vendredi 4 mars 2016

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Avant de dégoûter les Français du Centre, l’UDI devrait se saborder

Devant le spectacle misérable que nous offre l’UDI actuellement, comme centriste, j’en viens à espérer sa disparition du paysage politique pour le bien du Centre et du Centrisme.
Soi-disant créée pour représenter le Centre indépendant, la confédération de petits partis aux leaders aux dents aussi longues qu’est leur opportunisme n’en finit de se ridiculiser devant l’inanité de son fonctionnement et les demandes au grand frère de la Droite, LR, des sièges et des faveurs.
Le plus affligeant demeure les petites luttes intestines d’individus qui font d’abord passer leurs inimitiés personnelles avant le bien du parti, on ne parle même pas du Centre ici tellement les règlements de compte volent bas et qu’ils ne concernent en rien le Centrisme, son sens de la responsabilité et ses valeurs humanistes.
Quelques exemples parmi tant d’autres.
La haine d’Hervé Morin pour Jean-Christophe Lagarde est tellement forte qu’il est en train de détruire l’UDI tout en faisant constamment référence à Jean-Louis Borloo alors que ce dernier n’avait aucune estime pour lui et qu’il le lui rendait bien.
Ses dernières sorties sur le «candidat naturel de l’UDI» qu’est Jean-Louis Borloo qui devrait représenter le parti à la primaire de la Droite et du Centre est d’une hypocrisie digne d’un politicien.
Yves Jégo est tellement rancunier qu’on ne lui ait pas offert des postes à la hauteur de son opportunisme légendaire qu’il a pris fait et cause pour Bruno Le Maire alors qu’il affirmait auparavant militer pour une candidature indépendante de l’UDI à la présidentielle et avant même que celle-ci se prononce alors qu’il en est le premier vice-président.
Mais c’est vrai qu’avec lui, la vérité du jour n’est pas celle d’hier et encore moins celle de demain.
Jean Arthuis tente si désespérément d’exister depuis qu’il a perdu son fauteuil de président de la commission des finances du Sénat (et qu’il a quitté la haute assemblée pour le Parlement européen), qu’il vient d’annoncer sa candidature à la primaire de LR court-circuitant sans états d’âmes l’UDI avec son micro-parti, l’Alliance centriste, qui se voulait autrefois le rassembleur des centristes.
Je passerai sur les coups tordus et les tristes postures de Rama Yade contre son soi-disant camp (bien qu’elle ait toujours affirmé n’être pas centriste) qui se voyait en haut de l’affiche simplement parce qu’un jour Nicolas Sarkozy l’avait faite ministre.
Je ne parle même pas de Maurice Leroy ou de François Sauvadet qui, si on écoute leurs déclarations, semblent être membres de LR depuis le temps où celui-ci s’appelait encore l’UMP.
Et j’attribue une mention spéciale à l’obscure Yves Pozzo di Borgo, sénateur de Paris, qui porte des t-shirts insultant Barack Obama, un centriste, et fait l’éloge d’un Vladimir Poutine, sans doute pas un centriste, pour ridiculiser les centristes avec ses tweets et son usage erratique des réseaux sociaux.
Et puis il y a le chef – bien que beaucoup lui dénie cette fonction – Jean-Christophe Lagarde qui navigue à vue, incapable d’insuffler une ligne directrice cohérente à l’UDI, incapable en tant que président du parti de dire s’il est pour ou contre une candidature indépendante à la présidentielle, l’élection la plus importante pour un parti en V° République, et dont les sorties médiatiques dérapent souvent sur des propos radicaux et mal maîtrisés.
Du coup, on ne peut que se demander si Jean-Christophe Fromantin n’a pas eu raison de quitter un parti à la dérive et sans doute sans avenir à moins d’un grand sursaut dont on ne voit pas d’où il pourrait venir.
Bien sûr, monsieur Fromantin est un loup solitaire aux ambitions personnelles et à certains positionnements plus proches de madame Boutin et monsieur Poisson du Parti chrétien démocrate qui flirte parfois avec le Front national.
Mais il avait des idées ainsi que des compétences et nombre de valeurs humanistes et il a compris qu’elles ne servaient à pas grand chose dans ce lupanar qu’est devenu l’UDI.
Un constat désabusé que Jean-Louis Borloo, créateur de la confédération, avait également fait avant lui.
Oui, comme le dit François Bayrou, le Centre est à reconstruire et à unifier.
Je ne sais pas s’il est le plus qualifié comme il le dit pour mener cette tâche à bien.
Tout ce que je sais c’est qu’elle est urgente et que cela passe certainement par la disparition de l’UDI comme elle fonctionne aujourd’hui.
Pour le bien du Centre et du Centrisme, si ces mots veulent encore dire quelque chose chez ceux qui s’en réclament.



3 commentaires:

  1. Un constat sévère mais d'une grande justesse... Le bilan de l'UDI est affligeant depuis le départ de Borloo. Oui, le centre est à reconstruire. Cela fait d'ailleurs près de 20 ans qu'il est à reconstruire. Le problème, c'est que l'élection présidentielle est une véritable machine à broyer les centristes: le "moment Bayrou" de 2012 restera un moment tout à fait exceptionnel, atypique et sans doute non reproductible.

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  2. Petit correctif: je voulais dire "2007" (et non 2012), puisque Bayrou avait fait 18% en 2007.

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    1. Les responsables de l'UDI sont pour une grande partie des opportunistes ils ont quitté Bayrou et sabordé le travail des centristes de 2007 tous par ambition personnelle

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