mercredi 6 mars 2019

Actualités du Centre. Européennes 2019: la droite modérée et libérale se rallie à la liste centriste LREM/MoDem

Dans un entretien au Figaro (à lire ci-dessous), Jean-Pierre Raffarin, toujours membre de LR, chef de file des modérés du parti de droite et ancien premier ministre de Jacques Chirac a décidé d’apporter son soutien à la liste centriste LREM/MoDem pour les prochaines européennes, affirmant que le projet d’Emmanuel Macron est «le plus abouti» et déclarant, «c’est donc le projet du président que je soutiendrai sans aucune hésitation».
De son côté, le parti de la droite libérale, Agir, a décidé d’être présente sur la liste LREM/MoDem comme en témoigne le communiqué publié et signé par son chef de file, Franck Riester (à lire ci-dessous).
Enfin, lors de son congrès du 9 mars, le Mouvement radical présidé par Laurent Hénart, devrait lui aussi annoncer son alliance avec LREM et le Modem pour le scrutin de mai prochain.
On peut considérer que, dès à présent, cette liste est celle de l'axe central.

Extraits de l’entretien de Jean-Pierre Raffarin au Figaro:
- Vous attendiez «les principales options du président quant au projet, à la liste et aux alliances» pour annoncer votre choix aux européennes. Savez-vous quelle liste vous soutiendrez?
Je ne dispose que du texte écrit par le président. Mais il s’agit du projet européen le plus abouti. J’adhère au constat, à la vision et au projet. C’est donc le projet du président que je soutiendrai sans aucune hésitation; un projet fondé sur un constat lucide d’extrême gravité du monde, avec une vision ambitieuse, de renaissance européenne, avec une volonté de progrès sociale et libérale. C’est la trace de la France en Europe. L’intuition que nous avions eue avec Alain Juppé, après le discours de la Sorbonne d’Emmanuel Macron, se confirme aujourd’hui. Je suis constant. Je me mobilise pour l’essentiel. La question européenne impose le rassemblement car la situation actuelle de l’Europe me fait craindre le pire.
- Sur quels aspects de cette tribune vous retrouvez-vous en particulier?
Je trouve la tribune d’Emmanuel Macron bien dosée entre visions et actions concrètes, avec de bonnes idées comme «la Banque européenne du climat», «le traité de défense et de sécurité» ou «la police commune des frontières». Il y a ce qu’il faut d’audace et de protection. Et je suis fier que le président français prenne cette position dans toute la presse européenne. C’est la France que j’aime! Entre attention aux citoyens et ambition pour l’Europe.
- Pourquoi ce choix plutôt qu’un soutien à la liste LR, votre famille politique?
L’action européenne est davantage entre les mains de l’exécutif, au Conseil européen, que dans celles des partis. Aujourd’hui, affaiblir le président français, c’est affaiblir la France. Il ne s’agit pas pour moi d’un engagement de politique intérieure, mais d’une réponse à la menace de déconstruction qui pèse sur l’Union européenne dans un monde extrêmement dangereux. C’est donc avec Emmanuel Macron qu’il faut construire notre riposte.
- Votre soutien à LREM vaut-il désormais pour toutes les élections?
Il ne s’agit pas d’adhérer à LREM. Je reste partisan pour la France d’un centre-droit fort. Et je souhaite qu’après les européennes, on prépare ce qui pourrait être l’Epinay de la droite et du centre en rassemblant toutes les chapelles et toutes les personnalités de la droite et du centre: celles de LR, comme Gérard Larcher, Valérie Pécresse, Bruno Retailleau, François Baroin, Christian Estrosi, et celles en dehors de LR, comme Xavier Bertrand, Dominique Bussereau, Franck Riester… Avec les autres fondateurs de l’UMP, nous avions réussi à rassembler dans la diversité. A droite, dans le passé, nous avons souvent été dispersés aux européennes. Cela ne nous a pas empêchés de nous rassembler dans les grandes circonstances nationales.
- Ferez-vous activement campagne pour les européennes? Comment?
Je m’engagerai dans cette campagne des européennes avec beaucoup de convictions. Je crois la situation grave. L’Europe est travaillée par des forces négatives intérieures, comme le Brexit, et des forces extérieures. Je pense aux grandes puissances qui envisagent le monde avec une Europe éclatée. Le président américain n’est pas le dernier dans cette catégorie.
- Les Républicains s’inquiètent d’un duo-duel entre Emmanuel Macron et les extrêmes. Partagez-vous cette inquiétude?
Je ne crois pas à la disparition des clivages gauche-droite. C’est pour ça que je souhaite le rassemblement du centre et de la droite pour l’avenir. Je pense qu’il est possible de constituer une coalition sur un programme, comme c’est le cas en Allemagne. Ma vision n’est pas celle d’une fusion mais d’une coalition. Raison pour laquelle je souhaite que la liste LREM soit une liste de rassemblement, élargie à d’autres courants de pensée, et notamment le centre-droit.
- Qui voyez-vous comme leader de ce rassemblement du centre-droit?
Il y a de nombreux leaders. Ils sont au travail. On verra les résultats.
- Mais voyez-vous Emmanuel Macron comme leader de ce rassemblement?
Emmanuel Macron peut être fédérateur. Une partie de nos électeurs a voté Macron en 2017. Mais le centre-droit a une existence propre et un projet précis. C’est pour cela que nous avons, sur la politique intérieure, un certain nombre de divergences avec le chef de l’État, comme sur les questions de décentralisation ou de fiscalité.

