jeudi 1 juin 2017

L’Humeur du Centriste. Le pathétique déchaînement des intellos médiatiques contre Macron

Emmanuel Macron
Il n’en manque pas un seul: Alain Badiou le dernier VRP du communisme aux millions de morts, Emmanuel Todd l’égotiste aigri en perdition de pensée, Alain Finkielkraut la victime de tout et surtout de n’importe quoi, Michel Onfray le seul «anarchiste» adoubé par le Figaro magazine, Pascal Bruckner qui glisse doucement sur la pente savonneuse d’un conservatisme frileux, Luc Ferry le philosophe mondain, pardon le mondain jouant au philosophe, Régis Debray le guérillero qui se trompe depuis toujours de combat, Marcel Gauchet dont on ne comprend même plus ce qu’il défend et Edgar Morin, le maître fossilisé, sans oublier tous les sous-fifres prêts à prendre la relève des plateaux télés que nous ne citerons pas pour ne pas leur donner l’importance qu’ils n’ont pas.
Tout ce que compte le petit monde des intellectuels médiatiques qui vivent essentiellement par la reconnaissance cathodique qui exalte leur égo surdimensionné a un nouvel ennemi: Emmanuel Macron.
Petit florilège (avec l’aide d’un fort bon papier publié de Sylvain Courage dans le dernier numéro de L’Obs, «Ces intellos anti-Macron»).
Selon Régis Debray, «Emmanuel Macron est le produit de l'américanité, du post-moderne. C'est le primat de l'image».
Il est l’homme du «couronnement de l’Amérique» et celui du «système» qui «a su se déguiser en antisystème afin de se perpétuer».
Bigre.
Selon Alain Badiou, «Emmanuel Macron, est une créature sortie du néant par eux, nos vrais maîtres, les capitalistes les plus récents, ceux qui ont acheté, par précaution, tous les journaux.»
Donc, «Tout indice d’une vraie et durable levée contre le gouvernement Macron sera le bienvenu.»
Signalons que le grand démocrate qu’il est et qui cite Mao en guise de référence philosophique n’a évidemment pas voté Macron contre Le Pen.
C’est dire la légitimité de son combat.
Autre grand démocrate qui n’est pas allé voter contre Le Pen, Michel Onfray, considère que Macron n’est qu’«une poupée gonflable du capital», «un produit marketing».
Et son analyse philosophique de la soirée de victoire de Macron vaut son pesant de bêtise: «Il arrive sur scène, c’est très gaullien. Et puis Brigitte, puis les autres, et tout le monde. C’est Trump... Quand Trump a été élu, on fait monter mam, papa, fifille…».
Mais ce n’est pas fini:
«On nous la joue Malraux, 'Entre ici Jean Moulin' et puis on voit l’individu qui sort de la nuit et qui regarde les caméras. Il a des yeux de lapins, avec les lumières... Vous avez vu comment il marche? Il fait de la pub pour le dessous de ses chaussures!»
C’est de la pensée de haut vol!
Selon Alain Finkielkraut, Macron est l’homme du «progressisme béat».
Et le philosophe juif est même allé jusqu’à insulter Macron parce que celui-ci était allé rendre hommage aux déportés de la Shoah entre les deux tours de la présidentielle, s’autoproclamant le gardien de la (bonne) mémoire et du (bon) hommage.
La détestation prend parfois des chemins bien mystérieux…
C’est vrai que cela doit le gêner que des gens aient encore l’espoir dans demain et qui ne voit pas dans chaque action son côté négatif.
Selon Emmanuel Todd, qui, lors du deuxième tour de la présidentielle, a osé faire une déclaration pathétique et/ou imbécile, au choix, affirmant qu’il allait «s’abstenir dans la joie», Macron est l’homme de la «servitude maastrichtienne» et que «voter Macron est un rituel de soumission».
Selon Luc Ferry, Macron est le représentant du «jeunisme», de l’«inexpérience» et de la «naïveté».
Venant de celui qui a défendu Fillon en attente d’un nouveau poste de ministre, cela serait plutôt des compliments pour Macron…
Selon Marcel Gauchet, lle nouveau président de la république «serait plutôt un Jean Lecanuet qui aurait coiffé le képi du Général» mais, en réalité, personne ne sait qui il est «même pas lui».
Etonnant de qualifier quelqu’un que l’on prétend ne pouvoir qualifier!
Peu importe, car, croit savoir Gauchet, Emmanuel Macron «est l’un de ces hommes politiques qui se nourrissent d’une situation, d’une conjoncture, bien plus qu’ils ne la créent. Macron est indéfinissable et se veut tel.»
Mais, justement, Macron sait donc qui il est…
Bon, passons.
Selon Edgar Morin, Macron et Le Pen, même combat puisque lors du deuxième tour de la présidentielle, «de toute façon, nous sommes dans l’aventure» car «cette élection est un saut dans l’inconnu».
D’autant que l’opposition entre Macron et Le Pen «contraint à une alternative stérile entre mondialisation et démondialisation, Europe et nation, américanisation et souverainisme, alors qu’il faudrait promouvoir l’indépendance dans l’interdépendance, accepter la mondialisation dans tout ce qui est coopération et culture, tout en sauvant des territoires menacés de désertification par des démondialisations partielles ou provisoires.»
Une vision bien caricaturale de la pensée du nouveau président de la république.
Mais Morin n’en a cure qui continue sur le même principe:
«Il faut dépasser l’alternative stérile entre mondialisme et nationalisme. Quant à l’opposition entre progressiste et conservateur, elle ignore que le progrès nécessite conservation (de la nature et de la culture), et que cette conservation nécessite progrès.»
Sans oublier une charge sans preuve contre «le pouvoir de l’argent» que Macron incarnerait:
«Macron devrait à mon sens mettre en question les cadres classiques dans lesquels il semble se situer naturellement: la subordination de la politique à l’économie, la réduction de l’économie à l’école néolibérale, l’excroissance du pouvoir de l’argent.»
La question que l’on peut se poser est de savoir pourquoi tous ces penseurs institutionnalisés ont autant de haine contre Emmanuel Macron, le nouveau venu, celui auquel ils auraient pu laisser le tems d’agir avant de le critiquer.
Sans doute la peur d’être ringardisés.
Mais en ayant cette angoisse existentielle, ne voilà-t-il pas qu’ils se ringardisent eux-mêmes.
Quoi qu’il en soit voilà bien illustrée cette distinction au cœur du projet d’Emmanuel Macron entre (jeunes) progressistes et (veilles barbes) conservatrices.

Centristement votre.

Le Centriste



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