Dans un discours remarqué et remarquable à ses compatriotes (le lire ci-dessous), le président ukrainien, Volodymyr Zelensky a fait le serment de se battre «24 heures sur 24, 7 jours sur 7» pour «la dignité et la liberté des Ukrainiens».
Il répond ainsi au plan de Donald Trump pour la «paix» entre l’Ukraine et la Russie qui est en fait un traité pour acter une victoire de Poutine alors même que ce dernier est loin d’être en position de gagner la guerre.
Cette alliance entre l’extrémiste populiste de la Maison blanche et le dictateur criminel du Kremlin menace, non seulement, la dignité et la liberté des Ukrainiens mais aussi celle de tous les Européens.
C’est la raison pour laquelle ce plan doit être pris pour ce qu’il est, un accord entre deux personnages iniques et corrompus et doit être rejeté par tous les dirigeants du monde libre, en particulier par tous les européens.
La déclaration adoptée aujourd’hui par les leaders des pays démocratiques
les plus importants comme la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, le Canada, l’Italie,
le Japon ou encore l’Espagne ainsi que ceux de l’Union eruopéenne, utilise des
termes très diplomatiques mais est ferme sur le fond:
«Nous saluons les efforts continus des États-Unis pour ramener la paix en
Ukraine.
Le projet initial du plan en 28 points comprend des
éléments importants qui seront essentiels pour une paix juste et durable.
Nous estimons donc que ce projet constitue une base
qui nécessitera des travaux supplémentaires. Nous sommes prêts à nous engager
afin de nous assurer que la paix sera durable. Nous sommes clairs sur le
principe selon lequel les frontières ne doivent pas être modifiées par la
force. Nous sommes également préoccupés par les limitations proposées sur les
forces armées ukrainiennes, qui rendraient l'Ukraine vulnérable à de futures
attaques.
Nous réaffirmons que la mise en œuvre des éléments
relatifs à l'Union européenne et à l'OTAN nécessiterait l’assentiment des
membres de l'UE et de l'OTAN respectivement.
Nous saisissons cette occasion pour souligner la force
de notre soutien continu à l'Ukraine. Nous continuerons à coordonner
étroitement nos efforts avec l'Ukraine et les États-Unis au cours des prochains
jours.»
Il est essentiel que la fermeté l’emporte face à cette offensive de, non seulement, mettre l’Ukraine entre les mains de la Russie mais également d’affaiblir l’Union européenne dont on rappelle la haine qu’elle inspire à Trump et Poutine.
► Voici le discours de Volodymyr Zelesnky aux Ukrainierns
Ukrainiens, Ukrainiennes,
Dans la vie de chaque nation, il y a un moment où tout le
monde doit se parler. Honnêtement. Calmement. Sans suppositions, sans rumeurs,
sans ragots, sans tout ce qui est superflu. Tel quel. Tel que j’essaie toujours
de vous parler.
Nous vivons actuellement l’un des moments les plus difficiles de notre
histoire. La pression exercée sur l’Ukraine est aujourd’hui l’une des plus
fortes.
L’Ukraine pourrait se retrouver face à un choix très difficile.
Soit perdre sa dignité, soit risquer de perdre un partenaire clef.
Soit accepter 28 points difficiles, soit affronter un hiver extrêmement
difficile — le plus difficile — et les risques qui en découlent. Une vie sans
liberté, sans dignité, sans justice. Et pour que nous croyions celui qui nous a
déjà attaqués deux fois.
On attendra notre réponse.
Mais en réalité, je l’ai déjà donnée.
Le 20 mai 2019, lorsque j’ai prêté serment d’allégeance à l’Ukraine, j’ai
notamment déclaré : « Moi, Volodymyr Zelensky, élu président de
l’Ukraine par la volonté du peuple, je m’engage à défendre par toutes mes
actions la souveraineté et l’indépendance de l’Ukraine, à défendre les droits
et libertés des citoyens, à respecter la Constitution et les lois de l’Ukraine,
à remplir mes fonctions dans l’intérêt de tous mes compatriotes, à promouvoir
l’autorité de l’Ukraine dans le monde. »
Pour moi, ce n’était pas une formalité protocolaire, c’était un serment. Et
chaque jour, je reste fidèle à chacun de ses mots. Et je ne le trahirai
jamais.
