lundi 2 octobre 2017

Actualités du Centre. Bayrou revendique la victoire de Macron et tente une OPA sur l’UDI

François Bayrou
Lors des «universités d’été» du MoDem ce dernier week-end à Guidel, François Bayrou a pris la parole deux fois pour se féliciter de la nouvelle situation de son parti et le succès de sa stratégie.
Il réaffirmé ainsi que la victoire d’Emmanuel Macron était la sienne ainsi que celle du Mouvement démocrate en estimant qu’aucun compromis n’a été nécessaire pour faire alliance avec En marche puisque son leader était sur la même ligne politique que lui:
«D’habitude, lorsque nous entrons dans une alliance, nous sommes obligés de faire des compromis, d’abandonner une partie de ce qu’on est, de ce qu’on croit. (…) Dans cette aventure-ci, dans cette histoire que nous avons écrite, ce qu’il y a de magnifique pour nous, c’est que nous n’avons pas abandonné une virgule de ce que nous croyons, de ce que nous pensons et de ce que nous avons défendu devant les Français tout au cours de ces dernières années et même de ces décennies! C’est une chance formidable».
Et de préciser son rôle et celui du MoDem:
«Notre rôle, dès lors, est clair et simple. Nous sommes là pour aider le Président de la République, aider le gouvernement, et ses ministres, dans l’action de tous les jours, mais aussi à définir et à construire, à faire entrer dans la réalité ce que je voudrais appeler devant vous le nouveau modèle français, aider le gouvernement, (…) participer pleinement à la majorité, mais aider à définir le modèle que la France va se proposer à elle-même et va proposer au monde».
Il s’est également présenté en garant de l’unité de la majorité présidentielle alors que les médias ont récemment relayé ses critiques sur l’action du chef de l’Etat:
«La division est l’ennemi public numéro un. Je le dis, à l’intérieur de notre mouvement politique, heureusement que nous avons su nous sauvegarder. Je le dis à l’intérieur de la majorité. Nous ferons tout pour qu’à l’intérieur de la majorité, la division ne s’immisce pas. Mais je le dis aussi plus largement au sein de la vie démocratique du pays.
Il a ainsi pu se féliciter du retour au bercail de personnalités centristes qui se sont opposés à sa personne ou l’ont critiqué avec une certaine délectation:
«Je suis très heureux qu’au premier rang de cette salle, il y ait (…) Pierre Méhaignerie. (…) Je suis très content qu’au premier rang de cette salle il y ait Jean-Louis Bourlanges, député des Hauts-de-Seine».
Il a terminé son discours avec un appel à l’unité du Centre derrière sa personne, rebondissant sur les propos tenus par Jean-Christophe Lagarde dans le JDD (alors qu’il s’interdisait de citer le nom du président de l’UDI dans toutes ses interventions publiques jusqu’à présent):
«J’ai toujours pensé que la question du centre politique en France était la question de son indépendance et de son unité, son rassemblement. Depuis des années, ce n’était pas possible, et vous savez les affrontements que nous avons eus. Il ne se borne pas au centre-droit, et il a aussi une composante de centre-gauche. Je ne suis pas limité dans cette idée car je crois que ce qui nous rassemble est plus important que ce qui nous sépare. Certains d’entre nous sont partis à l’UMP, contre mon gré. D’autres sont partis et ont fondé l’UDI. Il y a toujours eu la question de notre lien avec le parti de la droite. Il se trouve qu’hier, Jean-Christophe Lagarde a fait une déclaration: ‘Nos liens avec LR, c’est fini. C’est derrière nous. Plus jamais nous ne serons des supplétifs’. Pardonnez-moi de vous le dire mais la mission qui est la mienne est de saisir les balles au bond. Il faut accepter de saisir les occasions, sans avoir rien oublié. Mais si vraiment la déclaration du président de l’UDI est fondée, si vraiment, il a décidé qu’ils ne seraient plus des supplétifs, si vraiment il a décidé de se mettre en marche lui aussi sur la route de l’indépendance, alors il faut que nous en tirions les conséquences. Et moi, je suis prêt à examiner toutes les possibilités de rassemblement, sous toutes les formes, du moment que l’indépendance devient le gage de l’unité. Je ne céderai ni sur l’indépendance, ni sur l’unité, car les deux sont indispensables. Si cette chance est offerte, alors je promets que nous ne la laisserons pas passer, et que l’horizon, la perspective et le choix du rassemblement doit être sur notre agenda.»

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