lundi 13 février 2023

Propos centristes. France – Réforme des retraites / Guerre de Poutine contre l’Ukraine / Nationalisation d’EDF / Cybersécurité / Encadrer le droit de grève…

Voici une sélection, ce 13 février 2023, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique)
> [Réforme des retraites] Soit vous retirez votre réforme, soit nous bloquons le pays : cette logique-là n'est pas recevable.

> [Réforme des retraites] Le débat est prisonnier du chahut, pour ne pas dire du chaos, que LFI a mis au Parlement ! La France insoumise est un obstacle au débat démocratique, c'est indigne. Ils doivent retirer leurs amendements.

> [Réforme des retraites] Le gouvernement n'a cessé de faire des concessions et des preuves d'ouverture, mais les concessions ne peuvent pas être à sens unique.

 

Olivier Dussopt (ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion)
> [Réforme des retraites] L'inégalité de pension entre les femmes et les hommes est réelle. Aujourd'hui elle est encore de presque 30%. Il faut revoir l’intégralité des droits familiaux.

> [Réforme des retraites] Dire que personne ne cotisera un jour de plus que 43 ans ce serait mentir. Ça a toujours été un plancher, jamais un plafond.

> [Réforme des retraites et pension minimale à 1.200 euros] Dès lors qu'on dit que c'est pour une carrière complète, c'est vrai. L'engagement du président de la République, c'est une pension à 85% du Smic pour une carrière complète à temps plein au niveau du Smic.

> [Réforme des retraites et emploi des séniors] Avant les sanctions, il faut laisser aux entreprises le temps de s'adapter et de faire les efforts nécessaires. C’est une forme de fairplay.

> [Réforme des retraites] Nous avons un seul objectif avec l’ensemble du gouvernement, c’est de préserver et de pérenniser notre système de retraite. La seule manière de le faire est de l’équilibrer.

> [Réforme des retraites] L'index seniors sera bien dans la loi.

> [Réforme des retraites] On ne touche pas aux 35h. Il y a déjà assez de dérogations.

> [Réforme des retraites] le report à 64 ans est un désaccord insurmontable.

 

Christophe Béchu (ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> L’Agence nationale de la cohésion des territoires est le bras armé de l’État dans les territoires, son rôle est clé dans leur développement et leur cohésion. Au travers de ses programmes, de son accompagnement sur-mesure et grâce au travail de ses 350 agents, elle permet depuis 3 ans de faire passer les projets de nombreux élus locaux d’idées à des réalisations. Cependant, nous pensons qu’il est possible qu’elle aille encore plus loin, en particulier en renforçant ses relations de proximité avec les élus locaux et en rendant plus lisible son ingénierie. C’est tout le sens des nouvelles orientations que nous avons confiées à l’agence avec Dominique Faure. Enfin, avec la suite de programmes comme Petites villes de demain et le lancement du second volet d’Action cœur de ville par exemple, l’agence joue et jouera un rôle majeur pour accompagner tous nos territoires, urbains et ruraux, dans leur transition écologique.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> Le Plan covoiturage a 1 mois et compte déjà 20.000 nouveaux conducteurs pour les trajets du quotidien qui bénéficient du bonus de 100€. Pour la planète et le pouvoir d’achat, covoiturons !

 

Personnes handicapées)
> Le président de la République l’a annoncé, nous souhaitons recruter 50 000 professionnels soignants en 5 ans. Ces métiers sont aussi une opportunité pour les jeunes, le vieillissement de la population est le 4ème secteur pourvoyeur d’emploi en France.

> Attaques contre la presse, listes d’opposants, têtes roulantes, insultes, mensonges. Jour après jour, la Nupes abîme la démocratie. Stop.

 

Stanislas Guerini (ministre de la Transformation et de la Fonction publiques)
> Pour transformer nos services publics et améliorer le quotidien des Français, il faut investir. Le Fonds pour la Transformation de l'Action Publique, ce sont 330M d'euros de 2023 à 2025.
Le FTAP, c'est investir pour réduire les délais de la justice, faciliter les démarches des entreprises ou encore accompagner les victimes de discrimination. Ce sont des agents publics qui portent des projets ambitieux au service de notre pays.

> Pas de langue de bois : on a du mal à recruter dans la fonction publique et un enjeu d’attractivité majeur. La formation, la rémunération, la qualité de vie au travail et la valorisation des métiers sont au cœur des travaux lancés avec les organisations syndicales.

> [Réforme des retraites] La réforme pose l'enjeu de l'aménagement des carrières : je veux favoriser les mobilités professionnelles et décloisonner les parcours dans la fonction publique pour les rendre plus diversifiés et plus riches.

