Voici une sélection, ce 20 décembre 2025,
des propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux
en France à propos de la nomination du gouvernement puis de la démission du
premier ministre.
► Emmanuel Macron (Président de la
République)
> Je rentre du Conseil européen où nous avons travaillé d’arrache-pied avec
une seule boussole : une Europe qui protège ses citoyens. C’est une double
avancée pour la France et l’Europe.
1. Pour nos agriculteurs et tous les Européens. La France a obtenu le report de
la signature de l’accord avec le Mercosur car aujourd’hui le compte n’y est
pas. Nous portons des exigences de bon sens, légitimement demandées par nos
agriculteurs : clause de sauvegarde robuste, réciprocité avec les clauses
miroirs et contrôles efficaces sur les produits importés. Ces exigences doivent
être garanties et effectives. Nous avons besoin d’avoir ces avancées pour que
l’accord change de nature. Nous ne lâchons rien. En parallèle, nous nous
battons pour préserver le revenu de nos agriculteurs dans la future PAC.
2. Pour l’Ukraine et notre sécurité collective. Face à la guerre d’agression de
la Russie, nous aidons l’Ukraine à se défendre dans la durée. Nous avons décidé
d’un prêt européen à l’Ukraine. Ces eurobonds sont une avancée majeure qui
donne de la visibilité et de la cohérence à notre soutien. Cette solution va
garantir que l'Ukraine dispose des moyens dont elle a besoin pour financer son
effort de guerre. La préférence européenne clairement affirmée va permettre de
soutenir notre industrie de défense. Ce prêt est aussi un investissement pour
notre propre sécurité, car c’est toute l’Europe que l’Ukraine défend sur le
front.
> Je l'ai dit à Bruxelles : sur
l’accord UE-Mercosur, le texte n'est pas acceptable. Nous avons obtenu un
report. Sauvegarde robuste, réciprocité, contrôles et revenu de nos
agriculteurs : nous allons continuer de nous battre pour faire respecter
ces exigences de bon sens.
> [Propos après le Conseil européen] Nous
avons eu des échanges importants pour l’avenir de notre Europe concernant le
soutien à l’Ukraine, notre prochain cadre financier pluriannuel, les futurs
élargissements de l’Union européenne et les réformes qu’elle doit mener, et
notre relation aussi avec nos principaux partenaires commerciaux, ainsi que sur
les enjeux liés à l’accord UE-Mercosur et à l’agriculture. Beaucoup de sujets,
donc, à ce Conseil. Je vais essayer de rendre compte ici des principales
décisions.
D’abord sur l’Ukraine. Dans la séquence diplomatique intense qui est en cours,
nous avons réaffirmé notre mobilisation en faveur d’une paix juste et durable,
assortie de garanties de sécurité robustes et respectueuses des intérêts de
l’Europe. Et je veux ici saluer la décision qui a été prise la semaine dernière
pour sécuriser, dans la durée, l’immobilisation des avoirs souverains russes
gelés dans les juridictions de l’Union européenne. Cette décision prise
vendredi dernier permet à l’Europe de conserver l’un de ses principaux leviers
de négociation. L’enjeu de ce Conseil européen était de donner de la visibilité
à l’Ukraine, nous l’avons évoqué ce matin avec le président Zelensky, sur le
soutien financier que l’Union peut lui apporter à court terme pour 2026 et
2027, et avant des discussions importantes avec le Fonds monétaire
international. Nous avons, après de longues discussions, décidé d’un prêt à
l’Ukraine à hauteur de 90 milliards d’euros pour les 2 prochaines années, sur
la base d’un emprunt de l’Union européenne qui sera garanti par le budget
européen.
Ces eurobonds pour l’Ukraine sont une avancée majeure qui donne de la
visibilité à nos amis ukrainiens et de la cohérence à notre soutien. Cette
solution est apparue la plus réaliste et la plus praticable pour garantir que
l’Ukraine dispose dès 2026 des moyens dont elle a besoin pour financer son
effort de guerre. Nous avons veillé à introduire une préférence européenne
robuste pour notre industrie de défense et pour celle de l’Ukraine. En
parallèle, le Conseil a été invité à poursuivre les travaux techniques sur
l’option d’un prêt de réparation qui serait financé par les revenus de
trésorerie des avoirs souverains russes gelés. Et je veux ici remercier la
Commission européenne, la Belgique, l’Allemagne en particulier pour leur
travail sur cette option technique qui va donc être poursuivie dans les
semaines à venir. Par ailleurs, nous avons réaffirmé notre détermination à
continuer de faire pression sur la Russie à travers l’intensification des
sanctions. Et les travaux de la Commission sur le 20e paquet de sanctions vont
dans le bon sens, notamment pour le ciblage de certains secteurs sensibles de
l’économie russe et les navires de la flotte fantôme qui continuent de menacer
la sécurité de notre continent.
L’autre sujet, évidemment, qui a structuré les débats, même s’il n’était
formellement pas au coeur de nos conclusions, est la question du Mercosur. Sur
le Mercosur, j’ai pu rappeler ce matin, comme je l’avais fait ces dernières
semaines, que l’accord n’était pas acceptable en l’Etat et que le compte n’y
était pas quant aux conditions que nous avions toujours posées. Il était donc
inconcevable que l’on cherche à forcer une décision au Conseil pour autoriser
la signature de cet accord alors que nos exigences ne sont pas encore
satisfaites. Après des discussions difficiles, nous avons obtenu le report de
cette décision et donc du sommet qui était initialement prévu après-demain, et
nous devons continuer le travail qui a été engagé depuis des mois. Je l’ai dit
ce matin en arrivant, nous n’y sommes pas et le texte n’est pas acceptable, et
c’est ce qui a permis d’obtenir ce report. Maintenant, nous allons continuer de
travailler.
On a commencé à obtenir une clause de sauvegarde robuste qui agira comme un
frein d’urgence pour protéger nos filières agricoles. Cette clause de
sauvegarde, elle a été renforcée par le Parlement européen en intégrant des
propositions qui venaient des syndicats agricoles européens. Nous voulons
maintenant qu’elle soit définitivement actée et qu’elle vienne compléter
l’accord en étant acceptée par les pays du Mercosur. Cette étape est
essentielle pour que ce soit une vraie clause de sauvegarde. Nous avons aussi
exigé de la réciprocité parce que nous ne pouvons pas accepter que des produits
importés de pays tiers ne soient pas soumis aux mêmes normes que celles
imposées à nos producteurs. Nous voulons donc ce qu’on appelle des mesures
miroirs, en particulier sur l’alimentation animale, les pesticides. Sinon, ça
n’est pas juste. Sinon, on impose à nos producteurs des règles, mais on ne les
impose pas aux importateurs. La Commission a commencé à y répondre avec une
proposition sur la sécurité alimentaire. Nous attendons les décisions
effectives de janvier et nous avons eu des discussions techniques cet
après-midi encore qui vont dans le bon sens.
Et puis, nous avons demandé depuis des mois une force européenne de protection
sanitaire. C’est une demande constante de la France depuis plusieurs années,
avec des contrôles vétérinaires et phytosanitaires renforcés sur les produits
importés. La Commission a annoncé la mise en place de l’ensemble de ces mesures
à compter de janvier. Et donc, nous attendons leur mise en place début janvier
et l’effectivité de ces engagements. Je le redis, aujourd’hui, nous n’y sommes
pas. Nous avons besoin d’avoir ces avancées pour que le texte change de nature,
pour qu’on parle d’un autre accord fort de ces clauses de sauvegarde, fort de
cette réciprocité et de contrôle, et qui permette de protéger nos agriculteurs,
de protéger notre souveraineté alimentaire, de protéger aussi la sécurité
alimentaire des Européennes et des Européens.
C’est aussi pourquoi, avec l’Italie, la Pologne, l’Irlande, plusieurs autres
partenaires, nous avons demandé, en parallèle, que la Commission apporte des
garanties sur le maintien des revenus de nos agriculteurs dans la future PAC du
prochain budget pluriannuel de l’Union. Dans ce contexte d’incertitude, avec
autant de difficultés, avec les aléas climatiques qui augmentent, les épidémies
comme celles que nous sommes en train de vivre en France, et que vivent aussi
d’autres pays européens, nous ne pouvons pas laisser nos agriculteurs dans
l’incertitude. Et ils ont vu une chose, c’est qu’on leur disait qu’il y avait
20 % de leur budget, 20 %, donc 20 % de leur revenu qui était en
risque, qui n’était pas garanti pour la PAC à vivre. Et donc cette mobilisation
que nous avons menée durant ces derniers jours, celle aussi qui a été portée
par les représentants syndicaux agricoles européens aujourd’hui, consiste à
dire, vous ne pouvez pas toucher le revenu des agriculteurs dans cette période.
Si vous êtes cohérents, que vous défendez la souveraineté agricole, vous ne
pouvez pas remettre en cause ces 20 % de la politique agricole commune que
vous êtes en train de revisiter, derrière lesquels vous mettez un point
d’interrogation. Nous, on ne veut plus de point d’interrogation. Et donc nous
avons demandé le maintien intégral de l’enveloppe de la PAC destinée au soutien
aux revenus des agriculteurs, et c’est ce travail là aussi que nous devons
poursuivre dans les prochains jours. Voilà ce que nous avons porté par le fruit
d’un travail avec plusieurs partenaires, mais aussi d’un travail avec la
ministre de l’Agriculture, la ministre des Affaires étrangères et la ministre
des Affaires européennes, et l’ensemble de nos syndicats pour pouvoir avancer
sur cet agenda.
Nous avons eu d’autres sujets de discussion, mais j’irai beaucoup plus vite
compte tenu de l’heure tardive, et je répondrai à vos questions.
