mardi 26 avril 2016

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Brexit or not Brexit, that is the question?

Pour certains, l’Union européenne serait bien mieux sans le Royaume Uni, sorte de ver de la confusion dans le fruit de l’union.
Pour d’autres, l’Union européenne aurait beaucoup à perdre si le Royaume Uni décidait de s’en aller lors du référendum du 23 juin prochain.
C’est vrai que le Royaume Uni a presque tué l’Europe telle que les pères de celle-ci la voyaient, cet idéal fédéral pour lequel les centristes se battent depuis les années 1950.
Avant que ne se produise l’implosion finale, il vaudrait mieux qu’il s’en aille pour l’en préserver.
Et s’il le fait de lui-même, tant mieux.
Mais l’idéal européen – celui-là même des pères fondateurs – est et était bien de réunir tous les pays démocratiques sous la même bannière.
Le Royaume Uni est loin d’être le dernier et son départ serait extrêmement dommageable pour un continent uni dans la paix et, quoi que l’on pense, dans le progrès.
Une majorité d’Européens – et de Français – souhaitent que le Royaume Uni demeure dans l’Union européenne.
Et le plaidoyer de Barack Obama en faveur de la construction européenne et de la présence des britannique dans l’UE lors du discours de Hanovre ce 25 avril montre que le monde entier se sent concerné par le devenir de cette Europe qui, au sortir de la Deuxième guerre mondiale qu’elle avait provoquée, est devenue un modèle à imiter aux quatre coins de la planète.
La réponse à la question de savoir si le Royaume Uni doit demeurer dans l’Union européenne n’est donc pas si simple.
Oui, les Britanniques ont été d’exécrables européens, dans la lignée de tout ce qu’ils avaient entrepris avant d’y rentrer, c’est-à-dire en essayant vainement de la détruire de l’extérieur.
Les agissements du Margaret Thatcher laissaient d’ailleurs à penser que faute de la tuer de l’extérieur, ils avaient décidé de le faire de l’intérieur comme l’avaient pressenti de nombreux défenseurs de l’Europe lors de l’entrée du pays dans ce qui était à l’époque la CEE (Communauté économique européenne, ancêtre de l’Union européenne) en 1973.
Leur mauvais exemple a d’ailleurs donné des idées à tous les ennemis de l’UE, de la France à l’Allemagne en passant par les Pays Bas ou la Grèce.
Sans parler des nombreux pays de l’Est qui y sont entrés tout en refusant de jouer le jeu d’une vraie union, comme la Pologne, la Hongrie, la République tchèque ou la Slovaquie.
Du coup, avant d’être un espace d’intégration fédéraliste, l’Union européenne est devenu, avant tout, un espace de paix doublé d’un grand marché,  ce qui n’est déjà pas si mal.
Fort de constat, la sortie des Britanniques peut donc être une chance pour un nouveau départ de l’Union européenne débarrassée de l’obstacle le plus conséquent à son approfondissement qui est indispensable pour tous ceux qui ne veulent pas jouer l’avenir des Européens à la roulette russe.
On peut imaginer que des initiatives soient prises en France et en Allemagne, voire dans d’autres pays en cas de départ du Royaume Uni, pour relancer et consolider l’Europe.
En tout cas, il faut l’espérer.
Mais, oui aussi, le Royaume Uni a sa place en Europe et dans une Union européenne.
Non seulement pour assurer la paix à ce continent qui a été particulièrement touché par les guerres sanguinaires au cours de son histoire mais également pour continuer à avancer vers une meilleure intégration parce que le XXI° siècle et ses défis demandent que les Européens soient unis pour défendre la démocratie, la république ainsi que leur économie avancée que nous envie la planète.
Sauf qu’ils ne doivent plus être, à la fois, dedans et dehors.
Ce n’est pas viable et pas acceptable.
Pour autant, si les Britanniques décident de demeurer dans l’Union européenne, ce ne sera pas une grande victoire pour cette dernière, loin de là.
Car il faudra, quoi qu’il arrive, relancer la machine, à la fois, pour que l’intégration européenne devienne plus forte afin de rendre chacun des membres de l’UE plus fort, surtout pour que les peuples européens y voient à nouveau leur avenir et non un monstre froid et bureaucratique qui manipule leurs vies.
Les vrais travaux herculéens des Européens commenceront le 24 juin avec ou sans le Royaume Uni.
Et il faudra sans doute que se mette enfin en place une nouvelle organisation regroupant les pays de l’Union européenne qui veulent aller plus loin dans leur destin commun, certainement sans le Royaume Uni.



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