de loi auquel vous nous avez associés. Le groupe EPR est attaché à ces travaux. Comment pouvons-nous avancer le plus rapidement possible pour que la France se dote enfin d’une loi intégrale de lutte contre les violences sexuelles et sexistes ?

 

Vincent Caure (député)
> Je veux aborder ce débat avec sérieux, sans caricatures ni postures. L’UDR remet sur la table la question de l’immigration à travers le seul prisme de son coût, laissant entendre qu’elle ne serait qu’une charge pour la communauté nationale.
Rappelons ce que nous apprend l’histoire du temps long : à chaque période de crise ou d’interrogations dans notre pays, il s’est trouvé des gens en France pour faire porter la faute sur les immigrés et dénoncer le coût de leur présence. Dans les années 1880, on accusait les Italiens de voler le travail. Dans les années 1930, ce fut au tour des mineurs polonais puis des immigrés espagnols d’être rendus responsables du chômage et des difficultés de notre nation. À chaque fois, c’était faux, mais nous assistons aujourd’hui à la mise en place de la même mécanique.
Notre assemblée a déjà travaillé sur ce sujet. Le rapport parlementaire de nos estimés et anciens confrères Stéphanie Do et Pierre-Henri Dumont, publié en 2020, concluait ainsi que l’impact de l’immigration sur les finances publiques était globalement modéré et souvent neutre, non sans avoir rappelé au préalable qu’en se focalisant sur les coûts et en négligeant les contributions économiques, on aboutissait à une analyse tronquée.
Il existe des dépenses liées à l’immigration et il est effectivement possible de réaliser des économies, comme en atteste, que l’on en approuve ou non les conclusions, le rapport produit par mon collègue Charles Rodwell sur l’accord de 1968 entre la France et l’Algérie. Mais l’immigration est aussi source de recettes tout à fait tangibles. Si nous persistons à les ignorer, comme vous le faites, notre exercice relèvera de la rhétorique politique et n’aura plus grand-chose à voir avec l’analyse économique et les besoins réels de notre pays.
De surcroît, le vrai coût de l’immigration, celui qui menace concrètement nos intérêts, ce n’est pas celui que vous décrivez. Le vrai coût, ce serait plutôt celui des conséquences d’une réduction de la contribution française au budget européen, comme le proposent le Rassemblement national et l’UDR, car cela conduirait à affaiblir Frontex, notre principale force de contrôle des frontières extérieures. On ne peut pas réclamer des frontières mieux tenues et, dans le même temps, vouloir couper précisément dans le budget qui finance l’agence chargée de cette mission.
Enfin, si l’objectif est de maîtriser la dépense publique, il vaut mieux activer des leviers sérieux comme la réforme de l’AME, proposée par Gabriel Attal lorsqu’il était premier ministre.
La France compte près de 500 000 emplois non pourvus. Nos entreprises manquent de bras dans des secteurs déterminants : le bâtiment –
 sans qui rien ne va, selon ladage –, la santé, la restauration et, plus encore, lagriculture, qui traverse une crise silencieuse de main-d’œuvre en plus des nombreux autres défis quelle doit relever, quil sagisse de lendettement, du manque dinvestissement ou de la diminution des marges que réalisent les exploitants agricoles.
Dans le m
ême temps, la démographie ralentit fortement, ce qui se traduit par un solde naturel désormais négatif puisque nous enregistrons plus de décès que de naissances. Ce n’est pas sans conséquence pour notre population active, et le financement de notre modèle social – qui repose largement sur les cotisations – sen trouve fragilisé.
Dans ce contexte, l
immigration nest pas un problème à agiter, mais un levier à utiliser. LInsee, France Stratégie, lOCDE et la Cour des comptes  institutions qui recourent toutes à une méthodologie scientifique – soulignent que l’immigration maîtrisée favorise la croissance, en augmentant la production, la consommation et l’innovation, et accroît le volume de cotisations.
Dire cela, ce n’est pas minimiser les défis. La vérité, c’est que certains d’entre vous veulent réduire l’immigration à son coût, point à la ligne. Ils en ont parfaitement le droit mais qu’ils n’essaient pas d’habiller leur thèse d’arguments économiques qui ne tiennent pas debout au regard de ce que l’on observe ailleurs ou de ce que l’on a observé antérieurement.
Soyons concrets : si l’on manque de bras pour récolter les fruits, pour s’occuper de nos aînés, pour faire tourner nos restaurants ou nos chantiers, ce n’est pas parce que l’immigration coûte, mais parce qu’il n’y a pas assez de travailleurs. Ceux qui prétendent le contraire le savent très bien. Oui, il nous faut un débat sur l’immigration, mais un vrai ! Un débat où les questions de sécurité et de religion n’invisibilisent pas celles relatives à la formation et aux besoins économiques ; un débat où les enjeux économiques n’obèrent pas la capacité de la France à engager un rapport de force plus ferme avec les États qui instrumentalisent l’immigration –
 je pense en particulier à lAlgérie et aux Comores.
Mes chers coll
ègues, notre rôle nest pas dagiter des peurs mais de dire les choses comme elles sont. Cela commence par arrêter de maquiller des positions idéologiques avec des arguments économiques qui ne tiennent pas la route.

