lundi 14 janvier 2008

Actualités du Centre. Etats-Unis Présidentielle 2008 Polémique entre Hillary Clinton et Barack Obama sur les droits civiques

Hillary Clinton a été forcée de se défendre vigoureusement dimanche après des propos perçus par la communauté noire comme une critique du mouvement des droits civiques aux Etats-Unis et une attitude condescendante envers son rival Barack Obama. Cette polémique tombe très mal pour Mme Clinton, qui a besoin du total soutien de la communauté noire pour l'emporter en Caroline du sud le 26 janvier, un rendez-vous essentiel dans la sélection du prétendant démocrate à la Maison Blanche. Dimanche, les médias consacraient une très large place à l'émotion suscitée dans la communauté noire par les propos de l'ex-première dame la semaine dernière semblant minimiser le rôle de Martin Luther King, le héros de la lutte des noirs américains pour leur droits dans les années 60. "Le rêve du docteur King a commencé à se réaliser quand le président Lyndon Johnson a passé la loi sur les droits civiques en 1964 (...) Il a fallu un président pour le faire", a déclaré Mme Clinton lundi. La pique était destinée à son principal rival, le jeune sénateur noir Barack Obama, qu'elle accuse de faire de belles promesses sans grande substance alors qu'elle a l'expérience pour elle. James Clyburn, élu de Caroline du sud et le plus haut placé des noirs américains au Congrès, a critiqué ces propos dans une interview au New York Times et laissé entendre qu'il pourrait apporter son soutien à Barack Obama. "Nous devons être très très prudents dans la manière dont nous nous exprimons sur cette période de la politique américaine", a mis en garde M. Clyburn. Les attaques de Bill Clinton contre M. Obama en début de semaine ont encore ajouté au malaise. L'ancien président a parlé de "conte de fée" en évoquant l'opposition du sénateur de l'Illinois à la guerre en Irak. Pourtant surnommé "le premier président noir" en raison de l'enthousiasme qu'il suscite dans cette communauté, Bill Clinton a été forcé de s'expliquer sur des propos jugés condescendants jusque parmi ses alliés. "Qu'il s'attaque à Obama en parlant de +conte de fée+, qu'il l'appelle un +gamin+, comme il l'a fait la semaine dernière, c'est une insulte. En tant que noire américaine je trouve ces mots et le ton très déprimants", a déclaré samedi sur CNN Donna Brazile, une stratège du parti démocrate et alliée des Clinton. Consciente qu'elle s'était avancée sur un terrain miné, Mme Clinton a contre-attaqué dimanche en accusant ses adversaires de faire un mauvais procès à elle et son mari. "Ce sont des tentatives tellement injustes et tellement gratuites visant à mal interpréter ce que j'ai dit. (...) Cela fait des années que je travaille pour les droits civiques, les droits des femmes, les droits de l'Homme", a-t-elle affirmé lors d'une longue interview sur la chaîne NBC. L'équipe de Barack Obama se délectait du faux pas de Mme Clinton et fournissait la presse en citations critiques tout en se voulant au-dessus de la mêlée. Lui-même a jugé les déclarations de Mme Clinton sur Martin Luther King "malheureuses et malavisées" au cours d'une conférence téléphonique avec des journalistes, mais il a nié toute implication de ses responsables de campagne dans cette polémique. "Elle est libre de dire cela, mais l'idée selon laquelle, d'une certaine façon, cela vient de nous est absurde", a-t-il dit. Trois sondages, réalisés avant que la polémique ne gonfle, donnent Barack Obama vainqueur avec 7 à 20 points d'avance en Caroline du sud, une primaire qui sera précédée le 19 janvier par les caucus (assemblées d'électeurs) du Nevada.

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