On a longuement discuté des enjeux de la géoéconomie, et j’ai pu revenir, en
tout cas sur ce que je crois essentiel, le fait que notre Europe a besoin
d’accélérer sur la mise en œuvre de son agenda de compétitivité et de
simplification. On y reviendra en février. Il est bien connu, on a déjà pris
plusieurs mesures dans ce sens, de renforcer un agenda d’innovation qui suppose
beaucoup plus d’investissements publics et privés. Et ce qui met au cœur de cet
agenda d’innovation, pour moi, 2 priorités : l’union des marchés de
capitaux, priorité du prochain semestre, avec les options de titrisation que
nous avons portées, mais également un budget européen qui doit prendre en
compte cette nécessité et donc être beaucoup plus ambitieux sur la politique
d’innovation, l’investissement dans l’innovation, et en particulier défense,
sécurité, intelligence artificielle, quantique et green tech. Et puis le 3e
pilier de cette stratégie pour avoir une géoéconomie efficace, c’est un agenda
de protection. C’est ce que nous portons depuis plusieurs années, c’est ce que
la Commission a commencé à mettre en œuvre depuis la décision prise sur les
véhicules électriques chinois, c’est ce qui a été ensuite déployé avec les
mesures de sauvegarde sur l’acier, et c’est ce qui continue d’être déployé.
À cet égard, les décisions prises par la Commission européenne sur l’automobile
sont pour nous tout à fait positives et vont dans le bon sens, en ce qu’elles
portent une préférence européenne, un contenu européen et cette marque nouvelle
qui impose en quelque sorte une protection des producteurs et d’un contenu
européen. Ce made in Europe qui s’impose progressivement dans les textes, c’est
un vrai changement de doctrine. Il est essentiel si nous voulons résister à la
situation actuelle où nous avons à la fois les surcapacités venant de Chine,
avec des conditions de prix qui ne sont pas du tout conformes à l’OMC, des
tarifs américains, et puis des surcapacités venant du reste du monde qui
s’adaptent à ces tarifs américains et reviennent sur le marché européen. Ceci
suppose un agenda de protection économique si nous voulons préserver notre
chimie, si nous voulons préserver nos machines d’outils, notre industrie
automobile et de nombreux secteurs.
Le dernier point que je voulais faire concerne l’élargissement et les réformes
de l’Union européenne. Le Conseil européen a permis de reconnaître les efforts
significatifs menés par le Monténégro et l’Albanie ces derniers mois, qui ont
une opportunité historique de rejoindre l’Union européenne dans les prochaines
années s’ils maintiennent ce rythme de réformes. Aucun pays candidat ne doit
rester à l’écart de la dynamique actuelle, et nous devons aussi pouvoir envoyer
des signaux à ceux qui remplissent les critères définis conformément à notre
approche fondée sur les mérites propres. Et je veux ici dire que la Serbie est
à un moment charnière au regard des décisions qu’elle doit prendre sur sa
dépendance aux énergies fossiles russes. Elle a pris des décisions et fait des
annonces qui sont importantes. Et nous soutenons le fait que, dans les
prochaines semaines, un nouveau cluster puisse être ouvert, parce qu’il
correspond à la fois à l’analyse de la Commission, mais accompagne aussi un
mouvement courageux de décision et de clarification des décisions à cet égard.
Nous avons aussi appelé à débuter effectivement les négociations avec la
Moldavie et l’Ukraine. Et puis, nous sommes revenus sur la dynamique de
réformes en cours en Macédoine du Nord, en Bosnie-Herzégovine et au Kosovo. En
parallèle, et je veux insister sur ce point, nous devons accélérer les réformes
internes de l’Union européenne. C’est la condition pour construire une Europe
plus souveraine et plus efficace. C’est ce que nous avions demandé aussi en
juin 2024, et ce sur quoi nous devons continuer d’avancer. Ces simplifications
doivent accompagner l’élargissement. Je vais maintenant répondre à vos
questions.
> Sur l’aide à l’Ukraine, oui, il y a
une vraie rupture avec cette décision. Pour la 1ère fois, on accepte
d’emprunter ensemble pour prêter à l’Ukraine. Ça donne de la visibilité, de la
magnitude, et en tout cas, avec ce mécanisme, parce qu’on a déjà eu plusieurs
mécanismes financiers qui ont permis de prêter, c’est une avancée importante.
Cette décision, elle est prise à l’unanimité. Il y a ensuite un mécanisme qui
permet de préserver 3 pays de l’impact financier, et donc de leur quote-part de
contribution à terme s’il devait y avoir, in fine, etc., etc., toutes les
conséquences, qui est un mécanisme d’opt-out, qui nous est très familier et
qu’on a déjà utilisé à plusieurs reprises, en particulier durant la crise
financière et qui a touché, je crois d’ailleurs de mémoire pouvoir dire que la
Slovaquie en avait bénéficié sur des mécanismes pour la Grèce, le Royaume-Uni,
à coup sûr. Et donc, ce sont des mécanismes qui nous sont familiers. Quand il y
a des accords politiques, ça permet d’aller au-delà. Est-ce que ça a un impact,
compte tenu des 3 pays dont on parle ? Non. Ça ne change pas la donne
financièrement. Ce qui aurait été préoccupant, c’est s’il y avait...
intellectuellement, ce qui aurait été préoccupant, c’est si un pays avait voulu
bloquer. Et je pense que ce qui est très important, c’est que vous avez eu
l’unanimité sur la décision. Et donc, je considère ça plutôt comme une marque
de confiance et donc de solidité. Ce sont les 27, de manière solidaire, et
c’est une bonne chose, mais pour répondre très précisément à votre question,
les 27, de manière solidaire, ont accepté de laisser la Commission aller
émettre de la dette. Il y en a simplement trois qui sont préservés de l’impact
financier, ce qui n’a pas vraiment de conséquences sur la nature de l’emprunt.
Ensuite, l’importance de ce que nous avons fait il y a quelques jours, c’est
que nous avons immobilisé dans la durée ces actifs russes. Il y a un travail
qui va se poursuivre sur d’autres techniques pour pouvoir utiliser ces actifs
russes, peut-être pour lever des financements. Et nous avons acté, de manière
très claire dans notre texte, notre volonté, au moment du règlement du conflit,
et ceci, évidemment, c’est une perspective qu’on souhaite, mais elle dépend de
la finalisation des traités à ce moment-là, de pouvoir, en effet, en disposer
conformément aux droits européens et internationaux. C’est ce que nous avons
mis dans nos conclusions. Et je pense que c’est tout à fait juste de se dire
que ces actifs doivent pouvoir servir au règlement des différents et qu’au
moment où on a une contribution des Européens importante, on dit aussi on
protège vos intérêts, et donc on a à cœur de faire contribuer la Russie, qui
est la cause de tous ces mots. Mais tout ça se fera dans le cadre approprié au
règlement du conflit, premièrement, et donc dans le bon moment, grâce à
l’immobilisation des actifs qui nous permettent de ne pas dépendre de telle ou
telle décision ou que ces derniers ne nous échappent pas, et enfin,
conformément au droit international et au droit européen.
> [Mésentente sur l’utilisation des
actifs immobilisés russes] Il y a eu un très long débat. D’abord, il y a eu un
travail technique très important, et je resalue ici l’engagement de la
Commission, de la Belgique, de l’Allemagne, qui ont permis de produire un texte
très détaillé. Ce texte a légitimement soulevé beaucoup de questions chez
plusieurs Etats membres, de nature très différente. Quant aux risques
potentiels qu’il faisait courir sur les structures financières, sur les Etats,
sur la stabilité financière, je ne vais pas ici toutes les lister, mais il y
avait, derrière cette solution technique, malgré tout le travail qui a été
fait, des questions qui demeuraient. Ce n’a pas été mon rôle. Mon rôle a été
plutôt d’essayer de trouver un chemin et de préserver cette double voie. Mais
évidemment, on s’est tous posé beaucoup de questions, mais la France n’a pas
été du tout un élément bloquant sur l’avancée de cette solution technique. Je
dirais des 2 solutions techniques que la Commission avait mises sur la table.
Et au fond, nous sortons de ce Conseil avec beaucoup de cohérence. On retient
et on met en œuvre tout de suite une des solutions techniques que la Commission
avait proposées et on continue de travailler sur l’autre. Elle est inédite,
elle est très compliquée et on a raison de se poser toutes ces questions. Donc
je pense qu’il faut respecter tous les pays qui se sont posés des questions
légitimes, qui les ont soulevées et elles vont donner lieu à un travail du
Conseil, mais en lien avec la Commission, en lien également avec la Banque
centrale européenne pour pouvoir lever les incertitudes et essayer d’avancer
sur ce chemin. Mais c’est évidemment un sujet extrêmement technique, c’est ce
qui explique qu’il y a eu des débats nourris ces dernières semaines et durant
ces dernières heures. Si c’était un échec, si on s’était arrêté là, et je pense
qu’on a pris la bonne décision, qui est de dire qu’on doit poursuivre ce
chemin, on consolide l’immobilisation des actifs, et puis surtout, on prend ce
soir, cette nuit, une décision immédiate parce qu’on ne veut pas attendre, et
on a promis de la visibilité à l’Ukraine et on prend cette décision avec
l’emprunt conjoint pour financer cet effort, et les 90 milliards. Donc ça,
c’est, je pense, une bonne manière de faire.
> [Parler avec Poutine] Il va redevenir
utile de parler à Vladimir Poutine. Oui. De toute façon, je constate qu’il y a
des gens qui parlent à Vladimir Poutine. Donc je pense que nous, Européens et
Ukrainiens, on a intérêt à trouver le cadre pour réengager cette discussion en
bonne et due forme. Sinon, on discute entre nous avec des négociateurs qui vont
seuls discuter avec les Russes. Ce n’est pas optimal. Donc je pense que là, il
faut finir la session, si je puis dire, en cours. Il y a des discussions qui
vont se faire dans les prochaines heures pour voir les avancer. Il y a un cycle
qui est en cours. Soit une paix robuste, durable, avec toutes les garanties
requises, peut être obtenue formidable, et de toute façon, on se mettra à ce
moment-là autour de la table avec tout le monde. Soit il faudra, tout en
continuant de financer, d’engager, de résister et d’aider l’Ukraine, il faudra
dans les prochaines semaines trouver les voies et moyens aussi pour que les
Européens, dans la bonne organisation, réengagent un dialogue complet avec la
Russie en toute transparence et association avec l’Ukraine.