 

Olivier Véran (ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, porte-parole du Gouvernement)
> [Réforme des retraites] Les scènes de ces derniers jours à l'Assemblée nationale ne font pas honneur à notre démocratie. Les Français attendent de leurs députés un débat constructif et de l'exemplarité. Les invectives et l'irrespect n'ont pas leur place dans l'hémicycle.

> Nous sommes en train de mettre fin à des décennies de chômage de masse. Le cap de nos réformes est clair : demain, notre pays sera celui du plein-emploi.

> La République n'est pas une télé-réalité. Respecter les Français, c'est aussi respecter nos institutions. C'est leur offrir un débat sur le fond, projet contre projet. Ce n'est pas se faire photographier en train d'écraser un ballon à l'effigie d'un ministre.

> [Réforme des retraites] Le vent des extrêmes souffle fort à l'Assemblée nationale. Depuis une semaine, le RN et la Nupes défendent main dans la main les régimes spéciaux. Ils votent ensemble. Et se congratulent.

 

Gabriel Attal (ministre délégué chargé des Comptes publics)
> [Réforme des retraites] Notre porte est toujours ouverte, il n'est jamais trop tard pour se parler. Je suis un jusqu'au-boutiste du dialogue.

> Je souhaite que Total fasse un geste pour les Français qui vont travailler tous les jours.

> On est le deuxième pays de l'OCDE en matière de pression fiscale ! Les revenus financiers sont déjà taxés.

> [Réforme des retraites] 1,8 M de retraités actuels vont voir leur pension revalorisée et certains auront la pension à 1200 €. Dans les nouveaux retraités, seuls ceux qui auront eu une carrière complète auront une pension à 1200 €.

 

Roland Lescure (ministre délégué chargé de l’Industrie)
> [Crise énergétique] On fait déjà beaucoup pour aider les TPE, les PME, les boulangers et que ça, ça va se voir dès les factures de janvier. (…)
Ce qui est vrai, c'est qu'on a eu du mal à informer l'ensemble des boulangers, des très petites entreprises en général d'ailleurs, de la qualité des aides. Ils vont recevoir des factures dans le courant du mois de février. Ce sont les premières factures du mois de janvier. Ils vont voir que leur tarif est effectivement plafonné à 280 euros le mégawattheure. Ils vont voir que ces aides fonctionnent. On a besoin de rassurer tout le monde. Je ne pense pas que cette proposition de loi, je le répète anticonstitutionnelle, ait rassuré grand monde.

Le Parlement s'est déjà prononcé sur la nationalisation d'EDF. Dès le mois de juillet, on a lancé une opération publique d'achat de titres d'EDF, qui est aujourd'hui quasiment complète. 96% des titres d'EDF sont désormais détenus par l'État. Ils seront à 100 % dans quelques semaines. Et ça, c'est le Parlement qui l'a autorisé au mois de juillet. Par ailleurs, on a évidemment une loi de programmation pluriannuelle de l'énergie, qui va être discutée à l'été, qui va discuter de l'ensemble des dimensions de la politique énergétique de la France. C'est moi et mes collègues dans le mandat précédent, qui nous sommes battus pour qu'on ait une loi sur la PPE. Et donc, évidemment, l'Assemblée nationale va avoir toute latitude pour discuter de la politique énergétique de la France. Ce que je ne veux pas, c'est qu'une entreprise publique soit gérée à l'Assemblée nationale. Le PDG d'EDF, c'est Luc Rémont. Ce n'est pas Valérie Rabault, Boris Vallaud, Jean-Luc Mélenchon ou Roland Lescure. C'est une entreprise qui doit être gérée dans un cadre opérationnel, avec des directions qui lui sont données par l'État dans le cadre d'une politique énergétique elle-même discutée, votée à l'Assemblée.

 

Jean-Noël Barrot (ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications)
> [Réforme des retraites] L’effigie de la Première ministre pendue sur un char syndical, un ballon figurant la tête d'un ministre foulé aux pieds, des députés menacés sur les réseaux sociaux : la violence sous toutes ses formes doit cesser. Et le débat démocratique se poursuivre, au Parlement.

