Par Aris de Hesselin
Soutenir Israël et même les juifs et être antisémite à la fois, c’est possible!
C’est même la position d’une grande partie de l’extrême-droite dans de nombreux pays.
Cette contradiction, voire cet oxymore s’explique et possède une cohérence pour ceux qui la partagent.
Elle s’est développée d’abord dans les milieux chrétiens traditionalistes comme les évangélistes les plus réactionnaires aux Etats-Unis.
Il s’agit de sérier les priorités.
Ainsi, les ennemis principaux contre lesquels il faut lutter sont d’abord les musulmans mais aussi les partisans d’une société qui accorde des droits à différentes communautés impies comme les LGBTQ+.
Et dans ce combat, il faut s’allier avec ceux qui ont le même objectif, peu importe s’ils sont aussi considérés comme des adversaires dont il faudra s’occuper ensuite.
Une fois les principales priorités atteintes, alors le combat contre les juifs sera réactivé avec ce choix qui leur sera donné, soit se convertir, soit être éliminés (voire d’être jeté pour l’éternité dans la géhenne par Dieu).
Être pro-Israël pour ces activistes extrémistes religieux n’est donc qu’une stratégie pour leur but ultime, établir la cité de Dieu sur terre.
Mais celle-ci a été récupérée plus ou moins par tous les groupes d’extrême-droite qu’ils soient croyant ou non dans le même esprit «l’ennemi de mon ennemi est mon ami», un ami pour un certain temps évidemment.
Bien sûr, les néo-nazis ne partagent pas cette vision mais ils sont capables se s’allier avec ses partisans avec exactement le même principe.
Ainsi, aux Etats-Unis, Trump peut-être, à la fois, pro-Israël et fondamentalement antisémite ce qui lui permet d’être l’allié de Netanyahu tout en défendant les groupes néo-nazis américains dont il rencontre les leaders qui, eux, le soutiennent alors qu’ils exècrent l’Etat hébreu et les juifs.
Dès lors si nous sommes bien dans un paradoxe idéologique, celui répond à la nécessité du moment avec la même volonté finale, se débarrasser des juifs et de leur Etat.
Dernier élément qu’il ne faut pas sous-estimer, la volonté de récupérer pour les partis d’extrême-droite l’électorat juif dont une partie, aujourd’hui, n’hésite plus à voter pour eux.
[Dans cette rubrique, nous publions les
points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement
ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire
progresser la pensée centriste.
Aris de Hesselin est un avocat international, centriste et un européen,
défenseur d’une mondialisation humaniste.]
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