> [Mercosur] Beaucoup de gens nous ont
dit, quand on a dit, il y a plusieurs mois qu’il fallait clause de sauvegarde,
des clauses miroirs, que ça allait être possible. Moi-même, j’y étais il y a
quelques semaines. Je suis positif, mais vigilant, et on voyait des avancées.
Et puis après, on n’a pas été assez vite. Donc ce qui m’importe, c’est le fond.
Ce qui m’importe, c’est de tenir les engagements. Ce qui m’importe, c’est qu’on
fasse ce qu’il faut pour protéger notre agriculture, pour protéger notre
sécurité alimentaire, pour protéger le budget de la PAC. Donc je ne sais pas
répondre à votre question aujourd’hui. Je l’espère, parce que ça veut dire
qu’on aura obtenu des avancées, pour certaines qui sont des avancées
historiques, parce que ça fait bien longtemps qu’on demande des mesures
miroirs. Et la clause de sauvegarde aussi.
> [Crise agricole] D’abord, dans notre
pays, aujourd’hui, je crois que ce qui touche beaucoup, c’est la situation de
grave crise qu’on vit dans plusieurs secteurs en même temps. Et je veux ici
redire mon soutien, ma solidarité et mon affection à tous ceux qui vivent ces
situations terribles. Nos viticulteurs qui n’ont plus de revenus à partir du
pourtour méditerranéen et avec lesquels on est obligés de prendre des mesures
d’arrachage, c’est des situations terribles.
Nos éleveurs qui, aujourd’hui, sont frappés par la dermatose et qui voient tous
leurs troupeaux qui sont abattus, c’est des situations humaines terribles. Il
faut se représenter qu’un troupeau, ce ne sont pas des bêtes, c’est une vie,
c’est une vie de travail. On parle de femmes et d’hommes qui ne prennent pas un
jour de vacances dans leur vie pour faire leur troupeau. Et du jour au
lendemain, on doit l’abattre. Donc il faut vous imaginer l’effondrement moral,
ce que c’est. Donc je pense qu’on ne se représente pas quand on ne voit pas
l’investissement qu’il y a derrière. Donc c’est ça, ce que vivent une partie de
nos agriculteurs et ce que vivent nos éleveurs. Et puis, on a aussi certains
qui commencent à être touchés par la grippe aviaire. Donc on a une situation de
crise multiple qui touche, qui touche dans leur vie des femmes et des hommes.
D’abord, on leur doit du respect, de l’accompagnement, de la protection.
Ensuite, c’est sur quoi travaille la ministre, le Premier ministre, ils
recevront ensemble les forces syndicales demain.
Enfin, les représentants agricoles. Il y a eu un très gros travail. Il faut
donner des perspectives et les accompagner. C’est ça, la priorité. Et donc,
passer de l’abattage à la vaccination, organiser la logistique de la
vaccination et ensuite donner des perspectives, c’est-à-dire voir comment on
pourra adapter les protocoles sanitaires quand on aura suffisamment vacciné et
regarder aussi comment on redonne des perspectives à ces éleveurs et ces
éleveuses. C’est essentiel. Parce que la Ferme France doit continuer de
produire. Et puis, on doit continuer de pouvoir vivre et s’alimenter. Vivre
pour nos agriculteurs, s’alimenter pour les Français. Donc, ça, c’est l’urgence
des jours, des semaines qui viennent. Et tout vient après, en quelque sorte, se
télescoper. Qu’est-ce que vous voulez expliquer tel ou tel accord quand déjà,
on a ça ? Donc, ça, c’est la situation d’urgence.
Ensuite, on a des situations très critiques. Dans des zones en grande
difficulté, on a beaucoup d’agriculteurs qui n’ont pas assez de revenus. Malgré
tout ce qu’on a fait, on a amélioré dans le lait la situation. On vient
d’avoir, là, depuis la Chine, une très bonne négociation sur le porc. Mais, par
exemple, dans nos zones intermédiaires, on a beaucoup de céréaliers qui
souffrent. Donc, c’est pour ça que se battre pour la PAC, c’est clé. Je vois
aujourd’hui ce pour quoi ils se battaient aussi. C’est ce que m’a dit la
présidente de la Commission, le président Costa, ce que m’ont dit toutes ces
dernières semaines les représentants que j’ai vus. Ils ont peur pour la PAC. Et
donc, tous ces agriculteurs qui n’ont pas de revenus, évidemment, ils ne
peuvent pas entendre parler du Mercosur, parce qu’on leur dit, vous n’avez déjà
pas assez de revenus, et on remet en cause 20 % de ces revenus. Donc, je
vous le dis, c’est aussi pour ça, pour être très clair, oui, dans ce
contexte-là, sécuriser l’enveloppe de notre politique agricole commune est clé.
C’est une bataille qui est redevenue essentielle. Et donc, là, on va se battre,
redonner des perspectives, y aller, parce qu’ils en ont besoin.
A côté de ça, j’aurai l’occasion d’y revenir dans les prochains jours et
prochaines semaines. On doit redonner maintenant un cap à notre agriculture,
parce qu’elle a été transformée, a été bousculée par la géoéconomie de ces
dernières années, en particulier, d’ailleurs, la guerre lancée par la Russie en
Ukraine, qui a complètement bouleversé, par exemple, le marché du blé et le
marché du poulet. Et elle est bouleversée aussi par les changements climatiques
qui s’accélèrent et qui ont un énorme impact sur notre agriculture. Donc, on
doit, nous, rebâtir un cap pour notre agriculture. Et dans ce contexte, on doit
avoir des garanties. Et ce qu’on demande, c’est des garanties. Voilà. Donc,
pour répondre très clairement, il y a l’urgence, il y a ce qu’on va faire
ensuite dans les prochaines semaines, le cap qu’on va redonner. Et donc, la
réponse, c’est oui, on a besoin de tout ce que je vous ai dit pour pouvoir
avancer. Je ne sais pas si on l’obtiendra. Je ne sais pas quelle sera la
position de la France en janvier. C’est trop tôt pour vous le dire, parce qu’on
a... Le travail continue et on le mènera d’arrache-pied. Mais je ne suis pas
non plus dans la démagogie à dire qu’on peut tout obtenir et que ça s’obtient
facilement. Ce n’est pas vrai. Je ne suis pas dans la démagogie à dire que la
France toute seule, elle peut bloquer un accord. Ce n’est pas vrai non plus. Il
faut une minorité de blocage. Et donc, c’est tout le travail qu’on a fait ces
dernières semaines et c’est tout ce qu’on va continuer dans les prochains jours
et les prochaines semaines. Et je ne sais pas vous dire après quel est
l’horizon de temps qui est réaliste, parce que ça dépend de la capacité de tous
à se mobiliser.
► Sébastien Lecornu (Premier ministre)
[Nota: Nous faisons figurer Sébastien Lecornu dans
cette liste alors qu’il n’est pas centriste mais appartient à l’aile droite de
Renaissance, parti centriste/central et qu’il s’est toujours défini comme un
homme de droite; c’est à ce titre que ses propos sont retranscrits ici et du
fait qu’il a composé un gouvernement d’axe central.]
> [Budget] Le Gouvernement prend acte de l’échec de la commission mixte
paritaire dans laquelle siégeaient des députés et des sénateurs, sans le
gouvernement. Je remercie tous les parlementaires de tous les groupes qui ont
travaillé et recherché, de bonne foi, un compromis raisonnable, comme cela
avait pu être le cas pour le budget de la sécurité sociale, définitivement
adopté mardi dernier. Je regrette néanmoins l’absence de volonté d’aboutir de
certains parlementaires, comme nous pouvions le craindre malheureusement depuis
quelques jours. Conformément aux délais prévus par la Constitution et les lois
organiques, le Parlement ne pourra donc pas voter un budget pour la France
avant la fin de l’année. Je le regrette et nos concitoyens ne méritent pas d’en
subir les conséquences. Dans ce contexte, je réunirai, à partir de lundi, les
principaux responsables politiques pour les consulter sur la marche à suivre
pour protéger les Français et trouver les conditions d’une solution.
► Gouvernement
● Ministres centristes/centraux
Laurent Nunez (ministre de l’Intérieur)
> En cette période de fin d’année, notre vigilance est maximale. J’ai
demandé aux préfets et directeurs de renforcer les patrouilles de voie publique.
Catherine Vautrin (ministre des Armées et
des Anciens combattants)
> A Abou Dabi, et pour mon premier déplacement au Moyen-Orient comme
ministre des Armées et des Anciens combattants, j'ai rencontré mon homologue
Mohammed bin Mubarak Fadel al-Mazrouei. Nous nous sommes félicités de
l'excellente dynamique de notre coopération de défense, portée par la richesse
des interactions entre nos forces armées. Alors que s'est conclu le 24 novembre
l'exercice interarmées GULF25, l'interopérabilité entre les armées émiriennes
et françaises démontre au quotidien le professionnalisme de nos militaires.
Notre partenariat opérationnel peut s'appuyer sur une communauté de moyens à
travers une coopération industrielle étroite, mutuellement bénéfique et bâtie
sur le long terme. Je me suis notamment rendue sur le site du groupe industriel
EDGE, dont je remercie l'accueil chaleureux. Avec les EAU, nous partageons
l'objectif de renforcer notre coopération de défense, au service de la stabilité
régionale.
Roland Lescure (ministre de l’Economie,
des Finances et de la Souveraineté industrielle, énergétique et numérique)
> Les portes de Bercy sont toujours ouvertes pour nos entreprises. Avec mes
collègues ministres, nous avons réuni ce matin le Conseil des entreprises pour
des discussions franches et essentielles. Nous avons notamment abordé les
efforts de toutes et tous pour le budget de la Nation qui est en construction
avec nos parlementaires.
Nous avons aussi pu partager nos victoires européennes pour notre industries et
nos entrepreneurs :
- Nous assumons enfin la préférence européenne pour notre
industrie.
- Nous avons accéléré le calendrier sur la
franchise de droits de douane avec la mise en place dès l’été 2026 d’une taxe de 3€ sur les petits colis.
- Nous simplifions la vie des entreprises en matière de reporting
extra-financier.
