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mardi 25 novembre 2025

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. De l’exceptionnalisme français, de sa pratique et de ses conséquences


Depuis la Révolution française, la France est autant un pays qu’une idée.

Sur la fondation des siècles passés où elle s’est forgée en tant que pays et nation, 1789 lui a donné une deuxième identité qu’elle revendique, celle d’être la représentante de ce qu’elle a décidé d’en faire sa devise, de la liberté, de l’égalité et de la fraternité.

En se présentant ainsi aux autres peuples du monde mais aussi à eux-mêmes, les Français ont, à l’instar des Étatsuniens, voulu, à la fois, inspirer l’Humanité mais également poursuivre un projet.

Celui peut être appelé «rêve français» comme il y a le «rêve américain», ce qui permet à ces deux peuples de se croire «exceptionnels», c’est-à-dire différents des autres car portant un message universel (bien sûr, chaque pays revendique une identité propre mais basée uniquement sur sa culture et son histoire, non sur une idée ce qui est le cas, par exemple, de la Chine, même si celle-ci revendique désormais un «rêve chinois» qui n’est en fait qu’un nationalisme étriqué).

Les Français et les Etasuniens ont forgé toute une construction idéologique sur ce soi-disant «exceptionnalisme», ces derniers étant néanmoins beaucoup plus proactifs et bénéficiant, évidemment, du statut international de leur pays qui s’est imposé comme la première puissance du monde.

Une qualité qui leur donnerait, outre le rôle de guide vers un avenir meilleur, la capacité et même le droit de ne pas suivre le commun des autres nations tout en construisant une nouvelle norme

Mais comme pour les Etats-Unis, on peut discuter de la réalité de cette exception de la France et se demander également ce que cette revendication, elle, qui est bien réelle, produit dans les mentalités et les comportements des deux peuples.

La situation politique et sociétale que vit la France en ce moment permet d’analyser comment se voient et agissent les Français en l’espèce.

Ainsi, plusieurs courants politiques, notamment les extrêmes, estiment qu’il est possible que la France soit, non seulement, autonome mais aille à l’encontre de la règle que suivent les autres.

Et les Français qui refusent les réformes et les adaptations nécessaires ainsi que les décisions indispensables comme l’allongement de l’âge de la retraite ou le vote d’un Budget réaliste, aiment à penser que cela est possible.

Cela rappelle les 110 propositions de François Mitterrand en 1981 qui ont séduit les Français avec, in fine, des décisions qui ont ensuite contraint la France à la rigueur devant le fiasco de cette politique franco-française.

Car l’exceptionnalisme n’a que faire de la réalité établie, il prétend même en créer une dans une sorte de volontarisme mêlé d’hubris.

Reste à savoir si la France a la capacité de le faire valoir?

Si l’on compare sa situation à celle des Etats-Unis, le contraste est évident.

Si ces derniers, en tant que première puissance mondiale, peuvent encore imposer leur exceptionnalisme vis-à-vis de la communauté internationale dans un certain nombre de domaines, en revanche, la France avec son poids de puissance moyenne n’a aucune chance d’imposer quoi que ce soit en particulier dans le domaine économique à l’inverse des croyances des forces politiques précitées.

Et à part flatter leurs clientèles électorales, ce comportement est non seulement immature mais également irresponsable avec, comme l’a montré le tournant de la rigueur en 1982, des conséquences néfastes avec du temps et des opportunités sérieuses gaspillés sans oublier des milliards évaporés.

C’est ce que nous vivons en ce moment.

 

 


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