Par Aris de Hesselin et Alexandre Vatimbella
«Les choses que nous faisions et dont nous parlions en 2017 étaient taboues, elles ne le sont plus – elles sont maintenant généralisées», a déclaré Enrique Tarrio, le président des Proud Boys, une organisation d’extrême-droite américaine raciste et antisémite qui a participé à de nombreux rassemblements violents et était présente lors de la tentative de coup d’Etat de Trump en janvier 2021.
Et de poursuivre: «honnêtement, de quoi devons-nous nous plaindre ces jours-ci?»
Dans un rapport publié en avril par le Center for American
Progress, «Les 100 premiers jours de Trump: créer une présidence impériale qui
nuit aux Américains», ses deux auteurs, Michael Sozan et Ben Olinsky, écrivent :
«Donald Trump met en œuvre agressivement un plan d’extrême droite à plusieurs
volets pour créer une présidence impériale. Agissant de manière beaucoup plus
agressive qu’au cours de son premier mandat, Trump met de côté la Constitution
et les lois fédérales des États-Unis, brisant les garde-fous établis de longue
date pour protéger le système de freins et contrepoids, et utilisant le pouvoir
du gouvernement pour étouffer la dissidence.»
Et d’ajouter:
«Trump affirme sa primauté sur le Congrès, les tribunaux, l’administration
fédérale, les médias, les universités et la société civile, tout en incorporant
des éléments d’oligarchie et de corruption systémique. Sans plus de résistance
contre la prise de pouvoir sans précédent de Trump, les États-Unis pourraient
finalement ressembler à des autocraties modernes dans le monde entier, comme la
Hongrie et la Turquie, avec la sécurité, la prospérité et les droits
fondamentaux des Américains subissant les conséquences.»
Le peuple américain et les peuples du monde entier notamment dans les démocraties prennent-ils la mesure de ce qui est en train de se passer aux Etats-Unis?
Manifestement non.
Beaucoup de responsables politiques également qui traitent Trump comme un président certes un peu plus autoritaire que ses prédécesseurs et quelque peu excentrique mais fréquentable…
Non, Donald Trump n’est pas fréquentable mais un autocrate, voire même plus, et il est en train de mettre en place un régime à sa botte.
Sa seule ligne de conduite: le passage en force.
Son seul comportement: l’épreuve de force.
Son seul objectif: lui.
En déployant l’armée dans nombre de grandes villes démocrates, en attaquant en justice ses opposants, en menaçant les journalistes et les élus démocrates, en redessinant la carte électorale, il prépare un trucage des prochaines élections de mi-mandat et, sans doute, un report ad vitam aeternam des prochaines élections présidentielles.
La question n’est pas de savoir s’il le veut, il n’y a aucun doute là-dessus, mais s’il le pourra.
Tout dépendra de la mobilisation des partisans de la démocratie, qu’ils soient démocrates, républicains ou «independents».
Mais, pour l’instant, ce n’est pas le cas et Trump en profite.
Plus la prise de conscience tarde, plus Trump pourra mettre son système en place, plus il sera trop tard pour la démocratie.
Aux Etats-Unis et ailleurs.
[Dans cette rubrique, nous
publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas
nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat
et de faire progresser la pensée centriste.
Aris de Hesselin est un avocat international, centriste et un européen,
défenseur d’une mondialisation humaniste.
Alexandre Vatimbella est directeur du CREC]
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