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mercredi 24 septembre 2025

Une Semaine en Centrisme 2025/36 (15-21 septembre). Taxer ou pas taxer les riches, telle est la question / Trump ou le déclin inexorable de la démocratie américaine


► Justice sociale contre efficacité économique, le débat sur la taxation des Français les plus riches fait rage actuellement en parallèle de celui sur les déficits publics qu’il faut réduire plus ou moins drastiquement selon les opinions et les visions partisanes.
Si la justice sociale est un combat éthique qui se base sur les valeurs humanistes, l’efficacité économique qui est mise en regard, elle, est une nécessité dans un monde concurrentiel où il faut attirer les capitaux et puis les retenir ainsi que ceux qui les possèdent.
Sans parler de la théorie de ruissellement (les riches dépensent leur argent qui fait vivre toute la société, le ruissellement ce faisant de haut en bas selon ses défenseurs) qui n’a jamais été celle d’Emmanuel Macron et de ses gouvernements malgré les affirmations de l’opposition de gauche, faire venir les capitaux nécessitent un cadre fiscal attrayant, sachant que cet argent servira à créer de l’activité économique et donc de l’emploi.
Cette volonté a été affirmée par Emmanuel Macron dès sa campagne présidentielle de 2017 et mise en œuvre depuis ce qui a permis à la France d’être la première destination européenne des capitaux étrangers et de permettre la création de nombreux emplois tout en gardant également en France, les capitaux des entrepreneurs les plus riches du pays.
Cela se fait un peu au détriment de la justice fiscale mais cette conséquence n’est pas que française, elle l’est dans tous les pays du monde.
D’autant que la France demeure un des pays où la pression fiscale demeure forte et où la redistribution est la plus importante.
Néanmoins, il est aussi important que les citoyens sentent qu’il y a malgré tout une contribution plus importante des plus riches à l’impôt, c’est-à-dire à la dépense publique qui permet la création et le fonctionnement de services publics pour tous.
C’est donc un équilibre qu’il faut trouver et certainement pas d’aller trop fortement dans un sens ou dans l’autre sachant que dans le monde dans lequel nous vivons les capitaux se déplacent au gré des intérêts de ceux qui les possèdent que l’on trouve ça normal ou pas.

► Alors qu’il essaye de détourner l’attention sur les relations qui le reliaient intimement au prédateur sexuel Epstein et que les sondages montrent que les Américains jugent négativement toutes les politiques de sa présidence (selon un sondage du Washington Post, 64% sont contre ses tarifs douaniers, 60% contre sa politique vis-à-vis de Russie, 59% contre ses décisions économiques, 58% contre sa gestion de la crise de Gaza, 55% contre sa politique migratoire, 54% contre sa gestion de la criminalité), Trump poursuit sa destruction méthodique de la démocratie en s’attaquant de plus en plus aux médias en justice (même si ses plaintes sont systématiquement repoussées par les tribunaux comme celle qu’il venait de faire contre le New York Times) ou en faisant pression sur ceux-ci pour qu’ils licencient ses opposants.
Ainsi, après avoir eu la tête du plus populaire talk-show, celui de Stephen Colbert sur CBS qui s’arrêtera en 2026 (le propriétaire de la chaîne avait besoin de l’autorisation de l’Administration Trump pour une opération financière importante), il a réussi à avoir celle du talk-show de l’animateur le plus ancien de ces émissions, Jimmy Kimmel sur la fallacieuse attaque qu’il aurait menti sur l’assassinat de l’extrémiste conservateur et ami de Trump, Charlie Kirk (Disney, propriétaire d’ABC, a besoin, elle aussi, d’une autorisation de l’Administration Trump…).
Mais le tollé provoqué par la suspension de Kimmel a été telle et venant de tous les bords politiques, que Disney a été obligé de remettre celui-ci à l’antenne au grand dam de Trump qui n’a pas dit son dernier mot en la matière.
L’extrémiste populiste, d’ailleurs, demande maintenant la tête de Jimmy Fallon et Seth Meyers qui animent les talk-shows de NBC.
Dans le même temps il a rappelé à la ministre de la Justice – qui, dans le fonctionnement de la démocratie américaine, n’est pas à ses ordres même si elle a été nommée par lui mais confirmée par le Congrès – qu’il fallait qu’elle attaque ses principaux opposants politiques qui devraient, selon lui, être déjà en prison.
Si les Etats-Unis ne sont pas encore une autocratie, le déclin de la démocratie américaine est, lui, une réalité incontestable.

 

[Retrouvez chaque semaine ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du Centre en France et dans le monde] 

 

 


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