Ces victoires sont déterminantes pour nos entreprises et entrepreneurs. A nous
de continuer le travail, de voter ce budget et de permettre à la France
d'avancer.
Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et
des Affaires étrangères)
> Historique. L'Europe s'accorde sur un emprunt commun : 90 milliards
d'euros qui seront prêtés à l'Ukraine pour lui permettre de résister à
l'agression russe. Alors que la sécurité européenne est en jeu, nous prenons
notre destin en main.
Stéphanie Rist (ministre de la Santé, des
Familles, de l’Autonomie et des Personnes handicapées)
> Il y a un vrai sujet sur la protection de l’enfance, il y a une politique
à refonder (…) nous proposerons un projet de loi au premier trimestre 2026 avec
Gérald Darmanin
> Hier soir, je me suis rendue au
Service national d’accueil téléphonique de l’enfance en danger – 119, opéré par
le GIP France Enfance Protégée. Le 119 est un pilier de la protection de
l’enfance : il permet de repérer et de signaler des situations de danger, et
d’orienter les enfants vers les services compétents. En 2024, 40 709 enfants
ont été évoqués dans les sollicitations traitées. Les violences psychologiques
sont aujourd’hui le danger le plus fréquemment signalé. Pourtant, trop d’appels
ne peuvent encore être pris immédiatement et 43 % des jeunes ne connaissent pas
le 119. Protéger les enfants, c’est garantir un service public accessible et à
la hauteur de chaque alerte.
- Déjà, je suis la ministre de tous les
médecins et de tous les modes d’exercice. Ensuite, je vois circuler de fausses
informations sur les réseaux sociaux au sujet des mesures de ce PLFSS. Ce qui
s’explique par les nombreuses lectures entre l’Assemblée et le Sénat qui ont
fait évoluer ce texte de compromis, adopté sans 49.3, dont la copie finale
n’est pas la copie initiale proposée par le gouvernement.
Il y a, dans le texte, des articles ajoutés, mais aussi des articles supprimés
qui doivent rassurer les médecins. Par exemple, l’article qui taxait les
dépassements d’honoraires des médecins en secteur 2 a disparu. Quant à
celui concernant l’obligation d’alimentation du DMP, la date des sanctions
éventuelles est fixée à 2028 ! Nous avons le temps d’y travailler avec la
représentation des médecins, ce que j’ai déjà commencé et que je continuerai à
faire dans les prochaines semaines.
Il y a un dialogue à renouer entre les
praticiens et la Cnam, ainsi qu’avec le gouvernement
Je ne dis pas cela parce qu’il y a un mouvement de grève mais parce que je
constate qu’il y a un dialogue à renouer entre les praticiens et la Cnam, ainsi
qu’avec le gouvernement. Je veux recréer de la confiance. Et pour cela, il faut
se remettre autour de la table et travailler !
- Je veux démarrer un chantier sur les
modes de rémunération des médecins. Ce n’est pas pour désamorcer un mouvement
de grève mais bien pour engager un travail au long cours avec eux. (…)
Mais je ne ferai pas cette réforme structurelle toute seule. Je constate qu’il
existe des médecins payés de façon très différente, selon le mode de
rémunération, ce qui crée parfois une perte de sens. Vous pouvez travailler
trois fois plus en quantité, faire la même spécialité et être payé… trois fois
moins. Ce n’est ni juste ni logique !
> Je constate que le système de
négociations conventionnelles ne fonctionne pas bien ces dernières années,
puisqu’il y a eu un règlement arbitral dans des conditions compliquées. Mon
travail est d’accompagner la Cnam et les professionnels pour qu’on reprenne
ensemble ce dialogue. À moyen terme, le sujet de la refonte de la rémunération
devra être abordé dans le cadre du chantier que je veux ouvrir. Est-ce que les
médecins souhaitent garder un cadre conventionnel ? J’y suis favorable,
mais je n’écrirai pas cette copie seule.
> Très clairement, je ne suis pas
anti-secteur 2 ! Et il n’est pas question de le supprimer. Maintenant, je
ne peux pas fermer les yeux : ce que l’on constate ces dernières années,
c’est une augmentation très importante des dépassements d’honoraires de
certains médecins, parfois, qui grèvent le pouvoir d’achat de nos concitoyens
et empêchent un accès aux soins pour des raisons financières.
Mon boulot est d’améliorer cet accès aux
soins, d’une part, mais aussi d’entendre les praticiens quand ils disent que
ces compléments de rémunération sont dus au fait que les actes n’ont pas été
réévalués depuis longtemps. Un travail est en cours sur la revoyure des actes
de la CCAM. Mon objectif est de redonner confiance dans le cadre conventionnel,
mais aussi, par extension, dans l’Optam [option de pratique tarifaire
maîtrisée, ndlr].
> En tant que médecin, je comprends parfaitement
l’importance de la liberté de prescription et j’y adhère. Dans les faits, les
arrêts maladie de plus d’un mois en primoprescription restent rares. L’objectif
n’est donc pas de restreindre cette liberté, mais de répondre à un enjeu
collectif : assurer un suivi plus régulier des patients en arrêt de longue
durée. C’est pour cette raison que la durée de la primoprescription a été
uniformisée à un mois. Au départ, elle était fixée à 15 jours, ce qui ne
correspondait pas toujours aux besoins et qui variait selon que l’on soit en
ville ou à l’hôpital. Cette mesure n’aura pas pour effet de modifier
fondamentalement les pratiques des médecins ; elle relève avant tout d’une
philosophie de liberté encadrée. Les médecins auront la possibilité de déroger
aux plafonds de durée des arrêts de travail lorsque la situation du patient le
justifie.
Il est cependant nécessaire de travailler avec les médecins à mieux accompagner
la prescription des arrêts, surtout dans les situations complexes. Par exemple,
le PLFSS prévoit qu’un médecin peut solliciter l’avis du médecin-conseil pour
des arrêts compliqués ou des maladies complexes. L’objectif est d’aider les
médecins dans leur pratique, et non de les contraindre. (…)
Je vais généraliser le dispositif SOS IJ, un système que nous avons expérimenté
avec succès et qui a reçu l’approbation des médecins. Il leur permet,
lorsqu’ils rencontrent une difficulté sur un arrêt de travail – par exemple sur
la durée ou dans le cas d’une situation sociale complexe – de solliciter
l’Assurance-maladie pour être accompagné.
Ce dispositif s’inscrit dans un ensemble plus large de leviers
d’accompagnement : la formation, les recommandations de la Haute Autorité
de santé intégrées directement dans les logiciels. Par exemple, un pop-up peut
s’ouvrir pour informer le médecin, sans jamais contraindre sa liberté de
prescription. L’objectif est de l’aider à prescrire la durée appropriée, en
fonction des recommandations.
> Les mises sous objectif (MSO)
relèvent du débat parlementaire. Je souhaite que ce débat ait lieu, même si je
comprends très bien l’inquiétude des médecins, en particulier la crainte de ne
pas pouvoir se défendre. J’ai récemment accompagné la MSO d’un médecin et je
mesure à quel point cette situation peut être vécue comme très difficile.
Pour autant, il existe un véritable sujet sur les arrêts maladie et sur leur
nombre. Certains médecins soulignent que le ciblage des MSO n’est pas toujours
adapté. Ce sont des points qui doivent être examinés, notamment avec
l’Assurance-maladie. Et pour les médecins mis sous objectifs, il n’est pas
exact de dire qu’ils ne peuvent pas se défendre. Il existe une possibilité pour
eux de s’expliquer sur leurs chiffres d’arrêts de travail.
> Je veux être très claire :
adhérer au réseau France Santé ne sera pas obligatoire. Chaque médecin reste
libre, et je suis la ministre de tous les médecins, y compris de ceux qui ne
souhaitent pas rejoindre le dispositif. Les structures labellisées bénéficieront
d’un financement de 50 000 euros en moyenne pour améliorer l’accès
aux soins. Ce financement n’est pas une étatisation : il s’inscrit dans le
cadre des négociations conventionnelles.
Nous avons retiré dans le PLFSS la durée pour ces négociations afin de laisser
le temps nécessaire aux discussions, comme le demandaient les professionnels.
Initialement, nous avions prévu deux mois, mais pour ceux qui attendent le
financement, un dispositif transitoire (le FIR) a été prévu pour les soutenir.
Si les négociations doivent durer un an, le fonds FIR continuera en attendant,
sans décision unilatérale de la ministre ou de la Cnam.
> La réforme de la quatrième année de
médecine générale sera bien appliquée en novembre 2026, il n’y a aucun doute
là-dessus. D'ici là, nous allons faire en sorte que tout le monde soit rassuré.
Certains détails restent à finaliser, comme la cartographie ou la sécurisation
de la mobilisation des MSU, mais ça ne remet pas en cause l’entrée en vigueur
de la réforme.
Les derniers textes sortiront au fur et à mesure, au rythme des concertations
que nous avons tous les quinze jours. J’insiste : cette quatrième année
est d’abord une année de formation. Il faut qu’elle soit opérationnelle, de
bonne qualité pour permettre aux internes de se former. C'est important de le
dire même si l’arrivée de tous ces docteurs juniors est très attendue sur le
terrain car va améliorer l'accès aux soins !
Amélie de Montchalin (ministre de l’Action
et des Comptes publics)
> L'année dernière, on avait estimé à 12 milliards le coût d'avoir eu ces 6
à 8 semaines sans budget, d'abord pour l'État, puis pour la Sécurité sociale.
12 milliards, pourquoi ? Parce que d'abord, il y a les économies que vous ne
faites plus. Parce que vous avez des dépenses supplémentaires qui sont en fait
parties, que vous ne contrôlez pas. Et puis, vous avez surtout de
l'incertitude. Et le premier coup de tout ça, ce ne sont pas tellement les
milliards pour le budget. Le premier coup, c'est l'incertitude. Ce sont les
entrepreneurs qui se disent, j'attends. Ce sont les Français qui se disent,
j'attends. Je ne sais pas quelle va être la fiscalité, je ne sais pas ce que va
être le soutien à l'État, donc j'attends.
