2005-2025: 20 ANS D'INFORMATION SUR LE CENTRE ET LE CENTRISME

jeudi 20 novembre 2025

La Quotidienne centriste du 20 novembre 2025. «Accepter de perdre nos enfants»


Soyons clairs: personne ne veut la guerre sauf quelques illuminés ou médiocres en mal de gloire qui rêvent d’exister par la mort et le chaos.

Et personne ne veut que des jeunes hommes et femmes meurent sur les champs de bataille.

Les images venues de l’Ukraine ou du Soudan, de Gaza ou du Congo sont là pour nous rappeler l’horreur de la guerre qui n’est ni glamour, ni flamboyante.

Comme l’expliquent les soldats qui s’en sortent, leur plus beau fait d’arme est d’être encore vivant…

Mais ignorer la réalité dans un pacifisme intransigeant c’est être aussi irresponsable que le va-t-en-guerre.

Depuis que les humains font société, il y a eu plus de jours de guerre que de paix.

Et en ce moment, la guerre fait rage aux quatre coins du monde.

Pour préserver la paix et la vie des jeunes adultes, il faut donc préparer la guerre pour éviter qu’elle soit déclarée et/ou qu’elle nous prenne par surprise.

C’est dans cette vision que l’on doit replacer l’intervention lors du Congrès des maires du chef d’état-major des armées, le général Fabien Mandon qui a rappelé qu’il estimait qu’une guerre contre la Russie était tout à fait possible d’ici trois ou quatre ans.

Et, a-t-il ajouté, il nous faut «accepter de nous faire mal pour protéger ce que l’on est».

Surtout, il a estimé que «si notre pays flanche parce qu’il n’est pas prêt à accepter de perdre ses enfants, parce qu’il faut dire les choses, de souffrir économiquement parce que les priorités iront à de la production défense, si on n’est pas prêt à ça, alors on est en risque.

Ces derniers propos ont évidemment suscité la polémique et les réactions les plus violentes sont venues des amis de la Russie et de Poutine, le RN et LFI, ce qui ne surprendra personne même si c’est bizarre de voir des nationalistes déclarés, refuser l’éventualité de se défendre contre une agression étrangère et des trotskystes assumés refuser la confrontation contre un dictateur aux relents fascistes…

Toujours est-il que cette polémique n’a pas lieu d’être, Fabien Mandon ne prônant pas la guerre mais expliquant seulement qu’on ne peut espérer nous protéger et protéger notre démocratie si l’on n’est pas prêt à faire les sacrifices nécessaires si l’on est agressé.

Et l’on ne peut qu’approuver la mise au point faite par la ministre des Armées, Catherine Vautrin:

«Le général Mandon répondait à une invitation de longue date du président de l’AMF, David Lisnard. Le chef d’état-major des armées est pleinement légitime à s’exprimer sur les menaces qui continuent de progresser, et il est en effet important que les maires soient sensibilisés au contexte actuel. Ses propos, sortis de leur contexte à des fins politiciennes, relèvent du langage militaire d’un chef qui, chaque jour, sait que de jeunes soldats risquent leur vie pour la Nation. Notre responsabilité est claire: éviter tout affrontement mais nous y préparer, et consolider l’esprit de défense, cette force morale collective sans laquelle aucune nation ne pourrait tenir dans l’épreuve.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour] 

 


Propos centristes. France – Protection de l’enfance / Journée internationale de l’enfance / Soutien à l’Ukraine / Lutte contre le narcotrafic / Souveraineté numérique/ Budget 2026...


Voici une sélection, ce 20 novembre 2025, des propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France à propos de la nomination du gouvernement puis de la démission du premier ministre.

► Emmanuel Macron (Président de la République)
> À Berlin, aux côtés du Chancelier Merz et d'innovateurs allemands et français, nous œuvrons pour bâtir très concrètement une Europe de la souveraineté numérique, compétitive et qui protège nos citoyens. Oui, l’Europe a les atouts pour redevenir une puissance. Un marché de 450 millions de consommateurs, un écosystème scientifique et technologique unique, une convergence franco-allemande renforcée : tout cela se traduit aujourd’hui par plus de 12 milliards d’euros d’investissements de nos acteurs privés dans nos technologies clés. Simplifier nos règles pour libérer l’innovation, innover davantage, protéger nos données, assumer une préférence européenne, garantir une concurrence équitable face aux géants américains et chinois : voilà notre feuille de route. Et parce que la souveraineté, c’est aussi préserver nos enfants de contenus qui ne respectent ni nos valeurs ni leur santé, nous devons avancer vers une majorité numérique européenne. L’Europe en a les moyens, l’ambition et désormais la dynamique.

> Le Sommet sur la souveraineté numérique adresse un message clair : l’Europe a tout pour être à l’avant-garde de l’ère numérique. Aux côtés de l’Allemagne et dans le prolongement du Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle qui s’est tenu à Paris au début de l’année, ce sommet apporte des progrès concrets. L’Europe redouble d’efforts pour accélérer le rythme de l’innovation européenne, maintenir une protection des données très forte et demander des conditions de marché équitables. Ce sommet symbolise également une convergence historique de nos entreprises nationales championnes de l’IA et des technologies numériques et montre que la coopération transfrontalière n’est pas seulement une aspiration, mais un impératif stratégique. Les acteurs privés et publics doivent désormais intensifier leurs efforts pour développer et adopter des technologies européennes.

> Propos lors de la conférence de presse conjointe avec Volodymyr Zelensky]
Combien le moment est important, cher Volodymyr, cher président, et je suis heureux de pouvoir vous recevoir à Paris aujourd'hui dans un moment difficile, je le sais, de ce conflit. Depuis le premier jour de l'agression russe, la France a fait un choix clair, celui du soutien sans ambiguïté, sans relâche à l'Ukraine. Ce soutien n'est pas simplement un devoir moral, c'est un engagement profond en faveur de notre sécurité collective, celle de notre continent et celle de tous les Européens. 
De l'autre côté, la Russie, seule, a fait le choix de la guerre. Rien ne justifiait ce choix, aucune menace, aucune réalité sinon celle fabriquée dans un mépris total pour la vérité, avec des réflexes et des instincts qui sont ceux d'une puissance qui ne parvient pas à digérer son histoire et ses instincts impérialistes et, pour tout dire, néocoloniaux. La Russie seule, aujourd'hui, fait le choix de poursuivre cette guerre et même de l'intensifier. Je rappelle que depuis le mois de mars dernier, vous avez, avec clarté, redit votre disponibilité à la paix, et que, suite à des initiatives américaines soutenues par les Européens et au travail important que nous avons conduit ces derniers mois, tout est prêt pour la paix. La Russie seule s'y refuse. 
L'intensification des frappes contre les infrastructures énergétiques de l'Ukraine est une preuve supplémentaire de cette agressivité et de ce cynisme. Je veux ici les condamner avec force, tout autant que les attaques contre les civils. C'est aujourd'hui la preuve que la Russie poursuit un objectif qui est celui de prendre le contrôle de votre territoire et de ne pas agir conformément aux engagements qu'elle avait pris. Personne ne croit aujourd'hui la Russie quand elle entend faire croire qu'elle veut la paix ou quand elle accuse les autres de l'empêcher. 
Alors, face à cette obstination, à cette intransigeance, à ces attaques inacceptables contre les civils et les infrastructures énergétiques et critiques, face à ce qui est devenu aussi une forme d'addiction de la Russie pour la guerre, nous demeurons, nous, déterminés et entêtés pour la paix, et pour une paix juste et durable, c'est-à-dire qui préserve les droits légitimes de l'Ukraine, sa sécurité et celles de tous les Européens. Nous ne négligerons rien pour y parvenir avec tous nos partenaires européens et avec tous les membres de la coalition des volontaires que nous avons, je le rappelle, lancée en février dernier ici, à Paris, avec aussi les États-Unis et tous les pays de bonne volonté qui croient dans les valeurs de la Charte des Nations unies et prennent au sérieux leurs responsabilités pour maintenir la paix. 
C'est cette détermination que nous avons projetée ce matin dans les deux premiers moments forts de votre visite, cher Volodymyr. D'abord, sur la base aérienne 107 de Villacoublay, nous avons signé ensemble une déclaration d'intention sur l'acquisition par l'Ukraine d'équipements de défense. Cette déclaration, nous l'avons bâtie sur l'intensification de notre coopération en matière de défense dans le contexte de la guerre d'agression de la Russie et sur notre engagement, dès le premier jour, aux côtés de l'Ukraine pour l'aider à se défendre, à renforcer son armée, ses capacités dans le cadre des différentes coalitions dont nous avons pris la tête ou auxquelles nous avons activement contribué ; sans être exhaustifs, mais les CAESAR, le SAMP/T, les MIRAGE 2000, nombre de missiles et de bombes livrées ont tous fait leur preuve sur le terrain au cours des 3 dernières années et demie et sont la base de cette collaboration. 
Aujourd'hui, nous franchissons une nouvelle étape. Avec cet accord, nous continuons à miser sur le rapprochement et l'intégration de nos industries de défense pour continuer à soutenir l'Ukraine, la modernisation de ces forces armées qui restent en première ligne et qui sont la première ligne de défense de l'Europe, et la dissuasion contre l'agression. Nous le faisons dans la durée, actant également que la capacité à régénérer l'armée ukrainienne est un élément décisif de notre sécurité à tous. Cet accord prévoit ainsi un renforcement de la coopération bilatérale, immédiat, et sur les 10 prochaines années, avec l'acquisition de capacités décisives à très court terme : drones, intercepteurs de drones, bombes guidées et des engagements de production d'ici à la fin de l'année et sur les 3 années qui viennent. Ce sont les livraisons immédiates et nous donnons de la visibilité aux armées ukrainiennes sur ces capacités qui ont déjà commencé. 
Ensuite, avec l'acquisition de nouveaux systèmes de défense antiaérienne, SAMP/T de nouvelle génération, ils sont en cours de développement. Dès 2026, une étape décisive sera passée et l'accord est donné de pouvoir les déployer ainsi sur le sol ukrainien. Ils viendront compléter des capacités que vous connaissez déjà, mais avec des performances nouvelles. Et puis l'acquisition jusqu'à 100 RAFALE, nos chasseurs de dernière génération, avec leur armement complet. C'est là une nouvelle génération qui s'ouvre après la livraison des MIRAGE 2000, qui avait été actée il y a plusieurs mois, et la formation des pilotes. Donc nous allons déployer cet engagement, justement, d'acquisition de 100 chasseurs RAFALE avec les programmes de formation qui doivent les accompagner et les programmes, évidemment, de production. 
Nous prévoyons pour tout cela un renforcement de notre coopération bilatérale actant de la complémentarité de nos industriels et donc dans beaucoup de ces capacités aussi des coproductions avec le développement de projets communs sur le sol ukrainien, en particulier en matière de drones et d'intercepteurs de drones. Nous aurons tout à l'heure une discussion dédiée sur ce sujet qui est un des éléments déterminants de la résistance actuelle de l'Ukraine et déterminant pour les succès à venir. 
Cet accord est la démonstration de la volonté française de mettre son excellence industrielle et technologique au service de la défense de l'Ukraine et donc de l'Europe. Cette même détermination à agir était aussi au cœur de notre visite conjointe au quartier général de la Force multinationale pour l'Ukraine, qui est fonctionnelle depuis plusieurs semaines et basée à Paris avec un commandement franco-britannique. Ce quartier général est issu du travail que nous menons sur les garanties de sécurité dans le cadre de la coalition des volontaires, qui est née, comme je le rappelais en février dernier à Paris, et co-présidée par le Royaume-Uni et la France. 
Ceci montre combien ces différents sommets ont conduit à une planification précise mais surtout à la consolidation maintenant d'une équipe d'une soixantaine de planificateurs intégrés qui travaillent ensemble à Paris et qui sont parmi les 34 nations, les 25 qui ont acté et décidé des contributions concrètes. L'objectif reste de déployer une force de réassurance en retrait de la ligne de contact et une fois le cessez-le-feu acquis pour contribuer à sécuriser la souveraineté ukrainienne, mais aussi de soutenir la régénération des forces armées ukrainiennes dans toutes leurs capacités pour dissuader toute nouvelle agression russe le jour où une paix sera signée, où un cessez-le-feu sera obtenu. Je vais ici dire, et les échanges que nous avons eus l'ont montrés, que nous sommes prêts, que les travaux avancent à marche forcée et que nous aurons d'ici Noël une étape nouvelle décisive de franchie en la matière. 
Donc, au fond, les accords d'aujourd'hui et notre visite a acté le fait que nous sommes prêts à continuer à aider l'Ukraine à résister, mais aussi à se préparer à la suite. Par les livraisons capacitaires et les engagements que nous avons pris, comme par les travaux de planification, nous avons montré que du court terme jusqu'aux années à venir, nous nous mettons en situation d'être aux côtés de l'Ukraine. 
Notre soutien ne se limite pas au champ militaire, il est aussi civil, économique et humanitaire. Je me félicite à cet égard de la signature à l'instant de l'accord intergouvernemental sur le renforcement de la coopération bilatérale couvrant toute une série de secteurs stratégiques, allant de l'énergie au transport, en passant par l'eau et la défense, et un accord permettant de renouveler le fonds de soutien aux infrastructures critiques. Je me félicite également de la signature entre Alstom et la société des chemins de fer ukrainiens UZ, d'un contrat de 475 millions d'euros pour la fourniture de 55 locomotives à l'Ukraine, avec un financement de la BIRD et de la Banque mondiale. Ces locomotives, qui seront fabriquées dans le territoire de Belfort, sont une autre manifestation concrète de notre partenariat économique et stratégique dans la durée, en soutien à un acteur clé justement de la résistance ukrainienne. 
Nous aurons par ailleurs des échanges avec le président Zelensky pour continuer à créer les conditions d'un cessez-le-feu et d'une paix juste et durable, selon deux lignes d'effort, le renforcement de soutien à l'Ukraine et le renforcement de la pression sur la Russie tant qu'elle persistera dans son refus de la paix. Au niveau européen, nous continuons notre travail pour répondre aux besoins financiers urgents de l'Ukraine pour les deux prochaines années, comme s'y est engagé le Conseil européen le 23 octobre. Les discussions se poursuivent sur un prêt dit de réparation. Il y a un chemin dans le respect du droit international, et nous continuons à travailler pour garantir un partage des risques avec nos partenaires internationaux, notamment au sein du G7. Nous travaillons aussi aux conditions de notre soutien, s'agissant notamment de l'utilisation qui sera faite des fonds qui doivent permettre de soutenir les efforts militaires et de défense de l'Ukraine, en renforçant l'intégration des bases industrielles et de défense européenne et ukrainienne, avec des critères clairs de préférence européenne. Le soutien aux dépenses budgétaires et ukrainiennes devra aussi être assorti de conditionnalités robustes. 
Au-delà, l'Union européenne devra continuer d'apporter à l'Ukraine un soutien financier prévisible et stable à long terme. Nous y parviendrons, y compris s'il le faut en explorant les voies nouvelles, comme nous avons su le faire dans d'autres cas quand la situation l'exigeait. Je pense en particulier à l'endettement commun dans le contexte de la pandémie. Ce sera à la fois un signal fort en soutien à l’Ukraine et en direction de la Russie qui ne doit pas croire qu’elle peut miser sur la fatigue des Européens. 
Nous sommes aussi déterminés à continuer de renforcer nos sanctions contre la Russie, en lien avec les États-Unis, afin d'affaiblir sa capacité à poursuivre son effort de guerre. Cela vaut aussi pour la flotte fantôme contre laquelle, vous le savez, nous restons mobilisés, avec le souci de continuer à mieux nous coordonner pour entraver son fonctionnement. 
Je voudrais conclure en soulignant une nouvelle fois que l'Ukraine appartient à la famille européenne, non seulement par sa géographie, mais par ses valeurs, son histoire et son courage. Le chemin vers l'Union européenne sera exigeant. Il supposera des efforts et des réformes profondes, notamment en matière d'état de droit, de transparence, de gouvernance, de lutte contre la corruption. J'ai confiance dans la détermination du peuple ukrainien à les mener à bien et j'ai confiance dans le président Zelensky pour le faire. La France accompagnera ce processus avec constance, exigence, confiance et franchise, parce qu'une Ukraine forte, démocratique et intégrée à l'Union rendra l'Europe plus forte elle aussi. 
Monsieur le Président, cher Volodymyr, je veux ici vous redire, à travers vous, aussi, au peuple ukrainien, que la France reste à vos côtés. Ensemble, avec nos partenaires, nous continuerons d'agir en faveur de la paix, d'une paix juste, durable, conforme au droit international, assurant la sécurité d'une Ukraine souveraine, indépendante, libre et européenne. 

> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] Il y a maintenant près de 4 ans, la première demande qui était celle du président Zelensky, c'était justement de préserver son espace aérien. Nous devons, le jour où la paix est signée, au-delà de ce que nous faisons chaque jour avec nos propres capacités et ce que nous lui donnons la capacité de faire, de reconstituer, de régénérer une armée, en particulier une armée de l'air, qui puisse dissuader toute nouvelle incursion et protéger son espace aérien. C'est l'objectif de cet accord qui va se déployer sur plusieurs années, avec également de la formation. Les financements viendront avec cet accord en fonction de la manière dont ils seront appelés. Aujourd'hui, comment nous finançons notre soutien à l'Ukraine ? Nous le finançons pour partie avec nos contributions propres, c'est dans la loi de programmation militaire, avec les instruments que nous déployons au niveau européen. Par exemple, les bombes guidées que j'évoquais, sont financées avec la facilité européenne de paix. Nous avons négocié en européen. Là, nous avons des nouveaux programmes, le programme dit SAFE, auquel nous avons réservé une préférence européenne. Nous avons le programme dit ERA, qui a été conçu avec les intérêts tirés des avoirs gelés russes au niveau du G7, qui permet aussi de financer des capacités militaires et doit venir. Les financements qu'on va dégager au niveau européen doivent être mobilisés là-dessus. 
Donc, ça vient en complément de ce qui a été fait dans la durée. Les financements viendront en fonction du déploiement et utiliseront nos mécanismes communs. Au fond, c'est aussi, pour nous Français, notre intérêt d'aller sur de tels programmes. Parce qu'à partir du moment où nous mobilisons les financements qui permettent de soutenir l'effort de guerre de l'Ukraine, il est plus pertinent pour nous de nous mettre en situation, d'avoir des capacités européennes à mettre en face. Sinon, nous nous mettrions collectivement en situation d'avoir des financements européens pour acquérir des matériels américains, ce qui, vous en conviendrez, n'est sans doute pas ce qui est le plus pertinent pour nous.

> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] J'espère que la paix sera obtenue avant 2027. Je pense que les derniers mois ont été marqués par des décisions qui ont été de véritables tournants. Je pense que d'avoir les Européens unis avec les États-Unis d'Amérique et des partenaires clés, mettant la pression sur la Russie était déterminant. Les décisions de sanction que les États-Unis ont prises contre les principaux financeurs de l'effort de guerre, c'est-à-dire les deux grandes compagnies d'hydrocarbures russes, est un tournant qui va commencer à produire ses effets en même temps que nous renforçons nos actions contre la flotte fantôme russe qui finance plus du tiers de cet effort de guerre russe. Au total, je pense qu'on a, ces dernières semaines, changé la donne en termes de pression. 
Il y a maintenant à engager et à poursuivre cette pression et ce dialogue en lien avec les États-Unis d'Amérique. Je pense que tout ce que nous faisons là, c'est ce qui permet de résister d'abord pour une partie des capacités à court terme, mais beaucoup des décisions, y compris capacitaires, prises aujourd'hui, ce sont celles qui sont indispensables pour préparer une paix crédible. C'est ce qui est important de comprendre. C'est qu'il n'y aura pas de paix robuste et durable qui puisse être acceptée, s'il n'y a pas une armée ukrainienne forte et des forces de réassurance. Parce que nous sommes instruits par ce qui s'est passé en février 2022 ou par ce qui s'est passé en 2014. Si l'Ukraine n'est pas forte et crédible, la Russie violera les engagements qu'elle a elle-même pris. C'est pour ça que nous faisons tout ça. Je suis, pour ma part, toujours aussi déterminé à obtenir cette paix. Je pense qu'il faut continuer d'accroître la pression, comme nous le faisons par les sanctions et par la lutte contre la flotte fantôme, et en continuant d'engager davantage de partenaires. 
Ensuite, c'est dans chacun des pays de l'Union européenne, et au-delà, un débat démocratique. Moi, je note que dans d'autres démocraties, et pas des moindres, où des candidats avaient dit que les choses s'arrêteraient en 24 heures et qu'il fallait peut-être ne plus soutenir l'Ukraine, la confrontation à la réalité peut changer la donne. Et les idées, quand on les regarde de près, qu'elles deviennent plus concrètes, changent un peu, et je m'en félicite. Donc, je pense que ce qui s'est passé de l'autre côté de l'Atlantique devrait en inspirer beaucoup et les rendre moins péremptoires.

 

► Sébastien Lecornu (Premier ministre)
[Nota: Nous faisons figurer Sébastien Lecornu dans cette liste alors qu’il n’est pas centriste mais appartient à l’aile droite de Renaissance, parti centriste/central et qu’il s’est toujours défini comme un homme de droite; c’est à ce titre que ses propos sont retranscrits ici et du fait qu’il a composé un gouvernement d’axe central.]
> [Assassinat à Marseille / Intervention à l’Assemblée] Je tiens à mon tour à partager votre émotion, la colère, ainsi que la solidarité de l’ensemble de la nation avec cette famille endeuillée, qui a souffert de plusieurs deuils en luttant contre les addictions à la drogue d’une part, contre les narcotrafics d’autre part.
Mon premier message est le plus simple : tout sera fait pour que la justice soit rendue. Sans entrer dans les détails, au nom de la séparation des pouvoirs et du secret de l’enquête, je peux vous dire que des moyens importants sont débloqués par la police judiciaire et par l’autorité judiciaire.
La deuxième chose, c’est que nous sommes face à ce que M. le ministre de l’intérieur, reprenant les mots du procureur de la République de Marseille, a qualifié de meurtre d’avertissement, visant à propager la terreur chez les militants engagés, et au-delà même, chez celles et ceux qui servent l’autorité judiciaire ou s’investissent au sein des forces de l’ordre. Nous devons refuser ce message et faire bloc derrière celles et ceux qui s’engagent.
La troisième chose, au-delà de ce combat culturel, c’est de voir que l’adversaire est en train d’évoluer. Il y a quinze ou vingt ans, il existait quelques grands réseaux sur lesquels les enquêteurs pouvaient travailler. Ces réseaux, beaucoup plus nombreux, sont devenus plus diffus, et leurs acteurs sont, malheureusement, de plus en plus jeunes, certains assassins ayant 14, 15 ou 16 ans.
L’adaptation est nécessaire pour faire face à cette mutation de l’adversaire. La loi narcotrafic largement débattue et votée ici, à l’Assemblée nationale, va dans ce sens, tout comme les moyens importants qui vont être alloués à l’autorité judiciaire à Marseille.
Mais cela doit aussi nous conduire à imaginer la suite. Cette adaptation est un combat nécessaire car l’adversaire va continuer d’employer la violence et commettre des actes d’une gravité croissante. Je le dis aussi avec beaucoup de solennité, à l’issue des différentes réunions tenues avec MM. le garde des sceaux et le ministre de l’intérieur : ce combat ne fait que commencer.
Les succès que nous avons connus en matière d’organisation de la lutte contre le terrorisme, engagée par le président Hollande, doivent nous inspirer dans la lutte contre le narcotrafic. Il est urgent d’opérer un décloisonnement entre la police administrative et la police judiciaire, mais aussi de décloisonner le national, le local et l’international. En effet, la coopération internationale est nécessaire avec les pays d’où proviennent des commanditaires qui se tiennent à distance du territoire national, mais y donnent des ordres, s’y réfugient ou y blanchissent de l’argent.
La question de la sécurisation de nos prisons, grâce au plan que vous connaissez, est également primordiale.
Je veux réaffirmer notre profond engagement pour que cette rupture serve la lutte contre le narcotrafic, aussi parce que la consommation des drogues dures augmente dans le pays, notamment celle de la cocaïne. Or plus nombreux sont les consommateurs, plus les prix diminuent et le marché augmente, ce qui rend ces trafics encore plus lucratifs. La lutte contre le narcotrafic est un énorme défi de société, pour lequel nous saurons faire cause commune et proclamer l’unité nationale.

 

► Gouvernement
● Ministres centristes/centraux
Laurent Nunez (ministre de l’Intérieur)

> [Criminalité aux Antilles / Intervention à l’Assemblée] La situation sécuritaire des Antilles est inquiétante, particulièrement en Guadeloupe. Elle constitue une priorité du gouvernement, donc du ministère de l’intérieur. Vous avez mentionné le nombre d’homicides, l’existence de trafic de stupéfiants, de traite des êtres humains ou d’immigration illégale. Ce sont autant de fléaux contre lesquels nous lutterons avec les moyens supplémentaires que vous avez évoqués.
Je ne peux que vous confirmer les engagements que mon prédécesseur a pris lors de sa visite, au mois d’août. Parmi les 239 nouvelles brigades de gendarmerie prévues en France, trois le sont en Guadeloupe. Une première brigade, vous le savez, a été installée à Goyave. Une brigade nautique devrait voir le jour à Gourbeyre, sous réserve de l’adoption du projet de loi de finances ; il est bien dans notre intention de la créer courant 2026. Une autre brigade, mobile cette fois, sera construite à Capesterre-de-Marie-Galante. Toutes trois s’ajouteront aux brigades récemment créées.
Un groupe rassemblant la police nationale et la gendarmerie nationale a été créé pour lutter contre le trafic d’armes à feu. Une unité balistique doit également voir le jour : les analyses pourront être faites in situ, ce qui permettra de mieux caractériser les infractions et de mieux comprendre ces phénomènes. Je vous confirme que tous les moyens annoncés seront effectivement déployés et que la coopération à l’échelle de la région sera développée.
Je ne peux achever mon propos sans avoir une pensée pour les 1 749 policiers et gendarmes qui œuvrent avec beaucoup d’efficacité en Guadeloupe. Je rappelle qu’un deuxième escadron de gendarmerie mobile a été pérennisé.

> [Violences sexuelles / Intervention à l’Assemblée] S’agissant du très grave sujet des violences sexuelles, je peux vous confirmer qu’il s’agit là d’une priorité forte du gouvernement. Dans la partie qui est la mienne, je vous assure de la complète mobilisation des forces de police et de gendarmerie pour mener des investigations judiciaires (Mmes Sarah Legrain et Ségolène Amiot s’exclament), mieux accueillir les femmes dans les commissariats, les brigades de gendarmerie – nous avons instauré des dispositifs daccueil discret, de dépôt de plainte hors les murs pour les faits les plus graves, comme les viols. Nous poursuivrons évidemment en ce sens avec beaucoup defficacité : croyez bien que, comme lensemble du gouvernement, je suis très déterminé à me tenir, pour prévenir et réprimer, aux côtés des femmes victimes de violences sexuelles. Vous avez utilisé le mot « systémiques », abordé à raison la question, encore une fois très grave, de femmes victimes de violences sexuelles dans des commissariats ou des dépôts. Une étude, que les auteurs eux-mêmes appellent d’ailleurs à analyser avec la plus grande prudence, a été publiée récemment. Quelques faits, très rares, se sont en effet produits : systématiquement, nous avons été d’une fermeté exemplaire. Dans l’exemple que vous avez cité, celui du dépôt du tribunal judiciaire de Bobigny, les policiers en cause ont été immédiatement suspendus et sont désormais écroués. Je le répète, nous réagissons avec beaucoup de fermeté à ces cas qui, contrairement à ce que vous dites, ne sont pas systémiques, mais heureusement minoritaires. Nous serons toujours intraitables avec ceux qui commettent des violences sexuelles alors qu’ils portent l’uniforme : c’est inacceptable – mais ce nest pas une généralité.

> [Assassinat à Marseille / Intervention à l’Assemblée] Vous avez raison de souligner que le crime de vendredi dernier est inédit. C’est un point de rupture, un point de bascule, un crime d’intimidation : la mafia marseillaise a voulu s’en prendre au frère d’un jeune qui combat le narcotrafic par les mots – par le verbe – et par laction. Cest une étape supplémentaire qui a été franchie, évidemment.
Mais, monsieur le d
éputé, je ne peux pas vous laisser dire que nous avons renoncé à toute action et que nous ne faisons que parler ; ce nest pas vrai. À Marseille, vous le savez très bien puisque vous qui êtes un observateur de la vie marseillaise – et jen ai été un acteur –, nous engageons des moyens colossaux pour lutter contre les trafics de stupéfiants.
Si la mafia se permet d
ésormais ce type daction, cest précisément parce que nous lui portons des coups très rudes. Je remercie dailleurs lensemble des forces de lordre qui sengagent à Marseille, ainsi que les magistrats qui y travaillent avec détermination.
Le nombre d’homicides a été divisé par deux entre 2023 et 2024 ; le nombre de points de deal est passé de 160 à 80 en cinq ans ; nous démantelons régulièrement des réseaux. Regardez ce qui s’est passé à La Castellane en avril dernier : quinze gros bonnets du trafic ont été écroués. Au total, 2 000 personnes ont été mises en examen pour trafic de stupéfiants, dont 900 sont en détention provisoire.
Nous menons donc une action résolue et sommes déterminés. Nous allons évidemment la poursuivre, comme nous l’a demandé le président de la République ce matin. Ce ne sont pas des paroles : derrière ces réunions, il y a des actions, un bilan concret. Nous agissons.
Évidemment, il reste des batailles à gagner, mais Marseille ne tombera certainement pas !

> [Assassinat à Marseille / Intervention à l’Assemblée] Vous avez raison de souligner que la mort de Mehdi Kessaci marque un point de bascule, une rupture. Nous engageons énormément de moyens pour lutter contre le trafic de stupéfiants, dans tout le territoire national et à Marseille en particulier, une ville qui a toujours été un laboratoire en la matière.
En 2015, pendant le mandat de François Hollande, nous avons commencé à décloisonner la lutte contre le trafic de drogues, et nous n’avons de cesse de poursuivre cette lutte.
Marseille restera toujours une priorité pour le gouvernement et pour le ministre de l’intérieur que je suis.
Des moyens continueront d’y être alloués. Le poste de préfet de police n’y a pas été supprimé et son titulaire n’a pas changé. La lutte contre le trafic de stupéfiant sera maintenue à un très haut niveau.
Nous avons obtenu des résultats, qui font réagir les narcotrafiquants. L’emprisonnement des caïds les plus dangereux dans des quartiers de haute sécurité les empêche de diriger le trafic depuis leur cellule, comme ils le faisaient jusqu’à présent. C’est une mesure salutaire, qui contraint énormément les trafiquants.
Nous poursuivrons notre action avec beaucoup de détermination, pour obtenir de nouveaux résultats. Il faut continuer la lutte engagée depuis plusieurs années, avec la fermeté demandée par le président de la République.
La famille Kessaci est protégée. De même, tous ceux qui seront menacés par les trafiquants bénéficieront, d’une façon ou d’une autre, de la protection de la République.