L’intérêt national ukrainien doit être pris en compte.
Nous ne faisons pas de déclarations fracassantes, nous travaillerons calmement
avec les États-Unis et tous nos partenaires. Nous rechercherons des solutions
constructives avec notre principal partenaire.
Je présenterai des arguments, je convaincrai, je proposerai des alternatives,
mais nous ne donnerons certainement pas à l’ennemi des raisons de dire que
l’Ukraine ne veut pas la paix, qu’elle sabote le processus et qu’elle n’est pas
prête pour la diplomatie. Cela n’arrivera pas.
L’Ukraine travaillera rapidement.
Aujourd’hui, samedi et dimanche, toute la semaine prochaine et aussi longtemps
que nécessaire. Je me battrai 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, pour qu’au moins
deux points du plan ne soient pas négligés : la dignité et la liberté des
Ukrainiens.
Car c’est sur cela que repose tout le reste : notre souveraineté, notre
indépendance, notre terre, notre peuple. Et l’avenir de l’Ukraine.
Nous devons tout faire pour que la guerre prenne fin et pour préserver
l’Ukraine, l’Europe et la paix mondiale ; et nous le ferons.
Je viens de m’entretenir avec les Européens.
Nous comptons sur nos amis européens, qui comprennent parfaitement que la
Russie n’est pas loin, qu’elle est proche des frontières de l’Union et que
l’Ukraine est actuellement le seul bouclier qui sépare la vie confortable des
Européens des plans de Poutine.
Nous nous souvenons que l’Europe était avec nous. Nous avons confiance que
l’Europe sera avec nous.
L’Ukraine ne doit pas revivre le déjà-vu du 24 février — lorsque nous avions le
sentiment d’être seuls. Lorsque personne ne pouvait arrêter la Russie, à part
nos héros qui ont formé un rempart contre l’armée de Poutine.
Et nous avons bien sûr été très heureux lorsque le monde a dit :
« Les Ukrainiens sont incroyables ; comme les Ukrainiens se
battent ; quels titans ils sont. » Et c’est vrai. Absolument.
Mais l’Europe et le monde entier doivent comprendre une autre vérité : les
Ukrainiens sont avant tout des êtres humains, et depuis près de quatre ans,
nous résistons à l’une des plus grandes armées du monde, et nous tenons une
ligne de front de plusieurs milliers de kilomètres, et notre peuple subit
chaque nuit des bombardements, des attaques de missiles, des frappes
balistiques et des frappes de drones. Nos concitoyens perdent chaque jour des
proches. Nos concitoyens veulent vraiment que la guerre se termine.
Nous sommes solides comme l’acier. Mais même le métal le plus résistant peut
finir par céder.
N’oubliez pas cela, soyez avec l’Ukraine, soyez avec notre peuple, et donc
soyez dignes et libres !
Chers Ukrainiens,
Souvenez-vous du premier jour de la guerre. La plupart d’entre nous a fait un
choix. Le choix en faveur de l’Ukraine. Souvenez-vous de nos sentiments à ce
moment-là. Comment était-ce ? Sombre, bruyant, difficile, douloureux,
effrayant pour beaucoup. Pourtant, l’ennemi n’a pas vu nos dos qui
fuyaient : il a vu nos yeux, prêts à se battre pour ce qui nous
appartient. C’est cela, la dignité. C’est cela, la liberté. Et c’est en fait la
chose la plus effrayante qui puisse arriver à la Russie : voir l’unité des
Ukrainiens.
À l’époque, notre unité visait à protéger notre foyer contre l’ennemi.