> Jean-Noël Barrot : Dès 2021, dans le cadre du plan de relance du gouvernement, des parcours de cybersécurité ont été lancés pour 950 collectivités, hôpitaux et établissements publics et consulaires. Ils passent par une phase d’audit, suivie d’une phase d’équipement en solutions de protection et de formation des collaborateurs. Sur ces 950 établissements et collectivités ciblés, presque l’intégralité ont déjà initié un parcours de cybersécurité, mais tous ne les ont pas encore terminés. Fin août 2022, nous avons décidé avec François Braun, ministre de la Santé, d’étendre ces parcours, qui ciblaient déjà 150 hôpitaux, à 150 nouveaux hôpitaux, et de renouveler l’enveloppe de 20 millions d’euros qui leur était consacrée.
La mairie de Caen, qui avait mis en œuvre les préconisations du parcours de cybersécurité et s’était dotée d’un EDR [Endpoint detection and response], soit un antivirus synchronisé sur l’ensemble des systèmes et postes informatiques, a beaucoup mieux résisté que les autres collectivités à la cyberattaque dont elle a été victime. Et elle en a limité les conséquences.

> Pour les plus petites collectivités, nous travaillons avec l’Anssi [Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information] à la mise à disposition d’un service sur abonnement de noms de domaine et de messageries sécurisées nativement, de manière à ce qu’elles puissent bénéficier facilement de solutions en matière de cybersécurité. Ce système sur abonnement sera complété à terme par un hébergement sécurisé des services en ligne gérés par les collectivités.

> Pour les entreprises de taille modeste, nous allons lancer une campagne de communication massive avec Cybermalveillance [dispositif national d’assistance aux victimes de cybermalveillance].
Nous allons en outre développer, sous l’égide de l’Anssi, un outil d’auto-diagnostic gratuit pour toutes les entreprises. Et nous prévoyons en plus un accompagnement, à l’image des parcours de cybersécurité mis à disposition des collectivités. Il s’adressera à 750 entreprises prioritaires, suffisamment grandes pour qu’une attaque les visant perturbe leur chaîne de valeur (donneurs d’ordres, fournisseurs…) et pour lesquelles le RSSI (responsable de la sécurité des systèmes d’information, ndlr) ou l’équipe dédiée à la cybersécurité a besoin de moyens renforcés.

> Notre priorité, c’est de mieux protéger nos concitoyens dans l’espace numérique, face à la menace croissante des cyberattaques. Pour nos compatriotes, les deux mesures les plus significatives sur lesquelles nous travaillons actuellement sont le filtre anti-arnaques et le cyberscore. Le filtre anti-arnaques sera un filtre simple, gratuit, mais facultatif pour les internautes, qui avertira préventivement si vous êtes en train de vous diriger vers un site malveillant. Notre objectif est d’avoir une version bêta pour la Coupe du monde de rugby en 2023, qui sera enrichie dans les mois qui suivront pour être généralisée à l’été 2024, au moment des Jeux Olympiques.
Ce filtre pourrait s’appuyer sur les navigateurs et fournisseurs d’accès à Internet. Nous espérons ainsi contrer les arnaques, comme celles qui visent à collecter des informations personnelles via des campagnes de phishing.
Le cyberscore doit permettre quant à lui d’informer ou d’alerter les internautes du degré de sécurité d’un site sur lequel ils s’apprêtent à laisser des données d’identité ou de paiement. À la manière du Nutri-score, qui permet à chacun d’identifier les caractéristiques nutritives des produits dans un supermarché, le cyberscore sera un outil pour jauger les sites internet et créer un cercle vertueux : les sites avec un cyberscore élevé montreront l’exemple et inciteront les autres à relever leur niveau de sécurité.
Le déploiement du cyberscore est prévu cette année. Tous les sites n’en seront pas pourvus. Il sera réservé à ceux les plus visités sur Internet.

> Lors de mon déplacement aux Etats-Unis puis au Forum de Davos, j’ai pu constater que le monde entier regardait avec attention la mise en œuvre en Europe des règlements DMA [Digital Markets Act] et DSA [Digital Services Act], le premier introduisant des principes de concurrence saine et équitable sur les marchés numériques, le second élevant le niveau de responsabilité des réseaux sociaux et plateformes de marché. Ces initiatives européennes se situent plutôt à l’avant-garde de ce qui se fait en matière de régulation des géants du numériques. Nous sommes en train de préparer le projet de loi qui adaptera le droit français à ces règlements, pour qu’ils s’appliquent rapidement en France.
Des discussions sont par ailleurs en cours avec des réseaux sociaux pour vérifier et contrôler l’âge sur Internet, dans l’optique de mieux protéger les mineurs. Le président de la République, Emmanuel Macron, a déjà lancé un Laboratoire pour la protection de l’enfance en ligne le 10 novembre, auquel participe par exemple l’application TikTok.