> Marseille ne tombera pas. Je veux remercier les forces de l’ordre, les magistrats, tous ceux qui s’engagent avec courage et détermination contre le narcotrafic. La mort de Mehdi Kessaci est un crime inédit, sans doute un crime d’intimidation destiné à semer la peur. Les narcotraficants ne gagneront pas, la force de la loi, de l’Etat l’emportera. Nous ne lâcherons rien. Nous le devons à Amine et à sa famille.

 

Catherine Vautrin (ministre des Armées et des Anciens combattants)
> [«Accepter de perdre nos enfants] Le général Mandon répondait à une invitation de longue date du président de l’AMF, David Lisnard. Le CEMA est pleinement légitime à s’exprimer sur les menaces qui continuent de progresser, et il est en effet important que les maires soient sensibilisés au contexte actuel. Ses propos, sortis de leur contexte à des fins politiciennes, relèvent du langage militaire d’un chef qui, chaque jour, sait que de jeunes soldats risquent leur vie pour la Nation. Notre responsabilité est claire : éviter tout affrontement mais nous y préparer, et consolider l’esprit de défense, cette force morale collective sans laquelle aucune nation ne pourrait tenir dans l’épreuve.

> [Risque de conflit plus vaste d’ici 2030] Malheureusement, ce n’est pas seulement la France qui le dit, c’est un diagnostic largement partagé. Depuis février 2022, la guerre de haute intensité est revenue sur le continent européen et la Russie mène des actions hybrides pour tenter de saper la solidarité européenne. Je ne veux pas faire peur, mais fermer les yeux serait une erreur dans ce contexte. Je comprends que les citoyens européens puissent penser que l’Ukraine est loin. Mais notre but est justement de dissuader la Russie de prolonger sa guerre d’agression. Pour cela, nous devons nous préparer ; c’est-à-dire renforcer notre défense collective. Nous n’avons qu’un seul objectif : la paix. Et pour maintenir la paix, nous devons décourager les adversaires qui essaient de nous nuire. Pour être respecté, il faut être craint.
[Concept d'autonomie stratégique européenne] Nous devons d’abord répondre à une question : qu’est-ce que nous voulons? Le monde des dividendes de la paix, qui correspondait à une période de développement économique et de paix en Europe, est terminé. Le monde à venir est plus instable, plus incertain, plus dangereux. Nous ne l’avons pas choisi, mais nous pouvons choisir comment y faire face. Il n’y a qu’une seule voie à suivre : les Européens doivent assumer leurs responsabilités et contribuer plus activement à leur propre sécurité. Cela passe évidemment par l’OTAN, notamment par le renforcement du pilier européen de l’Alliance. Il passe également par tout ce que nous pouvons faire au sein de l’UE, tant pour soutenir l’Ukraine que pour développer une véritable base industrielle et technologique de défense européenne. Enfin, il passe par le renforcement des relations de défense entre nations européennes : ce que font ensemble la France et l’Espagne, notamment dans le cadre du traité de Barcelone de janvier 2023, le prouve. J’étais il y a une quinzaine de jours en Roumanie et j’ai pu voir, lors d’un exercice de l’OTAN, des soldats espagnols, français, roumains, belges et luxembourgeois défendre ensemble le flanc est. C’est cela l’autonomie stratégique européenne : pas des paroles, mais des actes et des résultats concrets.
> [Partager la dissuasion nucléaire avec d’autres partenaires européens] Le président de la République a annoncé qu’il se prononcerait dans les prochains mois sur cette question. La dissuasion nucléaire française reste la pierre angulaire de notre sécurité et la garantie de nos intérêts vitaux. Bien que la définition exacte de ces intérêts reste imprécise, ils ont toujours inclus une dimension européenne, comme il l’a rappelé dans son discours de 2020. Depuis, le président souhaite qu’un dialogue stratégique se développe avec les partenaires disposés sur le rôle de la dissuasion nucléaire française dans notre sécurité collective. Le durcissement du contexte stratégique doit nous convaincre de l’impératif de solidarité européenne. Mais je dois préciser qu’Emmanuel Macron n’a jamais utilisé le mot «partager»: la dissuasion nucléaire française est et restera souveraine, tant dans ses moyens que dans la décision de son emploi. La dissuasion nucléaire n’est pas partagée.

> [Budget de la Défense] J’ai présenté au Parlement la proposition d’une augmentation plus importante que celle initialement prévue, avec une augmentation totale du budget 2026 de 6,7 milliards d’euros. C’était l’engagement pris par le Président de la République en juillet. C’est aussi un budget de souveraineté, au service d’une France forte et libre. Comme l’a rappelé le président, cet effort est proportionné, crédible et indispensable. Notre modèle social, si cher à nos citoyens, ne peut être préservé que si nous sommes capables de répondre aux menaces. Je peux dire aussi que la France est loin d’être la seule à faire cet effort : en Europe, les dépenses de défense ont presque doublé depuis 2015. C’est en fait la région du monde où les dépenses de défense ont le plus augmenté au cours des dix dernières années.

> Ce qui est nouveau, c’est l’utilisation intensive de drones tactiques. Environ 75 % des dégâts sur le champ de bataille sont aujourd’hui causés par les drones. Cela implique une adaptation des compétences et de la doctrine d’emploi. Sur les intrusions de drones, il faut distinguer entre ce qui se passe en profondeur sur le territoire ukrainien avec des gros drones de type Shahed, et les survols d’aéroports ou d’infrastructures de grandes villes européennes par de petits drones de type quadcopter. En Ukraine, l’utilisation intensive de drones en profondeur vise à saturer les défenses anti-aériennes qui protègent les infrastructures critiques. En France, notre force aérienne assure une protection robuste de l’espace aérien grâce à une surveillance permanente et une capacité d’intervention rapide. Nos priorités sont de renforcer les moyens de détection et d’interférence, et de maintenir une préparation opérationnelle élevée pour protéger notre espace aérien.
> Le numérique joue aujourd’hui un rôle fondamental dans les conflits armés, que ce soit sur le terrain, dans le cyberespace ou dans le domaine du renseignement. Lorsque les manœuvres de désinformation visent les forces armées, c’est pour discréditer leur action. Nos adversaires identifient et exploitent les vulnérabilités de nos sociétés. Chacun remarquera que la désinformation est une arme utilisée aussi bien en temps de guerre qu’en temps de paix. Face à cela, la France agit par le biais de VIGINUM, une agence interministérielle très efficace que beaucoup de nos partenaires envient. Mais notre premier bouclier est la sensibilisation de nos citoyens, c’est notre effort prioritaire. En ce qui concerne l’IA, son rôle est aujourd’hui indispensable pour traiter des quantités croissantes de données et accélérer la prise de décision. Nous avons une agence ministérielle pour l’IA de défense, avec 200 experts et 300 à la fin 2027. L’IA de défense est à la fois un défi de souveraineté et opérationnel. Nous devons maîtriser souverainement les technologies utilisées par nos forces armées. En ce sens, la France dispose de la plus grande capacité de calcul classifiée dédiée à l’IA en Europe, avec le supercalculateur ASGARD.
> Avant de construire le futur système de combat aérien, il faut se mettre d’accord sur la manière de répondre aux besoins militaires et à l’organisation industrielle. Ce système de combat aérien du futur comprendra non seulement un avion principal, mais aussi des drones d’accompagnement, des capteurs, une connectivité et un nuage de combat. Les défis techniques sont nombreux et importants, mais en Europe nous avons toutes les compétences pour développer, tester, produire et soutenir le FCAS. Il est urgent d’avancer dans le futur système de combat aérien européen. Le président de la République l’a réaffirmé au début du mois d’octobre : nous voulons maintenir le cap. Les besoins opérationnels sont exprimés, notamment dans le domaine de la dissuasion aérienne et des atterrissages sur porte-avions. Dans cette optique, nous poursuivons les échanges avec nos partenaires : l’Allemagne et l’Espagne.
> Je suis pleinement alignée sur la continuité de mon prédécesseur, le Premier Ministre Lecornu, et de son travail à la tête du Ministère des forces armées pendant trois ans. En ce qui concerne la guerre en Ukraine, notre détermination n’a pas changé : pour rétablir une paix durable sur le continent européen, nous devons continuer à soutenir l’Ukraine, notamment ses forces armées, et préparer des garanties de sécurité solides. Les Européens sont prêts. Nous devons continuer à soutenir l’Ukraine pour résister à la guerre d’agression russe aussi longtemps que nécessaire. C’est un défi pour notre civilisation.
> C’est notre responsabilité collective. Le dialogue avec le Parlement est absolument fondamental et c’est pourquoi je reçois chaque semaine des parlementaires pour échanger sur les défis de la défense, au-delà des luttes partisanes. Je suis déterminée à accomplir ma mission : nos forces armées ont besoin du budget qui garantira l’accélération du réarmement, à la hauteur des menaces auxquelles nous devons faire face à court, moyen et long terme.

> [Agression de Poutine contre l’Ukraine / Intervention à l’Assemblée] Ce 18 novembre marque le 1 394e jour de guerre en Ukraine. Les menaces russes s’intensifient – elles sont de plus en plus nombreuses, les incursions également.
Vous citiez votre voyage et les inqui
études de certains pays de lUnion ; mentionnons également les travaux de lInstitut Montaigne, qui vient de publier une étude très intéressante sur les menaces pesant sur les pays baltes et sur la situation que nous vivons.
Depuis le premier jour, sous l
impulsion du président de la République et du premier ministre, alors ministre de la défense, notre pays s’est mobilisé pour débloquer des aides à l’Ukraine. Ces aides se sont traduites par la fourniture immédiate de matériels, mais aussi par des actions de formation, comme celle de la brigade Anne de Kiev.
Notre mobilisation passe aussi par les initiatives prises par la France –
 la coalition des volontaires et tout le travail mené dans le cadre européen de lOtan.
La d
éclaration dintention signée hier comporte des engagements à très court terme, notamment des échanges en matière de drones. Les Ukrainiens ont acquis une expérience considérable. Hier, avec Jean-Noël Barrot, nous avons travaillé lors d’un premier forum consacré à ces drones.
La déclaration prévoit aussi un engagement d’acquisition d’avions de chasse, dans un délai de dix ans, qui fera l’objet de négociations avec les industriels.
Enfin, je suis naturellement à la disposition de la commission de la défense et de la commission des affaires étrangères de votre assemblée. En outre, le moment venu, un débat pourra avoir lieu au titre de l’article 50-1 de la Constitution, comme cela a déjà été le cas en mars 2025.

 

Roland Lescure (ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle, énergétique et numérique)
> Avec Anne Le Hénaff et Aurore Bergé, nous signalons au procureur de la République, en vertu de l’article 40 du code de procédure pénale, des contenus manifestement illicites publiés par Grok sur X, ainsi qu’à Pharos pour obtenir leur retrait immédiat.
L’intelligence artificielle Grok a partagé ces derniers jours des contenus listant des personnalités juives et contestant le caractère génocidaire des actes commis à Auschwitz.
Ces propos sont susceptibles d’être qualifiés de diffamation à caractère racial et de contestation de crimes contre l’humanité, infractions pénales au sens de la loi du 29 juillet 1881.
Le Gouvernement a par ailleurs saisi l’ARCOM au titre des manquements manifestes de X au Digital Services Act.

> [Energie / Intervention à l’Assemblée] Ce sujet est suffisamment sérieux pour que l’on évite les polémiques politiciennes – qui plus est, fondées sur des inexactitudes. LAllemagne ne sort en rien du marché européen de l’énergie. La raison pour laquelle elle envisage un mécanisme, dont les détails sont loin d’être précisés, pour soutenir son industrie, est que notre énergie est très compétitive et que nos industries en profitent  cela fait des envieux outre-Rhin.
Si l
’énergie française est décarbonée et bon marché, cest parce quil y a plus de cinquante ans, nos anciens ont lancé un programme électro-nucléaire ambitieux dont nous bénéficions encore aujourd’hui. Il est donc temps d’enterrer la hache de guerre : le nucléaire, c’est puissant, c’est bon marché et cela permet de moduler la puissance électrique en fonction de la demande. Toutefois, cela prend du temps à construire.
Il existe aussi des offres plus flexibles, notamment du côté des énergies renouvelables, qui permettent de soutenir notre offre de production, en particulier dans les territoires qui en ont besoin. Qui s’occupe des outre-mer aujourd’hui ? On ne peut pas installer des réacteurs nucléaires dans tous nos départements d’outre-mer.
Reconnaissons-le : la demande d’électricité n’est pas encore au rendez-vous et il faut mettre le paquet sur l’électrification des usages. Du côté de l’offre, il faut être pragmatique et entendre ce que nous disent les territoires : certains estiment qu’ils ont assez des énergies renouvelables, tandis que d’autres souhaitent continuer à en développer, car leur construction est plus flexible.
Le premier ministre m’a demandé d’engager un travail sur la programmation pluriannuelle de l’énergie. J’ai commencé à consulter un certain nombre de groupes. Celui du RN le sera aussi, monsieur le député. L’objectif est de développer une offre efficace qui permette de continuer l’industrialisation

 

Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> La mort de Mehdi Kessaci doit tous nous alerter. Nous ne devons plus vivre ça. À Bruxelles, je propose aujourd’hui de créer des sanctions contre la criminalité organisée transnationale, pour que l’Europe tape les criminels au portefeuille.

> Vote décisif à Bruxelles pour notre souveraineté industrielle. En sécurisant l’accès à des métaux stratégiques pour l’industrie et en luttant contre la concurrence déloyale, nous sauvons plus de 900 emplois et protégeons 6 usines en France.

> [Guerre commerciale de Trump / Intervention à l’Assemblée] Vous avez fait adopter récemment, à la quasi-unanimité des groupes politiques, une proposition de résolution européenne à ce sujet. À bien des égards, le constat qu’elle pose est juste et, comme nous l’avons toujours dit, personne ne sort gagnant d’une guerre commerciale – les droits de douane sont un impôt, que les classes moyennes et populaires américaines, en loccurrence, devront acquitter.
Tout au long de la n
égociation entre la Commission européenne et les États-Unis, le gouvernement français a tenu une posture très ferme, invitant la Commission à brandir ses instruments de défense commerciale. L’accord trouvé le 21 août, dans les conditions dont chacun se souvient, n’est qu’une étape – la négociation se poursuit. Sous lautorité du premier ministre, le gouvernement continue de défendre lexemption dun certain nombre de produits  notamment les vins et les spiritueux – des droits de douane américains. Nous appelons la Commission à renforcer les mécanismes de suspension automatique des concessions tarifaires accordées aux États-Unis et à introduire une clause d’expiration de ces concessions.
Vous venez d’appeler l’Europe à accélérer pour défendre la souveraineté industrielle de notre continent. Sachons aussi nous réjouir lorsqu’elle le fait ! Cela a été le cas récemment, par deux fois. Le 7 octobre, la Commission européenne a proposé des mesures de protection très fortes sur la production d’acier européen : au-delà des quotas, les droits de douane seraient doublés et la quantité d’acier importée serait divisée par deux. Hier, elle a pris des mesures de sauvegarde sur les ferroalliages qui permettront de sauver 900 emplois et six usines dans notre pays. C’est le fruit de la mobilisation du président de la République et du gouvernement.