 

● MoDem 
Marc Fesneau (député, président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale)

> Nous sommes encore très loin d'un compromis à l'Assemblée, mais nous sortons progressivement des lignes rouges. Tandis que le budget de la Nation n'a pas été adopté, celui de la Sécurité sociale l'a été avec le vote des Socialistes. C'est donc difficile mais pas hors de portée.

 

Perrine Goulet (députée)
> [Protection de l’enfance / Intervention à l’Assemblée] Monsieur le premier ministre, la Convention internationale des droits de l’enfant, signée par la France il y a trente-cinq ans, impose de protéger chaque enfant contre toutes les formes de violence. Mais soyons clairs : nous sommes en train de faillir à cette obligation fondamentale.
Toutes les trois minutes, un enfant est victime d’inceste, de viol ou d’agression sexuelle ; l’année dernière, 614 nourrissons sont passés par les unités médico-judiciaires –
 un très jeune enfant, de moins de 2 ans, est victime de violences sexuelles toutes les quatorze heures ; 51 764 enfants ont été victimes de violences physiques dans le cadre intrafamilial et un enfant meurt tous les six jours ; deux enfants sur cinq, soit près de 5 millions, sont victimes de harcèlement ou de cyberharcèlement ; 28 767 enfants ont été victimes de sextorsion et au moins 15 000 sont victimes d’exploitation sexuelle ou de prostitution. Les prises en charge par l’ASE ont augmenté de plus de 20 % en dix ans. Voilà la réalité, lourde, brutale, incontestable.
La protection des enfants doit nous concerner tous. Pendant que ces enfants souffrent, que fait l’État ? Des plans dispersés, des mesures ponctuelles, des annonces sans lendemain et des milliers d’enfants qui continuent de tomber dans les angles morts de nos institutions, faute de formation, faute de moyens, faute de coordination, faute de tout. Il faut avoir le courage de le dire : la protection des enfants en France n’est pas au niveau. Un pays qui laisse ses enfants sur le bord de la route renonce à son avenir. Est-ce vraiment ce que nous souhaitons ?
Monsieur le premier ministre, les enfants de France n’ont plus le temps d’attendre. Quelle est la feuille de route de votre gouvernement pour lutter contre les violences faites aux enfants ? (…)
Nous devons avoir conscience que tant que nous n’agirons pas au bon niveau, nous n’éradiquerons pas les violences faites aux enfants, aux femmes et aux plus fragiles. Le bon niveau, c’est celui du premier ministre. Monsieur le premier ministre, lancez un Grenelle et nommez un ministre qui, à vos côtés, sera chargé de l’éradication des violences faites aux enfants. Construisons une société de protection des enfants !

 

Didier Padey, (député)
> [Politique industrielle / Intervention à l’Assemblée] L'industrie française ne représente plus que 13% de notre PIB contre près du double il y a 30 ans. Pourtant ce sont environ 3,3 millions d'emplois directs et 8 millions au total qui dépendent de la vitalité de notre tissu industriel - pilier économique, social et territorial. Ce sont plus de 260 000 entreprises qui innovent, produisent, exportent et forment chaque jour dans nos territoires. 
Entre 2017 et 2024, la France a recréé 300 usines et 110 000 emplois industriels. Cette dynamique montrait qu'une réindustrialisation rapide était possible lorsque fiscalité, réglementation et visibilité politique allaient dans le même sens. 
Depuis 18 mois, cette dynamique s'est brutalement interrompue et plus de 28 000 emplois industriels ont été détruits depuis 2024. Les défaillances se multiplient et nous voyons dans nos territoires des usines à l'arrêt sous la triple pression d'une fiscalité incertaine, d'une accumulation de normes et d'une concurrence déloyale, notamment de la Chine. 
Soyons lucides, la première des conditions pour réindustrialiser un pays, c'est la stabilité du cadre budgétaire et fiscal. Et c'est tout l'enjeu des débats que nous avons actuellement et des compromis que nous essayons de trouver. 
Deuxième condition, il faut simplifier, supprimer les normes inutiles et faire en sorte d'accélérer les projets qui peuvent durer plusieurs années, quand d'autres pays déroulent le tapis rouge en six mois. 
Troisième condition : la compétitivité et l'attractivité. Le gouvernement a annoncé dans ce sens qu'il allait travailler notamment à une baisse des tarifs de l'énergie qui concernerait aussi les entreprises. 
Enfin, il faut former, il faut des compétences, penser au niveau du bassin d'emploi et des secteurs d'avenir pour des usines plus vertes et innovantes. 

