mardi 21 août 2018

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Axe central: la tentation mortifère de la division

Va-t-on assister dans les mois qui viennent à la division de l’axe central avant même son union?!
Ce paradoxe n’en est pas un si l’on considère que l’attrait et les nécessités centripètes qui faisaient que les forces politiques allant de la droite libérale à la gauche réformiste en passant par le centre libéral social avaient initié des rapprochements et des alliances de fait sont en train d’être rattrapés par la tentation centrifuge du chacun pour soi sur fond d’éventuelle capitalisation partisane et électoraliste.
Le tout sur fond d’une croissance économique qui devrait être moins élevée que prévu et d’«affaires» venus des adversaires politiques et médiatiques déclarés du pouvoir en place.
Si l’alliance entre La république en marche et le Mouvement démocrate au sein de la majorité présidentielle semble solide malgré les tensions issues largement des déceptions de la formation dirigée par François Bayrou sur son rôle subalterne et l’abandon (ou l’édulcoration) de mesures qui lui sont chères, il semble que sur la gauche et la droite, les volontés d’émancipation, voire de dissociation, soient des tentations fortes.
Pour autant, on ne voit pas, pour l’instant, ce que les petites formations qui gravitent autour de la majorité présidentielle (comme l’UDI, Agir et le Mouvement radical) ainsi que des personnalités (comme Manuel Valls ou même Jean-Louis Borloo) auraient à gagner en s’éloignant d’une politique qu’ils approuvent dans ses grandes lignes alors que leurs alternatives seraient soit d’aller seuls au combat politique (comportement absolument pas valider par les sondages actuellement), soit de se rapprocher de ceux qu’ils ont quitté avec fracas récemment, LR et le PS, et de s’allier électoralement avec eux (une décision qui est inimaginable en l’état et qui signifierait leur marginalisation à terme).
En revanche, on voit bien ce que leur combat politique aurait à perdre.
Rappelons que la constitution d’un axe central de fait dans les années récentes s’est réalisée autour d’un constat (la montée des populismes et des extrémismes, ennemis de la démocratie républicaine libérale) et d’une volonté (défendre les valeurs et des principes humanistes contre des attaques récurrentes, extérieures et intérieures, ainsi que de protéger les acquis de l’Union européenne tout en la développant).
Dès lors, tirer à boulets rouges contre le Gouvernement, s’en prendre avec agressivité au Président de la république peut, certes, donner de la visibilité médiatique (et même, à terme, permettre un petit gain électoral) mais au détriment d’un combat politique, ce qui est prendre une grande responsabilité en ces temps incertains.
Cependant, rien n’est à exclure parce que l’on sait bien que l’engagement politique est souvent parasité, partout sur le spectre partisan, par des dérives politiciennes, quel que soit les dangers et les défis à relever.
A moins que pour certains de ceux dont on vient de parler, le rapprochement central n’était qu’une stratégie d’attente après le succès qu’ils n’avaient pu anticiper ou contrecarrer d’Emmanuel Macron en 2017.
Alors les masques tomberaient mais, au moins, le paysage politique gagnerait en clarté.


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