> Fidèle à son engagement en faveur de la liberté de la presse et d’un espace informationnel intègre, libre et régulé, mon ministère a contribué à la formation de plus de 2 000 journalistes partout dans le monde pour mieux contrer les manipulations de l’information et a appuyé la création de deux hubs, à Paris et Bucarest, destiné à accueillir une centaine de journalistes en exil. Nous poursuivrons notre action.

> Saviez-vous que la première mairie de France … c’est le Quai d’Orsay ?
C’était l’un des objets de mes échanges avec les maires, maires adjoints et parlementaires venus au ministère, en marge du Congrès des maires de France : avec plus de 500 000 actes d’état civil traités chaque année en un temps record pour les Français de l’étranger, le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères est de fait la plus grande mairie de France !
J’avais un deuxième message à porter à leur connaissance : à travers leurs jumelages, leurs échanges scolaires, leur implication dans la coopération décentralisée, les collectivités locales sont les premiers partenaires du Quai d’Orsay dans l’action internationale.
Maires et élus locaux, continuons de bâtir ensemble les services et les échanges qui répondront aux besoins des Français, où qu’ils vivent. Le Quai d’Orsay est votre partenaire, et la mairie des Français de l’étranger, c’est aussi un peu la vôtre.

 

Stéphanie Rist (ministre de la Santé, des Familles, de l’Autonomie et des Personnes handicapées)
> [Protection de l’enfance / Intervention à l’Assemblée] Concernant les difficultés structurelles de notre système de protection de l’enfance, le gouvernement en a conscience : malgré la grande implication des 130 000 professionnels, malgré la hausse continue des moyens que les départements y consacrent –
 ils s’élèvent désormais à 12 milliards deuros –, nous ne sommes collectivement toujours pas à la hauteur. Sur 400 000 enfants protégés, nombreux sont ceux qui attendent pour être placés, rencontrent des retards et des difficultés de scolarisation, connaissent des problèmes de santé, notamment de santé mentale. Certains sont insuffisamment protégés contre la prostitution et le proxénétisme.
Le projet de loi de finances pour 2026 prévoit une augmentation de 150 millions des moyens de l’État dédiés à cette politique. Vous le savez, 35 millions seront consacrés à l’application du décret « pouponnières », pris par ma prédécesseure Catherine Vautrin au mois de septembre pour améliorer le taux d’encadrement ; 10 millions sont destinés à renforcer les moyens de contractualisation entre l’État et les départements et 5 millions ont été mobilisés pour assurer la bonification du prêt de la Caisse des dépôts. Par ailleurs, je confirme que les expérimentations pour un parcours de soins coordonnés des enfants protégés seront bien généralisées à l’ensemble des enfants de l’ASE, qui seront ainsi mieux pris en charge. Ces efforts sont importants.
Ces efforts sont importants mais il nous faut aussi agir de manière structurelle. Au cours des vingt dernières années, et alors que la natalité baissait, le nombre d’enfants bénéficiaires de l’ASE a augmenté de 50 % –
 parmi eux, la part des enfants placés en établissement va croissant.

> [Protection de l’enfance / Intervention à l’Assemblée] situation des enfants sans domicile. C’est un sujet d’une tristesse extrême qui nous oblige collectivement parce qu’il touche à ce que notre République a de plus précieux : la protection de nos enfants.
Depuis 2017, avec le plan logement d’abord, le gouvernement a doublé le budget consacré à l’hébergement d’urgence pour atteindre plus de 3 milliards d’euros en 2025. Concrètement, l’an dernier, 27 696 personnes ont été prises en charge, dont 13 353 enfants. Mais le gouvernement ne se satisfait pas d’une solution qui ne viserait qu’à traiter l’urgence. Elle fragilise les parcours éducatifs et sociaux des plus jeunes. C’est pour cela que nous déployons, dès 2026, un plan d’1,2 million d’euros pour renforcer les équipes d’intervention sociale et recruter des coordinateurs dédiés au suivi des mineurs s’agissant de leur scolarisation, de la continuité éducative, de leur santé et de l’accès aux droits.
Madame la députée Garin, j’ai bien conscience de vous répondre avec des chiffres. Derrière ces chiffres, il y a un objectif clair : aucun enfant ne doit dormir à la rue dans notre pays.
Des drames existent encore. Malheureusement, je pense que nous n’aurons pas l’occasion d’aborder ce sujet en séance.
Je sais que vous êtes très investie sur cette question, votre département étant particulièrement concerné, et que vous avez déposé des amendements avec vos collègues du groupe Écologiste et social sur le sans-abrisme. Madame la députée, vous nous trouverez à vos côtés, car protéger nos enfants est l’un des fondements de notre pacte républicain.

> [Santé / Intervention au Sénat] Nous avons 612 services d'urgences. Oui, certains sont en difficulté, à cause principalement de la démographie médicale. À Caen, l'encadrement des internes a fait défaut pendant six mois. Les professionnels se sont donc organisés afin que les urgences ne soient pas fermées. Nous nous préparons aussi aux épidémies hivernales : il est toujours temps de se vacciner contre la grippe, pour aider nos services d'urgences à tenir.
Le financement des établissements de santé, c'est 112 milliards d'euros cette année, en hausse de 5 milliards. Nous avons amendé le PLFSS pour ajouter 850 millions d'euros supplémentaires, ce qui nous permettra de travailler sur le tarif hospitalier. Nouveauté : les établissements de santé auront leurs tarifs hospitaliers dès janvier. J'annoncerai en fin d'année les investissements pour les dix prochaines années.

> [Santé / Intervention au Sénat] Nous allons travailler ensemble le budget de la sécurité sociale dans les jours à venir et proposerons une réponse aux difficultés d'accès aux soins. Derrière ces chiffres, il y a des détresses, des angoisses.
L'article 21 bis du PLFSS comporte une mesure présentée par le Premier ministre : la labellisation de 5 000 maisons France Santé d'ici à 2027. Il s'agit de rendre visibles les organisations mises en place et d'accompagner et consolider les différentes structures, grâce à 150 millions d'euros. Nous voulons aussi créer autour des pharmacies encore en place des embryons de coopérations professionnelles, grâce à 50 000 euros par an en moyenne.

> [Médicaments / Intervention au Sénat] Le Président de la République a lancé en 2023 un plan de relocalisation de la production de médicaments essentiels. Une quarantaine de médicaments sont fabriqués dans notre pays, mais nous devons faire mieux.
Lors du récent sommet Choose France, j'ai rencontré la directrice d'UPSA, qui souhaite inscrire sur les boîtes de médicaments la mention « Fabriqué en France ». Mon ministère poursuivra les travaux en ce sens, en lien avec l'Anses.
Par ailleurs, le Comité économique des produits de santé peut désormais prendre en compte la localisation de la fabrication dans la fixation des prix ; cette prise en compte doit devenir systématique.
Enfin, notre souveraineté doit aussi s'envisager à l'échelle européenne. Choose France a débouché sur des pistes de travail, la France et l'Allemagne constituant sur ce sujet un binôme précurseur.

 

Amélie de Montchalin (ministre de l’Action et des Comptes publics)
> [Budget de la Sécurité sociale / Intervention au Sénat]
Depuis plusieurs mois, la France traverse une période d'incertitude dont nous mesurons les conséquences sur les investisseurs, la solidité de l'économie et l'unité de la nation.
Je sais qu'il existe au Parlement, et tout particulièrement au Sénat, une majorité de responsabilité pour trouver un compromis sur les textes financiers, comme cela a prévalu en février dernier, où le Sénat a joué un rôle décisif pour sortir de la crise.

Nous cherchons un compromis non pour le Gouvernement mais pour les Français et leur système de santé.
Dans le pays, il existe une majorité pour garantir une République sociale, quatre-vingts ans après qu'elle fut forgée par le Conseil national de la Résistance.
Ce texte est profondément parlementaire. Il résulte, pour la deuxième année consécutive, de la procédure de l'article 47-1 de la Constitution. L'Assemblée nationale a adopté sa partie recettes, mais l'examen de sa troisième partie n'a pu être fait dans les délais. Il est le fruit de 67 heures de débats à l'Assemblée nationale, le double de l'an dernier.
Le Gouvernement a soumis un texte exigeant, pour le redressement des comptes sociaux, s'inspirant des propositions de la majorité sénatoriale présentées par le Président et les rapporteurs généraux cet été au Premier ministre de l'époque.
Le Gouvernement a choisi d'avoir confiance dans la responsabilité du Parlement, dans toutes ses composantes, pour que le texte soit amendé, rééquilibré et voté. Le Gouvernement n'a donc procédé à aucun tri parmi les plus de 300 amendements votés par l'Assemblée nationale, dans un esprit de transparence et de respect du travail parlementaire.
Cela explique que plusieurs dispositions ne correspondent pas aux intentions du Gouvernement, notamment les nouvelles mesures d'exonération, alors que le Gouvernement cherche à réduire les niches fiscales et sociales qui ne fonctionnent pas.
Vous avez entre les mains la possibilité d'un compromis, surtout sur ce PLFSS.

Nous sommes à dix-huit mois d'une élection présidentielle, où il est normal que des projets très différents s'affrontent. Mais les Français attendent de nous que 2026 ne devienne pas un saut dans l'inconnu dans ce qu'ils ont de plus précieux : leur santé, leur protection, leur retraite.
Le PLFSS 2026 ne renverse pas la table. Il prépare le terrain pour que les forces politiques puissent débattre en 2027. Notre méthode : le Gouvernement se place au service du Parlement.
Dans cet esprit, le Gouvernement a renoncé à user de l'article 49.3 de la Constitution. Nous souhaitons que les débats aillent à leur terme et que le Parlement ait le dernier mot. Nous voulons un débat loyal, à la recherche d'un compromis. Chacun connaît l'exigence, la précision juridique et la capacité à améliorer les textes financiers du Sénat.
Je salue les travaux de la commission des affaires sociales dans des délais exceptionnellement contraints.
Nous voulons un dialogue et une méthode fondée sur la responsabilité collective. Ne feignons pas d'ignorer la contrainte sur les dépenses sociales. Je remercie la commission de son
rapport très clair sur cette réalité. Regardons la situation en face et construisons un compromis durable, réaliste et sincère.
Le déficit de la sécurité sociale était prévu à 23 milliards d'euros en 2025, contre 15 milliards en 2024 et 11 milliards en 2023. Moins de deux ans après la dernière reprise des déficits par la Cades, nous avons reconstitué une dette sociale qui devrait être de 65 milliards d'euros fin 2025 et de 83 milliards d'euros en 2026, avant toute dégradation du déficit.
Ne soyons pas fatalistes : ces chiffres illustrent l'exigence du moment. Car le redressement est possible !
Pour une fois, en 2025, nous avons tenu l'objectif de déficit. Certes, à 5,4 %, ce n'est pas glorieux. Mais le Gouvernement a respecté les choix parlementaires. De nouveau, pour la première fois depuis la crise sanitaire, l'Ondam a été respecté.
Mais sans modification, le déficit de la sécurité sociale atteindrait 29 milliards d'euros l'an prochain et 34 milliards d'euros en 2029. Les dépenses sociales ne peuvent progresser plus que la croissance nationale. On risque d'avoir un Ondam à 9 % du PIB en 2025 et à 20 % dans quinze ans. Il doit rester à 8,8 % du PIB comme en 2024. Stabilisons-le, dans une démarche responsable et atteignable.
Nous devons dire la réalité : augmenter les recettes et laisser filer les dépenses serait irresponsable. Qui en paierait le prix ? Nos enfants et nos petits-enfants.
Je sais que la trajectoire suscitait des interrogations à l'Assemblée nationale. Beaucoup de mesures d'économie ont été rejetées.
Dans notre projet initial, nous prévoyions une augmentation de,1,6 %, soit 11 milliards d'euros, pour notre politique sociale en 2026. Avec 5 milliards d'euros pour la branche maladie, 500 millions pour la branche accidents du travail et maladies professionnelles (AT-MP), 4 milliards pour la branche vieillesse et 1,5 milliard pour la branche autonomie, ce n'est pas l'austérité que certains décrivent !
L'Assemblée nationale a porté cet effort à 2,3 %, notamment à cause du relèvement de l'Ondam de 1,6 à 2 %. Toutefois, lorsque nous neutralisons les mesures de transfert et les aides complémentaires versées aux assurés, cette hausse est désormais de 3,3 %, soit le double de l'inflation prévue en 2026.

> [Budget / Intervention à l’Assemblée] Ainsi que l’affirme le gouverneur de la Banque de France, si nous stabilisons la dépense publique en volume, c’est-à-dire si la dépense totale n’augmente qu’à la même vitesse que l’inflation, alors en 2029, le déficit sera contenu à 3 % du PIB. Je parle ici de la dépense totale, c’est-à-dire des dépenses de santé, de la sécurité sociale, de celles des collectivités et de l’État. Cela signifie que nous ne devons augmenter la dépense publique totale que du niveau de l’inflation. Chacun doit donc vivre avec la même somme que l’année passée augmentée de l’inflation. Voilà la boussole qui nous est donnée par le gouverneur de la Banque de France, et ce point de repère montre que nous pouvons y arriver sans passer par une austérité massive, telle que celle qu’ont connue la Grèce, l’Italie ou le Portugal. Il est très important de le rappeler dans les débats.
Si nous admettons que la dépense publique totale ne peut augmenter que dans la mesure de l’inflation chaque année, comment répartissons-nous l’effort ?
Vous le savez, monsieur Tanguy, je n’ai ni pensé ni écrit le projet de loi de finances pour 2025, je n’ai eu qu’à l’exécuter. Il a été préparé par le gouvernement de Michel Barnier ; puis il y a eu quelques ajustements assez mineurs –
 sauf un, jy reviendrai – à larrivée du premier ministre François Bayrou. Je nai donc fait que lexécuter.
En revanche, j
ai travaillé sur le projet de loi de finances pour 2026. Notre idée, pour tenir lobjectif dune absence daugmentation en volume, est dabord de ne pas augmenter le budget de l’État en valeur. L’État s’impose donc de ne pas dépenser plus que l’inflation ni que la croissance. Ensuite, nous voulons ne pas augmenter en volume le budget des collectivités. Enfin, nous voulons que le budget de la sécurité sociale mesuré en part du PIB reste stable : nous proposons donc d’en réviser le montant en fonction de la croissance et de l’inflation.
Si nous tenions ces trois principes pendant trois ans, alors le déficit serait contenu à 3 % du PIB en 2029. Voilà quelle est notre règle de dépense.
Pour que l’État parvienne à ne pas augmenter son budget en valeur, il faut que toutes les dépenses autres que la défense baissent. C’est ce que nous proposons dans le projet de loi de finances pour 2026, où nous prévoyons une baisse de 1,5 milliard sur le budget des ministères hors défense. C’est également, je dois vous le dire, ce qui s’est passé en 2025, où les crédits ministériels hors défense ont baissé de 4,1 milliards.
Voilà ce qui est paradoxal : les budgets qui sont sous ma tutelle directe de ministre des comptes publics, avec le premier ministre, c’est-à-dire ceux des ministères –
 si on excepte le ministère de la défense – et des opérateurs, ont baissé de 4,1 milliards en 2025, et nous proposons une nouvelle baisse de 1,5 milliard en 2026. Vous faites néanmoins remarquer que, si nous avions maintenu la dépense publique sans aucune augmentation en volume, nous naurions pas 45 milliards daugmentation des dépenses publiques.
D’où viennent-ils ? Si vous décomposez cette somme, vous constaterez que plus de la moitié s’explique par l’augmentation du budget de la sécurité sociale : En effet, il a été acté, dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2025, que nous acceptions que l’objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam) augmente de 3,4 % alors que la croissance nominale du pays s’élevait à 1,7 % –
 0,7 % de croissance du PIB et 1 % dinflation. En 2025, il a donc été admis par tout cet hémicycle, dans le texte issu de la commission mixte paritaire, adopté ensuite par 49.3, sans qu’il y ait censure, que la dépense de santé augmenterait deux fois plus vite que la croissance. (…)
Néanmoins je répète qu’il a été acté que les dépenses de santé augmenteraient deux fois plus vite que la croissance du PIB.
Ce qui tire la dépense aujourd’hui, c’est donc d’abord la hausse des retraites et l’augmentation des dépenses de l’assurance maladie ; c’est aussi la hausse d’une partie des dépenses de fonctionnement des collectivités dont la croissance, préalablement forte, a ralenti en 2025 ; enfin, dans le périmètre de l’État, c’est la charge des intérêts de la dette et les dépenses du ministère de la défense. Voilà quels sont les faits.
Une fois qu’ils sont posés –
 puis je marrêterai dans mon explication – nous devons prendre en considération le fait que, dans le projet de loi de finances pour 2026, si nous avons jusqu’à présent beaucoup parlé d’impôts – et nous continuerons une fois que le projet de loi de finances de fin de gestion pour 2025 sera, je lespère, adopté –, en ce qui concerne les dépenses de retraite et les dépenses de santé, qui sont celles qui connaissent les plus fortes augmentations  elles se comptent en milliards deuros –, il ny a pas de consensus pour les réduire. Il faut en être conscient.

