mercredi 3 avril 2019

Européennes 2019. La liste Renaissance (LREM) préfère 2030 à 1930

Affiche de la liste Renaissance
Les deux leaders de la liste centriste Renaissance de La république en marche et du Mouvement démocrate ont publié une tribune libre dans le quotidien Libération.
Dans celle-ci, intitulée «Européennes: quelles années 30 voulons-nous?», Nathalie Loiseau et Pascal Canfin plaident pour une refondation de l’Europe qui tourne le dos aux vieux démons du nationalisme et s’ouvre à cette «Europe puissance» qui «respectée pour tirer la mondialisation vers le haut grâce à ses champions économiques de demain mais aussi ses standards sociaux et environnementaux; qui aura organisé la fin de la grande évasion fiscale qui mine notre pacte social; qui aura relevé le défi migratoire en ayant à la fois protégé ses valeurs et ses frontières et qui aura préservé la paix et l’unité sur le continent.»
C’est dire l’ambition européenne qui anime Renaissance d’autant que l’euro-scepticisme règne largement dans les 27 pays de l’UE.
Mais ce fort tropisme pro-européen est bien celui que portait Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle de 2017 et qu’il n’a pu développer devant les résistances nombreuses des partenaires de la France.

Voici le texte de la tribune:

La campagne des élections européennes est lancée. Et la grande question à laquelle les Français, et les Européens, vont répondre est très claire : quelles années 30 voulons-nous? Les années 1930, où les nationalistes prennent progressivement le contrôle jusqu’à ce que l’Europe se fragmente et que tout finisse mal? Ou les années 2030, où nous aurons construit une Europe qui lutte efficacement contre le dérèglement climatique, qui aura su faire de sa force commerciale – l’Union est le premier marché du monde – une puissance respectée pour tirer la mondialisation vers le haut grâce à ses champions économiques de demain mais aussi ses standards sociaux et environnementaux; qui aura organisé la fin de la grande évasion fiscale qui mine notre pacte social ; qui aura relevé le défi migratoire en ayant à la fois protégé ses valeurs et ses frontières et qui aura préservé la paix et l’unité sur le continent.
Pour construire l’Europe de 2030, l’Europe doit à la fois s’affirmer et se transformer. Notre projet fait de l’urgence climatique sa première priorité. Nous serons sur tous les fronts pour gagner cette bataille. Nous proposerons un pacte de soutenabilité environnementale pour compléter l’actuel pacte de stabilité. Nous léguons en effet deux dettes à nos enfants et nos petits-enfants : une dette financière et une dette écologique. L’Europe s’est fixé des règles communes pour maîtriser la dette financière publique. Elle doit maintenant en faire autant pour maîtriser puis réduire notre dette écologique. Nous nous battrons pour la création d’une banque du climat qui financera les investissements dont les Européens ont besoin, pour mieux isoler leurs maisons, développer les infrastructures vertes dans les transports, les énergies renouvelables, etc. L’ensemble des institutions financières de l’Europe doivent être mobilisées pour combattre le changement climatique et le budget européen doit être à 100% compatible avec l’accord de Paris. Dans ce budget, nous voterons pour une Politique agricole commune qui permette aux agriculteurs d’avoir plus de revenus, d’accélérer la transition écologique, et de se protéger contre la concurrence déloyale de ceux qui ne respectent pas les mêmes exigences que nous.
Construire la puissance européenne, c’est mettre fin à la naïveté économique et commerciale. Emmanuel Macron l’a démontré récemment en recevant le président chinois Xi Jinping aux côtés d’Angela Merkel et de Jean-Claude Junker: notre voix porte quand nous sommes unis face aux grandes puissances du monde. Nos normes sociales et environnementales ne sont pas une contrainte, elles sont un choix et une protection. Nous devons les revendiquer, les assumer et les exporter. C’est pourquoi nous souhaitons que les produits qui ne respectent pas les règles du jeu les plus évidentes de l’environnement et du droit du travail ne puissent pas être mis en concurrence avec ceux qui sont fabriqués en Europe. Et nous saluons la prise de position du président de la République, s’opposant à la signature d’un accord de libre-échange avec un pays qui est sorti de l’accord de Paris sur le climat.
La cohérence de notre projet européen, c’est aussi de mettre fin à l’absurde concurrence sociale et fiscale entre nous. L’une des grandes victoires de la France en Europe depuis deux ans a été de modifier les règles sur les travailleurs détachés pour que le salaire versé à un travailleur européen travaillant en France soit le même que pour un Français. Au Parlement européen, nous nous battrons pour la création de salaires minimaux européens et pour que les grandes entreprises paient leur juste part d’impôt. Il nous est insupportable de constater qu’Amazon par exemple paie 14 points d’impôts de moins que le boulanger chez qui nous achetons tous les jours notre pain.
Cette ambition, nous aurons les moyens de la mener à bien. Car les élus de la liste Renaissance seront au cœur de la refondation du Parlement européen. Le soutien des Français à cette ambition nous permettra de redonner à l’Europe sa vocation : celle d’un projet de liberté, de protection et de progrès.


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