 

► Autres 
● Organisations centristes 
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen) 
> Unis pour lutter contre la violence à l’égard des femmes !
Dans l'Union européenne, une femme sur trois (31 %) a subi des violences physiques ou sexuelles au cours de sa vie, et plus de 800 femmes sont tuées chaque année par leur partenaire intime ou un membre de leur famille. Cette violence n'est pas un problème lointain ; elle touche nos mères, nos filles, nos amies et nos collègues. Il s'agit d'une violation fondamentale des droits humains qui exige une action immédiate et globale.
À l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l’égard des femmes, le groupe Renew Europe vous invite à vous joindre à notre combat pour une Europe où toutes les femmes et toutes les filles sont en sécurité, respectées et libres.
Nous nous engageons à faire pression pour mettre fin à la violence basée sur le genre en exigeant :
1. Que la violence basée sur le genre soit considéré comme un crime européen : nous exigeons une action coordonnée de l'UE et une protection égale pour toutes les femmes en vertu du droit européen commun.
2. Des lois sur le viol fondées sur le consentement : les lois sur le viol dans toute l'UE doivent être fondées sur le consentement et non sur la nécessité pour les victimes de prouver qu'elles ont subi des violences.
3. Des mesures contre la cyberviolence : nous devons lutter contre la misogynie dans les espaces en ligne, y compris les deepfakes, le harcèlement en ligne et la « manosphère » haineuse.
4. Une Europe plus sûre (en ligne et hors ligne) : une prévention, une application de la loi et une éducation renforcée pour mettre fin au harcèlement et à la violence sexuelle partout, de nos foyers et lieux de travail à nos rues publiques et espaces numériques.
5. Le soutien aux survivantes : un financement durable de l'UE pour les organisations de femmes et les groupes de la société civile qui constituent notre première ligne d'intervention.
6. De la visibilité et des données : une harmonisation des données de l'UE sur la violence basée sur le genre, y compris les féminicides, afin de révéler toute l'ampleur de cette crise.

 

Valérie Hayer (députée, présidente)
> Ukraine : la réussite des négociations doit reposer sur des conditions essentielles à une paix juste et durable. Avec:
- Des garanties de sécurité robustes.
- Pas de limitation de nombre pour l'armée ukrainienne.
- Le déploiement de forces de réassurance garantie par la Coalition des volontaires.
- La mobilisation des avoirs russes gelés pour la reconstruction de l'Ukraine.

> La journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes met en lumière une mobilisation de chaque instant.

 

Pascal Canfin (député)
> Comme je le développe dans mon livre « Gagner le combat du Pacte vert », la plupart des réglementations que nous avons adoptées pour préserver le climat, la nature, la santé, lutter contre les pollutions, etc. sont désormais violemment attaquées et menacées. De l’extérieur, par les puissances fossiles, à commencer par les Etats-Unis de Donald Trump et la Russie de Vladimir Poutine. Mais aussi de l’intérieur, au sein même de l’UE, par une alliance de l’extrême droite et d’une partie de la droite européenne.
Or, en s’opposant au Pacte vert européen et aux normes environnementales qui nous protègent, l’extrême droite agit contre l’intérêt et les attentes de ses propres électeurs !

 

● Personnalités centristes
Sarah El Hairy (haut-commissaire à l’Enfance)

> La place que nous offrons à nos enfants dit tout de notre projet de société. Je me bats pour une France qui les respecte, les protège et leur fait une vraie place : contre le «no kids», contre les violences, aux côtés des familles.

> J'ai reçu le collectif des victimes de Saint-Stanislas. Leur parole est précieuse. Leur courage force le respect. Le temps ne purge rien : il révèle. Nous leur devons le temps, l’écoute et la vérité. Je veux les assurer de mon soutien total.

> Nous continuons à travailler pour que chaque enfant, sur tous les territoires, soit entendu, considéré et protégé. Echanges avec la délégation de jeunes de Mayotte de l’association HZW. Après le traumatisme de Chido, la campagne santé mentale du collectif CIDE est capitale.

 

 


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