Et donc, très concrètement, je vous donne des exemples. Vous voyez, pour notre
défense, on parle d'Ukraine, encore cette nuit au Conseil européen, comment on
soutient l'Ukraine, comment nous aussi, on accélère notre réarmement. Soit vous
avez un budget de l'État, et les PME, les entreprises qui aident l'armée à se
renforcer, ont les crédits, lancent les commandes, travaillent. Ce sont aussi
des emplois derrière... Soit il n'y a pas ce budget, et on ne peut pas lancer
les nouvelles commandes. (…)
Vous savez qu'on parle des viticulteurs comme un soutien à cette crise
agricole. Évidemment, on est plus efficace si on a un budget. Et puis enfin, il
y a des questions aussi très régaliennes pour la sécurité. Je vous donne deux
exemples. Gérald Darmanin a des prisons à ouvrir. Pour ouvrir des prisons, il
faut des agents pénitentiaires. Pour avoir des agents pénitentiaires en plus,
il faut avoir un budget en plus. Deuxième élément, c'est pour la lutte contre
le narcotrafic. On a beaucoup d'investissements. Pour les douaniers, par
exemple, on doit investir dans des scanners pour contrôler les conteneurs. Si
je n'ai pas un budget, on ne peut rien faire de nouveau. On ne peut donc pas
répondre à l'essentiel.
> Au fond, les Français, et nous aussi
au Gouvernement et les parlementaires, on a une responsabilité, c'est de nous
mettre d'accord, c'est de créer un budget pour le pays. Après, les modalités,
le comment, au fond, ce n'est pas le sujet. Parce que s'il n'y a pas de texte,
il n'y a pas de 49.3. S'il n'y a pas de texte, il n'y a juste pas de budget et
donc on fait une loi spéciale. Et le deuxième élément que je veux mettre aussi
en exergue, c'est qu'au fond, le compromis, c'est du plus pour les Français.
Je vous donne un exemple sur le budget de la sécurité sociale. Tout le monde a
dit, vous voyez, on n'a fait que des négociations avec le Parti Socialiste. Le
Parti Socialiste a eu, effectivement, un certain nombre de demandes pour un
certain nombre de sujets qui intéressent les Français. Les Ecologistes, ils ont
apporté des demandes pour l'hôpital. Laurent Wauquiez - dans ce budget qui
maintenant est là, voté - il a apporté des éléments sur les heures
supplémentaires pour que ça soit totalement défiscalisé. Il a apporté des
éléments pour les pharmaciens. Vous voyez, à la fin, ce n'est pas juste les uns
contre les autres, c'est du concret, c'est du plus pour les Français.
> Lobjectif de réduction du déficit est
de 5%. (…) On était à 4,6%, il y avait les jours fériés qui devaient être
travaillés. On a renoncé au travail les jours fériés, du coup, on était à 4,7%.
Ensuite, on a dit, voilà, on voit bien qu'il nous faut un compromis, il faut
qu'on ait un peu de souplesse dans la négociation, mais il y a un objectif posé
par le Premier ministre : nous devons être à 5%, maximum, maximum. Pourquoi ?
Parce que sinon, ça veut dire qu'on continue d'augmenter la dette et ça veut
dire que nos enfants paieront notre incapacité à nous mettre d'accord
aujourd'hui. Et ça, je crois que nous ne pouvons pas nous y résoudre. Vous
voyez, on a tous, je crois, aussi la sensation qu'un pays qui ne tient pas ses
comptes, c'est un pays qui se fragilise. Et dans le monde d'aujourd'hui, vous
voyez, moi, je ne veux pas que la France soit faible.
> La France est un grand pays. Et moi,
mon rôle de ministre du budget, c'est de rendre la France forte, forte pour ses
agriculteurs. Donc oui, effectivement, quand vous avez une crise qui met en
danger 16 millions de bovins, qui met en danger 125 000 agriculteurs et
éleveurs, nous nous engageons.
> [Petits colis venus de Chine] Ça dit
trois choses. Un, la taxe sur les petits colis pour qu'on ait les moyens de
contrôler plus, c'est essentiel, c'est dans le budget. Vous voyez, là aussi, le
budget, soit il est voté, ça s'applique, soit il n'est pas voté, on attend et
ça s'appliquera plus tard.
Deuxième chose, des contrôles massifs ont été faits avec tous les autres pays
européens, parce que ce n'est pas que la France, vous voyez bien, d'où ça
circule. 11 millions de jouets ont été sortis des rayons, sortis des camions
parce qu'ils étaient dangereux. Troisième chose, ce que ça nous dit, c'est
qu'on peut consommer à pas cher en allant dans des sites en ligne français.
Parce que quand c'est français, vous savez quoi ? C'est contrôlé. Nos artisans,
nos commerçants, ils respectent les normes et donc on ne met pas en danger ses
enfants. C'est aussi une incitation, vous voyez, en ce moment, on soit aussi
engagé par notre consommation à, en fait… On peut le faire en ligne chez les
acteurs français.
Marina Ferrari (ministre des Sports, de la
Jeunesse et de la Vie associative)
> Le sport est un pilier de nos territoires, de nos clubs, de notre jeunesse
et de notre cohésion nationale. Les Jeux Olympiques et Paralympiques des Alpes
2030, ce sont des équipements durables, un héritage pour les territoires de
montagne, un engagement pour le sport pour tous, valides et para-athlètes.
Opposer sport et justice sociale, c’est ne rien comprendre à ce que le sport
apporte : santé, inclusion, émancipation, collectif. Je défendrai toujours
celles et ceux qui font vivre le sport français
Aurore Bergé (ministre déléguée auprès du
Premier ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la
Lutte contre les discriminations)
> Partout en France, les talents sont là. Mais trop de parcours sont encore
empêchés. Pas issus du bon territoire, pas le bon sexe, le bon nom, le bon
prénom. Lancer « Talents de France » à la Réunion, c'est affirmer que la
distance avec Paris ne constitue pas la valeur des Françaises et des Français.
C'est ensemble que nous ferons reculer les assignations à résidence. Pas en
opposant ou en fracturant mais en faisant ensemble.
David Amiel (ministre délégué
auprès de la ministre de l’action et des comptes publics chargé de la
Fonction publique et de la Réforme de l’État)
> Les IRA vont s’unir et devenir des « instituts du service public ».
Une formation harmonisée, adaptée aux besoins de ceux qui, des RH à la gestion
financière, des rectorats aux préfectures, sont les piliers de la réforme de
l’État.
● Autres ministres
Monique Barbut (ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité et des
Négociations internationales sur le climat et la nature
> Une nouvelle étape dans l’engagement de la France pour les océans
Depuis le Parc national de Port-Cros, avec Catherine Chabaud, nous avons
annoncé la mise en œuvre du label « Zones de protection forte en mer ».
63 sites maritimes sont désormais labellisés sur l’ensemble des façades
maritimes françaises.
Cette annonce s’inscrit dans les engagements pris par le Président de la
République Emmanuel Macron lors de la Conférence des Nations unies sur les
Océans (UNOC).
Notre objectif est clair : porter à 14,8 % la part du territoire maritime
français placée en zone de protection forte d’ici fin 2026.
Concrètement, avec ces 63 sites labellisés :
- 467 000 km² d’eaux françaises bénéficient désormais d’un statut de protection
forte
- soit 4,8 % des eaux maritimes françaises
- des sites emblématiques sont concernés, comme le cœur marin du parc national
de Port-Cros, la réserve naturelle de Lilleau-des-Niges ou le Banc de la
Cordelière dans les îles Éparses
Les zones de protection forte en mer visent à préserver les écosystèmes marins
les plus sensibles, en limitant strictement les pressions humaines, afin de
protéger durablement notre patrimoine maritime.
Les engagements pris à l’UNOC se traduisent aujourd’hui en actes.
La mer est un patrimoine vivant de biodiversité : la protéger, c’est garantir
son avenir.
Serge Papin (ministre des Petites et
moyennes entreprises, du Commerce, de l’Artisanat, du Tourisme et du Pouvoir
d’achat)
> [Mercosur] Si l'accord a été décalé, c'est qu'il n'y a pas d'accord. Pour
l'instant, le président de la République s'est exprimé. Il a dit : " Le
compte n'y est pas ". Et pourquoi le compte n'y est pas ? C'est parce que,
ce qu'on appelle les clauses miroirs, c'est-à-dire la réciprocité. Il ne peut
pas y avoir deux poids, deux mesures. C'est-à-dire qu'on ne peut pas demander
des normes à l'agriculture française et à l'élevage français qui sont de
respecter l'environnement ne pas utiliser de pesticides dangereux, ne pas
utiliser par exemple d'hormones ou d'antibiotiques dans l'élevage, alors même
que les pays du Mercosur les utilisent. Donc, il ne peut pas y avoir de poids.
Il faut qu'on ait cette clause miroir, ce qui n'est pas simple parce que ça
veut dire que pour ces pays-là qui vont exporter vers l'Europe, s'il y a
l'accord, ça veut dire qu'ils aient deux types de production, c'est-à-dire
qu'ils aient une production pour leur marché intérieur qui soit plus permissif
et une production pour l'Europe qui respecterait nos normes. Donc, pour
l'instant, il faut qu'il y ait ces garanties-là.
> [90% des jouets vendus sur les
plateformes d’e-commerce sont non conforme] Ça confirme que le modèle de ces
plateformes, c'est le non-respect des normes. Alors, c'est d'autant plus
dangereux quand il s'agit de jouets. Alors évidemment, j'invite au discernement
des parents qui ont acheté des jouets. Tous les jouets d'ailleurs qui ont fait
l'objet de ce contrôle, ensuite, ont été détruits. Ça, c'est une bonne chose.
Par contre, si les jouets qui ont été achetés, il faut bien sûr dire aux
parents : « Faites attention ! » Je suis allé en voir des jouets. Il y a, par
exemple, un plastique qui est destiné aux enfants. Il est friable comme une
chips. Rendez-vous compte ? Donc, un enfant peut l'ingérer. Ils sont classés
dangereux. Voilà, alors s'il y a de l'ingestion, il peut y avoir une ingestion
de plastique toxique. (…)
Il ne faut pas inverser la charge de la preuve. Ces plateformes doivent
respecter nos normes. On ne va pas mettre un douanier derrière chaque
livraison. C'est comme si on mettait un agent de la DCCRF dans chaque magasin
physique. Donc, c'est à eux de respecter. On a un code, on est un État de
droit, on a ce qu'on appelle un code de la consommation. Les mises en marché de
produits sur notre territoire national doivent respecter ce code de la
consommation. Ce qu'elles ne font pas aujourd'hui.
