mercredi 19 mars 2014

L’Humeur de Centriste. Un Bayrou de casé à Pau ne fait pas un Borloo à l’Elysée

«A question directe, réponse directe: est-ce que j'envisage de me présenter aux élections présidentielles? Non».
Oui, c’est bien François Bayrou qui a dit sur les ondes d’Europe 1 que s’il est élu maire de Pau, il ne sera pas candidat à l’élection présidentielle de 2017.
Voilà bien une bombe médiatique… dans le petit univers actuel des centristes.
Sans doute que le président du Mouvement démocrate a compris que son rêve élyséen était une chimère, lui qui n’a rassemblé sur son nom qu’un peu plus de 9% des voix en 2012.
Notons, cependant, qu’il n’a pas dit ce qu’il ferait s’il n’était pas choisi par les Palois pour être leur édile mais on peut aisément comprendre qu’incapable d’être élu devant quelques dizaines de milliers d’électeurs, il aurait beaucoup de mal à justifier la légitimité d’une candidature devant des millions…
Reste qu’en politique, François Bayrou sait plus qu’un autre qu’il ne faut jamais dire jamais.
D’ailleurs, certains commentateurs politiques ont noté qu’il avait employé le verbe «envisager» ce qui lui permet de se laisser une opportunité de changer d’avis.
D’autant qu’en politique, les déclarations et les serments passent et les comportements ainsi que les ambitions retrouvées se calquent sur la réalité historique du moment.
Une leçon que le président du Mouvement démocrate a sans doute apprise d’un de ses maîtres, Charles de Gaulle.
Car, sa vision personnelle de la situation de la France et de l’Europe qui lui fait annoncer depuis des années des catastrophes pourrait faire en sorte, si le monde ne tourne plus très rond dans trois ans, de lui redonner une image de recours à la mode gaullienne.
Comme on dit, on attendra de voir pour le croire ou encore qui vivra verra.
Au-delà de ces lieux communs, admettons cependant que cela soit le cas, que Bayrou ait vraiment renoncé à sa drogue présidentielle, ne voilà-t-il pas que le MoDem est déjà prêt à renvoyer l’ascenseur à celui qui a permis à son président d’être le favori pour le fauteuil de maire de la cité paloise, en l’occurrence le maire de Bordeaux, Alain Juppé.
Ce dernier n’a pas du tout annoncé quoi que ce soit pour 2017.
Mais au vu des démêlés judiciaires de Nicolas Sarkozy (et des sondages où les Français disent majoritairement qu’ils ne veulent pas qu’il revienne), la transparence de François Fillon et la détestation populaire de Jean-François Copé, Juppé a une sérieuse chance de pouvoir prétendre être le candidat de l’UMP, voire de toute la droite et du centre-droit où se trouve désormais, faut-il le rappeler, la formation de François Bayrou, ancien ministre de l’Education sous l’ère de Jacques Chirac de l’actuel premier magistrat de la capitale de la Gironde (et, pourquoi pas, son futur premier ministre…).
Des voies s’élèvent d’ores et déjà au Mouvement démocrate pour dire que le Bordelais serait un bon choix.
Toujours est-il que Bayrou casé à Pau serait une aubaine pour de nombreux centristes qui redoutent encore qu’il puisse être un handicap dans le développement d’un Centre unifié.
Certains d’entre eux voient même dans ce désistement de Bayrou la voie ouverte pour une candidature de Jean-Louis Borloo à la prochaine présidentielle.
Voilà qui doit faire beaucoup rire les notables de l’UDI!

Centristement votre.


Le Centriste

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