mardi 8 novembre 2016

Une Semaine en Centrisme. Pour le peuple du Centre, Macron est un des siens

On connait l’attrait que représente Emmanuel Macron pour le peuple du Centre.
Deux nouveaux sondages récents montrent, à la fois, sa proximité politique avec celui-ci et son profil idéal pour les sympathisants du MoDem et de l’UDI.
D’abord son positionnement.
Emmanuel Macron se définit comme un social-libéral progressiste dans une démarche de «ni gauche, ni droite» même s’il déclare se situer à gauche.
Pour autant, il souhaite travailler avec tout le monde et accueillir dans son mouvement En marche, aussi bien des sympathisants du PS que de LR.
D’une certaine manière, il se veut «ailleurs» c’est-à-dire qu’il dénie au clivage droite-gauche d’être représentatif de la société française d’aujourd’hui préférant celui de progressisme-conservatisme.
Pour les Français, dans un sondage Elabe réalisé pour l’Express, 12% le situent «plutôt à gauche», 19% «plutôt à droite», 31% «plutôt au centre» et 38% «ni à droite, ni à gauche, ni au centre».
Si l’on prend les sympathisants centristes, 67% de ceux de l’UDI et 58% de ceux du MoDem le situent «plutôt au centre» (19% et 20% «ni à droite, ni à gauche, ni au centre» soit 86% et 78% qui ne le situent pas à gauche ou à droite).
Et ce qui séduit le plus ces mêmes sympathisants, c’est son positionnement politique ni à gauche, ni à droite (70% de ceux de l’UDI et 65% de ceux du MoDem) alors que cet item n’arrive qu’en troisième position pour l’ensemble des Français.
Mais, attention, le principal handicap qu’il a vis-à-vis de l’électorat centriste est que celui-ci déclare qu’il ne connait pas son programme politique (64% à l’UDI et 47% au MoDem).
Quant à savoir s’il ferait un meilleur président que d’autres personnalités, il enfonce, du côté des centristes, François Hollande, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Nicolas Sarkozy et, un peu moins, Manuel Valls.
Et s’il est nettement battu par Alain Juppé, héraut actuel des partis centristes, il y a tout de même 36% des sympathisants du MoDem et 23% de ceux de l’UDI qui estiment qu’il ferait un meilleur président que le maire de Bordeaux et favori des sondages.
Quant au profil idéal du prochain président de la république souhaité par les sympathisants centristes selon un sondage Louis Harris pour l’association «Aimer la France», ils veulent qu’il ait travaillé en entreprise avant de faire de la politique (98% de ceux du MoDem, 100% de ceux de l’UDI) et qu’il souhaite travailler avec des personnalités politiques de droite et de gauche (97% de ceux du MoDem, 85% de ceux de l’UDI), deux éléments-clés du cv d’Emmanuel Macron….
Une nouvelle fois, les sympathisants des partis centristes se sentent proches du leader d’En marche qui pourrait annoncer sa candidature à l’élection présidentielle au cours des semaines qui viennent.
Et cette proximité explique et légitime les rapprochements envisagés par nombre de leaders centristes avec Emmanuel Macron – ainsi que la crainte de François Bayrou de voir face à lui un sérieux concurrent.
Reste à savoir si le projet politique que ce dernier va dévoiler dans les mois à venir ainsi que sa capacité à vraiment unir et parler à tout le monde sans opportunisme seront à la hauteur des attentes des centristes.
De même, il faudra qu’il soit capable d’éviter le piège de la polarisation inévitable que va susciter la présidentielle et d’exister face à Alain Juppé.
En fait, c’est la réelle qualité politique d’Emmanuel Macron qui va subir son premier test grandeur nature, là où certains de ses opposants l’attendent de pied ferme pour démontrer la vacuité de sa démarche.
Déjà certains veulent l’enterrer peut-être de peur d’être eux-mêmes enterrés si Macron réussit à vraiment se mettre en marche.
(Sondage Louis Harris réalisé les 2 et 3 novembre 2016 par internet auprès d’un échantillon de 2233 personnes de plus de 18 ans représentatif de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points //Sondage Elabe réalisé du 21 au 23 octobre 2016 par internet auprès d’un échantillon de 990 personnes de plus de 18 ans représentatif de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC



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