jeudi 1 mai 2014

Une Semaine en Centrisme. Manuel Valls ou la (fausse?) tentation des centristes

Avant même de penser à une recomposition politique qui n’est pas à exclure à terme, les centristes peuvent-ils faire un bout de chemin avec Manuel Valls?
Leurs prises de position et leurs votes lors du discours de politique générale du nouveau premier ministre puis lors de sa récente présentation du pacte de responsabilité à l’Assemblée nationale semblent assez alambiqués, de la position ouverte du député Meyer Habib qui a déclaré qu’il voterait toutes les bonnes mesures présentées par le gouvernement à celle sans concession de François Sauvadet qui s’est mis dans une opposition résolue en passant par celle hésitante d’Yves Jégo qui est dans un attentisme irrésolu.
On comprend que les repères politiques des centristes soient quelque peu chamboulés et qu’ils s’interrogent.
Voilà un gouvernement qui semble vouloir faire, plus ou moins, ce qu’ils défendent depuis des années avec le discours qui va avec.
Ce qui a séduit les sympathisants du Mouvement démocrate tout en laissant circonspects ceux de l’UDI.
Il est évident qu’il existe des ponts entre le discours social-libéral de Manuel Valls et le discours libéral-social des centristes.
Néanmoins, jusqu’à la prochaine présidentielle on ne voit pas comment un renversement d’alliance pourrait avoir lieu sauf si…
Sauf si la situation politique, économique et sociale évolue dangereusement, non pas pour le Parti socialiste, mais pour tout le pays et que les crispations des extrêmes et des radicaux imposent des rapprochements de tous ceux qui défendent la démocratie libérale et une économie sociale de marché.
Concrètement, la montée inexorable du Front national, l’alliance entre le Front de gauche et la gauche du PS, sur fond d’une économie ayant encore besoin d’être assainie sous peine de graves difficultés pour la France, alors les bases d’un large rassemblement central existeront avec les partis centristes en pivot, voire en pointe.
D’autant plus si Manuel Valls obtient des résultats encourageants.
Les prochains mois seront, à ce titre, importants pour tester grandeur nature l’exact positionnement du nouveau premier ministre sur des principes, ô combien chéris par les centristes, de consensus, de pragmatisme, de responsabilité, d’équilibre ainsi que sur sa capacité à libérer les énergies, notamment celle d’entreprendre, du carcan construit depuis des décennies par une vision pro-étatiste et centralisatrice partagée par le PS et l’UMP.
Et, dans un an, il sera temps de faire le bilan de l’expérience Valls, non pas que ce temps sera nécessaire pour redresser la France mais il permettra de savoir si ses recettes fonctionnent.
Si Manuel Valls réussit son coup, pas de doute que tous les idéologues et radicaux de tous bords auront du mouron à se faire. François Hollande aussi, d’ailleurs…
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery

Directeur des études du CREC

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