> Il y a deux conditions pour qu'on
puisse avoir du made in France abordable. Il faut que les entreprises qui
produisent soient productives, donc, il faut qu'elles aient des outils qui
soient modernes. Et puis, en même temps, il leur faut des volumes. Alors, on a
une dynamique qui est en train de se mettre en place. Vous parliez des jouets,
on a parlé des jouets des plateformes. Moi, je vous parlais des jouets français
qui sont produits, par exemple, dans le Jura. Je suis allé visiter SMOBY.
SMOBY, c'est un exemple. Il progresse, d'ailleurs, de 10 %. Il vend des jouets
durables, accessibles parce que, j'ai été frappé en visitant l'usine, il a des
machines-outils, la robotisation qui permet d'avoir des coûts de production
très compétitifs. Et derrière, donc, il a des volumes.
> On a laissé trop penser que le Made
in France, c'était des produits de niche, que c'était réservé à l'élite. Alors
que là, plein de... Vous savez, quand je suis allé voir au salon du Made in
France, qui s'est tenu il y a quelques jours, 120 000 personnes sont venues
visiter ce salon. Toutes les entreprises que j'ai vues, m'ont dit : « Mais
monsieur le ministre, dites que les produits que l'on fait, ce sont des
produits pour le quotidien des Français ». Donc, il faut qu'on change l'image.
Et regardez, on fait des vélos en France qui sont aussi compétitifs que les
vélos chinois à Machecoul en Loire-Atlantique, par exemple.
Annie Genevard (ministre de l'Agriculture,
de l’Agro-alimentaire et de la Souveraineté alimentaire)
> [Dermatose nodulaire] Le consensus scientifique, et l’esprit de dialogue :
ce sont les deux piliers de la stratégie sanitaire sur le sujet de la DNC. En
nous appuyant sur eux, nous vaincrons collectivement cette maladie et nous
sauverons notre élevage. Lors de ma venue en Occitanie ce lundi, à l’issue
d’échanges fructueux avec les agriculteurs et les élus locaux, j’ai donc
annoncé la création d’une cellule de dialogue scientifique, pour qu’échangent
en confiance, et en toute indépendance, des experts scientifiques et des représentants
professionnels agricoles de la région. Leurs noms ont été proposés par les
autorités locales : le préfet de région Occitanie, ainsi que la présidente du
conseil régional. Comme je m’y étais engagée, cette cellule s’est réunie dès ce
mercredi, dans un climat particulièrement constructif. Cette cellule se réunira
à nouveau lundi 22 décembre pour poursuivre les échanges et approfondir
certaines questions sanitaires légitimes. Je tiens à saluer l’esprit
d’engagement et le travail sérieux entrepris.
> À l’issue de mon déplacement en Chine
début décembre, où j’ai défendu avec clarté et fermeté nos filières agricoles
aux côtés du Président de la République, la France obtient un traitement
nettement plus favorable. La Chine annonce aujourd’hui des droits anti-dumping
définitifs sur les exportations françaises de produits porcins, avec l’un des
taux les plus bas appliqués en Europe. J’y ai porté un message clair : notre
filière du porc ne pratique aucun dumping et ne bénéficie d’aucune subvention
illégale. Le message a été entendu, et les résultats sont là. Je reste
pleinement mobilisée pour défendre nos intérêts agricoles.
> Je salue l’annonce du report de la
signature de l’accord entre l’UE et le Mercosur. C'était la seule décision
raisonnable, car il est en l'état inacceptable. Grâce à la détermination de la
France et de plusieurs autres États membres dont je salue l'engagement, ainsi
qu'aux nombreux déplacements et rencontres que j'ai menés ces derniers mois
auprès de nos partenaires européens, nous avons fait entendre nos
préoccupations. C’est une avancée mais pas une victoire : la France restera
pleinement mobilisée pour défendre ses agriculteurs et ses filières. Notamment,
nous travaillons sur des mesures concrètes : la clause de sauvegarde, les
mesures miroirs et le renforcement des contrôles. Je le répète : ces mesures
sont indispensables et ce travail doit être finalisé.
Edouard Geffray (ministre de l’Education
nationale)
> L’Ecole inclusive n’est pas que l’affaire de l’Ecole, c’est l’affaire de
tous !
A Dijon, j’ai coprésidé le Comité national de suivi de l’École inclusive
(CNSEI), qui réunit l’ensemble des acteurs mobilisés au quotidien pour
permettre à chaque élève de réussir sa scolarité.
L’occasion de dresser le bilan de la rentrée, d’échanger avec les représentants
du PAS du collège Bachelard et des lycéens et d’identifier des pistes
d’avancées pour la suite.
Aujourd’hui, l’École accueille 550 000 élèves en situation de handicap. C’est
un progrès et c’est un défi : notre priorité est de garantir la continuité et
la fluidité des parcours scolaires. C'est pourquoi nous renforçons la
coordination entre l’Éducation nationale, le secteur médico-social et les
collectivités, et nous inventons des solutions nouvelles en partant des besoins
des élèves.
Il reste encore beaucoup à faire, notamment dans le second degré et en matière
d’orientation et de poursuite d’études. Mais nous sommes unis autour d’un même
objectif et les solutions existent.
Merci au Conseil national consultatif des personnes handicapées, aux
associations, aux collectivités et à leurs associations, aux organisations
syndicales, aux élèves, aux parents d’élèves et aux parlementaires pour leurs
témoignages qui éclairent notre action.
> Réussir l’école inclusive, c’est
répondre aux besoins des familles comme des professeurs et équipes éducatives
pour permettre une meilleure prise en charge et ne laisser personne au bord du
chemin.
Grâce à un travail interdisciplinaire, le PAS apporte une réponse rapide et
adaptée aux élèves susceptibles de présenter une situation de handicap. Il
répond deux enjeux majeurs :
- assurer l’équilibre dans la réponse entre accessibilité et
compensation ;
- associer les professionnels de l’éducation nationale et du médico-social.
Près de 500 PAS sont aujourd’hui déployés partout en France.
Notre objectif : 1 000 PAS supplémentaires à la rentrée 2026
pour une généralisation en 2027.
> Eduquer au numérique, c'est aussi
apprendre à nos élèves à protéger leurs données personnellee et leur vie privée
en ligne. Avec un enjeu : leur permettre de conserver la maîtrise des outils
numériques comme des contenus qu'ils y versent.
C'est l'objectif de la convention que nous avons signée avec la présidente de
la CNIL, Marie-Laure Denis, qui renouvelle notre partenariat. Cette convention
fixe un cadre d'action commun pour permettre des actions de sensibilisation de
nos élèves, mais aussi de leurs parents et des professeurs, par des experts de
la CNIL.
> En ce début de vacances de Noël, je
souhaite à tous les personnels de l'Education nationale d'excellentes fêtes :
professeures et professeurs, personnels de direction, inspectrices et
inspecteurs, conseillères et conseillers principaux d'éducation, personnels
administratifs, infirmières et infirmiers, médecins, accompagnants d'enfants en
situation de handicap, psychologues, assistantes et assistants sociaux,
assistantes et assistants d'éducation. Mais aussi tous les personnels des
collectivités territoriales qui œuvrent à leurs côtés.
On l'oublie souvent, mais l'éducation nationale regroupe des métiers très
différents, dont la raison d'être est de faire progresser, s'épanouir et
réussir nos élèves. Près d'un actif sur 30 aujourd'hui en France dédie ainsi sa
vie professionnelle à construire l'avenir à l'Ecole !
Merci à chacune et à chacun !
Maud Bregeon (porte-parole du
Gouvernement)
> Avec le report du Mercosur, la France a gagné son bras de fer. Il reste
encore des combats à mener, pour la clause de sauvegarde, la réciprocité, les
contrôles et le revenu des agriculteurs avec la PAC. Ce qui est interdit dans
nos champs ne doit pas arriver dans nos assiettes.
> [Dermatose nodulaire] L'ennemi, c'est
le virus. L'abattage n'est pas une décision politique, c'est une décision
sanitaire.
> Ne pas confondre le budget 2026 avec
la présidentielle 2027.
> [Crise agricole] Nous ne tolérerons
plus de nouveaux blocages.
Benjamin Haddad (ministre délégué
auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères chargé de
l’Europe)
> Ce Conseil européen Affaires générales sera l’occasion d’évoquer, bien
sûr, les conclusions du prochain Conseil européen. Nous devons commencer par la
réaffirmation de notre soutien à l’Ukraine, au moment où des négociations
décisives ont lieu pour trouver la voie d’un cessez-le-feu. Ce sera l’occasion
de réaffirmer notre soutien aux Ukrainiens face à l’agression russe et, je
l’espère, de trouver un accord pour finaliser le soutien financier dont
l’Ukraine a besoin afin d’avoir de la visibilité pour les prochaines années, aussi
bien pour ses besoins militaires qu’économiques.
Nous aurons donc une discussion sur l’utilisation des avoirs russes gelés pour
financer le prêt de réparation à l’Ukraine, une initiative que la France
soutient. Nous espérons pouvoir trouver un accord sur ce sujet, qui est
évidemment absolument crucial.
Nous évoquerons également, au Conseil Affaires générales, la question de
l’élargissement, qui est une nécessité géopolitique pour la stabilité et pour
la prospérité de notre continent européen, et qui doit toujours être fondée sur
des réformes basées sur le mérite. Nous voyons que deux pays avancent
rapidement sur la voie des réformes, notamment le Monténégro et l’Albanie. Nous
avons eu ce matin la conférence intergouvernementale avec le Monténégro, qui a permis
de fermer cinq chapitres et de lancer le groupe ad hoc pour la rédaction du
traité d’adhésion. C’est une bonne nouvelle.