 

Aurore Bergé (ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations)

● Autres ministres
Monique Barbut (ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité et des Négociations internationales sur le climat et la nature

>
Le combat pour le climat ne se gagnera qu’avec l’engagement des citoyens: c’est pourquoi garantir à toutes et tous une information fiable et fondée sur la science est essentiel pour maintenir la mobilisation collective et réussir la transition écologique.

 

Gérald Darmanin (garde des sceaux, ministre de la Justice)
> À Marseille, les événements graves des derniers jours marquent un point de bascule. Avec le ministre de l’Intérieur, nous avons réuni les autorités judiciaires et les forces de sécurité intérieures des Bouches-du-Rhône pour intensifier le travail coordonné des différents services de l’État dans la lutte que nous allons continuer à mener sans relâche contre le narcotrafic.

> Poursuite des transferts de détenus vers la seconde prison de haute sécurité de Condé-sur-Sarthe, moins de 4 mois après la création de la première à Vendin-le-Vieil. Une dizaine de détenus particulièrement dangereux y ont été incarcérés cette nuit, après un transfert dans des conditions de sécurité exceptionnelles. Respect aux agents pénitentiaires et aux forces de l’ordre mobilisés pour leur grand professionnalisme. Une partie de notre sécurité collective se joue dans nos prisons. Les Français le savent, et je les remercie de leur soutien.

> Une très grande avancée ! Bien mal acquis ne profitant jamais, nous avons inscrit dans la loi la possibilité pour les collectivités locales de voir des biens immobiliers confisqués à des criminels leur être mis à disposition. Le décret paru ce matin rend cette mesure effective à partir d’aujourd’hui. Les élus locaux, partenaires essentiels dans ce combat, sont ainsi pleinement bénéficiaires de la lutte contre la délinquance que nous menons conjointement au quotidien.

> J’ai effectué un déplacement de 2 jours aux Emirats Arabes Unis, consacré à la lutte contre le narcotrafic. Avec les Emirats Arabes Unis, la France fait de la lutte contre le narcotrafic une priorité. Face à la politique déterminée que nous menons depuis plusieurs années, de nombreuses têtes de réseaux se sont exilées à l'étranger pour y couler des jours heureux et jouir tranquillement de l’argent de la drogue. C’était le cas à Dubai. C'est pour mettre fin à cette situation inacceptable quoi nous oeuvrons avec nos amis émiriens. Alors qu’aucune extradition de narcocrimel n’avait eu lieu depuis 2020, dès mon arrivée au ministère de la Justice, je me suis rendu une première fois à Abu Dhabi pour renforcer notre coopération judiciaire. Notre engagement réciproque a porté ses fruits : depuis le début de l’année, 14 grands narcotrafiquants ont été interpellés puis extradés vers la France pour y être incarcérés (notamment dans les prisons de haute sécurité que nous avons créées) et jugés. Aujourd’hui et hier, aux côtés du prince héritier, du vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, du ministre de la Justice et du chef de l’Agence anti-blanchiment des Emirats, nous sommes convenus d’aller plus loin : Tout d’abord, en poursuivant et en accélérant les extraditions. À ce titre, j’ai transmis à mes homologues une liste de narcotrafiquants très dangereux dont nous souhaitons l’interpellation et l’extradition, pour qu’ils répondent de leurs actes devant la Justice française et payent leur dette aux victimes et aux Français. Il en reste une quinzaine particulièrement signalés à extrader. Ensuite, en les tapant au portefeuille au niveau international. Il est incompréhensible que des narcotrafiquants qui se sont constitués un patrimoine par la drogue puissent en bénéficier encore aujourd’hui. Leurs biens, très luxueux, doivent être saisis et vendus, avant même leur condamnation, comme la loi le permet. C’est pourquoi j’ai transmis une liste de plusieurs dizaines de millions d’euros de patrimoine aux autorités émiriennes pour qu'elles puissent geler les avoirs criminels colossaux des narcotrafiquants à Dubai, en particulier des appartements et des villas de luxe achetés en cash ou en cryptomonnaies. Pour la première fois, les Emirats ont accepté de saisir une quarantaine d’appartements. C’est une grande victoire. En tant que ministre de l’Intérieur, la lutte contre le narcotrafic et la criminalité organisée était déjà ma priorité. Cette action s’est poursuivie au ministère de la Justice, dans un cadre national : renforcement des capacités et moyens des forces de l’ordre pour lutter contre le narcotrafic, opérations « Place nette », amende forfaitaire délictuelle (AFD) pour les consommateurs de drogues, loi narcotrafic, création des prisons de haute sécurité, instauration du Parquet national anti criminalité organisée (PNACO). Mais aussi à l'international, par des coopérations étroites avec des pays où se réfugient les narcotrafiquants. Et où ils profitent de façon choquante du fruit de leurs trafics. C’était l’objet de ma visite de deux jours aux Emirats Arabes Unis, la quatrième depuis Beauvau. Car il s'agit là d'un combat qui nécessite de ne rien lâcher. La sécurité en France se joue aussi aux Emirats. Merci à nos amis émiriens pour ce travail mené ensemble, avec détermination, qui va se prolonger. On ne lâchera pas.

 

Serge Papin (ministre des Petites et moyennes entreprises, du Commerce, de l’Artisanat, du Tourisme et du Pouvoir d’achat)
> 12 fédérations et plus d’une centaine d’entreprises se joignent à la bataille contre Shein.
Avec mes collègues du Gouvernement, nous avions saisi la Justice pour des produits illicites vendus par Shein.
Aujourd’hui, ce n’est plus seulement l’État qui agit, ce sont 12 fédérations et plus d'une centaine de professionnels qui exigent que Shein répare les dégâts causés par ses pratiques de concurrence déloyale.
Ces procédures montrent une chose simple : certaines plateformes cassent les prix en piétinant nos règles. C’est du dumping, et ça fausse tout le marché, détruit nos commerces et trompe les consommateurs.
Cette action collective est une très bonne nouvelle. Elle prouve que la filière ne se laissera plus faire.
Je les soutiens.

> Plus de 30 milliards d’euros d’investissements ont été engagés en France dont 9 milliards entièrement nouveaux. Ces investissements concernent l’ensemble de nos filières nationales.
Dans la pharmaceutique, dans la tech, dans l’artisanat, c’est 151 projets qui profitent directement à nos TPE, PME, artisans et commerces !

 

Rachida Dati (ministre de la Culture)
> [Intervention à l’Assemblée] toutes les chaînes de télévision, privées comme publiques, sont soumises à une exigence de pluralisme dans leurs programmes. Toutefois, une exigence supplémentaire s’impose à l’audiovisuel public, c’est celle de l’impartialité. C’est tout le sens de la réforme de l’audiovisuel public que j’ai souhaité porter, au travers de la proposition de loi présentée par le sénateur Laurent Lafon. Ce texte a été renvoyé à l’Assemblée en deuxième lecture.
Certains groupes privés ont pu considérer que l’exigence d’impartialité n’était pas remplie et l’ont fait savoir sur leurs antennes. Les présidentes de France Télévisions et de Radio France ont estimé que ce traitement relevait du dénigrement et ont souhaité assigner les médias du groupe Bolloré devant le tribunal de commerce.
Vous m’avez demandé si j’avais été informée de cette démarche : en aucun cas, celle-ci n’a été concertée, et encore moins approuvée, par les tutelles. En l’état du droit, elles étaient libres de s’engager dans cette voie. Mais selon l’usage républicain, et par respect pour l’engagement des deniers publics dans cette procédure, elles auraient dû informer les tutelles.
Plus largement, la réflexion sur le sens de l’impartialité du service public et sa mise en œuvre est pleinement légitime. C’est un débat que nous devons avoir. Ce sujet mérite largement mieux que la voie détournée de la judiciarisation.

 

Françoise Gatel (ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation)
> Il faut faciliter et permettre au lieu d’interdire et d’obliger. Je prendrai l’exemple de l’application de la loi « littoral » à Ouessant. Nous sommes tous d’accord pour protéger le littoral, mais la loi ne doit pas contrevenir à la possibilité, laissée à un agriculteur de l’île, d’y installer une étable, surtout au moment où la municipalité veut y favoriser le circuit court, sans quoi nous serions face à un léger problème. Il nous faut donc simplifier, alléger, et préciser qui fait quoi. La liberté d’agir va de pair avec la responsabilité. L’acte de décentralisation promis par le premier ministre, nous le construirons avec l’ensemble des acteurs : les élus municipaux, départementaux, régionaux, et aussi avec vous, les parlementaires, si vous en êtes d’accord. Nous disposons d’une pléthore de rapports à ce sujet. Nous savons ce que nous pouvons faire ; faisons-le.
Enfin, concernant la simplification, moi qui ai été maire et sénatrice, je sais que nous sommes tous touchés par le mal de l’inflation normative. Nous croyons bien faire en cherchant à résoudre les difficultés du maire, alors qu’il nous suffirait de lui faire confiance. Les maires sont aussi capables que nous de décider comment agir. Alors faisons-leur confiance, et soyons conscients que nous sommes tous responsables et coupables de la surenchère normative. C’est donc une invitation à agir.

 

Philippe Baptiste (ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Espace)
> [Politique spatiale / Intervention au Sénat]
Le spatial est essentiel à notre autonomie stratégique ; c'est aussi un pilier de notre défense et un domaine essentiel pour la science.
Notre stratégie spatiale nationale réaffirme notre ambition de rester dans la course, grâce à nos capacités concrètes - Ariane 6, le Centre national d'études spatiales (Cnes), nos satellitiers, équipementiers et start-up.
L'Europe doit se penser comme une puissance spatiale, dotée d'un modèle ambitieux et appuyée sur la préférence européenne pour soutenir ses industriels.
Il est un peu tôt pour répondre sur la conférence ministérielle de l'ESA : vous avez cité des chiffres, mais aucune annonce officielle n'a encore été faite.
La politique spatiale française ne se réduit toutefois pas à l'ESA. Sachez que l'Union européenne va investir des dizaines de milliards d'euros sur 2028-2032. Nous avons aussi une politique nationale de défense, ainsi que des coopérations bilatérales avec de grandes puissances spatiales comme l'Inde et le Japon. Le Président de la République a annoncé 16 milliards d'euros d'ici à 2030 pour le spatial civil.

 

Vincent Jeanbrun (ministre de la Ville et du Logement)
> [Intervention à l’Assemblée] Une question essentielle : celle des moyens des maires pour agir face à la terrible crise du logement. Vous m’interrogez sur leur capacité à peser dans les attributions de logements sociaux et à faire en sorte que leurs concitoyens vivent dans des quartiers sûrs.
Je veux vous rassurer : c’est bien la volonté du gouvernement que de permettre à chaque Français de trouver un logement conforme à ses attentes, de donner aux maires les moyens de peser dans les attributions et de faire en sorte que tous les Français vivent dans des quartiers sûrs, mixtes et rénovés.
J’étais ce matin au congrès des maires et nous le constatons trop souvent : nombre de projets de production ou de rénovation de logements –
 quils soient sociaux ou privés – se trouvent bloqués par des complexités administratives redoutables. Cest pourquoi nous pousserons les feux pour produire un véritable choc de simplification. Permettez-moi de rêver à un Notre-dame du logement, à des Jeux olympiques de la construction – ils seraient bienvenus dans notre pays !
Personne ne connaît mieux que le maire l’équilibre subtil nécessaire pour conserver une mixité harmonieuse dans les quartiers. C’est la raison pour laquelle, avec le premier ministre, nous souhaitons que la politique du logement et de l’habitat se décide au plus près des élus locaux ; nous souhaitons faire en sorte que les maires aient un véritable pouvoir d’attribution dans les logements sociaux. C’est la clé et c’est ce qu’attendent les élus.
Enfin, pour ce qui est de la sécurité et de la tranquillité, vous avez raison de rappeler que les 5 à 6 millions de Français qui vivent dans les quartiers respectent les règles, les lois et font honneur à la République. Nous devons les protéger contre les quelques-uns qui pourrissent leur vie et mettent en péril leur sécurité. Nous nous battrons pour cela !