 

Clément Beaune (ministre délégué chargé des Transports)
> Je ne dis pas qu'il faut encadrer mais je dis qu'on peut sans doute concilier beaucoup mieux le droit de grève et la vie des usagers. Une grève sauvage ou surprise n'est pas acceptable.

> [Réforme des retraites] La pension minimale à 1200 € : « Les 1200 € annoncés, c’est bien pour les personnes au niveau du SMIC qui ont fait une carrière complète

> [Réforme des retraites et action des contrôleurs aériens] C’est une grève surprise pour ne pas dire une grève sauvage qui est irrespectueuse et irresponsable.

> > [Réforme des retraites et blocage du 7 mars prochain] Je prends ça au sérieux parce que ça peut vouloir dire qu’il y a des grèves importantes.

> Cette culture d’extrême gauche radicale devenue une forme de chaîne YouTube permanente.

 

Olivier Klein (ministre délégué chargé de la Ville et du Logement)
> Poursuite du dialogue avec les élus. Le gouvernement mobilisé à 100% dans la lutte contre le sans-abrisme avec l’hébergement d’urgence et Logement d’Abord. Les collectivités, comme les associations, sont des maillons essentiels et jouent pleinement leur rôle.

 

Agnès Firmin Le Bodo (ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé)
> A tous les internes en médecine générale, un seul mot : Merci. Pour votre vocation, Pour votre engagement au service des autres. Vous êtes la pierre angulaire de notre système de santé.
J'ai une conviction : pour continuer à susciter l’engagement des jeunes et pour l'ancrer dans le temps, la solution ne sera jamais d'imposer la contrainte mais de générer de la Confiance.
Nous manquons de médecins généralistes et les patients en sont les premiers pénalisés. Face à cela, notre réponse est pragmatique :
- Libérer du temps soignant
- Renforcer la coordination entre les professionnels
- Encourager une approche collective et territoriale
.

 

Dominique Faure (ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité)

> La réalité de l’État territorial, c’est un État qui accompagne, avec l’aide des préfets, les collectivités territoriales au quotidien : sur l’inflation, l’investissement, les services publics… C’est ensemble que nous agissons, et ce n’est qu’ensemble que nous arriverons à progresser demain.

> Depuis 3 ans, l’Agence nationale de la cohésion des territoires a accompagné de nombreux élus dans la réalisation de leurs projets à l’aide de ses différents programmes mais aussi au travers d’un accompagnement sur-mesure en ingénierie. Ces très bons résultats, que je veux souligner, ne veulent pas dire qu’elle ne peut pas progresser. Mon souhait et ma volonté pour l’agence, c’est qu’elle devienne un acteur et un interlocuteur proche des élus. Les décisions ne doivent pas être prises nationalement lorsqu’elles concernent une ville en Dordogne ou un village jurassien. C’est pourquoi, dès aujourd’hui, nous renforçons les moyens territoriaux de l’agence, nous permettons au préfet d’avoir la main sur les dispositifs d’accompagnement sur-mesure en prenant eux même les décisions pour l’accompagnement en ingénierie et nous lançons l’organisation de forums locaux de l’ingénierie pour rapprocher les élus locaux des solutions d’ingénierie qui existent partout sur le territoire.

 

Laurence Boone (secrétaire d’Etat chargée de l'Europe)
> Nous avons donné une grande force d’impulsion à la politique industrielle de l’Union européenne en fixant un cadre qui repense le sujet de la compétitivité face à la hausse des prix de l’énergie, à l’enjeu majeur de la transition écologique et aux subventions chinoises ou américaines. Nous allons simplifier le cadre des aides d’État, abaisser les seuils, simplifier le dispositif et donner de la flexibilité dans l’utilisation des fonds européens de cohésion et de résilience. Nous voulons aussi promouvoir des outils de défense imposant la réciprocité dans les appels d’offres et des mesures à l’égard des entreprises qui seraient subventionnées par leur État d’origine. Un troisième volet concerne la mobilisation autour des talents et des compétences sur un marché mondial en tension.
Le fonds de souveraineté, c’est le quatrième pilier. La Commission nous fera des propositions précises d’ici juin. Il pourrait financer les secteurs où nous voulons être plus forts et plus autonomes comme les batteries électriques, l’hydrogène ou les microprocesseurs. Je peux vous assurer que le consensus était au rendez-vous du Conseil sur ce sujet.

]> Nous n’avons pas le même mix-énergétique de départ et le sujet relève de la souveraineté nationale de chaque pays [de l’UE. Et par rapport au nucléaire, les États de l’Union européenne ne sont pas sur le même modèle. Ne perdons pas de vue notre objectif commun, qui est la décarbonation, et pour l’atteindre le nucléaire fait évidemment partie des solutions.