Communiqué d’Agir:
Pour beaucoup de citoyens de l’Union européenne, notamment les plus jeunes, la paix et la prospérité que nous connaissons depuis plusieurs décennies en Europe sont, en quelque sorte, un « acquis ». Et nombreux sont ceux pour qui cette même Europe est devenue une entité abstraite, technocratique et insaisissable, qui ne saurait pas les protéger des dangers du monde: le terrorisme, les grandes migrations, le changement climatique, les conséquences du dumping social, la sécurité sanitaire, etc. Ce rejet de l’Union européenne semble progresser sans barrage.
Que des générations, qui n’ont pas connu la guerre, peinent à reconnaître ces deux réussites majeures de l’Europe que sont la paix et la prospérité, doit nous rappeler à deux devoirs fondamentaux: défendre ce qui a été construit depuis plus d’un demi-siècle, mais aussi et surtout donner un nouveau souffle à l’Europe, capable d’entraîner avec lui de nouvelles générations autour d’un projet commun, refondé.
Le projet présenté aujourd’hui par le Président de la République répond à ces grands enjeux: rassembler et renouveler. Nous nous reconnaissons dans cette démarche, dont l’objectif affiché est de permettre l’existence, au Parlement européen, d’une force politique qui défende l’Europe, qui soit fidèle au projet des pères fondateurs tout en étant résolument tournée vers l’avenir et les réalités du monde qui nous entoure.
Pour rester maîtres de notre destin, l’Europe doit impérativement s’affirmer comme une puissance souveraine et unie, à chaque fois que l’action de ses États membres ne peut pas suffire à elle seule à assurer l’avenir de ses citoyens : développement des technologies majeures à venir, sécurité des frontières, lutte contre le terrorisme et transition énergétique.
Comme à chaque période de « basculement du monde », le succès de cette entreprise oblige au courage de faire des propositions qui ne sont pas une simple amélioration de l’existant mais l’expression d’une grande aspiration ; oblige à l’écoute des attentes profondes des peuples afin que ces propositions puissent produire des résultats concrets améliorant leur quotidien; oblige à l’expression d’une certaine part de rêve nécessaire à la mobilisation des énergies humaines.
Ce sont ces nécessités auxquelles répond le projet présenté aujourd’hui par le Président de la République, et c’est pourquoi nous nous y reconnaissons. En tant que parti de droite pro européen, il est de notre responsabilité de participer au rassemblement qui assurera la victoire de ces convictions, en élisant des députés qui soutiendront cette démarche et permettront cette renaissance de l’Europe.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Les commentaires anonymes ne sont pas publiés ainsi que ceux qui seraient insultants ou qui ne concernent pas le Centre et le Centrisme.