dimanche 21 octobre 2012

L’Humeur du Centriste. UDI: un congrès fondateur souvent surréaliste


Simone Veil en invitée d’honneur (muette) et sorte de parraine de la formation (n’oublions pas qu’elle déteste François Bayrou), une salle de la Mutualité bondée, des médias présents en nombre, un message vidéo de bonne chance de Valéry Giscard d’Estaing (qui déteste aussi François Bayrou) et tous les leaders centristes présents (sauf, évidemment François Bayrou!), le congrès fondateur de l’UDI est, de ce point de vue, une totale réussite.
Mais si l’on doutait que ce rassemblement est encore fait de bric et de broc et qu’il doit beaucoup travailler avant de devenir une entité unie, il suffisait d’écouter les orateurs qui se sont succédé à la tribune et d’observer leurs comportements.
Ainsi, pas une fois, lors de son discours, Jean-Louis Borloo n’a utilisé les mots «Centre», «Centrisme» et «centriste» (tout juste a-t-il mentionné une fois la «vieille famille centriste» parmi d’autres à la fin de son intervention et expliqué que le centre-gauche était plus proche de l’UDI que de l’extrême-gauche) alors qu’Hervé Morin, son adversaire dans la nouvelle formation, avait truffé le sien de ceux-ci.
Il faut dire que le président de l’UDI avait répété, quelques minutes auparavant, devant les caméras de la chaîne parlementaire son propos du Figaro magazine selon lequel «on n’a parlé du Centre que lorsque l’ex-UDF est devenue cette espèce de machin qui ne savait plus où il habitait. Le Centre, cela ne veut rien dire».
De même, Borloo n’a pas dit un mot sur la structure confédérale de l’UDI alors que Morin a bien appuyé sur cet aspect là.
Quant au discours d’Hervé Morin, il fut un tout petit peu plus long que ce qui était prévu ce qui permit à Jean-Christophe Lagarde (son ex-second et actuel ennemi mortel) qui lui a succédé de demander immédiatement aux participants de sa table-ronde d’être concis à cause du retard pris, bonjour l’ambiance!
De même, les bonnes vieilles différences n’ont pas disparu, celle, notamment, qui veut que les centristes parlent en premier de démocratie alors que les dextristes parlent, eux, d’abord de république, même si les deux ne sont évidemment pas incompatibles.
Enfin l’autocongratulation était à l’honneur sur tous les sujets possibles et imaginables ce qui était, parfois, aussi, quelque peu surréaliste. Ainsi, se vanter d’avoir 60 parlementaires sur un total de 925 (577 députés et 348 sénateurs), voilà qui ne manquait pas de piquant!
Centristement vôtre.

Le Centriste