> [Fixation des prix de l’énergie] Nous avons déjà beaucoup avancé au cours du second semestre 2022 en prenant des mesures destinées à amortir le surcoût énergétique pour les consommateurs et en prévoyant un cadre européen pour des achats conjoints. Nous n’allons pas manquer d’énergie cet hiver, malgré la guerre en Ukraine, et les entreprises et les ménages ont été protégés grâce aux boucliers tarifaires. Concernant la réforme du marché de l’électricité, nous sommes d’accord sur une chose au sein du Conseil européen : nous voulons aboutir avant la fin de l’année pour faire baisser les prix. Sur le fond, l’objectif est clair : mettre en place des règles et instruments pour garantir que le prix de l’électricité payé par le consommateur soit cohérent avec le coût de production.

> Les premiers à dévaloriser l’Union européenne sont les Européens eux-mêmes. Là où, à l’inverse, les Américains de tous bords sont capables de taire leurs différends pour défendre d’une seule voix les États-Unis et mettre en valeur leur pays. À nous, d’abord, de changer d’attitude et de reconnaître les progrès accomplis. Entre les deux derniers Conseils européens, un pas énorme a été franchi. Les financements décidés pour défendre la compétitivité européenne, de l’ordre de 400 milliards d’euros sur trois ans, n’ont pas à souffrir de la comparaison avec ceux du plan anti-inflation de 430 milliards de dollars sur dix ans outre-Atlantique. Et nos financements sont orientés à 40 % vers la transition écologique. Nous avons aussi lancé des investissements massifs avec le plan de relance et France 2030, qui vont permettre d’investir 54 milliards d’euros dans les prochaines années.

> Avec 450 millions d’habitants au pouvoir d’achat élevé, nous disposons d’une force considérable dans les négociations. Gardons à l’esprit que le premier facteur d’écart de compétitivité avec les États-Unis vient du différentiel des prix de l’énergie, et non d’une quelconque faiblesse européenne. Nous ne sommes pas non plus dépourvus de moyens d’action contre la concurrence déloyale des acteurs extra-européens, notamment avec les dispositifs anti-subvention qui pourraient être utilisés un jour, par exemple sur les véhicules électriques subventionnés par la Chine. Nous, Européens, avons été longtemps naïfs. L’Union européenne change d’époque et de ton. 

> Depuis la pandémie et le début de la guerre en Ukraine, l’Union européenne a su démontrer au contraire une agilité et une flexibilité inédites. Mais certaines mesures peuvent encore accélérer les processus, comme la possibilité de crédits d’impôt, très efficace pour les entreprises ou la diminution des seuils d’aide d’État pour les PME. Et, bien sûr, la simplification des procédures dans leur ensemble. Les Vingt-Sept se sont accordés au regard des aides d’État pour un accès au financement plus rapide au profit des entreprises. Les projets importants d’intérêt européen commun [PIIEC], qui associent des sociétés de plusieurs États membres, seront également accélérés et facilités.

> Nous formons en Europe autant de scientifiques, si ce n’est plus, que les États-Unis, mais il est vrai qu’un certain nombre d’entre eux s’expatrient. Nous devons être plus attractifs. Les Vingt-Sept progressent en matière de reconnaissance mutuelle des compétences et des diplômes, y compris à tous les niveaux de l’apprentissage, ce qui favorise la mobilité et l’emploi. Bref, nous travaillons à créer les bases d’une saine compétition avec les États-Unis.

 

Sarah El Haïry (secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et du Service national universel)
> [Réforme des retraites] Ce que je dis aux jeunes : cette réforme, elle est pour vous. Aujourd’hui, on paie une partie du régime des retraites avec de la dette. Oui, c’est un effort, mais c’est un effort pour garantir vos retraites.

> Le projet du SNU, c'est de permettre à toute une classe d'âge de se rencontrer, de vivre une première mobilité et un temps d'émancipation. Plus de jeunes bénéficieront de ce projet, et plus grande sera la chance pour la France et ses territoires.

 

Bérangère Couillard (secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie)
> La Loi anti-gaspi a aujourd'hui 3 ans ! L'objectif : déployer une économie circulaire au service de la protection du climat et de la biodiversité. Quelques mesures déjà atteintes.
- Suppression des emballages plastique autour des fruits et des légumes qui peuvent être vendus en vrac.
- Interdiction du plastique à usage unique, fin de la vaisselle jetable dans les restaurants. À venir : aller plus loin sur la collecte des emballages plastiques pour 90% de recyclage d'ici 2029.
- Lutter contre le gaspillage et favoriser le réemploi solidaire. À venir : fin du ticket de caisse obligatoire au 1er Avril 2023.

