mardi 16 janvier 2024

L’Editorial du CREC. Pourquoi la stratégie politique de Macron a du sens


Nous avons, depuis des années au CREC, rappelé une évidence: devant la montée des extrémismes et des populistes de gauche et de droite, la résistance démocratique se fait à partir d’un axe central qui regroupe tous les défenseurs de la démocratie républicaine libérale, allant des sociaux libéraux de gauche aux libéraux de droite en passant par les libéraux sociaux du Centre.

Nombre de choses les séparent et leurs tropismes ne sont pas les mêmes.

Si les centristes défendent un juste équilibre, les libéraux de droite sont plus attachés à la liberté d’entreprendre pendant que les sociaux libéraux de gauche défendent une démocratie sociale.

Leur présence dans l’axe central s’explique par ce qui les rapproche et qui est essentiel en ce début de troisième millénaire.

Tous ont en commun les valeurs démocratiques et une volonté réformiste.

Tous défendent la liberté et l’égalité.

En France, les victoires d’Emmanuel Macron, tant en 2017 qu’en 2022, sont des victoires de cet exe central et non d’un «ailleurs» qui n’existe pas en politique.

Le «en même temps» au lieu d’être présenté comme un slogan centriste, sied exactement à la définition de l’axe central.

Mais, évidemment, dans cet axe central, on peut pencher plus à gauche ou plus à droite voire être pile-poil au centre.

Tout dépend de ses penchants mais aussi de la sociologie politique du moment, sachant que l’axe central n’est pas une union «naturelle» mais bien plus une réunion de circonstance face aux défis et menaces que rencontre la démocratie républicaine libérale.

Or, la France, depuis le début des années 2000, nonobstant l’épisode François Hollande, penche à droite qu’on le regrette ou non.

C’est une réalité qui a fait qu’Emmanuel Macron, vainqueur surprise en 2017 alors que l’élection était promise à un représentant de LR, a organisé son gouvernement en faisant une place de choix à la droite.

Ceux qui parlent de «droitisation» du gouvernement de Gabriel Attal oublie – ou font semblant d’oublier – que les deux premiers ministres de Macron venaient de la droite, Edouard Philippe et Jean Castex.

Ils oublient la présence depuis le début de personnalités comme Bruno Le Maire ou Gérald Darmanin.

La composition de l’équipe dirigée par Gabriel Attal est la conséquence d’un triple constat: la Droite est toujours majoritaire, le Centre est toujours aussi faible et la Gauche nie cet état de fait en refusant majoritairement de participer à cet axe central en s’alliant avec l’extrême-gauche.

Dès lors, Emmanuel Macron doit gouverner avec ceux qui veulent bien prendre leurs responsabilités face à la réalité et aux énormes dangers de la situation présente.

Il a empêché par deux fois Marine Le Pen d’accéder au pouvoir et il fait tout pour qu’elle ne gagne pas la présidentielle de 2027.

Dans le même temps, les extrémismes et les populismes progressent partout dans le monde et de manière très inquiétante dans le monde libre.

Et la possibilité d’un retour au pouvoir d’un Donald Trump aux Etats-Unis donne des sueurs froides à tous les défenseurs de la démocratie car, à l’inverse de la France, la droite américaine a choisi l’alliance avec l’extrême-droite.

Oui, la stratégie politique d’Emmanuel Macron a du sens.

A défaut de contenter les centristes et les sociaux-démocrates, elle permet de résister à l’hydre autocratico-totalitaire et c’est bien de cela qu’il s’agit n’en déplaise aux esprits chagrins qui font semblant de ne pas comprendre.

 

 

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