La France continuera de soutenir cette dynamique d’élargissement et de veiller
à ce que le processus de réformes soit pleinement mis en œuvre. Nous
continuerons à travailler avec la Commission européenne et avec nos experts
dans les pays candidats, y compris l’année prochaine, pour continuer à évaluer
ce travail de réforme.
Je voudrais toutefois souligner que deux pays restent aujourd’hui bloqués dans
cette voie : l’Ukraine et la Moldavie. Nous avons poursuivi le travail
technique de réforme avec les experts ukrainiens et moldaves, mais il est
inacceptable qu’ils soient bloqués en raison d’un différend bilatéral
essentiellement instrumentalisé à des fins politiques par la Hongrie. C’est
pourquoi nous continuons à soutenir l’ouverture du premier cluster de
négociations pour l’Ukraine et la Moldavie, et nous poursuivrons notre dialogue
avec les autorités ukrainiennes et moldaves en voie de leur perspective
européenne.
Nous évoquerons également, dans ce Conseil Affaires générales en vue du Conseil
européen, la question de la sécurité économique, qui tient particulièrement à
cœur à la France. Dans ce monde de conflictualité, nous devons réduire nos
dépendances et investir dans notre autonomie stratégique, sur le plan
technologique, sur le plan militaire et sur le plan énergétique, et, à cet
égard, avoir des relations commerciales moins naïves.
Nous devons nous donner les moyens de nous protéger face à la concurrence
déloyale et face aux surcapacités chinoises subventionnées. C’est pour cela que
nous avons soutenu les mesures de protection et les clauses de sauvegarde sur
les ferroalliages et sur l’acier. C’est aussi pour cela que nous saluons
l’initiative lancée par le commissaire européen Stéphane Séjourné, RESourceEU,
qui vise à renforcer notre autonomie stratégique dans le domaine des terres
rares, une ressource désormais utilisée comme une arme géopolitique.
Il s’agit de favoriser les achats en commun, de constituer des stocks
stratégiques et de renforcer les capacités de raffinage et de transformation
des terres rares sur le continent européen. Cela s’inscrit dans la logique du
dialogue avec nos partenaires de « derisking », que l’Union
européenne doit poursuivre afin de réduire ses dépendances.
C’est la même ligne que nous défendons toujours : la préférence
européenne, la réduction des dépendances dans les domaines militaire,
technologique et énergétique, vis-à-vis des États-Unis, de la Chine et
d’autres. Cela fera bien sûr partie des discussions entre les chefs d’État et
de gouvernement au Conseil européen.
Enfin, un mot sur le cadre financier pluriannuel. Nous poursuivrons aujourd’hui
les discussions qui doivent mener à la négociation de la « negobox »,
comme vous le savez, lors du Conseil européen de jeudi. La position de la
France est claire : nous avons besoin d’un budget ambitieux et moderne
pour répondre aux besoins d’investissement de l’Union européenne, que ce soit
en matière d’innovation, de compétitivité ou de défense, avec des lignes rouges
très claires.
D’abord, la préservation de notre souveraineté alimentaire. L’agriculture est
historiquement la première politique intégrée et la première politique
communautaire de l’Union européenne. Nous veillerons donc à ce que les montants
consacrés aux revenus et au soutien à l’investissement des agriculteurs soient
préservés dans la politique agricole commune, dans le CFP, et à ce que le
caractère communautaire de la politique agricole commune soit maintenu. Là
c’est de la souveraineté alimentaire de l’Union européenne dont il est
question.
Nous continuerons également à porter la question des ressources propres,
puisque nous avons un budget ambitieux. Ce budget ambitieux ne peut pas reposer
uniquement sur les contributions des États membres, mais aussi sur des
ressources propres. Aujourd’hui, nous sommes au jour où nous aurions dû adopter
et mettre en œuvre les premières ressources propres de l’Union européenne si
l’on se ramène à la décision de 2020, lors de la mise en place du plan
NextGenerationEU. Force est de constater que nous n’y sommes pas. Nous devons
donc accélérer sur la voie des ressources propres pour générer des revenus pour
l’Union européenne.
Enfin, la question de la préférence européenne : soutien à l’industrie, à
la défense, à l’innovation, continuera de structurer notre position dans le
débat sur le cadre financier pluriannuel. Je rappelle d’ailleurs la position
historique de la France puisqu’il en est question aujourd’hui : nous
sommes toujours opposés aux rabais. La réponse pour pouvoir faire face à la
question des contributions nationales, ce sont les ressources propres. Il n’est
ni légitime ni envisageable aujourd’hui de pouvoir aborder la question des
rabais. Chaque État membre doit être traité à la même enseigne devant le cadre
financier pluriannuel.
> [La Hongrie a bloqué toutes les conclusions du Conseil européen depuis le
début de l’année et bloque désormais, pour la première fois, celles sur
l’élargissement] Il n’est pas acceptable que les conclusions du Conseil, en
particulier sur l’élargissement, soient bloquées pour des raisons politiques
liées à un différend bilatéral. L’élargissement doit être fondé sur le mérite
et sur les réformes.
L’Ukraine et la Moldavie ont avancé sur des réformes essentielles :
indépendance de la justice, lutte contre la corruption, état de droit,
protection des minorités. C’est un processus long et exigeant, mais lorsque ces
réformes sont mises en œuvre, les pays doivent pouvoir avancer.
C’est pourquoi nous soutenons l’ouverture du premier cluster de négociations
avec l’Ukraine et la Moldavie. C’est aussi pour cela que nous avons décidé,
avec les autres États membres, d’accélérer le travail technique, le
« front-loading », afin de continuer à accompagner les Ukrainiens et
les Moldaves dans le travail de réformes. Nous serons prêts à ouvrir ces
chapitres dès que ce blocage sera surmonté, et j’espère que cela arrivera
rapidement. (…)
Aujourd’hui, ces négociations se font à l’unanimité. Ce sont les règles. Mais
nous continuerons à être aux côtés des Ukrainiens et des Moldaves, non
seulement dans les réformes et dans leur perspective européenne, mais aussi
plus largement. Je pense notamment au soutien à l’Ukraine face à la guerre
d’agression menée par la Russie, aux sanctions contre la Russie, au soutien
militaire et économique à l’Ukraine, ainsi qu’à la lutte contre les ingérences
étrangères, par exemple en Moldavie. Ils peuvent compter sur le soutien et
l’amitié de la France et des Européens sur la voie de l’Union européenne.
► Assemblée nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Je regrette que la commission mixte paritaire n'ait pu aboutir à un
consensus sur le projet de loi de finances. Nous devons aujourd’hui garantir la
continuité de l’Etat. Je reste convaincue que le compromis est possible.
L’Assemblée nationale est prête à poursuivre le dialogue afin d’adopter le
budget, indispensable au pays et aux Français.
► Partis politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne
sont pas centristes et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus
retranscrits]
Agnès Pannier-Runacher (députée)
> Refus d’obstacle pour adopter un budget pour 2026. Je regrette que les
sénateurs LR aient préféré la posture politicienne à l’intérêt des Français.
Force est de constater qu’ils étaient les premiers à augmenter les impôts
l’année dernière ou en 2023 à critiquer notre réforme des retraites. Mon groupe
politique, pour sa part, continuera à travailler pour construire des compromis
exigeants.
Jean-René Cazeneuve (député)
> Je regrette que la CMP n’ait pas été conclusive, alors même qu’à
l’Assemblée un compromis se dessinait. La France a besoin d’un budget, et vite.
Face à l’ampleur de notre déficit, la maîtrise des dépenses publiques est
urgente.
Olivia Grégoire (députée)
> [Shein] Et nous sommes unis, ensemble, avec 8 groupes parlementaires avec
notre résolution européenne pour demander rapidement l’ouverture d’une enquête
et l’activation de mesures provisoires comme les articles 66 et 70 du DSA le
permettent. L’Europe doit agir maintenant.
Pieyre-Alexandre Anglade (député)
> L’échec de la CMP sur le budget n’est pas une bonne nouvelle. La France a
besoin d’un budget rapidement pour faire face aux nombreux défis. Le
laisser-aller budgétaire n’est pas une option sérieuse pour le pays. Il faut
avancer et vite maintenant.
> Nigel Farage à qui Jordan Bardella déclare
sa flemme est l’homme du Brexit. Celui qui a planté le Royaume-Uni en mentant
au peuple britannique. Le même Farrage qui va à la soupe chez Poutine et cire
les pompes de Trump. Voilà les alliés de Bardella et du RN!
> Trop facile Jordan Bardella de
« condamner » l’agression russe et en même temps de ne jamais voter
le soutien à la résistance ukrainienne. La vérité c’est que depuis le début de
la guerre, les élus du RN ont toujours cherché à protéger la Russie par leurs
votes !
Marie Lebec (députée)
> Addiction aux écrans, contenus dangereux sur les réseaux sociaux : dans le
cadre du rapport de la commission d’enquête sur les effets de TikTok sur les
mineurs porté par Laure Miller, j’ai échangé avec les adhérents de Laval sur le
sujet.
Le 19 janvier, nous examinerons a l’Assemblée nationale une proposition de loi
du groupe, qui propose l’interdiction des réseaux sociaux aux moins de 15 ans
et un couvre-feu numérique pour les mineurs.
Paul Midy (député)
> Nous regrettons que la CMP soit non conclusive.
Un compromis était possible, et, comme depuis des mois, nous y étions prêts.
C’est une mauvaise nouvelle, car il était possible, et surtout nécessaire, de
doter la France d’un budget avant la fin de l’année. Nous continuerons à
travailler dans les prochains jours et les prochaines semaines afin de doter
notre pays d’un budget le plus rapidement possible. La France, ses acteurs
économiques, nos concitoyens ont besoin de visibilité. Et dans un monde en
mouvement où les puissances s’affirment, notre pays a d’autres urgences qui ne
peuvent plus attendre.
Olga Givernet (députée)
> La lutte contre le narcotrafic doit s’inscrire
dans la durée. Les annonces de Sébastien Lecornu et le vote à l’Assemblée vont
dans ce sens : renforcer les moyens de la police et de la justice. Il y a déjà
eu trop de victimes, il faut agir partout pour protéger les Français.