 

Assemblée nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Enlevé, séquestré, torturé, assassiné parce qu’il était juif. 17 ans après, le souvenir d’Ilan Halimi et de son calvaire est toujours vif. Ne baissons jamais la garde contre l’antisémitisme. Ce combat est permanent, chacun doit le mener.

 

Partis politiques

● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Aurore Bergé (présidente du groupe à l’Assemblée nationale)
> [Réforme des retraites] Nous voulons aller au bout du texte et débattre de l’article 7, qui relève l’âge légal de départ. Nous sommes prêts au débat.

> [Réforme des retraites] On a le droit de s’affronter politiquement mais on franchit un cap quand on insulte, qu’on intimide ou que l’on se fait prendre en photo en écrasant la tête d’un ministre. La France insoumise pourrait être rebaptisée La France indigne. En agissant ainsi, ils dégradent l’image des parlementaires et déroulent le tapis rouge à l’extrême droite. C’est une autoroute pour le Rassemblement national : il leur suffit de ne rien dire pour apparaître respectables.

> [Réforme des retraites] Nous aurions eu suffisamment de temps s’ils étaient respectueux des débats. Si on avait mis 10, 20, 100 jours de plus, le seul effet aurait été d’avoir un nombre d’amendements exponentiel. Cela n’aurait rien changé. Le bilan de la Nupes pour cette première semaine : se lever pour applaudir Quatennens, refuser de sanctionner Portes, défendre le régime spécial de la Banque de France et du Cese !

> Notre majorité n’est pas fragile : elle est relative mais solide. Nous respectons les règles et nous refusons que notre Assemblée soit tournée en ridicule par le président Insoumis de la commission des finances. On peut accepter de perdre, mais pas que l’on piétine notre Constitution.

> [Réforme des retraites] Les Républicains soutenaient en 2017, en 2020, en 2022 une réforme des retraites décalant l’âge de départ à 65 ans. Je ne les imagine pas dire cette année : « 64 ans, c’est trop », après avoir demandé 65 ans. J’ai confiance en leur cohérence.

> [Réforme des retraites] Nous sommes en débat depuis une semaine. Nous avons déjà examiné des centaines d’amendements : on nous annonçait le pire. Nous n’avons perdu aucun vote. Je crois que nous pouvons trouver une majorité à l’Assemblée et au Sénat. Nous n’avons peur ni du débat ni du vote. Le blocage ne viendra jamais de notre côté.

> [Réforme des retraites] Ce serait invraisemblable d’être sourd face à la contestation. On demande des efforts à des millions de Français, nous devons expliquer pourquoi. Il ne faut jamais couper le fil du dialogue et continuer à démontrer la nécessité de la réforme.

> [Réforme des retraites] On peut contester une réforme mais en aucun cas on ne doit porter atteinte à ce qui est fondamental pour les Français : déposer ses enfants le matin à l’école, prendre un RER ou un bus pour aller bosser, faire son plein d’essence. Je crois que les syndicats ont conscience qu’ils n’ont pas intérêt à emprunter cette voie du blocage.

> [Réforme des retraites]  Allons au vote ! Débattons et votons sur l'article 7 sur l'âge de départ à la retraite. C'est simple, il suffit que LFI retire ses amendements. Les députés Renaissance n'ont peur ni du débat, ni du vote !

> [Réforme des retraites] On ne peut pas nier les mobilisations. C'est la raison pour laquelle il ne faut pas tomber dans l'arrogance, se dire que ce serait une victoire si la réforme était adoptée", reconnaît la présidente du groupe Renaissance à l'Assemblée.

> [Réforme des retraites] Je crois que la réforme sera adoptée, car je pense qu'on arrivera à dégager une majorité, démocratiquement élue, pour la voter à l'Assemblée et au Sénat.

> [Réforme des retraites] LFI, c’est la France Indigne, la France irrespirable. Ils hystérisent et empêchent le débat démocratique. Ils invectivent, ils appellent à la haine. Ils applaudissent à tout rompre un député condamné pour violences conjugales. Nous ne laisserons rien passer.
Les opposants à la réforme sont très mal représentés à l'Assemblée nationale. Ils sont représentés d'un côté par La France insoumise qui fait tout pour nous empêcher de parler de la réforme, et de l'autre par le Rassemblement national, qui ne s'exprime jamais, ne s'oppose pas et ne propose pas.