Et aujourd’hui, nous avons plus que jamais besoin d’unité pour que notre foyer
connaisse une paix digne de ce nom.
Je m’adresse maintenant à tous les Ukrainiens.
Notre peuple, nos citoyens, nos politiciens, tout le monde. Nous devons nous
rassembler. Nous ressaisir. Cesser les querelles. Cesser les jeux politiques.
L’État doit fonctionner. Le parlement d’un pays en guerre doit travailler de
manière unie. Le gouvernement d’un pays en guerre doit travailler efficacement.
Et nous devons tous ensemble ne pas tomber dans la confusion, et ne pas oublier
qui est aujourd’hui vraiment l’ennemi de l’Ukraine.
Je m’en souviens encore : au premier jour de la guerre, différents
intermédiaires m’avaient transmis différents plans, points et ultimatums
concernant la fin de la guerre.
Ils disaient : c’est cela ou rien.
Soit vous signez, soit vous serez simplement éliminé et c’est le
« président par intérim de l’Ukraine » qui signera à votre place.
On sait comment cela s’est terminé.
Bon nombre de ces messagers ont fait partie du fonds d’échange et sont
repartis, avec leurs propositions et leurs points d’où ils étaient venus —
« à la maison ».
Je n’ai pas trahi l’Ukraine à ce moment-là, je sentais clairement le soutien de
chacun derrière moi. Chacun d’entre vous. Chaque Ukrainien, chaque Ukrainienne,
chaque soldat, chaque volontaire, chaque médecin, chaque diplomate, chaque
journaliste, tout notre peuple.
Nous n’avons pas trahi l’Ukraine à ce moment-là, nous ne le ferons pas
maintenant. Et je sais avec certitude que dans ce moment — véritablement l’un
des plus difficiles de notre histoire — je ne suis pas seul.
Que les Ukrainiens croient en leur État, que nous sommes unis.
Dans tous les formats des futures réunions, discussions, négociations avec nos
partenaires, il me sera beaucoup plus facile d’obtenir une paix digne pour nous
et de les convaincre si je suis sûr à 100 % que derrière moi se trouve le
peuple ukrainien.
Des millions de nos concitoyens qui ont leur dignité, qui luttent pour la
liberté et qui méritent la paix.
Tous nos héros tombés au combat, qui ont donné leur vie pour l’Ukraine, qui
sont maintenant au ciel et qui méritent de voir de là-haut que leurs enfants et
petits-enfants vivront dans une paix digne. Cette paix viendra. Une paix digne,
efficace, durable.
Chers Ukrainiens,
La semaine prochaine sera très difficile. Il se passera beaucoup de choses.
Vous êtes un peuple adulte, intelligent, conscient, qui l’a prouvé à maintes
reprises. Et qui comprend qu’il y aura beaucoup de pression dans ce moment —
pression politique, informationnelle… Tout cela dans le but de nous affaiblir,
de nous diviser.
L’ennemi ne dort pas et il fera tout pour que nous échouions.
Allons-nous les laisser faire ? Nous n’en avons pas le droit.
Mais ceux qui cherchent à nous détruire nous connaissent mal. Ils ne
comprennent pas qui nous sommes vraiment, ce que nous défendons, ce pour quoi
nous nous battons, quel genre de personnes nous sommes. Ce n’est pas pour rien
que nous célébrons la Journée de la Dignité et de la Liberté comme une fête
nationale. Cela montre qui nous sommes et quelles sont nos valeurs.
Nous allons travailler sur le plan diplomatique pour notre paix. Nous devons
travailler ensemble à l’intérieur du pays pour notre paix. Pour notre dignité.
Pour notre liberté. Je crois — je sais — que je ne suis pas seul.
Avec moi, il y a notre peuple, notre société, nos soldats, nos partenaires, nos
alliés, tous nos concitoyens. Dignes. Libres. Unis.
Joyeux Jour de la Dignité et de la Liberté !
Gloire à l’Ukraine !
[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]

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