► Justice
sociale contre efficacité économique, le débat sur la taxation des Français les
plus riches fait rage actuellement en parallèle de celui sur les déficits
publics qu’il faut réduire plus ou moins drastiquement selon les opinions et
les visions partisanes.
Si la justice sociale est un combat éthique qui se base sur les valeurs humanistes,
l’efficacité économique qui est mise en regard, elle, est une nécessité dans un
monde concurrentiel où il faut attirer les capitaux et puis les retenir ainsi
que ceux qui les possèdent.
Sans parler de la théorie de ruissellement (les riches dépensent leur argent
qui fait vivre toute la société, le ruissellement ce faisant de haut en bas
selon ses défenseurs) qui n’a jamais été celle d’Emmanuel Macron et de ses
gouvernements malgré les affirmations de l’opposition de gauche, faire venir
les capitaux nécessitent un cadre fiscal attrayant, sachant que cet argent
servira à créer de l’activité économique et donc de l’emploi.
Cette volonté a été affirmée par Emmanuel Macron dès sa campagne présidentielle
de 2017 et mise en œuvre depuis ce qui a permis à la France d’être la première
destination européenne des capitaux étrangers et de permettre la création de
nombreux emplois tout en gardant également en France, les capitaux des
entrepreneurs les plus riches du pays.
Cela se fait un peu au détriment de la justice fiscale mais cette conséquence n’est
pas que française, elle l’est dans tous les pays du monde.
D’autant que la France demeure un des pays où la pression fiscale demeure forte
et où la redistribution est la plus importante.
Néanmoins, il est aussi important que les citoyens sentent qu’il y a malgré
tout une contribution plus importante des plus riches à l’impôt, c’est-à-dire à
la dépense publique qui permet la création et le fonctionnement de services
publics pour tous.
C’est donc un équilibre qu’il faut trouver et certainement pas d’aller trop
fortement dans un sens ou dans l’autre sachant que dans le monde dans lequel
nous vivons les capitaux se déplacent au gré des intérêts de ceux qui les
possèdent que l’on trouve ça normal ou pas.
► Alors
qu’il essaye de détourner l’attention sur les relations qui le reliaient
intimement au prédateur sexuel Epstein et que les sondages montrent que les
Américains jugent négativement toutes les politiques de sa présidence (selon un
sondage du Washington Post, 64% sont contre ses tarifs douaniers, 60% contre sa
politique vis-à-vis de Russie, 59% contre ses décisions économiques, 58% contre
sa gestion de la crise de Gaza, 55% contre sa politique migratoire, 54% contre
sa gestion de la criminalité), Trump poursuit sa destruction méthodique de la
démocratie en s’attaquant de plus en plus aux médias en justice (même si ses
plaintes sont systématiquement repoussées par les tribunaux comme celle qu’il
venait de faire contre le New York Times) ou en faisant pression sur ceux-ci
pour qu’ils licencient ses opposants.
Ainsi, après avoir eu la tête du plus populaire talk-show, celui de Stephen
Colbert sur CBS qui s’arrêtera en 2026 (le propriétaire de la chaîne avait
besoin de l’autorisation de l’Administration Trump pour une opération
financière importante), il a réussi à avoir celle du talk-show de l’animateur
le plus ancien de ces émissions, Jimmy Kimmel sur la fallacieuse attaque qu’il
aurait menti sur l’assassinat de l’extrémiste conservateur et ami de Trump,
Charlie Kirk (Disney, propriétaire d’ABC, a besoin, elle aussi, d’une
autorisation de l’Administration Trump…).
Mais le tollé provoqué par la suspension de Kimmel a été telle et venant de
tous les bords politiques, que Disney a été obligé de remettre celui-ci à l’antenne
au grand dam de Trump qui n’a pas dit son dernier mot en la matière.
L’extrémiste populiste, d’ailleurs, demande maintenant la tête de Jimmy Fallon
et Seth Meyers qui animent les talk-shows de NBC.
Dans le même temps il a rappelé à la ministre de la Justice – qui, dans le
fonctionnement de la démocratie américaine, n’est pas à ses ordres même si elle
a été nommée par lui mais confirmée par le Congrès – qu’il fallait qu’elle
attaque ses principaux opposants politiques qui devraient, selon lui, être déjà
en prison.
Si les Etats-Unis ne sont pas encore une autocratie, le déclin de la démocratie
américaine est, lui, une réalité incontestable.
[Retrouvez chaque semaine ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du Centre en France et dans le monde]
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