> [Réforme des retraites] Nous disons depuis des mois à quel point cette réforme est nécessaire, indispensable même pour financer notre modèle social ! Et c'est le cas ! Et aujourd'hui, on devrait dire qu'elle est inutile ? Non ! C'est notre responsabilité de la voter.

> Qui a créé le repas à 1€ pour les étudiants boursiers et précaires ? Nous ! Qui a permis que 19 millions de repas à 1€ soient servis ? Nous ! La justice sociale, c'est que ceux qui ont moins soient protégés : nous l'inscrirons dans la loi.

 

● MoDem
Bruno Fuchs (députés)
> [Réforme des retraites] Le MoDem souhaite aller plus loin que l'index avec un système de bonus-malus, et une obligation d'un accord collectif d'entreprise. Nous appelons à une loi dans les prochaines semaines.

 

Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Les Ukrainiens sont déjà Européens par le sang versé. Zelensky nous dit qu'ils se battent pour nous rejoindre.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] On a perdu plus de 10 ans. On a voulu croire que Poutine était une interlocuteur fiable en dépit des signes successifs.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] La France d’aujourd’hui cohérente avec celle d’hier: opposée à la guerre menée par les Etats-Unis en Irak, mobilisée contre l’agression russe en Ukraine.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Ce qui me frappe avec Zelenski, c’est son insistance à s’adresser autant qu’il le peut aux parlements nationaux, et à travers eux aux opinions publiques, ce qui témoigne de son choix démocratique assumé. Lorsqu’il a scandé « Slava Ukraini », « gloire à l’Ukraine », et que nous lui avons répondu avec un traditionnel « Gloire à ses héros », on a senti que son émotion n’était pas feinte. J’ai apprécié dans son discours qu’il fasse aussi allusion au financement par la Russie des mouvements xénophobes en Europe, ce qui désignait assez clairement l’extrême droite prorusse. Lorsqu’il dit que nous avons la chance de vivre dans une Union européenne en paix, libre et prospère, mais que ce n’est pas garanti et que ses soldats se battent pour défendre nos valeurs, je le crois.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Je suis convaincue que sa guerre et ses conséquences nous touchent directement et qu’il ne s’agit pas d’un différend territorial comme un autre. Quand j’écoute Vladimir ­Poutine, j’entends sa volonté d’étendre le conflit parce qu’il se dit menacé par l’Otan. Mais ce qu’il conteste, c’est surtout le modèle de société de l’Ukraine, qui se rapproche du nôtre, non pas depuis un an mais depuis 2014 et la révolution proeuropéenne sur le Maïdan de Kiev. Ce que ­Poutine veut sauver, c’est un Occident soi-disant décadent. Mais la vérité, c’est que son agressivité contre ce que nous sommes est une menace pour tous et un encouragement pour d’autres à l’imiter.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Nous avons reçu ici il y a une semaine dans la sous-commission que je préside le principal conseiller de Zelenski, Andriy Yermak, qui nous a décortiqué le plan de paix en dix points présenté par le président Zelensky aux leaders du G20 l’automne ­dernier. Mais tout le monde a bien compris que pour y parvenir, comme le dit Emmanuel Macron, la Russie ne peut pas et ne doit pas gagner.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Ce n’est pas aux dirigeants européens et aux alliés de l’Ukraine de définir les termes de la victoire mais aux ­Ukrainiens eux-mêmes, parce que ce sont qui se battent et que nous n’avons pas le droit de leur demander d’arrêter cette guerre sous prétexte qu’elle nous ferait souffrir alors qu’elle est surtout longue et coûteuse pour eux. Ce serait aussi choquant que si nos alliés nous avaient demandé de cesser le combat à Verdun, au Chemin des Dames, parce que la guerre durait déjà depuis deux ans.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine  et livraison d’avions] Emmanuel Macron, publiquement, ne l’a pas exclu. Les Britanniques ont annoncé qu’ils étaient prêts à former des pilotes. Les Slovaques veulent livrer des Mig de l’époque soviétique. Les Suédois sont prêts à s’engager aussi sur ce terrain. Il y a là comme un nuage qui s’amoncelle au-dessus de la tête de Vladimir Poutine et qui explique d’ailleurs un ­déchaînement de désinformation russe sur les risques d’une troisième guerre mondiale.
Mais ce n’est pas à lui de fixer les lignes rouges de ce que nous pouvons ou devons faire. Si escalade il y a aujourd’hui, c’est celle qu’il mène dans le Donbass avec des renforts massifs et en bombardant tous azimuts. De toute façon, la distinction entre défensif et offensif ne veut plus dire grand-chose aujourd’hui dans la mesure où l’Ukraine est en état de légitime défense, y compris pour reconquérir des territoires pris par la Russie, le seul pays au monde à violer les frontières qu’elle avait pourtant reconnues en 1991.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Je suis convaincue qu’une victoire ukrainienne dépend de nous, tout en priorisant la sécurité des Français et des Européens et sans être pour autant partie au conflit. Comme l’URSS l’a fait en armant le Nord-Vietnam à se libérer de la présence américaine alors que les États-Unis étaient déjà une puissance nucléaire.
Mais à tous ceux, chez nous, qui craignent que chaque livraison d’armes supplémentaire nous rapproche d’une troisième guerre mondiale et qui en appellent à une paix tout de suite, devenant ainsi les porte-voix du narratif russe, je rappelle que la France est protégée par sa dissuasion nucléaire et l’Europe par l’Otan. Vouloir la paix sans attendre de victoire ukrainienne, c’est vouloir la capitulation de l’Ukraine.