 

Sébastien Martin (ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle, énergétique et numérique chargé de l’Industrie)
> [Intervention à l’Assemblée] Vous l’avez dit, monsieur le député, le monde a changé ; au niveau européen, sous l’impulsion de notre pays, les choses changent également. Lorsque la surproduction d’acier asiatique représente cinq fois le marché européen, il est nécessaire –
 cest ce qua obtenu la France – que des clauses de sauvegarde protègent notre industrie européenne. Jean-Noël Barrot le rappelait hier, limpulsion du gouvernement français a de même été décisive en matière de ferroalliages ; je tiens à rappeler la mobilisation sur ces sujets de Virginie Duby-Muller, Émilie Bonnivard, Marie-Noëlle Battistel, Olga Givernet, hier encore au téléphone avec mes équipes.
Il faut se protéger ; il faut aussi faire ce que font les autres continents, c’est-à-dire instaurer une préférence européenne, avoir une part de contenu local. Si nous affirmons bien évidemment la possibilité d’ajustements, il doit y avoir en face, je le répète, un contenu local, une valeur ajoutée forte de nos produits, un accès au soutien public, aux subventions, favorisé. En outre, vous l’avez évoqué, il faut aux entreprises une trajectoire budgétaire et fiscale lisible.
Nous avons décidé de reprendre la baisse de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE). Ceux qui hurlent à droite ou à gauche, à l’extrême droite, à l’extrême gauche, auraient mieux fait de ne pas s’associer pour faire peser sur nos entreprises 34 milliards d’impôts supplémentaires ! Lorsque je les entends parler d’énergie, je me souviens –
 nest-ce pas, cher Roland Lescure ? – quen 2017 Mme Le Pen déclarait le nucléaire une énergie dangereuse. Sagissant de défendre lindustrie française et européenne, la constance se trouve sur nos bancs, certainement pas aux extrêmes 

 

Anne Le Henaff (ministre déléguée auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle, énergétique et numérique chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique)
> [Intervention au Sénat]
Il y a cinq jours, l'Urssaf a signalé une fuite de données concernant environ 1,2 million d'employeurs. L'attaquant aurait compromis un compte employeur et profité d'une vulnérabilité, corrigée depuis lors. La Cnil a été avertie, le parquet de Paris saisi. Nous présenterons de plus amples explications lorsque l'enquête sera achevée.
Il est indispensable de renforcer la cyberprotection de la nation : c'est le sens de l'actualisation en cours de notre stratégie nationale cyber. Il s'agit notamment de mieux protéger les données sensibles et de sensibiliser les utilisateurs.
Soyons clairs : aucune entité, publique ou privée, ne saurait se soustraire aux exigences de cybersécurité. Le texte transposant la directive NIS 2 est en cours d'examen à l'Assemblée nationale.
Nous devons aussi agir en Européens : hier, le sommet franco-allemand sur la souveraineté numérique a fait apparaître notre convergence pour une révision du Cybersecurity Act.

 

Benjamin Haddad (ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères chargé de l’Europe)
> Non, on ne doit pas sortir de l’Europe. Regardez ceux qui s’y sont essayés, comme le Royaume-Uni. Est-ce qu’ils sont plus riches ? Non ! Est-ce qu’ils sont même plus libres de leur destin ? Non, parce que sur des sujets aussi complexes comme la lutte contre l’immigration illégale, la maîtrise des frontières extérieures, on a besoin de coopération. Il y a plus d’immigration illégale aujourd’hui au Royaume-Uni. Et parce qu’on a accès au marché intérieur et parce qu’on peut se protéger. Vous savez, hier, l’Union européenne, sous l’impulsion de la France, a adopté des mesures de protection pour ce qu’on appelle les ferroalliages - ce sont des métaux qu’on utilise dans l’industrie - parce qu’on a des surcapacités chinoises qui sont subventionnées, c’est de la concurrence déloyale, qui sont déversées dans nos marchés à des prix plus faibles, et donc, qui peuvent mettre en danger nos usines, les jobs dans nos industries. Eh bien, on a mis ce qu’on appelle une clause de sauvegarde pour se protéger.

> On se bat pour réduire la bureaucratie, pour simplifier les règles de l’Union européenne. Quand je parle à nos agriculteurs ou aux patrons de PME, trop souvent, alors que pourtant, ils sont exportateurs en Europe, ils profitent aussi du marché intérieur, mais ils nous disent, « c’est trop de bureaucratie, c’est trop de contraintes ». C’est pour ça qu’on s’est battus pour simplifier, par exemple, hier, le Président de la République en parlait à Berlin avec le chancelier Merz, des règles comme la CSRD ou le devoir de vigilance. On a réveillé réduit drastiquement le nombre d’indicateurs, on a exclu un grand nombre de PME de l’application de ces normes, parce que le but, ce n’est pas de rajouter de la contrainte. L’Europe doit être un espace de protection, aussi de liberté, d’innovation, de croissance et non pas de règles.

> L’automobile, c’est un bon exemple. On s’est doté d’objectifs qui est la fin de vente de véhicules thermiques neufs d’ici 2035. Ça, c’est dans notre intérêt. C’est dans notre intérêt pour réduire aussi pour réduire nos dépendances aux hydrocarbures étrangers. (…)
On doit mettre du pragmatisme et du bon sens dans la façon dont on atteint ces objectifs. C’est pour ça, par exemple, que la France, avec ses partenaires, a demandé la suspension des amendes qui s’appliquaient aux constructeurs automobiles, simplement parce que la demande pour les véhicules électriques avait chuté, alors que ces constructeurs ont fait les investissements. Et ils nous demandent d’ailleurs de continuer dans cette trajectoire. De la même façon, on a dit, « maintenant, on fait de la préférence européenne ». C’est-à-dire qu’on va favoriser le contenu fabriqué en Europe pour nos constructeurs. Donc vous voyez, c’est cet équilibre où d’un côté, on a intérêt pour notre souveraineté, pour notre compétitivité, à moins dépendre du monde extérieur et à soutenir nos industriels, mais il faut le faire avec pragmatisme, les accompagner, plutôt que par la contrainte. C’est ce qu’on porte aujourd’hui. Mais ceux qui voudraient sortir de ça, quand Jordan Bardella dit « il faut sortir du Green Deal, il faut remettre en cause l’horizon 2035 », fondamentalement, qu’est-ce qu’il nous dit ? Il nous dit « il faut se remettre à importer du gaz et du pétrole russe ». Il faut se remettre dans la main d’acteurs extérieurs qui sont souvent des prédateurs, qui ont utilisé aussi ces relations comme des leviers d’influence, comme des moyens de pression géopolitiques. Et ça, on ne le souhaite pas.

> Tous les sept ans, les États membres de l’Union européenne se mettent d’accord sur un budget de sept ans, qu’on appelle le cadre financier pluriannuel, qui est le budget de l’Union européenne, qui est aussi d’ailleurs validé par les parlements nationaux. C’était le cas en France en 2021. Et tous les ans, on envoie une contribution, il y a des moments où elle diminue, il y a des moments où elle augmente. Là, on est en fin de cycle, et donc on a un rattrapage sur, par exemple, les fonds de cohésion, qui fait que ça augmente pour un certain nombre de pays européens. C’était une trajectoire qui était prévisible. Mais la France, je le dis aussi, est le premier bénéficiaire des fonds européens.

> Nos agriculteurs, c’est 9,5 milliards d’euros dans la politique agricole commune par an.

> Sur le Mercosur. Nous, on se bat tous les jours avec nos partenaires pour faire entendre la voix de nos agriculteurs. On l’a dit, l’accord qui a été signé par la Commission européenne avec le Mercosur, il est inacceptable en l’état. Précisément parce qu’il nous met face à une concurrence déloyale. (…)
Nous, on a demandé trois choses très claires pour protéger nos secteurs. Un, une clause de sauvegarde. C’est un frein. Si vous dites, « il y a trop d’importations qui viennent déstabiliser une filière sur un produit sensible, on arrête ». La Commission européenne, là-dessus, a entendu notre proposition, a proposé une clause de sauvegarde qui est beaucoup plus opérante. Deuxièmement, on demande des clauses miroirs. C’est-à-dire, on ne laisse pas rentrer en Europe des produits qui sont fabriqués avec des pesticides ou des additifs alimentaires qui sont interdits en Europe. Et troisièmement, des forces de contrôle. Pourquoi je dis ça ? Parce que les autres, il faut sortir de la naïveté. Les Chinois, les Américains font du commerce aussi, mais ils peuvent aller contrôler les produits qui sont importés, parfois même dans les pays exportateurs. Nous, c’est ce qu’on demande aujourd’hui.

> Fondamentalement, c’est une Europe qui se protège, qui protège ses secteurs, qui reste ouverte, mais qui se donne les moyens d’assurer une concurrence loyale et équitable pour protéger tous ses secteurs. C’est ça, la voix que la France prend en Europe.

 

► Assemblée nationale 
Yaël Braun-Pivet (présidente) 

> [Discussion du Budget à l’Assemblée] Il y a une présence accrue des députés dans l’Hémicycle et un nombre d’heures de débats qui a explosé au regard des années précédentes. Surtout, ces discussions ne sont pas vaines car on voit émerger une culture du compromis, notamment sur le projet de loi   de financement de la Sécurité sociale.
Mais j’aimerais que nous allions plus loin car nos règles de fonctionnement empêchent aujourd’hui cette culture de s’épanouir pleinement. La volonté politique est là, mais la tuyauterie juridique bloque. Je pense notamment à l’incompatibilité entre les délais constitutionnels contraints et le nombre croissant d’amendements qui ne nous permet pas d’aboutir à un vote, ou encore au manque de vision globale sur le budget, dû à la manière même dont on l’examine. Il faudrait modifier un certain nombre de nos pratiques

> Il faut rééquilibrer les relations entre Paris et le reste du pays. Pour cela, je propose de bâtir une République coopérative. Le cap : passer de l’État-gérant à l’État-garant. Renforcer l’État en le recentrant. Faire confiance aux collectivités. Consolider et clarifier leurs compétences. C’est le pacte d’une décentralisation lisible et assumée : plus de liberté pour agir, plus de coresponsabilité pour réussir et plus d'engagement pour unir.

> [Discours d’ouverture de la conférence Emploi et Handicap] En cette 29ème semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées, c’est un plaisir pour moi d’accueillir cette conférence consacrée à l’emploi et au handicap. Outre la participation de l’Assemblée nationale à la 8ème édition du DuoDay ce jeudi, il m’a semblé indispensable d’organiser ce temps de réflexion et d’échanges autour d’acteurs institutionnels, associatifs et professionnels.
Ainsi que vous le savez, l’année 2025 marque en effet le 20ème anniversaire de la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes en situation de handicap. Si le législateur n’a fort heureusement pas attendu les années 2000 pour s’intéresser aux personnes handicapées, ce texte constitue aujourd’hui encore un marqueur fort de l’engagement de la puissance publique en leur faveur.
Et pour cause, les politiques publiques du handicap partent de loin : en 1909, les « classes de perfectionnement » à destination des enfants en situation de handicap visaient à prendre en charge (je cite) « les anormaux d’école afin que ceux-ci ne tombent pas dans la délinquance ».
Par la suite, si la Première Guerre mondiale et le retour à la vie civile des soldats mutilés poussent la puissance publique à adopter des textes permettant réparation et insertion, les personnes handicapées demeurent alors réduites à leur seule force productive.
Dans les années 1970, la situation commence à évoluer, lentement mais sûrement, vers une véritable politique publique du handicap, avec la remise du rapport Bloch-Lainé, intitulé « Étude du problème général de l’inadaptation des personnes handicapées ».
L’approche utilitariste apparait ici clairement : l’emploi du terme « problème » associé à celui « d’inadaptation » indique que ce sont aux personnes en situation de handicap de s’adapter à la société dans laquelle elles évoluent, et non l’inverse.
Malgré des motivations discutables, ces recommandations ont donné naissance à deux grandes lois en 1975, dont l’une a procédé à la création de l’allocation aux adultes handicapés (AAH), récemment déconjugalisée et qui existe toujours aujourd’hui. Citons également la création de l’Agefiph (Association nationale pour la gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées) et l’obligation pour les entreprises de recruter au moins 6% de travailleurs handicapés en 1987 ; ou encore la loi de 1990 visant à lutter contre les discriminations à l’endroit des personnes en situation de handicap.
En 2002, le Président Chirac prend un engagement qui marquera un tournant : celui de faire de l’insertion des personnes en situation de handicap un chantier prioritaire de son quinquennat. Deux ans plus tard, en 2004, la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) est créée, préfigurant la création en 2020, cette fois-ci sous l’impulsion du Président Macron et de sa majorité, de la 5ème branche de la sécurité sociale.
Mais revenons-en à la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances.
Une loi d’une ampleur inédite, puisqu’elle embrasse l’ensemble de la politique publique du handicap : création d’un guichet unique avec les MDPH (Maison départementale des personnes handicapées), refonte du droit à la compensation, renforcement de l’inclusion en milieu scolaire et dans le supérieur, démultiplication des obligations d’accessibilité avec une prise en compte de l’ensemble de l’environnement des personnes handicapées.
Dans la forme comme sur le fond, l’on assiste donc à un renversement salutaire de la logique qui prévalait jusqu’alors : ce n’est pas aux personnes en situation de handicap de s’adapter à la société dans laquelle elles évoluent, mais c’est bien à cette société de leur proposer un cadre adapté à leur situation individuelle, quelle qu’elle soit.
Alors, 20 ans après, quel bilan pour cette loi singulière et ambitieuse ?
Rappelons que le Parlement ne fait pas que voter la loi, il a également la charge, toute aussi importante, d’en évaluer la bonne exécution. Cette prérogative, tant le Sénat – avec la mission menée par Chantal Deseyne, Marie-Pierre Richer et Corinne Féret – que l’Assemblée nationale en ont récemment fait usage.
Je tiens à cet égard à saluer le remarquable travail réalisé par Christine Le Nabour et Sébastien Peytavie, co-rapporteurs de la mission d’évaluation réalisée par la commission des affaires sociales de l’Assemblée. Remarquable, mais aussi légitimement critique : si des progrès ont été effectués en matière d’accessibilité et d’inclusion, ceux-ci demeurent largement insuffisants au regard des objectifs fixés.
Pour illustrer ce bilan mitigé, je ne citerai que deux chiffres qui concernent directement cette conférence : « 2 » et « 3 ».
« 2 » qui correspond pratiquement au ratio entre le taux de chômage des personnes handicapées par rapport à l’ensemble de la population active (12% pour les premières contre 7,3% pour la seconde).
« 3 » comme le chiffre par lequel il faut multiplier les risques d’être victime d’une discrimination au travail lorsqu’on est en situation de handicap.
Des situations insupportables, mais que la seule indignation ne suffira jamais à effacer, pas plus qu’une inflation législative qui constitue le plus souvent un effet de manche plutôt qu’une solution effective aux problématiques en présence.
C’est à cet égard que je n’ai de cesse, en cette manière comme dans d’autres, de mettre en lumière l’excellent travail d’évaluation et de contrôle produit par notre institution, et d’inviter le Gouvernement à s’en saisir afin de mettre tout simplement en œuvre l’expression de la volonté générale.
Notre conférence d’aujourd’hui n’a pas d’autre but que celui-ci. Et je sais pouvoir compter sur l’engagement de Christine Le Nabour, de Sébastien Peytavie, et de tous les parlementaires qui œuvrent en faveur des politiques publiques du handicap pour faire des recommandations qu’ils formulent une réalité.

 

► Partis politiques 
● Renaissance 
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
> Régulation des écrans et des réseaux sociaux chez les adolescents
Protégeons nos enfants : bâtissons ensemble une bulle de protection de la jeunesse.
Nos enfants et adolescents passent en moyenne entre 3 et 5 heures par jour sur les écrans. C’est une catastrophe sanitaire et éducative en puissance. C’est l’épanouissement et l’avenir de notre jeunesse qui est menacé.
Pour y faire face, Gabriel Attal propose une série de mesures fortes et concrètes :
- Interdiction des réseaux sociaux avant 15 ans ;
- Couvre-feu numérique : fermeture des réseaux sociaux de 22h à 8h pour les 15-18 ans ;
- Limitation forte de la durée d’utilisation quotidienne des réseaux sociaux pour les mineurs ;
- Passage des réseaux sociaux en noir et blanc après 30 minutes consécutives ;
- Entretiens d’évaluation pour détecter une éventuelle addiction à l’entrée du collège et un à l’entrée au lycée ;
- Création d’un « addict-score » (sur le modèle du nutriscore) pour évaluer la dangerosité des réseaux ;
- Obligation pour les plateformes de verser 2% de leurs revenus à un fonds dédié à la lutte pour la santé mentale des jeunes ;
- Interdiction en France des plateformes qui refuseraient de coopérer.
Notre objectif est simple : sauver la santé mentale de nos enfants menacée par les écrans et les réseaux sociaux.

