mercredi 13 mai 2020

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Construisons le monde «dès maintenant»


Ce n’est pas le monde d’après que nous devons imaginer mais bien construire le monde «dès maintenant», celui de toute de suite sans attendre la fin de l’épidémie – on pourrait même ajouter sans même se soucier de l’épidémie –, celui dont nous savons pertinemment de quoi il doit être constitué et depuis longtemps.
De même, ce n’est pas en fantasmant sur un monde parfait et idyllique que nous parviendrons à nos fins mais bien en bâtissant un monde à partir de la réalité et des nécessités incontournables du présent.
Changeons donc le monde et pas de monde.
Un monde qui doit avoir deux composantes cardinales: être plus juste et être plus vert pour le rééquilibrer et lui redonner un destin commun et une espérance.
Il ne s’agit pas d’être précautionneux en disant cela mais seulement de reconnaître que nous n’aboutirons à rien en nous assignant des objectifs inatteignables quand bien même ils seraient les plus légitimes.
C’est toute la manière de faire du Centrisme.
Mais quand je dis plus juste et plus vert, je ne parle pas d’ajustements à la marge, je signifie que nous devons prendre des mesures importantes pour faire en sorte que les écarts scandaleux entre mes riches et les pauvres soient réduits drastiquement, partout dans le monde, et que nous commencions réellement et concrètement cette transition écologique vitale et non de que nous prenions des décisions qui ne sont souvent que des gadgets ou des pis-aller.
Pas de révolution donc (qui souvent nous fait revenir au point de départ avec une situation encore pire) mais bien des réformes puissantes afin de changer le monde et qui permettront ensuite d’autres réformes pour les approfondir, la mécanique réformatrice étant un processus constant d’adaptation et de progrès mais qui nécessite parfois, comme maintenant, des coups d’accélérateurs parce que nous n’avons pas su enrayer certaines dérives ces dernières décennies.
Mais ne nous leurrons pas, l’humain est demeuré l’humain.
C’est toujours celui qui fait valoir ses propres intérêts avant tout, comme depuis le début de l’Humanité, et qui préfère vivre riche que pauvre, celui qui considère souvent l’écologie comme une contrainte difficile à accepter s’il ne sent pas concerné.
Dès lors, il ne s’agit pas de nier les aspirations profondes des individus mais de les canaliser et de mettre au centre de tout le respect et la responsabilité.
Ces deux notions, respect et responsabilité, sont essentielles si l’on veut vraiment un monde qui change et se réforme positivement.
Sinon, quelles que soient les mesures adoptées, nous retomberons dans les mêmes travers.
C’est dire que la tâche n’est guère simple mais qu’elle est indispensable, incontournable.
Et si la crise épidémique peut avoir eu un effet, c’est de nous faire vraiment prendre conscience qu’il était plus que temps d’agir.


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