La condamnation de Nicolas Sarkozy, après celle de Marine Le Pen, réanime un double débat populiste avec d'une part ceux qui disent que ces affaires confirment bien que les politiques sont tous pourris, et d'autre part ceux qui affirment que les juges se payent les politiques sans aucune légitimité démocratique ce qui ferait de ces derniers des victimes.
Ces deux opinions vont évidemment au gré des condamnations.
Quand c'est une personnalité de gauche qui est condamnée, elle reçoit le soutien de son camp face à une injustice qui est évidemment dénoncée par la droite lorsqu'il s'agit d'une personnalité de son camp.
Et dans la population, on réentend alors la petite musique
du «tous pourris», avec bien sûr les nuances partisanes où, à gauche, les
pourris se trouvent généralement à droite et inversement.
Qu'il y ait des femmes et hommes qui font de la politique et qui commettent des
malhonnêtetés et qui doivent en répondre devant les tribunaux, bien sûr que
cela existe mais comme on en trouve dans la population et dans tous les métiers.
Qu'il y ait des juges qui aient envie parfois de frapper durement les politiques, sans doute parce qu’ils font passés leurs opinions avant leur déontologie, cela existe comme on en trouve dans toutes les professions.
Donc des politiques pourris existent comme des juges partiaux.
Mais ils sont une minorité.
Peu entre en politique pour profiter du système et peu deviennent magistrats pour régler leurs comptes avec le pouvoir.
En revanche, la grande majorité des politiques et des juges choisit de s'investir dans des tâches essentielles pour le fonctionnement de la société, possède le sens du service public et est conscient de l'importance de leur participation à l'ordre démocratique.
Et ils remplissent leurs fonctions avec une haute estime de ce qu'elles représentent et en rapport avec ce choix de servir le pays.
Vouloir caricaturer les politiques et les juges, c'est s'en prendre à la démocratie républicaine libérale.
Sanctionner les fautifs, c'est protéger la démocratie républicaine libérale.
[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]
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