> Nous sommes contre la hausse de la taxe foncière. Ce type de décision complique la vie des Français. Si l’on veut faire de la France une nation de propriétaires, il faut encourager l’accès à la propriété, pas le freiner.

 

Gabriel Attal (député, secrétaire général de Renaissance, président du groupe Ensemble pour la république à l’Assemblée nationale)
> Cette hausse de la taxe foncière doit être abandonnée. C’est typiquement ce genre de mesure administrative qui décourage et entrave les Français dans leur vie quotidienne. Je veux que la France puisse devenir une Nation de propriétaires. Il faut donc encourager les Français, pas les empêcher.

> Le RN se dit « parti du peuple ». En réalité, ses votes ne vont JAMAIS vers les classes populaires. Jusqu’à affaiblir les Restos du Cœur et le Secours populaire.

> Le RN veut voter CONTRE la taxation des petits colis qui arrivent en France. Alors que Jordan Bardella était pour cette taxe le 5 novembre dernier.
Ces petits colis proviennent pour la grande majorité de plateformes comme SHEIN, TEMU, comprennent ou contiennent des produits dangereux. Soutenons nos entreprises françaises et refusons la concurrence déloyale des géants chinois !

 

Pierre Cazeneuve (député)
> Lundi nous avons organisé Choose France, mercredi le RN nous offre Choose Chine. Affligeant.

 

Olivia Grégoire (députée)
> Frappée par les incohérences du RN lors des débats PLF Ils parlent de protéger nos commerces? Ils votent contre la taxe petit colis Ils parlent de reindustrialiser ? Ils se sont planqués pendant 5 ans quand on baissait les impôts des entreprises. Patriotes en carton.

 

Prisca Thevenot (députée)
> Gouverner, c’est choisir. Pas se laisser entraîner dans la folie fiscale de la gauche. Refuser la hausse de la taxe foncière, c’est protéger les propriétaires, les familles et l’investissement. On ne gouverne pas un pays en se contentant d’être le disciple du PS.

> « Nous nous opposerons à l’augmentation de la taxe foncière. » (Gabriel Attal)
Si nous nous battons à l’Assemblée pour éviter les hausses d’impôts… …ce n’est certainement pas pour que le gouvernement en déclenche « automatiquement ».

 

Anne Genetet (députée)

> Contrairement à la critique du rapport de la Cour des comptes : oui, le musée Louvre doit poursuivre l’enrichissement de ses collections. Fidèle à son rang de musée international et à sa mission d’accès pour tous, je salue l’ambition de doubler l’accueil des élèves à 900 000.

 

Christine Le Nabour (députée)
> [Intervention à l’Assemblée] La semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées a débuté lundi. Comme chaque année, les organisateurs – lassociation Ladapt, lAgefiph, lassociation de gestion du fonds pour linsertion professionnelle des personnes handicapées et le Fiphfp, le fonds pour linsertion professionnelle des personnes handicapées dans la fonction publique – invitent les demandeurs demploi en situation de handicap, les entreprises, les politiques, les associations et la société civile à débattre et à se rencontrer.
C’est l’occasion de mettre tous les ans un coup de projecteur sur l’emploi des personnes handicapées, à l’image du DuoDay qui aura lieu demain. C’est aussi l’occasion d’interroger les dispositifs existants, et de valoriser toutes les actions concrètes et les bonnes pratiques dans nos territoires.
Malgré des avancées indéniables, le taux de chômage des personnes handicapées, bien qu’à son niveau le plus bas, demeure deux fois supérieur à celui de l’ensemble de la population. Force est de constater que le monde du travail est encore insuffisamment adapté et les organisations de travail trop peu sensibilisées et formées. Les discriminations et les préjugés persistent.
Continuons à en parler, à sensibiliser, à former et à accompagner la société tout entière, afin de répondre aux enjeux d’accessibilité, qui dépassent le seul sujet des environnements de travail. N’oublions pas que c’est l’environnement inadapté qui génère le handicap.
Encore hier, lors du colloque que nous avons co-organisé avec Mme la présidente à l’Assemblée, j’ai constaté la volonté collective des acteurs d’aller ensemble, plus loin et plus vite, en matière d’accès à la formation et à l’emploi. Les acteurs souhaitent mieux se connaître, afin d’agir en complémentarité pour et avec les personnes handicapées. Ils veulent mieux coopérer et mieux se coordonner. C’est encourageant.
Madame la ministre, nous avons été nombreux à contester la copie initiale du projet de loi de finances pour 2026 et à refuser la baisse des crédits pour les Esat, les établissements et services d’aide par le travail, et pour les entreprises adaptées, ainsi que la baisse des moyens attribués aux acteurs du service public de l’emploi.
Ces baisses sont inquiétantes, car elles fragiliseront certainement les politiques d’accompagnement vers et dans l’emploi, que nous avons pourtant portées depuis 2017.

 

● MoDem 
Marc Fesneau (député, président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale)

> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] Il est normal que nous donnions à l’agressé les moyens de se défendre. (…) La Russie enfreint le droit international et décide de conquérir des territoires par la force. (…) Le combat de Zelensky est un combat pour la paix sur le continent européen.(…)
Nous ne livrons pas des armes aux Ukrainiens pour qu’ils envahissent la Russie, mais pour qu’ils défendent leur territoire et leur population civile. Qui peut s’opposer à ça ? 

> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] C'est la « première fois depuis très longtemps que nous avons un conflit armé de cette intensité sur le territoire européen. Nous avons choisi le camp de ceux qui respectent le droit international.

> [Budget 2026] Si chacun reste dans sa position, il n’y a pas de compromis possible. La France ne peut pas infléchir sa politique tous les trois ou quatre mois. (…) Dans les 40 milliards d’impôts votés, tout le monde sait qu’il y en a 30 à 35 qui sont non opérants, non conventionnels, non constitutionnels. 

> [Budget 2026] Qu’on m’explique comment on vote un budget quand personne ne veut le voter et quand tout le monde le veut. (…) Parfois on se sent un peu seuls, mais c’est l’intérêt du pays », confie Marc Fesneau, en soulignant que « par nature, le compromis exige qu'on sorte de ces postures. (…) Si on veut un compromis, il faut prendre ses responsabilités, c'est de dire : ça n'est pas mon texte initial, mais c'est le texte que je peux accepter quand même. 

> [Retraites] Faire semblant qu’il n’y a pas de problème, je trouve globalement suicidaire. (…) Sur les 1 000 milliards de dettes accumulées sous les deux quinquennats du président Macron, il y en a 600 liés au système de retraite. (…)
Nous sommes un pays exceptionnel, ça je le crois, mais parfois nous nous croyons un peu insulaires, c'est-à-dire que dans tous les pays du monde, la réponse, c'est durée de cotisation et ou âge. 

 

Géraldine Bannier (député)

> [Mercosur / Intervention à l’Assemblée] Madame la ministre, nos agriculteurs sont vent debout contre le traité de libre-échange avec le Mercosur. Les citoyens s'interrogent. Il y a eu sur ce traité plusieurs expressions dont certaines ont pu semer le trouble et laisser penser que la France pourrait se satisfaire de cet accord en l'état, notamment sur le volet agricole. La France est certes une puissance exportatrice, elle a besoin de ces accords, mais à la condition qu'ils soient équilibrés, respectueux de nos producteurs, de nos normes sanitaires et environnementales. 
En premier lieu, nos filières de production, en particulier l'élevage, ont besoin d'être protégées. Des garanties bilatérales sont inscrites dans l'accord, avec la clause de sauvegarde spécifique proposée par la Commission européenne. Cela ne paraît pas suffisant à ce stade. De fait, il faut que la France puisse être en mesure de l'activer facilement. C'est la survie d'un modèle alimentaire de grande qualité, assuré par des agriculteurs passionnés, exigeants, souvent injustement décriés, qui est en jeu. 
En second lieu, des mesures miroirs sont indispensables pour éviter d'importer ce que nous ne voulons pas voir dans nos assiettes. Hormones de croissance, antibiotiques, farines animales notamment. Il faut aussi des contrôles tout au long de la chaîne de production et d'importation pour vérifier, pour rassurer. Or, capacité de contrôle aux frontières de l'Europe et des États membres, clause de sauvegarde renforcée, aide au secteur agricole français, tout cela apparaît à ce stade insuffisamment protecteur. 
Enfin, Madame la Ministre, la France ne doit pas être la seule à mener ce combat. Nous devons activement continuer à rechercher le soutien de nos partenaires européens en ce sens. 
Pouvez-vous nous confirmer que la France continuera de s'opposer à cet accord en l'état ? Quelles orientations défendrez-vous en matière de clauses de sauvegarde et de contrôle ? Quelles démarches la France va-t-elle entreprendre auprès des autres États membres pour faire pression au cours des négociations sur la Commission ?

 

Blandine Brocard (députée)
> [Décentralisation / Intervention à l’Assemblée]  Nous parlons de déconcentration, de décentralisation et de partage des compétences depuis des décennies, mais nous n’allons jamais au bout de la logique. Nos concitoyens attendent de la lisibilité, et nos élus, de la simplicité ; nous devons clarifier qui fait quoi, qui paie quoi, qui est responsable de quoi. Au groupe Les Démocrates, nous souhaitons que le nouvel acte de décentralisation et de déconcentration que prépare le gouvernement détermine enfin l’articulation entre le législateur, d’un côté, qui fixe un cadre protecteur des principes et de droits, et les élus locaux, de l’autre, qui doivent disposer d’un pouvoir réglementaire plus opérationnel, eux qui connaissent le mieux leur territoire ainsi que les besoins et les attentes de leurs habitants.
Si nous voulons que nos territoires et nos élus innovent, expérimentent, mutualisent leurs idées et leurs moyens à l’échelle de leurs bassins de vie –
 très éloignés de nos cases administratives –, il faut leur donner les moyens dagir avec souplesse, agilité, et surtout avec un temps suffisant pour se consacrer à l’action plutôt qu’à la paperasse. L’adaptation locale n’est pas une menace pour notre unité nationale, elle est au contraire la condition de la réussite. Les enjeux liés à écologie, à la santé, au logement ou à l’aménagement ne sont pas les mêmes à Paris, à Lyon, à Mayotte, dans les monts d’Or ou dans le Val-de-Saône.
À quelques mois des élections municipales, encourageons nos concitoyennes et nos concitoyens à s’engager, en restaurant la confiance dans l’action locale. Absolument rien ne remplacera jamais la vitalité démocratique d’un maire, d’un conseil municipal, d’une équipe mobilisée au plus près du quotidien des Français.

 

● Parti radical
> Le Parti radical accueille avec satisfaction l’annonce de l’acquisition par l’Ukraine de cent avions Rafale et de systèmes de drones français
Cet accord majeur, conclu entre Paris et Kiev, marque une étape décisive dans le renforcement des capacités de défense de l’Ukraine face à l’agression russe et contribue directement à la sécurité du continent européen.
Le Parti radical rappelle que la souveraineté des nations et la stabilité du continent sont au cœur de son engagement depuis plus d’un siècle. En renforçant son partenariat stratégique avec la France, l’Ukraine affirme sa détermination à protéger son territoire, tandis que la France démontre, une fois encore, son rôle essentiel dans la défense européenne et dans le soutien aux démocraties menacées.
« Face à une guerre qui remet en cause les principes mêmes du droit international et de la liberté des peuples, la coopération militaire renforcée entre la France et l’Ukraine constitue un signal fort. En soutenant la montée en puissance des capacités ukrainiennes, nous défendons non seulement un pays ami, mais l’ensemble des valeurs européennes. » déclare Maxime Moulazadeh, secrétaire national à la Défense et aux Armées.
Le Parti radical souligne également que cet accord vient conforter l’industrie de défense française, fleuron technologique exportant un savoir-faire reconnu, et renforce l’autonomie stratégique de l’Europe dans un contexte international de plus en plus instable.
«Seule une Europe unie, déterminée et solidaire pourra faire face aux menaces présentes et futures. L’appui apporté à l’Ukraine est non seulement un devoir moral, mais aussi un investissement indispensable dans la sécurité collective. » conclut Nathalie Delattre, présidente du Parti radical.

> Le Parti Radical favorable au renforcement des pouvoirs de la police municipale
Comme une évidence.
Au moment où les maires de France se réunissent pour leur congrès annuel, le Parti radical renouvelle sa demande de renforcement des pouvoirs de la police municipale et plus spécifiquement, d’armement de nos policiers municipaux.
En contrepoint des propos de Laurent Nunez, ministre de l’Intérieur, « ils faut qu’ils puissent se défendre, lors d’attaques terroristes, de refus d’obtempérer, lorsqu’ils mettent en danger leur vie », le Parti radical milite pour des prérogatives élargies pour les polices municipales et les gardes champêtres mais encadrées par l’autorité judiciaire.
Cela est d’ailleurs précisé dans le projet de loi devant être présenté au Parlement. Dans celui-ci, la liste des infractions que les policiers municipaux pourront désormais verbaliser s’étend largement avec, par exemple, la lutte contre « la vente à la sauvette, l’occupation illicite de halls d’immeubles, la vente d’alcool aux mineurs ou encore la conduite malgré invalidation de permis ».
« Les Maires doivent disposer de tous les outils permettant de forger une sécurité du quotidien et de s’adapter à l’évolution de la délinquance et aux réalités du terrain, étant entendu que les Municipaux travaillent toujours en étroite collaboration avec la police nationale.» rappelle Nathalie Delattre, présidente du Parti radical et candidate à la mairie de Bordeaux, en mars prochain.
« Force est de constater que ce projet de loi donnera aux communes les moyens d’agir plus efficacement face à la montée des incivilités, tout en laissant aux élus la liberté d’en faire usage ou non, gage de la libre administration des collectivités territoriales » précise Marc Mutti, Secrétaire national à la Sécurité du Parti radical.
Rappelons que selon un récent sondage de la Tribune dimanche, 76 % des Français considèrent que la sécurité est l’un des principaux enjeux de la prochaine élection municipale.

> Darfour : agir maintenant
Le Parti radical exprime sa profonde inquiétude face aux violences d’une extrême gravité au Darfour. Des civils sont pris pour cibles, l’aide humanitaire est entravée, avec une famine à grande échelle et des attaques ciblées susceptibles de constituer des crimes contre l’humanité, voire des actes d’épuration ethnique. « Cette situation appelle une réponse humanitaire, diplomatique et judiciaire immédiate » indique Patricia Fidi, présidente du Parti radical du Val d’Oise.
- À la France : garantir des corridors humanitaires sécurisés, renforcer les sanctions ciblées contre les responsables et soutenir un financement d’urgence.
- À l’Union européenne et à l’ONU : coordonner une réponse unifiée, protéger les civils et assurer l’accès sans entrave de l’aide.
- Pour la justice internationale : appuyer la Cour pénale internationale (enquêtes, mandats), lutter contre l’impunité (gel d’avoirs, restrictions de visas) et préserver les preuves.
Le Parti radical réaffirme son attachement aux droits humains et appelle à une solidarité nationale et internationale à la hauteur de l’urgence.