 

Fabienne Keller
> [Tribune: «L’Europe n’a pas besoin de murs»]
Entre des débats sur la guerre en Ukraine et le plan de soutien à l’économie, l’épineux sujet de l’immigration s’est invité cette semaine au menu du Conseil européen. Alors que les Vingt-Sept entendaient renforcer leur coordination en la matière, l’extrême droite s’est sans surprise engouffrée dans la brèche pour asséner des contre-vérités, agiter des peurs et faire miroiter aux citoyens des solutions aussi simplistes qu’illusoires.
Ce qui m’interpelle davantage, c’est que la droite européenne reprenne aujourd’hui ces thèses, en demandant le financement par l’Union de murs anti-migrants.
Ces barrières physiques n’ont jamais constitué une réponse efficace et pérenne aux mouvements de population. D’une part parce que les routes migratoires évoluent en permanence. D’autre part parce que les flux de population sont divers et composés notamment de personnes en besoin de protection internationale.
L’Europe, projet humaniste et de paix, n’a pas vocation à ériger des murs. Depuis septembre 2020, nous travaillons d’arrache-pied à une réforme d’ampleur de la politique d’asile et de migration de l’UE. Nous avons mis en place, à l’initiative de mon groupe, Renew Europe, et sous présidence française du Conseil, une structure de dialogue entre les rapporteurs du Parlement européen et les ambassadeurs des États membres. Notre objectif est d’aboutir à un consensus sur cette réforme d’ici à la fin de la mandature parlementaire, en avril 2024, et d’apporter une réponse globale aux enjeux d’asile et de migration.
D’abord en revoyant en profondeur notre relation avec les principaux pays tiers de migration et en instaurant des partenariats mutuellement bénéfiques. Il s’agit de créer des opportunités économiques pour la jeunesse et d’ouvrir de nouvelles voies de migration de travail vers l’UE, sans pour autant vider les pays de leurs forces vives. Je plaide pour un vaste programme de soutien à la formation dans ces pays dans les domaines clés de l’économie.
Revoyons ensuite notre gestion des frontières pour répondre aux défis du 21e siècle, tels les entrées irrégulières, l’instrumentalisation migratoire et les drames humains aux portes de l’Europe. Ne laissons pas Giorgia Meloni, en Italie, faire sa loi en Méditerranée. Menons une guerre contre les passeurs et réseaux criminels qui s’enrichissent sur le dos des migrants. Je crois dans la force de nos agences Frontex (gestion des frontières) et Europol (coopération policière) : elles sont le bras opérationnel de l’Europe. Poursuivons le déploiement des agents sur le terrain pour épauler les États et insuffler une culture européenne dans ce domaine d’action très régalien.
Enfin, dans un espace où les citoyens circulent librement, nous avons besoin de règles communes d’asile, claires et appliquées équitablement par tous les États membres. Pour réussir cette réforme de la politique d’asile, j’avance quatre objectifs fondamentaux : assurer l’examen de chaque demande d’asile par un seul État membre pour le compte de toute l’Union ; mettre en place des procédures efficaces et rapides ; créer un mécanisme de solidarité pour aider les pays sous pression migratoire ; coordonner tous les leviers européens et nationaux pour améliorer le retour des personnes qui n’ont pas le droit à l’asile dans l’UE.
Parce qu’on ne saurait entourer la France et l’Europe d’une muraille infranchissable, cette approche commune est nécessaire pour bâtir des réponses solides, efficaces et de long terme aux enjeux de l’immigration, dans le respect de nos valeurs. »

 

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