> La neutralité carbone d’ici 2050
passe par la sortie des énergies fossiles dans le transport. Le paquet
automobile de la Commission européenne apporte des flexibilités dans la sortie
des ventes de véhicules thermiques.
● MoDem
Marc Fesneau (député, président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale)
> On ne dira jamais assez le rôle déterminant joué par la France, et donc
par Emmanuel Macron, pour que le Mercosur ne soit pas accepté en l’état. Et je
peux en témoigner : sans son action, l’accord aurait déjà été signé depuis
plusieurs années.
● Parti radical
> Crise de la
dermatose nodulaire : appel au dialogue et à un soutien total à nos
agriculteurs
Nos éleveurs, déjà touchés par les conséquences de la
situation internationale, par la concurrence exacerbée de pays tiers non soumis
aux contraintes des normes européennes, profondément inquiets à juste titre des
effets désastreux qu’entraînerait la signature du traité du Mercosur, se
trouvent confrontés à l’épidémie de dermatose nodulaire contagieuse. Or, si
cette maladie ne présente aucun risque pour les humains, elle est capable
d’anéantir une grande partie d’un troupeau. Ce sont des décennies de sélection
génétique, qui donnent à nos cheptels leur réputation et font l’excellence
française en matière d’élevage, qui risquent d’être perdues.
S’appuyant sur des données scientifiquement prouvées,
l’Union européenne a institué une réglementation visant à l’abattage de tout
troupeau où est découvert un animal infecté, et à la vaccination de tout
cheptel installé dans une zone délimitée. « Bien évidemment, une telle
décision représente pour tout éleveur une lourde perte financière mais surtout
un coup psychologique terrible, car n’en déplaise à certains ultras dits
défenseurs de la cause animale, nos éleveurs sont profondément attachés à leurs
animaux » indique André Piazza, délégué régional de Normandie du Parti radical,
animateur du groupe de travail sur l’agriculture.
La colère qui s’est fait jour a induit de graves
confrontations avec les forces de l’ordre. Certains syndicats agricoles,
certaines chambres d’agriculture, réclament la suspension de l’abattage du
troupeau en son intégralité et la vaccination générale de tous les bovins en
France. D’autres au contraire prônent le maintien de l’abattage ou la mise en
quarantaine du troupeau non atteint.
Les blocages des axes routiers et les violences
auxquels nous assistons ne résolvent en rien les problèmes cruciaux vécus par nos éleveurs. « Plus que
jamais doivent prévaloir l’apaisement, le dialogue, permettant à l’Etat et aux
acteurs du monde agricole de déboucher sur des mesures répondant à la fois aux
exigences sanitaires, aux préoccupations financières légitimes de celles et
ceux qui quotidiennement nous garantissent des productions de haute qualité. Là
également, il en va de la défense de notre souveraineté alimentaire »
précise Nathalie Delattre, présidente du Parti radical.
► Autres
● Organisations centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement
européen)
Valérie Hayer (députée, présidente)
> La France a été très claire sur le Mercosur depuis le début : c'est un
non, en l'état. En l'état, cela veut dire qu'Emmanuel Macron se bat pour une
clause de sauvegarde, des clauses miroirs et des contrôles pour s'assurer du
bon respect des normes européennes.
Pascal Canfin (député)
> Seulement 31% des Américains approuvent la politique économique de Donald
Trump. Malgré l'admiration affichée par une partie de la droite et de
l'extrême-droite européenne et française pour la politique de Trump, la réalité
aux Etats-Unis est plus que contrastée.
L'inflation grimpe, les Etats-Unis comptent 700 000 chômeurs en plus en un an
et le taux d'approbation du Président est au plus bas.
Les Etats-Unis ne sont également plus des partenaires commerciaux fiables. La preuve en est avec la
suspension, annoncée cette semaine, de l'accord de «prospérité technologique» entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis.
Conclu en septembre, il est déjà menacé. L'accord devait initialement concerner
l'IA, le quantique et les technologies de demain, mais l'administration Trump a
voulu le réouvrir pour obtenir des concessions commerciales qui n'étaient pas
prévues. En particulier, la suppression de la taxe sur les services numériques.
C'est une leçon pour l'Europe : les USA demanderont toujours plus de
concessions, tant que leurs partenaires commerciaux ne se plient pas à leurs
demandes.
Je l'ai aussi constaté sur les nombreux textes que j'ai négociés cette année
(le mécanisme d'ajustement carbone aux frontières, la CSRD, le devoir de
vigilance et la loi sur la déforestation). La pression américaine est de plus
en plus forte sur nos institutions, nos lois et nos valeurs.
L'Europe ne doit pas plier !
> Mauvaise nouvelle : le Parlement
européen vient de confirmer le report d’un an de la loi européenne contre la déforestation,
suite à l'alliance des votes de la droite et de l'extrême droite. Je le
regrette profondément.
Je me bats depuis 2019 pour cette loi car elle a apporté une réponse très
concrète à la déforestation qui est à l'œuvre dans tous les grands poumons
verts de la planète. Et cette déforestation est aussi dramatique pour la perte
de biodiversité que pour les émissions de carbone qu'elle implique.
J'étais il y a quelques semaines sur le terrain au cœur de l'un de ces poumons
verts au Brésil, en particulier dans le Cerrado et en Amazonie. En échangeant
avec les acteurs associatifs et économiques locaux, impossible de dire qu'il
n'y a pas urgence à agir et que cette loi ne fait pas la différence.
Pour nous Européens, il s'agit du café, du chocolat que nous consommons ou de
l'alimentation que nous donnons à notre élevage… Mais au Brésil, il s'agit
d'activités parfois illégales qui dévastent la forêt primaire, et dont nous
sommes complices à notre insu en tant que consommateurs.
Fabienne Keller (députée)
> Sur le Mercosur, la France ne signera pas sans
l’assurance du respect des normes européennes. C’est pourquoi Emmanuel Macron se
bat pour obtenir une clause de sauvegarde et des clauses miroirs. Cet accord
peut et doit être amélioré dans les semaines à venir.
Grégory Allione (député)
> Avec 419 tonnes de cocaïne saisies en Europe en
2023, 1,1 million de consommateurs en France et des mineurs recrutés comme
soldats du narco : l'Europe doit passer de la fragmentation nationale à une
riposte européenne intégrée, ou accepter de perdre une génération.
> 20 millions d'Européennes sans accès
sûr à l'IVG. Le Parlement européen vient d'adopter un texte pour garantir la
mobilité et la prise en charge des femmes dans l'UE. L'avortement des femmes
est un droit, pas une option. Fier de soutenir cette avancée concrète pour une
Europe protectrice.
Sandro Gozi (député)
> Ukraine, dette commune,
coopérations renforcées : l’Europe avance quand elle assume le choix politique.
Avancer avec ceux qui veulent agir doit devenir la règle. C’est ainsi que
l’Europe devient un acteur politique global.
> [Aide financière à l’Ukraine] La Slovaquie, la Hongrie et la République tchèque (…) n’ont pas pu empêcher l’Union européenne d’avancer, d’assumer ses
responsabilités.
C'est cette idée
d'Europe du libre choix politique que nous soutenons. Arrêtons avec les vétos et ceux qui veulent
aller de l’avant et assumer leurs responsabilités géopolitiques et historiques
vis-à-vis de l’Ukraine doivent pouvoir les faire sans être bloqués. (…)
Vis-à-vis des risques historiques que
nous courons avec une éventuelle défaite de l’Ukraine, il fallait prendre aussi
quelques risques juridiques. (…)
La dette commune c’est la même méthode qu’on a adoptée pendant la
covid19, (…) Il fallait absolument répondre à la demande pressante de Zelensky. Et les
dirigeants européens l'ont fait. (…) Il ne s’agit pas d’un renoncement, mais de « l’augmentation du pouvoir
financier de l’Union européenne pour soutenir l’Ukraine. (…)
Nous ne pouvons pas nous plaindre du fait
que les Américains négocient avec les Russes et renoncer à négocier avec eux.
Pour une paix durable, les Européens
doivent être à la table avec les Ukrainiens, les Américains et aussi les Russes.
(…)
Nous, européens, avons le droit d'avoir
notre mot à dire sur la solution de paix dans notre continent.
> [Mercosur]
Si on demande des efforts sur la sécurité
alimentaire aux entreprises européennes, les mêmes efforts doivent être
demandés aux entreprises brésiliennes ou argentines. (…)
Il faut convaincre les gouvernements afin
de parvenir à un accord qui est tout à fait favorable aux Européens. (…)
Je crois que l'accord, si on le
rééquilibre pour les agriculteurs, est un accord positif pour les Européens.
Nathaloie Loiseau (députée)
> La capitulation de l'Ukraine est un danger mortel
pour l'Ukraine, bien sûr, mais aussi pour l'Europe. La Russie est armée
jusqu'aux dents avec une armée qui sacrifie mille personnes par jour et qui ne
sait plus faire autre chose que la guerre. Son économie est transformée en
machine de guerre. Il faut simplement écouter Vladimir Poutine et son ministre
des Affaires étrangères.
● Personnalités centristes
Sarah El Hairy (haut-commissaire à l’Enfance)
> Les plateformes ont le choix entre participer à la chaîne de protection
des enfants ou devenir complices.
> En 3 clics, la pédocriminalité peut
se cacher derrière des plateformes grand public. Marketplaces, contrôles,
responsabilité, traque des acheteurs : pourquoi on ne peut plus fermer les
yeux.
> Sodébo affiche le 119 sur ses
packagings. Un geste simple qui permet d’alerter et de protéger des enfants en
danger. Les entreprises savent. Elles peuvent agir. Quand on peut aider à
protéger des enfants et qu’on ne le fait pas, l’inaction devient un choix.
> On ne protège pas les enfants de la
rue sans regarder la réalité en face. À l’Institut Français de Casablanca,
table ronde avec les acteurs de la société civile et éclairage de
l’anthropologue Chakib Guessous. Dialogue, lucidité et action collective.