 

► Autres 
● Organisations centristes 
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen) 
Christophe Grudler (député)
> Rassembler nos règles européennes sur les données non personnelles dans un seul «Data Act» est un véritable progrès. Et le nouveau guichet unique pour les notifications d’incidents cyber est également une bonne avancée. Mais la simplification ne doit pas conduire à un affaiblissement. Les données sont un atout stratégique : nous veillerons à ce qu’elles restent accessibles pour nos PME, utiles pour les politiques publiques et moteurs de la souveraineté numérique de l’Europe.

 

Valérie Devaux (députée)
> Compte tenu de la situation internationale, les difficultés auxquelles l'UE est confrontée en matière de mobilité militaire ne sont plus acceptables. Nous devons renforcer nos capacités de défense et notre compétitivité industrielle. Le paquet législatif présenté aujourd'hui est une étape importante vers un « Schengen militaire». Il permettra de déplacer plus rapidement et de manière plus coordonnée les troupes et les équipements militaires à travers l'Europe.
Nous continuerons à plaider, au Parlement européen, en faveur de l'établissement d'une préférence européenne claire dans l'acquisition d'équipements militaires. Ces investissements doivent bénéficier en priorité à l'économie et à la souveraineté européennes.

 

Fabienne Keller (députée européenne)
> Nous soutenons pleinement l’agenda de simplification ; nous devons stimuler la compétitivité et l’innovation en Europe. Mais la simplification ne doit pas se faire au détriment de nos normes de protection de la vie privée, ni affaiblir la protection de nos droits fondamentaux. Certaines dispositions sont préoccupantes, car elles érodent des principes clés du RGPD : certaines affaibliront la protection de nos données les plus sensibles et entraîneront davantage de traitements discriminatoires, par exemple. Nous devons continuer à protéger la vie privée dans cet Omnibus numérique.

 

● Personnalités centristes
Sarah El Hairy (haut-commissaire à l’Enfance)

Plateformes : « Soit elles assument leurs responsabilités, soit elles paieront ou fermeront »

> Les enfants ne sont pas « l’avenir » : ils sont déjà le présent. En cette Journée des droits de l’enfant, rappelons leur droit à être écoutés et associés aux décisions qui les concernent. Faire entrer leur parole dans la décision publique : c’est le défi.

> [Tribune : « Les enfants nous parlent. Le grand défi, c’est de les écouter »]
Chaque 20 novembre, la Journée mondiale des droits de l’enfant rappelle que les enfants sont des sujets de droits et non une propriété des adultes. Ce qui est en jeu, ce n’est pas un rituel : c’est un contrat fondamental de société.
Et ce contrat est aujourd’hui fragilisé. Nous, adultes, avons longtemps parlé à la place des enfants. Souvent même, nous avons prétendu savoir ce qui était bon pour eux sans les consulter. Or, les enfants ont une voix. Ils ont des choses à dire sur leur quotidien, leur avenir, leur monde. Et cette voix ne doit pas être symbolique. Il s’agit pour eux d’un droit à participer aux décisions qui les concernent et son écoute constitue pour nous, un devoir.
La France a une responsabilité. Notre pays a été parmi les premiers à ratifier la Convention internationale des droits de l’enfant.

Il est temps de franchir une étape décisive : faire entrer la parole des enfants dans la décision publique. Dans les écoles, les conseils d’enfants peuvent devenir de vrais espaces de proposition. Dans les villes, les Conseils municipaux des enfants et jeunes doivent être écoutés sur les projets urbains. Dans les politiques nationales, des consultations directes, claires et adaptées à l’âge doivent être systématisées. Nous nous engageons à les porter. Et dans les médias, leur regard doit pouvoir exister, comme une pensée à part entière.
Rappelons-le : les enfants ne sont pas « l’avenir » de notre société. Ils en sont déjà le présent. En les écoutant, en les associant, nous ne les « formons » pas : nous honorons notre devoir d’exemplarité, nous remplissons notre rôle civique et nous nous assurons que la forte culture démocratique française continue à faire notre fierté.
Et si cette Journée mondiale des droits de l’enfant était le moment de ce basculement ?

> Les enfants doivent pouvoir profiter de chaque lieu, sans subir l’intolérance de ceux qui les jugent indésirables dans l’espace public.

> [Scandale Shein] Ce qui crée le scandale, c'est le fait de commercialiser des poupées au corps d'enfants qui sont faites pour être violentées et abusées.
Une personne sur deux qui détient ces horreurs passe à l’acte, et passe à l’acte sur des enfants. 

> Nous allons installer le conseil des victimes. Il permettra l'expression des survivants et de nous aider à faire en sorte que ces violences ne se reproduisent jamais. 

> Au Salon des maires, j’ai rappelé qu’il faut tout un village pour protéger un enfant. Table ronde sur les violences intrafamiliales, diffusion du guide de l'élu local pour l'Enfance et partage des bonnes pratiques : des outils concrets pour les élus.

> Le Haut-commissariat à l’Enfance apporte son concours dans la mise en œuvre et l’évaluation des politiques publiques conduites en matière d’enfance et qui, encore trop souvent, fonctionnent en silo. Notre vocation est de répondre aux besoins de l’enfant, à tous les âges en matière de santé, de soutien à la parentalité, d’adoption et d’accueil. Notre philosophie est : protection, prévention et accompagnement des enfants. Nos actions principales portent sur la protection des enfants contre toutes les formes de violences auxquelles les enfants sont exposés, qu’il s’agisse de violences sexuelles, de maltraitance ou même de cyberharcèlement. Nous travaillons à l’instauration d’une culture de la prévention afin d’éviter les situations de danger pour les enfants, par exemple en œuvrant pour l’amélioration du climat scolaire, en luttant contre l’obésité ou en apportant notre soutien à la parentalité numérique. Nos efforts portent aussi sur l’accompagnement des parents qui sont les premiers à pouvoir aider leurs enfants. Un enfant qui va bien est un enfant heureux. 

> L’enfant ne peut pas être accessoire dans l’espace public. Malheureusement, il est encore trop souvent considéré comme l’accompagnant d’un adulte, voire pire, il est parfois interdit d’accès dans certains espaces de manière plus ou moins assumée. Cette pression faite sur les parents et leurs enfants est de plus en plus forte dans un espace public pensé pour des citoyens toujours plus pressés et des mobilités de plus en plus tendues. Une conséquence néfaste de la métropolisation avec pour résultat des enfants toujours plus invisibilisés. Une étude de l’ADEME sur les mobilités nous rappelle que les enfants partaient seuls à l’école pour la première fois vers l’âge de 10 ans, il y a trente ans. Aujourd’hui, les parents considèrent les espaces publics comme potentiellement dangereux et ne leur accordent cette autonomie qu’à l’âge de 12 ans environ. Cette peur est symptomatique d’un espace public qui n’a pas été pensé pour les plus petits alors même qu’ils représentent une part importante de notre population. Il est temps de nous ressaisir de cet espace public pour qu’il témoigne d’une plus grande bienveillance à l’égard des enfants.

> Les municipales 2026 sont une opportunité formidable pour réfléchir à la place de l’enfant dans la ville. C’est un moment où les équipes se questionnent, bâtissent des projets citoyens. Les maires sont les architectes du quotidien des enfants ! Renforcer la participation citoyenne à travers la création de conseils municipaux jeunes est une manière de leur redonner une place et garantir la vitalité de nos communes. A ce jour, ils n’existent que dans 8% des villes françaises. La dynamique pour une participation des enfants est cependant à la hausse. En 2023, à Brest, les enfants ont été mobilisés sur l’élaboration du plan local d’urbanisme (PLU), un document pourtant très technique. Ils ont ainsi découvert comment les élus dessinent la ville et comment ils souhaitent la voir évoluer. Certaines villes adoptent le passeport civisme, un projet à destination des élèves de CE2, CM1 et CM2 pour les sensibiliser au civisme et à l’engagement citoyen à travers différentes actions menées par la municipalité. D’autres collectivités trouvent des solutions avec les enfants et les jeunes grâce au soutien de l’Anacej, dont l’action vise à promouvoir la participation des enfants et des jeunes à la décision publique et leur concertation au niveau local par les élus. J’invite tous les élus à se saisir de ces grands moments pour reconstruire et surtout pour questionner les enfants sur leurs besoins.

> Dans une ville à hauteur d’enfant, les passages piétons, les abords de l’école, les pistes cyclables mais aussi les centres-villes sont sécurisés. Les villes peuvent s’appuyer sur des projets de Smart City pour rendre la ville plus douce et plus protectrice à l’égard des enfants. Des innovations existent un peu partout dans le monde comme ces feux tricolores capables de détecter la présence d’enfants et d’adapter la durée des cycles afin qu’ils aient le temps de traverser. Une ville adaptée aux enfants est plus inclusive. Ainsi, des trottoirs plus larges permettent aux familles avec poussette, mais aussi aux personnes âgées et celles en situation de handicap, de circuler dans de meilleures conditions. Il existe des exemples très concrets en termes d’aménagement urbain dont les équipes municipales peuvent s’inspirer. Je souhaite voir dans nos villes plus d’espaces adaptés aux enfants. Il revient aux maires de déterminer quelles sont leurs priorités. C’est une question de volonté.  Comme pour les grandes manifestations culturelles, il existe des bonnes initiatives telles que le Hellfest : cet événement métal dont les organisateurs ont fait un test l’an dernier, en proposant un mini-festival gratuit aux enfants des écoles des dix-sept communes de l’agglomération Clisson Sèvre-et-Maine. J’encourage tous les organisateurs d’événements à faire de même partout sur nos territoires. La famille doit être prise dans sa totalité pour le bien-être des enfants et de leurs parents. Aménager les villes à hauteur d’enfants c’est aussi rejoindre un réseau comme celui de l’Unicef où quelque130 villes françaises réfléchissent et travaillent ensemble pour remettre les enfants et les jeunes au cœur des projets de développement pour construire et aménager la ville. Ce n’est pas parce que les enfants n’ont pas le droit de vote qu’ils n’ont pas droit à leur place dans la ville. Car une ville à hauteur d’enfant est une ville à hauteur d’avenir. 

> Les prochaines élections municipales seront le premier scrutin qui permettra aux communes d’assumer pleinement leur rôle d’autorité régulatrice des organisations de la petite enfance avec le Service public de la petite enfance (SPPE). Concrètement, elles auront les clés pour redynamiser la qualité de l’accueil et les besoins des enfants. Investir dans le service public de la petite enfance et dans l’accueil des jeunes enfants, c’est investir dans l’avenir de sa commune, une opportunité pour redonner aux communes le moyen d’agir. Je le rappelle, des appuis en ingénierie pour les plus petites communes et des financements existent pour soutenir les maires. 
Je suis très attachée à la liberté des parents de pouvoir choisir le mode d’accueil pour leurs enfants. Or, aujourd’hui ils n’ont pas le choix. Il manque environ 300.000 places en structures d’accueil avec de fortes inégalités d’un territoire à l’autre. Cependant, il faut arrêter de se focaliser sur le nombre de places et proposer des modes d’accueil variés pour répondre à la diversité des besoins d’accueil des parents. Il est important que les élus étudient ces besoins sur leur territoire et accompagnent la création des projets. Chaque maire qui souhaite animer et dynamiser l’accueil et l’offre de la petite enfance sur sa commune peut le faire.
Au-delà de la création de structures d’accueil collectif, les maires peuvent aussi accompagner les assistantes maternelles. Ils doivent à cet effet prévoir, dans leurs projets immobiliers, des locaux pour accueillir des maisons d’assistantes maternelles (MAM). Ces lieux d’accueil individuel permettent aux assistantes maternelles de se regrouper ailleurs qu’à leur domicile, avec les enfants qu’elles accueillent. Car elles sont touchées par la crise du logement comme beaucoup de nos concitoyens et vivent dans des logements plus petits. Enfin, n’oublions pas que nous traversons une crise des vocations dans le secteur de la petite enfance. C’est pourquoi le Haut-commissariat à l’enfance travaille sur l’attractivité de ces métiers. 

> Nous avons besoin des élus pour lutter contre les violences faites aux enfants afin de renforcer la détection et le signalement. Le Haut-commissariat peut accompagner la formation des équipes municipales sur le repérage des signes de violence. Quel que soit le métier au sein de la collectivité, chacun peut poser un regard protecteur sur l’enfant et alerter le 119 lorsqu’il perçoit un danger. Éveiller ce réflexe citoyen auprès des agents municipaux est primordial tout comme l’accompagnement des parents dont certains rencontrent des difficultés particulières qui nécessitent un soutien spécifique.
Concernant les violences numériques, il est vrai que l’Intelligence artificielle et les nouvelles technologies offrent de belles opportunités mais représentent aussi de vrais dangers pour nos enfants. La protection de l’enfance face au numérique est le plus grand des défis. Une grande majorité de parents, quelle que soit la classe sociale, sont perdus et demandent à être épaulés pour mieux protéger leurs enfants. Les élus peuvent les aider en organisant avec l’aide de l’Union nationale des associations familiales (UNAF) et des Caisses d’allocations familiales (CAF) des ateliers parents « parlons numérique ». En parallèle, l’État et l’école doivent tenir le même discours. Le numérique est un océan d’opportunités et de dangers. Nous avons besoin que les villes s’engagent au travers de campagnes de sensibilisation, en permettant aussi aux associations sportives et culturelles de prendre un temps de parole avec les enfants et les jeunes pour aborder des questions majeures comme les réseaux sociaux, la bulle algorithmique, la présence de prédateurs ou le cyberharcèlement. Et leur apprendre à parler à un adulte s’ils sont témoins de situations inquiétantes. Plus nous donnerons confiance à nos enfants, plus ils se confieront. 

> Le choix des familles est une contre-offensive du « no kids », ce phénomène récent d’origine anglo-saxone et asiatique qui prône des espaces sans enfant et exclut les familles. Invisibiliser nos enfants est plus que jamais une violence qui leur est infligée. J’ai pensé dans ce contexte qu’il était important de valoriser les bonnes pratiques des établissements où chaque enfant est accueilli et respecté. Le choix des familles est un prix que nous allons remettre en fin d’année à des établissements exemplaires en matière d’accueil et bienveillants à l’égard les familles. Plus globalement, l’aéroport de Paris-Orly est un bel exemple avec son parcours famille, pensé pour rendre les voyages plus fluides et agréables pour les parents et leurs enfants. Le concept de famille est au cœur de notre culture, de notre société, de notre art de vivre.

> [Message aux candidats aux élections municipales] Je les encourage à bâtir une ville à hauteur d’enfants et à rejoindre le réseau Unicef des villes amies des enfants. Je les invite à se questionner sur l’impact de chacune de leurs décisions sur les enfants, quel que soit le sujet, et à créer des conseils municipaux jeunes. C’est essentiel à mes yeux, parce que c’est le début de la citoyenneté. Si demain les conseils municipaux jeunes se multiplient, nous verrons de nouveau des enfants assister aux cérémonies officielles, prendre part à la construction de la ville, prendre confiance dans leurs paroles, et c’est alors que nous pourrons bâtir avec eux. Mais pour cela, il faut que nos élus fassent le choix de se mettre à leur hauteur pour bâtir une ville pour eux et pas simplement avec eux : ce n’est pas aux enfants de s’adapter à la ville mais à la ville de s’adapter aux enfants.