mercredi 21 mars 2018

Actualités du Centre. Proportionnelle, possible casus belli entre Macron et Bayrou?

François Bayrou  & Emmanuel Macron
Le louvoiement actuel du Gouvernement et du Président de la république à propos de la proportionnelle inquiète les centristes.
S’ils savent qu’il n’y aura pas une forte dose de proportionnelle pour les élections législatives – et d’ailleurs, ils ne la demandent plus –, ils estiment que la fourchette présentée par le Premier ministre Edouard Philippe, entre 10% et 25%, est trop imprécise et que le bas de celle-ci est bien trop faible.
Ainsi, si le nombre de députés est ramené à 400, 10% de proportionnelle, cela fait 40 députés élus de cette manière.
Ce n’est pas acceptable pour François Bayrou, le président du MoDem et allié d’Emmanuel Macron qui avait décidé de le soutenir lors de la présidentielle parce que le candidat d’alors avait promis une dose conséquente de proportionnelle.
Aujourd’hui, selon le quotidien l’Opinion, Bayrou voudrait, globalement, cent cinquante députés en moins à l’Assemblée nationale, c’est-à-dire 427, dont cent seraient élus à la proportionnelle ce qui ferait une dose de 23,5%.
Or, dans le même temps, Edouard Philippe, sur BFMTV, a estimé que l’instauration d’une dose de proportionnelle pour les élections législatives était une mesure «importante» mais ne serait qu’un «léger correctif» dans un système électoral qui demeurait «très largement majoritaire».
Il a ajouté que cette dose de proportionnelle était une mesure de justice pour une meilleure représentation des courants politiques et que les Français la demandaient mais l’on sent bien dans ses propos qu’il ne parle pas d’un pourcentage de plus de 15%.
C’est loin de ce que veux le MoDem comme l’a confirmé la ministre Jacqueline Gourault: «le Premier ministre a toujours dit, entre 10 et 25 %. Donc là pour la fourchette est assez large et c'est vrai que nous, nous sommes plutôt pour un chiffre qui soit proche de 25%».
Si la dose est en-dessous de 15%, le parti centriste sera sans doute insatisfait et son chef encore plus.
Néanmoins, Emmanuel Macron et Edouard Philippe n’ont sans doute pas de crainte à avoir à court terme d’un mécontentement du Mouvement démocrate car ce dernier n’aurait rien à gagner, actuellement, d’une crise politique au sein de la majorité présidentielle.
Le casus belli n’aura donc pas lieu mais cette entorse à l’accord Macron-Bayrou, si elle existe bel et bien, pourrait avoir des répercussions dans le moyen-long terme et entamer la relation de confiance entre les deux hommes.


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